Couramment exaspérante, une litote politiquement correcte désigne l'adversaire auquel nous nous trouvons confrontés, sans référence au qualificatif qu'il se donne lui-même. Or, nous ne subissons pas seulement une guerre que nous mèneraient des ennemis incolores et abstraits. Qu'on les nomme "radicalisés" à l'intérieur ou "terroristes" à l'extérieur, dans les deux cas, il s'agit d'islamistes.
Ces islamo-terroristes se manifestent sous des drapeaux et des visages précis.
Quand le 21 janvier, on apprend officiellement que, depuis 2014, seize personnes ont été "écartées" des services de renseignement français "pour leur potentielle radicalisation ou celle de leur entourage", on doit signaler ainsi qu'aucune ne l'a été depuis la tuerie de la préfecture de police de Paris, le 3 octobre dernier. Ce jour-là ce fut bel et bien un converti islamiste, Mickaël Harpon, travaillant à la Direction du renseignement, protégé semble-t-il par une affiliation philosophique de bonne réputation républicaine, qui avait poignardé à mort trois policiers et un agent administratif avant d'être abattu.