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  • Non, la Cinquième République n'est pas la Monarchie !

    Dans le cadre de la nouvelle enquête sur la Monarchie, je recueille les objections faites à la Monarchie, et j’essaye d’y répondre en quelques lignes : n’est-ce pas ainsi le meilleur moyen de préciser ce que proposent les royalistes et d’en débattre ? Aujourd’hui, voici une objection souvent entendue ces jours-ci… 

    « Avec la constitution de la Cinquième République, et comme le dit M. Mélenchon, la France est déjà en « monarchie » : alors, pourquoi vouloir changer ce système ? »

    C’est un argument que l’on entend effectivement souvent dans les rangs de la gauche radicale et chez les nostalgiques de la Troisième et, plus encore, de la Quatrième Républiques, mais aussi chez certains conservateurs et quelques gaullistes. Sans doute y a-t-il dans ce propos un aspect à la fois polémique et simplificateur qui tient aux discours politiques qui se prétendent « antisystème », mais, au regard de notre définition d’une Monarchie « à la française » qui transmet la magistrature suprême d’une génération à la suivante lors de la mort du monarque par la simple formule « le roi est mort, vive le roi », la Cinquième République reste bien, qu’on le regrette ou non, une République qui se déchire dans un féroce combat des chefs à chaque élection présidentielle…

    Il est vrai, néanmoins, que depuis ses origines, et au-delà des polémiques évoquées plus haut, la constitution de la Cinquième a souvent été comparée à une « monarchie républicaine » ou décrite comme telle, et Maurice Duverger en avait fait le titre d’un livre célèbre jadis étudié dans toutes les facultés de Droit : en somme, une République qui se donnerait un roi tous les sept ans, puis tous les cinq ans, le suffrage jouant le rôle de l’ancienne acclamation populaire et de sacre de Reims. Mais, et surtout depuis que le mandat présidentiel  a été réduit à cinq ans, la République présente le spectacle, parfois indécent au regard des difficultés des populations ou des enjeux contemporains, d’une sorte de « présidentielle permanente », qui se fait évidemment plus vive les neuf mois précédant le scrutin.

    Or, dans une Monarchie héréditaire et successible, la magistrature suprême de l’Etat échappe au jeu électoral et, donc, suscite moins de convoitises et moins de querelles d’egos, tout en assurant la continuité de l’Etat (en particulier de sa représentation et de sa parole, garantie par la présence du souverain) en cas de crise ministérielle ou parlementaire, ce que l’on a vu chez nos voisins espagnols et belges ces dernières années malgré le peu de pouvoirs concrets des monarchies locales… 

    Ce qui distingue aussi la Cinquième République de la Monarchie « pleine et entière » qui nous paraît souhaitable, c’est la structure même de l’Etat et de la prise de décision dans le pays : la Monarchie, symbole d’unité par elle-même, n’a pas besoin de la « centralisation centraliste » qui, depuis la Révolution, enferme les énergies du pays dans une cage de fer dont les clés sont à Paris, entre l’Elysée et le Palais-Bourbon, mais aussi de plus en plus à Bruxelles, dans les palais de verres et d’acier de « l’Europe ». Le roi, trait d’union entre les régions et les communautés, est le maître de la diplomatie (ce que la Cinquième République a repris de l’ancienne Monarchie, et non l’inverse) et il incarne (et exerce) les pouvoirs régaliens (qui, d’ailleurs, veulent dire « royaux », à l’origine) : il peut ainsi redonner aux régions, aux communes et aux quartiers, une grande part des pouvoirs qui, aujourd’hui, sont aux mains des parlementaires ou des ministres de Paris et de Bruxelles.

    Ainsi, la Monarchie n’est pas ce que la Cinquième République a pu, légalement et constitutionnellement, être, c’est-à-dire une monocratie incarnée, plus ou moins bien, par le locataire de l’Elysée…

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1371:non-la-cinquieme-republique-nest-pas-la-monarchie-&catid=51:2017&Itemid=62

  • Tout simplement

    Sondages en berne, absence de  dynamique sur le terrain, candidats démonétisés ou peu connus du grand public… Les élus d’un  PS qui enregistre officiellement 40 000 adhérents de moins  depuis 2012  paniquent avant même le  premier tour de la primaire de la Belle alliance populaire. De quoi accélérer les ralliements à Emmanuel Macron, le seul susceptible selon les enquêtes de faire un score honorable à la présidentielle et partant, de sauver les sièges d’un certain nombre de députés socialistes en juin prochain. Ne doutons pas que si la tendance se confirme les critiques contre le libéralisme et la traîtrise de l’ex ministre de l’Economie iront encore en s’amenuisant rue de Solférino… Au moment même du second débat télévisé entre le candidats à la primaire de la gauche, pour montrer symboliquement qu’il jugeait que le PS sous sa forme actuelle était mort, François Hollande était  hier soir ostensiblement au théâtre pour assister au spectacle de son « ami » Michel Drucker en compagnie du ministre de la Culture (?) Audrey Azoulay.  Lors de ce débat  MM. Peillon et Hamon  ont reproché  à M. Valls de ne pas avoir accueilli assez d’immigrés (dans quel monde vivent les bourgeois du PS?), lequel expliquait la veille à des jeunes socialistes que si «la jeunesse est  belle de toutes les couleurs (…) une partie de la jeunesse n’est pas seulement tentée par l’abstention, le rejet du système, la révolte, l’indignation ». « Elle est tentée par l’extrême droite ». « Et vous le savez, parmi les jeunes qui votent, le FN fait des scores impressionnants, et il est aujourd’hui le premier parti ».

    Un cri d’alarme entonné également par Emmanuel Macron en visite cette fin de semaine dans  le bassin minier du Pas-de-Calais et notamment à Hénin-Beaumont. L’ex de la banque Rothschild  a expliqué  que « (son)  projet progressiste est avant tout un rempart à un parti  (le FN, NDLR) qui porte la haine, l’exclusion et le repli, que ce soit sur internet ou sur le terrain, pour attiser les peurs, les utiliser et diviser la société». «Vous (les électeurs du FN, NDLR)  suivez un parti qui vous ment. Le FN du nord veut sortir de l’euro.  Le FN du sud veut y rester. Le FN du nord est laïque et donne des leçons. Le FN du sud est un parti ultra-catholique et conservateur», a débité sans grande originalité M.  Macron,  tout en  expliquant   que la région, située «au cœur de l’Europe», ne pouvait «vivre en dehors de la mondialisation ». Une formule  pleine de mépris  pour l’intelligence  des électeurs nordistes qui ne nient certes  pas les réalités géographiques et des échanges commerciaux mais réclament tout simplement  le retour à un protectionnisme intelligent, aux frontières qui protègent et régulentcomme cela est le cas partout dans le monde en dehors de l’UE!

    A l’autre bout de l’échiquier politique, le grand patron de la CGT, Philippe Martinez, questionné dans Les Echos, affirme qu’il « ne doute pas que nous (la direction de la CGT, NDLR)  appellerons à faire barrage au Front National comme lors des précédentes élections».  Une opposition nationale, populaire et sociale qui, dit-il,  afficherait « en vitrine»  «le discours CGT»  «mais le Medef est dans l’arrière-boutique » (sic) … M. Martinez est une synthèse à lui tout-seul!  Il affirme encore que  la CGT « est  le syndicat le moins impacté par le vote d’extrême-droite, les sondages le montrent.» Les sondages montrent tout de même que plus d’un sympathisant cégétiste sur cinq vote FN (22% pour être précis)  si l’on en croit l’enquête publiée par L’Humanité au lendemain des élections européennes de 2014.  Ce qui est certes un pourcentage moins important que pour le sympathisants de FO  (33% d’électeurs frontistes). M Martinez se console comme il peut.

    Dans ce même entretien le conducator de la CGT attaque  également Donald Trump  et son protectionnisme  qui est aussi l’objet  d’une critique en acerbe  de la part  d’Anthony Gardner,ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’UE. Plus pour longtemps  certes car comme l’explique Euractiv,  «le 23 décembre, l’ambassadeur, ainsi que d’autres diplomates, a reçu une lettre l’informant qu’il serait démis de ses fonctions le 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump. Une nouveauté, puisque depuis des décennies les présidents laissent à leurs représentants plusieurs semaines, voire mois, avant de les remplacer.  L’impact humain de ce coup de guillotine du 20 janvier est considérable  a-t-il estimé ».

    M.  Gardener, européiste convaincu  nommé par Barack Obama, ne s’est  jamais privé de critiquer les liens entre l’eurosceptique britannique Nigel Farage et Donald Trump et fut un ardent défenseur du traité transatlantique (TTIP ou TAFTA),  dénoncé aujourd’hui par le nouveau président des Etats-Unis. «Quand Anthony Gardner a pris ses fonctions à Bruxelles il y a trois ans, il a promis d’accélérer les négociations sur le TTIP entre l’UE et les États-Unis. Les discussions ont toutefois piétiné à mesure que le soutien public pour l’accord commercial dans les pays européens s’effritait.»  Euractiv  précise qu Anthony Gardener « a travaillé des années pour des sociétés à capital privé et des sociétés juridiques »… mais n’indique pas qu’il est aussi membre d’un cénacle emblématique des menées mondialistes, le   Council on Foreign Relations (CFR), ce qui a le mérite d’une certaine cohérence avec ses déclarations publiques constate Bruno Gollnisch. 

    Donald Trump pour sa part, dans un entretien accordé hier aux  quotidiens britannique The Times et allemand Bild,  a tenu des propos marquant une rupture très nette avec ceux entendus dans la bouche de son prédécesseur. Il a appelé à une politique de rapprochement avec la Russie, jugé que l‘Otan était une structure « obsolète » qui  « ne s’est pas occupée (de la lutte contre) le  terrorisme », dénoncé « l’erreur catastrophique de (Angela) Merkel »  consistant à ouvrir en grand les vannes de l’immigration,  pronostiqué que « le Brexit  sera un succéè»  et  que  «d’autres pays vont quitter  l’Union européenne.  « Je crois vraiment que s’ils (les pays de l’UE) n’avaient pas été obligés de prendre tous les réfugiés, avec tous les problèmes qui vont avec, il n’y aurait pas eu de Brexit».  « Les peuples, les gens, veulent leur propre identité et le Royaume-Uni voulait sa propre identité ».  Tout simplement.  

    https://gollnisch.com/2017/01/16/tout-simplement/

  • LES CORSES VONT CHERCHER LES ISLAMO/RACAILLES DANS LEURS QUARTIERS.....

  • Alexandre Devecchio : « La génération catho et réac est le miroir inversé de la gauche culturelle de mai 68 » partie 2

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    Volontiers transgressifs, ils empruntent leurs références à la bibliothèque du christianisme comme à la librairie de la Révolution et citent avec le même intérêt Saint Augustin et Antonio Gramsci, Bernanos et Guilluy. Certains d’entre-deux, adeptes de la décroissance, vont jusqu’à cultiver le mode de vie baba. Gaultier Bès, figure de proue des Veilleurs, a même été à l’initiative de tentatives de rapprochement entre ces derniers et les zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Par ailleurs, l’influence idéologique de Michéa sur eux est bien réelle. Comme le philosophe montpelliérain, ils considèrent que libéralisme économique et libertarisme sociétal sont les deux faces d’une même pièce.

    Revue des Deux Mondes – La génération catho et réac est-elle l’équivalent à droite de la gauche culturelle née de mai 1968 ? Quelles sont ses valeurs ?

    Alexandre Devecchio – On peut même considérer qu’il s’agit de son miroir inversé. Défaite politique et victoire culturelle, le printemps de 1968 a consacré pour près d’un demi-siècle l’hégémonie idéologique de la gauche de consommation. Il en sera peut-être de même pour la Manif pour tous et la « droite de réaction ». Le combat a été perdu sur le plan légal, mais a cependant fait bouger les lignes et, dans la suite de ce mouvement social, les signes d’un changement d’époque se sont multipliés. L’effondrement politique du Parti socialiste en est un. Les phénomènes d’édition qu’ont marqués les livres d’Éric Zemmour, Philippe de Villiers ou Patrick Buisson en constituent un autre. Une floraison de mouvements, associations et revues est également née dans le sillage de la Manif pour tous. De jeunes essayistes et journalistes ont émergé du mouvement et participent à la recomposition idéologique en cours. Sur le terrain politique, Sens commun tente d’influer sur la droite et semble y parvenir avec brio. Sans le soutien de ce petit mouvement, la très large victoire de François Fillion aurait peut-être été impossible.

    L’autre figure politique marquante de cette révolution conservatrice est Marion Maréchal-Le Pen à laquelle je consacre un chapitre dans Les Nouveaux Enfants du siècle. Son ascension dépasse ses qualités personnelles et politiques. Elle est aussi générationnelle. Marion Maréchal-Le Pen est « la Daniel Cohn-Bendit » de son époque, au sens du mai 68 conservateur décrit par Gaël Brustier. Il y a quatre décennies, Cohn-Bendit était la figure de proue de la révolution libérale-libertaire qui allait subvertir l’ordre gaulliste. Quarante ans plus tard, Marion Maréchal-Le Pen incarne la contre-révolution qui vient contester l’hégémonie progressiste. La benjamine du FN est de bout en bout une enfant du siècle : à la fois bambine de la bohème et apôtre de la famille, demoiselle moderne et égérie réactionnaire, héritière d’une lignée politique et incarnation d’un renouveau idéologique.

    Revue des Deux Mondes – En quoi les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont-elles influencé voire structuré ces enfants du siècle ?

    Alexandre Devecchio – Paradoxalement, cette génération est à la fois antimoderne et postmoderne. Les jeunes catholiques conservateurs partagent avec les jeunes islamistes ou djihadistes et avec les jeunes frontistes ou identitaires d’être des contempteurs impitoyables de la technique et des enfants gâtés de la révolution numérique. Ils dominent les réseaux sociaux, multiplient les blogs et les sites, même si là-encore, point de relativisme, tout ne se vaut pas. Leur aisance s’explique par le fait qu’ils sont nés avec ces nouvelles technologies. Par ailleurs, il leur a fallu exister hors des médias traditionnels globalement hostiles à leur discours. Durant la Manif pour tous, les jeunes militants étaient massivement présents sur Twitter pour contrecarrer la doxa officielle. Ils ont su depuis intégrer les codes de la société cathodique au point d’en avoir fait, pour certains, leur agora.

    De manière plus inquiétante, les djihadistes sont dévorés par ces nouvelles technologies qui nourrissent leur fantasme de toute-puissance. Les prédicateurs des caves et des cages d’escalier ont été remplacés par l’imam Facebook et le Cheik Google, la génération Scarface a cédé la place à la génération GTA, et le terroriste artisanal au djihadiste 2.0. Dans le Far West virtuel qui leur sert d’univers, les sentinelles de Daech voient leur engagement comme un jeu vidéo passé en 3D où ils pourront enfin abattre à balles réelles leurs victimes comme on dessoude des avatars numériques dans Call of duty. Ces nouveaux enfants du siècle sont les créatures hybrides d’une idéologie barbare et d’une postmodernité horizontale.

    Revue des Deux Mondes – Pour qui vont voter ces trois tribus en 2017 ?

    Alexandre Devecchio – En 1989, le groupe de rock Bérurier noir chantait « la jeunesse emmerde le FN ». Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Elle vote au contraire significativement pour lui. Lors des européennes de 2014, le FN devient officiellement le premier parti de France chez les moins de 35 ans : 30 % d’entre eux ont voté pour les candidats du Rassemblement Bleu Marine. La tendance s’amplifie aux départementales et aux régionales de 2015. Les sondages en vue de la présidentielle de 2017 la confirment. Les jeunes qui votent FN appartiennent majoritairement à la génération Zemmour. Loin du cliché véhiculé par les médias de jeunes prolétaires peu éduqués et manipulables, ces « petits Blancs » sont divers. Ils sont pour la plupart issus d’un milieu modeste, mais beaucoup ont fait des études. Certains d’entre eux se sont même fait une place à Sciences Po comme je le raconte dans un chapitre du livre.

    Le blogueur Hordalf Xyr, qui a voté Marine Le Pen en 2012 alors que dix ans plus tôt il manifestait contre son père, est emblématique de cette génération. « Fruit d’un Breton et d’une Italienne », le jeune homme à l’étrange surnom a grandi dans une commune de banlieue. Avant de poursuivre avec succès des études d’histoire, il est allé au collège et au lycée dans une ZEP (Zone d’éducation prioritaire) où il a eu pour « potes » Abdelkader et Saïd. Dans un texte partagé des dizaines de milliers de fois sur internet, Hordalf Xyr explique son tournant idéologique. Il faut le lire pour prendre la mesure de ces raisons. « Moi, je ne suis pas dans le “champ républicain” ? Je vous emmerde, la gauche. Je vous ai appartenu corps et âme assez longtemps pour avoir le droit de le dire, haut et fort. Je n’ai aucune leçon à recevoir de vous. Je ne suis pas le fils d’Hitler mais celui des jeunesses antiracistes. Je suis le fils de votre matrice […]. Je suis le zapping, Karl Zéro et les Guignols de l’Info, Jack Lang et Mitterrand. Vous m’avez fait, puis abandonné, je suis votre propre créature qui vous a échappé. Je ne suis que la dernière conséquence de votre racisme contre tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un Européen. Je suis une erreur dans votre système, je suis votre électeur FN », écrit-il.

    Une partie des jeunes catholiques conservateurs se tournent également vers le Front national. Marion Maréchal-Le Pen pourrait être leur candidate naturelle. Elle a participé à chacun des défilés contre la loi Taubira. Elle a également été conviée à une réunion des Veilleurs à Versailles. Marine Le Pen, en revanche, ne fait pas l’unanimité auprès de cette génération LMPT. Son positionnement sur les questions de mœurs est jugé trop « libertaire ». Le discours de classe de Florian Philippot heurte également cette jeunesse, souvent socialement favorisée. Une partie d’entre elle pourrait donc se tourner vers François Fillon. Davantage pour son positionnement conservateur en matière sociétale que pour son programme ordo-libéral de réduction des déficits inspiré par Bruxelles et Berlin.

    Les jeunes islamisés, quant à eux, ne votent pas. Ils forment une contre-société qui a fait sécession avec le reste de la France. Le Coran est leur constitution, la Charia leur programme. Fait notable, la jeunesse, autrefois structurellement de gauche, est désormais majoritairement opposée à l’idéologie libérale-libertaire née de mai 68.

    Revue des Deux Mondes – Quel enfant du siècle êtes-vous ?

    Alexandre Devecchio – Sur le plan sociologique, je me reconnais dans la « génération Zemmour ». Petit-fils d’immigrés qui ont fait un effort pour s’assimiler à la société française, fils de petits commerçants qui ont plutôt souffert de la mondialisation, j’ai grandi à Épinay-sur-Seine et fait mes études à Saint-Denis dans le fameux 9.3. Je suis ce qu’on appelle « un petit Blanc », un de ceux dont les parents ont été mis en accusation comme « beauf », « racistes » ou « islamophobes ».

    Je me suis peut-être construit en réaction à ce discours. Si je n’ai pas participé aux défilés contre la loi Taubira, je pense que le combat contre la marchandisation de la vie mené par les jeunes catholiques est une cause noble qui n’a rien à voir avec la caricature injuste qui nous a été présentée dans certains médias. Si le mouvement de la Manif pour tous a peu mobilisé les classes populaires de la France périphérique, c’est pourtant avec les « petits Blancs » que les « néo-cathos » ont le plus d’affinités. L’écart social entre ces deux jeunesses est important, mais elles ont en commun les mêmes valeurs. Elles sont notamment unies par un même patriotisme et un même souci de préserver leur identité. Du rapprochement, ou non, entre ces deux jeunesses dépendra pour une part la possible traduction politique de la recomposition idéologique en cours.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2017/01/alexandre-devecchio-la-generation-catho.html

  • Alexandre Devecchio : « La génération catho et réac est le miroir inversé de la gauche culturelle de mai 68 » partie 1

    Revue des Deux Mondes – Génération Dieudonné, identitaires ou réacs : ces trois nouvelles familles recomposent d’après vous la jeunesse française. N’est-ce pas plutôt ses extrêmes ?

    Alexandre Devecchio – La « bulle médiatico-politique » s’intéresse principalement à ce qu’on pourrait appeler la génération Erasmus ou la génération Macron : une jeunesse mondialisée et connectée qui incarne à ses yeux l’« ouverture » et « le progrès ». Mais cette jeunesse privilégiée est aujourd’hui largement minoritaire et absolument pas représentative. Les autres jeunesses, sur lesquelles j’ai enquêté, ne se reconnaissent plus dans notre meilleur des mondes globalisés. Pour autant, il serait trop simpliste de les rejeter unanimement dans le camp des extrêmes. Si j’ai sous-titré mon livre, « enquête sur une génération FRACTURÉE », c’est bien pour souligner les différences qui divisent et opposent ces jeunesses. Les nouveaux enfants du siècle se partagent en trois groupes dont les visions du monde sont parfois antagoniques.

    1) La « génération Dieudonné », pour commencer. Elle est le produit de l’échec de l’antiracisme des années 1980 dont l’humoriste a longtemps été l’un des promoteurs avant d’en devenir la créature de Frankenstein. Ghettoïsés, frustrés de ne pas avoir accès à la société de consommation, nourris de ressentiment victimaire, les jeunes de banlieue n’ont pas su trouver leur place dans le roman national. Déracinés, déboussolés, désintégrés, ils ont fait sécession et se cherchent une identité de substitution dans l’islam radical. Pour une partie d’entre eux, Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche ou Amedy Coulibaly ne sont pas des terroristes ou des assassins, mais des combattants, voire des héros. Certains se contentent de brandir #JesuisKouachi comme un étendard, mais les plus fanatiques partent grossir les rangs de Daech.

    2) La « génération Zemmour », ensuite, née du sentiment de l’urgence à préserver l’identité nationale face au rouleau compresseur de l’Europe, du marché et de la mondialisation. Elle est composée majoritairement de « petits Blancs » de la France périphérique. En première ligne de l’insécurité physique, économique et culturelle, ces derniers se sont construits en réaction à la montée du communautarisme et de l’islamisme. Ils quittent les métropoles pour des raisons économiques, mais fuient également de plus en plus la proche banlieue où ils se font traiter de « sales Français » et se sentent en exil dans leur propre pays.

    3) La « génération Michéa », enfin, qui a éclos avec La Manif pour tous. Comme l’auteur de l’Impasse Adam Smith, ces jeunes, souvent catholiques, fustigent à la fois les dérives sociétales de la gauche libertaire et la soumission au marché de la droite libérale. Par-delà la question du mariage gay, ils veulent imposer une révolution culturelle qui, alliant la doctrine sociale de l’Église à la théorie politique conservatrice, serait à même de renverser l’idéologie dominante conçue comme une entreprise de déshumanisation. Traditionnistes sur le plan des valeurs, ils dressent une critique sans concession de la globalisation économique dont l’écologie intégrale est la pierre angulaire.

    Quand les catholiques charismatiques lisent dans l’Évangile qu’il faut tendre l’autre joue, les musulmans fondamentalistes retiennent du Coran les versets qui justifient le recours au cimeterre. Quand les Veilleurs manifestent silencieusement devant l’Assemblée nationale pour défendre la vie, les Takfiristes s’abîment dans la pulsion de mort et se livrent au carnage des terrasses. Aucun signe d’égalité n’est de mise ici, n’en déplaise aux classes dirigeantes qui en avancent volontiers l’hypothèse pour mieux se maintenir au pouvoir.

    Il est bien commode pour ces dernières de réduire ces trois jeunesses au retour de la « bête immonde » désormais tricéphale et de supposer un front commun des nouvelles radicalités afin de mieux en appeler à la formation d’un néo-front antifasciste. Mais nous ne sommes pas dans les années 30 et la réalité du monde contemporain est inédite. On ne peut pas mettre sur le même plan le « petit Blanc » qui glisse un bulletin lepéniste dans l’urne, la jeune normalienne qui lit Bernanos à haute voix sur une place publique et le djihadiste encore mineur qui coupe des têtes. Seuls les jeunes islamisés des banlieues peuvent être classés dans la catégorie des extrêmes. Les autres jeunesses sont non-violentes. Les enfants du siècle, pour la plupart, n’aspirent pas à détruire notre société, mais au contraire à la refonder, où plus modestement à conserver un héritage social et culturel auquel ils sont attachés.

    Revue des Deux Mondes – Malgré leurs différences, qu’est-ce qui rapproche ces enfants du siècle ? La religion ?

    Alexandre Devecchio – Tous ont en commun d’avoir une vingtaine d’années et d’être nés à la fin du XXe siècle. Le mur de Berlin venait de chuter, les totalitarismes promettaient d’être cantonnés au devoir de mémoire et le traité de Maastricht allait être signé. Francis Fukuyama pronostiquait la fin de l’histoire et la mondialisation heureuse devait inaugurer une ère infinie de paix et de prospérité. La nouvelle génération était appelée à se constituer en avant-garde d’une humanité à jamais plurielle, métissée et festive, en pionnière du culte planétaire du vivre-ensemble, de la consommation et des technologies de masse.

    Mais le scénario ne s’est pas déroulé comme prévu : le progrès social a cédé la place à la crise économique ; la promesse multiculturaliste a débouché sur le choc des civilisations ; l’Europe des normes et du marché a creusé le vide laissé par l’effacement des nations et des idéologies. À l’empire du bien a succédé l’empire du rien. C’est ce désert politique et spirituel qui rapproche les nouveaux enfants du siècle. L’ouverture des supermarchés le dimanche et la distribution de smartphones à bas prix ne suffisent pas à remplir les âmes. La jeunesse d’aujourd’hui, comme la jeunesse d’hier, telle que dépeinte par Alfred de Musset, souffre d’une forme de mal de siècle. Elle est liée par une même quête d’identité, non pas seulement ethnique ou communautaire, mais aussi métaphysique et existentielle. Cette génération fracturée est unie par un même besoin d’appartenance qui dénote un même souci de sens. Djihadistes, identitaires ou réacs, musulmans, agnostiques ou catholiques, illettrés ou éduqués, mal ou bien lotis matériellement, tous ces enfants du siècle sont hantés par une même question : « Qui sommes-nous ? »

    Revue des Deux Mondes – Ces trois familles ont toutes un ennemi commun : le bobo. Pourquoi tant de haine ?

    Alexandre Devecchio – Je vous renvoie à un débat intitulé « petits Blancs contre bobos, la nouvelle lutte des classes ? », publié dans FigaroVox en 2014. Nous avions confronté la vision de Thomas Legrand, qui venait de publier La République bobo (Stock) à celle d’Aymeric Patricot, auteur de Les petit Blancs, un voyage dans la France d’en bas (Plein Jour). Ce dernier expliquait avec justesse les causes du ressentiment des classes populaires envers les bobos. « Les petits Blancs expriment parfois de la rancœur à l’égard des minorités ethniques, par lesquelles ils se sentent menacés. Cependant, leur principale source de ressentiment reste dirigée contre les bobos qu’ils accusent d’exprimer du mépris de classe à leur égard. À tort ou à raison, les petits Blancs ont le sentiment qu’ils sont regardés comme des « beaufs » par les bobos, décryptait l’essayiste qui a nourri son œuvre de son expérience de professeur en banlieue. Il y a aussi une fracture d’ordre raciale : le petit Blanc est celui qui n’a pas les moyens de quitter les quartiers très métissés et qui souffre du métissage alors que le bobo peut vivre dans des quartiers populaires, mais a des stratégies d’évitement face aux situations les plus critiques. » Et Aymeric Patricot de préciser, « Les bobos aiment la diversité sans reconnaître que celle-ci pose parfois problème ! Les petits Blancs reprochent aux bobos de leur faire la morale et de ne pas s’appliquer les principes qu’ils prônent. ».

    Les minorités ethniques ou religieuses, elles-mêmes, se détournent aujourd’hui des bobos. Cela s’est traduit notamment par l’effondrement du PS dans les banlieues. Comme on a pu le voir après le débat autour du mariage homosexuel, l’électorat de banlieue est majoritairement conservateur et ne partage absolument par les valeurs des classes urbaines des grandes métropoles favorables aux réformes sociétales. Au-delà de la question du mariage gay, il y a aussi une lassitude des jeunes de banlieues à l’égard du discours des bobos perçu comme paternaliste et condescendant à leur égard. Beaucoup d’entre eux se sentent humiliés par ce discours et veulent s’affranchir de leur statut d’éternelle victime. Leur quête de fierté et de dignité passe hélas souvent par un enfermement dans une identité fantasmée. L’islam radical leur offre à la fois un moyen d’exister et de se venger.

    Revue des Deux Mondes – « Baby-losers » contre « papy-boomers ». Ce désenchantement et parfois ressentiment de la jeunesse est-il d’abord la résultante de la crise économique et de l’exclusion des jeunes du marché du travail ?

    Alexandre Devecchio – Je ne nie pas l’impact de la crise sur la jeunesse. Cependant les causes de la révolte sont multiples et mêlées. La « fracture sociale », théorisée par Marcel Gauchet dès 1985 et thème principal de la campagne victorieuse de Jacques Chirac en 1995, a continué de se creuser. Elle s’est surtout complexifiée. Le traditionnel affrontement entre capitalisme et prolétariat ou entre élite et plèbe a laissé place au conflit inédit entre les « planétaires et sédentaires » ou les « monades et manants ». Il n’y a plus un peuple, mais des peuples. Aux enjeux sociaux se mêlent désormais des enjeux culturels et cultuels. Les jeunes, plus encore que le reste de la population, sont marqués par ces nouvelles fêlures et brisures.

    La première fracture, la plus spécifique à la jeunesse, est la fracture générationnelle. Comme le révèle l’enquête « Génération quoi ? » sur les 18-34 ans publiée par Le Monde en 2014, les jeunes ont le sentiment d’appartenir à une génération « perdue », « sacrifiée » ou encore « désabusée ». Avec 24% de chômeurs, des difficultés à se loger, et des années à piétiner au seuil du marché du travail en multipliant stages et CDD, la jeunesse constitue un nouveau prolétariat. Un prolétariat de surcroît condamné à rembourser ad vitam æternam la dette accumulée par une génération 68 qui aura « joui sans entrave » à crédit sur les générations futures. La lutte des âges conduit à une lutte de pouvoir entre les papy-winners et les baby-losers. Les premiers ne veulent pas céder la place tandis que les seconds tentent de briser le plafond de verre. Le risque est que les papy-winners gèrent le pays en fonction de leurs seuls intérêts, ceux de retraités, aux dépens des actifs et des plus jeunes. Une classe d’âge entière pourrait être ainsi dépossédée de son destin. Ce serait un suicide pour la France qui tirerait un trait sur son avenir pour devenir un pays de rentiers.

    À cette lutte des âges s’ajoute une nouvelle lutte des classes qui divise les jeunes entre eux. D’un côté une jeunesse dorée qui, selon le politologue Vincent Tournier, « a accès à toutes les promesses de la modernité, qui baigne dans un univers cosmopolite et intellectualisé, où la culture se vit au quotidien, qui a le monde pour horizon »… De l’autre, des bataillons de jeunes invisibles souvent relégués dans les territoires ruraux et périurbains ou encore dans des quartiers ghettos où les immigrés sont concentrés. Les tensions ethniques et religieuses viennent alors encore creuser les lignes de fractures entre « petits Blancs » et « jeunes musulmans ».

    Revue des Deux Mondes – Pourquoi avoir choisi le philosophe Michéa comme chef de file de la génération identitaire ?

    Alexandre Devecchio – La jeunesse que je nomme « génération Michéa » regroupe les jeunes catholiques conservateurs de la Manif pour tous les plus investis dans le combat culturel. J’évoque notamment les Veilleurs, qui méditent sur les places à la tombée du jour, les jeunes intellectuels de la revue Limite ou le philosophe François-Xavier Bellamy. Je ne suis pas sûr qu’on puisse les classer dans la catégorie des identitaires. Ils ne s’y reconnaîtraient pas à juste titre. Il y a une part de provocation dans le choix de Jean-Claude Michéa, philosophe inclassable qui puise une partie de son inspiration chez George Orwell, pour les représenter. Je voulais souligner par ce choix leur originalité, leur capacité à brouiller les pistes idéologiques ainsi que leur côté « anarcho-conservateurs ».

    À suivre

  • CHARLOTTE D'ORNELLAS : "NE LAISSEZ PAS DISPARAÎTRE LES CHRÉTIENS D'ORIENT !" #VoxAF

  • Ils ont semé la terreur à Juvisy-sur-Orge

    6a00d83451619c69e201b7c8c9ac2f970b-800wi.pngUne bande d’une vingtaine ou d’une trentaine de voyous armés, notamment de sabres, a semé la terreur dans un quartier de Juvisy (94) dans la nuit de samedi à dimanche. Si aucun blessé n’est à déplorer, le bilan est lourd : une vingtaine de voitures ont été endommagées, vitres ou rétroviseurs brisés, et deux portes de halls d’immeuble ont été fracturées. Les vandales se sont également introduits dans un appartement qu’ils ont saccagé, alors que le locataire s’y trouvait avec un bébé.

    Suite à cette soirée de violence, la police a interpellé sept mineurs originaires d’Athis-Mons dans la nuit. Ils auraient été relâchés à l’issue de leur garde à vue ce dimanche soir, avec une convocation devant un juge pour enfants.

    Robin Reda, le maire (LR) de Juvisy-sur-Orge, déclare « Il y a beaucoup de personnes âgées ici, elles sont terrorisées. » 

    Mais il n'y a pas que les personnes âgées qui sont terrorisées. Sophie indique :

    « On a peur qu’ils reviennent, qu’ils recommencent et qu’ils commettent plus de dégâts, qu’ils s’en prennent à nous directement ».

    Alexis, 20 ans :

    « je porterai tout le temps une matraque sur moi désormais. On est bien obligé de trouver des moyens pour se défendre. Il n’y a pas eu de blessés, mais la prochaine fois ? Ce sont des fous furieux, ils terrorisent un quartier, ils saccagent nos voitures. Au lieu de se reposer le week-end, on a dû déposer plainte, appeler nos assurances… C’est dégoûtant et révoltant. »

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La Russie est en train de modifier sa tactique en Syrie ?

    Le 10 Janvier 2017, la Russie a déployé en Syrie 12 chasseurs-bombardiers Su-25 SM3, détectés par les satellites de reconnaissance occidentaux. & il est probable qu’au moins 48 à 52 autres Su-25 SM3 soient envoyés en Syrie dans les prochaines semaines. C’est un signal que la Russie est en train de changer de tactique dans la lutte contre les terroristes islamistes et qu’il est prévu une grande échelle offensive terrestre par l’armée arabe syrienne1.

    Le Su-25 a été modernisé en plusieurs étapes donnant les Su-25 SM / SM2 / SM3, la dernière modernisation ayant eu lieu en 2013. Environ 150 avions Su-25 modernisés (SM3/UBM2), ainsi que 120 autres Su-25 modernisés sont entrés en dotation des forces aériennes russes. L’avion est propulsé par deux moteurs RD-195 avec une poussée de 4 ;500 kgf et a une vitesse maximale de 975 km/h.

    Fait intéressant, avec la tentative d’imposition d’un cessez-le en Syrie le 27 février 2016, la Russie a retiré de la Syrie la presque totalité de ses 15 Su-25SM3. Les appareils étaient âgés de plus de 20 ans et avaient effectué plus de 200 heures de vol en Syrie, et ont été soumis à un contrôle dans les usines de réparation aéronautique en Russie. Une nouvelle offensive de l’armée syrienne servira à la fois à libérer le territoire national des mercenaires islamistes et à tester de nouveaux équipements et entraîner l’armée russe dans des conditions réelles de combat, pour défendre la Russie d’une invasion de l’OTAN2.

    En quoi consiste le changement de tactique de la Russie dans la lutte contre les terroristes islamistes en Syrie ?

    Jusqu’à présent, la Russie avait attaqué des cibles en Syrie avec des missiles de croisière lancés à partir de sous-marins, de navires de surface et de bombardiers à longue portée. D’autre part, les bombardiers tactiques russes opérant à partir de la Base syrienne de Hmeymim, ont exécuté des missions prévues à l’avance après que les UAV (drones) aient localisé les cibles, des heures ou des jours auparavant. En règle générale, ces cibles avaient un faible taux de mobilité, situées à une distance de sécurité suffisante des civils et des troupes de l’Armée arabe syrienne. Les avions russes n’étaient armés chacun que de deux bombes ou missiles air-sol guidés par faisceau laser, GPS et Caméra TV/IR, les bombardements s’effectuant à une altitude de 8.000-10.000 m.

    Le changement de tactique de la Russie en Syrie signifie que les avions russes seront obligés d’effectuer, presque exclusivement, des missions de soutien rapproché (CAS, Close air support) afin de créer des brèches dans la défense des mercenaires islamistes, nécessaires à une avance rapide des troupes syriennes. Le Su-25 SM3 est le mieux adapté pour de telles missions. La plupart des missions de soutien rapproché doivent être effectuées la nuit, sans informations détaillées reçues à l’avance des avions de reconnaissance sans pilote. Ils opèrent en longues patrouilles à grande altitude dans les zones situées au-dessus du territoire des islamistes grâce à la procédure « chasse de cibles ». Une fois l’objectif identifié, le pilote lance la procédure de frappe.

    Toutefois, les missions d’appui rapproché nécessitent une coordination parfaite dans l’espace et le temps avec des soldats au sol, ce qui implique l’utilisation d’officiers russes spécialisés dans le guidage des avions Su-25 SMT et indiquant les cibles situées au sol en première ligne. Tout d’abord, ils identifient leur position aux pilotes effectuant le soutien rapproché par radio et, de nuit, par un dispositif de faisceau laser invisible, détecté par des capteurs électro-optiques à bord de l’avion russe. Puis les officiers chargés du guidage indique les cibles marquées qui devront être frappées avec le même dispositif de faisceau laser. Cela fournit une précision maximale de frappe pour les cibles mobiles du type des camionnettes Toyota armées de mitrailleuses ou des équipes de tireurs d’élite, ou encore les points d’appui des islamistes situés sur les étages inférieurs des bâtiments.

    Le système optoélectronique SOLT-25 (avec des capteurs laser, Caméra et IR) monté dans le nez sert à la navigation FLIR et par satellite (GLONASS), et à trouver et identifier des cibles au sol de nuit et à grande altitude. Pour attaquer des cibles, le Su-25 SM3 dispose d’un centre de guidage de tir PrNK-25SM Bars qui utilise le système optoélectronique SOLT-25 et un télémètre avec un équipement de marquage laser pour diriger la précision des armes. Dans la procédure de « chasse de cibles », on utilise rarement des bombes guidées ou de petit calibre, la plupart sont des missiles non guidés, ou bien on utilise le canon de bord. Le Su-25 SM3 dispose d’un canon rotatif à double fût de type Gsh-30-2, de calibre 30 mm, avec une cadence 2.000 projectiles/minute, utilisant des projectiles perforants – incendiaires, explosifs – incendiaires et AP-T (Armour-Piercing Tracer) avec un noyau de tungstène.

    Le Su-25 SM3 dispose en plus de 10 points d’emport sous les ailes et le fuselage, qui peuvent emporter des réserves supplémentaires d’armes pesant 4.340 kg. Dans la procédure de « chasse de cibles » le Su-25 M3 est équipé de 8-10 pods UB-32/57, armés chacun de 32 roquettes S-5M/K de calibre 57 mm, ou de pods B-8M1, B-13L, PU-O-25, armé de roquettes de calibre 80 mm, 122 mm et 266 mm. L’attaque consiste à tirer en salves les projectiles du canon ou les roquettes en piqué selon un angle de 15-30 degrés à partir d’une altitude de 1.000-3.000 m. La procédure de « chasse de cibles » permet d’exécuter plusieurs attaques sur des cibles différentes.

    Seulement, bien qu’elles soient plus efficaces que les frappes prévues à l’avance, les missions de soutien rapproché sont extrêmement risquées, puisque, en dessous de l’altitude de 5.000 m, tous les avions sont vulnérables aux missiles portables (MANPAD) et, au-dessous d’une altitude de 3.000 m, ils sont vulnérables aux mitrailleuses lourdes et aux canons de calibre 12.7, 14.5, 23 et 30 mm, dont sont équipés les mercenaires. L’avion russe Su-25 est l’équivalent de l’A-10 américain, tous deux disposant d’un blindage de titane pesant 500 kg, avec une épaisseur de 15 à 30 mm pouvant résister aux projectiles de calibre 23 mm, et un blindage en fibre de carbone (qui retient les produits de fragmentation résultant d’explosion de projectiles).

    Pour se protéger contre les missiles sol-air, le Su-25 SM3 est équipé du système Vitebsk-25, similaire au système Spectra ESM qui équipe le Rafale. Il détecte le cadrage de l’avion par un radar ennemi, en calcule l’azimut et le type, puis actionne le brouillage sur plusieurs fréquences, en utilisant un équipement intégré, le L-370-3S. Le système Vitebsk-25 protège le Su-25 SM3 contre des missiles guidés dans le spectre IR ou laser, par un sous-système de pièges thermiques de type APP-50, y compris contre les missiles portables sol-air (MANPAD).

    Notes

    1 Comment pourrait se terminer le conflit en Syrie en 2017 ?

    2 Qu’est-ce qui a poussé la Russie à intervenir en Syrie ?

    http://www.voxnr.com/7682/la-russie-est-en-train-de-modifier-sa-tactique-en-syrie

  • Le SIEL appelle à marcher pour la vie : ce n'est pas une question lunaire

    Communiqué du SIEL :

    6a00d83451619c69e201bb096c813d970d-800wi.jpg"Le dimanche 22 janvier se tiendra une nouvelle édition de la Marche pour la vie. Quelques semaines après le vote de la loi instaurant le délit d’entrave numérique visant à réprimer les opinions hostiles à l’avortement, - qui constitue une incroyable atteinte à la liberté d’expression et de conscience -, il importe de se mobiliser massivement pour affirmer notre attachement à la vie.

    Loin d’être une question « lunaire », cette question est fondamentale car elle touche à notre conception même de la personne humaine. L’enfant à naître, loin d’être un intrus ou un amas de cellule, est un être vivant en devenir : à 14 semaines date jusqu’à laquelle l’avortement est encore possible, le fœtus est déjà sexué, il mesure environ 12 cm de la tête au coccyx, il pèse environ 110 grammes et tous ses organes sont déjà formés. Il serre ses poings, bouge ses lèvres ou avale sa salive. Il ne s’agit pas ici de défendre une morale ou une idéologie mais une réalité concrète : la vie humaine d’un être fragile et sans défense.

    Dans un monde battu par les vents mauvais du libéralisme-libertaire, il est plus que temps de rappeler la classe politique au respect de ses devoirs premiers : préserver partout et à chaque instant les repères fondamentaux qui structurent notre société dont le principe absolu de la dignité humaine. 

    Le SIEL qui défend fidèlement le caractère sacré de la vie de la conception jusqu’à la mort naturelle appelle tous ses adhérents, ses cadres et ses sympathisants à se rendre nombreux à cette manifestation."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html