Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 40

  • Une famille agressée sur une aire d’autoroute par une quinzaine de migrants armés : 2 blessés graves et leur voiture détruite

    « Jeudi soir, une famille qui faisait halte sur une aire d’autoroute à proximité de Norrent-Fontes dans le Pas-de-Calais, a été attaquée par une quinzaine de migrants armés.
    L’agression gratuite a été ultraviolente, deux jeunes hommes de 22 et 25 ans ont subi des blessures graves : un traumatisme crânien et une mâchoire fracturée. Les victimes ont pu se réfugier dans les sanitaires de l’aire d’autoroute, alors que les migrants démolissaient méthodiquement leur voiture en stationnement.
    Les migrants ont également fait main basse sur les papiers et l’argent de la famille.

    Les membres de la famille sont en état de choc, et se déclarent démolis « moralement et physiquement ». La mère de famille a témoigné auprès des « Calaisiens en colère » et avoue sa « honte de la France ». Une enquête est en cours.

    Un camp de 200 migrants est installé sur la commune de Norrent-Fontes, stratégiquement située à proximité de l’autoroute qui mène à Calais. »

    Source NordActu

    http://www.contre-info.com/

  • Colloque de l'Institut ILIADE : Face à l'assaut migratoire, le réveil de la conscience européenne

  • Riposte Laïque victime d’une aberration judiciaire

    Alain-Jean Mairet, citoyen helvétique et directeur de Riposte Laïque Suisse, vient d’être condamné par la 17e Chambre du Tribunal de grande instance de Paris à verser 8000 euros dont 2000 euros de dommages et intérêts à la LICRA. La 17e Chambre s’était estimée compétente pour juger un citoyen suisse, et a donc admis que la LICRA, association française, avait le droit de traîner un résident suisse devant la justice française, arguant que les textes, publiés sur un site suisse, étaient accessibles en France. (Boulevard Voltaire.fr, 6/04/2016)

    Une jurisprudence trop grave pour que Riposte Laïque ne fasse pas appel.

    Ainsi, ils ont osé s’auto-proclamer police du monde ! Se rêvant futur tribunal international de La Haye, version antiracisme à géométrie variable, la 17e Chambre a d’abord jugé recevable la plainte du Parquet, relayant le signalement de la Licra, contre notre directeur de publication suisse.

    Puis, ne reculant devant rien, elle s’est estimée compétente pour juger cette plainte, et condamner Alain à 5.000 euros d’amende, 2.000 euros de dommages et intérêts pour la Licra, et 1000 euros de frais de justice.

    Une journée fructueuse pour l’officine présidée par Jakubowicz, qui a ramassé, le même jour, 5.000 euros de dommages et intérêts, plus 1.500 euros de frais de justice, de la part de Jean-Marie Le Pen. Le fondateur du Front national a en effet écoper de 30.000 euros d’amende (!) pour ne pas avoir fait repentance, devant Bourdin, des propos, par ailleurs peu glorieux, tenus sur le « détail » 30 ans plus tôt. Pour la clique Jakubowicz-Goldman, c’est donc une journée à 9.500 euros sur deux affaires.

    Naturellement, la presse de propagande exulte, et, comme des moutons, tous les journaleux reprennent la dépêche de l’AFP, qui classe Riposte Laïque à l’extrême droite, et nous attribue une « diatribe » violente contre les pauvres musulmans si paisibles… Aucun de ces laquais du pouvoir ne comprend la gravité de ce jugement, et la boite de Pandore qui s’ouvre…

    En effet, le pire n’est pas là. La 17e chambre a justifié la légitimité de la plainte du couple incestueux Parquet-Licra par le fait que le texte du Tunisien Salem Ben Ammar, validé par le Suisse Alain Jean-Mairet, sur un site suisse, était disponible en France, via internet.

    Si on suit cette logique, la France sera-t-elle le seul pays au monde qui s’autorise à poursuivre devant ses tribunaux des ressortissants étrangers, à cause du contenu de leurs sites ? Cela paraît difficile à justifier. Donc, si nos amis suisses sont poursuivis par la France, pourquoi l’Arabie saoudite ou le Qatar se priveraient-ils de ce droit ?

    Et dans ce cas, si la France juge des Suisses au nom des lois françaises, pourquoi, dans le même esprit, les Saoudiens ne condamneraient-ils pas Oskar Freysinger à lui couper une main, ou Mireille Vallette à recevoir cent coups de fouets, pour délit de blasphème à l’encontre du Prophète ?

    Délire ? Faut-il rappeler que récemment, le Qatar s’est permis de déposer plainte contre Florian Philippot, qui avait accusé l’émirat de soutenir les mouvements terroristes. Et n’oublions pas, même s’il n’était pas question de juger l’homme de confiance de Marine Le Pen à Doha, que l’avocat du PS et celui de l’UMP soutenaient cette démarche, et que Christiane Taubira avait demandé la levée de l’immunité parlementaire du député européen !

    Et pourquoi, dans ce contexte, profitant de cette aubaine, tous ceux qui ont envie de se faire du fric, comme nos antiracistes, ne se porteraient-ils pas partie civile ?

    Mais les citoyens français risquent d’être les premières victimes de la folie liberticide de leurs dirigeants. Si nous commençons à traîner devant les tribunaux et à condamner des ressortissants d’autres pays pour délit d’opinion, pourquoi les pays où il y a encore un délit de blasphème ne poursuivraient-ils des Onfray ou les dessinateurs de Charlie Hebdo ?

    C’est donc une énorme boite de Pandore que les juges aux ordres de la 17e chambre, présidée par Fabienne Siredey-Garnier, viennent d’ouvrir. C’est un véritable impérialisme judiciaire que se permet la France, à l’égard de nos amis suisses aujourd’hui, et pourquoi pas, demain, à l’encontre de Geert Wilders, de Frauke Petry (AfD), de Tommy Robinson, de Robert Spencer, de Pamela Geller, des leaders du mouvement Pegida et de tous ceux qui, dans le monde, refusent l’islamisation de leur pays. Un signalement de la Licra, ou d’autres racketteurs, une plainte instruite par le Parquet, les mouchards qui se portent partie civile, et nos amis, quelle que soit leur nationalité, pourraient se retrouver au tribunal et rackettés à la Française, comme notre président suisse…

    Par contre, nous ferons remarquer aux islamo-collabos de la Licra qu’ils n’ont jamais déposé plainte contre le moindre imam saoudien qui diffuse, sur des sites internet disponibles en France, des prêches qualifiant les juifs de singes. Nous ferons remarquer au procureur Solène Gouverneyre, qui a pris les patins de Sabrina Goldman sur cette affaire en déposant plainte contre RL, que le Parquet est également silencieux quand le prêcheur vedette de l’UOIF, Hassan Iquioussen, appelle à mettre douze balles dans la tête des apostats de l’islam.

    La police de la pensée, particulièrement virulente en ce moment, a donc décidé d’amplifier le combat contre les sites qui dérangent, dont Riposte Laïque. A peine un mois après la lourde condamnation de Caroline Alamachère à 9.500 euros d’amende et de dommages et intérêts à une directrice d’école catholique qui n’a pas apprécié que notre contributrice révèle qu’on y apprenant par coeur des versets du coran, une deuxième condamnation, de 8.000 euros, frappe notre directeur de publication suisse. Au total, frais d’avocats compris, cela monte à 20.000 euros. Soit 70 % des dons que vous avez eu la gentillesse de nous faire parvenir, il y a deux mois, quand nous vous avons appelé à l’aide, sentant l’aggravation de la situation.

    Nous n’avons pas fait appel de la condamnation de Caroline pour garder nos forces (et nos économies) sur l’affaire de notre directeur suisse. Notre avocat, Maître Haddad, a immédiatement fait appel de la condamnation d’Alain Jean-Mairet. S’il le faut nous irons jusqu’en cour de Cassation, et même devant la Cour européenne des Droits de l’Homme.

    Il en va du respect de la souveraineté des peuples et des lois des Etats-Nations, de la défense de la liberté d’expression, et du droit de qualifier un projet de société politico-religieux, l’islam, de barbare, puisqu’il l’est.

    Cette bataille que nous allons mener est celle de la liberté des internautes du monde entier, contre la censure que les élites, sous l’impulsion de la France, veulent imposer à leurs peuples. Nous ferons tout pour ne pas la perdre.

    Paul Le Poulpe, 6/04/2016

    Source : Riposte Laïque.c

    Voir aussi : Répression universelle ou Le syndrome saoudi

    http://www.polemia.com/riposte-laique-victime-dune-aberration-judiciaire/

  • L’élection présidentielle tripatouillée (article paru dans L’Action Française n°2929 du 07 avril 2016)

    Les modalités d’organisation de l’élection présidentielle sont en passe d’être réformées aux dépens des “petits candidats”.

    Les modalités d’organisation de l’élection présidentielle sont en passe d’être réformées aux dépens des “petits candidats”.

    L’Assemblé nationale a une inquiétude : les électeurs. Après quatre années de groupes d’amitié, de pastorale laïque et de farces télévisuelles lors des questions au gouvernement, le retour au peuple est un moment douloureux pour les commis du palais Bourbon. Aussi la chambre s’est-elle affairée en débattant d’une proposition de loi organique de « modernisation de l’élection présidentielle » déposée par Bruno Le Roux et ses collègues.

    Course aux prébendes

    Mille fois étudié, le drame de la séparation de la France en plusieurs camps définitivement antagonistes est aussi le fondement d’une distribution de places, de rentes économiques et de prestiges sociaux. C’est bien cette accaparation que cherche à approfondir le texte. Les petits partis se sont faits l’écho de plusieurs altérations de l’organisation des élections : publicité des signatures permettant de se présenter, passage de l’égalité à l’équité du temps de parole, etc. Mais les discussions législatives contenaient d’autres perles : débats sur les horaires de fermeture des bureaux de vote, odes à la gloire du CSA, refus de l’encadrement des dépenses des candidats aux primaires des différents partis et de leur intégration aux comptes de campagne de l’élection présidentielle. [....]

    Charles du Geai

    Si vous voulez lire la suite, achetez le dernier numéro de l’Action Française

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-election-presidentielle

  • Ségolène Royal a ruiné le Poitou-Charentes. Bien sûr, elle dément et menace

    Tous les journalistes le savent : Ségolène Royal est l’une des personnalités politiques qui ment avec le plus d’aplomb. Une seconde nature.

    " Je le dis calmement mais très fermement : oui, c’est faux. "
    Ainsi parle Ségolène Royal, comme hier son collègue Cahuzac. Froidement, les yeux dans les yeux et la main droite levée. Juré craché par terre, elle a géré sa région mieux que personne et tous ceux qui prétendent aujourd’hui, preuves chiffrées à l’appui, qu’elle l’a conduite à la ruine ne sont que de fieffés menteurs. Des hommes qui la jalousent. Qui envient sa réussite, ses belles jambes, ses dents refaites, son chignon de dame patronnesse et son portefeuille ministériel.

    Tous les journalistes le savent : Ségolène Royal est l’une des personnalités politiques qui ment avec le plus d’aplomb. Une seconde nature. Elle s’engage et se désengage avec la même conviction, pose des lapins, se dédit, affirme tout et son contraire. L’important, pour elle, est de le faire avec panache. Le reste – la vérité et l’action – ne sont que des accessoires pour sa mise en scène.

    Lire la suite

  • Journal du Lundi 11 Avril 2016 : Société / Nuit Debout : la révolte des bobos casseurs ?

  • Attentats à Paris et à Bruxelles : « C'est l'ennemi qui nous désigne »

    Pour comprendre la guerre qui oppose l'Europe à l'islamisme, Mathieu Bock-Côté nous invite à redécouvrir Julien Freund. [Figarovox 1.04] A travers Freund, il nous invite ici à renouer avec les fondements du politique, à rejeter l'universalisme radical, à refuser ce que Maurras eût appelé les nuées, à opérer ce que Thibon nommait retour au réel. « Contre le progressisme qui s'imagine pouvoir dissoudre la pluralité humaine dans une forme d'universalisme juridique ou économique et le conflit politique dans le dialogue et l'ouverture à l'autre ». Sa conception du politique et de l'histoire, son anthropologie même, nous ramènent à Bainville et Maurras. A toute l'école d'Action française. Face à cet épuisement de l'identité européenne - dont le constat nous est familier grâce à Jean-François Mattei - Mathieu Bock-Côté nous conduit, comme jadis Pierre Boutang, à la redécouverte d'une pensée qui sauve. Une pensée des profondeurs qui ressurgit des lointains de notre Histoire. Nous sommes ici dans un paysage familier.  Lafautearousseau  

    Pendant un bon moment, la figure de Julien Freund (1921-1993) a été oubliée. Il était même absent du Dictionnaire des intellectuels français paru en 1996 au Seuil, sous la direction de Jacques Julliard et Michel Winock, comme si sa contribution à la vie des idées et à la compréhension du monde était insignifiante. Son œuvre n'était pas rééditée depuis 1986. L'ancien résistant devenu philosophe qui refusait les mondanités parisiennes et la vision de la respectabilité idéologique qui les accompagne œuvrait plutôt en solitaire à une réflexion centrée sur la nature du politique, sur la signification profonde de cette sphère de l'activité humaine.

    Son souvenir a pourtant commencé à rejaillir ces dernières années. Après avoir réédité chez Dalloz en 2004 son maître ouvrage, L'essence du politique, Pierre-André Taguieff lui consacrait un petit ouvrage remarquablement informé, Julien Freund: au cœur du politique, à La Table Ronde en 2008. En 2010, certains des meilleurs universitaires français, parmi lesquels Gil Delannoi, Chantal Delsol et Philippe Raynaud, se rassemblaient dans un colloque consacré à son œuvre, dont les actes seront publiés en 2010 chez Berg international. Son œuvre scientifique y était explorée très largement.

    Mais ce sont les événements récents qui nous obligent à redécouvrir une philosophie politique particulièrement utile pour comprendre notre époque. L'intérêt académique que Freund pouvait susciter se transforme en intérêt existentiel, dans une époque marquée par le terrorisme islamiste et le sentiment de plus en plus intime qu'ont les pays occidentaux d'être entraînés dans la spirale régressive de la décadence et de l'impuissance historique. Freund, qui était clairement de sensibilité conservatrice, est un penseur du conflit et de son caractère insurmontable dans les affaires humaines.

    Freund ne croyait pas que l'humanité transcenderait un jour la guerre même si d'une époque à l'autre, elle se métamorphosait. Le conflit, selon lui, était constitutif de la pluralité humaine.

    Dans son plus récent ouvrage, Malaise dans la démocratie (Stock, 2016), et dès les premières pages, Jean-Pierre Le Goff nous rappelle ainsi, en se référant directement à Freund, que quoi qu'en pensent les pacifistes qui s'imaginent qu'on peut neutraliser l'inimitié par l'amour et la fraternité, si l'ennemi décide de nous faire la guerre, nous serons en guerre de facto. Selon la formule forte de Freund, « c'est l'ennemi qui vous désigne ». C'est aussi en se référant au concept d'ennemi chez Freund qu'Alain Finkielkraut se référait ouvertement à sa pensée dans le numéro de février de La Nef.

    En d'autres mots, Freund ne croyait pas que l'humanité transcenderait un jour la guerre même si d'une époque à l'autre, elle se métamorphosait. Le conflit, selon lui, était constitutif de la pluralité humaine. Et contre le progressisme qui s'imagine pouvoir dissoudre la pluralité humaine dans une forme d'universalisme juridique ou économique et le conflit politique dans le dialogue et l'ouverture à l'autre, Freund rappelait que la guerre était un fait politique insurmontable et que l'accepter ne voulait pas dire pour autant la désirer. C'était une philosophie politique tragique. Mais une philosophie politique sérieuse peut-elle ne pas l'être ?

    La scène commence à être connue et Alain Finkielkraut l'évoquait justement dans son entretien de La Nef. Freund l'a racontée dans un beau texte consacré à son directeur de thèse, Raymond Aron. Au moment de sa soutenance de thèse, Freund voit son ancien directeur, Jean Hyppolite, s'opposer à sa vision tragique du politique, en confessant son espoir de voir un jour l'humanité se réconcilier. Le politique, un jour, ne serait plus une affaire de vie et de mort. La guerre serait un moment de l'histoire humaine mais un jour, elle aurait un terme. L'humanité était appelée, tôt ou tard, à la réconciliation finale. Le sens de l'histoire en voudrait ainsi.

    Freund répondra qu'il n'en croyait rien et que si l'ennemi vous désigne, vous le serez malgré vos plus grandes déclarations d'amitié. Dans une ultime protestation, Hyppolite dira qu'il ne lui reste plus qu'à se réfugier dans son jardin. Freund aura pourtant le dernier mot : si l'ennemi le veut vraiment, il ira chercher Jean Hyppolite dans son jardin. Jean Hyppolite répondra terriblement : « dans ce cas, il ne me reste plus qu'à me suicider ». Il préférait s'anéantir par fidélité à ses principes plutôt que vivre dans le monde réel, qui exige justement qu'on compose avec lui, en acceptant qu'il ne se laissera jamais absorber par un fantasme irénique.

    Un pays incapable de nommer ses ennemis, et qui retourne contre lui la violence qu'on lui inflige, se condamne à une inévitable décadence.

    La chose est particulièrement éclairante devant l'islamisme qui vient aujourd'hui tuer les Occidentaux dans leurs jardins. Les élites occidentales, avec une obstination suicidaire, s'entêtent à ne pas nommer l'ennemi. Devant des attentats comme ceux de Bruxelles ou de Paris, elles préfèrent s'imaginer une lutte philosophique entre la démocratie et le terrorisme, entre la société ouverte et le fanatisme, entre la civilisation et la barbarie. On oublie pourtant que le terrorisme n'est qu'une arme et qu'on n'est jamais fanatique qu'à partir d'une religion ou idéologie particulière. Ce n'est pas le terrorisme générique qui frappe les villes européennes en leur cœur.

    On peut voir là l'étrange manie des Occidentaux de traduire toutes les réalités sociales et politiques dans une forme d'universalisme radical qui les rend incapables de penser la pluralité humaine et les conflits qu'elle peut engendrer. En se délivrant de l'universalisme radical qui culmine dans la logique des droits de l'homme, les Occidentaux auraient l'impression de commettre un scandale philosophique. La promesse la plus intime de la modernité n'est-elle pas celle de l'avènement du citoyen du monde ? Celui qui confessera douter de cette parousie droit-de-l'hommiste sera accusé de complaisance réactionnaire. Ce sera le cas de Freund.

    Un pays incapable de nommer ses ennemis, et qui retourne contre lui la violence qu'on lui inflige, se condamne à une inévitable décadence. C'est ce portrait que donnent les nations européennes lorsqu'elles s'imaginent toujours que l'islamisme trouve sa source dans l'islamophobie et l'exclusion sociale. On n'imagine pas les nations occidentales s'entêter durablement à refuser de particulariser l'ennemi et à ne pas entendre les raisons que donnent les islamistes lorsqu'ils mitraillent Paris ou se font exploser à Bruxelles. À moins qu'elles n'aient justement le réflexe de Jean Hyppolite et préfèrent se laisser mourir plutôt que renoncer à leurs fantasmes ?

    Dans La fin de la renaissance, un essai paru en 1980, Freund commentait avec dépit le mauvais sort de la civilisation européenne: « Il y a, malgré une énergie apparente, comme un affadissement de la volonté des populations de l'Europe. Cet amollissement se manifeste dans les domaines les plus divers, par exemple la facilité avec laquelle les Européens acceptent de se laisser culpabiliser, ou bien l'abandon à une jouissance immédiate et capricieuse, […] ou encore les justifications d'une violence terroriste, quand certains intellectuels ne l'approuvent pas directement. Les Européens seraient-ils même encore capables de mener une guerre » ?

    On peut voir dans cette dévitalisation le symptôme d'une perte d'identité, comme le suggérait Freund dans Politique et impolitique. «Quels que soient les groupements et la civilisation, quelles que soient les générations et les circonstances, la perte du sentiment d'identité collective est génératrice et amplificatrice de détresse et d'angoisse. Elle est annonciatrice d'une vie indigente et appauvrie et, à la longue, d'une dévitalisation, éventuellement, de la mort d'un peuple ou d'une civilisation. Mais il arrive heureusement que l'identité collective se réfugie aussi dans un sommeil plus ou moins long avec un réveil brutal si, durant ce temps, elle a été trop asservie ».

    Le retour à Freund est salutaire pour quiconque veut se délivrer de l'illusion progressiste de la paix perpétuelle et de l'humanité réconciliée. À travers sa méditation sur la violence et la guerre, sur la décadence et l'impuissance politique, sur la pluralité humaine et le rôle vital des identités historiques, Freund permet de jeter un nouveau regard sur l'époque et plus encore, sur les fondements du politique, ceux qu'on ne peut oublier sans se condamner à ne rien comprendre au monde dans lequel nous vivons. Si l'œuvre de Freund trouve aujourd'hui à renaître, c'est qu'elle nous pousse à renouer avec le réel.  

    FigaroVox

    Mathieu Bock-Côté                       

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques(VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Hollande Démission : Procès de la Banderole

    David van Hemelryck avait interjeté appel du jugement de février 2015. Le verdict sera rendu demain. Il écrit sur son site :

    "Non, le mouvement n’est pas mort : il est bien vivant, l’équipe a continué, sur internet, avec des banderoles, avec des autocollants subversifs. Mais des militants s’interrogent, et c’est légitime :

    est -ce que c’est utile de demander la démission ? Il n’en a plus que pour un an, et bientôt [mettre ici le nom de votre candidat préféré] le remplacera et tout ira bien dans le meilleur des monde, et vive la France des bisounours.

    Ok, je caricature un peu : la plupart d’entre vous sait bien que même [votre candidat préféré] ne fera pas tout ce que vous souhaiteriez, soit qu’il n’en ai pas au fond l’intention, soit qu’on ne le laisse pas faire. C’est « le système », qui triomphe, avec tout son argent et sa corruption. Néanmoins, vu que Hollande va probablement finir son mandat, quel est le sens du mouvement ?

    Nous avons toujours été réalistes chez Hollande DEMISSION. Ce slogan, c’est un slogan ultra populaire (88% des Français sont insatisfait de Hollande soit 9 Français sur 10 !) mais « les institutions » sont très solides. D’aucuns diraient, fort peu démocratiques. Et donc arrive l’échéance 2017, et le rêve de faire s’écrouler le système, qui était déjà un rêve, devient (presque) une utopie. Or, nous sommes des réalistes. Si le système ne peut s’écrouler, comment peut on le forcer à prendre des bonnes directions ?

    Par l’action efficace.

    Soyons tout de même positifs. Nombreux sont les analystes qui estiment que nous avons empoisonné le quinquennat de Hollande en le privant de légitimité, en criant haut et fort que ses méthodes sont mensongères, corrompues, et surtout anti-démocratiques. Et cela avec très peu de moyens. Quelques centaines d’euros pour lancer les autocollants et les sifflets, quelques pleins d’essences. La moindre manif de lobbys sponsorisés par P Bergé coûte des centaines de milliers d’euros. Bref, nous avons fait beaucoup avec très peu de moyens. Et nous avons créé un élan. Et quand il était déjà là, nous l’avons amplifié.

    Alors que faire ?

    D’abord que voulons nous faire ?

    Nous sommes pour la démocratie, car c’est un système qui permet de virer ceux qui sont corrompus. Non, la république actuelle n’est donc pas une démocratie. Il y a bien des élections, mais elles ne donnent pas le pouvoir au peuple. Elle le réserve aux castes de nantis, millionnaires qui jouent les défenseurs des prolétaires, pour mieux se moquer d’eux, de nous tous, en nous appelant les « sans dents ». La mafia au pouvoir, multiforme, mais finalement homogène dans ses méthodes, se perpétue par clientélisme, à coups de subventions aux « associations culturelles », aux médias amis du pouvoir, et se crée des « fiefs électoraux » où les élus sont en fait choisis par le parti, au nez et à la barbe de l’électeur, qui n’a en fait jamais le choix. Ces fiefs électoraux,  ces barons qui contrôlent les partis, ces coteries de courtisans qui se développent autour des puissants de ce monde, ce n’est pas la démocratie, c’est le « féodalisme électoral ». [...]"

    Michel Janva