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  • La figure royale de Clovis à Charlemagne

    Un retour dans le passé, un regard sur le haut Moyen-Age…. Voilà ce que je vous propose aujourd’hui ! Qu’est-ce donc que cela, le haut Moyen-Age ? Pour résumer, il s’agit de la période qui s’étend en Occident de la chute de Rome en 476 à l’An mil. Epoque méconnue, encore plus reléguée comme obscure, violente et inutile à notre époque, ce premier Moyen-Age est pourtant celui qui nous transmis notre fondement de royaliste. En effet, de Clovis à Charlemagne, différentes traditions royales se sont mêlées : l’héritage helléno-romain, celui germanique et enfin la tradition chrétienne. Ainsi, c’est dans notre royaume ou presque qu’est née l’idée royale telle que nous la connaissons, plus ou moins déformée.

    Dans le monde franc, le roi est soumis à la loi. La législation peut être changée, améliorée ou adaptée mais le roi est un chef soumis à la loi, c’est-à-dire à l’organisation pratique du royaume. Cette loi est orale et il faut attendre Clovis pour en connaître la première codification. La dynastie mérovingienne ne publiera aucun édit important jusqu’à celui de Louis Ier en 688. Encore faut-il préciser que cet édit reprend celui du roi lombard Rothari. Le royaume lombard s’inspire plus volontiers de la Rome royale et impériale, avant que les Francs n’en fassent autant. L’héritage romain tend à faire du roi le législateur en chef, celui par qui la loi est légitime et celui par qui elle est aussitôt légale. En effet, cela vient de l’époque impériale où le Sénat faisait le droit et l’empereur faisait la loi. Si l’on ajoute à cela le christianisme, le roi devient l’émetteur de la loi… A la différence notable que la loi doit être en accord avec le Décalogue. Lorsque Charlemagne fait reprendre la législation franque en 802/803, il est stipulé que la réforme doit permettre de rendre l’administration plus efficace et que le roi est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes de cette terre. Contrairement à une idée répandue, la loi salique est évoquée non pas lors de la Guerre de Cent Ans mais par un des capitulaires de l’empereur Charlemagne ! Cette loi évoque la fondation du royaume franc par Dieu et affirme que le roi n’est pas au-dessus des lois mais aussi que la justice est dans la nature de la fonction royale.

    Oui, dès le IXème siècle, il est affirmé que le roi fait la loi, que celle-ci est légale tant qu’elle ne va pas à l’encontre des principes de la Foi, et qu’il en découle que le roi a pour rôle d’être juste et de rendre justice. Isidore de Séville et le concile de Paris de 829 reprennent cette idée fondamentale. Charlemagne utilise le terme de missii pour parler des hommes de confiance qu’il envoie remplacer les tribunaux comtaux : ces « envoyés » ont pour mission de rendre justice pour le roi, en son nom.

    Au-delà de la loi et de la justice, la figure royale hérite des trois traditions dont nous avons parlé en ce qui concerne son rapport à la religion. La nouveauté est la construction de la Chrétienté et donc de la montée en puissance de l’évêque de Rome, pas encore appelé pape. Sous les dynasties mérovingienne et carolingienne, le roi franc tente de se faire du pontife romain un allié et s’entoure d’évêques. Les plus compétents méritent d’être cités : Eloi, monétaire du roi Dagobert, Alcuin, le conseiller anglo-saxon de Charlemagne ou encore Hincmar, le soutien de Charles le Chauve. Preuve que l’Eglise est au cœur des préoccupations, les missii sont toujours au nombre de deux : un laïc et un clerc. Ce rapport étroit qu’ont nos premiers rois avec Rome ne doit pas faire oublier que des tensions ont existé : de manière générale, les mérovingiens et les carolingiens font pression pour nommer évêque un de leurs proches. Si Louis Ier est révérencieux envers l’Eglise, Charles Martel (certes jamais roi) estime que les terres ecclésiastiques sont publiques et qu’il en dispose selon sa volonté ! Le lien entre le roi franc et l’Eglise se fait par la protection militaire du premier à la seconde et des réformes régulières assurant que le clergé soit le moins ignorant et le plus chaste possible. Le sacre royal est bien sûr l’ultime lien qui unit le roi à Dieu et à Son Eglise, ici intervient la tradition juive.

    Enfin, le roi est un guerrier, et même le premier des guerriers de son royaume. Selon Grégoire de Tours, la guerre juste doit être menée avec détermination, mais il n’explique pas ce qu’est la guerre juste… En théorie source de paix, le roi est donc aussi qui doit dire quand la paix n’est plus possible et doit agir par les armes quand il le faut. Il ne faut pas oublier que la légitimité est alors dans la victoire militaire, aussi un roi qui ne fait pas la guerre n’est pas un roi. Charlemagne mène ainsi ses hommes au combat presque jusqu’au terme de sa vie. Illustrant le contraire du roi qui guerroie pour une juste cause, Childéric est tué en 675 après avoir assassiné un grand de son royaume. La victoire sur les païens permet non seulement de montrer la grandeur de roi chrétien mais aussi d’accroître sensiblement son territoire.

    Loi, Foi et guerre, tels sont les attributs de roi dans l’Occident chrétien du haut Moyen-Age. Il s’agit durant ces siècles de rien de moins que de la naissance de la figure royale telle que nous la connaissons de nos jours. Source de loi dans le monde romain, le roi chrétien ne peut se défaire de la loi divine, ce qui l’amène alors vers la justice qu’il doit assurer et faire assurer. Enfin, source de la liberté et de la paix de son royaume, le roi se révèle être le premier serviteur armé de son royaume. En fait, les traditions romaine, germanique et chrétienne ont façonné notre conception de la royauté. Pour reprendre Gorges Dumézil, dans le monde indo-européen, le roi est le réceptacle et le garant des trois fonctions : sacré, guerre, fécondité (tant de la terre, que de la femme). Ainsi le roi rassemble des fonctions paternelles et maternelles. L’Eglise lui assure le sacre, qui n’est pas un sacrement mais un sacremental qui fait de l’oint une figure présente du Christ, ce qui est une fonction paternelle et maternelle à la fois (Dieu étant au-delà). La guerre permet au roi de montrer sa virilité et sa vaillance devant la mort, ce qui est une fonction paternelle. De même, le roi est tenu pour responsable de la bonne récolte en tant que lien avec le divin (fonction nourricière du père) et sa descendance prouve au monde que le royaume a un avenir (fonction maternelle de la fécondité). Ces trois fonctions que sont le sacré, la guerre et la fécondité ont inspiré directement les trois ordres : ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent.

    Mais le haut Moyen-Age a aussi fondé notre Loi fondamentale ! N’avez-vous pas l’impression que le fait que le roi est législateur tant que la loi est légitime selon Dieu ne se rapproche pas du fait que le roi n’est pas propriétaire mais dépositaire de la Couronne ? De là, découle la Loi fondamentale, que le roi est « dans l’heureuse impuissance de changer. » Le légitimiste peut ainsi puiser jusqu’au haut Moyen-Age pour évoquer les causes qui font de l’héritier le roi !

    Charles d’Antioche

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/1912-la-figure-royale-de-clovis-a-charlemagne

  • La porte du paradis ? next door !

    Ce billet n'est pas un parangon de vertu et n'appelle pas au patriotisme comme il conviendrait. Mais notre petite Union soviétique qui a réussi (dixit Váçlav Havel) impose un taux de prélèvement obligatoire moyen de 71% des revenus (calcul du coin fiscalo-social), et comme ça ne lui suffit pas, emprunte à l'étranger. Comparée à celle de l'Allemagne, notre situation est indéfendable (clic). On ne peut évacuer ce pillage de la question de l'évasion fiscale, même si des pays prélevant moins en souffrent aussi. On ne voit nulle part le parti de la hache qui nous sauverait, les effectifs surnuméraires en cause de la fonction publique et parapublique étant importants et assidus aux urnes.

    Grand émoi chez les ligues morales à la publication des noms des évadés fiscaux par L'Internationale du Trou de Serrure : des mecs futés garent leur blé à l'insu de leur plein gré sous les tropiques. C'est l'affaire des Panama Papers (clic). Première et dernière question : pourquoi sous les tropiques et pas à Ushuaïa ? Je pouffe : malgré son nom, le monokini est impossible en Terre de Feu. Cherche pas plus loin la cerise au fond du Martini Dry. Une piscine à Ushuaïa et quoi encore.
    Finalement, c'est la presse d'investigation qui a sorti le scoop, les services fiscaux des Etats volés s'avérant particulièrement inaptes à combattre l'évasion fiscale s'ils en comprennent déjà la mécanique. Non ! Pas la mécanique d'avant-hier, celle de demain matin. Parce qu'il faut être suffisant comme un ministre des Finances français pour croire en la victoire finale dans le domaine de l'ingénierie financière avec des mecs payés au mois. Quand les besogneux de Bercy sur Seine auront terminé l'étude des voies et moyens de s'évader de l'enfer fiscal français, les gnomes des officines qui bossent 12 heures par jour avec des QI d'autistes auront, eux, remonté une mécanique nouvelle de sauvetage des peines et soins surtaxés, peut-être même sans argent en circulation ou sans argent du tout !
    Le monde des Etats est le monde visible. Celui des génies est plus grand. Or ce sont les génies qui sont convoqués à l'évasion des enfers. Chacun a entendu parler du Deep Web, l'internet invisible des robots. Cette Toile opaque ferait, pense-t-on, 95% de toutes les ressources en ligne et il est faux de croire qu'elle ne serait qu'un nid de pédophiles. Il y a des raisons purement techniques qui repoussent l'intérêt des robots (sites à clés, métablocage de sites, sites ultra-lourds) et des raisons professionnelles où le secret est primordial. On a la même chose dans la finance internationale.

    Selon « le Conseil de stabilité financière, le Shadow Banking (système bancaire parallèle), qui sert notamment de support à l’évasion fiscale, a globalement triplé dans le monde en une dizaine d’années et a été évalué à 67000 milliards de dollars en 2011 et probablement 74000 milliards en 2013. Il y circule aujourd’hui la moitié des actifs qui passent par le système bancaire traditionnel. C'est à dire que toutes les grandes banques dans le monde (environ 4000) sont concernées » (source Gilles Bridier in Slate).
    Ce n'est pas demain la veille de la Tranparence internationale pour tous. La seule chose qui va changer après le nouveau scandale de Panama sont les conditions d'accès aux officines d'ingénierie financière. Inutile de soulever le heurtoir si vous êtes inconnu au bataillon et même, non parrainé. On va se méfier des testeurs et des affairistes aux nerfs fragiles. Pour sortir des griffes socialistes le blé gagné à la sueur de votre front, il faudra investir en séjours à Nassau (champagne, piscine) et à Gstaad (cognac, jacuzzi) et vous y faire des relations sûres avant de prendre le train pour les tropiques. Si vous êtes de condition relativement modeste, vous réinvestirez l'argent de la schnouff dans un bar à p... de Phuket. On parle déjà  français (avec un inimitable accent de la Zone) dans bien des établissements ouverts aux touristes. Certains se procurent la convention fiscale franco-thaïlandaise, d'autres passent voir le commissariat de police en demandant où donner au temple.

    Si beaucoup de contribuables estiment trop payer d'impôts, une première mesure permettrait de diminuer cet effectif : réduire la pression fiscale en réduisant les dépenses publiques. On peut rêver pour un pays devenu moyen comme la France donc incapable de déporter des charges sur d'autres, et qui semble avoir complètement assimilé sa soviétisation. Les manifestations d'assistés consentants, place de La République, laissent peu d'espoir au surgissement de guerriers capables de vaincre notre déclin. Reste à partir.
    Bien des familles aisées ont fait ce choix, qui sont libres de revenir en France un ou deux mois par an pour visiter la parentèle et profiter de paysages exceptionnels et des atouts typiquement français. Mais leur carrière ou leurs affaires sont ailleurs, leurs enfants sont élevés ailleurs, leurs assurances sont prises ailleurs. J'en connais de plus en plus et au-delà de ma famille. Là, Bercy ne peut plus rien. La plus-value et les bénéfices ont disparu du Rôle de l'administration. La tendance à l'émigration est lourde¹. La porte du Paradis est à Roissy Charles-De-Gaulle.

    (1) Selon Contrepoints (15.09.2014) : 1/3 des milliardaires français sont partis (clic)
    Selon The Millionaire Migration Report for 2015 (©New World Wealth, mars 2016): dix mille millionnaires français se sont évadés en 2015 (clac).
  • Nuit Debout : le crépuscule des bobos

    Eric Verhaeghe a été place de la République pour rencontrer le mouvement Nuit Debout. Il s’étonne de n’y voir avoir croisé aucun vrai prolétaire.

    Beaucoup s’interrogent sur la nature politique et sociale de la Nuit Debout, qui sème des avatars un peu partout dans le monde latin. S’agit-il d’un nouveau mouvement révolutionnaire ou d’une mode passagère qui agrémente l’actualité sans impact sur la réalité ? Pour avoir parcouru plusieurs fois la place de la République occupée par ces (re)faiseurs de monde, il ne me paraissait pas inutile d’en mettre en lumière quelques aspects.

    Ce qui frappe au premier abord dans la Nuit Debout, c’est la forte homogénéité sociale du mouvement. D’ordinaire, la place de la République est bigarrée. Ce sentiment de mélange est volontiers accru par les événements qui se déroulent régulièrement sur la place : occupation périodique par des migrants ou par des familles africaines menacées d’expulsion et protégées par le Droit au Logement, mais aussi quadrillage par les familles Roms qui dorment dans la rue avec leurs bébés et leurs enfants.

    Le tour de force de la Nuit Debout est de babiller sans lassitude apparente sur le sexe des anges solidaires, de gauche, révolutionnaires, progressistes et autres adjectifs bisounours, dans un entre-soi très bien huilé. Ici, on est bien, on est tranquille, on est humaniste, mais on est d’abord des quartiers centraux de Paris. On adore dénoncer la précarité et la discrimination, mais selon l’étiquette bobo en vigueur, qui accorde une place nulle aux « minorités visibles », manifestement peu intéressées par les sujets qui se traitent. [....]

    La suite sur Le Figaro.vox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Nuit-Debout-le-crepuscule-des

  • Entretien avec Guy Mettan: «On assiste à la faillite de la puissance intellectuelle de la France»

    Ex: http://arretsurinfo.ch

    Guy Mettan est un journaliste et une personnalité politique suisse. Il a été rédacteur en chef de le Tribune de Genève et président de la Croix Rouge Genevoise. Aujourd’hui, il est député PDC (centriste) au Grand Conseil du canton de Genève et directeur du Club suisse de la presse. En 2015, il a publié Russie-Occident, une guerre de mille ans : La russophobie de Charlemagne à la crise ukrainienne aux Éditions des Syrtes.

    Guy Mettan, bonjour. Commençons par votre livre. Vous pensez que la russophobie que l’on observe depuis la Deuxième guerre mondiale sert à structurer le patchwork des sociétés occidentales « contre un ennemi commun ». Est-ce là sa seule fonction?

    Non, le « contre un ennemi commun » n’est que l’une de ses fonctions. La russophobie, comme je l’explique dans ce livre, est un phénomène qui remonte très loin et qui concerne un large espace géographique. J’ai effectivement voulu en montrer les racines profondes et les manifestations. Elle trouve des formes nouvelles à chaque génération, mais découle d’un substrat qui est, lui, très ancien.

    Concrètement, depuis une dizaine d’années, plus la crise de l’Union européenne s’intensifie, plus la russophobie s’accroît. C’est comme si l’UE avait elle aussi besoin de se créer un ennemi pour exister : c’est le sens de cette expression. Cependant, la russophobie n’est absolument pas limitée à l’UE, bien au contraire : elle est encore plus virulente aux États-Unis.

    Pensez-vous qu’il y ait réellement une russophobie chez les Européens ou s’agit-il d’une fabrication de la propagande américaine ?

    Historiquement, la russophobie n’est pas venue des USA. En France, elle était déjà présente de la fin du XVIIIe siècle au XIXe siècle ; c’est suite à sa défaite face à l’Allemagne en 1870 que la France a renoué avec la Russie pour faire face à la menace de l’Empire allemand.

    La russophobie a dès lors émigré en Grande Bretagne. Après les guerres napoléoniennes, elle a servi à justifier le conflit géopolitique entre l’Empire britannique et la Russie en Asie centrale. Elle a ensuite émigré en Allemagne à la fin du XIXème siècle : les Allemands cherchaient en effet à agrandir leur empire à peine unifié et se sont tournés vers les territoires d’Europe de l’Est. C’était la fameuse théorie du Lebensraum, l’espace vital, d’abord mise en place par le IIe Reich et ensuite reprise avec une violence extrême par Hitler. La russophobie est donc avant tout un phénomène européen qui a ensuite  migré aux États-Unis. Une fois la Deuxième Guerre mondiale gagnée grâce à l’apport soviétique – 26 millions de morts dont 13 millions de Russes – les Américains se sont emparés de cette russophobie pour en faire le fondement idéologique de la Guerre froide et justifier leur propre expansionnisme. Les États-Unis, au fond, sont les derniers héritiers de cette longue tradition russophobe.

    On constate donc qu’il n’existe pas de russophobie intrinsèquement européenne. Il existe effectivement un conflit, qui remonte selon moi à Charlemagne et au schisme religieux de 1054. Cette vieille division a fait naître une profonde rivalité entre ces deux mondes, qui resurgit aujourd’hui à la faveur de circonstances politiques. Elle relève plus de facteurs politiques que d’une haine inextinguible. Il existe d’ailleurs aussi une forme de russophilie : avant, elle  se situait dans les partis communistes occidentaux. Elle existe encore à gauche, mais de façon plutôt marginale. De nos jours, la russophilie est surtout dans le camp conservateur.

    La Russie a toujours généré en Europe des sentiments de forte sympathie et/ou de forte haine. Simplement, ces haines, ces phobies dominent au niveau officiel, celui des chancelleries et des médias, parce qu’elles servent des intérêts politiques. En l’occurrence, elles servent à légitimer l’expansionnisme occidental. Sous prétexte de s’opposer à un supposé expansionnisme russe, on légitime son propre expansionnisme. C’est le rôle de la propagande russophobe. On le voit à propos de la Syrie et plus largement à chaque fois que la Russie s’exprime ou agit : les propos russophobes s’exacerbent, deviennent même violents.

    Selon certains analystes américains, la Guerre froide a été la « colle sociale » qui a servi à structurer les USA. Pensez-vous que l’UE réussisse aussi à se forger une identité avec cet ennemi ?

    Oui, je crois que la russophobie a deux fonctions. D’une part, elle permet de structurer l’espace géopolitique. C’est l’argument avancé pour justifier les incursions, les agressions, pour ne pas dire les invasions effectuées par l’Occident (appelons-le l’Occident puisque, que ce soit l’UE ou les États-Unis, ce sont deux composantes d’une même réalité géopolitique).

    D’autre part, la russophobie permet de façonner politiquement et sociologiquement l’opinion. Elle permet, via une forme de propagande, d’obtenir l’adhésion des opinions populaires à ce programme d’expansion, qui est, osons le dire, un programme impérialiste. Voilà pourquoi la russophobie est si utile et si souvent exploitée par les médias, par les chancelleries et par les Think Tanks qui structurent l’opinion publique en Occident.

    Nous allons en venir à la façon dont votre livre a été accueilli. En Suisse dont vous êtes originaire et où vous résidez, il a reçu un bon accueil. Est-ce que cela a été le cas en France ?

    En Suisse, cela fait 35 ans que je connais le milieu du journalisme et cela s’est plutôt bien passé. Ajoutons que la Suisse est un pays particulier : nous avons quatre langues, deux religions et quatre cultures. Nous sommes donc habitués à prendre en considération des opinions qui ne sont pas forcément les nôtres. Et, contrairement à la France, nous n’avons pas l’habitude de stigmatiser quelqu’un parce qu’il serait de gauche ou de droite. Pendant les campagnes politiques, tout le monde débat autour d’une même table. En France, si vous êtes estampillé de gauche, il est impossible de débattre avec quelqu’un de droite, et inversement. Nous avons donc une tradition un peu différente. Enfin, en raison de notre neutralité, nous sommes plus habitués à écouter des points de vue qui ne sont pas ceux de la majorité.

    En France, mon livre a été bien reçu par le public. Il se vend bien mais son succès repose sur le bouche-à-oreille. Les médias français m’ont tous boycotté.

    Pensez-vous que la censure dont vous avez fait l’objet était orchestrée ? 

    Non, je ne pense pas que ce soit orchestré. Cela relève de la tendance générale : les médias de gauche ou de droite, en tous cas sur la Russie, disent tous à peu près la même chose. On ignore donc simplement une opinion divergente parce qu’elle ne rentre pas dans le cadre. Fait curieux, même le Monde Diplomatique, qui est pourtant beaucoup plus ouvert à d’autres points de vue, notamment de pays émergents ou de pays du Sud, et qui est le moins russophobe des médias français, n’a pas publié de critique. J’ai pu faire paraître une opinion dans Libération, grâce à un ami. Aucun autre passage dans les médias, qu’ils soient écrits ou audiovisuels.

    En revanche, et c’est un point intéressant, plus on s’éloigne de la France et des États-Unis, meilleur est l’accueil. Les Italiens, les Chinois vont traduire et éditer le livre d’ici la fin de l’année. La Russie aussi, cela va de soi.

    Ce n’est pas surprenant puisque la russophobie est un phénomène exclusivement européen et américain. En Amérique latine, en Afrique, en Asie, même au Japon malgré les deux guerres qui ont opposé Russie et Japon, les réactions russophobes sont absentes.

    Pensez-vous que la censure de l’UE, et des médias mainstream occidentaux en général, soit la marque d’une faiblesse ? Quand on n’accepte pas d’écouter un dissident, est-ce parce qu’on a une position fragile et qu’on est mal à l’aise ?

    Certainement. La Russie met le doigt sur nos propres insuffisances en matière de politique étrangère. Elle les dévoile aux opinions politiques occidentales qui ont été largement endormies par la propagande, qui parlait d’ « expansion de démocratie », de « lutte pour les droits de l’homme », etc. Mais ces raisons d’intervenir ne servaient en réalité qu’à masquer des intérêts purement économiques et géopolitiques. La Russie révèle cette vérité dérangeante aux franges les plus lucides de l’opinion occidentale.

    C’est exactement ce qui se passe aussi avec la Syrie. Pendant des années, on nous a vendu les rebelles syriens comme des « combattants de la liberté ». C’est ainsi qu’on les nommait en 2011. Ensuite, on les appelait « djihadistes », « combattants de la foi », ce qui est encore une dénomination politique. Jusqu’à ce qu’enfin, on se rende compte que ces gens étaient des purs terroristes. Il a fallu deux attaques à Paris, celle de Charlie Hebdo et celle du 13 novembre pour que les Français se rendent compte qu’on avait affaire à des terroristes purs et durs, et aucunement à des « combattants de la liberté » comme on nous l’avait seriné pendant des années. Les Russes l’avaient dit bien avant et leur intervention l’a démontré.

    Pensez-vous que dans l’UE, c’est l’amplification de ce malaise qui engendre une surenchère dans la russophobie allant jusqu’à des insultes régulières envers Vladimir Poutine ?

    Le malaise, aujourd’hui amplifié, a commencé en 2003, c’est-à-dire au moment où la Russie a voulu récupérer sa souveraineté nationale sur ses ressources, et qui parallèlement s’est opposée à l’invasion de l’Irak par les États-Unis. Entre 2001 et 2003, après les attentats du 11 Septembre, la Russie et les États-Unis s’entendaient très bien. Poutine avait même offert ses bons services à Bush dans sa lutte contre l’islamisme.

    Début 2003, vint l’affaire Khodorkovski : le président russe s’est opposé à la mainmise des Américains sur le pétrole russe. Kodorkovski a été mis en prison parce qu’il cédait tous les actifs russes de Ioukos aux Américains pour une bouchée de pain, et qu’il voulait se présenter aux élections afin d’être élu président et devenir le relais de la politique américaine en Russie. Ensuite, à l’automne 2003, la Russie s’est opposée à l’invasion de l’Irak. Ces deux événements ont suscité une recrudescence de la propagande anti-russe dans les médias occidentaux.

    Puis vint l’affaire de la Géorgie, en 2008. Alors même que c’était le président Saakachvili qui avait attaqué les forces russes en Ossétie, on a vu la propagande occidentale affirmer le contraire. Encore aujourd’hui, bien qu’un rapport accessible à tous sur le site du Conseil de l’Europe démontre que c’est bien la Géorgie qui avait attaqué, les journaux continuent à diffuser la fausse version.

    Les propos hostiles à la politique de la Russie ont ensuite été alimentés par l’Ukraine. On sait maintenant que la révolution du Maïdan a été largement fomentée, comme l’a dit Victoria Nuland, Secrétaire d’État américaine adjointe, par l’investissement dans des ONG de 5 milliards de dollars destinés à renverser le gouvernement Ianoukovitch. Bien sûr, le peuple ukrainien était excédé par la corruption ambiante, mais nous avons attisé ce mouvement et nous avons profité de cette frustration populaire pour mener à bien un coup d’État qui n’était pas du tout le changement voulu par le peuple. Et deux ans plus tard, le gouvernement mis en place avec Iatseniouk apparaît tout aussi corrompu que le précédent.

    Mais par le biais de cette révolution vampirisée par des oligarques pro-occidentaux, l’Ukraine a basculé dans le camp occidental, réalisant un rêve américain vieux de 50 ans. Brzezinski écrivait noir sur blanc : « l’Amérique doit absolument s’emparer de l’Ukraine, parce que l’Ukraine est le pivot de la puissance russe en Europe. Une fois l’Ukraine séparée de la Russie, la Russie n’est plus une menace ». C’est ce programme qui a été réalisé en 2014. On s’en apercevra avec éclat, mais dans dix ou quinze ans, quand la vérité commencera à sortir peu à peu. Comme pour le début de la guerre du Vietnam et l’incident du golfe du Tonkin, la vérité finira par émerger, mais seulement quand elle sera devenue indolore et surtout, irréversible.

    Revenons aux médias. Quand on observe le paysage médiatique américain, on y constate un pluralisme beaucoup plus marqué que chez nous. Là-bas, il va de la droite dure neocon de Fox News jusqu’à des publications de gauche grand public comme Salon.com et à des voix radicales, des journalistes très engagés contre le système qui ne sont absolument pas des marginaux, comme par exemple Glenn Greenwald. On a même eu récemment une tribune du neveu du président Kennedy contre la politique étrangère américaine. Pourquoi la France, et même l’Union Européenne, sont-elles plus royalistes que le roi anglo-saxon et pourquoi tente-t-on à ce point d’étouffer le débat d’idées ici ?

    Pour moi qui suis francophone, qui ai passé mon bac en France, qui vis constamment aux coté de Français, c’est une immense déception et un grand mystère. Comme vous l’avez dit, si les médias dominants aux États-Unis sont totalement anti-russes, il existe aux États-Unis des médias marginaux ou des voix marginales qu’on peut entendre. Il y a beaucoup de recherches universitaires, même dans de petites universités, qui dénoncent ces manipulations, cette mainmise des médias mainstreams sur l’opinion générale.

    Il existe même des publications d’universités aussi célèbres que Princeton contre le système américaniste…

    Oui. Ces voix sont marginales, certes, au sein des publications générales des universités, mais elles existent toutes. Mon livre ne cite d’ailleurs que des sources américaines, anglaises ou européennes. En Allemagne aussi on peut trouver ces voix-là, même si elles sont périphériques. En revanche en France, c’est totalement exclu. Pour moi, c’est une immense déception, parce que cela marque l’abdication des grands intellectuels français.

    La France, depuis le XVIIIe siècle, a toujours été un phare intellectuel pour le monde. Elle a un peu perdu de sa puissance politique mais elle était restée, jusqu’au début des années 90, disons une grande puissance intellectuelle ; maintenant on assiste à sa faillite.

    Aujourd’hui, les intellectuels sont tous complètement alignés dans une sorte d’unanimisme. Ils expriment une vision du monde totalement sectaire qui prétend s’appuyer sur le culte des droits de l’homme, de la démocratie, de l’humanisme et qui, de fait, se révèle être une manière d’instrumentaliser l’esprit des Lumières et des droits de l’homme pour le mettre au service de causes et d’intérêts totalement médiocres. Pour vendre des armes à l’Arabie Saoudite, on est capables de diaboliser Poutine et de ne pas dire un mot sur ce qui se passe en Arabie saoudite, où c’est cent fois pire que tout ce que l’on peut voir et que l’on pourrait critiquer en Russie. C’est pareil pour la Turquie.

    Pour l’observateur que je suis, cet aveuglement paraît absolument incompréhensible. Cette espèce de subjugation intellectuelle représente une démission intellectuelle face aux États-Unis et aux Anglo-saxons ou tout du moins, face à une partie de l’establishment intellectuel anglo-saxon.

    Cet aveuglement des intellectuels fait écho à un aveuglement politique. Si en février 2014, la France  avait joué le rôle que l’on attendait d’elle dans la crise ukrainienne, elle se serait précipitée à Moscou pour exiger le respect de l’accord qui avait été signé le 21 février 2014 par Laurent Fabius, Steinmeyer et d’autres. Ianoukovitch aussi l’avait signé. Alors la guerre civile aurait été évitée. La Crimée, le Donbass seraient toujours ukrainiens. Poutine serait sorti de ce guêpier en sauvant la face, la tête haute, ce qui est toujours important en politique. Même chose en Syrie : s’obstiner à vouloir absolument faire du renversement d’Assad un préalable à toute négociation est politiquement suicidaire.

    On assiste à un alignement total de la France sur les États-Unis, une démission, une capitulation. S’il s’agissait d’un rapport de force, on pourrait comprendre. Mais vu de l’extérieur, sur le plan intellectuel, qu’aucun journaliste français ne conteste cette position est incompréhensible.

    Une dernière question : récemment, pour alimenter l’hystérie, les médias ont mis en avant des opposants à Poutine qui ne sont tout bonnement pas crédibles, comme Garry Kasparov. La montée dans l’hystérie est-elle une bonne stratégie de propagande ? Cela a-t-il un impact efficace sur les foules ?

    J’ai reçu Kasparov. Dans la presse que je dirige, je donne la parole à Poutine, aux opposants, je donne la parole à tout le monde parce que justement, j’estime que c’est une règle de base du journalisme intellectuellement honnête. Ce qui ne veut pas dire que l’on doive adhérer à tout ce qui est dit, mais quand on fait ce travail, on est d’autant plus autorisé à émettre sa propre opinion que l’on donne aussi à l’opinion publique les moyens de juger.

    Pour répondre à votre question, il est vrai que l’hystérisation peut être efficace. On l’a vu pendant les années 30, où l’on avait affaire à un hystérique qui a réussi à captiver les foules, à les drainer. L’hystérie peut être un moyen de communication redoutable. Quand la conscience collective est anesthésiée, elle finit par adhérer aux discours les plus extrémistes.

    C’est un sujet de préoccupation grave pour les vrais démocrates. Un vrai démocrate ne peut pas accepter qu’un homme politique s’exprime de façon hystérique. Face à une société éveillée, lucide, critique, informée, le danger de l’hystérie est faible ; en revanche, quand l’opinion est en permanence bombardée par de la propagande, elle commence à y adhérer, et l’hystérie l’emporte. Ce point devrait mobiliser une attention toute particulière de la part des démocrates.

    Interview réalisée par Corinne Roussel, publiée le 5 avril 2016 par Les-crises.fr 

    Source: http://www.les-crises.fr/

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Loi Travail : Valls reçoit une nouvelle fois les jeunes

    Nouveau rendez-vous pour Manuel Valls et les organisations de jeunesse. Deux jours après la dernière journée de mobilisation contre la loi Travail, le Premier ministre reçoit à Matignon en fin de matinée, ce lundi, les organisations d'étudiants et de lycéens.
    Huit seront présentes dont les trois qui font partie de l'intersyndicale mobilisée contre le projet de loi depuis plus d'un mois - l'Unef (étudiants), l'UNL et la FIDL (lycéens). Il s'était déjà entretenu avec elles le 11 mars sans réussir à les convaincre.
    Cette fois, Manuel Valls s'est dit «prêt à regarder» certaines des propositions de l'Unef. Le syndicat étudiant demande notamment l'«accès à un emploi stable» et «aux droits sociaux». Le RSA (revenu de solidarité active) n'étant pas accessible aux moins de 25 ans, le premier syndicat étudiant plaide pour que les bourses étudiantes continuent à être versées entre la fin du diplôme et l'accès à la vie professionnelle. L'organisation veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et l'amélioration des conditions de vie et de travail des apprentis.
    L'Unef appelle déjà à se mobiliser le 28 avril
    Mercredi dernier, ces organisations ont déjà été reçues par les ministres de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, de la Jeunesse Patrick Kanner et du Travail Myriam El Khomri. A la sortie, le président de l'UNef William Martinet avait toujours affiché un «désaccord» avec le gouvernement sur la loi Travail mais estimé avoir été «écouté».
    Les organisations de jeunesse ne veulent pas baisser la garde même si les dernières manifestations ont montré une mobilisation en baisse et ont été émaillées d'incidents. «Après plus d'un mois de mobilisation, six journées de manifestations et un soutien de l'opinion publique, et notamment des jeunes, qui est très fort, il est temps que le gouvernement entende nos revendications», a affirmé à l'AFP William Martinet.
    Le gouvernement, très attentif et inquiet depuis le début face à la mobilisation des jeunes et au rassemblement Nuit Debout, devrait faire des annonces concrètes. Mais d'ores et déjà, certaines des organisations ont prévenu que, quelles que soient les avancées, elles resteront solidaires de la prochaine journée contre la loi Travail, le 28 avril.

    Le Parisien :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuypFypllZvTMVuEHm.shtml

  • L’Institut Civitas dans le viseur des terroristes de l’Etat islamique

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    L’« association catholique conservatrice »ciblée par l’Etat islamique a désormais un nom : Civitas. Selon Libération, c’est l’Institut Civitas qui avait été donné comme cible, depuis la Syrie, aux terroristes de l’Etat islamique (dont les frères El Bakraoui et Mohamed Abrini) responsables des attentats de Paris et de Bruxelles. Cette information figure dans un fichier audio découvert dans un ordinateur appartenant aux terroristes.

    Proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (les « lefebvristes »), l’Institut Civitas est une organisation basée à Argenteuil, dans le Val-d’Oise, et elle est ordinairement qualifiée de catholique intégriste. Civitas, qui se définit comme « est un mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l’Église et regroupant des laïcs catholiques engagés dans l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples en général, sur la France et les Français en particulier », est dirigé par Alain Escada, de nationalité belge.

    Coïncidence : c’est à Argenteuil qu’a eu lieu hier l’ostention de la « sainte tunique du Christ » en présence du cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin. La cérémonie a réuni des milliers de personnes.

    Civitas organise chaque année son propre défilé de Jeanne d’Arc : le prochain doit avoir lieu le 8 mai au départ de la place Saint-Augustin, à Paris.

    http://fr.novopress.info/

     

  • La nature a horreur du vide

    «Courage, on les aura !» : pour célébrer le centenaire de la célèbre exhortation aux poilus du «sauveur de Verdun », le général Pétain, dans son ordre du jour du 10 avril 1916, une délégation du FN était devant le monument aux Morts de Verdun hier. Bruno Rota, conseiller départemental et secrétaire départemental FN de la Meuse, Gilbert Prot, conseiller municipal de Verdun et les militants présents ont déposé une gerbe « Courage on les aura ! »… qui a été aussitôt retirée de manière très « irrespectueuse et antidémocratique », à la demande du maire PS Samuel Hazard. Sans grande finesse, l’édile socialiste a dénoncé très bêtement une «apologie de Pétain» à Verdun  «capitale de la Paix», «aujourd’hui le symbole de la réconciliation franco-allemande» . La teneur du bref discours prononcé par Bruno Rota a également écorché les oreilles de M. Hazard qui l’a jugé sans surprise «haineux, xénophobe et contraire aux valeurs de la République ». Dans celui-ci Bruno Rota s’est livré à un parallèle entre l’envahisseur de l’époque et le tsunami migratoire qui déferle aujourd’hui sur l’Europe, «le flot incessant de migrants qui, sous prétexte de quitter un pays en guerre, se répand par-delà nos anciennes frontières (…). Nous devons veiller à ce que l’esprit de cet ordre (du général Pétain, NDLR) perdure afin de protéger nos familles et nos descendants de ces invasions (…) ». Plutôt que de crier au scandale, socialistes, libéraux progressistes, adeptes de la position de l’autruche et autres bien-pensants seraient milieux inspirés d’analyser froidement la situation en Grèce où la submersion menace directement la paix civile

    C’était à prévoir, l’Afp rapporte que de nouveau heurts,troisième incident de cet envergure depuis février, ont ainsi éclaté « à la frontière gréco-macédonienne à Idomeni et au Pirée, principal port près d’Athènes, où s’entassent des milliers des migrants qui réclament « l’ouverture des frontières » et s’opposent à leur transfert dans des centres d’accueil» ; «Car le gouvernement grec peine à convaincre les (11 000) migrants d’Idomeni et les près de 5.000 autres qui campent au Pirée, le port près d’Athènes, d’accepter un transfert dans des centres d’accueil répartis dans toute la Grèce. Ils craignent d’y être enfermés avant une expulsion, ou carrément oubliés.»

    «Les migrants du Pirée et d’Idomeni font partie des quelques  46.000 personnes arrivées en Grèce via la Turquie avant l’accord UE-Turquie entré en vigueur le 20 mars, et coincées en Grèce continentale, la plupart dans des camps organisés. Les près de 7.000 personnes arrivées depuis le 20 mars sont pour leur part retenues sur leur île d’arrivée (Lesbos, Chios, Kos, Leros, Samos généralement), en attendant leur renvoi en Turquie si les demandes d’asile qu’elles déposent actuellement par milliers sont rejetées.»

    Cette dépêche précise encore que le porte-parole du service grec de coordination de la crise migratoire, Giorgos Kyritsis, « a dénoncé l’usage dangereux et condamnable de balles en plastique, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes par la police macédonienne.» Un blâme qui évite, note Bruno Gollnisch,  de s’interroger sur la nécessité dans laquelle se trouve un pays pauvre comme la Macédoine de contenir avec les moyens du bord,  l’invasion et surtout de pointer  les vrais responsables de cette situation chaotique.

    Dans ce contexte d’immigration subie, sans oublier l’immigration dite légale qui se poursuit de plus belle, un article signé par  Martin Legendre, publié hier sur le site Contrepoints,  explique qu’ «avec un programme économique et social aussi interventionniste que l’UMP et le PS, le FN éprouvera la même impuissance contre l’islam politique.» «Un tel programme amènera le Front National à davantage s’attacher à un compromis rétablissant la paix apparente, c’est-à-dire éviter les troubles à l’ordre public, qu’à un combat frontal, contre une partie d’ailleurs fortement croissante de la population, qu’il n’aura pas les moyens de faire financer, fut-ce un combat uniquement défensif. Exactement comme les actuelles gauche et droite traditionnelle françaises.»

    La longue argumentation de M. Legendre   se base sur un postulat totalement gratuit,  fait l’impasse sur l’ensemble de l’arsenal défendu par le FN  pour lutter contre le communautarisme, lutte qui n’est pas réductible à l’utilisation de moyens financiers, et à notre volonté politique sans faille dans ce domaine.  Ce qui changera  considérablement la donne  avec les décennies précédentes d’alternative droite-gauche. Sans même parler de l’inversion des flux migratoires que l’opposition nationale est la seule  à prôner et qu’elle mettra en place pour peu qu’elle arrive au pouvoir.

    La malignité du raisonnement de M. Legendre  est encore plus éclatante avec la comparaison délirante à laquelle il se livre et… qui arrive comme un cheveu sur la soupe : « Il faut lire  Comment Hitler a acheté les Allemands, de Götz Aly (2005), pour comprendre que la satisfaction des demandes d’assistanat des Allemands a été le fil conducteur de toute l’ascendance et du maintien au pouvoir du nazisme. L’assistanat est un cancer qui peut rapidement jeter une nation dans les bras de tout mouvement organisé pour répondre à la demande de dépendance économique des assistés. L’Islam politique, avec la confusion qu’il entretient entre la sphère civile et religieuse saura s’emparer de cette opportunité si elle se présente.»

    Pour anecdotique qu’il soit,  cet article a au moins un mérite, celui  de rappeler aussi que le fondamentalisme islamique, est une doctrine bien plus répandue que veulent bien le dire les    Sarkozy,  Bayrou,  Valls,  Juppé ou Mélenchon. Martin Legendre cite «une étude réalisée en décembre 2013 par le WZP (le plus grand centre d’étude allemand en science sociale, fondé en 1960 par tous les partis du Bundestag) (qui)  estime que le fondamentalisme religieux n’est pas du tout un phénomène marginal en Europe. Une étude portant sur près de 9 000 entretiens téléphoniques en Allemagne, France, Hollande, Autriche, Belgique et Suède auprès d’immigrés turcs et marocains établit que près de 60% d’entre eux estiment que les musulmans devraient revenir aux racines de l’Islam, 75% qu’il n’y a qu’une seule interprétation du Coran possible à laquelle chaque musulman doit rester fidèle et 65% que les règles religieuses sont plus importantes pour eux que les lois du pays dans lequel ils vivent.»

    «Ces chiffres ne portent certes que sur l’opinion d’immigrants et pas des populations musulmanes autochtones, mais il sont compatibles avec la perception croissante qu’ont beaucoup de Français qu’une part croissante de la population musulmane ne veut pas séparer statut civil et religieux et n’est pas d’accord de pratiquer sa religion dans un cadre respectueux des non-musulmans. Ils confirment également l’existence d’une opposition fondamentale et irréductible de cette fraction des musulmans à certains principes et valeurs essentielles des sociétés civiles européennes : autonomie de la femme, liberté sexuelle, liberté d’orientation sexuelle, liberté religieuse, liberté d’opinion, laïcité, combat contre le racisme et l’antisémitisme.»

    Il est cependant assez éclairant  que M Legendre, comme  les islamophobes de l‘établissement,  ne rappelle pas  qu’on ne meurt jamais que de sa propre faiblesse et que la nature a horreur du vide.  L’essor du   fondamentalisme  découle aussi  d’un échec  de l’assimilation, qui  se nourrit lui même de l’ immigration massive générée en partie  par une faible démographie autochtone;  immigration par ailleurs  justifiée par tous les lobbies faisant profession de combattre le racisme et l’antisémitisme. Et  c’est également  parce que  les principes du Beau, du Bien, du Vrai,  et les  valeurs essentielles de notre civilisation  helléno-chrétiennes sont bafoués, occultés ou tournés en ridicule que l’islamisme peut  séduire des déracinés. L’Islam - dans sa composante fondamentaliste mais pas que –   prospère   en réponse au matérialisme et  à un   vide spirituel occidental qui ne peut être comblé uniquement   à l’évidence par la déclaration des droits de l’homme,  les centres commerciaux et le mariage pour tous.

    http://gollnisch.com/2016/04/11/nature-a-horreur-vide/

  • Monsieur 12 % !

    88% des Français ne veulent plus de cet homme, élu Président de la République par défaut, par faillite d’un système.

    Le temps d’un voyage et le retour s’annonce aussi morose que les quatre dernière années. Il y eut Molenbeek, les manifestations contre la loi El Khomry au cours desquelles des jeunes gens si peu épris d’études avaient incendié, bastonné les policiers sans que ceux-ci puissent répliquer. Ces jeunes gens tout de noir vêtus que Valls tient à conserver de par-devers lui pour je ne sais quelle obscure raison. Il y eut ce malheureux jeune policier insulté et enfariné par un lycéen pour qui l’autorité, visiblement, n’avait aucune valeur et qui s’est retrouvé en garde à vue pour un malheureux coup de poing. Il y eut aussi, sur le plan économique, la poursuite infernale d’un chômage qui n’arrête pas d’augmenter. Plus de dix millions de Français sont désormais sans emploi. Un record absolu. Puis ces « Panama Papers » qui citeraient deux membres du FN mais surtout pas le trésorier de la campagne du candidat socialiste

    Il y a surtout la calamité d’un homme qui s’accroche à son siège doré malgré 12 % d’opinion favorable. Traduction : ce sont en fait 88 % des Français qui ne veulent plus de cet homme, élu président de la République par défaut, par faillite d’un système, par erreur dont la France paiera pendant encore longtemps l’élection.

    Je m’étonne d’ailleurs qu’à ce stade, les sondeurs trouvent encore 12 % de Français croyant encore en François Hollande. Pour nous, lecteurs de Boulevard Voltaire, cela paraît surréaliste.

    Je l’écoutais encore hier, dans la cour des Invalides, hachant sa lecture d’une épitaphe adressée à la dépouille d’Alain Decaux dont il a osé dire, et sans frémir, que la religion de cet immense historien, c’était la République. Car selon Sa Majesté François, il ne peut exister d’autres religions que la sienne, celle qu’il préside, celle dont il est le dieu incarné.

    Il faut croire, d’ailleurs, qu’il se croit au-dessus de tous puisque, enfermé dans sa tour d’ivoire, il projette d’aller à la rencontre du peuple, de son bon peuple, celui dont il refuse de croire qu’il ne l’aime pas ou plus. Ses conseillers en com’ lui auraient préparé une tournée discrète pour aller convaincre, un par un, que lui seul peut, à gauche, remporter la prochaine élection.

    Bon vent, Monsieur Hollande. Ne craignez rien des mauvais citoyens : ils auront été isolés le temps de votre visite, comme vos services de sécurité savent si bien faire, afin que seuls vos 12 % de supporters puissent vous acclamer.

     dans Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/monsieur-12_157365.html#more-157365