[Ci-contre : Hati & Sköll, Kate Redesiuk, 2009]
La rencontre du loup avec les hommes, qui se produisit dès la plus haute préhistoire, n’est en fait qu’une chronique plurimillénaire, dont la trame est composée de sang, de traques et de massacres en tous genres. Traqué, piégé et tué de mille manières, rarement animal fut pourchassé, exterminé avec autant de haine, et victime de rumeurs, d’affabulations, reflets de la peur qu’il inspirait à l’espèce humaine. Cette peur immémoriale, renforcée lors du triomphe du Christianisme, eut toutefois sa contrepartie : la fascination, voire l’admiration, que l’espèce Homo a toujours éprouvée, plus ou moins inconsciemment pour le genre Canis lupus, au point d’en faire, sinon un Dieu, du moins une bête tabouisée et frappée de maints interdits autant cultuels que culturels.