Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 31

  • France Inter, le bouffon et les migrants

    guillaume_meurice_cropped-845x475.jpg

    On nous le dit, on nous le répète : les jobs de demain n’existent pas encore, on les entrevoit seulement. Quant à ceux du jour présent, ils se ringardisent à la vitesse grand V, mangés par la robotisation et la technologie. C’est simple : les algorithmes nous retirent le pain de la bouche.

    Faut-il pleurer de cela ? On n’a que ce que l’on mérite et voilà longtemps déjà que nous ne sommes plus que des machines à reproduire du même. Tenez, prenez le métier d’amuseur public sur les radios du matin, par exemple. Ils sont pléthore, ces humoristes qui dézinguent à l’heure du café, « chroniqueurs » sans autre vrai talent que de piocher des bouts de phrase dans la bouche des politiques pour les détricoter et les remettre dans un sens, toujours le même : celui du conformisme.

    Ainsi le dénommé Guillaume Meurice qui officie sur France Inter, ce temple de la bien-pensance où des curés payés par nos impôts officient pour servir la bonne parole. On apprend ainsi, dans Le HuffPost de ce jour, que ledit Meurice, « aussi engagé que touche-à-tout », ouvre une boutique en ligne pour aider SOS Méditerranée.

    « Tu te cherches un swag de rentrée à mi-chemin entre Christophe Barbier et Iggy Pop ? J’ai pensé à toi ! », nous dit-il dans son tweet d’ouverture. Et de proposer de délicieux gadgets : badges « Sortons nous les droits du cul »« Sex, drugs and trottinettes », pin’s « Les jeunes avec Raffarin ». On notera, au passage, que si les articles « seront forcément made in France et écolo-responsables », on préfère toutefois, pour parfaire son « swag », vendre des « tote-bag » plutôt que des fourre-tout. Bref, c’est plus chic de se sortir « les droits du cul » en globish qu’en français vernaculaire.

    Ces objets de piété migratoire sont vendus entre 2 et 8 euros qui iront alimenter les comptes de SOS Méditerranée, ONG associée à Médecins sans frontières. C’est « aujourd’hui l’une des dernières à assurer une mission de sauvetage en Méditerranée, en raison notamment de la pression des autorités de certains pays qui considèrent ces organisations comme complices des passeurs », nous rappelle Le HuffPost. Ainsi, « grâce à son navire l’Ocean Viking, SOS Méditerranée a par exemple pu secourir 356 personnes au mois d’août 2019, en l’espace de 23 jours » et « c’est donc pour financer ce genre d’opérations que Guillaume Meurice a lancé sa boutique en ligne ».

    On lâche tout et on applaudit. C’est beau, c’est grand. Surtout, ça ne mérite aucune discussion ni même interrogation, vu qu’il s’agit d’une <em« action="" citoyenne="" »<="" em="">. Comment pourrait-on, en effet, oser porter un regard critique sur tant de générosité désintéressée ? On ne questionne pas le Bien, ce serait indigne.</em«>

    Sauf que… Sauf qu’on les sauve, et après ? On leur remet un tote-bag avec un pin’s « Sors-toi les droits du cul » ? Et d’ailleurs, de quoi les sauve-t-on, au juste, et pour leur offrir quoi ?

    Un autre papier du jour, dans Le Point celui-là, se penche sur le sort de certains de ces migrants sauvés des flots : les mineurs, ou réputés tels, « non accompagnés ». « Ils étaient pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, hébergés et en voie d’intégration », peut-on lire. « Mais en changeant de département, une formalité en théorie, un nombre croissant de mineurs isolés étrangers ont été réexaminés et déclarés majeurs. Le début d’une fulgurante descente aux enfers » qui les conduit dans les camps de la misère.

    La faute à « l’application progressive depuis fin janvier du décret ouvrant l’utilisation du fichier biométrique ». Soit la possibilité de « comparer les empreintes avec celles du fichier Visabio des visas et des ressortissants étrangers ». Chose que Paris se refuse à faire « pour des questions morale », suivant en cela les associations et « défenseurs des droits fondamentaux », qui reprochent à nos institutions de vouloir évincer ces MNA « d’une prise en charge évaluée à 2 milliards d’euros par an ». Et ça, ce n’est pas bien du tout !

  • RICHARD FERRAND DOIT DEMISSIONNER ! par Marc Rousset

    3919228288.2.jpgNous disons à Richard Ferrand qu’il a définitivement perdu toute autorité morale pour présider l’Assemblée nationale…

    Ce « nous » n’est pas de majesté, qu’on se rassure ! Il n’est que de circonstance. Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’État, vient donc d’être mis en examen pour prise illégale d’intérêts dans la fameuse affaire des Mutuelles de Bretagne. Selon la formule consacrée, bien évidemment, Richard Ferrand est présumé innocent. Cela va sans dire, mais on va le dire quand même.

    Immédiatement, à l’annonce de cette mise en examen, la Macronie a fait meute. Gilles Le Gendre, gardien du troupeau de La République en marche à l’Assemblée, l’a dit, avec le ton docte de ceux qui ont – pardon, qui sont – la vérité : « Je ne vois pas en quoi le maintien de Richard Ferrand à ses fonctions puisse en rien abîmer l’institution et empêcher son fonctionnement normal. » Et c’est vrai que, sur le plan strict du droit, rien n’impose à un élu mis en examen de démissionner. D’ailleurs, Gilles Le Gendre évoque une « tradition politique » qui « a perverti le sens de cet élément de procédure : la mise en examen, c’est d’abord une disposition pour protéger les droits de la défense dans une procédure judiciaire ». Mettons.

    Il y a un mois, on nous expliquait que si le ministre d’État François de Rugy démissionnait, alors qu’il n’était même pas mis en examen, rappelons-le, c’était pour mieux préparer sa défense dans le « Homardgate » et ne pas nuire à l’action du gouvernement. Mettons, encore.

    En 2017, François Bayrou, éphémère garde des Sceaux, mis en cause dans une affaire d’emplois fictifs, mais non mis en examen, lui aussi démissionnait pour ne « pas exposer le gouvernement et le président de la République ». Il avait notamment expliqué cette décision par sa volonté de « préserver » la loi de moralisation de la vie publique, son enfant à lui qu’il avait apporté dans la corbeille de mariage avec Emmanuel Macron. On sait ce qu’il advint de cette loi de moralisation. Moralisation, ça faisait ringard, morale à papa – mouche ton nez, dis bonjour à la dame -, alors on transforma cela en loi (en fait, deux lois : une ordinaire, une organique) « pour la confiance dans la vie politique ». Toute une usine à gaz pour, finalement et faire court, interdire à un député d’embaucher sa femme – sa maîtresse, c’est encore possible. Mais mettons, encore et toujours…

    Rien n’oblige légalement Richard Ferrand à démissionner. « La justice suit son cours, la vie politique continue dans le cadre qui est le sien », affirme Gille Le Gendre. Il va d’ailleurs être intéressant de voir ce que la Justice, qui est indépendante, comme chacun sait, va faire dans les prochaines semaines. Le procureur de la République va-t-il demander la levée de l’immunité parlementaire du député Ferrand ? Et, dans ce cas, quelle sera la décision du bureau de l’Assemblée nationale ? Ce bureau qui avait décidé, rappelons-le, en novembre 2018, de lever l’immunité parlementaire de Marine Le Pen, accusée d’avoir diffusé, sur Twitter, des photos de victimes de Daech. Le bureau avait alors justifié sa décision en déclarant qu’il ne se prononçait « ni sur la qualification pénale, ni sur la réalité des faits invoqués » mais qu’il ne devait apprécier que « le caractère sérieux, loyal et sincère » de la demande de la Justice, ce qu’il avait estimé être le cas. Il avait donc conclu froidement qu’il autorisait « le juge à délivrer un mandat d’amener à l’encontre de Mme Le Pen ». S’il arrivait la même chose à M. Ferrand, ce serait donc probablement une première d’avoir au perchoir un mis en examen et dont l’immunité parlementaire a été levée.

    Concluons sur une citation désormais historique : « Nous disons à François Fillon qu’il a définitivement perdu toute autorité morale pour diriger l’État et parler au nom de la France. » Un tweet daté du 14 avril 2017 et signé Richard Ferrand.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/09/14/richard-ferrand-doit-demissionner-par-marc-rousset-6175765.html

  • Dans le numéro de septembre de Politique magazine (I/II) : Du multitilatéralisme au monocentrisme, par Hilaire de Crémiers

    Pour s'informer, pour s'abonner :

    http://www.politiquemagazine.fr/

    Le numéro de septembre de Politique magazine est paru. Aujourd'hui et lundi, nous vous invitons - à la demande de son rédacteur en chef, Philippe Mesnard - à en découvrir deux articles d'importance : le premier, aujourd'hui, est celui d'Hilaire de Crémiers, intitulé "Du multilatéralisme au monocentrisme"

    Nous donnerons, demain, l'éditorial de Philippe Mesnard : "Deviser le monde"...

    Voici l'article d'Hilaire de Crémiers : 

    "En dehors de quelques grincheux de gauche et de droite, le sommet de Biarritz n'a peovoqué que des louanges. Oui, mais pourquoi ?...

    https://www.politiquemagazine.fr/image-en-une/du-multilateralisme-au-monocentrisme/

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/09/10/dans-le-numero-de-septembre-de-politique-magazine-i-ii-du-mu-6175158.html

  • Découverte du Grand Adria, un continent perdu enfoui sous l’Europe depuis 100 millions d’années

    Après une décennie de travail, des scientifiques viennent de reconstituer l’histoire mouvementée du Grand Adria, un continent disparu depuis 100 millions d’années. Collisions titanesques, enfoncements profonds, failles béantes : difficile au quotidien d’imaginer que sous nos pieds gisent, sur des kilomètres de profondeur, les vestiges d’une formidable valse tectonique, dansée pendant des millions d’années par des morceaux de croûte terrestre flottant sur un manteau instable.

    Savoir comment ce caillou-ci ou cette roche-là est arrivée à la surface, quelles furent ses précédentes vies, fait partie du job des géologues, grâce à qui l’on sait désormais que la Norvège fut un jour dans l’hémisphère sud et la France sous les tropiques. Une avancée assez considérable vient d’être franchie dans cette discipline avec la mise au jour, par une équipe internationale d’un continent entier, baptisé le Grand Adria. […]

    National Geographic

    https://www.fdesouche.com/1260463-decouverte-du-grand-adria-un-continent-perdu-enfoui-sous-leurope-depuis-100-millions-dannees

  • France : l’aide au départ volontaire pour les migrants est portée de 650 à 2.500€ jusqu’à fin 2019

    L’aide au départ volontaire pour les sans-papiers et les demandeurs d’asile déboutés en première instance va passer de 650 à 2.500 € jusqu’à la fin de l’année 2019. Cette prime exceptionnelle du ministère de l’Intérieur vise à réduire le nombre d’expulsions forcées, qui coûtent très cher et sont peu efficaces. La France prend aussi en charge le billet d’avion.

    Selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration(OFII), en 2018, 10.678 étrangers dont 2.709 mineurs ont bénéficié d’un retour volontaire, ce qui représente une augmentation de 50% par rapport à 2017. Côté expulsions, 15.677 éloignements forcés ont été effectués par la police l’an dernier. Le nombre de retours volontaires pourrait donc bientôt dépasser celui des départs forcés.

    Pour rappel, en juin dernier, deux députés du Modem et de LREM, Jean-Noël Barrot et Alexandre Holroyd, révélaient dans un rapport le coût très élevé des éloignements forcés, 14.000 € en moyenne, alors qu’un retour volontaire coûte de 2.500 à 4.000 euros, voyage compris.

    Le Dauphiné

    https://www.tvlibertes.com/actus/la-france-va-offrir-2500-euros-et-le-billet-davion-aux-migrants-qui-acceptent-de-rentrer-volontairement-dans-leurs-pays

  • Les idéologues de la Commission européenne

    Les idéologues de la Commission européenne

    D’Olivier Bault dans Présent sur la nouvelle Commission européenne :

    […] la vice-présidence pour « la protection du mode de vie européen », attribuée au Grec Margarítis Schinás. Cette appellation fait hurler la gauche, qui y voit une reprise du discours « populiste » du Hongrois Viktor Orbán, car ce commissaire sera chargé des questions de sécurité et d’immigration [un orwellisme ? NDMJ].

    Mais les vrais poids lourds de cette Commission, qui doit encore être approuvée par le Parlement européen, et dont la composition peut donc encore changer si celui-ci refuse certains commissaires, ce sont les deux vice-présidents chargés de la concurrence et du climat. La concurrence revient à nouveau à la Danoise Margrethe Vestager, dont le choix surprend puisqu’elle supervise déjà la direction de la concurrence dans la Commission Juncker où elle affiche un assez mauvais bilan, la Commission européenne ayant perdu un nombre record d’affaires de concurrence devant la Cour de justice de l’UE ces derniers temps. Le climat sera attribué au socialiste hollandais Frans Timmermans, qui est chargé dans la Commission Juncker des questions d’Etat de droit. Frans Timmermans, grand partisan d’une Europe fédérale et progressiste (il aurait souhaité imposer le « mariage gay » à tous les Etats membres) s’était spécialisé dans les attaques contre la Pologne et la Hongrie qu’il accusait de ne pas respecter l’Etat de droit. Il pourra continuer son combat contre les gouvernements conservateurs de Varsovie et Budapest sous l’angle du climat, cette fois. La Pologne, notamment, dépend encore beaucoup du charbon pour son énergie.

    Von der Leyen, Timmermans et Vestager semblent ainsi constituer un triumvirat dans lequel sont représentés les trois partis de la nouvelle grande coalition qui contrôle le Parlement européen : le PPE (le groupe auquel appartiennent les députés LR français), le S&D social-démocrate (auquel appartiennent nos socialistes) et les libéraux de Renew Europe (le groupe de LREM).

    Les questions d’Etat de droit seront partagées entre la libérale-progressiste tchèque Vera Jourová, qui hérite d’une nouvelle direction « valeurs et transparence », et le Belge Didier Reynders qui sera chargé de la justice. Ils sont tous deux partisans de lier les fonds européens au respect de l’Etat de droit, chose qui, si elle est finalement mise en œuvre, permettrait de contourner les traités (qui prévoient une procédure très stricte en cas de non-respect de l’Etat de droit par un pays membre, avec un vote à l’unanimité des autres pays au Conseil européen) en donnant un énorme pouvoir discrétionnaire à la Commission. Par ailleurs, alors que Jourová aura les « valeurs » et la « transparence », la Croate Dubravka Suica sera chargée de « la démocratie et la démographie ». « Valeurs » et « démocratie » : ces champs d’action ne se recoupent-ils pas ?

    L’Italie est récompensée pour son nouveau gouvernement, puisque le social-démocrate Paolo Gentiloni, ancien Premier ministre (en 2016-2018), hérite de l’économie et du budget aujourd’hui attribués au socialiste français Pierre Moscovici, l’homme qui avait refusé le projet de budget du premier gouvernement Conte et avait promis de combattre la Ligue de Salvini jusqu’à son dernier souffle. Comptons donc sur Gentiloni, dont le Parti démocrate (PD) est désormais partenaire du M5S dans le deuxième gouvernement Conte, pour accepter le prochain projet de budget italien. Il sera cependant surveillé par le Letton Valdis Dombrovskis, aujourd’hui commissaire « à la stabilité financière, aux services financiers et à l’union du marché des capitaux », qui obtient avec von der Leyen une vice-présidence « pour l’économie au service des personnes » et les « services financiers ».

    N’oublions pas la Maltaise Helena Dalli, ministre des Affaires européennes et de l’Égalité à Malte, qui serait chargée de l’égalité. Idéologue du gender, elle a présenté en avril 2015 une loi établissant des droits étendus pour les personnes transgenres et intersexuées. L’année suivante, Dalli pilotait un projet de loi qui interdisait les thérapies pour personnes ayant des penchants homosexuels. Début 2017, elle a présenté au Parlement un projet de loi visant à dénaturer le mariage. Elle a mis en place une direction des droits de l’homme et de l’égalité chargée de la politique gouvernementale en matière d’égalité des sexes et d’intégration de la dimension de genre, d’égalité LGBTIQ, d’intégration des migrants et de lutte contre le racisme. Elle a également mis en place un conseil consultatif LGBTIQ, un conseil consultatif des droits de la femme et un forum sur les affaires d’intégration.

    https://www.lesalonbeige.fr/les-ideologues-de-la-commission-europeenne/

  • Espagne : en raison d’une intense sécheresse, le «Stonehenge de Guadalperal» ressort de terre

    Le groupement de menhirs datant de moins de 3.000 ans avant Jésus-Christ était immergé dans un lac. Cet été, les très fortes températures ont fait ressurgir ce monument qu’une association de la région veut préserver en le déplaçant. Incroyable découverte à l’ouest de l’Espagne. Suite à une très longue période de sécheresse sur le territoire de la commune de Peraleda de la Mata (Estremadure), le dolmen de Guadalperal est ressorti de terre. Il s’agit d’un ensemble de 140 menhirs souvent baptisé le «Stonehenge espagnol», en référence au célèbre monument mégalithique situé à 150 kilomètres à l’ouest de Londres.

    […] «La pierre est toujours en bon état, mais le granit est plus poreux, il y a des fissures… Le plus important, c’est qu’il y avait un menhir sculpté avec un serpent, et il a l’air très érodé», a-t-il ajouté. Le monument est formé d’une chambre ovale de cinq mètres de diamètre et d’un hall d’accès de vingt et un mètres de long selon le média espagnol. Le fameux menhir sculpté se trouverait au bout de ce couloir.

    Le gouvernement régional d’Estremadure a déjà pris contact avec l’association pour agir. Découvert en 1925 par le prêtre allemand Hugo Obermaier qui a mené les fouilles jusqu’en 1927 et récupéré des éléments pour les exposer dans un musée du Munich, le dolmen de Guadalperal fait aujourd’hui l’objet de visite des habitants de la région.

    Le Figaro

    https://www.fdesouche.com/1259299-espagne-en-raison-dune-intense-secheresse-le-stonehenge-de-guadalperal-ressort-de-terre

  • Boris Johnson au bord du précipice. Et après ?

    36928363842_24d45f2f78_b-845x475.jpg

    Apparemment, Boris Johnson va mal : le 3 septembre, après sa décision, ratifiée par la reine, de suspendre le Parlement, il perd sa majorité (très ténue) avec la défection d’un député. Le lendemain, ses opposants, désormais majoritaires, font passer un texte interdisant une sortie sans accord. Le jour même, une motion de sa part appelant à des législatives anticipées est rejetée. Le 11, la cour d’appel d’Edimbourg juge que sa décision de suspension est « illégale », infirmant le jugement de première instance. Malgré cela, Boris Johnson s’accroche. Il affirme toujours qu’il sortira le 31 octobre, avec ou sans accord.

    A-t-il raison de s’obstiner, alors qu’il ne subit que des revers ? Quel intérêt au maximalisme ? Ne faudrait-il pas mettre « de l’eau dans son vin », chercher des « compromis » ? Car, apparemment, Boris Johnson est « seul contre tous », selon Le Figaro. Mais l’est-il vraiment ?

    On a la clef de sa stratégie dans une statistique, : 48 % des Britanniques sont prêts à une sortie sans accord.

    S’il veut gagner, à court ou à long terme, BoJo n’a donc qu’une chose à faire : afficher sa fermeté sans faille, jusqu’à ce que le blocage soit tel que l’on soit obligé d’aller aux urnes.

    Il doit attendre, car plus le temps passe, plus les contradictions de ses opposants deviendront manifestes : en effet, si les Britanniques se représentent à Bruxelles sans être prêts au pire, ils n’obtiendront aucune concession sur le point bloquant de la négociation : celui de la frontière avec l’Irlande. Or, la solution concoctée autrefois par Bruxelles et Theresa May est celle du « backstop », un dispositif qui enferme la Grande-Bretagne dans une zone de libre-échange avec l’Irlande, et qui invalide l’ensemble du processus d’indépendance. Cette non-solution, qui a fait tomber l’ancienne dirigeante, n’a aucune chance de repasser, et Bruxelles n’a aucune raison de lâcher quoi que ce soit de plus. En effet, sa terreur, si frontière il y a, est que le conflit entre l’Irlande et l’Irlande du Nord ne ressuscite. Elle est donc arc-boutée sur le « backstop », et sa position ne s’assouplira donc, peut-être, que si le pire semble possible. Pour avoir une chance, Boris Johnson doit se mettre lui-même au bord du précipice.

    Avec cette stratégie, il a ainsi l’espoir que, au pied du mur, Bruxelles sera finalement poussée à un compromis. Mais pour cela, il doit d’abord obtenir des siens le mandat pour pouvoir faire, si nécessaire, son chantage au cataclysme. Ce mandat, il l’a déjà de son peuple, mais pas de son Parlement. Les parlementaires ne sont pas des idiots. En attaquant BoJo, ils cherchent à « ouvrir les parapluies », à lui faire « porter le chapeau », pour ne pas apparaître comme responsables si jamais, demain, ça se passe mal. Ils jouent leur carte personnelle et leur avenir politique, en trahissant au besoin le mandat qu’ils ont reçu du peuple.

    BoJo, lui, a l’air de penser qu’il faut affronter le problème et il cherche, pour cela, à s’en donner les moyens. Il hérite d’une contradiction entre le peuple et ses élus, contradiction qu’il doit gérer et réduire, en amenant les parlementaires, par la persuasion ou la contrainte, à choisir la seule solution possible.

    D’une certaine façon, il est dans la situation de son modèle Winston Churchill lorsque, pendant « les heures sombres », début juin 1940, ce dernier s’était retrouvé face aux tentatives du Parlement pour lui imposer une négociation avec Hitler alors que tout montrait que cette stratégie serait vouée à l’échec. À l’inverse, la volonté populaire était claire, partisane de la fermeté.

    Nous ne sommes pas en juin 40, mais pour la Grande-Bretagne, pays indépendant et résilient s’il en est, une vraie sortie n’est pas négociable. Confronté à un dilemme semblable, entre un peuple ferme sur ses choix et un Parlement terrorisé par les possibles conséquences, BoJo trouvera-t-il, comme son grand prédécesseur, la bonne tactique ? Bien malin qui pourrait le dire, mais c’est à cet exemple du passé, certainement, qu’il doit penser.

    François Martin

    https://www.bvoltaire.fr/boris-johnson-au-bord-du-precipice-et-apres/

  • Annulation de la vente de Mistral par Paris: la Russie va fabriquer ses porte-hélicoptères en Crimée

    Annulation de la vente de Mistral par Paris: la Russie va fabriquer ses porte-hélicoptères en Crimée
    © Jean-Sébastien Evrard Source: AFP
    Un des «Mistral» qui devait être livré à la Russie par la France, le 12 juin 2016, à la sortie du port de Saint-Nazaire, en France (image d'illustration).
    La Russie a fait savoir qu'elle allait désormais construire deux porte-hélicoptères amphibies suite au refus français de respecter le contrat signé en 2011.
    Ironie du sort : ils seront fabriqués dans la ville de Kertch, en Crimée.                             
    En mai 2015, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, annonçait finalement que la France refusait de livrer à la Russie deux porte-hélicoptères de type Mistral, dont la vente avait été conclue en 2011 entre la DCNS/STX française et la société russe Rosoboronexport, à cause de la position russe dans le conflit ukrainien.
    Quatre ans plus tard, la Russie a annoncé qu’elle allait se lancer elle-même dans la construction de deux porte-hélicoptères.
    L’information a été révélée par l’agence de presse TASS qui cite des sources issues du secteur de la construction navale.
    La fabrication du premier bâtiment débutera en mai 2020 et devrait être achevée en 2027 d’après les mêmes sources.
    Le contrat devrait être signé «dans les prochains mois», ont-elle également fait savoir.
    Moderniser la flotte russe
    Pour le colonel Mikhaïl Khodarionok, expert sur les questions de défense pour RT, ces navires devraient venir renforcer une flotte vieillissante composée de navires amphibies qui sont de «très mauvais nageurs» et ne peuvent «débarquer des troupes que dans des criques sécurisées en eau calme».
    En outre, Mikhaïl Khodarionok estime que les défis de la guerre moderne rendent totalement «impossible» le déploiement en conditions réelles de technologies datant de l’ère soviétique.
    Ce nouveau type de navire vient donc combler cette lacune.