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  • Pierre Yves Rougeyron : Janvier 2018 Fake News, féminisme, Maurras, Céline, vaccins, souveraineté

  • FONCTIONNAIRES : LA FIN DES PRIVILÈGES CONNUS ET… CACHÉS !

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    Le premier statut général de la fonction publique a été défini par la loi du 19 octobre 1946. Le communiste Maurice Thorez était alors chargé de la Fonction publique. 

    Ce statut, élargi aux fonctions publiques hospitalières et territoriales par la loi du 13 juillet 1983, porte ainsi à l’origine la marque de la pression communiste avec sa méfiance du privé et l’admiration exaltée de ce qui était alors le régime soviétique. Aux classiques fonctions régaliennes de l’État (armée, police, justice, éducation) va ainsi s’ajouter l’action économique et, donc, la multiplication des fonctionnaires, pourtant déjà nombreux.

    La Révolution jacobine, soucieuse de casser les Parlements régionaux, avait créé 37.000 communes que Bonaparte encadrera par le maillage des préfectures et sous-préfectures. Il faut du monde pour faire tourner tout ça ! L’inconscient collectif français, nourri de centralisme va donc avoir les yeux de Chimène pour le fonctionnariat, d’autant qu’il bénéficie d’un statut exorbitant. Il y a les privilèges connus : d’abord l’emploi à vie, ensuite l’avantage des retraites : pensions calculées sur 75 % des salaires des six derniers mois dans le régime public, contre 50 % des 25 meilleures années pour le privé. Mais d’autres privilèges plus discrets ajoutent à l’iniquité. La pension de réversion : si la personne décédée travaillait dans le privé, les ressources de sa veuve sont soumises à plafonnement et à des conditions d’âge. Mais rien de tout ça si elle travaillait dans le secteur public : 50 % garantis au survivant et sans condition d’âge ! Autre avantage : le fonctionnaire qui veut tenter sa chance dans le privé peut se mettre en disponibilité. C’est le droit de quitter provisoirement l’administration, avec la certitude de pouvoir y revenir s’il échoue sa reconversion.

    Outre l’iniquité, ce statut hyper protecteur va avoir des conséquences péjoratives : le désir de se mettre à l’abri dans la fonction publique, la cogestion syndicale, le nivellement égalitariste, la déresponsabilisation. En effet, l’absence de toute sanction en cas de défaillance comme, à l’inverse, l’absence de tout avantage ou reconnaissance quel que soit le mérite n’incitent ni à l’empressement ni à la responsabilité. Absentéisme, je-m’en-foutisme, pourquoi se prendre la tête ? L’administration doit rassurer par sa médiocrité pleine de bon sens, revendiquée au nom de l’égalité.

    Au contraire, à vouloir faire mieux, le fonctionnaire zélé dérange. D’abord, ses collègues, eux qui s’affirment toujours à la limite du burn out, ensuite son chef. Il le met en difficulté et l’agace car, par principe, dans une gestion cosyndicale bien comprise, la hiérarchie doit toujours se solidariser avec les agents et démontrer qu’ils sont au taquet et ne peuvent faire davantage ! Et surtout, surtout, ne pas se faire remarquer. Tout dérangement dérange ! Pourtant, deux réformes ont été passées : la possibilité d’embaucher sur contrat existe déjà, ainsi que les primes au mérite. Mais cette tentative d’un soupçon de traitement différencié s’est d’abord heurtée à l’inertie, celle de l’effet de masse, et ensuite à la peur des chefs de service. Ceux-ci, soumis à la vigilance de syndicats toujours en embuscade, sont obligés au paradigme égalitaire et partagent en général les primes de manière équivalente, faisant fi de tout jugement. (Surtout pas d’histoires !)

    Macron, très malin, mise sur le grignotage : peu de contractuels, ils seront absorbés et fonctionnarisés (c’est le cas). Beaucoup, et ce seront au contraire les fonctionnaires qui devront lâcher du lest. En ouvrant largement les portes d’entrée et de sortie, c’est le pari qu’il fait. Pour la suite, rendez-vous dans la rue.

    http://www.bvoltaire.fr/fonctionnaires-fin-privileges-connus-caches/

  • Islam: écoutons les convertis !

    6a00d83451619c69e201b8d2d6a41b970c-800wi.jpgL'émission religieuse de TV Libertés du 4 février reçoit Cécile Edel, présidente de Choisir la Vie, pour tirer un bilan de la Marche pour la vie 2018: sous des trombes d'eau, 40 000 défenseurs de la vie humaine, dynamiques et déterminés, ont donné le coup d'envoi d'une année à haut risque pour la personne humaine avec la révision des lois de bioéthique. Elle en profite pour revenir sur les propos haineux du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC) à l'encontre des défenseurs de la vie et la polémique qui s'en est suivie au plus haut niveau de l'Eglise de France.

    Moh-Christophe Bilek, converti de l'islam au christianisme et président de l'association Notre-Dame de Kabylie, évoque ensuite sur le plateau les attentes des convertis de l'islam au christianisme qui prennent parfois comme une gifle personnelle la complaisance (doublée de méconnaissance) de tant de clercs pour l'islam. Il montre aussi combien nombreux sont les musulmans qui attendent sans le savoir clairement une annonce claire de l'Evangile et seraient prêts à se convertir et à sortir du carcan de soumission que leur impose leur culture d'origine.

    Enfin, Cyril Brun, rédacteur en chef d'Infocatho, mais aussi chef d'orchestre, présente le CD et le livret qu'il a dédiés au Requiem de Mozart et à la spiritualité du grand compositeur. 

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’écart de salaire entre les hommes et les femmes : comment Jordan Peterson a mouché la féministe Cathy Newman

    salaire hommes femmes Peterson féministe
    Combien d’années qu’on nous serine l’écart de salaire entre les hommes et les femmes ? ! Malgré toutes les velléités gouvernementales des pays occidentaux, ces pourcentages qui séparent les revenus des représentants des deux sexes au travail demeurent accrochés à la réalité comme des sangsues, et les féministes en blêmissent de rage… Notre ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s’en est encore plainte avec douleur, le 21 janvier dernier. Il en est un, pourtant, sur un plateau de télévision britannique, qui, avec franchise, calme et humour, a remis en perspective ce combat d’avant-garde qu’on veut expliquer exclusivement par la domination patriarcale : le vivifiant Jordan Peterson !
    Il y a beaucoup d’autres raisons – et de plus vraies – à cet écart de salaire. Et ce serait tyrannie de vouloir toutes les supprimer… L’équité, pas l’égalité !

    La féministe Cathy Newman face à ses lubies 
    Un mot d’abord sur le phénomène Jordan B Peterson. Professeur universitaire canadien, psychologue clinicien de son état, il a été nommé « l’intellectuel public le plus influent du monde occidental en ce moment »… Ses vidéos YouTube ont été vues plus de cinquante millions de fois. Critique controversé l’année dernière du projet de loi C-16 (entériné en juin 2017) qui va vraisemblablement obliger à appeler les transsexuels par de nouveaux pronoms neutres, Jordan B Peterson veut donner à comprendre comment l’idéologie, à travers la théorie du genre par exemple, nous est imposée et fausse notre rapport au monde – et fausse la vision du monde tout court.

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  • Il y a soixante-quinze ans ..

    Du 14 au 24 janvier 1943, La conférence de Casablanca visait à évincer le chef de la France libre :

    Après le débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, sous commandement américain, et dont la France combattante avait été soigneusement écartée par le président Franklin Roosevelt, celui-ci, plus que méfiant à l’égard du général de Gaulle, se montrait plus que complaisant à l’égard de l’amiral Darlan, transfuge de Vichy. À telle enseigne que ce dernier fut même reconnu, le 22 novembre, comme haut-commissaire en Afrique du Nord, en charge du gouvernement militaire et civil dès lors qu’il se plaçait sous le contrôle des autorités américaines. Nomination officiellement provisoire et que le destin se hâta de sceller le 24 décembre suivant par le bras armé du jeune Fernand Bonnier de La Chapelle (20 ans). Croyant ainsi servir les intérêts de la France libre, à moins que ce ne fussent ceux du Royaume Uni, voire du comte de Paris, il avait servi, sans le savoir, les desseins Américains, qui tenaient alors un deuxième homme dans leur manche pour supplanter de Gaulle : moins sulfureux et plus docile que Darlan, le général Henri Giraud, candidat au poste de marionnette agitée depuis Washington, attendait alors son heure à Gibraltar.

         Curieux homme que ce général d’armée de 63 ans : hostile avant 1939 à l’emploi massif des blindés mais favorable à une offensive rapide contre l’ Allemagne ; fait prisonnier le 19 mai 1940 dans des conditions rocambolesques, parfaitement représentatives du ridicule de la désorganisation des forces françaises du moment : ayant perdu son armée, il s’était «  fait cueillir » sans opposer de résistance : ce sont les soldats du rang qui se sacrifient, pas les généraux d’armée ; fait grand croix de la légion d’honneur le 25 août, pendant son incarcération en Prusse orientale – mais oui ! ; évadé, dans des conditions restées mystérieuses, le 17 avril 1942 de la forteresse de Königstein ; refusant de rejoindre la Résistance et adressant des offres de service au régime de Vichy ; s’autorisant à donner des leçons sur les causes de la débâcle : à ses yeux, non point militaires mais civiles, attribuables à la dénatalité, aux congés payés, au syndicalisme, au parlementarisme, à la faillite de l’enseignement, à l’esprit de jouissance  - un vrai inventaire à la Prévert – mais nullement à l’incompétence de l’état-major, soit l’exact discours du maréchal Pétain en juin 1940.

        Approché à Vichy par des agents secrets américains, il accepte de travailler pour eux «  à la libération de la France » et ne parle plus qu’en futur général en chef vainqueur ; le voilà aéroporté par ses nouveaux amis à Gibraltar au moment du débarquement en Afrique du Nord puis, après le succès de celui-ci, à Alger et, après la mort de Darlan, à qui il sert brièvement d’adjoint puis de successeur, à Casablanca.

        Giraud n’a pas l’étoffe du titre de «  commandant en chef civil et militaire » dont l’a affublé Eisenhower de la part de Roosevelt. Installé dans ses fonctions, il maintient les lois antisémites de Vichy, la détention des résistants et fait arrêter des fonctionnaires français pour avoir aidé les Américains lors de leur débarquement ! Attitude que dénonce virulemment la presse américaine.  Mais Washington s’entête et organise, en janvier 1943, une conférence internationale, c’est-à-dire avec Churchill, de Gaulle et Giraud. Objectif : évincer le premier au profit du second. Devinant la mascarade, les Soviétiques ont décliné l’invitation. La réunion se tient à Anfa, quartier résidentiel de Casablanca où les Français ont, dans les années 1920, construit de confortables villas. Les Américains ont réquisitionné plusieurs d’entre elles, expulsé leurs occupants, et établi un périmètre de sécurité gardé par leurs seules forces militaires. «  Bref, écrit de Gaulle, dans ses Mémoires de guerre, c’était la captivité (...) en terre de souveraineté française, elle me fit l’effet d’une sorte d’outrage. »

        Les Américains ne ménagent pas leur peine pour tenter d’humilier de Gaulle et de mettre Giraud en avant. Pour cela, ils offrent d’élégantes réceptions où se presse le «  tout Casa » afin d’écouter, admiratif, la énième narration par le héros du jour de son évasion d’Allemagne. Et de Gaulle, invité de bout de table,  plongeant son nez dans son assiette avant de relever la tête à la fin du récit de son challenger : « Et maintenant, général Giraud, si vous nous racontiez comment vous avez été fait prisonnier ? » Rien ne se retourne plus vite qu’une assemblée de rieurs convoquée pour voler au secours de la victoire...

        Roosevelt, qui tient alors Churchill sous sa coupe, voudrait mettre en place une direction collective de la France libre mais où de Gaulle serait néanmoins subordonné à Giraud. Le refus du premier est catégorique. Pour sauver les apparences, Roosevelt parvient, non sans mal, à ce que les deux Français se serrent la main puis acceptent officiellement de diriger conjointement l’ensemble des forces françaises en guerre : un expédient sans avenir qui fera seulement perdre du temps à la France libre, de Gaulle ne parvenant, après de multiples manœuvres, à éliminer définitivement Giraud qu’en avril 1944.

        La conférence de Casablanca ne fut cependant pas totalement inutile : les alliés convinrent de plusieurs points importants pour l’avenir de la conduite de la guerre, notamment l’exigence, à laquelle les Américains se montraient jusqu’ici réticents, d’une reddition sans conditions des puissances de l’Axe. Que, le 8 mai 1945, la France libre recevrait au même rang que les autres puissances victorieuses.

    Daniel de Montplaisir

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2614-il-y-a-soixante-quinze-ans

  • La guerre frauduleuse de l’OTAN au nom des femmes

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    Par George Szamuely, chargé de recherches principal au Global Policy Institute de la London Metropolitan University 

    Dans un récent article du Guardian intitulé « Why NATO Must Defend Women’s Rights » (Pourquoi l’OTAN doit défendre les droits des femmes), le secrétaire général de l’agence, Jens Stoltenberg, et la star de cinéma Angelina Jolie affirment que « l’OTAN a la responsabilité et l’occasion d’être un défenseur de premier plan des droits des femmes ». En outre, elle « peut devenir le chef de fil militaire mondial en matière de prévention et de réponse à la violence sexuelle lors des conflits ». Tous deux se sont engagés à identifier « les moyens par lesquels l’OTAN peut renforcer sa contribution à la protection et à la participation des femmes dans tous les aspects de la prévention et de la résolution des conflits ».

    L’association d’un bureaucrate de l’OTAN et d’une actrice de cinéma célèbre pourrait paraître étrange à première vue. Cependant ce partenariat a nécessité beaucoup de temps. Il y a quelques années, l’OTAN, toujours à la recherche d’une raison pour justifier son existence, sans parler de son expansion constante, a trouvé une nouvelle raison d’être : elle serait la championne mondiale des femmes. « Réaliser l’égalité entre les genres est notre tâche collective. Et l’OTAN fait sa part » a déclaré Mari Skåre, la représentante spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité de l’OTAN, en 2013. En mars 2016, lors de la Journée internationale pour les droits des femmes, l’OTAN a organisé une conférence dite « Barbershop Conference » sur l’égalité des genres. Stoltenberg a saisi l’occasion pour déclarer que l’égalité des sexes était une question terriblement importante pour l’OTAN, parce que « l’OTAN est une organisation basée sur des valeurs et aucune des valeur fondamentales de l’Alliance – libertés individuelles, démocratie, droits et l’homme et primauté du droit – ne fonctionne sans égalité ». La diversité est une source de force. « Nous avons appris en Afghanistan et dans les Balkans qu’en intégrant la question du genre dans nos opérations, nous faisons une différence tangible dans la vie des femmes et des enfants » a expliqué Stoltenberg. Il a souligné que l’OTAN est fière de son bilan en matière d’intégration dans son travail des perspectives de genre. En novembre dernier, Stoltenberg a remis ça : « L’autonomisation des femmes n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est la chose intelligente à faire : cela rend les pays plus sûrs et plus stables. L’OTAN est déterminée à faire une différence. »

    L’OTAN a en effet fait une différence mais pas en autonomisant les femmes. Lorsqu’elle n’est pas occupée à bombarder, à tuer, à faire sauter des ponts et des bâtiments, à détruire des réceptions de mariage, à dynamiser des djihadistes, à provoquer des flots de réfugiés et à ruiner les vies d’innombrables femmes, l’OTAN organise des points de presse onctueux, des conférences d’auto-satisfaction et publie des articles comme celui de Stoltenberg / Jolie, cherchant à présenter une coalition militaire gargantuesque de 29 pays comme une organisation caritative d’aide aux nécessiteux.

    C’est là qu’Angelina Jolie entre en scène. Jolie est une ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et, à ce titre, elle parcourt le monde pour reprocher à la « communauté internationale » de ne pas faire assez pour résoudre les crises humanitaires. Son point de vue sur ces crises est systématiquement le même que celui de l’OTAN. « Il est important que nous intervenions en temps opportun » a-t-elle expliqué un jour, « diplomatiquement si nous le pouvons, par la force si nous le devons ». En octobre 2011, après sept mois de bombardements incessants, Jolie s’est précipitée en Libye et a salué avec enthousiasme la « révolution » libyenne.

    « Je suis ici […] au nom du peuple libyen pour lui témoigner ma solidarité. Je pense que c’est une révolution au nom des droits de l’homme, je pense que c’est ce que ces gens ont vraiment fait et ce qu’ils ont réclamé, et il faut les aider à mettre en œuvre ces nouvelles lois et à assurer l’avenir de leur pays. »

    Parfois, c’est un enthousiasme à couper le souffle pour la « révolution » parfois c’est un plaidoyer larmoyant pour une « intervention humanitaire » – Angelina Jolie est tout sauf cohérente dans sa défense de l’usage occidental de la force. À propos de la Syrie, Jolie a déclaré qu’ « une certaine forme d’intervention est absolument nécessaire ». Elle s’est moquée des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’opposaient à une intervention. « Je suis convaincue que le recours au droit de véto, lorsque vous avez des intérêts financiers dans le pays, devrait être remis en question et qu’un véto contre une intervention humanitaire devrait être remis en question » a-t-elle déclaré dans une interview. Jolie ne faisait bien sûr que reprendre les paroles violentes de l’administration Obama. Rappelez-vous la tirade de Susan Rice après le veto de la Russie et de la Chine contre une résolution de février 2012 du Conseil de sécurité appelant Bachar al-Assad à se démettre et l’armée syrienne à rentrer dans ses casernes. Rice, alors représentante permanente pour les États-Unis à l’ONU, a qualifié les vétos de « dégoûtants et honteux ». Les pays « qui ont potentiellement bloqué le dernier effort pour résoudre ce problème pacifiquement […] auront du sang sur les mains ».

    Ce genre d’attaque contre les membres du Conseil de sécurité qui recourent au droit de véto est devenu un incontournable de tous ceux qui prônent l’intervention humanitaire. Par exemple, l’ancien président français François Hollande a déclaré à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2013 que lorsque des atrocités massives ont lieu, les membres permanents du Conseil de sécurité devraient renoncer à leur droit de véto :

    « Les Nations unies ont la responsabilité d’agir. Et chaque fois que notre organisation se révèle impuissante, c’est la paix qui en paie le prix. C’est pourquoi je propose que les membres permanents du Conseil de sécurité définissent un code de bonne conduite et que dans l’éventualité d’un crime de masse, ils puissent décider collectivement de renoncer à leur droit de veto. »

    Agir, bien sûr, c’est agir militairement. Cela ne signifie jamais, par exemple, la levée des sanctions afin que la nourriture, le pétrole, les fournitures médicales puissent passer. Au contraire, si une action militaire est écartée, les humanitaires demandent immédiatement un durcissement des sanctions. Les interventionnistes comme Hollande, Rice et autres n’expliquent jamais pourquoi il faut que les membres permanents de l’ONU renoncent à leur droit de véto si la bonne ligne d’action est si évidente. L’hypothèse non énoncée est que toute réticence à sanctionner l’usage de la force ne peut être motivée que par des fautes morales comme la cupidité, l’égoïsme, l’ambition politique ou le manque de compassion.

    L’insensibilité de la soi-disant communauté internationale était le message du film qu’Angelina Jolie a écrit et réalisé sur la guerre de 1992-1995 en Bosnie, Au pays du sang et du miel. Le film, dit-elle, « pointe du doigt la communauté internationale, qui aurait dû intervenir beaucoup plus tôt dans la guerre de Bosnie ». Elle s’enorgueillit que Richard Holbrooke et Wesley Clark aient fait partie des experts qu’elle a consultés pour faire le film, deux personnalités qui ont joué des rôles importants dans la dévastation de la Bosnie et du Kosovo. Le film, comme on peut s’y attendre, met en scène de méchants Serbes persécutant d’innocents musulmans. À la question de savoir si son film aurait pu être un petit peu plus équilibré, Jolie a répondu : « Le fait est que la guerre n’était pas équilibrée. Je ne pouvais pas réaliser un film où c’est 50–50. C’est inexact par rapport à ce qui s’est passé. » C’est des trucs standards de l’OTAN, en particulier la partie concernant l’intervention militaire de cette dernière, qui aurait finalement amené la paix en Bosnie.

    Jolie est utile à l’OTAN non seulement parce qu’on peut compter sur elle pour faire écho aux justifications de l’Alliance pour sa solution favorite à tout problème, à savoir la menace de recourir à la force. Jolie est le visage glamour de la nouvelle campagne de l’OTAN. Celle-ci voudrait nous faire croire qu’il ne s’agit pas seulement d’éclairer les sociétés arriérées mais nous aussi, citoyens des États-membres, en nous informant sur quelque chose dont nous n’avions apparemment pas conscience jusque là : les violences sexuelles se produisent en temps de guerre. Le remède évident – faire tout ce qui est possible pour éviter la guerre – n’est pas celui que l’OTAN ou Jolie privilégient. On ne peut pas vraiment s’attendre à ce que l’OTAN prône elle-même sa disparition. La langue de l’OTAN, c’est menacer et défendre l’action militaire tout en déplorant en termes larmoyants ses conséquences prévisibles, à savoir les crimes de guerre, y compris les crimes sexuels.

    En avril 2014, Jolie a arpenté les Balkans avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, visitant le mémorial de Srebrenica à Potocari en Bosnie. Au cours de sa visite, Jolie a déclaré « Le recours au viol comme arme de guerre est un des crimes les plus cruels et les plus brutaux contre les civils. C’est du viol si brutal, avec une violence si extrême, qu’il est même difficile d’en parler. » Hague et Jolie ont lancé une campagne commune sous le titre de « Prévenir la violence sexuelle en situation de conflit » dont le but était de « lutter contre la culture de l’impunité, veiller à ce que davantage d’auteurs soient traînés en justice et garantir un meilleur soutien au survivants. Nous faisons campagne pour alerter l’opinion publique, mobiliser une action mondiale, promouvoir la cohérence internationale et accroître la volonté et la capacité des États à faire plus. »

    Hague a expliqué sérieusement : « J’ai commencé cette campagne avec Angelina Jolie parce que la politique ne doit pas se limiter à traiter des crises urgentes – elle doit aussi améliorer la condition humaine. » Puis Hague s’est échauffé sur son thème : « Des dizaines de milliers de femmes, de fillettes et d’hommes ont été violés pendant la guerre en Bosnie. Nous sommes venus ici pour attirer l’attention du monde sur leur quête de justice et pour appeler à une action mondiale pour mettre fin une fois pour toutes à l’utilisation du viol comme arme de guerre. » Dans une interview à la BBC, Hague a affirmé que les violences sexuelles dans les conflits étaient « l’un des grands crimes de masse du XXe et du XXIe siècle (…) Cela devient de pire en pire – le viol en zone de guerre, utilisé systématiquement et délibérément contre les populations civiles ».

    Hague était bien sûr ministre britannique des Affaires étrangères pendant les bombardements de l’OTAN en 2011 sur la Libye. Inutile de dire que l’OTAN n’a rien fait pour aider les femmes en Libye. Au contraire : des milliers de femmes ont perdu la vie en raison des bombes humanitaires de l’OTAN et de Hague. L’OTAN a détruit le gouvernement, la loi et l’ordre public, les institutions qui, avant son intervention, avaient protégé les femmes libyennes des crimes sexuels. Le plus frappant, l’OTAN a aidé à remettre peut-être des millions de femmes dans les mains d’ISIS. Voici un compte-rendu du record du gouvernement d’ISIS en Libye établi par Human Rights Watch (un organisme pro-interventionniste fiable) dans son rapport de 2017 sur la Libye : « Au cours du premier semestre de 2016, des combattants loyaux à ISIS contrôlaient la ville côtière centrale de Syrte et soumettaient les résidents à une interprétation rigide de la Charia qui incluait des flagellations publiques, l’amputation de membres et des lynchages publics, laissant souvent les corps des victimes exposés. »

    Ne vous faites pas de souci : en juin 2014, Hague et Jolie ont co-organisé à Londres un grand Sommet mondial de trois jours pour mettre fin à la violence sexuelle. Parmi les participants, le secrétaire d’État américain John Kerry et le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Selon un rapport, le sommet a coûté £5.2 millions pour accueillir les hôtes. La facture des repas seule s’est élevée à plus de £299 000, tandis que les dépenses totales en taxis, hôtels et transport ont atteint £576 000. Jolie a déclaré :

    « Nous devons briser cette culture de l’impunité et faire de la justice la norme, et non l’exception, pour ces crimes. Nous avons besoin de volonté politique, reproduite dans le monde entier, et nous devons traiter ce sujet en priorité. Nous avons besoin de voir un véritable engagement et de nous attaquer aux pires auteurs, de financer une protection adéquate pour les personnes vulnérables et d’intervenir pour aider les pays les plus touchés. Nous avons besoin que toutes les armées, les troupes de maintien de la paix et les forces de police reçoivent une formation sur la prévention de la violence sexuelle dans les conflits. »

    Punir les auteurs de violences sexuelles semble assez louable. Le problème est que le bilan de l’OTAN en matière d’accusations incendiaires et d’échec à les étayer par des preuves sérieuses n’inspire pas vraiment confiance. Pendant la guerre de Bosnie, par exemple, les médias ont rapporté de manière obsessionnelle l’utilisation du viol comme instrument de guerre. En 1992, la délégation parlementaire européenne de Mme Ann Waburton a estimé que 20 000 viols avaient déjà eu lieu en Bosnie. En janvier 1993, Newsweek a publié une long article de couverture accusant les Serbes du viol de plus de 50 000 femmes, pour la plupart musulmanes, dans le cadre de « programmes délibérés visant à imposer aux femmes musulmans des bébés serbes non désirés ».

    Des enquêtes systématiques sur le sujet ont cependant fourni des résultats insuffisamment spectaculaires pour les intégrer à l’article. Le 29 janvier 1994, le secrétaire général de l’ONU a publié un rapport sur les viols en ex-Yougoslavie, y compris en Bosnie et en Croatie, basé sur une étude de la Commission d’experts des Nations unies. Le rapport a trouvé « 126 victimes, 113 incidents, 252 auteurs présumés, 73 témoins ». Le rapport indiquait également que « certains cas de viol » étaient « à l’évidence le résultat d’un comportement individuel ou en petit groupe, sans preuve de responsabilité du commandement. D’autres pourraient faire partie d’un schéma général. En raison de la diversité des facteurs, un tel schéma peut mener à la conclusion qu’il existait une politique de viol systématique, mais cela reste à prouver ».

    Les allégations de viols de masse étaient une composante essentielle de la campagne de propagande de l’OTAN pendant le bombardement de la Yougoslavie en 1999. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a régalé le public avec des contes sordides de Serbes forçant les femmes « à subir des ‘viols systématiques’ dans un camp militaire de Djakovica. » Clare Short, ministre britannique du Développement international, ajoutait que les viols étaient « délibérément commis devant les enfants, les pères et les frères ». Le ministère britannique des Affaires étrangères a poursuivi en prétendant avoir découvert encore trois autres camps de viol : « Des réfugiés ont rapporté des viols orchestrés à Globocica, Urosevac et entre le Kosovo et l’Albanie. » Ensuite, lorsqu’il fut trop tard pour s’en préoccuper, les médias, penauds, ont admis que les histoires de camps de viol, comme la plupart des allégations de l’OTAN, étaient des mensonges. Le Washington Post a rapporté que « les accusations occidentales selon lesquelles il y avait des camps de viol gérés par les Serbes dans les villes de Djakovica and Pec, et des allégations mal sourcées dans certaines publications selon lesquelles les Serbes s’adonnaient à la mutilation des vivants et des morts – y compris la castration et la décapitation – se sont toutes avérées fausses ». Même Fred Abrahams, de Human Rights Watch, qui avait travaillé comme enquêteur pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a admisdans son témoignage qu’il n’avait trouvé aucune preuve à l’appui des accusations incendiaires de camps de viol.

    Pourtant, l’OTAN n’a pas hésité. Au cours de sa campagne suivante, celle dirigée contre la Libye, les histoires de viol ont fait leur apparition quelques jours après le lancement des premières bombes. Susan Rice, la représentante permanente des États-Unis à l’ONU, a informé le Conseil de sécurité que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi délivrait du Viagra à ses soldats afin de les aider à commettre des viols de masse. Même si Rice n’a présenté aucune preuve à l’appui de ses affirmations, son accusation a été suffisante pour que le procureur du Tribunal pénal international, Luis Moreno-Ocampo, annonce qu’il disposait d’« informations confirmant que c’était la politique libyenne de violer ceux qui s’opposent au gouvernement. Le viol est un nouvel aspect de la répression ». Moreno-Ocampo a même accepté comme confirmée l’histoire du Viagra de Rice : « Nous trouvons certains éléments confirmant cette question de l’acquisition de médicaments de type Viagra comme outil politique. Ils ont acheté des conteneurs avec des produits pour augmenter la possibilité de violer et nous recevons des informations détaillées confirmant cette politique. »

    Au bout du compte, comme on pouvait s’y attendre, il s’est avéré que les allégations de viol de l’OTAN étaient totalement inventées. Donatella Rovera, conseillère principale pour les réponses aux crises à Amnesty International, a rapporté que l’organisation « n’avait trouvé aucune preuve ni une seule victime de viol, ni un médecin qui connaissait quelqu’un ayant été violé ». Rovera a également rejeté l’histoire du Viagra. Elle a déclaré que « des rebelles en relation avec les médias étrangers à Benghazi avaient commencé à montrer aux journalistes des paquets de Viagra, affirmant qu’ils venaient de chars incendiés, même si la raison pour laquelle ces paquets n’ont pas brûlé n’est pas claire ».

    Bien qu’une allégation après l’autre se soit révélée fausse, l’OTAN continuera à les émettre, s’emparant de tout ce qui fait la question brûlante du moment. L’OTAN ne fait rien pour les femmes et ne fait rien pour mettre fin aux crimes sexuels, que ce soit dans ses États-membres ou ailleurs dans le monde. Ce que l’OTAN fait bien, grâce à son mécanisme sophistiqué  de relations publiques alimenté par plusieurs millions de dollars, est de s’emparer de problèmes hautement émotionnels comme le viol et de les transformer en justifications pour obtenir des budgets plus élevés, davantage d’armes, plus de déploiements dans un plus grand nombre de pays et, à la fin, une action militaire.

    George Szamuely 11/01/2018

    Article original en anglais : NATO’s Fraudulent War on Behalf of Women, publié le 11 janvier 2018. Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone. La source originale de cet article est Mondialisation.caCopyright © George Szamuely, Mondialisation.ca, 2018.

    https://www.polemia.com/la-guerre-frauduleuse-de-lotan-au-nom-des-femmes/

  • INTRODUCTION SÉRIE PMA: QUELQUES CHIFFRES

  • Que gagne vraiment un député ?

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    Que gagne un député français ? Sur M6, l’émission Capital a donné quelques indications intéressantes.

    . 7.209 euros d’indemnité mensuelle

    . 5.372 euros mensuels de frais de mandat

    . 12.000 euros annuels pour les timbres et les recommandés

    . 4.200 euros annuels pour les abonnements téléphoniques et numériques

    . un forfait de 15.000 euros pour s’équiper en matériel informatique

    . 2.800 euros de frais de taxis

    . la gratuité sur les trains

    . douze voyages en avion

    Pour comptabiliser ce que nous coûte une assemblée de parlementeurs, ajoutons que chaque député dispose d’un budget mensuel de 9.618 euros pour payer ses collaborateurs.

    Et pour ce prix-là, quand ils daignent se déplacer, certains jouent sur leur tablette, d’autres consultent les soldes en ligne, et les épuisés… roupillent.

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    http://www.medias-presse.info/que-gagne-vraiment-un-depute/87105/

  • Violences conjugales : pourquoi Mme Schiappa ne demande-t-elle pas la démission du maire de Carpentras ?

    Extrait de la lettre ouverte de Marie Thomas de Maleville, conseillère départementale FN de Vaucluse et conseillère municipale de Carpentras, à Mme Schiappa :

    6a00d83451619c69e201b8d2d6b2f6970c-250wi.jpg"[...] Puisque vous vous permettez de commenter une affaire judiciaire qui n’en est qu’à ses débuts, puis-je vous faire une suggestion ? J’en connais une que le Code pénal qualifie de « violences conjugales ». Les étapes de la garde à vue, de la mise en examen, du jugement en première instance et même du jugement en appel ont été franchies depuis de longs mois et l’on en est actuellement au stade du pourvoi en cassation. Donc, votre prise de position sur le cas que je vais vous soumettre sera infiniment moins « casse-gueule » que celle que vous avez prise sur l’affaire Daval.

    Il s’agit du cas de M. Francis Adolphe, maire de Carpentras, ancien membre du Parti socialiste et, depuis l’an passé, ardent soutien de M. Macron. Il a été condamné le 28 juin 2017 (vous étiez déjà secrétaire d’État) en appel par le tribunal correctionnel de Nîmes à huit mois de prison avec sursis, condamnation assortie d’une privation pour cinq ans de ses droits civiques et familiaux, ce qui n’est pas rien, surtout lorsqu’on est le premier magistrat de sa ville, officier de police judiciaire et officier de l’état civil. Un pourvoi est en cours : du fait de vos fonctions gouvernementales, vous ne pouvez ignorer que la cour d’appel a statué souverainement quant aux éléments de faits, la Cour de cassation n’étant là que pour contrôler l’application de la loi. Je pourrais vous parler de l’effroi, qui a frappé les personnes de ma connaissance qui ont assisté au procès, à l’énoncé des faits et des circonstances de cette affaire dans laquelle M. Adolphe est impliqué.

    Personne, à l’exception des élus du Front national dont je suis, n’a demandé la démission de M. Adolphe. Votre collègue au gouvernement, Mme Poirson, élue député de Vaucluse le 18 juin 2017, qui vous accompagnait encore récemment dans notre département lors de votre « tour de France de l’égalité femmes-hommes », garde un silence de vestale sur ce sujet.

    Alors, madame le Ministre – c’est une femme, une épouse, une mère qui vous le demande -, s’il vous plaît, prenez la parole pour demander la démission de M. Adolphe de sa fonction de maire. Ou taisez-vous ! Cessez, en tout cas, ces longs et inefficaces monologues de diva en mal de notoriété. Quelques instants. Au moins par solidarité féminine…"

    par Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/02/violences-conjugales-pourquoi-mme-schiappa-ne-demande-t-elle-pas-la-d%C3%A9mission-du-maire-de-carpentras.html