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  • Samedi 9 mars : conférence sur l'Europe à Genève organisée par Résistance helvétique

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  • Violences en France : une autre analyse

    Violences en France : une autre analyse

    Lu sur le blog de la CFTC Métallurgie des Yvelines :

    Le débat médiatique de ces derniers jours porte sur la violence des Gilets jaunes, des policiers, des ultras, des casseurs-profiteurs…..Les foulards rouges de ce dimanche après midi n’étant d’ailleurs pas en reste. Et on entend beaucoup de réflexions de type “cour de récré” : c’est lui qui a commencé, c’est une réponse au camp d’en face, etc….et les media ne comprennent pas pourquoi les gilets jaunes sont si remontés contre les journalistes.

    Il me semble juste de regarder ce qui s’est passé dimanche dernier : entre 10000 et 50000 personnes à Paris pour la marche pour la Vie, événement annuel et international. Quelques toutes petites brèves à la radio, rapidement étouffées. Mais passage en boucle d’informations sur des rassemblements beaucoup moins massifs. N’est-ce pas une violence faite aux non-violents?

    Remontons le temps : les absurdes chiffres officiels des grandes manifestations de 2014 à 2016 (LMPT) ne sont-ils pas des violences? Les 700 000 signatures de la pétition, ignorées : violence également. Reprenons l’actualité plus syndicale : lois Rebsamen 1, Rebasamen2, El Khomri, Ordonnances Macron : ce tsunami en vagues successives et submergentes n’est-il pas violent? L’instabilité juridique du droit du travail n’est-elle pas une violence et un anéantissement des corps intermédiaires par épuisement délibéré, par la recherche de la lassitude et d’une sorte de burn-out collectif?

    L’instauration de délais préfixes, le formatage des procédures de plan social, au niveau national, n’est il pas un arbitraire violent? La suppression du temps – le propre de l’homme qui réfléchit – n’est-elle pas une violence faite à la Raison Humaine, à la sagesse, à la dignité des personnes elles-mêmes ?

    Qui sème le vent récolte la tempête.

    Les gilets jaunes ne sont qu’un symptôme. On ne traite pas un symptôme, on guérit une maladie. Elle s’appelle : Pouvoir des forts. Finance. Manque de sens de la vie, manque de respect de la vie. Laïcisme. Matérialisme. Confiscation de l’avenir. Abus de droit.

    Un pays qui renonce à protéger les plus faibles au nom du confort, du droit et du marché, qui trie et jette, est un pays qui désespère ses habitants.

  • A-t-on le droit de critiquer l'Insee ?

    6a00d8341c715453ef022ad3d82522200b-320wi.jpgSur le site, d'ordinaire sérieux et digne de confiance du quotidien L'Opinion étaient en ligne le 23 janvier, sous la signature de Jade Gradin de l'Eprevier, trois articles en défense des statistiques officielles. Le premier texte[1] s'interroge, le second accuse[2]. Vous avez dit : populiste ? l'étiquette, aujourd'hui infamante, est donc collée. Impossible de s'en défaire. Mieux vaut, par conséquent s'en moquer. Enfin, une troisième charge nous atteint ce 24 janvier en plein cœur : critiquer l'Insee "ne fait pas avancer le Schmilblick.[3]"

    Tout d'abord on peut sourire. Le titre du journal semble renvoyer à l'Opinion publique – avec un grand O. Mais, grosso modo tout l'argumentaire tend à critiquer la distance entre le ressenti des populations, mal informées, et la mesure supposée exacte de ce qu'on appelle pouvoir d'achat, étalonné par l'Insee.

    Les Français se méfieraient plus volontiers, apprenons-nous, des statistiques officielles, dont ils se détournent à 60 %, que des chiffres fournis par l'Insee qu'ils ne semblent prêts à remettre en cause qu'à 50 %. La différence ne semble pas considérable. Mais elle donne, à l'auteur des articles, l'occasion de montrer sa science qui s'oppose à l'ignorance du public et de son opinion, – avec un petit o. Car, nous précise-t-elle doctement, il s'agit des mêmes chiffrages puisque l'institut des statistiques et études économiques détient une sorte de monopole des chiffres officiels, lié à l'idéologie régnante de son époque de naissance, celle de ce qu'on appelle pompeusement les Trente glorieuses

    Il est en effet rétorqué aux benêts, aux ignorants et autres complotistes que ce sont les mêmes chiffres…

    L'auteur nous révèle la clef de sa riche documentation : un livre sur "l'Indice des prix à la consommation" publié dans l'excellente maison de la Découverte. Ah certes ce label continue, sous un autre nom, l'œuvre créée en 1959 par François Maspero et dont le nom semble aujourd’hui oublié. Fils d’un célèbre orientaliste, le fondateur connut une certaine célébrité en son temps comme un des meilleurs soutiens du gauchisme germanopratin des années 1960, membre éphémère du parti communiste, puis trotskiste, etc[4]. Son œuvre a ainsi continué. La collaboratrice de L'Opinion ne se préoccupe pas de chercher plus loin, par exemple dans les travaux sur le Pouvoir d'Achat[5] de Philippe Herlin, dont le livre a été publié, banalement, par les Éditions Eyrolles, connues dans des domaines vulgaires, statistiques ou techniques.

    Dans la foulée des considérations des trois articles, mélangeant à peu près toutes les questions, le véritable sujet porte sur la mesure de l'évolution du pouvoir d'achat et par conséquent de l'érosion de la monnaie.

    Dans une précédente chronique nous évoquions la distorsion relative, sur une période de 20 ans, du prix du pain, des journaux, du SMIC et de quelques autres composantes représentatives de cette évaluation.

    Pour faire court, rappelons que la question essentielle dans la composition des indices de prix correspond à la pondération des dépenses contraintes, et non de la présence, ou de l'absence, du prix administré du tabac.

    L’exemple typique se situe donc dans l’appréciation de ce qu’on appelle le coût de la vie. Dans tout ménage moyen français d'aujourd'hui, Mme Grandin de l'Eprevier pourrait s'en rendre compte par elle-même, le poids du logement représente plus de 30 % du budget familial. Or, l'Insee fait figurer ce poste pour une part beaucoup plus faible, en avançant des raisons dogmatiques.

    Originellement, en effet, les indices publiés reflétaient le panier d'une ménagère supposée représentative de la classe ouvrière, en région parisienne, logée en HLM, fumant des gauloises bleues, votant pour le parti communiste etc. Il s'agissait de dialoguer métaphoriquement avec la CGT, laquelle publia quelque temps son propre indice. Les classes moyennes ne l'intéressaient pas. Cela correspondait à une vision de l'économie qui se résume dans la fameuse équation de production de Cobb-Douglas, qu'on apprenait bien sagement dans ma jeunesse, et dans laquelle en dehors du facteur travail et du facteur capital existait une petite dimension appelée significativement facteur résiduel[6].

    Le monde a évolué, pas la statistique officielle. Son institution monopoliste se trompe ici de façon manifeste, mais elle théorise son erreur. Et comme le montant effectif des loyers, sous toutes les formes du marché immobilier, connaît une hausse considérable, qui paupérise les classes moyennes, cette obstination, à elle seule, condamne l’institution et relativise le reste des informations qu’elle diffuse et que l’on ne peut prendre au sérieux qu’à titre indicatif.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. article "L’Insee, nouvelle cible du populisme" 
    [2] cf. article "Comment s’explique la défiance envers la statistique ?" 
    [3] cf. article "Clash Que choisir-Insee sur le pouvoir d’achat: les cinq critiques qui ne font pas avancer le Schmilblick." 
    [4] Son éloge a été publié par Le Monde au moment de sa disparition cf. article "L'éditeur François Maspero est mort" 
    [5] Philippe Herlin "Pouvoir d'achat le grand mensonge" 
    [6] Quand on se préoccupait de mesurer ce facteur on évaluait, au départ, son poids relatif aux alentours de 35 %, ou 40 %. Pratiquement plus que la quantité de travail. Pas tellement résiduel…

  • Pacte pour les Réfugiés : le petit frère du Pacte de Marrakech

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    Le pacte sur les migrations sûres, ordonnées et régulières adopté par 150 pays au sein de la conférence intergouvernementale de Marrakech le 10 décembre 2018, signé par la France sans le moindre débat dans notre pays et ratifié par l’Assemblée générale de l’ONU le 19 décembre n’est pas tout seul.
    Il est accompagné d’un petit frère, le pacte mondial sur les réfugiés beaucoup plus discret dont l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU le 17 décembre dernier est passée quasiment inaperçue.
    Renforcement du dispositif du pacte sur les migrations, roue de secours en cas d’échec de celui-ci ? En tout cas il fait partie intégrante de la démarche mondialiste d l’ONU en rupture avec sa vocation première qui est la défense de la paix et non la constitution d’un gouvernement mondial.

    Il apparaît indispensable que le public et plus particulièrement les opposants aux pactes sur les migrations et sur les réfugiés sachent que cette forfaiture est doublement attentatoire à nos souverainetés nationales et doublement mortifère pour nos sociétés.

    Une très grande discrétion

    Comme le Pacte sur les migrations, le Pacte mondial sur les réfugiés découle d’une Déclaration de New York adoptée à l’unanimité en 2016 par les 193 membres de l’ONU et qui visait à améliorer leur aptitude à mieux accueillir réfugiés et migrants.

    Rédigé sous l’autorité du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), basé à Genève et dirigé par l’Italien Filippo Grandi, le Pacte mondial sur les réfugiés a pour but de favoriser et organiser une réponse internationale adéquate aux mouvements massifs de réfugiés et aux situations de réfugiés prolongées.

    Les phases de consultation multilatérale des Etats membres et d’autres parties prenantes, de négociation et de rédaction ont eu lieu en 2017 et surtout 2018 pendant 18 mois, parallèlement à celles du pacte sur les migrations. Le projet de pacte sur les réfugiés a été publié le 20 juillet 2018, approuvé par la commission compétente de l’ONU, le 13 novembre 2018 et ratifié par l’Assemblée générale de l’ONU le 17 décembre.

    Tout au long du processus la discrétion a été de mise. Il y eut peu de communication de la part des médias alors que le pacte sur les migrations a été nettement plus visible. Les actes d’approbation et de ratification n’ont donné lieu qu’à peu de publicité et les oppositions ont été muettes.

    Peu d’opposition

    La résolution sur ce Pacte sur les réfugiés a été approuvée par 181 pays, deux seulement ont voté contre, les Etats-Unis et la Hongrie, et trois se sont abstenus.

    L’administration de Donald Trump, qui a été partie prenante aux négociations pendant 18 mois, a expliqué que si elle soutenait l’essentiel du texte, elle était opposée à certaines dispositions comme celles visant à limiter les possibles détentions de personnes cherchant l’asile dans un pays.

    Quant à la Hongrie elle a soutenu qu’il n’existait pas le besoin d’un nouvel instrument légal faisant ainsi référence à la convention de 1951 sur les droits des réfugiés.

    Une présentation rassurante des objectifs

    Tout d’abord, comme pour le pacte sur les migrations, il nous est bien affirmé de manière pateline que ce pacte sur les réfugiés n’est pas contraignant. Nous savons ce que cela veut dire et toute la charge de duplicité que contient cette affirmation.

    Selon ONU info le Pacte mondial sur les réfugiés a quatre objectifs :

    atténuer les pressions sur les pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés;
    renforcer l’autonomie des réfugiés;
    élargir l’accès aux pays tiers des réfugiés par le biais de la réinstallation et d’autres voies d’admission;
    soutenir les conditions permettant aux réfugiés de rentrer dans leur pays d’origine.

    Le Pacte s’inscrirait dans le droit fil de la Convention de Genève de 1951

    Rien de bien émouvant par conséquent, d’autant plus que selon ONU info, un pays ne sera pas obligé d’accueillir plus de réfugiés que ce n’est le cas. Le Pacte mondial sur les réfugiés ne ferait que réaffirmer les normes et principes de la Convention de Genève de 1951 sur les droits des réfugiés.

    Le Pacte s’appuie sur le régime international des réfugiés mis en place depuis des décennies. Il n’aurait pas officiellement pour but de créer des charges ou des contraintes supplémentaires pour les pays accueillant un grand nombre de réfugiés, ni de modifier le mandat du HCR en matière de protection et de solutions.

    Une réalité beaucoup plus inquiétante et pernicieuse

    Le chiffre clé

    D’après le HCR, 24 millions de personnes sont des réfugiés de guerre

    Ce fardeau est estimé comme inéquitablement réparti

    Les pays qui reçoivent le plus grand nombre de réfugiés dans le monde sont des pays voisins aux ressources limitées voire très pauvres : Turquie, Liban, Jordanie, mais aussi Iran, Pakistan Ouganda.

    Comme l’indique la présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, l’Equatorienne Maria Espinosa « Les pays d’accueil de réfugiés continuent de faire preuve d’une générosité et d’un engagement extraordinaires en faveur de la protection des réfugiés“. Mais “plus de 85% des réfugiés dans le monde sont accueillis par des pays à revenu faible et moyen“.Le nouveau Pacte va permettre de renforcer l’assistance et la protection de ces millions de réfugiés recensés dans le monde, a-t-elle indiqué.

    Le pacte sur les réfugiés élargit la convention de 1951

    La Convention sur les réfugiés traite des droits des réfugiés et des obligations des États, mais pas de la coopération internationale au sens large. C’est ce que fait le Pacte mondial selon Volker Türk, Haut-commissaire adjoint en charge de la protection au HCR.

    Comme pour le Pacte sur les migrations, le document sur les réfugiés favorise les arrangements nationaux et régionaux et les partenariats, propose des moyens de financement et évoque une collecte et un partage des informations et des données.

    Dans des contextes de crise à grande échelle, le Pacte mondial prévoit qu’un État hôte ou un pays d’origine peut demander l’activation par le HCR d’une plate-forme de soutien pour l’aider à faire face. «Ce que nous voulons réaliser, c’est une très rapide mobilisation du soutien politique, financier et de réinstallation», a déclaré M. Türk.

    Vers un partage des tâches et des responsabilités

    Afin de soutenir les communautés et les Etats qui accueillent les réfugiés, le Pacte mondial sur les réfugiés va permettre de partager « la charge et les responsabilités en matière d’assistance et de protection des réfugiés » au niveau mondial selon Mme Espinosa. On passe d’une réponse strictement humanitaire à la crise des réfugiés à « une réponse plus globale ».

    C’est ainsi que le HCR a expliqué que le Pacte doit permettre « une meilleure éducation des garçons et des filles réfugiés, un meilleur accès aux services de santé pour tous les réfugiés et davantage de moyens de subsistance ».

    La question épineuse du financement

    Le Pacte mondial inscrit la réponse à la question du financement dans une approche de partenariat beaucoup plus large. Il examine ce que le secteur privé, la banque Mondiale les communautés religieuses et les institutions financières internationales peuvent apporter sur la table.

    N’oublions cependant pas si l’on parle de solidarité, que l’essentiel du financement de la gestion des réfugiés par l’archipel onusien provient du monde occidental : USA et Europe.

    Un pacte faussement non contraignant ? Mr Türk mange le morceau

    Le pacte n’est pas juridiquement contraignant, mais après son adoption par l’Assemblée générale de l’ONU« cela témoigne d’un très fort engagement politique des 193 États membres », a déclaré M. Türk, soulignant que « dans le monde d’aujourd’hui, c’est comme cela que fonctionne le multilatéralisme ».

    Des contrôles ?

    Afin de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des quatre objectifs il est prévu de mettre en place des indicateurs. Certes le texte est censé ne pas être contraignant mais une petite émulation bien étalée sur la place publique mondiale ne peut pas faire de mal !
    Conclusion

    En cas d’échec du Pacte sur les migrations, le Pacte sur les réfugiés aurait pu servir de roue de secours.

    Dans l’état actuel des choses et après le vote de Marrakech il en apparaît terriblement complémentaire.

    Comme l’a très bien dit l’article de Médias-presse.info le pacte mondial sur les réfugiés est un autre cheval de Troie de la mondialisation. Le tumulte du pacte sur les migrations a permis d’occulter le processus d’adoption du texte sur les réfugiés dans un contexte de quasi-silence.

    Il semble important que le public sache à quel point l’année 2018 aura marqué un tournant désastreux pour la lutte des nations occidentales contre les invasions migratoires si les signatures de gouvernants complices ne sont pas annulées dans un avenir proche.

    André Posokhow

    Texte repris du site Polémia

    https://fr.novopress.info/213388/pacte-pour-les-refugies-le-petit-frere-du-pacte-de-marrakech/#more-213388

  • Le grand bide des foulards rouges

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    Marx a encore frappé : le 30 mai 1968, un million de Français défilaient contre la chienlit qui, depuis un mois, sévissait en France à l’instigation de l’extrême gauche et de la gauche. Quelques semaines plus tard, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, les élections législatives y conduisaient une large majorité gaulliste bien à droite. Le rapport de force de la rue et de la majorité silencieuse était clairement établi avec les factieux qui avaient menacé nos institutions et affaibli le pays sur la scène internationale. Le peuple réel avait parlé. Le général de Gaulle perdrait, certes, son référendum un an plus tard, mais la droite se maintiendrait au pouvoir jusqu’en 1981.

    Certains ont donc voulu répéter l’Histoire et mobiliser contre la chienlit des gilets jaunes la majorité silencieuse des partisans de l’ordre macronien. La tragédie de 1968 est devenue la comédie de 2019 : en comptant large, quelques milliers de « foulards rouges » se sont rassemblés place de la Nation, témoignant ainsi de l’absence de socle sociologique du macronisme. Devant l’échec de ce mouvement lancé par un militant « en marche » toulousain, les caciques du régime et du parti s’étaient faits discrets tandis que la « marche » se voulait de plus en plus une protestation contre la violence et le désordre plutôt qu’un soutien au Président. Elle s’intitulait pompeusement « Marche républicaine des libertés » et prétendait donc élargir par son nombre celui des supporters du Président. Elle n’a réussi qu’à montrer le petit nombre et la faible motivation de ceux qui le soutiennent.

    Cette manifestation des rouges contre les jaunes reprend inconsciemment l’opposition des couleurs qui avait divisé la Thaïlande en 2008. On ne peut pas dire que cela témoigne des avancées de notre vieille démocratie, mais on doit au contraire y voir le signe de sa chute.

    L’affrontement des jaunes et des rouges révèle la profondeur de l’échec. Tous ceux qui sont exclus de la cordée, des chômeurs aux retraités, des Français « périphériques » aux déclassés des classes moyennes, se sentent plus ou moins solidaires des manifestations des gilets jaunes, tout en critiquant les débordements qui y surviennent. 85 % des Français estiment que le Président n’est pas proche de leurs préoccupations et 80 % qu’il ne leur parle pas comme ils l’attendent. Ce constat de rupture entre la majorité du peuple et le chef de l’État est le nœud du problème. Après le show présidentiel organisé par le biais du grand débat national, il est clair que le brio macronien ne remplace pas une légitimité faible lors de l’élection et qui a fondu lorsque est apparue la personnalité narcissique de l’élu. Comment aimer un chef d’État qui n’aime pas son peuple et qui ne manque aucune occasion de le rappeler à l’étranger ? M. Macron appartient à cette caste de l’oligarchie française qui pousse le snobisme jusqu’à être fatiguée de la France et des Français. Il vient encore de dire qu’il trouvait dans l’allemand un charme romantique que le français ne lui apportait plus.

    Depuis des semaines, le pouvoir joue un jeu dangereux où l’irresponsabilité et le cynisme se mêlent. Ce qui s’est produit samedi, place de la Bastille, le révèle amplement. Alors que la police a multiplié les arrestations préventives de gilets jaunes lors des dernières manifestations, on a laissé pénétrer dans l’espace d’une manifestation déclarée et autorisée des Black Blocs qui avaient annoncé leur venue. Leur arrivée a servi de prétexte à une charge de police au cours de laquelle un leader des gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, a été grièvement blessé. Il filmait la manifestation. Autour de lui, il n’y avait pas d’attroupement. Il n’y avait donc aucune raison d’user de grenades de désencerclement puisque personne n’était encerclé.

    Un gouvernement qui condamne une violence qu’il laisse se développer quand il ne la provoque pas, qui engage un « grand débat » pour éviter de donner la parole au peuple à travers des élections ou un référendum, qui n’a guère de légitimité faute d’assise populaire finit ainsi par perdre aussi toute légitimité morale.

    Christian Vanneste

    http://www.bvoltaire.fr/le-grand-bide-des-foulards-rouges/