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  • Courte réflexion sur l'effacement des partis politiques dans l'histoire de France, des socialistes aux royalistes.

    Le marché de Versailles bruissait des bruits ordinaires d'un dimanche matin, entre cloches de l'église Notre-Dame voisine et harangues des marchands, et il s'y rajoutait les annonces électorales des distributeurs de tracts qui, toujours, précédent le temps des urnes : j'ai, ainsi, récupéré quelques libelles de couleurs variées et quelques portraits des prétendants à un des 577 sièges du Palais-Bourbon, tous plus souriants et sérieux à la fois les uns que les autres. Évidemment, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, et toute campagne électorale a ses rituels : il m'arrive aussi d'y sacrifier parfois, en particulier lors des élections européennes, et j'aime ce contact direct avec des électeurs qui, malheureusement, ne se transforme pas toujours en voix sonnantes et trébuchantes au fond des urnes...

    S'il y avait bien de fortes délégations matinales du candidat de la droite conservatrice et de celui du mouvement présidentiel, ainsi que celles, moins nombreuses, de la gauche radicale, des Verts et de quelques « indépendants » (sans oublier les partisans asselinesques du Frexit), le Parti Socialiste brillait par son absence, et l'une des fidèles militantes de ce qu'elle nomme désormais « feu le Parti de Jaurès » affichait ostensiblement une grande indifférence à l'agitation politicienne voisine : il est juste de signaler aussi que, dans les rangs des « Marcheurs » comme ils se nomment, j'apercevais ceux qui, il y a encore moins de deux ans, me vantaient les mérites de la rose au poing... Autres temps, autres engagements, pourrait-on ironiser, mais c'est surtout la démonstration du bouleversement, non des idées ou du paysage idéologique en tant que tels, mais de l'offre politique partisane. En cinq ans, le PS est devenu une sorte de PASOK français (1), perdant en ce court laps de temps, tous les pouvoirs et toutes les positions qu'il occupait insolemment et complètement quand MM. Hollande et Ayrault assuraient, au sortir de la victoire présidentielle du premier nommé, la dyarchie républicaine en un attelage qui allait s'avérer maladroit et incertain.

    Cette « disparition » du PS n'est-elle qu'un « moment » de la vie du parti refondé au Congrès d'Epinay par François Mitterrand en 1971 ? Peut-être, mais qui sait vraiment ? Chez notre voisin italien, les partis qui ont organisé la vie politique nationale des années de l'après-guerre aux années 1990 ont purement et simplement quitté la scène électorale et gouvernementale, abandonnant aussi leurs noms historiques, que cela soit le Parti Communiste Italien, son homologue socialiste, mais aussi la Démocratie Chrétienne et, pour d'autres raisons mais avec le même résultat, le Mouvement Social Italien néo-fasciste.

    D'ailleurs, les royalistes eux-mêmes ont connu cet effacement à leur corps défendant, et les quelques groupes monarchistes qui militent encore et, heureusement, toujours pour l'établissement d'une Monarchie royale héréditaire et familiale, ont, en fait, tout à reconstruire, à se reconstruire : c'est aussi le cas au Portugal et en Italie, comme si le lien rompu d'un pays avec sa dynastie nationale avait privé ses partisans d'une sève précieuse pour, simplement, vivre et prospérer. Avouons que les Républiques n'ont pas cette difficulté, comme si leur nature, plus « nomade », les préservait d'un déracinement qui, de toutes les façons, ne les concernent pas, faute d'un enracinement véritable, filial...

    Pourquoi cette remarque sur les royalistes, dont je suis, comme chacun sait ? Sans doute parce que j'aspire à voir renaître un royalisme vif, visible et fort, un royalisme politique et d'abord politique, crédible et réfléchi, qui s'inscrive dans une tradition vivante et critique pour ne pas être nostalgique et stérile. Il n'y a pas de fatalité : l'effacement du royalisme comme réalité politique, qui s'est sans doute fait en quatre temps (2), ne signifie pas que la Monarchie soit moins nécessaire mais seulement que le chemin est plus ardu pour la faire advenir. Les récents événements politiques tendent néanmoins à prouver que rien n'est jamais complètement écrit ni, peut-être, définitif : que certains adversaires républicains de M. Macron le qualifient (à tort ou à raison, qui sait ?) de « président monarque » ou de « régent » peut nous surprendre mais cela doit-il seulement nous indigner ? Et, d'ailleurs, n'est-il pas trop tôt pour trancher, malgré les sympathies oligarchiques trop certaines du locataire nouveau de l’Élysée ? Et ne peut-on y discerner l'annonce symbolique d'une sorte de « retour du futur » ? Ou d'une reconnaissance inconsciente d'une « absence » que, là encore, l'actuel président, encore loin de sa candidature et de sa victoire de mai 2017, signalait dans son fameux entretien de juillet 2015 (3) ? Certes, il n'y a plus de Pierre Boutang pour murmurer à l'oreille du « Prince » (et là, je parle, dans le sens de Machiavel, de celui qui siège à l’Élysée) (4), mais ne peut-on pas travailler à forger un « appareil » royaliste susceptible de faire entendre « la voix du Roi », y compris jusqu'au sommet de l’État ?

    (à suivre, forcément !)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1420:courte-reflexion-sur-leffacement-des-partis-politiques-dans-lhistoire-de-france-des-royalistes-aux-socialistes&catid=51:2017&Itemid=62

  • «L’avenir appartient à ceux qui ne capitulent pas»

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    Par rapport à nos ancêtres, nous nous sommes vraiment distingués par la lâcheté, la passivité fataliste et la paresse. Tout cela, cependant, peut changer rapidement.

    Un entretien avec Milos Kovic, historien, professeur qui a publié un livre sur un moment difficile où seul un chemin restait pour la Serbie et pas très prometteur – « L’unique voie : Pouvoirs de l’Entente et la défense de la Serbie en 1915 ».

    A quel point est-elle précise la théorie selon laquelle il existe des événements tragiques, d’une force exceptionnelle, qui façonnent vraiment l’identité d’une nation ? Comment cela se passe-t-il et quid si nous n’apprenons pas la leçon de ces expériences ?

    – L’éminent écrivain français Renan a écrit dans sa conférence « Qu’est-ce qu’une nation? » que les gens sont souvent liés par des souvenirs de souffrance partagée, et les Serbes ne font pas exception. Aujourd’hui, lorsque la Yougoslavie n’est plus, il n’y a aucune raison pour que Jasenovac ne soit pas ramené au centre de l’identité serbe, tout comme les Juifs l’ont fait avec Auschwitz.

    Au cours des guerres des Balkans et la Première Guerre mondiale, nous avons eu une grande victoire, mais aussi beaucoup de souffrances. Nous avons toujours été critiqués pour bâtir notre identité sur la souffrance, la défaite et, par conséquent, pour ne pas regarder vers l’avenir.

    – Lorsque les Américains vous posent une question comme celle-ci, ils devraient se souvenir du spectacle de Hollywood « 300 » sur Leonidas, qu’ils ont filmé et gagné une somme d’argent considérable. Quelle est l’éthique enseignée dans ce film? Il ne s’agit pas de célébrer seulement les défaites. Les batailles sont menées afin d’être gagnées. Personne ne veut mourir. L’éthique de la guerre exige du courage, de la sagesse et de la victoire. Et les défaites nous apprennent des leçons et elles devraient nous rendre plus sages.

    Si nous établissons une comparaison entre le comportement des Alliés pendant la Première Guerre mondiale et ce qui s’est passé dans les années quatre-vingt-dix, nous pouvons constater que dans les deux cas, les intérêts serbes ont été écrasés et trahis, mais malgré toutes les décisions préjudiciables pour nous, nous marchons toujours vers l’intégration européenne.

    – En 1914, l’Empire austro-hongrois avait un bâton dans une main, et dans un autre, il avait un sac, et ils ont offert l’intégration à la Serbie, de meilleures routes, de meilleurs soins de santé, de meilleures écoles. La seule condition était d’abandonner l’indépendance. Aujourd’hui, l’UE a le même comportement, pire encore. Le bâton est plus épais et les carottes sont plus fines. Il est intéressant de noter que, à l’heure actuelle, un grand pourcentage de Serbes sont prêts à plonger le pays dans l’UE et à renoncer à la souveraineté et à la liberté, et en 1914, cela était impensable.

    Pourquoi était-ce impensable?

    – Les réponses se trouvent en nous-mêmes. Nous sommes soumis à un traitement spécial par les grandes puissances qui ont appliqué des méthodes similaires à Hawaii, aux Philippines, au Far West, en Inde. Mais nous ne pouvons pas tout le temps jeter la faute sur quelqu’un d’autre. L’honneur serbe a été rendu célèbre par les Serbes de la Republika Srpska et l’ancienne République de Krajina (en Croatie). Regardez le malheureux Monténégro, l’ancienne Sparte serbe. Ou notre Belgrade affligée, qui agit toujours comme si c’était la capitale de la Yougoslavie. Par rapport à nos ancêtres, nous nous sommes vraiment distingués par la lâcheté, la passivité fataliste et la paresse. Tout cela, cependant, peut changer rapidement. Vladislav Petković Dis (poète serbe) se lamentait de la même manière sur les vices serbes, à la veille des grandes victoires 1912-1918. Nous n’avons besoin que de détermination, d’intelligence et de courage.

    De nos jours, beaucoup de gens croient que nos défaites de la fin du XXe siècle sont enracinées dans les victoires des guerres des Balkans et de la Première Guerre mondiale, parce qu’à cette époque, nous avions obtenu un nouvel Etat?

    – Je dirais que ce genre de débat ne concerne que les années quatre-vingt-dix. Les générations qui fuyaient la mobilisation militaire et protestaient contre leur propre pays, alors que les Serbes de l’autre côté du fleuve Drina se battaient pour la survie, maintenant ils fuient leur propre faiblesse et accusent leurs grands-pères et leurs arrière-grand-pères. Ces pères ont plongé un sabre puissant dans la pierre dure, et leurs fils, ne pouvant sortir cet épée, en accusent leurs pères. Nos grands-pères nous ont laissé un excellent Etat yougoslave. Nous, notre génération, nous n’avons pas su le conserver. Il est facile de jeter la faute sur les morts pour notre propre faiblesse. Regardons dans le miroir et répondons à la question de savoir où nous étions et ce que nous avons fait dans les années quatre-vingt-dix, lorsque la Yougoslavie a été démantelée et ce que nous faisons aujourd’hui lorsqu’ils essaient de détruire notre Serbie.

    Qu’est-ce qui est réellement arrivé aux Albanais en 1912, 1913, 1914 et après 1941?

    – On avait proposé aux Albanais musulmans, qui étaient une classe privilégiée dans l’Empire ottoman, de vivre dans un Etat yougoslave relativement bien ordonné et moderne au lieu de vivre dans l’Empire ottoman. En tant que citoyens égaux avec leurs anciens serfs. Malheureusement, la plupart d’entre eux ont refusé. L’hostilité des Albanais vis-à-vis du nouvel Etat était fondée sur des motifs religieux et de classe. C’est pourquoi, dans la guerre mondiale qui s’en suivait, la majorité a pris parti des occupants et des ennemis du peuple serbe et ont de nouveau commis un génocide contre le peuple serbe au Kosovo et en Macédoine, mais aussi contre les Macédoniens.

    Dans quelle mesure le problème a-t-il été exploré dans l’historiographie serbe? Y avait-il des punitions et des représailles dans l’armée serbe?

    – Oui il y en avait. Il y a des commandements conservés des officiers lors de la retraite en Albanie indiquant que tout vol de civils albanais serait sévèrement puni. Dans la petite histoire Resimić, le batteur, Dragisa Vasic décrit un tel cas, lorsque les soldats serbes affamés, en traversant l’Albanie, volent de la volaille dans un village albanais et, à la demande des paysans, l’officier serbe fusille ces enfants. C’était un événement historique vrai.

    Simon Sebag Montefiore dans son Jérusalem, considère les Albanais très au sérieux et note qu’ils sont devenus un groupe ethnique fort depuis le début du 19e siècle. Par quel moyen les avons-nous sous-estimés en tant que groupe et un pouvoir politique?

    – Il faut dire que Belgrade a vraiment sous-estimé le nationalisme albanais et qu’il était généralement méprisé. Nous n’avons pas été en mesure d’encourager les professionnels des études albanaises. Il y en avait, mais pas assez. Il est encore difficile de trouver quelqu’un qui s’occupera de cette question importante. Contrairement aux Albanais qui, au moins au Kosovo-Metohija, apprenaient le Serbe, nous n’apprenais pas l’Albanais. Donc, il y a eu une sous-estimation, en particulier du nationalisme albanais, et nous en avons payé le prix. Néanmoins, nous ne devons pas perdre de temps en nous accusant nous-mêmes, nous ne devons pas perdre confiance en notre propre force et nous ne devons pas oublier que l’avenir appartient à ceux qui ne capitulent pas.

    Milos Kovic 31/05/2017

    Traduction du Serbe : Svetlana MAKSOVIC

    Source:
    https://zurnalist.rs/intervju-nedelje/item/1369-bitke-se-vode-da-bi-se-pobedilo.html
    25.05.2017.

    Milos Kovic : Historien serbe, docteur en sciences historiques et professeur adjoint au département d’histoire, Faculté de philosophie de Belgrade, Serbie.
    Il est l’auteur du best-seller historiographique « Disraeli and the Eastern Question » (« Disraeli et la question de l’Est ») – Ed.
    Par Oxford University Press, 2011. 364 pp. / Revue: British Scholar:
    http://britishscholar.org/publications/2012/11/27/november-2012-disraeli-and-the-eastern-question/
    Les domaines de sa recherche sont les relations internationales (fin du 18e au début du 20e siècle), l’histoire des idées politiques (fin du 18e au début du 20e siècle).
    Il était à l’Université d’Oxford pour un développement professionnel en 2004-2005. Il a participé à des conférences internationales à Londres, Florence, Iéna, Sofia, Belgrade.

    Image : Photo d’un soldat de la Grande guerre

    https://www.polemia.com/lavenir-appartient-a-ceux-qui-ne-capitulent-pas/

  • Une communauté patriote s'est créée près de Narbonne ! Présentation du projet (juin 2017)

  • Chanas sans migrants : Génération Identitaire a occupé le futur centre d’accueil !

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    L’hôtel Formule 1 de Chanas, en Isère, n’accueillera pas de demandeurs d’asile pour le moment. Le projet d’hébergement a reçu un avis défavorable de la Préfecture vendredi “pour des raisons de sécurité”.

    Les militants de Génération identitaire, qui ont occupé le toit de l’hôtel de F1 de Chanas samedi, assurent que leurs revendications ont été entendues.

    Voici les revendications de Génération identitaire formulées dans un communiqué de presse publié samedi :

    L’État a récemment racheté l’hôtel Formule 1 de Chanas au groupe Accor, et s’apprête à y installer plus de 200 « migrants » durant l’été. Cette opération a été menée sans que le maire ni les habitants de la commune ne soit consultés. L’État poursuit sa politique scandaleuse de dissémination des « migrants » dans les communes françaises, alors que toutes les enquêtes d’opinion montrent qu’une large majorité de la population y est opposée et que des Français meurent encore régulièrement dans la rue faute d’aide et de logement. Pour eux pas d’achat d’hôtel ni de réquisition d’urgence.
    Génération Identitaire réclame à travers cette occupation, l’arrêt pur et simple de l’accueil systématique des « migrants », ainsi que leur répartition dans les petites communes, dont les habitants aspirent à vivre sereinement et en sécurité. La France est confrontée à une profonde fracture identitaire, et la fuite en avant du gouvernement vers toujours plus d’immigration aggrave de manière irresponsable cette situation.

  • Radio Libertés/TVLibertés : Jean-Marie Le Pen : L’immigration reste le problème n°1 !

  • Emmanuelle Duverger-Ménard : « Je suis venue à l’Assemblée défendre des convictions ! »

    Emmanuelle Ménard, élue députée grâce à une véritable union des droites, vient de faire sa rentrée à l’Assemblée nationale.

    Elle réaffirme sa volonté d’être « un pont entre le FN et la droite plus classique ».

    Venue défendre des sujets rattachés au territoire biterrois, elle entend aussi agir, sur le plan national, pour la protection des plus faibles, des retraités menacés par l’augmentation de la CSG, pour la sécurité, l’éducation et les valeurs familiales.

    Hier, c’était la rentrée à l’Assemblée nationale. Vous étiez assise sur les bancs à côté de Jean-Luc Mélenchon, l’ordre alphabétique aidant. Comment s’est passée cette rentrée ?

    Ça c’est très bien passé. C’était impressionnant. C’était émouvant. C’était dans un lieu chargé d’Histoire et d’âme. Monsieur Mélenchon a été très courtois avec moi.

    On parle beaucoup de l’immense majorité qu’a obtenue Emmanuel Macron à l’Assemblée. Des gens sont aussi dans l’opposition, vous en faites partie. Sur quel sujet vous apprêtez-vous à agir et à parler à l’Assemblée nationale ?

    Les sujets sont multiples. Certains sujets sont d’ordre national et d’autres sont plus rattachés au territoire biterrois que je défends et dont je serai la porte-parole.
    Sur les questions nationales, qui intéresseront plus particulièrement les lecteurs et les auditeurs de Boulevard Voltaire, je serai évidemment très attentive à la protection des retraités. Monsieur Macron veut mettre en place cette augmentation de la CSG. Elle va toucher les retraités soi-disant aisés. Je pense qu’en touchant 1200 euros par mois, on ne se dit pas très aisé. Monsieur Macron n’a jamais dû toucher 1200 euros par mois dans sa vie.
    Évidemment la protection des retraités sera une de mes priorités, mais il y aura également la lutte contre l’insécurité. J’y suis très sensible. Cela a aussi été un de mes chevaux de bataille pendant cette campagne électorale. J’ai déjà commencé à rencontrer plusieurs interlocuteurs sur le territoire biterrois.

    Une autre question se pose, celle des alliances. Nous avons un peu de mal à y voir clair. Vous avez été élue sur une liste d’alliance des droites. Qu’en est-il à l’Assemblée ? Allez-vous réussir à vous entendre avec d’autres députés ?

    C’est effectivement ce qui a motivé la fin de semaine dernière et le début de cette semaine. Beaucoup de rencontres, de nombreux contacts téléphoniques pour pouvoir constituer un groupe. Malheureusement, nous n’y sommes pas arrivés, mais je ne me déclare pas vaincue.
    J’ai été élue sur une liste d’union des droites soutenue par six partis politiques. Pour moi, c’est très important. J’espère que je pourrai être le pont entre cette droite représentée par le Front national et la droite plus classique. J’y suis très attachée. Les contacts que j’ai pris sont bons. Il est peut-être encore un peu trop tôt, mais je pense que lorsqu’on se sera tous mis au travail, les différents députés verront que l’on connaît nos dossiers, que l’on est vigilant sur des sujets comme la sécurité, la protection des personnes les plus faibles ou les plus défavorisées.
    C’est cette capacité de travail qui nous permettra de gagner en crédibilité. Les œillères et les a priori que certains ont à notre égard tomberont alors petit à petit. On pourra alors travailler tous ensemble.

    Vous étiez ce matin en face de Léa Salamé. Elle vous a posé une question étonnante. Elle vous a demandé si vous étiez venue défendre les idées de votre mari, ici à Paris au palais Bourbon. C’est cela que vous êtes venue faire ?

    Évidemment, non. J’ai été très surprise de la question. Je pense que cela s’est entendu, parce que je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire à l’énoncé de sa question.
    Je ne suis pas là pour défendre les idées de mon mari, Robert Ménard, que tout le monde connaît à Boulevard Voltaire.
    Je suis là pour défendre le territoire biterrois, mais le mandat de député, c’est aussi un mandat national.
    Je suis là aussi pour défendre des convictions sur lesquelles les électeurs biterrois m’ont fait confiance. Ces convictions, vous les connaissez. Elles concernent la sécurité, l’éducation, les valeurs familiales… C’est cela que je défendrai à l’Assemblée, pas les idées de mon mari.
    http://www.bvoltaire.fr/suis-venue-a-lassemblee-defendre-convictions/

  • Thierry Bouclier : pensez printemps français !

    6a00d83451619c69e201b8d290a4c2970c-250wi.pngEntretien du Salon Beige avec Thierry Bouclier à l’occasion de la réédition de son dernier ouvrage, La République amnésique, aux éditions TerraMare, préfacé par le professeur Frédéric Rouvillois.

    Le nouveau monarque Macron nous demande de « penser Printemps ». Votre ouvrage va-t-il aider les Français à « penser Printemps » ?

    S’il pouvait les aider, non pas à « penser Printemps » comme Alain en 1935 mais à « penser Printemps français » comme des millions de manifestants en 2013, cela serait une très bonne nouvelle ! Le grand mouvement qui s’est levé en 2013 était un mouvement décomplexé. L’objectif du livre est précisément de décomplexer les Français sur de très nombreux thèmes – le contrôle des flux migratoires, la famille, l’Europe ou l’histoire de la colonisation – sur lesquels pèse une véritable chape de plomb idéologique.

    L’opération de sidération qui a permis l’élection de Macron et cette victoire paradoxale aux dernières élections législatives prouve que non seulement la république est amnésique, mais que les Français semblent l’être tout autant ?

    Assurément. Il est à craindre que les Français vont rapidement oublier – si ce n’est déjà fait – qu’ils se sont levés en masse pour défendre la famille en 2013 comme ils l’avaient fait en 1984 pour défendre l’école. Ce que les parents supportent désormais dans les écoles privées sous contrat démontrent qu’ils n’ont plus aucun souvenir de ce que fut le combat contre la loi Savary. Ils ont pareillement oublié les raisons pour lesquelles ils votaient De Gaulle, Pompidou et même Chirac (celui de l’appel de Cochin en 1978) et Marchais (celui de 1980 et de l’arrêt des flux migratoires).

    Comment en est-on arrivé à cette dérive incroyable des idées, des concepts, de l’intelligence. Sommes-nous rentrés dans l’hiver de l’intelligence avec Macron ?

    Mai 68 voulait interdire d’interdire. Mais la société issue de Mai 68 ne repose que sur des interdits. Il ne se passe pas une journée sans qu’un homme politique, un journaliste, un sportif ou un artiste, ne se voit reprocher d’avoir « dérapé ». Celui qui dérape est celui qui a prononcé le mot interdit ou défendu une idée désormais taboue. Tous les grands thèmes sont désormais contaminés. La famille. L ’avortement. Le mariage. L’immigration. La colonisation. La sécurité. L’école. Une ligne jaune a été tracée. Il est interdit de la franchir. Celui qui la franchit dérape et sort du cadre républicain. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’au vu de la doxa dominante, la classe politique, de gauche et de droite, a dérapé en toute sérénité pendant les 80 premières années du vingtième siècle. De Gaulle a dérapé. Mais aussi l’abbé Pierre, Marchais ou Jean Moulin. Même Simone Veil a dérapé.

    Comment sortir de ce carcan idéologique anesthésiant voire débilitant ?

    En se décomplexant. Cela demande un effort considérable tant l’anesthésie est puissante, mais ce n’est pas impossible. Le souffle qui s’était levé en 2013 est retombé. Mais il peut repartir.  

    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, pourquoi cette amnésie collective changerait-elle ? et donc pourquoi avoir réédité ce livre aux éditions TerraMare ?

    La réédition, la mise à jour et l’augmentation étaient nécessaires car les choses ne se sont pas arrangées depuis 2008, année de la première édition. J’ai ajouté de nombreux développement sur le mariage –  il faut relire Elisabeth Guigou et Alain Juppé –, l’islam, l’immigration et ses nouveaux tabous, l’école et sa dérive.

    Thierry Bouclier est avocat et auteur de nombreux ouvrages, notamment d’une biographie de l’abbé Denis Coiffet, zélé serviteur d’une Église meurtrie, mais qu’il servit toute sa vie avec le même amour filial.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Il n’y aura pas de refondation politique de la droite sans refondation idéologique

    Dans un entretien au Figaro, l’essayiste québécois Mathieu Bock-Côté déclare :

    "Dans Le JDD, Xavier Bertrand a dénoncé la «dérive identitaire» de la droite et de Laurent Wauquiez. Le débat s’est trop concentré sur «la France identitaire», affirme-t-il. Partagez-vous ce constat?

    Il fallait s’y attendre: la pression idéologique et médiatique contre ce qu’on pourrait appeler la question identitaire n’a jamais cessé, et ceux qui veulent avoir une place avantageuse dans le système médiatique ont tout avantage à partager cette vision des choses. Qui dénonce la dérive identitaire s’assure d’une place enviable dans la grande famille des respectables. Il faut faire attention au vocabulaire: qu’est-ce qu’une dérive identitaire, sinon la manière qu’a la gauche de parler de toute tentative de renouer avec une définition un peu substantielle de la nation française en réintroduisant dans la citoyenneté les mœurs, la culture, le mode de vie, la mémoire? On réduit alors la question identitaire à une forme de xénophobie ne disant pas son nom. Le terme même de dérive est porteur: il présuppose un éloignement du courant central de la démocratie. Il y aurait quelque chose de fondamentalement suspect avec le désir de réenracinement des peuples: on ne veut y voir qu’un repli sur soi, une fermeture à l’autre, une crispation frileuse devant une époque qui nous invite plutôt à embrasser la mondialisation.

    Xavier Bertrand, qui n’est pas un homme sans valeur, et qui revendique sa filiation avec Philippe Séguin, tombe ici dans un piège idéologique. C’est celui dans lequel la droite tombe régulièrement depuis plusieurs décennies, soit la tentation de se soumettre aux critères de respectabilité idéologique qui viennent du camp d’en face. On accepte à l’avance qu’il y aurait des sujets sulfureux: alors on s’en éloigne et on les concède à ceux qui voudront bien s’en emparer. Mais qui détermine si un sujet est sulfureux ou non? D’une génération à l’autre, on cède toujours plus de terrain. C’est une erreur: jamais la droite ne sera assez respectable pour la gauche. Toujours, elle devra donner de nouveaux gages. Mais jamais, elle n’en fera assez. Et toujours, elle s’inhibera un peu plus. À terme, elle se coupe de ses électeurs qui eux résistent plus spontanément au politiquement correct. Ils seront tentés d’aller voir ailleurs si on s’intéresse à eux. C’est une histoire que nous connaissons bien.

    La question de l’identité est-elle un «faux débat» comme le suggère Bertrand ou une angoisse réelle qui traverse la société française?

    Il faut un certain culot pour décréter que la question identitaire est un faux débat, alors qu’elle canalise une angoisse de dépossession partout présente en Occident, et qui transforme en profondeur la vie politique. Qu’on le veuille ou non, la peur de devenir étranger chez soi hante notre époque et elle n’a rien d’une panique identitaire, pour reprendre le dernier slogan à la mode qu’on veut nous faire prendre pour un concept. Elle est fondée. Une certaine sociologie militante entend pourtant faire barrage au réel: pour elle, la question identitaire ne serait qu’une thématique propre à l’extrême droite, comme on le dit dans la novlangue progressiste. Autrement dit, celui qui aborde cette question ne s’intéresse pas aux inquiétudes qui façonnent la société contemporaine non plus qu’aux effets terribles de la décomposition culturelle d’une communauté politique: il signe son allégeance au camp des proscrits, ceux dont on ne parle qu’en nous mettant en garde contre eux. Il faut pourtant revenir aux choses simples: une société qui voit ses grands symboles historiques discrédités, qui pousse l’hétérogénéité identitaire jusqu’à l’éclatement culturel, qui voit ses mœurs moquées et même agressées, qui connaît une mutation démographique significative, qui voit ses frontières moquées, qui voit sa souveraineté de plus en plus corsetée, est en droit de se questionner sur son identité et sur les transformations de ce qu’on appellera son être historique. Le système médiatique est parvenu à neutraliser politiquement cette question ces derniers mois, à la chasser de la présidentielle, mais elle resurgira. En fait, elle resurgit déjà.

    Xavier Bertrand s’en prend également à Sens commun. Est-ce la droite conservatrice qui est visée?

    À chaque défaite, il faut un bouc émissaire. En 2012, c’était Patrick Buisson. On l’a pendu sur la place publique. On l’a transformé en théoricien méphistophélique qui se serait infiltré au cœur du pouvoir pour faire basculer la France du mauvais côté de la force, en libérant les puissances obscures de l’identité. Il suffisait de le bannir pour que la droite lave sa réputation, à condition de ne plus recommencer. C’est ce qu’on pourrait appeler la théorie du complot vu de gauche. En 2017, c’était le tour de Sens commun, qu’on a caricaturé en mafia intégriste catholique prenant d’assaut la droite pour la soumettre à une entreprise de reconfessionnalisation de la France. Il fallait lui faire porter la responsabilité de la défaite. C’était même le bouc émissaire idéal: c’était une force militante jeune et sans leaders connus. Encore une fois, c’est la tentation de la purge qui s’exprime. On veut éliminer de la droite sa part médiatiquement infréquentable. Sauf qu’il suffit de porter attention à Sens commun pour constater que cette caricature est grossière et je me demande si ceux qui se livrent à de telles accusations y croient vraiment. On peut parfaitement être en désaccord avec Sens commun ou du moins, avec certaines parties de son programme, sans sentir le besoin de diaboliser ce mouvement, qui est aussi un vecteur de mobilisation politique pour la jeune génération. Cette jeune génération entre en politique en contestant le matérialisme ambiant et l’économicisme des générations précédentes. Elle souhaite investir des préoccupations nouvelles dans la démocratie française. Il semble bien que pour certains, ce soit impardonnable.

    À travers ce mouvement, est-ce la droite conservatrice qui est visée?

    Naturellement. On ne la laisse plus se définir elle-même: on la caricature, on lui prête des idées qui ne sont pas les siennes. On croit aussi lui déceler des arrière-pensées inavouables. S’il faut liquider le conservatisme et le priver de toute légitimité politique, c’est qu’on souhaite ramener la droite dans le périmètre de la respectabilité médiatique: on la souhaite gestionnaire, modérément libérale, passionnément comptable. Elle ne doit jamais remettre en question les finalités de la gauche mais seulement marcher moins vite qu’elle, comme si elle réclamait seulement le droit d’être progressiste à son propre rythme. Une bonne partie de la droite, et probablement une part dominante de ses élites, adhère à l’imaginaire du progressisme et souhaite y adhérer officiellement, d’autant qu’avec Macron il s’est affranchi, du moins pour un temps, du folklore socialiste.

    Cet entretien annonce le retour de la guerre des chefs à la veille de l’élection du nouveau président des Républicains. La refondation idéologique doit-elle précéder cette élection?

    Alors disons-le clairement: il n’y aura pas de refondation politique de la droite sans refondation idéologique. Le travail intellectuel des dernières années n’a connu qu’une traduction politique bien partielle – évidemment, ce travail intellectuel, qui est bien amorcé philosophiquement, devra tenir compte des nouvelles circonstances, la macronie n’est pas la hollandie. Cela dit, il n’est pas certain qu’on puisse dissocier la refondation idéologique de la droite du renouveau de son leadership: en politique, les idées s’incarnent, elles doivent être portées par ceux qui sont à la conquête du pouvoir. On imagine mal un parti décider d’une doctrine pour ensuite demander à celui qui portera ses couleurs de simplement s’en emparer.

    Quels doivent être les principaux chantiers d’éventuels futurs «états généraux» de la droite?

    La droite doit manifestement, à chaque élection, se questionner sur l’essentiel: qui est-elle? A-t-elle une identité politique propre ou n’est-elle qu’une non-gauche? A-t-elle son propre imaginaire, son propre univers de référence? A-t-elle sa propre idée de l’homme? Elle devra répondre à ces questions. [...]"

    Michel Janva

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