- Page 27
-
-
Energie éolienne, le vent de la colère
Armel Joubert des Ouches
Les projets d’implantation d’éoliennes se multiplient un peu partout en France. Parmi les derniers projets en cours, les Hautes-Alpes. Les Hautes-Alpes, c’est pourtant le lac de Serre-Ponçon, c’est un département à la nature préservée, c’est le parc naturel des Écrins, les parcs régionaux du Queyras, des Baronnies. Une centaine d’éoliennes sont prévues. Il y a les Pyrénées, le Maine-et-Loire, le Centre-Val de Loire.
Il y a Chartres. Même le site emblématique de la cathédrale de Chartres, premier site classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, est menacé d’encerclement par des éoliennes. De nombreuses associations appellent à une manifestation, le 21 septembre prochain, pour s’opposer au projet.
Il y a l’Ille-et-Vilaine, en Bretagne, il y a aussi la Dordogne. Le 24 août 2019, près de 600 personnes ont défilé dans les rues de la commune de Saint-Aulaye. Dans le cortège, beaucoup d’élus. Des maires, des députés, des conseillers départementaux. Il y a aussi beaucoup d’associations de protection de l’environnement (la FED, la fédération Environnement durable, Association 3D, Forces Périgord 24, Stop Éolien 16, Vent du bocage). Il y a aussi l’association Chasse, pêche, nature et traditions. Le projet qui porte sur cinq éoliennes de 182 mètres de hauteur fait hurler une bonne partie de la population dispersées sur trois communes – 94 % des habitants concernés se sont prononcés contre.
« Une affaire d’argent »
Pour Jean-Louis Butré le président fondateur de la FED, l’association Environnement durable, « il s’agit d’une affaire d’argent. C’est subventionné ! À partir du moment où des promoteurs installent des éoliennes sur la France, ils gagent beaucoup d’argent qui est pompé sur la facture d’électricité des contribuables français. Les fonds financiers qui alimentent les sociétés éoliennes, il y en a partout ! Il y a des promoteurs d’éoliens qui sont partis avec un milliard d’euros ! »
Pour Julien Aubert, député LR de Vaucluse et rapporteur spécial sur le budget de l’énergie, « il y a des promoteurs qui ont des attitudes de cow-boys et qui ne disent pas toute la vérité sur la manière dont les choses se déroulent. Certains m’ont raconté qu’on leur avait proposé de l’argent pour régler un problème sans avoir à passer par des tribunaux… »
20.000 éoliennes prévues… pas aussi « propres » qu’ont le dit ?
Avec la loi sur la transition énergique, l’État prévoit la mise en place de 20.000 éoliennes partout dans l’Hexagone. Il en existe 8.000, actuellement, dans le pays.
ACHETER EN LIGNE LE LIVRE CLIQUEZ ICI
-
En limogeant le faucon Bolton, Trump met fin à la doctrine du changement de régime hostile
D’Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :
John Bolton ne sera donc resté que 18 mois à son poste de conseiller à la sécurité nationale.
Sa nomination avait surpris et inquiété. Bolton est en effet un des faucons les plus intransigeants du monde politique américain. Farouche partisan de la calamiteuse intervention militaire en Irak, il n’avait jamais exprimé le moindre regret à ce sujet tandis que Trump qualifiait cette aventure de « pire des pires décisions jamais prises ».
Mais son influence s’est érodée au fil des mois, notamment en raison de son goût addictif pour « les frappes », délicieux euphémisme pour qualifier un bombardement. Bolton voulait notamment bombarder la Corée du Nord au moment où Trump commençait ses négociations.
Toutefois, c’est surtout l’affaire vénézuélienne qui l’a déconsidéré aux yeux du président américain. Bolton a œuvré pour un coup d’État qui chasserait le président vénézuélien, Nicolás Maduro, au profit de Juan Juan Guaidó, le président de l’Assemblée nationale. Refusant de reconnaître le résultat de l’élection présidentielle qui vit la réélection de Maduro avec 68 % des voix, Juan Guaidó s’est alors autoproclamé président de la République. Il n’avait même pas été candidat à la présidentielle contestée mais les États-Unis le reconnurent aussitôt, docilement suivis par une cinquantaine de pays. Mais Guaidó multiplia les erreurs et l’armée, un moment hésitante, resta fidèle à Maduro. Trump, qui avait suivi de près l’affaire, fut ulcéré par cet échec assez ridicule et, depuis, Bolton était en sursis.
C’est, bien sûr, le dossier iranien qui sonnera le coup de grâce du faucon. Bolton voulait, en effet, bombarder les installations nucléaires iraniennes (pas vraiment nucléaires, mais passons) et, naturellement, tenter d’organiser un changement de régime.
Trump ne le suivait sur aucune des deux idées. Un changement de régime dans un pays de 80 millions d’habitants est tout de même une opération à très haut risque ; de plus, la solution de rechange était, comme d’habitude, loin d’être claire. Quant au bombardement, il aurait bien sûr entraîné des réactions dont les alliés américains dans le Golfe auraient subi les conséquences. Trump n’a d’ailleurs pas souhaité réagir à la destruction d’un drone américain : à partir de là, la messe était dite.
Bolton a publiquement critiqué la stratégie de Trump et, bien sûr, ce dernier ne pouvait l’accepter plus longtemps.
Au-delà des péripéties des dossiers vénézuélien et iranien, ce limogeage (par tweet, bien sûr) en dit long sur l’évolution de la pensée américaine en matière de relations internationales. L’interventionnisme effréné des Bush en Irak et de Clinton en Serbie semble appartenir au passé. Obama avait esquissé ce changement de cap (en Syrie, notamment, au grand dam de François Hollande) et Trump le poursuit, malgré sa haine d’Obama.
En réalité, deux facteurs justifient cette nouvelle stratégie : l’opinion publique américaine, lassée des interventions répétées, et l’apparition de nouveaux acteurs dont il faut tenir compte, c’est-à-dire la Russie et la Chine.
Trump crie, menace, mais préfère finalement négocier que frapper. Heureuse évolution dont on espère qu’elle soit appelée à durer.
-
Arabie Saoudite : vers un nouveau choc pétrolier ? – Journal du lundi 16 septembre 2019
Arabie Saoudite : vers un nouveau choc pétrolier ?
Une attaque de raffinerie en Arabie Saoudite fait monter le cours du brut ! Ce nouvel épisode de tension régional qui laisse envisager le pire en termes de possible conflit ouvert au Proche Orient mais aussi pour les économies européennes.
Le Rassemblement National en ordre de bataille à Fréjus
C’était la rentrée politique du Rassemblement National. A moins de 7 mois des élections municipales, le parti de Marine Le Pen lançait la bataille dans la ville de Fréjus, une des communes administrées par le parti depuis 2014.
L’oubli patrimonial de Nicole Belloubet
Le ministre de la justice, Nicole Belloubet, est accusé par Jean-Luc Mélenchon d’avoir oublié de mentionner trois biens immobiliers dans une déclaration de patrimoine en 2017. Simple oubli ou tentative de fraude? l’indépendance de l’appareil judiciaire est une nouvelle fois mise à mal.
L’actualité en bref
-
Afrique du Sud : pourquoi les autorités semblent-elles impuissantes face aux violences xénophobes ?
Depuis plusieurs semaines, des violences xénophobes ont fait officiellement une dizaine de morts en Afrique du Sud. Comment analyser un tel phénomène ? Les réponses de Marc Gbaffou, ingénieur ivoirien, qui a vécu à Johannesburg de 1997 à 2018. Il est l’un des cofondateurs de l’ONG panafricaine African Diaspora Forum (ADF), fondée après les attaques de 2008 qui avaient fait plus de 60 morts. Cette ONG s’efforce de mener un travail de terrain pour prévenir ces violences.Franceinfo Afrique : selon les autorités, les violences xénophobes ont fait, ces dernières semaines, une dizaine de morts. De son côté, Human Rights Watch rapporte que « plus de 200 personnes, pour la plupart des chauffeurs routiers étrangers, ont été tuées en Afrique du Sud depuis mars 2018 ». Qu’en est-il exactement ?
Marc Gbaffou : à l’ADF, nous avons calculé qu’en moyenne depuis 2008, 300 migrants sont tués chaque année. Personne n’en parle. Mais c’est une réalité !
Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, immigration, insécurité, international, lobby 0 commentaire -
Philippe Pascot : « Si on fait une seule grande manif par mois à Paris, le gouvernement saute »
Après vingt-cinq ans de vie politique, Philippe Pascot, ancien adjoint de Manuel Valls à la Mairie d’Évry, est devenu l’une des mascottes des Gilets jaunes. À l’occasion de la sortie de son dernier livre, «Mensonges d’État», aux éditions Max Milo, Sputnik est allé à sa rencontre. Un entretien à l’image du personnage, entier.
«Taire la Vérité, n’est-ce déjà pas mentir? Qui ne gueule pas la vérité, quand il sait la vérité, se fait le complice des menteurs et des faussaires.» Cette citation de Charles Péguy s’applique à merveille au tonitruant Philippe Pascot, homme politique durant vingt-cinq ans, ancien dirigeant du Parti radical de Gauche, engagé dans de nombreux combats. Ce qui l’occupe désormais, ce sont les Gilets jaunes, pour lesquels il espère une convergence des luttes. Son dernier livre, Mensonges d’État (Éd. Max Milo), sorti en librairie le 26 septembre, il a reçu Sputnik chez lui.
-
Âge de départ à la retraite, montant des pensions… trois questions sur le régime spécial de la RATP
Tous les agents sous statut RATP, embauchés avant l’âge de 35 ans, soit environ 88 % des salariés, bénéficient de ce régime. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
Les acquis sociaux obtenus en 1948 par les agents de la RATP risquent de disparaître avec la réforme du système de retraites.Ils savent leur statut en danger et comptent bien se battre pour le protéger.
Les employés de la RATP ont paralysé les transports parisiens ce vendredi pour protester contre le projet de réforme des retraites, qui vise à créer un système universel.
Et donc mettre fin à leur régime spécial.Alors qu'Edouard Philippe s'étonnait encore jeudi soir des différences existant entre leurs conditions de départs à la retraite et celles d'un chauffeur de bus au Havre ou à Bordeaux, salariés sous le statut du régime général, les syndicats en grève refusent la notion de « privilèges ».
Il s'agit selon eux de simples « compensations » face à la pénibilité de leur travail (pollution, horaires décalés, travail le week-end…).Mais de quels avantages bénéficient exactement les 42 500 agents de la société de transports francilienne ?
Et quels coûts cela représente-il pour l'Etat ?
Voici quelques chiffres, qui révèlent également la diversité des situations dans l'entreprise.Quel âge de départ ?En 2017, l'âge moyen de départ à la retraite était de 55,7 ans à la RATP, contre 59,2 ans dans les hôpitaux ou 63 ans pour le régime général, selon un rapport de la Cour des comptes publié en juillet. Mais au sein de l'entreprise, tous les agents ne partent pas au même âge.
Pour les métiers jugés pénibles (travail de nuit, efforts physiques importants, températures extrêmes, pollution souterraine…), des mesures abaissent l'âge d'ouverture des droits.Par exemple, début 2019, un conducteur pouvait devenir retraité à 50 ans et 8 mois, un agent affecté aux travaux à 55 ans et 8 mois.Un employé administratif, qui ne bénéficie pas de mesures particulières, pouvait lui partir à 60 ans et 8 mois.Pour rappel, dans le privé, c'est 62 ans.
Mais dans les faits, ils sont moins de 4,8 % à la RATP à partir dès l'âge minimal car la durée de cotisations requises pour obtenir une retraite à taux plein s'est alignée au fur et à mesure des réformes sur celle des autres régimes, soit 41 ans.
Même si un jeu de « bonifications métier » permet encore de faire baisser la durée de cotisations, en moyenne de quatre ans.
« Un conducteur de bus par exemple part en moyenne à 56 ans à la retraite », précise par exemple Thierry Babec du syndicat Unsa.Avec la réforme de 2010, l'âge de départ des agents de la RATP doit ainsi augmenter de deux ans progressivement.
Un relèvement démarré en 2017, qui doit s'achever en 2024.À l'heure actuelle, une pension complète à la RATP s'élève en moyenne à 3705 euros bruts par mois, contre 2206 pour les fonctionnaires civils, 1904 pour les agents hospitaliers, et 1605 au régime général.
Chez les conducteurs en particulier, elle se situe entre 3057 et 4125 euros.En cas de carrière trop courte pour obtenir une retraite à taux plein, le système de décote est moins pénalisant que celui des fonctionnaires, relève la Cour des comptes.En revanche, le minima de pension est inférieur à celui de la fonction publique (963 euros).D'après les estimations de plusieurs syndicats, le passage à un système de retraite universel engendrera mécaniquement une baisse des pensions, de l'ordre de plus de 500 euros nets mensuels pour un machiniste, par exemple.Le Parisien a de son côté calculé qu'un conducteur de RER, qui peut espérer une retraite aux alentours de 2500 euros par mois en partant entre 55 et 57 ans, perdrait lui entre 20 et 30 % de sa pension si la réforme entrait en vigueur.C'est une structure autonome, la Caisse de retraites du personnel de la RATP (CRP RATP), qui gère depuis 2005 les financements et verse les pensions de retraite.
Mais des fonds publics viennent en réalité compenser le déséquilibre entre le nombre de retraités et le nombre d'actifs de la RATP, qui cotisent pour financer les pensions.
Fin 2017, il y avait environ 42 300 cotisants, alors qu'on comptait plus de 34 900 retraités et presque 11 100 pensions de réversion.Au total, en 2017, les cotisations versées par les salariés et par l'entreprise ne représentaient que 41 % des ressources nécessaires.
La CRP-RATP a reçu 681 millions d'euros de dotation publique pour équilibrer la balance. -
Justice indépendante : le lapsus très révélateur de Nicole Belloubet …
Interrogée sur LCI, ce dimanche midi, Mme Belloubet a eu un lapsus très révélateur : « Je parle à mes procureurs… pardon, aux procureurs. » Elle évoquait l’indépendance du parquet…
Pour rappel, Mme Belloubet utilise couramment ce terme « mes procureurs », cas unique pour un garde des Sceaux, et elle s’est reprise en la circonstance, vu la question posée…Simple lapsus ? Jugez plutôt le reste de l’entretien.– Sur Balkany : « Il serait malvenu de changer de position quant à la remise en liberté du maire de Levallois. » Un garde des Sceaux qui donne son avis sur une affaire jugée et pour laquelle l’intéressé va faire appel. Qui plus est sur un dossier éminemment politique. Vous voyez les juges statuer en toute quiétude, après cela ? Rendre une décision contraire ?– Sur Richard Ferrand, dont il faut rappeler que les juges ont relancé le dossier après que le parquet de Brest l’avait enterré il y a deux ans : « Il est mis en examen, donc pas coupable définitivement, il n’a pas à démissionner. Un député, ce n’est pas comme un ministre. » Peu importe, donc, que les députés soient probes ou pas, leur implication judiciaire n’est pas de nature à nuire à leur image, donc à leur fonction… Allez comprendre ! En tout cas, chacun pourra apprécier cette réflexion au regard de l’assainissement de la vie politique, auquel le « nouveau monde » devait aboutir. Rappelons que, sur ce dossier, c’est Macron qui a directement pris position pour Richard Ferrand : que faudrait-il faire de plus si on voulait intimider les juges ? Mme Belloubet a juré ses grands dieux qu’il n’y a pas de justiciable privilégié.– Sur son oubli de mentionner une maison et deux appartements lors de sa déclaration de patrimoine : « C’est une omission, ce n’est pas volontaire et, d’ailleurs, la Haute Autorité a dit qu’il n’y avait rien de douteux. » Évidemment, la Haute Autorité est totalement indépendante, elle aussi, et cette décision en atteste formellement.– Au sujet du procès Fillon, qui sera audiencé juste avant les élections municipales, le ministre a affirmé qu’il fallait y voir une simple coïncidence de calendrier, rien de plus ! Comme le déclenchement des affaires Fillon et Marine Le Pen, en février 2017, devaient l’être aussi… Au vu de ce qui précède, si j’étais à la place de M. et Mme Fillon, je m’inquiéterais sérieusement…En réalité, jamais la Justice n’a été à ce point aux ordres, et les succès électoraux de Macron ne reposent que sur une instrumentalisation de la Justice contre l’opposition. Voila trois ans que Macron est apparu sur l’avant-scène du pays, l’actualité politique se résume, depuis, à une litanie d’affaires judiciaires, poussées à fond et surmédiatisées lorsqu’il s’agit d’opposants, absoutes ou euphémisées quand il s’agit des proches du pouvoir…Olivier Piacentini pour bvoltaire.fr -
De Clermont-Ferrand aux Yvelines, la mobilisation se poursuit
-
Pour une écologie cohérente et intégrale
Le discours dominant de la classe médiatique et politique, son battage de propagande de tous les instants est omniprésent. Avec son icône infantile, sainte Greta, ses activistes en grève scolaire, le message est clair. Il y a urgence climatique, la planète se réchauffe, l’Amazonie brûle, les glaciers disparaissent, les ours blancs meurent. L’émotion l’emporte sur l’analyse, sur la vision globale, sur le bon sens. L’écologie politique, qui n’a pourtant pas réussi à imposer des équipes qualifiées dans les exécutifs en Europe, qui est un mélange toxique entre politique de gauche, religion victimaire et idéologie de repentance et de culpabilisation, croit que l’avenir lui appartient. Elle construit un récit du changement climatique ( le climat ne fait que changer sur le long terme, la vie terrestre étant une sorte de miracle d’équilibre entre le feu et la glace, le soleil et le magma en fusion dans le noyau de la terre) qui est une sorte de superstition antihumaine qui présente le fonctionnement et les activités humaines comme une menace. Le plus grave est que la soi-disant transition verte est complètement sponsorisée et instrumentalisée par les multinationales globalisées, avec des objectifs de forts profits à court terme ( éolienne, photovoltaïque, start-up), au détriment d’investissement à long terme ( réindustrialisation, agriculture de qualité, énergie nucléaire hybride fission/fusion). La religion trompeuse de l’écologie politique, avec son hostilité irrationnelle à la technique, son envie de protéger les espèces animales, les genres, les minorités, les migrants déracinés distille sa peur de l’humain, de l’enraciné, du citoyen autonome. Elle oublie que l’homme est un super prédateur qui a su utiliser technique et culture pour augmenter sa capacité durable de survie.
Les idéologies anciennes se sont distinguées autour de thèmes classiques : la religion, la propriété privée, l’intervention de l’Etat. La droite des valeurs était clairement pour la religion qui fixe limites, morales et exemples à suivre. Aujourd’hui c’est la gauche « nouvelle, sociétale » qui apparaît comme une secte militante inquisitoriale, de pensée unique, faisant la chasse à la déviance, à l’impiété, à la libre pensée alternative .La propriété privée reste une préoccupation de la Droite économique même si la financiarisation à outrance de l’Economie, l’endettement croissant, la disparition du cash font craindre sa disparition au profit d’un petit groupe oligarchique qui concentre l’accaparement de ressources et de richesses. Quant à l’intervention de l’Etat, exigence de la gauche sociale, elle est minée par le libre-échange, la globalisation de l’Economie, les accords internationaux comme le Mercosur, la puissance d’influence des multinationales et des banquiers internationaux. Deux autres thèmes, l’intégration citoyenne (rôle et statut des femmes, des minorités sexuelles, du rapport aux animaux) et l’identité culturelle se sont rajoutés (la gauche dans le premier thème et la droite des valeurs sur l’identité. Respect de la vie, critique de l’avortement comme limitation de la croissance démographique, critique de l’euthanasie pour les rentiers et malades chroniques qui coûtent plus qu’ils ne rapportent sont dorénavant d’abord à droite. La lutte contre le gaspillage, pour le recyclage sont des comportements moraux et éthiques au-dessus du clivage gauche/droite.
L’alternative gauche/droite entre l’Etat et le Marché est plutôt, chez l’écologiste cohérent, marquée par un troisième terme : l’autogestion communale, la mobilisation citoyenne, le principe de subsidiarité (ne déléguer à une instance supérieure que ce que l’on ne peut faire bien soi-même), la responsabilité individuelle. Le choix de décroissance ou de croissance infinie, l’industrialisation de l’agriculture ou l’agriculture bio de proximité, la globalisation de l’économie sont des lignes de rupture claires. Les malthusiens qui pensent que le nombre optimal de population a été dépassé et qu’il faudra le réduire sont contestés par ceux qui croient que le progrès industriel et technique peut et doit rester au service de toute la population. Ainsi les idées écologiques pourraient passer pour des préoccupations de nantis qui peuvent faire des choix d’alimentation ou d’énergie alternative inefficaces et utopiques. L’énergie nucléaire ( un futur réacteur hybride fusion/fission) prometteuse pourrait garantir les besoins énergétiques de l’industrie locale, déglobalisée alors que l’énergie douce, d’appoint, marginale ferait sortir la population de l’indépendance et la rendrait encore plus vulnérable à la globalisation centralisée aux mains du green business. Il ne peut y avoir d’alternative écologique que si la démocratie, celle de proximité, directe, basée sur l’autonomie financière et alimentaire n’est pas garantie, le droit à une source d’information alternative, le retour des règles, des frontières, de la souveraineté, du droit à l’identité culturelle et politique. Les Verts sont très loin de ces préoccupations. Sans frontiérisme, politiquement correct, bienpensance univoque, promus par les réseaux à la Soros, ils représentent un réel danger d’éco-fascisme totalitaire, une société qui imposera le rationnement pour certains (apparemment avec consentement volontaire) mais au bénéfice de l’économie globalisée soucieuse de profits à court terme au détriment du plus grand nombre et du Bien Commun.
Déglobaliser et relocaliser d’urgence
Un équilibre intelligent entre biosphère et technosphère, l’obligation de sauvegarder, au niveau national de souveraineté une indépendance énergétique, une industrie efficace, une indépendance alimentaire, une souveraineté citoyenne, contre le Marché tout puissant et les profits des multinationales et l’économie globalisée et factice des taxes carbone sont la seule perspective de survie.
Dominique Baettig ancien conseiller national, militant souverainiste et antiglobaliste
15.9.2019