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  • Mai 68 • L’« avant-garde chien de garde » du Capital [1]

    1573814046.pngPar Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Parmi les nombreux slogans de Mai 68, « Avant-garde chien de garde » est probablement celui qui est le plus directement anti-léniniste. Lénine, le chef de la Révolution dʼOctobre, avait révisé l’impératif de Marx d’après lequel la révolution doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes en mettant en avant le rôle du Parti comme « avant-garde de la classe ouvrière », au fond comme groupe messianique du prolétariat-Messie collectif ayant la charge de réaliser l’Eden des temps futurs, la « société sans classes »[1]

    Quelle avant-garde pour les masses ? 

    Lénine, il faut le souligner, considérait que « les juifs […] font d’excellents révolutionnaires de par leur obstination et leur fanatisme... C’est là (dans le monde civilisé) que les caractères éminents et universellement progressistes de la culture juive, son internationalisme, sa réceptivité aux mouvements avancés de l’époque, se sont clairement manifestés. Le pourcentage des juifs dans les mouvements démocratiques et prolétariens est partout supérieur au pourcentage des juifs dans la population. »[2]    

    LʼArmée rouge, qui assura sa pérennité au nouveau régime bolchevique, fut d’ailleurs fondée par un juif, Trotsky. Elle était, selon l’historien Yuri Slezkine, « la seule force qui régissait sérieusement et de façon consistante contre les pogroms antisémites, et la seule à être dirigée par un juif. Trotsky n’était pas simplement un général ou même un prophète : il était l’incarnation vivante de la violence rédemptrice, le glaive de la justice révolutionnaire et, simultanément, Lev Davydovitch Bronstein, ancien élève du heder de Schufer, à Gromoklei, province de Kherson. Les autres leaders bolchéviques les plus proches de Lénine pendant la guerre civile étaient Grigoriy Evseïévitch Zinoviev (Ovseï Gershon Aaronovitch Radomylski), Lev Borissovitch Kamenev (Rosenfeld) et Iakov Mikhaïlovitch Swerdlov (Iankel Solomon) »[3].

    L’universitaire américain signale en outre dans le même ouvrage qu’« il y avait beaucoup de fils de rabbin dans lʼArmée rouge. Ils combattaient contre les traditions arriérées et contre le capitalisme moderne, contre leur propre ʽʽnationalité chimériqueʼʼ et contre les fondations mêmes du vieux monde »[4].

    Ce qui d’ailleurs ne plaisait guère à Chaim Weizmann, le grand sherpa du sionisme qui en 1948 devint le premier président de l’État d’Israël. En 1903, effectivement, il s’en plaint dans une lettre : « En Europe de l’Ouest, on suppose généralement que l’ample majorité de la jeunesse juive de Russie est dans le camp sioniste. Malheureusement, c’est le contraire qui est vrai. La majeure partie de la jeune génération actuelle est antisioniste, non pas par désir d’assimilation, comme en Europe de l’Ouest, mais par conviction révolutionnaire. […] Il ne s’agit pas nécessairement de jeunes d’origine prolétarienne ; nombre d’entre eux viennent aussi de familles aisées, et, soit, dit en passant, il n’est pas rare qu’ils viennent de familles sionistes. Presque tous les étudiants appartiennent au camp révolutionnaire […]. C’est un spectacle terrible, dont la réalité échappe manifestement aux sionistes ouest-européens, que de voir la majeure partie de notre jeunesse – et certainement pas la pire – s’offrir comme candidats au sacrifice comme sous l’effet d’une fièvre. […] Le plus triste et le plus regrettable, c’est qu’alors même que ce mouvement mobilise une telle quantité d’énergie et d’héroïsme juifs et qu’il puise ses recrues essentiellement au sein de la communauté juive, il manifeste à l’égard du nationalisme juif une attitude de franche antipathie, allant parfois jusqu’à la haine fanatique. Les enfants sont en révolte contre leurs parents. »[5]

    Il est remarquable de voir à quel point les dernières lignes du propos de Weizmann résonnent avec le point de départ de la crise de mai-juin 1968, où la jeune génération – les enfants – se soulevèrent contre la vieille – les parents –. 

    La thèse d’Annie Kriegel qui met en lumière la prééminence juive à l’intérieur du gauchisme, a pour conséquence de suggérer que les différents leaders de Mai étaient reliés entre eux par un point commun autre que le goût pour la révolution communiste. Ils furent l’avant-garde, pour reprendre l’expression de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, non de la République, mais du Capital, qui par nature est transnational, apatride.  (Dossier à suivre)   

    [1]  Plus exactement, Lénine avait poursuivi plus avant l’intuition du Marx observateur de la Commune de Paris, qui avait identifié comme cause principale de la défaite des ouvriers l’inexistence d’un parti organisé à même de mettre au point une logistique révolutionnaire suffisamment puissante pour permettre la victoire du prolétariat.

    [2] Lénine, Remarques critiques sur la Question nationale (1913), cité par Paul Lendvai, L’antisémitisme sans juifs, Paris, Arthème Fayard, 1971, p. 9. 

    [3]  Yuri Slezkine,  Le Siècle juif, Paris, La Découverte, 2009, p. 185.

    [4]  Ibid., p. 186.

    [5]  Cité par ibid., p. 165-166.

    L'ouvrage de l'auteur ...

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    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/15/mai-68-1-6051844.html

  • La “tentation illibérale”

    caspar-david-friedrich-bis1.pngRT s’en faisait l’écho en début d’année, dans un entretien accordé au Financial Times le 15 janvier 2018, le milliardaire américano-hongrois George Soros « (dressait) un constat emprunt d’amertume : L’idéologie dominante dans le monde est aujourd’hui le nationalisme. C’est l’Union européenne qui est sur le point de s’effondrer. Et la Russie est un pouvoir en pleine renaissance, basé sur le nationalisme, (affirmait-t-il), voyant dans ce constat la source de la recrudescence des blâmes et accusations à son endroit, notamment en provenance des pays d’Europe de l’Est. » Déjà invitée à partir de Russie, la fondation de M. Soros, baptisée Open society institute (OSF), basée en Hongrie depuis trente ans,  quittera ce pays pour Berlin a-t-on appris cette semaine. Un départ qui ne doit rien au hasard , l’activisme  de ce milliardaire  étant depuis longtemps dans le collimateur du gouvernement de Viktor Orban, ce « héros » de la lutte contre l’immigration extra-européenne, dixit Steve Bannon. 

    En effet, n’en déplaisent aux journalistes de France Culture, de France inter, de RFI, de Libération, de l’Obs ou du Monde (liste bien  évidemment non exhaustive),  M. Soros est  un  «philantrope» comme ils l’appellent,  c’est-à-dire quelqu’un  agissant a priori  de manière désintéressée,  d’une espèce très particulière. C’est en vérité un idéologue  planétarien qui poursuit des objectifs  politiques proprement détestables  qui ne vont pas dans le sens de la paix, du   bien être  en Europe et plus largement encore de la concorde entre les peuples. Très clairement et sans ambiguïtés, nous l’avons  écrit sur ce blogue,  M. Soros défend  l’avènement de sociétés post nationales en finançant tout ce qui contribue à affaiblir et détruire l’identité européenne, tout enracinement civilisationnel.

    RFI explique  sur son site de manière très partielle, partiale et tronquée que  l’OSF de M.  Soros a soutenu dés 1989  et la disparation du régime communiste en Hongrie  « les nouveaux partis politiques, y compris celui de Viktor Orban –il était alors libéral, NDLR. Elle a financé la presse indépendante (sic). Aujourd’hui elle subventionne une soixantaine d’ONG, qui s’occupent de soutien scolaire aux enfants défavorisés, qui défendent les droits de l’homme et qui luttent contre la corruption. Chaque année, la fondation distribue 3,6 millions de dollars à la société civile hongroise. Elle aide aussi des associations dans le monde entier.»

    Dans la foulée de ce  compte-rendu laudateur, il est indiqué  qu’ «il y a une campagne de calomnies menée depuis près de deux ans par le gouvernement Orban, une campagne aux relents antisémites, car George Soros est d’origine juive. De plus, deux événements récents ont convaincu la fondation qu’il valait mieux partir » car « le gouvernement a fait espionner des associations soutenues par l’Américain. Cette opération d’espionnage a été confiée à une société privée qui emploie d’anciens agents du Mossad »… qui seraient donc au service d’une campagne antisémite ?   RFI devrait connaître   l’hostilité de  nombreux juifs, du  Likoud, de l’actuel  gouvernement israélien  d’extrême droite - M. Nethanayu  a rendu visite à M Orban,     vis-à-vis de M. Soros qui est jugé  comme un adversaire de l’Etat hébreu et un   antisioniste .

    Et puis, est-il encore rapporté, une  loi « Stop Soros  doit être votée début juin. Une loi très répressive qui concerne toutes les ONG des droits de l’homme, même celles qui ne sont pas soutenues par Soros. Le texte ouvre la voie à des perquisitions policières et à des inspections abusives du fisc qui pourra saisir les documents, geler les comptes… ce qui empêcherait la fondation de faire son travail et de financer les associations, en Hongrie et ailleurs.» Peu ou prou la reprise des propos  de Patrick Gaspard, actuel président de l’Open society institute,  né au Congo de parents Haïtiens,  naturalisé américain,  ambassadeur  des Etats-Unis en Afrique du Sud lors du second mandat de Barack Obama à la Maison Blanche. M.  Gaspard a crié lui aussi à l’assassinat de la démocratie. Il  a tenté d’expliquer que les parlementaires hongrois étaient dans une logique  politique  répressive et     avaient « dénigré et déformé» les agissements de l’OSF.

    Dans les faits, cette loi vise plus prosaïquement, avec  le plein accord de l’écrasante majorité de la population hongroise,  à stopper  l’immigration tout en précisant  très  simplement  que  les ONG qui soutenaient « l’immigration clandestine» devaient être enregistrées, tandis  que celles qui étaient alimentées par des  fonds étrangers  devaient verser au fisc hongrois  une taxe de 25% sur ces financements. Des mesures certes énergiques mais qui ont tout de même leur légitimé quand il s’agit de  défendre son pays contre des tentatives de déstabilisation... dont M. Soros est d’ailleurs passé maître par ses appuis  variés à diverses révolutions colorées, récemment encore en Ukraine comme l’a rappelé Bruno Gollnisch (ici ou encore ici).

    Le  bilan ces toutes dernières années des activités de Soros,  très influent au sein des instances de l’UE,  parle  de lui  même:  aux Etats-Unis  il distribue plusieurs  dizaines  de millions de dollars à des groupes activistes, dits antiracistes, qui  alimentent les tensions raciales.  Dans notre pays, il a  financé, entre autres joyeusetés et via l’OSF,  le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) qui prône le communautarisme et pourfend le « racisme » de nos compatriotes.  Il a été mis en accusation très récemment par  les autorités italiennes, sur la foi d’un rapport de Frontex,  pour son soutien  aux  bateaux des ONG qui débarquent des immigrés clandestins sur les côtes. Une dépêche de l’agence Reuters rappelait aussi en février  dernier que George Soros, « connu au Royaume-Uni pour avoir gagné des milliards en pariant contre la livre au début des années 90 »,  finance à  hauteur de plusieurs centaines de milliers de livres   « Best for Britain, une ONG qui fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. »« Selon le Daily Telegraph, qui a le premier révélé la semaine dernière l’engagement de George Soros aux côtés de Best for Britain, l’octogénaire soutient un complot secret pour arrêter le Brexit

    Une situation qui embarrasse  Manfred Weber, membre de l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU)  et actuel président du groupe au Parlement européen du  Parti Populaire Européen (PPE)    au sein duquel siègent les élus du Fidesz, le  parti de Viktor Orban aussi bien que  les députés LR ou d’autres formations eurolibérales. M. Weber a déclaré que la loi hongroise visant à restreindre les capacités de nuisance des ONG immigrationnistes internationales sur son sol était une « ligne rouge à ne pas franchir ». Les grandes consciences pressent les responsables du PPE d’exclure les Hongrois.

    En avril 2017, les instances  PPE s’étaient  réunies pour adresser un blâme à M. Orban, coupable de dénoncer  la politique du chien crevé au fil de l’eau qui est celle des eurolibéraux:  «le nouvel Etat que nous construisons en Hongrie n’est pas un Etat libéral, c’est un Etat non libéral » affirmait-il déjà en juillet 2014. et il l’a redit la semaine dernière: «l’ère de la démocratie libérale touche à sa fin. Elle ne parvient pas à protéger la dignité humaine, est incapable d’offrir la liberté, ne peut pas garantir la sécurité et ne peut plus maintenir la culture chrétienne. »

    Au début du mois, M. Orban était convoqué à Bruxelles par le Français Joseph Daul (président  du PPE)  et  M.  Weber pour une petite leçon de choses sur l’Etat de droit  et les valeurs de l’Union.  Celle-ci à l’évidence n’a pas trop perturbé le Premier ministre magyar. Une exclusion du Fidesz du PPE parait de toute façon  hautement  improbable  à un an  des élections européennes. Elle  matérialiserait  de manière trop voyante l’identité de  vue de très larges franges du PPE et de LR  avec les libéraux de gauche.  Et ce,  en une période ou Emmanuel Macron n’a de cesse, à chacune de ses interventions sur  l’Europe, de dénoncer  la « tentation illibérale »   des peuples européens. Européens  de plus en plus conscients, et le FN y est aussi pour beaucoup,    du  précipice vers lequel les conduisent   les élites mondialisées,  hors sol, bruxelloises, en un mot  les partisans des sociétés grandes ouvertes. 

    https://gollnisch.com/2018/05/17/la-tentation-illiberale/

  • Dépense-t-on trop pour les banlieues ?

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    Par Pierre Le Vigan, urbaniste et essayiste 

    Dépense-t-on trop pour les banlieues ? Le nouveau plan Borloo suscite les critiques ou le scepticisme. Pour certains, on finance le multiculturalisme, pour d’autres on finance la défrancisation.

    Si on pense qu’à coup d’argent, on va résoudre les problèmes posés par l’immigration, très présente en banlieue mais guère plus que dans toutes les grandes villes, on se trompe. Si on pense que la crise d’identité se résoudra par des financements supplémentaires, on va dans le mur. L’identité, pas plus que l’école, n’est d’abord principalement une question de moyens.

    Quand j’étais enfant, mon école primaire, rue Escudier à Boulogne-Billancourt, était, vers 1963-66, très modeste et mal chauffée. On y travaillait pourtant très bien et on y apprenait quelque chose. Mais si un nouveau plan banlieue ne résoudra pas des problèmes qui relèvent de la politique d’immigration et de la politique de sécurité publique, dépense-t-on trop et pour rien pour « la banlieue », en d’autres termes, pour ses habitants ?

    « Nous sommes la première civilisation à s’être ruinée pour financer son propre anéantissement », dit Finkielkraut. Mais quel rapport avec la banlieue ? C’est l’immigration qui coûte cher à la collectivité et constitue l’armée de réserve du capital. C’est l’ouverture aux flux migratoires voulue par nos gouvernants et par l’Union européenne qui consister à privatiser les bénéfices (faire baisser le coût de la main d’œuvre) et à socialiser les coûts sociaux, sociétaux, culturels et identitaires reportés sur le peuple de France, y compris les immigrés qui avaient commencé à s’intégrer et qui sont déstabilisés par une immigration sans cesse renouvelée. Ce qu’il faut incriminer, c’est la politique consistant à tolérer l’entrée d’une masse de clandestins en en expulsant de temps en temps seulement une petite minorité, clandestins que l’on trouve bien souvent dans les cuisines des bons restaurants ou chez les sous-traitants de gros chantiers, et que l’Etat finit vite par régulariser car le capitalisme a besoin de cette main d’œuvre fragile, sans tradition syndicale, et flexible. Si on ne dit pas cela, on dénonce l’effet sans dénoncer la cause, et c’est ce que font la plupart des néo-conservateurs français.

    Et l’argent de la politique de la ville ? Parlons-en.

    La politique de la ville représente quelque 500 millions par an. C’est 1/1000e des dépenses de l’Etat (qui sont de 500 milliards par an). Et cela dans un pays dont le PIB est de 2200 milliards. Et dans la durée ? Sur 23 ans, de 1989 à 2012, la politique de la ville incluant la rénovation urbaine a coûté 90 milliards. Cela fait en moyenne 3,9 milliards par an : 0,18 % du PIB. A comparer aux 140 milliards/an du budget de l’éducation nationale : 6% du PIB. Ce n’est pas grand chose non plus comparé aux 41 milliards d’allègement de charges pour les entreprises en 2017. Dépenser moins de 4 milliards par an pour une population vivant dans un cadre de vie souvent dégradé, ou mal conçu dés le départ, souvent loin des transports, des emplois, voire des commerces, est-ce trop ?

    Car justement, c’est une des grandes questions : qui est concerné par cette politique ? Les simples habitants des quartiers de grands ensembles, qui ne sont pas toute la banlieue, sont quelque 6 millions. Soit 10 % de la population française. En région parisienne (« aire urbaine de Paris » en termes technocratiques), sur 14 millions d’habitants, 12 millions vivent hors Paris intra « périph », c’est-à-dire pour la plupart en banlieue. Il n’est pas absurde de dépenser pour améliorer leurs transports, éclairage public, etc.

    Il y a dans ces quartiers des gens qui travaillent, de toute origine, et même des enfants qui apprennent, et aussi, du reste, des Français de souche. Ayant vécu plusieurs décennies dans des HLM de Seine Saint Denis et du Val de Marne, je peux en témoigner. Croit-on qu’il n’y a plus un seul français de souche en banlieue ? En fonction des quartiers, de 40 à 80 % des habitants (comme le rappelle X. Raufer) sont issus de l’immigration. Que fait-on ? On laisse tomber nos compatriotes de banlieue ? On abandonne les travailleurs, immigrés ou pas, de banlieue au racket de bandes de « jeunes », au pillage des véhicules de chantier des artisans ?

    Quant au précédent plan Borloo de 2003-2012, il a surtout permis de lourdes rénovations urbaines qui ont été une aubaine pour les grands groupes du bâtiment. Si, pour le coup, on raisonnait – ce qui serait réducteur – en simple comptable, comme ceux qui mettent en avant le coût « exorbitant » de la politique de la ville, il faudrait inclure dans le bilan l’impact positif sur la croissance de ces travaux.

    La vraie question est donc ailleurs. Le « mille-feuille administratif » de la politique de la ville (Xavier Raufer) doit être évidemment simplifié. Le terme même de politique de la ville est trompeur. Il faut tout simplement dire que les banlieusards ont droit comme chacun à la qualité urbaine, à la sécurité, aux transports, et à ne pas vivre dans des ghettos, ni dans des « territoires perdus », tenus par des bandes de délinquants.

    Les subventions aux associations doivent être strictement contrôlées pour ne pas constituer une pompe aspirante de l’immigration. Et surtout, répétons-le, les dépenses pour les banlieues doivent intégrer un des premiers besoins des habitants, c’est-à-dire la sécurité. Il faut ainsi en finir avec le laxisme et la peur des « bavures » dans des quartiers où la « bavure » est quotidienne et consiste dans la présence de bandes de racailles, trafiquants, avec parfois une continuité de parcours ou des complicités avec des djihadistes. Il faut bien entendu aussi refuser toute « discrimination positive » entretenant une logique victimaire.
    En d’autres termes, il faut faire du social si on entend par social par exemple du soutien scolaire, mais il faut aussi faire du répressif et remettre les banlieues dans le droit commun de notre pays, et c’est la condition même du social.

    Source : Metamag

    Crédit photo : David Monniaux [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

    https://www.polemia.com/depense-t-on-trop-pour-les-banlieues/

  • 300 imams importés pour le ramadan - Journal du Mercredi 16 Mai 2018

  • La Commission européenne se met les Etats à dos

    6a00d83451619c69e20224df333cd5200b-800wi.jpgAprès la Pologne, la Hongrie, l'Autriche..., c'est au tour de l'Italie :

    "Les commissaires Dimitris Avramopoulos et Valdis Dombrovskis ont explicitement et fermement demandé que le nouveau gouvernement italien ne change pas fondamentalement de politique quant à l’immigration et à la réduction de la dette. Matteo Salvini a aussitôt dénoncé une « intolérable ingérence », et Luigi di Maio a fustigé ces « eurocrates non élus qui sont contre nous ». (Mais ils n’ont toujours pas constitué de gouvernement.)

    D’autre part, Frans Timmermans a posé lundi un nouvel ultimatum à la Pologne, affirmant que s’il n’y avait pas de progrès sur les questions de la Justice et de l’Etat de droit d’ici la fin juin la Commission engagerait la prochaine étape de la procédure de l’article 7. Cause toujours…"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Defend Europe. La traque des opposants à l’invasion ?, par Camille Galic

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    Le 8 mai, la République française célébre, avec la solennité qui s’impose, la victoire des démocraties sur le nazisme, après s’être associée le 29 avril à la Journée de la Déportation, précédée dans tous les établissements scolaires de France par le rappel des heures les plus sombres de notre histoire, marquées par le haine et la délation. Mais, sur les réseaux sociaux, c’est justement la délation qui fait rage contre Romain Espino, cible de la vindicte de toutes les ultra-gauches en tant que porte-parole des Identitaires organisateurs le 21 avril au col de l’Echelle, dans les Hautes-Alpes, de l’opération « Stop Migrants Alpes » consistant à intercepter, « sous la supervision d’un officier de police judiciaire », des clandestins passant illégalement la frontière française et à les remettre aux gendarmes.

    Une initiative de Génération Identitaire aussitôt condamnée par le procureur de Gap, Raphaël Balland, qui, après avoir ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire, à dû se résoudre… à rendre le 28 avril une ordonnance de non-lieu ! Mangeant son chapeau, le magistrat admet que les investigations, « notamment l’audition de migrants », n’ont permis de recueillir « aucune plainte » pour violences, ni de constater aucune infraction pénale susceptible d’être reprochée à l’encontre de quiconque ». Ce qu’avait déjà reconnu la préfecture des Hautes-Alpes, selon laquelle le coup d’éclat des Identitaires, épaulés par bon nombre de camarades européens confrontés à la même menace, s’était déroulé « dans le calme ». Ce qui n’aura pas été le cas de la contre-manifestation organisée le 22 avril par les « antifas » transalpins et français qui, regroupés du côté italien pour escorter une trentaine de clandestins, avaient violemment forcé un barrage de la gendarmerie au col de Montgenèvre, faisant deux blessés parmi les forces de l’ordre. Et la veille, sous prétexte de « défense des migrants », déjà, les mêmes ou leurs congénères avaient saccagé le centre-ville de Gap, brisant vitrines et mobilier urbain.

    Nonobstant, la campagne continue à l’encontre de Romain Espino, cet horrible « chasseur de migrants le week-end » mais selon la dénonciation sur Twitter de Madjid Messaoudene, conseiller municipal Front de Gauche de Saint-Denis, « en semaine conseiller en assurance au Crédit Agricole ». Celui-ci sommé de ce débarrasser au plus vite d’un tel individu. La Ligue de défense noire africaine (LDNA) s’est d’ailleurs rendue sur le lieu de travail du « criminel » pour exiger son licenciement et, a relaté Caroline Parmentier dans le quotidien Présent, « un de leurs activistes à la dégaine de gros gangsta-rappeur, répondant au nom de Gucci IG, a vociféré au siège du Crédit Agricole, à Montrouge, terrorisant et injuriant les guichetières. “La Blanche à l’accueil doit aussi faire partie de l’extrême droite”, a-t-il éructé, l’accusant de lui avoir “mal parlé”. La vidéo prise par lui-même sur Facebook est ahurissante, le personnel et les vigiles du Crédit Agricole dans leurs petits souliers tandis que le raciste anti-Blanc (le seul racisme toléré et approuvé par les bobos et les médias) multiplie les provocations et les menaces. »

    Est-il besoin de préciser que, parmi toutes les organisations et partis de gauche qui, à l’instar d’Eric Coquerel, député de La France insoumise, et de Jean-Luc Mélenchon lui-même, avaient réclamé en pleine Assemblée nationale la dissolution de Génération Identitaire et les plus lourdes sanctions judiciaires contre les participants à « Stop migrants », pas un(e) n’a dénoncé les tentatives d’intimidation sur le Crédit Agricole pour le pousser à virer Romain Espino ? Quant à l’évêque de Gapet d’Embrun, Mgr Xavier Malle, qui, « au nom de l’Evangile » et porte-voix du pape François pour qui « les migrants sont la chair de l’Eglise », avait stigmatisé les Identitaires et appelé à l’accueil des clandestins qui « ont tellement souffert » et chez lesquels, assure-t-il, « il n’y a aucune délinquance », il ne voit pas malice à la campagne de délation et d’exclusion menée contre Romain Espino.

    A croire que, du moment qu’il s’agit de neutraliser un fasciste ou présumé tel, tous les moyens sont bons pour obtenir sa mort civile et professionnelle. Cette exclusion porte un nom : le Berufsverbot ou bannissement professionnel, institué en 1933 dans l’Allemagne devenue nationale-socialiste, pour fermer aux juifs, aux artistes « dégénérés » et aux opposants politiques l’accès à certaines professions. Ressuscité en 1979 par la République fédérale contre les membres et sympathisants de la Fraction Armée Rouge, ce Berufsverbot d’essence totalitaire frappe aujourd’hui essentiellement des militants nationalistes, systématiquement qualifiés de néo-nazis ou de négationnistes pour faire passer la pilule aux yeux de l’opinion.

    Evoquant voici un demi-siècle tout juste l’invasion menaçant l’Europe, le grand universitaire et grand politique Enoch Powell déclarait que « se taire devant cette situation serait une trahison majeure » et en appelait à « la volonté populaire ». Exprimant cette volonté, les Identitaires ne se contentent pas de parler, ils agissent — à leurs risques et périls. Tout est donc bon pour les abattre.

    Camille Galic

    https://www.polemia.com/traque-opposants-invasion-generation-identitaire/#prettyPhoto

  • Dissolution de la Ligue du Midi : « la demande de Muriel Ressiguier est caduque »

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    Source Lengadoc info cliquez ici

    La Ligue du Midi sera-t-elle dissoute ? C’est en tout cas ce que réclame aujourd’hui Muriel Ressiguier. La députée de La France Insoumise a demandé au ministre de l’intérieur Gérard Collomb, l’été dernier puis à Emmanuel Macron en mars 2018 suite à l’action spectaculaire du mouvement identitaire occitan menée en juin 2017 à Montpellier dans les locaux de RAIH, une association subventionnée d’aide aux jeunes immigrés clandestins.

    Le 2 mai dernier, le cabinet du président de la République a fini par répondre à la députée montpellieraine en lui indiquant que sa demande avait été transmise au ministre de l’intérieur afin que celui-ci examine « si les conditions juridiques sont réunies pour une éventuelle dissolution ».

    Le président de la Ligue du Midi, Richard Roudier, a bien voulu répondre aux questions de Lengadoc Info sur ce sujet.

    Lengadoc Info : Que vous inspire la réponse du gouvernement à la demande de dissolution de Muriel Ressiguier ?

    Richard Roudier : C’est une réponse purement formelle sans conséquence pour le moment. Cela veut simplement dire qu’ils ont pris acte du courrier de Muriel Ressiguier. A l’heure où la France est une nouvelle fois attaquée par la barbarie islamiste, j’ose espérer que le gouvernement a autre chose à faire que de réprimer des identitaires. Malheureusement, avec l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Génération Identitaire suite à son action contre l’invasion migratoire dans les Alpes, je n’ai guère confiance dans le sens des priorités d’Emmanuel Macron.

    Lengadoc Info : Muriel Ressiguier justifie cette demande de dissolution en arguant que la Ligue du Midi s’est rendue coupable d’incitation à la haine lors de l’action dans les locaux de l’association RAIH. Qu’en pensez-vous ?

    Richard Roudier : C’est tout simplement faux et Muriel Ressiguier le sait très bien. La justice a déjà écarté les accusations d’incitation à la haine. Lors du procès en première instance en décembre dernier, le tribunal a rejeté ces accusations. J’ai d’ailleurs moi même été relaxé de toutes les accusations. Seul Olivier [le porte parole du mouvement NDLR] a été condamné à 1 mois de prison mais uniquement pour des dégradations. Condamnation dont nous avons, bien entendu, fait appel. En cinquante ans de militantisme je n’ai jamais été condamné pour incitation à la haine. En réalité, la demande de dissolution de Muriel Ressiguier est caduque car elle repose sur des arguments fallacieux.

    Lengadoc Info : La Ligue du Midi a, de son côté, réclamé la dissolution de la fédération héraultaise de La France Insoumise suite aux violences lors de la manifestation du 14 avril à Montpellier. Pourquoi ?

    Richard Roudier : Muriel Ressiguier a joué un rôle dans les importantes dégradations qui ont eu lieu ce jour là. Lorsque les bandes de casseurs d’extrême gauche ont saccagé le centre-ville et agressé les policiers, Muriel Ressiguier participait à cette manifestation. Elle a même demandé, avec son écharpe de député, aux policiers de laisser passer le cortège avec les 200 casseurs à l’intérieur. La même Muriel Ressiguier a participé à des manifestations contre la police et a soutenu des militants anarchistes connus pour leur violence. Il faut désormais qu’elle paie sa dette aux citoyens montpellierains qui sont les premières victimes de ces groupuscules violents qui ont coûté 400 000 € à la ville rien que le 14 avril.

    D’un côté on veut mettre en prison un patriote pour 4 tasses à café cassées par accident et de l’autre on laisse les casseurs d’extrême gauche en liberté. Il faut que cela cesse !

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  • Macron, notre Orphée national

    Par Hilaire de Crémiers

    Emmanuel Macron poursuit sa quête et n’arrête pas son chant. L’univers en est témoin. 

    Emmanuel Macron, dès le début de sa présidence, s’est situé là où, dans sa pensée sûrement réfléchie, il devait se situer, c’est-à-dire au plus haut niveau international : entre Vladimir Poutine et Donald Trump, en chef naturel de l’Europe et en « penseur » du monde de demain. Le nouveau président français n’avait parlé de réformer et de redynamiser la France que pour pouvoir s’adresser avec plus de liberté et plus d’autorité au monde. Car, le monde, comme l’Europe et la France, a un grand et urgent besoin de se réformer, lui aussi, et d’abord en esprit, tant les risques encourus qui accompagnent la mondialisation heureuse, s’accumulent à l’horizon.

    Il fallait, il faut un lanceur d’alerte. Le voici : c’est lui. Il a tout vu, tout jugé, tout soupesé, des immenses possibilités de progrès pour l’humanité tout entière si les peuples qui la constituent, font les bons choix, comme des dangers non moins immenses qui la menacent dans le cas inverse.

    La France idéale de Macron

    La France s’est administré la leçon à elle-même et par sa voix à lui, légitimée, sacralisée dans la verticalité par son élection à lui, bien à lui, et qui a tranché heureusement un débat crucial où la France – il est catégorique sur ce point, il l’a dit et redit – s’est retrouvée elle-même dans un choix fondamental entre ce qu’il appelle lui-même le recroquevillement nationaliste, le pire de tous les maux, et l’ouverture audacieuse où brille le champ du possible pour parler comme le lyrique grec.

    La France peut donc à son tour administrer sa leçon au monde et, toujours et encore, par sa voix à lui ; car sa voix à lui est dorénavant la voix de la France. C’est le moment, le fameux « kairos » grec où tout se joue du passé, du présent et de l’avenir, où le sens des destins se dessine à coup sûr. Il n’est pas permis de manquer une telle « occasion ».

    Et donc voici que, par, avec et en Macron, la France est de retour – c’est ce qu’il pense et affirme – : à la fois monarchique et révolutionnaire, impériale et républicaine, humaniste et résolument moderne. Elle peut et doit se faire entendre : enfin intelligente, audible, cohérente en ses multiples facettes et ses composantes aussi indéfiniment variées qu’indéfiniment accueillantes, elle s’inscrit avec la dignité qui s’impose et dont il s’est totalement investi, dans la grande tradition qui la caractérise, une et multiple, qui est, comme il l’a expliqué, beaucoup plus qu’une culture particulière et qui la place à cette hauteur de certitude et de compréhension où s’épanouit son magistère aussi ferme que bienveillant que personne au monde ne peut lui contester. Là, amour et justice, comme dans l’antique psaume, s’embrassent ; philosophie et politique se retrouvent et s’épaulent ; technologie de la modernité et littérature du cœur et de l’esprit frayent le même chemin de l’antique tragédie humaine enfin comprise et sentie ; poésie et histoire recommencent à célébrer leurs noces éternelles. Qui pourrait ne pas être sensible à une telle voix ? La nature elle-même y répond, car elle s’adresse aussi et d’abord à elle. Les animaux s’enchantent à ce sort meilleur qu’elle promet ; alors, comment l’homme se montrerait-il plus sauvage ? Les arbres et toute la végétation du monde s’apprêtent à l’écouter religieusement comme dans le tableau de Poussin ; le ciel, la terre, le climat, oui, le climat si perturbé par l’homme, vont lui obéir : c’est qu’une telle voix sait leur parler. Le nouvel Orphée conquiert le monde par le charme irrésistible de sa pensée et de son discours. Ah ! que seulement sa douce et belle chimère, son Eurydice, cette « justice » aussi vaste que lointaine qui devrait être la raison même du monde, cette Eurydice qu’il chérit, ne s’éloigne point de la voix et de la lyre de son Orphée de peur qu’en s’égarant, poursuivie par quelque méchant Aristée, jaloux et impie, elle ne se fasse piquer au talon par le serpent captieux.

    Un langage mythologique

    Mythe, direz-vous, Ami lecteur ? Non point, c’est le réel de notre président qui refaçonne le monde à son idée. Il en est le centre ; il le dit en toute simplicité. Il n’est que de prendre connaissance de l’entretien qu’il a donné récemment à La Nouvelle Revue française.

    « Les Français sont malheureux, dit-il, quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante. Je suis très lucide sur le fait que ce sont les Français et eux seuls qui m’ont fait et non un parti politique. »

    Et encore :

    « Je suis une aberration dans le système politique traditionnel… En réalité, je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque. Cela ne se résume pas en formules, mais c’est bien cela le cœur de l’aventure politique. En somme, on est toujours l’instrument de quelque chose qui vous dépasse …»

    À propos de l’Europe qui incontestablement, après tant d’espoirs grandiosement exprimés, lui inflige depuis six mois une série de déceptions, il se revanche en lui annonçant des temps tragiques que lui, plus qu’aucun autre, saurait et sait assumer :

    « Ce vieux continent de petits-bourgeois – ce n’était pas ce qu’il disait sur la Pnyx à Athènes ni à la Sorbonne ! – se sentant à l’abri dans le confort matériel, entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite. Notre paysage familier est en train de changer profondément sous l’effet de phénomènes multiples, implacables, radicaux. Il y a beaucoup à réinventer… Paradoxalement ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire en Europe redevient tragique

    Et de conclure :

    « Dans cette aventure, nous pouvons renouer avec un souffle plus profond dont la littérature ne saurait être absente. »

    Ah bon ! Colette et Giono, Gide et Camus, Proust et Céline sont les auteurs qu’il cite comme l’ayant structuré. Qu’est-ce à dire, au juste ? On ne sache pas que Gide soit structurant ! Et ce n’était certes pas les intentions d’un Proust ni d’un Céline.

    Et voilà qui rend compte et de l’homme et de ses décisions et de ses prétentions. Rappelons-nous : Poutine reçu à Versailles ; Trump invité le 14 juillet ; sa longue mélopée prophétique sur la Pnyx où l’histoire se récapitule ; son cours magistériel et initiatique à la Sorbonne ; sa leçon sympathique, d’allure aussi réaliste qu’impertinente, faite en Afrique et à l’Afrique ; ses mises en garde adressées à l’Europe ; son intervention en Syrie, à ce qu’il dit, à la fois médicinale, philosophique, exemplaire ; sa récente visite d’État à Washington, ses entretiens tout en souplesse, en compréhension, en incitation, en subtil aménagement des compromis internationaux avec un Trump aussi brutal qu’amical, les embrassades réciproques à tous moments qui n’empêchèrent point son discours solennel, de conviction historique, prononcé en anglais au Congrès et salué par des applaudissements unanimes, où il n’omit aucun des articles de son credo, y compris sur le climat ; son voyage en Australie où il redit sa vision du monde ; son court passage en Nouvelle-Calédonie où il se garde de prendre parti sur la question pendante pour laisser s’exprimer la seule liberté ; son prochain voyage à Moscou en ce mois de mai où il se propose de dire tout ce qu’il doit dire… Si cette voix était entendue, il n’est pas de problème qui ne trouverait sa solution, n’est-ce pas ?

    Il y a du Hugo chez Macron – plus que du Camus ou du Proust ! –, cet art de faire des synthèses qui se veulent poétiques, en cascades successives, où la France, c’est l’Europe, l’Europe, c’est le monde, le monde, c’est l’univers, l’univers, c’est Dieu, et Dieu, c’est tout, le grand Tout que l’Esprit domine. Quel Esprit ?

    Une conception surannée

    Notre Orphée réussira-t-il à conquérir et reconquérir son Eurydice ? De sourds grondements se font entendre. Que se passera-t-il le 12 mai quand Trump prendra sa décision au sujet de l’Iran ? Le conflit israélo-palestinien prend des proportions dont nul ne peut prédire les conséquences ; le Moyen-Orient explose littéralement et de tous les côtés. L’Europe n’est plus qu’une superstructure sans cohésion interne. Tout ce qui était annoncé dans ces colonnes, il y a six mois, se réalise ; ce n’est plus nous qui écrivons que le rêve européen de Macron s’évanouit : tous les commentateurs s’y mettent ! La Russie sera de plus en plus russe et la Chine – de nouveau impériale – de plus en plus chinoise. La Corée du Nord et la Corée du Sud se rapprochent… Les tensions commerciales et monétaires qui ne font que commencer, exaspèrent les enjeux nationaux. Rien ne se passe comme prévu selon le plan idéal du songe macronien ; l’initiation orphique risque de se perdre dans le sombre néant des jours.

    Et, cependant, Orphée chante… Il continue de chanter. Et Eurydice va disparaître. Qui ne sait d’avance qu’il échouera ?… Trop amoureux d’elle ! Sa tête arrachée quelque jour par les Ménades vengeresses et roulant dans les flots impétueux de l’histoire, de sa langue glacée réclamera aux échos indéfiniment son Eurydice.

    … Eurydicem vox ipsa et frigida lingua

    Ah ! miseram Eurydicen, anima fugiente, vocabat ;

    Eurydicen toto referebant flumine ripae.     

    Hilaire de Crémiers

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  • Perles de Culture #167 : Un russe nommé Poutine, portrait