- Page 39
-
-
Onze-Septembre quinze ans déjà
Demain nous commémorerons les quinze ans de l'attaque islamique du Onze Septembre sur les tours jumelles de New York. D'autres que nous et ailleurs "fêteront" l'événement. Qu'ils brûlent en enfer !
Le Mémorial est enfin terminé. Les fondations de chacune des deux tours sont marquées par deux bassins carrés avec un effet de fontaine en cascade où l'eau disparait dans le sol. Un musée enterré commémore la tragédie, un mausolée renferme tous les restes humains que l'on n'a pas pu identifier - ils représentent près de la moitié des 2763 victimes sur ce site. Le lieu est devenu un point d'attraction majeur de la ville de Manhattan.L'attaque restera dans les annales historiques non seulement comme le déclencheur de la dernière croisade au Moyen Orient mais surtout comme la preuve de la haine inextinguible de l'Islam à l'endroit de l'Occident indiscriminé : souvenons-nous que la plupart des terroristes étaient séoudiens, donc non impliqués dans le syndrome colonial antérieur dont on nous rebat les oreilles chaque jour que Dieu fait.
C'est aussi à partir de cet événement que fleurirent le plus largement toutes les théories complotistes sur l'invasion des lézards, jusqu'à nous expliquer qu'on avait marché sur la Lune dans un studio d'Hollywood, à croire que cette pathologie vieille comme l'an mil fut disséminée par l'onde de choc de l'effondrement des deux tours. Ceci est sans intérêt pour la suite, même si des professeurs imprudents comme Aymeric Chauprade y perdirent beaucoup de considération et leur emploi.
Après 2977 morts (on ne comptera jamais les 19 salopards) liquidés en deux heures au cœur battant de l'Occident, on aurait pu croire que les Etats-Unis lanceraient une guerre mondiale de nivellement de leurs contempteurs. Au lieu de quoi, l'Administration américaine, à la pointe de la naïveté, décida de forcer en Islam son modèle de way of life et sa démocratie. On a oublié que l'Eglise évangélique américaine débarqua derrière les chars Abbrams avec des wagons de bibles pour te convertir tout ça en trois coups de queuillère à pot !
Deux pays (et pas trois) avaient le bagage nécessaire pour comprendre le schmilblick, la France au Quai d'Orsay et la Grande Bretagne au Foreign Office. On n'a pas encore expliqué pourquoi le Premier britannique, Tony Blair, a poussé George W. Bush à écraser la termitière arabe, d'autant que sa diplomatie est à l'origine de toutes les zones de friction rémanentes dans son ancien empire. La France, qui pour une fois prévint tout le monde de l'erreur monumentale qui s'annonçait, fut copieusement insultée par Washington et tout ce que comptait les Etats-Unis de "patriotes" jusqu'à faire disparaître les French Fries des menus ; jusqu'à ce qu'apparaissent un an plus tard à l'arrière des automobiles des stickers "What If The French Were Right". Beaucoup présageaient que l'affaire serait très longue et que ses répercussions seraient planétaires. L'avenir se charge de leur prouver chaque jour qu'ils avaient raison.
Le traitement des causes profondes de l'attaque inattendue du Onze Septembre qui devaient pivoter sur une nouvelle stratégie énergétique n'était pas du niveau de l'Administration Bush-Cheney-Rumsfeld. Ils préférèrent la guerre infondée que pour une fois ils ne risquaient pas de subir physiquement - une presse américaine les affubla du sobriquet de faucons mouillés - mais qu'ils pourraient commander depuis le bunker climatisé plein d'écrans de télévision comme dans un jeu vidéo.
Deux pays majeurs de l'Occident, abonnés à la démocratie sous la loi animale du Nombre, avaient appelé à la passerelle le tréfond du panier, Blair ici, Bush là-bas. Nous n'avons pas fini de le payer... et de le revivre puisque nous sommes toujours en démocratie sous la loi du Nombre, et que l'on parle outre-atlantique de mettre sur le pavois un affairiste extraverti coiffé d'un chien de prairie mort ! Que nous promet-on en France pour vaincre en 2017 les métastases de l'Organisation Etat Islamique qui vont retomber partout ? Le Flan ! J'en tremble. -
« Défense de la race » et « Solidarité anti-impérialiste », un dilemme pour notre famille de pensée ? par Daniel COLOGNE
Le concept de « tiers-mondisme » est forgé en 1952 par l’économiste et démographe français Alfred Sauvy. Étymologiquement, il évoque la recherche d’une « troisième voie » entre les deux impérialismes (étatsunien et soviétique) sortis vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Il trouve son expression politique dans la conférence des pays non-alignés réunis en 1955 à Bandoeng en Indonésie. Il finit par désigner le soutien à tous les « damnés de la Terre » et, de Frantz Fanon à Jean Ziegler, revêt une teinte progressiste.
Mais il existe aussi un « tiers-mondisme de droite » que son origine antérieure à 1952 autorise à qualifier de « paléo-tiers-mondisme » ou « tiers-mondisme » ante litteram. C’est ce courant de pensée qu’aborde le remarquable ouvrage de Philippe Baillet (1), sur une durée d’environ un siècle, avec un retour en arrière (p. 391) sur l’époque de la Révolution française.
Le livre de Philippe Baillet excelle par l’ampleur documentaire, le courage de l’engagement politique et une grande honnêteté intellectuelle. Hormis certains passages franchement polémiques, Baillet porte des jugements toujours nuancés sur des auteurs importants comme Renaud Camus, Alain de Benoist, Pierre-André Taguieff ou Guillaume Faye. Il conserve constamment une parfaite symétrie entre les points d’accord ou de désaccord qui le rapprochent ou le séparent desdits auteurs. Il manifeste un total respect pour les qualités humaines ou la hauteur de pensée d’un Maurice Bardèche ou d’un René Guénon, tout en développant par ailleurs une sévère critique de leurs idées.
Une remise en cause salutaire ?
L’autre tiers-mondisme interpelle tous ceux qui, comme moi, se sont beaucoup promenés en Guénonie et en ont fait longtemps leur province intellectuelle de prédilection. Après avoir lu le réquisitoire anti-guénonien centré sur les pages 17 – 19 et 233 – 271, on referme le livre de Baillet avec le sentiment que Guénon n’a pas sa place parmi les références de notre famille de pensée, c’est-à-dire la « droite radicale », que j’aurais tendance à nommer plutôt la « droite principielle », en raison même de l’influence de Guénon tout au long de mon parcours.
Baillet est très clair. La droite radicale doit recueillir l’héritage du « fascisme comme phénomène européen », dont le national-socialisme allemand lui semble la forme la plus aboutie. Le fascisme et le national-socialisme sont traversés par des courants alter-tiers-mondistes. Les adeptes de ces courants sont parfois regroupés sous l’expression d’Otto-Ernst Schüddekopf : « Gens de gauche de la droite (die Linke leute von rechts) (cité p. 12). » C’est pourquoi Baillet opte finalement pour l’appellation « autre tiers-mondisme », de préférence à « tiers-mondisme de droite », qu’il utilise encore dans un article paru en 2013. Il est en effet difficile de classer « à droite » un homme comme mon compatriote (2) Jean Thiriart, qui se présente volontiers « comme un grand admirateur de Lénine (p. 165) ».
Redevenu nietzschéen après être passé par le traditionalisme intégral (Coomaraswamy, Guénon, Evola, dans l’ordre de leur année de naissance), Baillet estime le « sémitisme », dans ses trois déclinaisons judaïque, chrétienne et musulmane, totalement incompatible avec la vision albo-européenne du monde. Par conséquent, l’ouverture de notre famille de pensée à l’« autre tiers-mondisme » peut générer un véritable dilemme. D’un côté, il semble légitime que nous autres identitaires tendions à « reconnaître aux autres peuples ce que nous réclamons pour nous, l’accomplissement de notre particularisme racial (p. 48) », comme l’écrit Gregor Strasser dès 1932. Mais d’un autre côté, les peuples du tiers-monde, en lutte contre l’impérialisme devenu unicéphale (l’Occident américanocentré), donc théoriquement alliés de notre projet de régénération de l’Europe, épousent une trajectoire qui, via l’immigration de peuplement et le terrorisme islamiste, peut in fine mettre en péril, non seulement notre identité culturelle profonde, mais aussi notre substrat anthropologique.
Vers le milieu des années 1970, certains d’entre nous s’inquiètent déjà de la paradoxale solidarité qui lie des mouvements nationalistes-révolutionnaires à des « courants politiques hostiles au monde blanc (p. 220) ». À l’époque, Philippe Baillet est encore « alter-tiers-mondiste », mais aujourd’hui il considère cette position insoutenable. Elle lui semble d’ailleurs vouée à connaître, dans les milieux de la droite radicale européenne, un certain reflux, à cause des craintes légitimes engendrées par l’immigration de peuplement, l’installation durable de l’islam dans le paysage ouest-européen, le développement de l’islamisme radical, les crimes du terrorisme islamiste (p. 424) ».
Aux yeux de Baillet, l’immigration non européenne et non blanche et l’islamisation constituent deux périls conjoints. C’est une hydre à deux têtes qu’il faut mettre hors d’état de nuire en tranchant sans équivoque le dilemme susdit : non à la « solidarité anti-impérialiste », oui à la « défense de la race », qui postule le combat contre l’islam et l’immigration. Cette conclusion dénuée de toute ambiguïté est adossée à une pénétrante analyse historique des idées alter-tiers-mondistes déjà présentes, en 1919 – 1922, dans la Ligue de Fiume fondée par le poète-soldat italien Gabriele d’Annunzio.
Fascisme, national-socialisme et monde colonisé
En abordant le fascisme italien, Baillet souligne « les nombreuses rencontres entre Mussolini et Chandra Bose, le leaderindépendantiste indien (p. 45) ». Mais il épingle aussi, de la part de l’Italie fasciste, « une politique incohérente envers le monde arabo- musulman (p. 41) ». Avant même la prise du pouvoir par le Duce, l’Italie relance ses prétentions en Afrique du Nord, qui ne sont à vrai dire que es velléités de fin de cycle colonialiste, quelque peu comparables aux rêves mégalomanes de la Belgique (autre pays de fondation récente).
L’Allemagne elle-même avait mené une politique coloniale contre-nature en Afrique. Après la perte de ses possessions africaines et de ses protectorats sur le Togo et le Cameroun, consécutivement à sa défaite de 1918, l’Allemagne revient à la claire conscience de n’avoir « jamais eu réellement la vocation coloniale (3) ». Le « principe de la continuité territoriale, de la continuité du sol (p. 74) » explique ce qui différencie l’Allemagne des puissances congénitalement poussées aux conquêtes d’outre-mer : le Portugal, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas (4). À ce principe géopolitique de la « continuité du sol » correspond la tendance philosophique allemande à exalter la « persévérance dans l’Être (Heidegger) », dont la « volonté de puissance » est l’expression nietzschéenne.
Revenons à l’immédiat après-guerre 14 – 18 pour constater avec Baillet qu’un des leviers du revanchisme allemand est l’humiliation infligée à l’Allemagne par la France républicaine, « qui n’a pas reculé devant l’intégration de Sénégalais et de Maghrébins à ses armées », amenant ainsi « des Nègres jusque sur les rives du Rhin (p. 83) ». Il est clair que l’enrôlement de colonisés dans les armées des puissances coloniales est une forme d’immigration, mais en remontant plus loin dans le temps, on peut considérer du même point de vue la « traite des Noirs », flux migratoire massif de travail et de peuplement, trafic de chair humaine dont un grand port atlantique français fut un moment la plaque tournante. Des premières ébauches de contre-colonisation et de « remplacisme » sont audibles dès les années 1950 dans les milieux anarchistes (5). D’une manière générale, la colonisation est elle-même un grand flux migratoire dans le cadre d’une « première mondialisation » diagnostiquée, dès le XVIIe siècle, par un historien universitaire bruxellois (6).
En ce centenaire du scandaleux accord Sykes – Picot (1916) conclu par la France et la Grande-Bretagne au détriment des provinces non turques de l’Empire ottoman (Baillet en parle en note p. 157), il est bon de rappeler que « le régime fasciste et le régime national-socialiste affirmèrent très volontiers leur hostilité radicale aux empires coloniaux français et britannique, regardés comme des paravents de la démo-ploutocratie et de la finance internationale (p. 12) ». Mais certaines personnalités proches du NSDAP poussent la solidarité anticolonialiste jusqu’à l’adhésion à l’identité spirituelle des peuples colonisés. Tel est le cas de Johann von Leers, sur lequel je ne m’attarderai pas, car j’ignorais jusqu’à son existence. À l’opposé, et à l’intérieur même de la mouvance nationale-socialiste, Alfred Rosenberg prophétise « le flot montant des peuples de couleur (p. 82) » et la possibilité de voir l’islam devenir la religion fédératrice de ces peuples.
Un des grands mérites du livre de Baillet est de mettre au jour le foisonnement intellectuel d’une Allemagne hitlérienne animée par d’incessantes controverses. Son ouvrage est ainsi totalement non-conformiste. Il se situe à rebours du « bourrage de crânes (p. 448) » qui vise à faire passer depuis sept décennies, le national-socialisme pour une « dictature » matraquant la population allemande avec des slogans haineux et simplistes.
Un autre tiers-mondisme désormais politique
Après 1945, l’autre tiers-mondisme « accède à une claire conscience de lui-même qui donne lieu à une formulation théorique cohérente (p. 161) ». Telle est l’œuvre de Jean Thiriart, fondateur de Jeune Europe et partisan d’une « Quadricontinentale », c’est-à-dire d’une coordination des luttes de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud (la « Tricontinentale » fondée à La Havane en 1966), mais aussi en Europe. L’histoire des idées est redevable à Thiriart de la désignation de l’« ennemi américain » au sein d’un courant de pensée pour lequel cette prise de position n’était pas évidente. Elle est consolidée, au sein de la « Nouvelle Droite », par Alain de Benoist, Giorgio Locchi et Guillaume Faye, en un temps où les États-Unis partagent encore avec l’Union Soviétique l’hégémonie duopole hérité de Yalta. Baillet montre très bien que la russophilie est un des traits récurrents et distinctifs de l’« autre tiers-mondisme », même avant la décomposition du communisme. Nous verrons d’ailleurs plus loin que lui-même invite aujourd’hui les identitaires albo-européens à se tourner vers la Russie de Poutine comme vers le salutaire « poumon extérieur » souhaité par Thiriart.
Maurice Bardèche est un autre exemple d’alter-tiers-mondisme. « C’est à l’enseigne d’une nébuleuse mystique fasciste, dont on chercherait en vain un commencement de définition, que Bardèche réconcilie régime nassérien et islam, sans jamais songer à distinguer l’islam comme religion et l’Islam comme civilisation, mais en les mélangeant allègrement (p. 149) ». À l’époque, la droite nationaliste cherche des « fascismes imaginaires » dans l’Égypte de Nasser ou la Libye de Kadhafi, un peu comme l’extrême gauche projette son idéal politique sur le Tiers-Monde sud-américain (Allende, Castro). Guevara lui-même a inspiré un des compagnons de route de la « Nouvelle Droite », un « lettré en quête d’une figure héroïque et romanesque (p. 32) » : Baillet veut parler de Jean Cau, auteur d’une « lecture romantique et naïve de la geste du Che (p. 31) ». Rendons cependant justice à l’auteur de La Grande prostituée qui, avant de succomber en 1979 au charme d’Ernesto l’Argentin, avait osé crier White is beautiful et nous avait donné vers 1975 l’un ou l’autre essai roboratif.
Revenant sur la Révolution française « nourrie par la passion de l’égalité, par définition insatisfaite (François Furet cité p. 393) », Baillet lui oppose « les couleurs inimitables du conservatisme anglo-américain (p. 397) ». Son intérêt pour la pensée contre-révolutionnaire d’Edmund Burke, dont un long extrait figure en tête du livre, ne s’insère pas dans son message « racialiste » comme une parenthèse inattendue. C’est notamment à l’idée de « race », totalement décriée de nos jours, que Baillet pense quand il évoque « le rôle socialement protecteur des préjugés (p. 402) ». Le préjugé racial « fondé en raison » ne postule nullement le dressage d’une hiérarchie rigide entre les ethnies. Il revient simplement à admettre le rôle de la race en tant qu’élément moteur de l’histoire et l’incompatibilité réciproque des « tropismes » de certaines populations que la « panmixisme utopique (p. 411) » condamnent le « vivre-ensemble ».
Par ailleurs s’esquisse sous la plume de Baillet un arc géopolitique albo-nordique qui, contournant une Europe de l’Ouest fatiguée et une France démissionnaire, « s’étendrait de Dublin à Vladivostok et qui, par le détroit de Behring, serait tout proche du Pacific Northwest cher aux nationalistes blancs des États-Unis (p. 453) ». Dans cette optique, la Russie est amenée à devenir le foyer d’irradiation d’une race blanche régénérée. Elle est aujourd’hui « le plus grand réservoir au monde d’hommes et de femmes de race blanche qui n’ont pas honte d’être ce qu’ils sont (p. 451) ». Elle est imperméable à l’ethnomasochisme comme l’est sa religion orthodoxe aux aberrantes dérives du christianisme occidental.
Que faire de l’islam (et de Guénon) ?
Mais replongeons-nous vers la fin des années 1970 où se produit un événement capital : la révolution iranienne de 1979. Certes, il s’agit de l’islam chiite, avec lequel Baillet croit une entente possible pour tous ceux qui aspirent à la régénération spirituelle de l’Europe. Cette entente n’est pas envisageable, selon lui, avec les diverses formes du sunnisme. Il semble néanmoins que le bouleversement de Téhéran donne, pour la droite radicale, le coup d’envoi d’un intérêt de plus en plus marqué envers l’islam dans son ensemble.
Fondée deux ans plus tôt, la revue Totalité consacre un numéro spécial à la révolution iranienne et, dans les livraisons ultérieures, il est question d’une « croisade » (Antonio Medrano), qui « n’aura donc absolument pas lieu contre l’Islam, mais à ses côtés (p. 212) ». Éric Houllefort écrit que son camp est celui « du fanatisme des martyrs qui combattent et meurent dans la voie de Dieu (p. 210) ». Désormais, l’ennemi à désigner est la modernité. Le nationalisme-révolutionnaire se mue en un traditionalisme-révolutionnaire. Le monde de la Tradition auquel il est fait référence est celui décrit par Julius Evola et René Guénon. Sur la revue Totalité s’exerce l’influence de l’universitaire italien Claudio Mutti. Membre du groupe fondateur de Totalité, Baillet se livre aujourd’hui à une intransigeante critique de Mutti et de Guénon.
Claudio Mutti est un des militants de Jeune Europe de Thiriart dont le Denkweg va évoluer, selon Baillet, d’une manière très problématique. Lorsque Baillet fait sa connaissance en 1975, il a en face de lui quelqu’un qui « parlait déjà de l’islam, mais d’une façon qui n’allait guère au-delà de la volonté, classique chez les nationaux-révolutionnaires européens, de trouver des alliés politiques dans le monde musulman (p. 198) ». Mais dès 1978, Mutti se convertit à l’islam et se met à accumuler des choix que Baillet estime aujourd’hui, par delà la fascination exercée sur le « jeune militant » par l’« intellectuel fanatique et polyglotte », « erronés, aveugles et dangereux (p. 201) ».
Baillet fait à Mutti les griefs de brouiller « la vieille question monothéisme – polythéisme – paganisme (p. 213) », d’épingler quelques dérisoires aphorismes où Nietzsche se montre bienveillant envers l’islam, alors que la Grèce pré-platonicienne est la référence principale du penseur allemand (p. 228), et, last but not least, d’isoler un verset du Coran(XXX, 22) de manière à présenter l’islam comme favorable aux humanités plurielles, alors qu’il est, selon Baillet, universaliste et « a-racial (p. 225) ». L’auteur développe une sévère critique de Guénon et de ses continuateurs Frithjof Schuon, Michel Vâlsan et Charles-André Gilis. Je suis plus indulgent avec Schuon. Castes et races me semble un bon livre. La caste est bien analysée comme « tendance foncière » susceptible de « cristallisation sociale », comme principe de verticalité dans l’édification de la cité (alors que le racialisme relève d’un point de vue horizontal) et comme identité transversale somme toute assez proche de la « race de l’esprit » de Julius Evola. En revanche, là où je rejoins totalement Baillet, c’est quand il affirme la nécessité de soumettre les idées de Guénon à une analyse génétique de type nietzschéen, c’est-à-dire de les envisager au moins partiellement comme les produits d’une psychologie particulière, et notamment d’une « sensibilité exacerbée (p. 247) ». Je vais même plus loin en reliant le départ de Guénon vers l’Égypte en 1930 à la succession de déboires familiaux, sentimentaux et éditoriaux qu’il endure à la fin des années 1920.
Mais il faut fidèlement rendre compte des arguments de Baillet, pour qui Guénon n’est pas un penseur infaillible « missionné » par on ne sait quel Centre Suprême. Il reproche à l’œuvre de Guénon son caractère totalement impolitique(c’est lui qui souligne). À ses yeux, Guénon ne cesse de « penser hors sol ». Son indifférence à la dimension raciale est proportionnelle au « simplisme effarant » avec lequel il définit la notion de peuple qui, comme toutes les catégories intermédiaires entre l’individuel et l’universel, l’intéresse très peu. Il « sort de l’histoire » au point que son testament intellectuel de 1946 (Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps) ne contient pas une ligne sur le conflit mondial qui vient de se dénouer. À charge de Guénon, Baillet ajoute « sa méconnaissance presque totale du fait indo-européen », son approche de la mentalité moderne comme un « gigantesque envoûtement général », « son mépris affiché pour la coutume » et son ignorance des « réactions saines » de « régulation vitale » et de « défense immunitaire » garantissant la cohésion sociale.
Cela dit, il me semble abusif d’assimiler le Coran à un « invraisemblable fatras textuel (p. 225) ». Ce n’est pas faire allégeance au « parti islamophile », dangereux parce que « polymorphe », que rappeler la valeur numérique des lettres de l’alphabet arabe et ipso facto l’arithmosophie liée aux langues sacrées (hébreu, sanscrit, grec, latin). Une cohérence supérieure ne peut-elle être tirée d’une lecture coranique, biblique ou védique qui ne soit pas étroitement littérale ? Les récits des mythologies païennes sont-ils limpides ? Ne faut-il pas aussi un fil d’Ariane ésotérique pour cheminer dans leur labyrinthe, comme dans tous les dédales des légendes (legenda, choses devant être lues) ?
Il n’en reste pas moins que nous assistons de plus en plus à un « phénomène de remplacement » des Français de souche, sur leur territoire national ancestral, par des populations allogènes d’origine maghrébine et subsaharienne, pour l’essentiel (p. 372) ». Ce « grand remplacement » auquel Renaud Camus a consacré un livre majeur, s’accompagne d’un péril d’islamisation. Il est aussi observable, échelle réduite, dans quelques quartiers de ma commune natale de Molenbeek, en Belgique, où les premiers travailleurs marocains sont arrivés en 1964. Mais dans les faubourgs du Bruxelles comme dans les banlieues de Paris, le « chaos social » découle d’un discours officiel mensonger autour de notions comme la « multiculturalité » et l’« intégration ».
Le danger laïciste
Le Système prétend édifier une société « multiculturelle ». En réalité, il encourage la construction d’une société pluriraciale fonctionnant selon un seul critère d’intégration : l’adhésion au « modèle consumériste (p. 358) ». L’immigré qui ne s’assimile pas demeure fasciné par ce modèle et veut y « accéder tout de suite, ici et maintenant, sans effort et sans réciprocité sociale (Guillaume Faye cité p. 358) ». Il en résulte la délinquance des banlieues et lorsque le jeune allochtone arrive au point de rupture, il part s’engager pour Daech et peut revenir ensuite chez nous avec un projet d’attentat terroriste.
Mais à qui profite finalement le crime ? L’État islamique est une aubaine pour le Nouvel Ordre mondial américanocentré qui a retrouvé un ennemi à désigner, après la décomposition du communisme. Sa lutte contre l’« islamisme radical » peut de surcroît se présenter avantageusement comme un combat de la « civilisation » contre la « barbarie ». De même, à l’intérieur des sociétés européennes, et notamment de la société française, les « racailles » des périphéries urbaines sont un cadeau pour la nouvelle caste dominante où se côtoient des immigrés occidentalisés, qui renient leur tradition spirituelle, et des membres de « la gauche laïcarde (p. 387) », à laquelle Renaud Camus a tort de se rallier. Point n’est besoin d’employer le suffixe péjoratif -ard pour mesurer la potentialité négative d’une laïcité qui dérive en laïcisme.
La grande offensive laïciste de ces quarante dernières années est strictement contemporaine de l’immigrationnisme intensif, du relâchement des mœurs, du naufrage de l’enseignement, de la fièvre des questions sociétales et de l’émergence d’un type humain libéral-libertaire-libertin uniquement soucieux de sa « croissance personnelle ». Cette dernière expression est propre au mouvement New Age, que Baillet ne tient pas en grande estime, ce en quoi je suis totalement d’accord avec lui.
Globalement, je trouve d’ailleurs son livre très convaincant. Dans le sillage de Renaud Camus, Philippe Baillet lance un vigoureux appel à la lutte contre « l’éradication monstrueuse du sentiment identitaire, culturel, racial, civilisationnel (p. 450) ». Sans tomber dans le piège du conspirationnisme, il nous convie à nous interroger, non seulement sur les ennemis que nous devons désigner, mais aussi sur la ou les forces qui nous désignent comme ennemis. Pour reprendre l’heureuse formule d’un collaborateur de Réfléchir et Agir (7), il ne s’agit pas seulement de « savoir quelle est la nature du poison qui nous est inoculé 7, mais aussi d’identifier « qui tient la seringue ». pour ma part, je crois que la piqûre est administrée par le laïcisme davantage que par un « parti islamophile » sur lequel Baillet n’a toutefois pas tort d’attirer notre méfiante attention en raison de son caractère « protéiforme ».
Retour sur des années militantes
Puisque Baillet me cite à trois reprises, je ferai état de quelques souvenirs personnels et lorsqu’il s’agira d’auteurs mentionnés dans le copieux index de onze pages et vingt-deux colonnes, j’indiquerai la ou les pages de référence. En Suisse romande, où j’ai vécu et travaillé de 1970 à 1977, un groupuscule de droite radicale publiait la revue Renaissance, bientôt rebaptisé Le Huron. Un des membres défendait des idées relevant de « l’autre tiers-mondisme ». Gaspard Grass écrivait notamment sur la « troisième voie libyenne ». Il connaissait aussi très bien l’histoire des idées nationales-socialistes. Il leur avait consacré son mémoire de fin d’études. Petit-fils d’un militant de l’Union nationale, parti fasciste suisse d’avant-guerre, il m’a fait découvrir le fondateur de ce parti, Georges Oltramare, dont Baillet retrace avec exactitude le parcours tumultueux (pp. 67 et 93).
Avec François Duprat, je n’ai eu que des relations épistolaires. Je ne puis donc ni confirmer ni infirmer le « dégoût physique (p. 24) » qu’il inspirait à Baillet et à d’autres. Il m’a accueilli dans sa Revue d’histoire du fascisme et m’a encouragé dans mon essai de transformer à Genève, le NOS (Nouvel ordre social) en un GNR (Groupe nationaliste-révolutionnaire). Le Genevois Georges Néri et moi-même avons crée le CCL (Cercle Culture et Liberté), à la tribune duquel ont pris la parole Jean-Gilles Malliarakis (p. 391) et Yves Bataille (pp. 178 – 179). Ma rencontre à Lausanne avec Gaston-Armand Amaudruz (pp. 159 – 160), qui reprochait à Evola de « débiologiser » la race, atteste que j’ai été aussi attentif que possible au discours identitaire de base, bien que ma préférence pour le traditionalisme intégral impliquât la revendication d’une identité tendancielle : la « race de l’esprit » transversale et trans-ethnique, la caste comme « tendance foncière (Schuon) ». Aux côtés de l’excellent germaniste Robert Steuckers (p. 99) militait le regretté Alain Derriks, dont je n’ai pas oublié cette remarque : la lecture d’Evola et de Guénon n’incite-t-elle pas à un alter-universalisme susceptible de détourner les identitaires des priorités de leur combat pour leur particularisme culturel et racial ?
Enfin, il va de soi qu’en même temps que Philippe Baillet (rencontré en 1977), Georges Gondinet est la personnalité qui m’a le plus marqué à l’époque. Notre collaboration comporte deux phases : 1975 – 1978 (Totalité, mais aussi, peu avant,Horizons européens, revue proche des idées de Thiriart, hormis son credo régionaliste) et 1982 – 1983 (fondation des éditions Pardès et de la revue L’Âge d’Or). J’assume l’entière responsabilité des torts dans notre rupture de 1984. En 1974, à la taverne genevoise du « Pied-de-Cochon », notre GNR de Suisse romande se réunit pour fonder sa revue Le Huron. Son rédacteur en chef Georges Néri a dû jeter l’éponge à la suite d’un chantage de son employeur. Mais ce soir-là, en milieu de jeunes collaborateurs (dont le signataire de ces lignes) surtout préoccupés par le terrorisme intellectuel des « Rouges », Néri fait sensation en lâchant : « Le communisme, cela passera, mais quand nous serons tous négrifiés, alors il sera trop tard. »
C’est pourtant un illustre Noir que je vais citer en conclusion. Si nous n’identifions pas clairement les « mécanismes de destruction » qui nous ciblent, nous courons au devant de défaites susceptibles de nous démobiliser. Méditons donc la devise de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Je gagne ou j’apprends. »
Daniel Cologne
Notes
1 : Philippe Baillet, L’autre tiers-mondisme. Des origines à l’islamisme radical, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016, 475 p., 25 €. L’intitulé de ma recension s’inspire d’un autre sous-titre qui apparaît, non sur la page de couverture, mais plus discrètement sur la page de garde.
2 : Je ne suis pas « Français d’origine wallonne (p. 199) », mais Belge de souche partiellement flamande par ma grand-mère paternelle.
3 : Remarque d’Adolf Hitler faisant partie des Bormann Vermerke (recueillies par martin Bormann) éditées par Bernard Plouvier sous le titre Derniers libres-propos, Déterna, Paris, 2010. Le propos ici concerné date du 7 février 1945.
4 : Tous ces pays ont une façade atlantique (directe pour quatre d’entre eux, indirecte pour les Pays-Bas, via la Mer du Nord, sous-espace maritime de l’Océan).
5 : Voir la chanson (très belle au demeurant) de Léo Ferré :
« Un jour, je m’en irai très loin en Amérique
Donner des tonnes d’or aux nègres du coton.
Je serai le bateau pensant et prophétique
Et Bordeaux croulera sous mes vastes pontons. »Le Bateau espagnol
Le navire revient d’Espagne, toujours avec une Madone attachée :
« En poupe, par le col, mais d’une autre couleur. »6 : Philippe Moureaux a aussi été pendant 20 ans bourgmestre socialiste de Molenbeek, dont les quartiers centraux donnent l’exemple, à échelle réduite, d’un « grand remplacement ». Il déclare ne pas avoir vu venir la radicalisation musulmane, si ce n’est sur le tard, le jour où une femme voilée a refusé de lui serrer la main. Il faut aussi rappeler la désastreuse politique urbanistique qui a frappé tout l’Ouest bruxellois en prévision de l’Expo 58 et lors du creusement du métro (début des années 1970).
7 : Cf. Réfléchir et Agir, n° 53, été 2016, p. 26.
-
Terrorisme : pourquoi le gouvernement préfère dealer avec les Islamistes
-
"La nature a horreur du vide, la politique aussi"
Bruno Bernard, ancien conseiller politique à l'ambassade de Grande-Bretagne, écrit dans Le Figarovox que Marine Le Pen profite de la gauchisation de la droite française, incapable, malgré quelques beaux discours et vaines promesses, d'être vraiment à droite :
"Marine Le Pen sera au second tour de l'élection présidentielle de 2017. [...] Nous sommes en 2016, 14 ans après l'accession de son père au second tour face à Jacques Chirac et cela ne fait ni l'ombre d'un doute ni ne soulève l'esquisse d'un débat, cela se fera le plus normalement possible comme un hommage à François Hollande, le président normal. [...] En 2016, Marine le Pen a fait main basse sur les emblèmes de la République que son père délaissait, elle les a repris sur les dépouilles de Philippe Séguin et Charles Pasqua qui n'ont pas eu de descendance politique et des mains d'un Jean-Pierre Chevènement plus isolé que jamais à gauche. [...]
Marine Le Pen a considérablement augmenté son arsenal pour couvrir une surface politique laissée en friche par une UMP puis des Républicains toujours plus proches de l'ancienne UDF. En effet depuis l'abandon de la croix de Lorraine et la naissance de l'UMP, la droite française a oublié le gaullisme, qui faisait son originalité par rapport aux autres formations de droite en Europe et dans le monde. Elle devint un mélange de travaillisme britannique et démocratie chrétienne allemande. [...]
Julien Dray se trompe lorsqu'il parle de la constitution d'un «monstre réactionnaire» entre droite et extrême droite, il serait plus avisé de parler de recomposition. En réalité la transformation du Front National permet le rééquilibrage de la droite française qui était orpheline depuis 1992 et la lente agonie du RPR d'un parti plus populaire, eurosceptique et interventionniste économiquement. La nature a horreur du vide, la politique aussi."
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/09/la-nature-a-horreur-du-vide-la-politique-aussi.html
-
Un siècle déjà de préscience de notre (triste) époque
Bernard Plouvier
L’invasion islamique est, pour tout individu doté d’un minimum d’intelligence et de sens de l’observation, l’une des armes employées par les maîtres de l’économie globale et de la mondialisation des vies politique et sous-culturelle, pour asservir la race européenne, un peu trop rétive aux joies du nouvel Éden. On en parle beaucoup, en Europe, sur un mode de plus en plus critique et c’est fort bien.
Pour se délasser des petitesses de l’islam et de sa barbarie, évidentes depuis la résurrection à Mossoul du califat, on peut s’intéresser à la préhistoire de notre triste monde.
Peu de temps après le début de la Grande Guerre, qui paraissait alors monstrueuse (on fit bien pire lors de la suivante), un Juif, infiniment plus intelligent que Blum et bien plus visionnaire que ‘’Lénine’’, avait eu la préscience de la globalo-mondialisation.
Reprenant le thème, cher à Jean Jaurès qui fréquentait beaucoup les capitalistes judéo-parisiens, des « intérêts enchevêtrés des financiers internationaux », Karl Kautsky publiait le 30 avril 1915 (in Die Neue Zeit, la revue socialiste de Stuttgart) ces phrases prophétiques : « La politique impérialiste actuelle ne pourrait-elle pas être remplacée par une politique ultra-impérialiste d’exploitation en commun de l’univers par un consortium international de détenteurs de capitaux ? ». Kautsky prévoyait le déclin de la course aux armements (c’était l’unique sottise de son argumentation) et l’entente des géants de la finance pour dominer le monde économiquement.
Seul un Juif cosmopolite - Kautsky passa son existence de Prague en Amsterdam, passant par Londres, Vienne, Berlin et diverses villes d’Allemagne - pouvait soutenir une telle idée en un tel moment. Il récidiva, en cette même année 1915, dans une brochure parue à Nuremberg, intitulée L’État national, l’État impérialiste et l’union des États, qui provoqua la colère haineuse de ‘’Lénine‘’, exprimée la même année dans La faillite de la IIe Internationale, où le chef des bolcheviks s’attaquait à « la théorie bébête de Kautsky ».
Oulianov-‘’Lénine’’ n’eut qu’une seule idée constructive dans sa vie : la NEP de 1921 ou Nouvelle Économie Politique, qui signifiait l’échec intégral du marxisme de stricte obédience. Il est possible (et même probable) que Franklin Delano Roosevelt ait été initié à cette querelle de doctrinaires par son ami, et seul conseiller influent, le socialiste Harry Hopkins. FDR créa les conditions géopolitiques de la globalo-mondialisation, qui ne put s’imposer qu’une fois effondrées les immondes dictatures marxistes.
Le plus cocasse, dans l’affaire, est que la première formulation de cette farce grotesque globalo-mondialiste ait été faite par le dernier secrétaire (et exécuteur testamentaire) de Friedrich Engels !
Lien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, immigration, islamisme 0 commentaire -
Le double discours de l'imam Tareq Oubrou
-
Syrie : la mauvaise foi des USA sans limites
La mauvaise foi des élites étasuniennes ne date pas d’hier et cela n’est une nouveauté pour personne. Mais dans le cas concret de la Syrie, la politique criminelle des USA atteint effectivement le comble.
Après avoir fait des « appels » frôlant l’indécence pure et simple en demandant à la Russie durant le Sommet du G20 en Chine des «concessions » en Syrie, les élites US ont lancé désormais ce qu’ils nomment les « dernières propositions » et qui se résument à trois points principaux: cessation totale des hostilités en Syrie et notamment à Alep, interdiction de survol pour les forces aériennes syriennes du territoire syrien (!) et troisième point, qui peut-on dire serait le résultat des deux précédents: campagne aérienne commune russo-étasunienne.
Maintenant répondons-y point par point. Cessation totale des hostilités et surtout à Alep, là où on assiste au tournant décisif de la guerre dans laquelle a été plongée la Syrie il y a plus de cinq ans?
Pour quelle raison? Laisser souffler les terroristes et leur permettre de reprendre du terrain? Inacceptable.Second point: interdiction pour les forces aériennes de Syrie de survoler leur propre territoire au moment de la phase cruciale dans la lutte anti terroriste? Les USA se moquent de qui?
Et dernier point: opération aérienne commune? Pour faire quoi? Après que la Russie a proposé nombre de fois de coordonner la lutte antiterroriste à tous les intéressés et d’en faire la priorité, les USA n’ont fait que jouer les sourds. Et maintenant ils proposent une coordination? Ridicule.
Sans oublier que l’opération antiterroriste russe, commencée il y a un tout petit moins d’un an (pour rappel à la demande officielle du gouvernement syrien, à l’énorme différence des USA) a donné incomparablement plus de résultat que ladite « opération » de la coalition US (on se demande d’ailleurs s’il y avait « opération »).
En passant dernier exemple en date: le numéro deux de Daech, Abou Mohammed al-Adnani, qui a été éliminé près d’Alep, par une frappe russe.La réalité est pourtant simple. Les USA qui voient parfaitement que les groupes terroristes sur lesquels ils comptaient arriver à leur fin et dans lesquels d’énormes sommes ont été investies, notamment de la part des régimes saoudien et qatari, qui sont au plus mal depuis les dernières années et à bout de souffle, ont beaucoup de mal à accepter de reconnaitre leur défaite pure et simple. Et essaient donc par tous les moyens de gagner du temps et retarder la victoire finale de la Syrie et de ses alliés sur le terrorisme.
Maintenant parlons perspectives. Mis à part l’absence totale de morale dans cette politique étasunienne (et c’est bien loin d’être nouveau), et qui a clairement et une fois de plus montré son vrai visage et ses véritables intérêts (qui sont tout sauf de lutter contre le terrorisme), les Etats-Unis ne savent plus vraiment comment pouvoir sortir la tête de l’eau, ou en d’autres termes du chaos syrien auquel ils ont énormément contribué.
En effet, créer et développer le chaos à différents endroits du monde, les USA en sont les champions absolus. Mais résoudre l’équation de sortie de ce même chaos, cela ne rentre aucunement dans la compétence des élites US.Pourtant l’offre qui leur a été faite par la Russie aurait permis de sortir de ce bourbier avec ne serait-ce qu’un minimum de dignité (même si dans le cas US cette notion est très difficilement collable). A savoir s’associer officiellement et réellement à la lutte antiterroriste et ainsi pouvoir ne serait-ce qu’au minimum prétendre avoir contribué au succès final (bien que vraiment au minimum) dans le combat contre le terrorisme.
Certes, il leur aurait fallu oublier le plan de faire tomber les autorités légitimes de Syrie une bonne fois pour toute. Avoir accepté cette éventualité aurait effectivement permis aux USA de sortir pas totalement humiliés. Mais c’est trop dur à faire pour les élites étasuniennes due à leur obstination d’imposer leur volonté partout dans le monde et le complexe de supériorité développé depuis la « fin » de la guerre froide. Résultat de quoi, les USA tentent de s’accrocher encore au scénario qu’ils avaient écrit et dessiné pour la Syrie et qui désormais s’éloigne de plus en plus.Le gouvernement syrien est au plus fort, grâce à la résistance du peuple syrien, de son armée et bien sûr à l’aide de ses alliés russe, iranien, du Hezbollah libanais, et aussi de la Chine qui dernièrement d’un soutien très majoritairement diplomatique, commence à prendre position sur d’autres domaines, y compris militaire (un accord a d’ailleurs été signé récemment entre Pékin et Damas sur la formation des militaires syriens en Chine).
Les terroristes, eux, sont au plus bas. De leur propre aveu. Les élites occidentales et golfistes ne sont donc simplement pas en mesure de lancer « des propositions de dernière chance » à qui que ce soit, et encore moins à la Russie. La dernière chance au contraire serait pour eux d’accepter tout simplement le nouveau monde, et ce nouveau monde commence par la Syrie.
Difficile oui on sait bien. Mais il le faut. Reste bien sûr une autre option pour les USA & consorts. Entrer en guerre directe en Syrie aux côtés des groupes terroristes pour tenter de les sauver. Mais si cela se passait, leur masque tomberait définitivement, pas seulement aux yeux d’une très large partie de l’humanité, mais aussi aux yeux de leurs propres citoyens, pour certains pas encore convaincus. -
Face à l'islam conquérant, beaucoup de Français sont au bord de la crise de nerfs
Causeur se penche sur le burkini. Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction, explique au Figarovox :
"[S]i quelque chose se rapproche du fascisme aujourd'hui, c'est cet islam qui déteste notre mode de vie et veut empêcher les musulmans de l'adopter. Tabasser quelqu'un qui mange durant Ramadan, obliger sa sœur ou sa copine à s'habiller de telle ou telle façon, préférer laisser une femme mourir plutôt que de la voir examinée par un homme, tenter de s'accaparer l'espace public, ce sont des comportements de petits nervis. Et si on a le droit de parler de fascisme pour l'Etat islamique, on a le droit de dire «fasciste» pour ceux qui ne font qu'admirer sa cruauté ou sa barbarie. Et tant pis pour la précision historique. Cependant, si nous avons repris maintenant ce cri des Républicains espagnols [No Pasaran], c'est aussi à cause du moment. Beaucoup de Français sont au bord de la crise de nerfs et disent: arrêtons de laisser l'intégrisme créer une contre-société, une sécession hostile, à l'intérieur de la société française, défendons notre façon de vivre ensemble, avec des femmes qui peuvent se montrer sans se donner. Et c'est sans doute notre dernière chance d'inverser la tendance, avant que se créent durablement des territoires islamisés dans notre pays. [...]"
-
I-MEDIA S03E30 E. Zemmour sur le ring de "C à vous" sur France 5