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  • Émeutes à Grenoble : scènes de la vie ordinaire…

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    Après la mort, à Grenoble, de deux jeunes à scooter qui voulaient éviter un contrôle de police, la cité iséroise est, depuis 48 heures, en proie à de véritables scènes de violences urbaines. Plusieurs dizaines de véhicules ont déjà été incendiés, ainsi que divers bâtiments administratifs ou culturels, pendant que les forces de l’ordre et les sapeurs-pompiers sont l’objet d’agressions et de guets-apens.

    Le scénario est, hélas, bien connu. Deux individus sans casque, montés sur un deux-roues « déplaqué », tentent de s’enfuir alors qu’ils vont faire l’objet d’un contrôle de la part des policiers. Roulant à vite allure, « brûlant » plusieurs feux rouges, empruntant les trottoirs, ils finissent par entrer en collision avec un autobus, ce qui provoque leur mort instantanée. Dans les minutes qui suivent, le quartier dont ils sont originaires – en l’occurrence, celui du Mistral – entre en ébullition et des dizaines de jeunes prennent à partie les forces de l’ordre venues sur place afin d’assurer la sécurité.

    Le prétexte avancé par les émeutiers, selon lequel les deux jeunes auraient été victimes « d’une bavure policière », est également un grand classique. Et les mêmes faits se reproduisent, chaque fois que les forces de l’ordre tentent d’intervenir et de contrôler des individus pour qui tenter de se soustraire à un contrôle est devenu une banalité.

    Grenoble, il y a quelques mois à peine, était comparée par certains syndicats de police à la ville de Chicago. Et il est vrai que les chiffres de la délinquance dévoilés alors par le procureur de la République, Jean-Yves Coquillat, ne laissaient guère de doutes à ce sujet. C’est ainsi que sur les huit premiers mois de 2018, les atteintes aux personnes avaient augmenté de 18,5 %, avec près de 3.200 faits constatés. Quant aux violences non crapuleuses, c’est-à-dire celles ne visant pas à l’appropriation d’un bien, elles avaient, dans le même temps, progressé de 22 %. Mais le plus inquiétant résidait dans l’étude comparative effectuée sur des villes de même importance. Et l’on apprenait ainsi que sur le panel des huit villes retenues, les atteintes volontaires à l’intégrité physique étaient, à Grenoble, de 63 % supérieures (selon le syndicat de police Alliance).

    Mais il est vrai que, depuis quelques années, les chiffres sur l’évolution de la délinquance dans notre pays se font rares. Incapables de juguler la progression du phénomène, en particulier dans de nombreux quartiers de nos grandes agglomérations, les pouvoirs publics ont délibérément fait le choix de ne plus communiquer sur le sujet. C’est ainsi que volontairement, au nom d’une paix sociale de façade, on laisse des pans entiers de notre population aux mains des trafiquants et des criminels.

    La cité Mistral, à Grenoble, fait partie intégrante de ces quartiers tenus par les dealers. Cette réalité faisait même dire, il y a peu, à Jean-Yves Coquillat que « jamais il n’avait vu une ville de cette taille (Grenoble) aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue ».

    Ce nouvel incident remet donc au cœur de la question sécuritaire, dans notre pays, la problématique de la « reconquête » de ces quartiers perdus de la République. Pour cela, soyons certains que la « nouvelle police de sécurité du quotidien » de Macron n’y changera rien. En effet, ce ne sont pas quelques policiers ou gendarmes supplémentaires qui changeront la donne. De même, ce ne sont pas les quelques millions d’euros jetés dans le puits sans fond de la politique de rénovation urbaine qui modifieront la trajectoire délétère que suivent ces quartiers depuis de trop nombreuses années.

    Olivier Damien

    http://www.bvoltaire.fr/emeutes-a-grenoble-scenes-de-la-vie-ordinaire/

  • Polémique sur la comparaison entre retraité et migrant faite par Marine Le Pen

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     FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    L’équipe dite de décodeurs du journal Le Monde, habitué à distiller son venin mondialiste et immigrationniste, ne décolère pas contre le Rassemblement national. En substance, il est fait reproche au parti de Marine Le Pen de présenter le statut des demandeurs d’asile comme plus avantageux financièrement que celui des retraités, en ce qui concerne les plus modestes de ces derniers.

    Notons que Le Monde qui a la prétention bien connue de faire la leçon à ses contradicteurs ne cite aucune de ses sources et ne donne aucune preuve de ce qu’il avance.

    A l’inverse, face aux accusations de « fake news », le RN a produit une analyse chiffrée. D’un côté, un retraité modeste touche au moins le minimum vieillesse de 868 €, pour lequel il a généralement en partie cotisé durant sa carrière. Il peut aussi bénéficier de la CMU complémentaire, chiffrée à 33 € par mois. De l’autre côté, un demandeur d’asile, qui n’a évidemment jamais cotisé en France, perçoit des aides dont la valeur monétaire dépasse cette somme : 204 € d’allocation demandeur d’asile, un hébergement gratuit pour lui et sa famille que le RN chiffre à 600 €, la sécurité sociale gratuite que le RN chiffre à près de 300 euros par mois.

    Au total, le retraité modeste bénéficie légitimement de prestations de 900 € par mois, alors que le demandeur d’asile peut compter selon ce calcul sur près de 1 100 € par mois.

    Ces chiffres ne suffisent pas pour Le Monde, qui conteste la méthodologie. On est prié de croire le serviteur de Mammon sur sa malfaisante parole.

    https://fr.novopress.info/

  • Un nouveau livre de Gabriele Adinolfi : "Matteo Salvini ou l'itinéraire d'un parcours politique météorique"

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    Systématiquement présenté de ce côté-ci des Alpes comme un batteur d’estrade gesticulant et non moins rituellement marqué au fer rouge de l’étiquette « extrême droite », Matteo Salvini appartient à cette espèce d’hommes politiques que nos médias mainstream  aiment détester.

    Ils ne s’en privent pas, mais cette caricature paresseuse n’apporte aucune clé susceptible de nous aider à comprendre qui est vraiment Matteo Salvini, quelles sont les convictions qui l’animent ni quels sont les objectifs qu’il s’est fixés et, moins encore, comment il a pu effectuer en si peu d’années un parcours politique aussi météorique.

    C’est précisément à ces questions que répond l’essai bienvenu de Gabriele Adinolfi, dont l’analyse dénuée de toute complaisance permet aussi de mieux comprendre les ambiguïtés, et donc les limites, de l’alliance improbable de la Ligue avec le mouvement Cinque Stelle.

    Acheter ce livre cliquez là

    Gabriele Adinolfi est aussi l'auteur de deux autres livres publiés par Les Bouquins de Synthèse nationale :

    Années de plomb et semelles de vent, 2014, cliquez ici

    L'Europe, 2015, actuellement épuisé.

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  • Le chaos maçonnique : une arme pour gouverner

    Le chaos maçonnique : une arme pour gouverner

    Serge Abad-Gallardo a passé plus de vingt ans au sein des loges du Droit humain, Ordre maçonnique mixte et international, où il a occupé diverses fonctions d’officier, notamment celle de Vénérable maître et fait partie des Hauts Grades. Revenu à la foi chrétienne en 2012, il renonce définitivement à la fréquentation des loges à ses risques et périls. Il témoigne alors de sa foi et révèle au grand jour les véritables pratiques d’une organisation qui cultive méthodiquement le secret. Pour comprendre ce que la franc-maçonnerie recouvre exactement, il expose à partir de documents authentiques les pratiques ésotériques, alchimiques et magiques mais aussi politiques dont il a été témoin, et complète ses explications à la lumière de la Bible et des enseignements de l’Église.

    Ordo ab chao : “mettre en oeuvre l’Ordre maçonnique sur terre après avoir créé le chaos“. Le secret de la Fran-maçonnerie est également lié à la pratique habituelle du mensonge et de la duplicité ! En réalité, le Secret ultime de la franc-maçonnerie, et dont sont victimes la plupart des franc-maçons eux-mêmes, est la tromperie concernant sa nature exacte et ses véritables objectifs. Je me souviens avoir eu de nombreuses conversations avec des membres des Hauts Grades, lorsque j’en faisais partie (et même bien avant, sans même que j’aie connu leur véritable niveau !), d’où il ressortait chez la plupart d’entre eux une franche animosité, ou au mieux une volonté de combat, à l’égard de l’Eglise et en particulier des papes. Notamment Benoît XVI, qui fut littéralement haï en tant que Souverain Pontife. Pour la plupart de ceux avec qui j’ai devisé, les papes et les clercs de l’Eglise, étaient les mauvais compagnons évoqués dans le mythe d’Hiram et qui assassinèrent le Maître Hiram. Et dont il fallait aujourd’hui se venger. Tous ce que j’ai entendu en loge, où même lors des agapes, tout ce qui je viens d’exposer et dont je témoigne, est explicitement confirmé par les rituels des plus Hauts Grades, notamment ceux du 30e au 32e degré cités précédemment.

    https://www.lesalonbeige.fr/le-chaos-maconnique-une-arme-pour-gouverner/

  • #PANODRAMA : TOMMY ROBINSON DÉVOILE LES "FAKE NEWS" DE BBC

  • Politique & Eco n°205 – Quand la société n’est pas un marché avec Alain de Benoist

    Alain de Benoist, philosophe, auteur du livre « Contre le libéralisme » paru aux éditions du Rocher Interrogé par Olivier Pichon et Pierre Bergerault

    1. Le libéralisme : une erreur anthropologique ?

    – Définition du libéralisme
    – Une même racine, une même école, le primat de l’individu
    – La religion des droits de l’homme et du progrès
    – La société première dans l’histoire, non l’individu
    – Comment retrouver les anciennes solidarités ou en inventer de nouvelles ?
    – Un couple maudit : l’Etat providence et la souveraineté absolue de l’individu
    – Mais c’est l’Etat moderne qui invente les marchés pour des raisons fiscales
    – La folie anthropologique du contrat social
    – Le politique l’emporte sur l’économique et non l’inverse
    – Les droits subjectifs en question
    – Le citoyen peut-il se sacrifier pour la patrie ?
    – Le juste ou le bien ?

    2. L’efficacité du marché de l’ordre des moyens non des fins

    – Le paradigme de l’homo oeconomicus
    – Equilibre, ordre spontané, concurrence pure et parfaite, demande solvable
    – De plus en plus de demande non solvable
    – Pierre Manent et le refus du libéralisme d’examiner les fins sous l’angle du bien. Problème de l’intérêt général
    – Pourquoi les sociétés libérales ont-elles du mal à légiférer sur la bioéthique ?
    – Evocation de Péguy et Bernanos, ce qui est né par l’argent périra par l’argent !
    – Société de marché ou société du marché.
    – L’emballement capitaliste de l’argent. Illimitation du capitalisme, hybris, démesure…
    – Suis-je ce que j’ai ou ai-je ce que je suis ?
    – Le néocapitalisme financier, dévalorisation de la valeur et absence de soubassement réel à la monnaie, le QE et la financiarisation de l’économie
    – Une banque de la transition écologique ?

    3. Libéralisme et démocratie

    – Crise de la représentation
    – La démocratie parlementaire représentative dite libérale, deux réalités disjointes désormais
    – Quand le peuple n’est souverain que le jour des élections
    – Lisbonne, Brexit les exemples se multiplient
    – Un homme une voix différent de un citoyen une voix
    – Le Conseil Constitutionnel et la Cour Européenne des DDH contre les peuples
    – Les démocraties illibérales à l’est de l’Europe
    – Le libéralisme est impolitique par nature (C. Schmidt)
    – Macron : droite et gauche dépassées par le libéralisme
    – Ecrasement des partis de gouvernement
    – Un monde s’efface, les Gilets Jaunes comme manifestation de l’épuisement de la démocratie libérale
    – Un point de rupture significatif, progressistes contre populistes.
    – Effacement des modes de légitimation du libéralisme (consommation, emploi etc.)
    – La davocratie (Michel Geoffroy) la super classe mondiale contre les peuples
    – Retour du localisme, des nouvelles sociabilités illustrées par les GJ sur les ronds points
    – Conservateurs et libéraux désormais en voie de séparation
    – Les Gilets Jaunes une répétition générale

    Conclusion : recréer du commun, ces liens qui libèrent, et pas seulement le bien commun, le commun est déjà un bien !

    https://www.tvlibertes.com/politique-eco-n205-quand-la-societe-nest-pas-un-marche-avec-alain-de-benoist

  • 60.000 femmes excisées en France. Ah oui ? Et qui ça, donc ?

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    C’est un fait entendu : il n’y a pas, en France, de problème d’immigration. Tout cela relève du fantasme, pour ne pas dire du racisme le plus crasse. C’est tellement vrai qu’on nous l’assure : l’immigration n’est pas une question. Nos têtes pensantes n’ont pas jugé utile d’en faire un sujet dans le grand débat débat du Président.

    Bref, circulez, y a rien à voir.

    Nonobstant, on apprend de la bouche de notre sémillante secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes que la lutte contre l’excision devient une grande cause nationale. Elle fera l’objet d’un « plan excision » présenté au début de l’été prochain et fera également partie « des priorités de la présidence française du G7 ».

    Je vous le dis en confidence : je suis solognote, issue de la France profonde et des étangs brumeux, et je n’ai pas été excisée. Ma maman berrichonne non plus. Ma tante lorraine pas davantage. Ma petite fille, dont le papa est breton, non plus. Certes, je ne sais pas tout, mais pour autant que je le sache, l’excision n’est pas une coutume « de chez nous ». Raboliot posait des collets mais ne découpait pas l’entrejambe des petites filles.

    Qui sont, alors, ces 60.000 femmes qui, au dire du ministre, subissent dans notre beau pays la plus douloureuse des mutilations sexuelles ? Chuuuuttttt… c’est un secret.

    Ce qui n’est pas secret, en revanche, ce sont les mesures pour lutter contre. On apprend ainsi que la subvention de l’association Excision, parlons-en ! a été multipliée par quatre et qu’une grande campagne de communication est lancée sur les réseaux sociaux.

    Mais de qui parle-t-on, au juste ? Qui est concerné ? Qui se livre à ces actes barbares ?

    Réponse de Marlène Schiappa : il y a « trop de petites filles qui partent sereinement en vacances dans leur famille » sans savoir qu’elles seront excisées. « Les gens qui excisent les petites filles n’auront aucun répit, ni en France ni dans le monde », assure-t-elle.

    Le site de l’association Excision, parlons-en ! rapporte : « L’excision serait pratiquée dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient et, dans une moindre mesure, dans certaines communautés en Asie (Malaisie, Indonésie, Irak, Inde, Pakistan), en Amérique du Sud (Colombie, Pérou) ainsi que parmi les communautés de la diaspora dans les pays où elle n’est pas traditionnellement pratiquée (Europe, États-Unis, Canada et Australie). » De fait, Marlène Schiappa oublie de dire que cela se pratique aussi chez nous.

    Et qu’en disent « les communautés de la diaspora » ? Du mal. Beaucoup de mal. Ainsi, l’association Excision, parlons-en ! et sa campagne d’affichage en Seine-Saint-Denis sont violemment dénoncées sur Facebook parce que menées « par des Blanches ». Extrait : « Tout ce qui a été soutenu/subventionné au titre de la lutte contre l’excision et de la lutte contre les mariages forcés est du même ordre : paternalisme, maternalisme, représentations coloniales, captation de subventions de la part de non-concernées, confiscation de la parole et du vécu des concernées, stigmatisation des communautés noires, arabes, musulmanes, et surtout tentatives de casser les familles a priori, de monter les enfants contre les parents a priori, du seul fait qu’il s’agit de familles noires, arabes et/ou musulmanes. »

    Comment disent-ils, déjà : il n’y a pas de problèmes avec l’immigration ?

    Marie Delarue

    http://www.bvoltaire.fr/60-000-femmes-excisees-en-france-ah-oui-et-qui-ca-donc/

  • Battre la campagne

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    Le Grand Débat réussit à allier la transparence éclatante des interventions du chef de l’État et l’opacité des conditions de son utilisation.

    « Bonjour les enfants ! » dit joyeusement Édouard Philippe à Saint-Hernin en serrant la main de petites filles (et non pas d’adultes, qu’Emmanuel Macron aime à admonester paternellement¹). Puis un retraité en Gilet jaune lui demande : « C’est pour quand le changement, M. Philippe ? » Le reste du dialogue est un bonheur.

    – Ah ben écoutez, on est en plein dans le Grand Débat.

    – Non, je crois pas, hein…

    – Vous êtes venu – non, vous étiez pas là ce matin. On a fait un bon débat, intéressant, on a échangé des arguments…

    – Parce que vraiment on est en bas, on a pris des coups, là… Regardez, j’ai 73 ans. 

    – Raison de plus pour débattre, Monsieur.

    – 73 ans et 700 euros de retraite. 

    – On va faire six mille débats et ce sera extraordinaire !

    – Et moi j’ai fait huit heures par jour, 700 euros de retraite… Et vous, combien ?

    – Oui… 

    Pourquoi débattre, en effet ? Les Français ont perdu toute confiance dans la parole des politiques, comme le démontrent à l’envi les enquêtes du Cevipof, et ne font pas confiance au Grand Débat National pour changer quoi que ce soit. Ils savent que pour Macron et ses premiers de cordée ils ne sont que des Gaulois réfractaires et grincheux, des masses apathiques dont on doit fabriquer le consentement², quitte à les rééduquer. Le Grand Débat National est d’abord et avant tout, et au final, un outil de communication pour mettre en scène ce consentement.

    Un débat orienté

    Or donc Emmanuel Macron, son gouvernement et leurs suites arpentent le territoire en longues caravanes de véhicules sombres, tombent la veste et expliquent, à Gargilesse-Dampierre (« en plein centre de la France », comme le note avec ravissement Ouest-France, étonné qu’on s’aventure si profond), à Grand Bourgtheroulde ou à Etang-sur-Aurroux, qu’il faut comprendre, et donc accepter. Les gendarmes verrouillant chaque village ainsi investi, pas un manifestant ne vient troubler les exposés lumineux du Président et ses maximes toutes simples : « Je pense que tout le monde doit revenir à la raison et le moment est venu de revenir à une saine raison ».

    Débattre consiste donc à asséner aux spectateurs des shows interminables où chaque problème est déclaré identifié, chaque solution, en construction et chaque tentative de proposer autre chose, une insanité. Ce n’est pas un débat, c’est une campagne à échelle du territoire pour forcer l’adhésion aux décisions déjà programmées. Pourquoi parler de « transition écologique » alors que la France, avec ses espaces naturels qui sont de naturels puits à carbone, son industrie nucléaire et sa fiscalité écologique déjà contraignante, fait partie des premiers de la classe en la matière ? Pour justifier que l’agriculture française soit modernisée, comme le prouve la limpide question 15 de la fiche associée à ce thème :

    « Que faudrait-il faire pour protéger la biodiversité et le climat tout en maintenant des activités agricoles et industrielles compétitives par rapport à leurs concurrents étrangers, notamment européens ? (1 seule réponse possible) 

    1. Cofinancer un plan d’investissement pour changer les modes de production

    2. Modifier les accords commerciaux

    3. Taxer les produits importés qui dégradent l’environnement ».

    Une utilisation sélective

    Le Grand Débat est une routine médiatique dont le Président engrange les bénéfices sondagiers : son image s’améliore sans cesse et les Gilets jaunes font l’amère expérience d’avoir fourni à celui qu’ils accusent le meilleur tremplin pour sa reconquête de l’opinion. Il y a bien sûr une illusion quantitative soigneusement entretenue : les presque six mille réunions annoncées ne pourront réunir tous les Français (les effectifs des réunions varient entre 20 et 500 personnes) , qui ne sont pas même 350 000 à s’être inscrits sur la plateforme en ligne du Grand Débat ; cette plateforme a déjà recueilli plus de 220 000 propositions et presque 900 000 contributions : ce n’est rien, c’est énorme, et c’est déjà trop. Qui pourrait réellement prendre connaissance de cette masse, alors même que les réunions produisent elles-mêmes une débauche de propositions ? À Rouen, à la MJC Saint-Sever, le 24 janvier, à la réunion organisée par le Modem sous un faux-nez, « le compte rendu de la réunion cumulera ainsi 266 propositions, certaines contradictoires. » (Les Échos, 16 février).

    Ce qui ressort de plus clair, c’est que tout le monde a envie de parler et que personne n’était capable d’écouter véritablement : la France rurale, celles des périphéries oubliées, arrive en tête des réunions organisées, ce qui explique que Macron s’y catapulte régulièrement, la fiscalité est en tête des propositions (dans les discussions et sur la plateforme numérique), ce qui n’explique pas que les députés rivalisent encore de projets de taxes, et les cartes extrapolées à partir des contributions en ligne montrent bien qu’en dehors des métropoles, se déplacer autrement qu’en voiture est impossible. Un indice de la manière dont le Grand Débat va être utilisé est donné dans une statistique publiée par Le Figaro le 13 février : 73% des contributeurs répondent « oui » à la question « faut-il instaurer une contrepartie aux différentes allocations de solidarité ? »… proposition immédiatement testée par Édouard Philippe, le 15 février, lors d’une réunion avec des élus locaux et des dirigeants de PME à Plomordiern. Le Premier ministre avait expliqué que le Grand Débat devrait « déboucher sur des traductions concrètes dans la vie quotidienne de nos compatriotes ». Attendons de voir les données finales, mais Édouard Philippe, pour le moment, n’a rien fait des 89,9% qui pensent qu’il faut « revoir le fonctionnement et la formation des administrations ».

    Un processus dissolvant

    Comme si les réunions prévues ne suffisaient pas, les communicants rivalisent de bonnes idées : après le duo Schiappa-Hanouna, le gouvernement a accepté de participer le 19 février à un Grand Débat sur Twitch, site de diffusion en continu et de téléchargement à la demande de jeu vidéo et de sport électronique… C’est le Grand débathon, sur Accropolis, « la première chaîne de streaming citoyenne de France ! ». À 15 h 04, il réunissait 7493 spectateurs. Toucher les jeunes était un impératif (surtout depuis qu’on sait que le spectateur de télévision a 53 ans en moyenne). Beaux Arts Magazine, « leader de la presse culturelle en France », et la Fondation du patrimoine ont lancé de leur côté « un grand débat sur la culture ». Le Grand Débat est devenue une marque média, comme une série à succès avec ses séries dérivés – ou ses parasites, comme le site des Gilets jaunes, le-vrai-debat.fr, au succès certain. Emmanuel Macron, de son côté, et dans le cadre du Grand Débat, rencontre les chefs des groupes et de partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. Le Grand Débat se dissout dans la profusion des paroles : d’étape en étape, on sera forcé de perdre les différences pour construire une fausse unanimité.

    À peine les réunions terminées et la plateforme fermée, le 15 mars, dix-huit conférences régionales citoyennes (15-16 et 22-23 mars) auront lieu, avant la conférence « dédiée et ouverte aux jeunes de 16 à 25 ans » (début avril). Le dépouillement des contributions aura commencé, avec le délicat exercice de rédaction des synthèses. En gros, c’est très simple : tout le monde pourra produire la sienne. Comme le rappelle le journal Marianne, « la CNDP préconisait d’avoir recours “à un ou plusieurs laboratoires de recherche pour effectuer une analyse lexicométrique de toutes les données ainsi que des notes de synthèse” ». Ce seront les sociétés Opinion Way (institut de sondage) et Cognito (analyse sémantique), entre autres, qui s’en chargeront. La seconde avait déjà eu pour mission de « numériser et de décrypter 5% des cahiers de doléances mis à disposition dans 5 000 mairies par l’association des maires ruraux de France (ARMF) au mois de décembre » : on voit que la tendance est plus prisée que l’exhaustivité, et on comprend mieux qu’en ligne le site du Grand Débat oriente très précisément les réponses possibles, pour que le traitement statistique (un algorithme repérant des mots clés… choisis par qui ?) prenne le pas sur l’analyse des contributions ouvertes, même si les cinq garants du Grand Débat jurent le contraire… sans être capables de former en la matière autre chose que des vœux pieux. Là comme ailleurs, Macron garde la main et continuera son exercice funambulesque du en-même-temps.   

    1. « La vraie réforme, elle va avec la contrainte, les enfants ! C’est pas open bar ». E. Macron, Bourg-de-Péage, 24 janvier.

    2. « Le discours néolibéral n’admet qu’un cap unique […]. Il faut nous adapter, sinon nous allons disparaître, sinon la France sera balayée. Ça n’est même pas discutable : nous sommes soumis à une injonction morale qui renoue avec une forme de transcendance. » Barbara Stigler dans Le Figaro du 5 février 2019, à propos de son livre « Il faut s’adapter » – Sur un nouvel impératif politique.

    Philippe Mesnard

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/03/05/battre-la-campagne-6133674.html

  • Gilets jaunes : l'ONU réclame une enquête sur les violences policières

    Flashball.pngMichèle Bachelet, haute-commissaire aux Droits de l'homme, estime que les Gilets jaunes sont souvent accueillis par « un usage excessif de la force ».
    La haute-commissaire aux Droits de l'homme de l'ONU a réclamé mercredi à la France une « enquête approfondie » sur les violences policières qui se seraient produites pendant les manifestations des Gilets jaunes depuis la mi-novembre.
    Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Michèle Bachelet a déclaré que les Gilets jaunes manifestent contre « ce qu'ils considèrent comme (leur) exclusion des droits économiques et de (leur) participation aux affaires publiques ». « Nous encourageons le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force », a-t-elle ajouté.
    Les manifestants « réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes. Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même, selon certaines informations, des exécutions extrajudiciaires », a-t-elle déploré.
    [...]
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