Dans le débat sur les efforts à faire pour affronter la double crise environnementale et sociale actuelle et pour entrer véritablement dans cette transition écologique qui, en fait, n’a que trop tardé, la question des piscines privées n’est pas qu’anecdotique, elle est d’abord symbolique, et l’on sait la force des symboles dans le combat politique et dans l’acceptation par les populations de la société elle-même et de son ordre, de ses exigences : que la justice sociale puisse sembler oubliée, et c’est le mécontentement et, même, la colère des classes sociales populaires, voire des classes moyennes déjà très fragilisées par leur déclassement contemporain qui n’est pas que matériel, mais existentiel (ce que ressentent les enseignants dont de récentes études évoquent une perte de 20 % de pouvoir d’achat en moins d’un quart de siècle, hors l’inflation des mois derniers, mais surtout une perte de la reconnaissance sociale et de l’autorité afférente). Ce n’est pas le fait que des populations plus aisées que le commun des Français se fassent construire des piscines qu’elles réservent à leur parentèle et à leurs amis qui est le plus choquant, même si cela peut agacer, en particulier quand elles sont creusées à quelques dizaines de mètres de la plage ou de la mer, dans une volonté de « séparatisme des riches » qui est de plus en plus la marque d’un refus du vivre-ensemble social et de l’unité de la société française.
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