Quand le président algérien réclame à la France dès excuses pour son passé colonial, les libéraux au pouvoir à Paris ne se sentent pas concernés. Ils renvoient cette page de notre histoire à la droite, au prétexte que l'invasion de l'Algérie eut lieu sous le règne du très réactionnaire Charles X. Ils ont bien tort.
Le superbe travail de Jennifer Pitts, à l'érudition parfaite et au style limpide, ne justifie pas pleinement son titre, The Rise of Impérial Liberalism in Britain and France, car elle concentre les deux tiers de son étude à une poignée d'intellectuels anglais et survole le cas français en s'attardant sur Tocqueville, probablement parce qu'il est le Français de cette époque le mieux connu aux Etats-Unis. Le lecteur français aurait aimé un traitement plus équilibré entre les deux nations et une analyse synthétique plus développée. Il n'empêche que Jennifer Pitts, qui enseigne l'histoire des idées politiques à l'université Princeton, dans le New Jersey, démontre bien que la mise sous tutelle par notre continent d'une grande partie du monde non européen n'aurait probablement pas eu lieu si les intellectuels libéraux du début du XIXe siècle ne l'avaient pas appelée de leurs vœux.

D’abord un petit rappel utile : l’Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD) est le premier parti d’opposition au Bundestag, la chambre basse du parlement fédéral allemand, face à la grande coalition gouvernementale réunissant la CDU-CSU (la fausse droite libérale-libertaire héritière de la démocratie chrétienne) et le SPD (la fausse gauche libérale-libertaire héritière de la démocratie sociale). Créé en 2013, le parti modérément conservateur et modérément souverainiste AfD est aujourd’hui représenté au parlement de chacun des seize Länder. En ex-Allemagne de l’Est, il a été le parti recueillant le plus de votes en 2019, année où il y a eu trois élections régionales : en Saxe, au Brandebourg et en Thuringe. Officiellement, la CDU dirigée par Angela Merkel et, depuis décembre 2018, par Annegret Kramp-Karrenbauer, l’actuelle ministre de la Défense, a toujours refusé toute alliance avec l’AfD, un parti qui subit en Allemagne l’équivalent du très mal nommé « front républicain » visant le RN en France.



