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  • L'amitié franco-allemande.

    L’amitié franco-allemande est un bienfait, et elle ne doit pas être un carcan si elle veut demeurer et prospérer : forcée ou déséquilibrée, elle serait source de ressentiment et l’on sait combien ce dernier peut porter les nuées terribles du dissentiment et, parfois, de la guerre (1), comme celles des deux derniers siècles entre la vieille France et la nouvelle Allemagne née de notre défaite de 1870. Accuser la germanophobie française d’être responsable des trois derniers conflits directs entre les deux pays, comme l’a fait récemment le candidat importun et désavoué Vincent Peillon, est ridicule et peu conforme à la réalité, tout comme serait inopportun une germanophilie qui se parerait de l’idée « d’Europe » pour renoncer à toute indépendance française, pourtant première condition d’une franche amitié entre deux puissances qui, effectivement, ont longtemps eu des intérêts conflictuels en Europe, mais peuvent toujours gagner à les dépasser, sinon à les oublier…

    Le jour du premier tour des primaires de la Belle Alliance Populaire était aussi l’anniversaire de ce fameux traité de l’Elysée, signé par de Gaulle et Adenauer, le 22 janvier 1963, traité trop souvent oublié et, il faut le dire, tout aussi incompris par ceux qui le commémorent sans le connaître. Et pourtant ! Ce traité mériterait une lecture attentive et, pourquoi pas, d’être revalorisé par les deux Etats, dans son esprit original : car, nos européistes ne s’en vantent pas, c’est bien Jean Monnet, le « père fondateur de l’Europe », qui a fait échouer ce traité car il ne rentrait pas dans le cadre de ses idées atlantistes… C’est ce qu’explique Michel Clapié dans son manuel universitaire « Institutions européennes » (publié en 2003) : « le traité de l’Elysée du 22 janvier 1963 (…) devait ouvrir l’ère nouvelle d’une entente franco-allemande privilégiée destinée à prendre le pas sur la relation transatlantique jusque-là défendue par Bonn. (…) Le traité de Paris fut aussitôt dénaturé par le Bundestag qui n’en autorisa la ratification qu’en l’assortissant d’un préambule directement inspiré par Jean Monnet, qui réaffirmait le lien privilégié de l’Allemagne avec les Etats-Unis d’Amérique, (…) un préambule dans lequel il était dit que ce traité ne portait pas préjudice à la loyauté du gouvernement fédéral vis-à-vis de l’OTAN, ni aux relations étroites entre l’Amérique et l’Europe. (2)» Ainsi, c’est bien Jean Monnet qui a été le fossoyeur de l’indépendance européenne et, d’une certaine manière, de la construction européenne souhaitable… (3)

    Aujourd’hui, l’Allemagne s’est émancipé de la France et de son lien particulier avec celle-ci, et plus encore depuis Mme Merkel qui reprend la politique bismarckienne de M. Kohl, mais en y ajoutant une volonté de domination (sans la puissance ?) de son pays sur l’Union européenne toute entière : la tragédie grecque dont M. Hollande fut le témoin impuissant (certains diraient le complice passif…) a renforcé la position allemande dans le monde économique et politique, et lorsque le monde extérieur pense « Europe », il téléphone à Berlin, non à Bruxelles ou à Paris, à rebours de 2003 où c’était la France de MM. Chirac et Villepin qui incarnait et entraînait l’Europe (en coordination étroite avec l’Allemagne et la Russie), du moins celle qui se voulait libre de toute dépendance impériale atlantique…

    MM. Macron et Fillon veulent renouer des liens forts avec l’Allemagne, et ils ont raison. Mais les liens en question ne doivent pas être ceux qui emprisonnent mais ceux qui, au contraire, servent la liberté de chacun et l’intérêt de tous. Et il faudra, avant que de resserrer ces liens entre les deux Etats que la France, elle, retrouve sa « force d’être » et que son Etat soit digne de son nom et de ce qu’il impose, au regard de l’histoire et du monde qui, comme le clame, au-delà des temps, Georges Bernanos, « a besoin de la France ». Retrouver la liberté de parole que deux quinquennats de suivisme atlantiste ont fortement dégradée… La République en est-elle capable ? Si elle renoue avec la pratique capétienne qui, parfois, fut la sienne depuis de Gaulle, l’espoir est permis ! Mais il y manquera, tant que nous serons en République, la continuité qu’offre, sans mot dire, la présence d’une dynastie à la tête de l’Etat… 

    Notes : (1) : guerre aujourd’hui impossible entre nos deux pays, la France ayant « l’assurance-vie atomique » contrairement à sa voisine ; 

    (2) : extraits de Michel Clapié, « Institutions européennes », Champs Université, Flammarion, 2003, pages 132-133, 376 ;

    (3) : Cette construction européenne souhaitable n’est sûrement pas le fédéralisme européen selon le rêve de MM. Schuman et Monnet, mais bien plutôt une union confédérale souple des Etats européens… Souple, ce qui ne signifie pas faible, bien sûr !

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Un moment historique

    C'est ce qu'a déclaré Mike Pence, le vice-président des Etats-Unis d'Amérique, hier, lors de la Marche pour la vie : 

     
     
     

    Vous pouvez retrouver l'intégralité (plus de 7h de vidéo) de cette marche ici.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/01/un-moment-historique.html

  • Pamela Anderson, les migrants et la politique spectacle

    Dans une tribune publiée sur FigaroVox, Claude Nicolet revient sur le déplacement de Pamela Anderson au camp de migrants de la Linière à Grande-Synthe.
    Pour l’actrice américaine qui est venue se faire photographier quelques instants en talons aiguilles devant des migrants qui n’ont rien à faire en Europe, « le problème n’est pas politique, il est humanitaire ».

    Refuser de l’aborder politiquement dans son origine, c’est refuser de l’aborder dans ses fondements et sa réalité. Cette transformation est en partie le résultat de ce moralisme permanent dans lequel nous baignons depuis des années et qui nous interdit de réfléchir de manière sérieuse aux problèmes du monde. Il y a le bien et le mal, le méchant et le gentil, le bon et le mauvais. La moindre tentative de remise en cause de cette approche, de cet «objet» et vous voilà accusé de faire le jeu des populistes, de l’extrême droite. Une telle cécité, venant souvent de ceux qui se disent «progressistes» et par moment désespérante.

    La crise migratoire est un problème fondamentalement politique. Le développement de l’Afrique est un problème fondamentalement politique. Les frontières de l’Europe est un problème fondamentalement politique. Les délocalisations, la désindustrialisation sont des problèmes fondamentalement politiques.

    Or, Madame Anderson illustre cette volonté (peut-être à son corps défendant mais ce n’est pas le problème) d’un système global dont l’objet vise à nous rendre aveugles et à nous soumettre à un ordre (appelons ça l’ordo-libéralisme) qui va à l’encontre de la marche de notre histoire et de la promesse républicaine d’émancipation, d’égalité et de progrès social qui fait la France pour ne parler que d’elle.

    http://fr.novopress.info/

  • Vers la fin du rationalisme ?

    6a00d83451619c69e201b7c8ce9212970b-800wi.jpgAlain Monestier vient de publier un ouvrage original, intitulé L'athéisme va-t-il mourir? ou l'évidence indécise. Si la science ne prouvera jamais l'existence de Dieu, de surprenantes découvertes ont progressivement ébranlé le credo déterministe et la vision mécaniste de la physique classique, et elles ne manqueront pas d'affecter en profondeur les modalités de pensée de l'homme "postmoderne". Tôt ou tard une évolution se produira dans son esprit qui pourrait bien lui faire redécouvrir la Torah et l'Evangile et le réconcilier avec la religion.

    Alain Monestier convoque ces théories nouvelles et procède à des rapprochements inattendus, interroge quelques-uns des récits comme "la ruine de Babel" ou "l'entretien de Jésus avec Nicodème". Il indique ainsi que le rationalisme hérité de René Descartes empêche notre intelligence de se déployer et il montre que les dernières découvertes scientifiques viennent mettre à mal ce cartésianisme, qui est la source intellectuelle du monde moderne. Il laisse ainsi entrevoir l'avènement d'une nouvelle façon de penser, qui renouerait avec le symbole et le mythe, et surtout avec cette "pensée féconde" dont le judaïsme a su préserver les précieux secrets.

    "La Bible ne connaît pas cette relation binaire de l'esprit et du corps qui nous a été légué par Descartes et qui a l'inconvénient d'obérer le sens spirituel en ne distinguant pas l'âme d'avec l'esprit (et donc d'avec le psychisme). [...]

    Or si l'on peut définir le cartésianisme comme une pensée du doute et de la déduction logique, on pourrait dire que la tradition biblique est au contraire une pensée de l'évidence et du mystère. En précisant toutefois que le mot mystère n'y désigne pas un domaine radicalement imperméable à la connaissance, mais le caractère d'une réalité sans fond que l'esprit ne viendra jamais à bout de découvrir dans sa totalité : et que l'évidence dont il s'agit n'est pas de celles qu'on obtient par le bricolage de "longues chaînes de raisonnements", mais qu'elle fonde sa possibilité sur cette singulière anthropologie de la vie mentale dont Jésus suggère le fonctionnement à Nicodème, à travers les paraboles associées du vent et de la Lumière".

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Une utopie peut en cacher une autre

    Un aimable lecteur me faisait remarquer, en réaction à ma précédente chronique dont il dit désapprouver la conclusion, que "l'émergence de Benoît Hamon est plutôt la résurgence de la vieille idéologie gauchiste. Surtout, il est plus en phase avec la ligne de Mélenchon qu'avec celle de Valls."

    Je ne chercherai pas à le contredire, s'il s'agit de mesurer le degré d'utopisme des discours respectifs de deux candidats résiduels de la primaire socialiste. Ayant brandi le drapeau du Revenu universel et, plus timidement, celui de la Semaine de 32 heures, Hamon a choisi la pente la plus démagogique. S'adressant aux sympathisants de la "belle alliance populaire" il a entrepris de flatter les gens qui souhaitent rêver le temps d'une campagne électorale quitte à se réveiller, une fois de plus, dégrisés. Ainsi en avait-il été des dupes du discours du Bourget de 2012, qui ont imaginé qu'en taxant à 75 % certains très gros revenus on diminuerait le nombre des pauvres. Les très jeunes gens peuvent nourrir ce genre d'illusion lors de leur premier vote.

    Chouchou des médias, des banquiers et des philanthropes de métier le candidat Macron, sans programme et sans parti se rapprocherait par là-même plutôt de Hamon.

    Car, précisons bien : Hamon, sincère pithécanthrope, n'entend rien au projet qu'il agite, ou plutôt qu'il place au bout d'un horizon qu'on n'atteindra jamais : le revenu universel. Cette idée inapplicable, née d'une suggestion paradoxale de Milton Friedmann, celle d'un impôt négatif, n'appartient en rien à l'héritage du socialisme français. Elle s'adosse sans doute à certaines idées libertariennes chères aux soixante huitards, en ceci précisément que cette part de la sphère gauchiste ne sera jamais vraiment marxiste. Et ceux qui ont développé la proposition, tel le très péremptoire Gaspard Koenig, ne me semblent que des penseurs hors sol, et pas nécessairement des utopistes de gauche.

    À ce jour pourtant, parmi les écueils évidents de ce projet, on n'examine pas assez la question des bénéficiaires, plus exactement celle de l'extension presque impossible à définir et à limiter concrètement. "Universel" on vous dit. On le disait déjà il y a une vingtaine d'années quand certains parlaient de "sécurité sociale universelle" en ajoutant que "cela veut dire que tout Français etc"… car dans le discours des jacobins l'univers a la forme d'un Hexagone. Aujourd'hui le critère de la citoyenneté ne semblerait même plus licite. Il faudrait abroger tous les interdits qui pèsent sur la discrimination ou bien accepter de distribuer le fameux revenu à tous les résidents de la France métropolitaine et de l'Outremer, mais alors aussi à leurs familles, et à tous les arrivants, migrants, réfugiés, gens du voyage etc. Fermera-t-on Mayotte aux Comoriens ? La Guyane sera-t-elle interdite à ses voisins ?

    L'utopie de ce revenu universel repose une fois de plus sur l'utopie mondialiste.

    Écrivant ces lignes à quelques heures du choc annoncé entre Valls et Hamon, ce dossier me confirme que les voies tangentielles qui écartent les deux personnages du parti socialiste sont de natures très différentes, en particulier sur la question essentielle du communautarisme.

    Curieusement sur ce point la convergence entre Hamon et le candidat Macron pourrait se révéler la plus forte, au-delà de leurs connotatiosn respectives, [faussement] droitière ou centriste pour l'un, gauchisante pour l'autre. Prétendre ignorer le problème du communautarisme ou celui du terrorisme islamique c'est se placer dans un certain camp, un camp qu'il convient de combattre.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • L'écrivain Richard Dessens invité à l'émission Synthèse sur Radio Libertés jeudi prochain 2 février

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  • Le miracle des socialauds. Bourrer le mou et surtout Bourrer les urnes. C’est la solution finale….

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