L’euro 2016 est sur le point de débuter (a certainement débuté lorsque vous lirez ces lignes) et le monde du football est abasourdi. Après la sortie d'Eric Cantona considérant la non-sélection de Benzéma et de quelques autres joueurs maghrébins comme le fruit d'un racisme socialement prégnant, comme une chose ne pouvant s'expliquer que par une certaine maghrébophobie, c'est Benzéma lui-même qui rebondissait sur la polémique orchestré par le narcissique de Manchester pour essayer d'enfoncer un peu plus le coin de l’ethnomasochisme dans la bonne conscience européenne. Pour le bon Karim, le sélectionneur officiel Didier Deschamp aurait « cédé à une partie raciste de la France ». Il lui fallait bien un tel toupet pour faire oublier, momentanément au moins, la sombre affaire de moeurs à laquelle il est lié (peu ou prou) avec cette pathétique histoire de "sextape" (Thémis n'a pas encore rendu jugement sur ce scandale dans lequel fut encore ridiculisé l'attaquant Matthieu Valbuena).
Cantona et Benzema crient au racisme
Cantona a choisi sa famille et il ne nous surprendrait pas qu'il ait commandité le coup avec le cracheur du Real de Madrid. Après tout, beaucoup de choses rapprochent les deux hommes. Le foot bien entendu, l'impolitesse évidemment, l'idiotie, c'est une certitude, le narcissisme assurément et la religion mahométane puisque l'épouse de Canto en est tout comme son fils (son propre fils) et nous ne nous prononcerons pas sur la spiritualité du bonhomme qui vient des abysses de la lie mondaine. Le faux manchot rigolo Djamel, grand intellectuel devant l'Eternel, a apporté, lui aussi, sa caution morale en estimant implicitement que sa communauté n'était pas représentée dans l'actuelle équipe d’Anti-France de football. Cependant, les propos de l'Algérien Karim (il l'est) n'ont pas eu un succès formidable dans l'opinion qui ne s'est pas émue de ses larmes de crocodile vraiment trop grosses pour paraître honnêtes. La sélection française s'est ainsi levée comme un seul homme pour balayer d'un revers de la main les accusations fabuleuses du lourdaud. Et force est de constater que cette récusation massive fut efficiente, grâce à la densité africaine qui est si importante dans ce regroupement de joueurs censés représentés notre pays sacré. Benzéma se retrouvait bien pâle face aux noirs anthracites composant la garde de l'équipe d'Hexagonie.
Que peut bien en effet peser ses accusations de racisme (pour être raciste, il faut par ailleurs avoir des convictions et il ne nous semble pas que Didier Deschamps en soit pourvu) face à une armada de plus foncés que soi ? Las, personne au sein de l'élite dirigeante n'est raciste (raciste comme l'entendent les bonnes consciences), tous, au contraire, suivent une ligne directrice cosmopolite. D'ailleurs, la caractéristique principale des gens comme Deschamps, Blanc, Platini, c'est leur grande docilité envers le discours officiel, la doxa. Les idées, pour eux, ne servent qu'à être adoptées lorsqu'elles sont dominantes. Bref, Benzema a encore craché en l'air et il fut facile pour le patron de SOS-Racisme, Dominique Sopo, d'épingler le foutriquet : « c'est un peu facile d'essayer de se soustraire à ses propres responsabilités avec des accusations lancées à la légère. Il me semble que M. Benzema est un adulte et qu'il peut assumer ses erreurs. » Dans le même temps, on entendait de grands noirs musclés de la sélection "française" s'écrier : « C'est du n'importe quoi ! ». Oui, en effet, c'est une ineptie qui ne surprend d'ailleurs pas lorsqu'elle sort de la bouche d'un Benzema. Une plaisanterie ! Et pourtant...
Benzema, l’instrument de ceux qui ont la haine de la nation chevillée au coeur
Nous aurions pu penser qu'aucun commentateur sérieux n'allait utiliser la sortie de Benzema pour une nouvelle fois faire le procès de la France raciste pour parler comme Michel Wiervorka. L'idée de rebondir là-dessus ne nous avait même pas effleuré l'esprit. Eh bien, nous avions fait preuve d'une belle naïveté. Toujours en première ligne, à l'avant-garde (et c'est ce qui est inquiétant), le sacro-saint journal de référence Le Monde profita de l'occasion pour amorcer un nouveau débat sociologique et politique avec pour toile de fond la volonté de sortir le monde des "carcans" nationaux et même de le libérer de toutes les formes possibles de représentation nationale, de tout symbole s'y afférant. Une nouvelle charge antifrançaise qui eut pour point d'orgue l'interview d'un maître de conférence en sciences politiques, Emmanuel Blanchard, enseignant à l'université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et déjà auteur d'un article universitaire fumeux sur le racisme anti-algérien dans le milieu du foot.
Ses propos diffusés le 1er juin dépassent l'entendement. Pour lui et Le Monde, les propos de Benzéma sont pertinents voire puissants. L'incongruité provient d'ailleurs, en l'occurrence de l'attitude raciste des dirigeants footballistiques. Lisons l'intello : « Il y a une forme d'incongruité à voir que, jusqu'au rappel d'Adil Rami suite à la blessure de Raphaël Varane, l'équipe de France choisie pour l'Euro n'accueillait aucun joueur dont l'histoire familiale s'ancre en Afrique du Nord. Et une seconde incongruité à constater que ce choix de se priver du meilleur avant-centre français a visiblement été largement téléguidé par des déclarations politiques, à la fois du Premier ministre et du ministre des Sports ». Si vous trouvez que ces propos sont tirés par les cheveux, vous ne serez pas déçu par les suivants. Que le demi-prof s'étonne que, pendant un court laps de temps, il n'y ait pas eu de joueur maghrébin dans l'effectif est déjà sidérant (alors que, régulièrement, il n'y a aucun joueur d'origine française dans l'équipe), mais qu'il soupçonne implicitement le gouvernement de notre Indigénat de racisme anti-algérien (alors qu’il piétine la mémoire de nos Poilus et fait tout pour accélérer l'invasion du pays!), c'est carrément bluffant !
Vers la diabolisation du seul patriotisme autorisé : le patriotisme sportif ?
Benzéma a défrayé la chronique pour son rôle d'intermédiaire trouble dans une affaire de chantage. Mais ce n'est pas tout. Son insolence et ses insultes avec ses crachats affreux balancés pendant une Marseillaise avaient déjà sévèrement entamé son capital sympathie. La France peut se passer de ce genre de personnages, et de bien d'autres. On dit qu'il vaut mieux être battu sur ses idées plutôt qu'élu sur celles des autres. Eh bien, il vaut mieux, aussi, perdre avec son peuple plutôt que gagner avec les gugusses d'un autre. Mais nous nous égarons car la vérité n'intéresse absolument pas ce drôle d'enseignant qui ne veut pas voir les choses comme nous et comme les présente la réalité. Pour lui, c'est acte, la société française est "racisée" (sic) depuis trois lustres au moins : « Depuis une quinzaine d'années, il y a une lecture en termes raciaux de la société française qui s'est imposée. Cela vient avant tout de la montée de l'extrême droite mais aussi de revendications d'appartenances multiples de personnes nées et grandies en France. L'équipe de France de football est soumise (où va-t-il chercher cela?!), depuis le début des années 2000, à ce regard "racisé", à la fois par des observateurs extérieurs, mais aussi, dans une certaine mesure, par les intéressés eux-mêmes. »
Notre intello a-t-il observé de près l'évolution ethno-démographique de l'équipe de football depuis 2000 où il y avait encore Petit, Blanc, Lizarazu, Barthès, Deschamps, Dugarry et d'autres qui y jouaient ? A-t-il remarqué que toutes les digues ont sauté depuis 2002, que les Français de souche ont disparu ou presque en son sein alors qu'ils restent majoritaires en France ? Le bonhomme n'en parle pas, préférant évoquer un racisme irrationnel facile à démoniser. Mais c'est plus loin dans l'interview que l'on trouve la pierre angulaire du monde nouveau pour lequel il travaille, pour lequel il est payé. Là, le chercheur remet en cause tout le cadre national qui, en fait, gêne les aspirations et les intérêts des gens comme Benzéma. Il y a bel et bien conflit latent (et parfois explosif) entre le cadre national général (et une équipe nationale de foot en fait partie) et une vaste population immigrée, déracinée, frustrée, vindicative, partagée entre le désir de briller, de gagner de l'argent et celui de glorifier sa communauté ancestrale. Il faut bien dire que, présentée ainsi, la situation semble inextricable et exige une solution radicale, un couperet, la destruction d'une des deux entités enjeu. On pourrait penser qu'il serait plus honnête que ce soit le dernier arrivé qui quitte la partie, surtout qu'il retrouverait ainsi les siens et un avenir collectif qui semble tant lui manquer. Pas pour notre zozo de Versailles qui postule, comme ça, que c'est toute « la vieille croûte » nationale qu'il faut faire sauter ! Il faut tout dissoudre, tout ce qu'il reste pour que les allogènes se sentent bien. Evidemment, ces délicates intentions ne sont qu'un prétexte pour proposer une lecture mondialiste du « sens de l'histoire ». Elles sont un moyen, à l'instar de toutes les pleurnicheries antiracistes que l'on nous fait subir depuis 40 ans, pour rendre progressivement illégitimes les impératifs nationaux au fur et à mesure de l'intensification du psychodrame axé autour du malheur de l'Autre. En outre, à force de focaliser l'attention du gros média uniquement sur le mal-être des déplacés, des déracinés, le peuple originel n'est plus perçu que comme une sorte de gros bonhomme Michelin dont la seule caractéristique qui vaudrait serait sa capacité élastique et infinie à absorber l'Autre sans vomir. Les propos de Benzéma permettent aux postmodernes (postnationaux) de prolonger cet exercice dialectique.
« Les sportifs de haut niveau possédant la double nationalité sont les seuls qui doivent choisir une nationalité, même si elle n 'est que sportive. Ils doivent trancher, alors que dans leur vie, ils sont fondés sur ces liens multiples. »
Ceci à cause des changements de règles sur la sélection des binationaux édictés par la FIFA, qui ont permis à des joueurs de changer de nationalité sportive, pour ceux n'ayant aucune sélection en équipe A. Ensuite, le contexte politique et social de ces années - avec les émeutes, la montée de l'extrême droite, le climat de suspicion visant la jeunesse des banlieues - a déteint sur le football. Autour des jeunes joueurs assimilés à la « jeunesse des banlieues » ou/et binationaux se posent désormais des questions comme « Vont-ils chanter l'hymne national ? » ou « Ont-ils fait un choix commercial plutôt que patriotique en optant pour le maillot bleu ? Comme si le patriotisme était encore au cœur d'une carrière footballistique ! ». Tout est dit. Le patriotisme n'est au cœur de rien. Pourtant, ce fut longtemps le seul toléré, le patriotisme sportif, pour la simple et bonne raison qu'il s'appuyait très souvent et qu'il s'appuie de plus en plus sur des équipes multiraciales starisant des immigrés présentés comme plus forts que l'Indigène de base. Derrière la France Black-blanc-beur, ce n'était que sa dilution qui était applaudie et la disparition de la figure héroïque de l'homme blanc. Pour preuve, ce fut un Algérien, Zidane, qui revêtit la cape du héros pendant 10 ans. On voulait nous la refaire avec Benzéma, cet homme impoli et interlope à qui l'on pardonnait tout, comme l'on pardonnait tout aux insolents Ben Arfa et Nasri. Le moindre but redorait leur blason instantanément, comme si une victoire dans un jeu de ballon prévalait sur lest principes, la morale et sur le véritable patriotisme qui s'oppose à angle droit à ce sale mercenariat. Les pauvres petits supporters dépendants de leurs plus primitifs sentiments étaient pris en otage par le pouvoir qui leur imposait des tas de petits héros "patriotiques" de plus en plus difficiles à admirer, auxquels il était de plus en plus ardu à s'identifier. Par ce procédé, car c'en est un, le petit Français se sentait contraint d'accepter encore un peu plus l'africanisation de son pays et donc, aussi, de relativiser ce patriotisme-là qui le représente moins. Le pays légal a fabriqué une sorte de patriotisme légal qui détruit aussi sûrement l'amour de la France que le premier assèche la vie sociale du pays.
Benzéma est un symbole du tribalisme postnational
Paradoxalement, pour des raisons supranationales , on a réactivé (pour un moment) le patriotisme des paillettes et des flonflons afin de lutter contre le terrible islamisme, l’antisémitisme et peut-être contre la Russie non conforme. Bon, c'est un patriotisme très spécial qui fait de l'homosexualité et de l’avortement des actes de résistance contre les intégrismes, et qui, de fait, propose une "drôle" image de la France. Un patriotisme dévitalisé (incapable de sortir de la zone d'influence fabriquée par ses initiateurs sionistes) qui va servir des entreprises étrangères et les guerres des consortiums mais qui doit se reposer sur une pseudo-patrie de la tolérance et de la liberté. En cela, notre professeur Blanchard a raison dans le sens où l'on assiste peut-être, actuellement, à la mise en place d'une nouvelle tactique de l'engeance américano-sioniste pour préserver sa domination mondiale. Après tout, on peut toujours chanter la nation si elle n'est plus qu'une coquille vide ne servant qu'à leurrer les bonnes gens et le foot-spectacle est l'un de ses vernis.
Mais tout cela (le néo-patriotisme) est à relativiser devant l'énorme importance prise par les championnats européens où les grosses métropoles deviennent de plus en plus les vedettes au détriment des équipes nationales. On assiste depuis 20 ans à un scénario à la Rollerball (d'après ce film américain des années 1970 dans lequel le monde est unifié et les nations ont disparu au profit de grandes villes dont la seule identité repose sur leur équipe de rollerball, jeu ultraviolent qui tient en haleine des peuples métissés en pleine déréliction), en le dépassant cependant car il gomme subrepticement non seulement les frontières nationales mais en fabriquant en plus de nouveaux supporters transnationaux (de Madrid, de Munich,d'Arsenal,de Paris, de Barcelone) qui se créent une identité de plus en plus artificielle. Le bling-bling pour les pauvres et l'identité à la carte grâce au règne du jeu.
Le sport, outil privilégié du mondialisme
Pareillement, les matches de tennis retransmis à la télévision (et qui font absolument toute l'économie de ce sport dans sa partie professionnelle) étaient auparavant toujours présentés en définitive comme des confrontations entre nations par le biais de joueurs qui représentaient fièrement leur patrie. Mais à la fin des années 1990, la nationalité des joueurs qui était indiquée au côté de leur nom sur l’écran lors de l'affichage du score a subitement disparu (et sur toutes les chaînes) sans que l'on sache d'où venait cette directive, cette décision. Quant à la Coupe Davis, elle n'intéresse véritablement que ceux qui ne l'ont jamais gagnée. .. Et puis, finalement, que valent ces victoires qui, après coup, peuvent être ternies par de vraies ou fausses histoires de dopage ou par des soupçons de tricherie (pensons aux propos étonnants qu'Emmanuel Petit émit récemment lors d'un documentaire sur le football diffusé sur Arte dans lequel il disait lui arriver de douter de la victoire "spontanée" de 1998 !), des soupçons fabriqués pour démoraliser tel ou tel peuple (pensons à la Russie qui est actuellement la cible des Américains, mais aussi à l'Allemagne de Beckenbauer qui jouait à la baballe sous captagon comme nous le savons maintenant ou aux Pays-Bas sous Cruyff qui carburaient aux amphétamines sans parler de l'Espagne et de ses nombreux Docteur Folamour...), et qui sappent en premier lieu ce patriotisme autorisé. Benzéma n'a pas de souci à se faire pour la suite de sa carrière de badboy face à ces équipes nationales en proie à tous les vents de la mondialisation et à sa marche en avant forcée.
François-Xavier Rochette. Rivarol du 9 juin 2016