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  • Bakounine, Le Bon et le crépuscule européen

    Nicolas Bonnal

    J’ai écrit de nombreux textes qui tournent autour du même thème, de la même constatation. Les choses, les problèmes ne changent plus depuis deux siècles ou presque. Lisez la conclusion des mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand et vous êtes déjà dans notre vieux monde. Monde unifié, monde laid, monde antiartistique, monde décivilisé, monde de contrôle, d’argent et de quantité. Les problèmes que nous vivons semblent sortis d’hier. Or c’est faux, ils sont anciens, et c’est pourquoi je conseille la lecture des auteurs comme Le Bon, Tocqueville ou bien sûr René Guénon ou Evola.

    Je vais parler de notre Italie.

    Les problèmes italiens sont vieux et ils datent de son unification ratée par une clique corrompue, celle qui la soumit ensuite à l’Angleterre (libéraux, sénateurs, maçons), à l’Allemagne, à l’Amérique puis à l’Europe.

    En 1869 le révolutionnaire Bakounine observe déjà ce maigre bilan :

    « Nulle part on ne peut aussi bien étudier qu’en Italie le néant du vieux principe de la révolution exclusivement politique, et la décadence de la bourgeoisie, cette représentante exclusive des idées de 89 et de 93 et de ce qu’on appelle encore aujourd’hui le patriotisme révolutionnaire.

    Sortie d’une révolution nationale victorieuse, rajeunie, triomphante, ayant d’ailleurs la fortune si rare de posséder un héros et un grand homme, Garibaldi et Mazzini, l’Italie, cette patrie de l’intelligence et de la beauté, devait, paraissait-il, surpasser en peu d’années toutes les autres nations en prospérité et en grandeur. Elle les a surpassées toutes en misère. »

    Et de constater tristement :

    « Moins de cinq années d’indépendance avaient suffi pour ruiner ses finances, pour plonger tout le pays dans une situation économique sans issue, pour tuer son industrie, son commerce, et, qui plus est, pour détruire dans la jeunesse bourgeoise cet esprit d’héroïque dévouement qui pendant plus de trente ans avait servi de levier puissant à Mazzini »

     Pays mort-né comme notre Europe de la Fin des Temps (il règne une atmosphère évolienne, de Kali-Yuga dans le texte du grand Bakounine) ou notre France républicaine, la bourgeoisie mondialisée scia la branche du risorgimento :

    « Le triomphe de la cause nationale, au lieu de tout raviver, avait écrasé tout. Ce n’était pas seulement la prospérité matérielle, l’esprit même était mort ; et l’on était bien surpris en voyant cette jeunesse d’un pays politiquement renaissant, vieille de je ne sais combien de siècles, et qui, n’ayant rien oublié, n’avait aucun souci d’apprendre quelque chose. »

    Le besoin de places qui s’est vu depuis avec leur Europe est déjà là :

    « On ne peut guère s’imaginer quelle immense convoitise de positions sociales et de places a été réveillée au sein de la bourgeoisie italienne par le triomphe de la révolution nationale. C’est ainsi qu’est née la fameuse Consorteria, cette ligue bourgeoise qui, s’étant emparée de tous les emplois lucratifs, malmène, déshonore, pille aujourd’hui l’Italie, et qui, après avoir traîné cette patrie italienne par toutes les boues possibles, l’a fait aboutir aux désastres de Custozza, de Lissa et de Mentana. »

    Les mêmes problèmes (dénatalité, déclin culturel, militarisme, étatisme) se posent vers 1890. Le savant français Gustave Le Bon remarque alors dans un grand livre :

    « Le principe des nationalités, si cher jadis aux hommes d’État et dont ils faisaient tout le fondement de leur politique, peut être encore cité parmi les idées directrices dont il a fallu subir la dangereuse influence. Sa réalisation a conduit l’Europe aux guerres les plus désastreuses, l’a mise sous les armes et conduira successivement tous les États modernes à la ruine et à l’anarchie. Le seul motif apparent qu’on pouvait invoquer pour défendre ce principe était que les pays les plus grands et les plus peuplés sont les plus forts et les moins menacés. Secrètement, on pensait aussi qu’ils étaient les plus aptes aux conquêtes ».

    Comme Léopold Kohr, le très habile Le Bon, qui a tout annoncé parce qu’il a tout étudié, fait l’éloge du Small is beautiful :

    « Or, il se trouve aujourd’hui que ce sont précisément les pays les plus petits et les moins peuplés : le Portugal, la Grèce, la Suisse, la Belgique, la Suède, les minuscules principautés des Balkans, qui sont les moins menacés. L’idée de l’unité a ruiné l’Italie, jadis si prospère, au point qu’elle est aujourd’hui à la veille d’une révolution et d’une faillite. Le budget annuel des dépenses de tous les États italiens, qui, avant la réalisation de l’unité italienne, s’élevait à 550 millions, atteint 2 milliards aujourd’hui. »

    Et Le Bon souligne aussi la faiblesse des pays latins, corrompus depuis des lustres selon lui par le verbalisme, le socialisme, l’anarchie et le césarisme ! Mais c’est plus compliqué. Car ce siècle de l’unification fut celui du règne de la quantité au sens guénonien, et l’on peut dire d’ailleurs que la belle Allemagne, celle de la musique et de la philosophie, de la poésie et du romantisme, prit fin avec son unité qui déboucha sur l’industrialisme, le socialisme et le bellicisme que l’on sait.

    Gustave Le Bon encore, comme s’il avait prévu le nazisme :

    « L’Allemagne moderne, malgré de trompeuses apparences de prospérité, en sera sans doute la première victime, à en juger par le succès des diverses sectes qui y pullulent. Le socialisme qui la ruinera sera sans doute revêtu de formules scientifiques rigides, bonnes tout au plus pour une société idéale que l’humanité ne produira jamais, mais ce dernier fils de la raison pure sera plus intolérant et plus redoutable que tous ses aînés. Aucun peuple n’est aussi bien préparé que l’Allemagne à le subir. Aucun n’a plus perdu aujourd’hui l’initiative, l’indépendance et l’habitude de se gouverner. »

    Sources

    • Nicolas Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire (Kindle)
    • Le Bon – Lois psychologiques de l’évolution des peuples
    • Leopold Kohr – the Breakdown of nations
    • Bakounine – Lettre aux rédacteurs du Réveil, à Paris, octobre 1869 (inédit)

    Les livres de N. Bonnal sont disponibles chez:

    https://voxnr.com/9115/bakounine-le-bon-et-le-crepuscule-europeen

  • Il y a 40 ans, 3 militants du Front de la Jeunesse étaient assassinés à Rome par les communistes

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    40 ans après ce crime odieux, la jeunesse italienne a rendu hommage ce dimanche après-midi à ses trois héros... Partout en Europe, le communisme est mort et le nationalisme est de plus en plus fort...

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    Pour connaître l'histoire du Mouvement social italien, lire :

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    Le commander en ligne cliquez là

  • CONTRE LE CSA, JEAN-PIERRE PERNAUT MONTRE LES DENTS

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    Jean-Pierre Pernaut, le défenseur de la France rurale, derrière son aimable sourire, sait montrer les dents quand on l’attaque abusivement.

    Rappelez-vous, il reçut déjà un rappel à l’ordre du CSA quand, au journal de TF1 du 10 novembre 2016, il osa cette transition sacrilège entre deux reportages sur les sans-logis et les migrants : « Plus de place pour les sans-abri, mais en même temps les centres pour migrants continuent à ouvrir. » On se demandait s’il n’allait pas être renvoyé. Il a tenu tête, ajoutant ce commentaire, lors d’une émission de Thierry Ardisson : « J’ai mis les deux informations côte à côte. Conclusion, on m’a accusé de les avoir mises en opposition. Non, j’ai fait mon métier de journaliste. »

    Rebelote avec le baromètre annuel du CSA ! Cette étude souligne que la télévision, en 2017, représente un peu mieux la France dans sa diversité. On y apprend, par exemple, que la représentation des personnes perçues comme « non blanches » est en hausse par rapport aux années précédentes, mais que les catégories socio-professionnelles dites « CSP+ » continuent d’être surreprésentées. La responsable du groupe de travail Cohésion sociale estime que « grâce à notre action, les chaînes comprennent que face à la multitude de l’offre et des écrans, elles ne peuvent plus exclure une partie de la population ». Qu’on se le dise !

    Dans Ouest-France du 4 janvier, elle souligne de nouveau ces progrès. Mais, à propos du 13 heures de TF1, elle tient un propos pour le moins ambigu : « On critique beaucoup le journal de Pernaut. Bien sûr, c’est un peu la France des sabots et des forgerons, mais il faut aussi qu’elle soit vue. » Un mélange de mépris et de condescendance. L’intéressé n’a pas laissé passer ce qu’il considère comme une insulte pour son journal et pour les téléspectateurs qui le regardent.
    Il a poussé un coup de gueule dans deux tweets percutants. « Concernant le JT de 13 h, qui peut dire ou écrire des conneries pareilles ? » écrit-il dans le premier. Puis, dans le second : « Il faut qu’elle soit vue !!!! Quel mépris ! Honteux et lamentable si ça vient vraiment du #csa… » Sans commentaire. Pour cette responsable du CSA, la France rurale, les villages, les artisans, c’est le vieux monde, en voie de disparition. Place aux statistiques sur la représentation de la diversité ! 

    Jean-Pierre Pernaut peut se permettre de dire ce qu’il pense car son audience sur TF1 est solide et fait pâlir la concurrence. Il n’empêche que ces attaques à répétition du CSA semblent témoigner d’une conception étrange du pluralisme de l’information. Que des journalistes énoncent à l’envi les mêmes lieux communs ne le gêne en rien, s’ils entrent dans la mouvance de la bien-pensance. Mais gare à ceux qui s’en détournent !

    Quant à la représentation de la diversité à la télévision, elle serait sujette à caution si elle faisait passer la couleur de la peau ou l’origine sociale avant le talent, qui devrait être le seul critère de choix. La discrimination dite positive, qui donne bonne conscience, n’est qu’une forme de discrimination qui dispense de chercher à donner à tous les mêmes chances en fonction de leurs compétences et de leur mérite.

    Olivier Schrameck, ce haut fonctionnaire, deux fois directeur de cabinet de Lionel Jospin, nommé président du CSA en 2013, bien que sa nomination fût controversée, déclare que « les progrès toujours difficiles de la diversité à l’écran demeurent un impératif pour la cohésion sociale ». On souhaiterait qu’il tînt le même propos sur l’Assemblée nationale, qui est loin de représenter équitablement toutes les forces politiques du pays.

    http://www.bvoltaire.fr/contre-csa-jean-pierre-pernaut-montre-dents/

  • "Interruption volontaire de vie, sans demande du patient"

    6a00d83451619c69e201bb09e648a8970d-800wi.pngIl me semble qu'il y a un mot beaucoup plus simple et moins euphémisant, hypocrite et orwellien pour dire "interruption volontaire de vie sans demande du patient"...

    Mais non, en Belgique, Jacqueline Herremans, membre de la commission fédérale euthanasie et avocate, explique, suite à la démission d'un médecin qui refusait l'assassinat d'une personne âgée:

    "Ce médecin me paraissait être un homme qui avait le souci du bien-être de la patiente. Il a sans doute été un peu dépassé par la situation. Jamais nous n’avons reçu une telle déclaration à la commission. Lorsque nous nous sommes interrogés sur la qualification à donner à cet acte, nous ne l’avons pas qualifié d’euthanasie mais bien d’interruption volontaire de vie, sans demande du patient"

    Seul ce cas a fait débat. Mais chaque année, près de 2000 euthanasies ont lieu en Belgique. Légalement.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Culture & Religion • Michel Onfray à la Trappe

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    1237311666.2.jpgUne chronique, une information, une réflexion à propos de Michel Onfray qui pourront intéresser ceux qui croient au Ciel comme ceux qui n'y croient pas.  LFAR 

    Michel Onfray surprendra toujours. Sa dernière initiative ? Un séjour à l’abbaye de la Trappe, située dans le département de l’Orne, dans cette Normandie si chère au cœur du philosophe. Imaginer l’auteur du Traité d’athéologie, une sorte de bréviaire de l’athéisme, dans une abbaye, non pas en simple touriste passager, mais comme une sorte de retraitant accueilli par les moines dans leur hôtellerie et participant aux offices, c’est un choc. Attention, il ne s’agit nullement d’une conversion : « Je n’ai pas la foi et ne la demande pas, je ne suis pas en quête d’une grâce ou d’une révélation ; je n’attends pas une conversion comme Claudel derrière son pilier, je ne suis pas en demande de visitation ; je ne crois pas que fréquenter le lieu où d’aucuns prient Dieu le fasse apparaître. »Néanmoins, la vie monastique l’a toujours intéressé.

    Situation singulière pourtant. L’athée proclamé peut-il faire le signe de croix ? Oui, il le fera au réfectoire et à l’église. La foi lui manque, il n’éprouve pas le désir de la trouver, mais ce qu’on appelle les racines judéo-chrétiennes de la France ne lui sont nullement indifférentes. Les nier, dit-il, c’est impossible. Il s’en explique au moyen d’une curieuse image : un gland pourrait-il récriminer contre le chêne en prétendant qu’il n’a rien à voir avec lui ? Donc il se signe, avec le sentiment qu’il dessine la croix sur son corps : « Je la faisais entrer dans ma chair. Symboliquement, se signer c’est se saigner. »

    Et puis l’homme de culture qu’est Michel Onfray ne saurait échapper à l’histoire littéraire de sa Normandie. C’est ici, à la Grande-Trappe, que le fameux abbé de Rancé est venu au Grand Siècle rétablir la stricte observance de la règle de saint Bernard, au lendemain d’une conversion qui a transformé l’abbé libertin qu’il était en terrible ascète, digne des Pères du désert. Chateaubriand a raconté sa vie dans un dernier livre, et le philosophe a voulu lire ce livre dans les lieux mêmes où Rancé a passé trente-sept ans ! Mais du coup, c’est un torrent de mémoire qui s’abat sur lui, avec toutes les querelles sur la grâce qui ont occupé le dix-septième siècle. Et puis il y eut aussi la fameuse querelle entre ces deux géants que furent Rancé et Mabillon à propos de la nécessité ou non de l’étude dans l’Église. Là où Rancé ne voit que curiosité, dissipation, contestation, Mabillon affirme l’impérieuse intelligence de la foi. Michel Onfray se passionne pour cette querelle. Et ce faisant, il nous montre qu’un athée n’échappe pas à cette culture qui nous définit et continue à nous nourrir.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 décembre 2017.

    http://www.lepoint.fr/dossiers/culture/onfray-rance-trappe/#xtatc=INT-1420— 

    Michel Onfray, avec Rancé à l’abbaye de la Trappe #1

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Najat Vallaud-Belkacem quitte la scène politique et vient gauchiser l’éditeur Fayard

    Najat Vallaud-Belkacem quitte la politique. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Elle compte bien continuer à influencer la vie politique. En dirigeant une nouvelle collection de livres chez l’éditeur Fayard.

    Dans un entretien accordé à L’Obs, Najat Vallaud-Belkacem a confirmé son retrait de la vie politique active au sein d’un parti, mettant fin aux supputations sur sa volonté de briguer la direction du parti socialiste lors du congrès d’avril.  

    Najat Vallaud Belkacem se reconvertit en directrice éditoriale d’une nouvelle collection « Raison de plus », – le titre de son livre publié en 2012 chez… Fayard – « consacrée aux batailles culturelles du progressisme ».


    L’ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem avait publié en mars 2017 un second livre chez Fayard, La vie a plus d’imagination que toi. En octobre 2017, elle disait réfléchir à la perspective d’ouvrir une maison d’édition, dont « [l]‘objet sera de publier des ouvrages de vulgarisation sur la social-démocratie pour analyser son échec et tracer des perspectives ».

    Mais c’est finalement chez Fayard qu’elle continuera à défendre sa vision gauchiste de la société, « une autre façon de s’engager », ajoutant  que « l’avenir de la gauche dépasse de très loin la question de l’appareil socialiste ».

    « Je vois bien que ces idées-là peinent de plus en plus à convaincre les gens. Si nous voulons reconstruire de la conviction, il faut aussi renouveler les savoirs », plaide-t-elle.

    Renouveler les savoirs ? Le passage de Najat Vallaud-Belkacem à l’Education nationale a surtout été marqué par la volonté de celle-ci d’imposer de façon totalitaire la théorie du genre à l’école tout en ayant le culot de prétendre ensuite que la théorie du genre n’existait pas.

    L’éditeur Fayard avait autrefois meilleur goût. Il était notamment, avant-guerre, l’éditeur de Jacques Bainville. C’est d’ailleurs Arthème Fayard qui suggéra à Bainville d’écrire une Histoire de France. Autre époque, autre style : la collection « Grandes études historiques » était dirigée par Pierre Gaxotte. C’était un autre niveau !

    http://www.medias-presse.info/najat-vallaud-belkacem-quitte-la-scene-politique-et-vient-gauchiser-lediteur-fayard/85834/