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anti-national - Page 1176

  • Crise économique : les États fragilisés

    Tout va très bien, madame la marquise. Les déclarations des responsables politiques ont pu donner l'impression au lendemain du G20 que l'économie mondiale avait enfin abordé la sortie de crise ; pourtant, rien n'est moins sûr.
    « It walked » (ça a marché) : les dirigeants du G20 réunis à Pittshurg fin septembre ont salué en ces termes les résultats des plans de relance étatiques. Mais la reprise économique occidentale, due à des dépenses publiques en augmentation vertigineuse, n'a rien d'enthousiasmant. Le FMI annonce une croissance américaine de 1,5 % en 2010, succédant à une chute de 2,7 % celle année. Aux États-Unis, 263 000 emplois ont été détruits eu septembre (le taux le plus élevé depuis juin 1983), plaçant le chômage à 9,8 % : c'est le 21e mois consécutif de destruction d'emplois. Le solde - négatif - de l'emploi depuis l'intronisation du président Obama, en janvier, s'établit à 3,6 millions. La tendance à la moindre augmentation du chômage de ces derniers mois s'est inversée : en septembre, l'Amérique a supprimé plus d'emplois que le mois précédent. La durée moyenne du travail y est tombée à trente-trois heures par semaine : les employeurs ne sont pas près de recommencer à embaucher. On a affaire à une reprise sans emploi. C'est le cas non seulement aux USA, mais aussi dans le reste de l'Occident. Une fois épuisé l'effet cyclique de la reconstitution des stocks et de la stimulation des plans de relance, la croissance du PNB va de nouveau ralentir.
    La remontée du cours des actions et des obligations d'État occidentales est trompeuse. La crise de 2007 fut déclenchée par l'explosion de la bulle spéculative immobilière. Celle-ci eût été impossible sans la gigantesque masse monétaire due aux faibles taux d'intérêt pratiqués par les banques centrales, au premier rang desquelles celle des États-Unis : c'est une création monétaire ex nihilo, sans lien avec l'activité économique. Les monnaies n'étant plus adossées à l'étalon or (le dollar a été découplé de l'or en 1971), les banques centrales en augmentent la masse sans retenue. Cette création monétaire débridée engendre de gigantesques bulles spéculatives, comme celle de l'immobilier, qui explosa en 2007. Sept ans plus tôt, on avait vu la désintégration de la bulle Internet formée dans les années 1990.
    Les États, pompiers pyromanes
    Après la crise de 2007 - comme après les précédentes -, les pouvoirs publics n'ont pas laissé jouer les mécanismes d'ajustement économiques et financiers qui auraient purgé les dettes accumulées dans la période passée et fait repartir l'économie sur des bases saines. Les marchés des actions et des obligations d'État occidentales ont été revigorés par les achats massifs financés par les milliards de dollars fabriqués par les banques centrales. Développant leur activité de faux-monnayeurs, qui avait pourtant conduit à la crise, les banques centrales fabriquent de nouvelles bulles financières. Principalement due à des dépenses publiques effrénées, la reprise économique est bâtie sur du sable. Les consommateurs sont tétanisés par la montée du chômage : en septembre, la confiance du consommateur américain a baissé à 53,1 (contre 54,5 en août), selon le centre de recherche du Conference Board. Les entreprises, en surcapacité de production, évitent de se lancer dans des investissements productifs. Aussi, la reprise économique n'a-t-elle pas, loin de là, une vigueur en rapport avec les anticipations des valeurs boursières et obligataires actuelles. Comme les bulles précédentes, celles qui se dilatent actuellement vont, elles aussi, finir par exploser.
    Après avoir été les pyromanes de cette crise, les États en sont les pompiers, à coup de surendettement public. Mais ils s'exposent à un krach obligataire. Un État surendetté peut faire faillite, lorsque ses citoyens exsangues ne peuvent plus alimenter ses caisses par l'impôt et qu'il ne trouve plus de bailleurs de fonds sur le marché international des capitaux. La banqueroute des États propagerait un climat de panique. Les systèmes d'aide sociale mis en place par les États providence seraient sinistrés. Les États ne seraient même plus capables d'assurer correctement leurs missions régaliennes : défense,justice, maintien de l'ordre...
    Vers qui se tourner, alors, pour demander de l'aide ? Des populations - notamment celles de l'Europe de l'Ouest - accoutumées à la tutelle de l'État seraient tragiquement démunies. Les mécanismes correcteurs de la crise entreraient alors en action de la façon la plus cruelle. Les plans de relance mis en œuvre actuellement par les États apparaîtraient, rétrospectivement, comme un expédient ayant seulement permis de reculer pour mieux sauter... dans le vide.
    Laurent Artur du Plessis monde & vie du 12 octobre 2009

  • Syrie : l'ouragan se rapproche

    Alors que le conflit en Syrie entre dans son vingt-deuxième mois, rien ne bouge toujours sur le plan diplomatique, mais les gesticulations militaires extérieures s'accentuent.
    Au large des côtes syriennes, la Russie est en train de procéder au renforcement de sa flotte et, sur la frontière turque, les États-Unis déploient un système de missiles ultra-performant.
    Le 13 décembre, le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, a annoncé que l'armée américaine déployait six batteries de missiles sol-air Patriot PAC-3 ; une arme redoutable. Pour armer ces batteries, les Allemands dépêcheront 400 soldats, les Américains autant (à moins qu'ils ne soient déjà en place, via leur base aérienne d'Incirlik à l'extrême est de la Turquie, non loin des frontières irakienne et syrienne) et les Néerlandais, 360. Ces trois pays sont les seuls à posséder au sein de l'Alliance Atlantique de tels missiles, capables d'intercepter des missiles balistiques tactiques ou de croisière, mais aussi des avions.
    Rappelons que les Pays-Bas avaient déjà déployé des Patriot en Turquie en 1991 et 2003 lors des deux guerres du Golfe. Le déploiement est décidé sous le prétexte de « défendre » la Turquie contre une éventuelle attaque syrienne. Il constitue, en fait, une escalade significative de la politique guerrière américaine. Les systèmes de missiles peuvent être utilisés à la fois contre des avions de combat et des missiles, afin d'assurer une couverture aérienne aux forces d'opposition ou d'établir une zone dite « d'exclusion aérienne » le long de la frontière, deux éléments précurseurs d'une action militaire directe.
    La décision est intervenue quelques jours seulement après une réunion de la Conférence internationale des amis du peuple syrien à Marrakech, lors de laquelle les principales puissances, dont les États-Unis, ont officiellement donné leur bénédiction à la « Coalition nationale de la révolution syrienne et des forces d'opposition ». Ce groupuscule a été bricolé if y a un mois seulement par le gouvernement Obama dans le but d'être sacré gouvernement officiel.
    Si le régime d'Assad venait à tomber, selon le vœu des Américains et de leurs alliés, cela représenterait une cuisante défaite pour l'Iran, la Chine et, surtout, pour la Russie. La Syrie « anti-impérialiste » est un verrou qui, d'une certaine façon, protège l'accès à ces pays qui sont encerclés aujourd'hui par de multiples bases militaires américaines.
    Alors que les États Unis accentuent leur pression, la Russie procède à la relève de sa petite flotte de guerre qui croise au large des côtes syriennes. Le patrouilleur Iaroslav Moudryi, les navires de débarquement Kaliningrad et Alexandre Chabaline, le remorqueur SB-921 et le navire de ravitaillement Lena ont quitté leur port d'attache de Baltiïsk en mer Baltique à destination de la Méditerranée. La Russie a démenti les informations selon lesquelles elle utilise ces navires pour acheminer des armes. Selon certains, Poutine se préparerait à évacuer ses ressortissants de Syrie à un moment où les forces du régime multiplient les bombardements des banlieues rebelles près de Damas et d'Alep. Va-t-il lâcher Assad ou contrer Obama ?
    Les Russes, défenseurs de facto des chrétiens d'Orient
    Moscou ne se bat pas pour la Syrie, ni même pour, coûte que coûte, garder une base dans la région. Comme tous les États, elle lutte pour le pouvoir, le prestige, c'est-à-dire pour continuer à être perçu comme une force qui compte, à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur, notamment au Caucase menacé d'islamisation. Car après la Syrie, les terroristes accentueront sans nul doute leur pression du côté de la Tchétchénie. La position russe n'est comprise ni dans le monde arabe, ni en Occident. Au début, elle a été interprétée comme purement mercantile. Il se disait que le régime de Bachar El Assad était un bon client pour l'industrie militaire russe qui, dépitée de la perte de ses marchés en Iran, en Libye et ailleurs, aurait fait des pieds et des mains pour garder son dernier débouché.
    Mais la Russie entend aussi exercer son rôle traditionnel de protecteur des chrétiens orthodoxes du Levant et en particulier de Syrie, où ils constituent la majorité des chrétiens locaux. Le patriarcat orthodoxe russe, dont l'influence sur Vladimir Poutine est notoire, exerce, dit-on, d'intenses pressions à ce sujet. Cela compte pour les autorités russe, même si en Occident ceux qui nous gouvernent souffrent d'amnésie civilisationnelle. De plus, environ 5 000 citoyens russes résident officiellement en Syrie, mais le ministère des Affaires étrangères russe évalue leur nombre réel à plus de 25 000 personnes, comptant les conjoints de citoyens syriens et leurs enfants...
    Les Russes savent très bien que la mise à l’écart et, a fortiori, l'exil d'Assad, signifierait la démoralisation des forces loyalistes et la désagrégation immédiate de la Syrie. Et ruinerait donc vingt mois de stratégie diplomatique russe, sans parler d'incalculables dommages en terme d'influence et de prestige pour le Kremlin. La Russie redeviendrait, comme l'était l’URSS avant 1990 - mais en pire, puisque ayant perdu ses glacis d'Europe orientale et d'Asie Centrale -, un pays stratégiquement isolé et encerclé par l'alliance atlantique sur son flanc ouest et par une mosaïque d’États islamistes alliés pervers de l'Occident sur son flanc sud. Poutine n’est pas homme à se laisser enfermer dans ses frontières. Aussi est-on en droit de penser qu'il va assurer à son client syrien un approvisionnement en armes et continuer de lui assurer l’assistance logistique requise. Dans cette configuration d’une Russie droite dans ses bottes, les assauts des insurgés islamistes continueront d'être repoussés, mais pour combien de temps encore ?
    Henri Malfilatre monde & vie 26 décembre 2012

  • Comment Marine Le Pen est revenue à la raison

    Première alerte pour la présidente du FN.

    Ça, c’est fait. Suite à la pression exercée sur la direction du Front national depuis la parution du dernier numéro de « Minute », mercredi dernier (1), pression qui n’a cessé de monter en puissance, le bureau politique du FN a adopté une motion claire et nette en faveur de la participation à la Manif pour tous de dimanche. Plus fort encore : Louis Aliot et Steeve Briois ont annulé leurs galettes des rois pour y être ! Merci qui ?

    Marine Le Pen a certes ses défauts mais elle a aussi des qualités, notamment celle de sentir venir… les emmerdes. Or un avis de forte tempête, de force 11 sur l’échelle de Beaufort – le dernier stade avant l’ouragan –, était annoncé sur le Carré, le siège du FN à Nanterre, pour lundi matin 10 heures, soit l’heure fixée pour la réunion du bureau politique. A l’origine de cette alerte politico-météorologique : les atermoiements de la présidente du FN au sujet de la manifestation nationale de dimanche contre le mariage homosexuel et l’autisme de son conseiller numéro un, Florian Philippot, qui, pour paraphraser Alain Juppé parlant alors du pape Benoît XVI, « commence à poser un vrai problème ».

    Un front interne trop puissant pour Marine

    Chacune de leur côté, les différentes figures légitimes du FN avaient prévu de monter au créneau pour réclamer un engagement clair, net et carré du FN, non seulement contre le mariage des homosexuels mais en faveur de la participation à la manifestation. A cet égard, le communiqué publié vendredi par Marine Le Pen, mi chèvre mi chou, qui avait pour but de régler l’affaire en mettant le bureau politique devant le fait accompli, a plutôt eu pour effet d’envenimer les choses.

    La présidente du FN, tout en affirmant son opposition au mariage homo et à tout ce qui en découle et en soutenant, du bout des lèvres, les frontistes qui entendaient participer à la « manifestation citoyenne » (sic) de dimanche : 1. dénonçait une « instrumentalisation » de ces défilés par l’UMP et le PS (?); 2. rappelait qu’elle était favorable à un référendum sur le sujet (ben non, quand c’est « non », c’est « non »!); 3. dénonçait encore un « enfumage sociétal de la part de l’UMP et du PS […] visant à détourner l’attention des Français des questions urgentes que sont la sécurité, la prospérité », etc.; 4. indiquait qu’en conséquence, elle n’irait pas à cette manifestation.

    Ce communiqué surprise en forme de coup de Jarnac, limite coup de force, alors qu’il avait été officiellement annoncé que la ligne du parti serait fixée par le bureau politique du 7 janvier, a été extrêmement mal perçu en interne. D’autant que l’inspiration « philippotiste » du texte n’a échappé à personne. Or, plutôt que de se résigner une fois de plus, le moment de colère passé, chacun a décidé d’agir. De sorte que, sans concertation entre les différents clans, une sorte de front… unitaire était en train de se constituer qui aurait pu aboutir à un « Tous ensemble! » du plus mauvais aloi.

    Dimanche, alerte rouge chez Marine Le Pen !

    En arrivant lundi matin au Carré donc, où « Minute » était sur toutes les lèvres, Bruno Gollnisch était bien décidé à passer à l’offensive. Ainsi que Marion Maréchal- Le Pen, député du Vaucluse, qui n’avait pas digéré de s’être fait souffler dans les bronches – une fois de plus… – par sa tante qui lui avait expliqué, à elle qui avait dit dès le départ qu’elle serait à la manifestation, qu’elle ne comprenait rien à la politique! Ainsi que Louis Aliot, compagnon de Marine mais farouche adversaire du mariage homo.

    Ainsi, également, que Steeve Briois, le secrétaire général du parti, mariniste certes et depuis longtemps, mais lui aussi opposé au dit mariage. Ainsi, enfin, que Jean-Marie Le Pen, lequel avait redonné espoir aux vieilles troupes en déclarant, la veille, que, absent de Paris, il participerait « mentalement » à la manif, ajoutant: « Je crois que le bureau politique de lundi va quand même étudier la question, peut-être faire revenir la présidente sur sa décision de non-participation. »

    Alerte rouge donc dimanche chez Marine Le Pen. Elle qui avait méprisé « Minute » – alors que, de l’aveu de nombreux cadres, ce numéro a « libéré la parole en interne » –, qui n’avait pas tenu compte des nombreux appels de militants courroucés au standard du FN, qui avait dédaigné de répondre aux vives inquiétudes de responsables départementaux, a tout de suite com pris, quand elle a lu les propos du président d’honneur, ce qui lui pendait au nez. Un fait inédit dans les annales du parti; un séisme politique à l’onde de choc immaîtrisable : une mise en minorité par « son » propre bureau politique!

    Et elle allait se retrouver avec, pour seuls soutiens, les plus improbables des alliés par rapport à la « modernité » qu’elle entend incarner: deux fervents « cathos tradis », Wallerand de Saint-Just, le trésorier du FN, et un conseiller régional hostile à toute participation à une manifestation soutenue « par l’Eglise conciliaire » (sic), selon ses propos tenus lors du bureau politique du 7 décembre; et un gaullo-chevènementiste, Florian Philippot. Auxquels il faut ajouter, pour être complet, son « conseiller spécial » – et ancien directeur de cabinet – Eric Domard, mais pour un autre motif: il est, lui, favorable au mariage homo.

    La meilleure défense étant… le repli stratégique sur une position bricolée la veille à la hâte, c’est tout sourire que Marine Le Pen est arrivée au bureau politique. Le Pen (père) était lui aussi d’agréable humeur ainsi que Florian Philippot, qui a même pris la peine de serrer des louches, fait assez rare pour être signalé. Et la guerre n’a pas eu lieu… « Il y a longtemps que je n’avais pas assisté à un bureau politique aussi serein », nous confie l’un des participants, propos confirmé par un autre: « Ce fut très consensuel. »

    Repli stratégique sur une position bricolée la veille

    Et pour cause… Marine Le Pen avait fait préparer une motion qui ne pouvait que faire consensus… de tous ceux qui s’apprêtaient à batailler contre sa position. Et c’est d’ail leurs, de façon tout à fait exceptionnelle, sous le titre « Motion du bureau politique du Front national » que le communiqué de presse a été envoyé, comme cela avait été le cas… lors de chacune des crises internes.

    Que dit ladite motion? Que le FN « a toujours fait de la défense de la famille un pilier de sa politique », que son opposition au mariage homo et à l’adoption est « historique », que le FN « condamne l’insolence et le mépris avec lesquels ce gouvernement entend imposer une modification aussi radicale des règles fondatrices et plurimillénaires de notre société et de notre civilisation », et que le parti « appelle » tous ceux qui veulent manifester leur opposition à ce projet de loi à se retrouver dimanche. Bref, une motion comprenant très exactement les mots qui étaient attendus mais qui n’étaient pas parvenus à sortir de la bouche de Marine Le Pen depuis des semaines… Une fois quelques lignes ajoutées pour donner un lieu de rendez- vous (porte Maillot, en bas de l’avenue de la Grande Armée), le texte a été adopté à l’unanimité.

    Un défilé frontiste organisé par Nicolas Bay

    Après quoi la présidente du FN s’est lancée dans une de ses diatribes contre « le véritable ennemi » (« le mondialisme ») et contre les médias qui lui veulent tant de mal (« Le Monde » et « Minute » étant mis dans le même sac, avec une mention particulière pour nous puisque nous serions « appelés à disparaître ». Jean- Marie Le Pen a rappelé qu’il serait de bon ton de ne pas oublier le problème vital de l’immigration – à bon entendeur… Et Steeve Briois a annoncé la nomination de deux nouveaux responsables départementaux, faisant sourire l’assemblée en disant qu’il allait mettre « deux ex-mégrétistes homosexuels » – en fait non, un père de famille de sept enfants et une mère de famille de trois enfants –, tandis que certains, qui n’avaient pas encore lu « Minute » à cause des fêtes, se le refilaient discrètement.

    Au final, et comme quoi il est des décisions faciles à prendre pour peu qu’on le veuille bien, Louis Aliot, qui avait commis une grosse, grosse boulette en disant qu’il passerait une tête à la manifestation de Perpignan, qui n’existe pas, a annulé sa présence à la galette des rois organisée à Castres dans le Tarn – à deux heures et demie de Perpignan, soit dit en passant – et manifestera dimanche à Paris. Steeve Briois, qui devait de son côté présider une galette des rois à La Roche-sous- Foron, en Haute-Savoie, a également annulé sa venue et manifestera lui aussi dimanche à Paris. Avec tous les élus du FN qui auront fait le déplacement, dont Nicolas Bay, conseiller régional de Haute-Normandie et désormais secrétaire général adjoint du FN, qui a la charge d’organiser le défilé frontiste.

    Ne manquera à l’appel que Marine Le Pen, qui campe sur sa ligne personnelle et dont Louis Aliot a pris la défense en ces termes: « Ce n’est pas la place d’un dirigeant d’un parti d’opposition » que de défiler dans la rue. Jean-François Copé, Christine Boutin, Philippe de Villiers, Frédéric Nihous ou encore Carl Lang ne seront donc pas à leur place dimanche.

    Antoine Vouillazère http://fr.novopress.info

    (1) Disponible sur : www.minute-hebdo.fr

  • [Vidéo] Martinique – Raymond Occolier (maire PS) ne mariera jamais des homosexuels

    Raymond Occolier, maire du Vauclin en Martinique, était interrogé au JT de la télévision M1re. Il se positionne clairement contre le mariage homosexuel et affirme qu’il ne mariera jamais des personnes du même sexe. Raymond Occolier est une figure locale du parti… socialiste !

    « Nos grands intellectuels n’auraient jamais proposé une chose comme ça. Nos grands-parents nous ont transmis des valeurs et nous devons transmettre ce flambeau à nos enfants ! » [...] « Je ne désobéirai jamais au commandement de Dieu sur cette affaire-là ! »

  • Najat a la censure qui la démange !

    Pauvre Najat Vallaud-Belkacem ! Tellement pleine de bonnes intentions, tellement soucieuse de faire plaisir « aux associations », comme on dit sur les médias traditionnels. A comprendre, en tête : le MRAP, l’UEJF, SOS Racisme et la Licra, rassemblés hier matin devant le tribunal de Grande instance de Paris ...

    ...pour y poursuivre Twitter afin que soient bloqués les échanges honteux sur des hashtags « racistes, antisémites ou homophobes ».

    Pauvre Najat Vallaud-Belkacem, tellement pleine de bonnes intentions (bis). Elle qui voudrait tant que le monde soit beau, gentil, et propre sur lui, qu’elle est prête à couper les doigts de tous les malpolis à l’humour malséant qui pianotent en continu leurs sales blagues de lapins crétins.

    Sans même peut-être en être consciente, notre belle brune vertueuse appartient à la race des despotes. Tous ces exaltés qui veulent faire notre bien à coups d’interdits, ces rééducateurs dans l’âme qui sont prêts à toutes les extrémités pour nous faire entrer dans le crâne leur notion du Bien et du Mal. On en a connu, de ces bienfaiteurs de l’humanité, des Robespierre et des Saint-Just, des petits Pol Pot et des grands Mao, ces gentils organisateurs de camps de redressement pour déviationnistes. [...]

    Marie Delarue - La suite sur Boulevard Voltaire

  • Appel du Parti de la France à manifester le 13 janvier

    Le gouvernement socialiste s’apprête à présenter un projet de loi qui dénature le mariage, détourne l’adoption et détruit l’institution du mariage conforme à l’ordre naturel.

    En permettant l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, il ouvre la voie à la double peine infligée aux orphelins en quête d’une nouvelle famille. Déjà privés de leurs parents naturels, les orphelins se verront de surcroît privés de la possibilité de se reconstruire avec un père et une mère d’adoption.

    Cette loi infâme ouvre aussi la voie à la généralisation de la procréation médicalement assistée pour les femmes homosexuelles et au commerce des utérus reproductifs pour les hommes homosexuels. Le soit disant « droit » des homosexuels à avoir des enfants aboutit de fait au commerce et au trafic des ventres et des orphelins. La location des ventres féminins fera donc bientôt partie des valeurs de leur République.

    Ce projet révoltant suscite à travers toute la France une naturelle et légitime révolte populaire et pacifique qui se concrétisera à nouveau le 13 janvier prochain à Paris.

    Le Parti de la France appelle tous nos compatriotes à descendre massivement dans la rue afin de défendre l’institution naturelle de la famille célébrant l’union d’un homme et d’une femme ainsi que les droits de l’enfant à avoir un père et une mère.

    Le Parti de la France appelle ses militants et sympathisants à se retrouver le dimanche 13 janvier à partir de 13 heures, Place Pinel à Paris 13ème (métro Nationale) et à participer aux côtés de l’Institut Civitas à la mobilisation générale. Il invite tous les militants de la cause nationale à s’associer à ce salutaire élan de résistance populaire sans tenir compte des mots d’ordre de celles et de ceux qui désertent ce combat essentiel.

    Tous à Paris le 13 janvier prochain !

    http://fr.altermedia.info

  • Manifestation du 13 : Barjot dérape !

    Frigide Barjot, responsable de la manifestation pour tous, était hier l’invitée de la radio RTL. Elle a déclaré (cliquez pour écouter l’interview ), qu’il y aurait bien un char homosexuel lors de la manifestation qu’elle organise !

    L’annonce n’est pas nouvelle, mais on avait fini par croire qu’elle avait renoncé à ce projet. Les autres organisateurs avaient en effet pris leur distance : Xavier Bongibault en dénonçant le caractère « clivant » d’un tel char, réduisant en effet les personnes à leur orientation sexuelle, et Tugdual Derville en évoquant un « dérapage » verbal. Puis silence sur le sujet. Hier, soit à trois jours de la manifestation,  Mme Barjot est revenue sur ce thème, confirmant la présence d’un char « gay » lors du défilé du 13 janvier. Sans concertation préalable avec les autres organisateurs.

    Le droit naturel, à l’échelle individuelle ou à l’échelle sociale, en éthique ou en politique, ne se divise pas : manifester pour le défendre en politique, et le nier en éthique par la promotion de l’homosexualité, voilà qui n’a pas de sens. Pour le moins, nous aurions pu nous mettre d’accord en rappelant que la politique ne s’intéresse pas à la vie sexuelle et privée des individus -et c’est bien la raison pour laquelle le mariage, qui a une fonction sociale, ne saurait être la simple reconnaissance d’un amour : et dans ce cas, évitons d’évoquer les comportements privés lors d’une manifestation contre le « mariage » homosexuel, en n’exposant pas ostensiblement, par exemple, des personnes en raison de leur orientation sexuelle. La personne ne s’identifie d’ailleurs pas à ses pulsions sexuelles : une telle réduction ne grandit pas l’homme…

    Quoiqu’il en soit, les élucubrations de Mme Barjot, qui tente d’obtenir un brevet de respectabilité en donnant des gages de bonne volonté à la caste gaucho-médiatique, discrédite totalement sa démarche. Rendez-vous donc dimanche 13 janvier, à 13 heures, dans le XIIIe arrondissement de Paris, place Pinel (métro Nationale), pour se rendre place Vauban !

    http://www.contre-info.com/

  • Questions de société : la droite court derrière la gauche…

    La droite, frileuse et trop perméable au politiquement correct, incapable de se libérer de l’asservissement idéologique de son adversaire, finit toujours par rattraper la gauche. Elle n’a finalement qu’un train de retard sur la gauche. Un exemple : le PACS. La droite parlementaire s’y oppose durant le vote au parlement, puis s’y rallie, et entend enfin poursuivre son amélioration. Une preuve ? En image !

    http://www.contre-info.com/

  • Résistons !

    Anna Cabana journaliste au Point expliquait ce matin dans sa chronique  sur BFM TV que si  « les élus UMP donnent de la voix pour dire tout le mal métaphysique et sociétal qu’ils pensent du mariage gay », ce  n’est qu’un « bruit de fond. » « Aucun discours ne se détache. Ce n’est pas faute de tenter d’instrumentaliser l’événement, selon l’expression d’un proche de Copé, qui explique que l’UMP doit se servir du mariage homosexuel comme d’un prétexte miraculeux pour ressouder des troupes déboussolées par les guerres d’ego psychodramatiques des derniers mois. Encore faudrait-il incarner cette lutte, non pas des classes, mais des mœurs ». Une impossibilité qui tient  déjà au fait, comme nous l’avons souligné dans nos articles récents, de la politique antifamiliale menée avec constance  par tous les gouvernements dit  de « droite » depuis quarante ans,  qui,  sous l’influence des idées progressistes,  ont  largement  renoncé à défendre les valeurs fondatrices de notre civilisation.

    Si le lobby LGBT au sein de l’UMP ne manifestera bien évidemment pas dimanche prochain, d’autres personnalités,  soutenant François Fillon ou Jean-François Copé, ont annoncé leur refus de toute participation.  Outre  M. Fillon, Alain JuppéFrançois Baroin, Christian Estrosi,  Nathalie Kosciusko-MorizetBruno Le MaireRachida Dati, Luc Chatel, ou encore Jean-Pierre Raffarin  resteront à la maison pour regarder Michel Drucker.  Tout  comme le député filloniste  Jérôme Chartier qui  explique que s’il ne défilera  pas c’est au nom de « la responsabilité conférée au parlementaire »  de représenter  les Français «  sur les plateaux de télévision   et dans l’hémicycle ». Nous sommes priés d’admirer l’intelligence de la justification…

    Unanimement  opposé au mariage et à l’adoption  pour les couples d’un même sexe, le Front National est le seul mouvement politique d’envergure qui, non pas pour des motifs trivialement politiciens, mais au nom de l’essence même de la philosophie politique qui est la sienne,  s’oppose à ce projet. Le Mouvement  national, et les Français le comprennent instinctivement, même ceux d’ailleurs qui ne votent pas  pour lui, est crédité d’une fermeté et d’une constance dans la défense des fondamentaux : identité, souveraineté, tradition, culture.  Et dans ce cadre la famille est aussi pour les cénacles mondialistes, un « verrou à faire sauter » pour instaurer ce monde gris, indifférencié, peuplés  d’individus interchangeables sans attaches ni racines, ou les communautés nationales  auront laissé place aux  masses manipulables  régies   uniquement  par leurs désirs  consuméristes.

    Le site Polemia le rappelait parfaitement le 4 janvier dernier, « L’inscription dans le débat du mariage homosexuel relève  du leurre », « puisque cela n’est pas la préoccupation de l’immense majorité des Français (…) » et de «  la démarche idéologique aussi, puisqu’il s’agit d’une étape de plus dans la déconstruction des repères et des identités. On est ici au cœur de l’idéologie médiatique dominante fondée sur l’alliance du capital (attaché au mondialisme et à la suppression des frontières) et de la caste journalistique (attachée à la destruction des traditions). Après s’être attaqué à la nation (du latin « natio ) il est logique de s’attaquer à la naissance, au risque d’effacer les repères de la généalogie. »

     Gilles-William Goldnadel pointait  pareillement il y a quelques mois sur Atlantico, cette volonté de « déstructuration de la société française et même de l’individu attaqué non seulement dans son identité culturelle, nationale mais encore aujourd’hui sexuelle par l’élaboration des théories du genre », conjointe à cette attaque contre la famille.

    Le site Nouvelles de France a publié en exclusivité  jeudi  une remarquable tribune l’écrivain français et agrégé de philosophie Thibaud Collin (parue dans le livre Tous pour le mariage – Le mariage homosexuel en question). Il relève que « l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe porte nécessairement en elle la possibilité de la PMA  (procréation médicalement assistée) , de la GPA (gestation pour autrui)  et la levée de la monogamie. En effet, à partir du moment où le mariage s’est séparé de son référent dans un ordre naturel antérieur auquel son caractère institutionnel s’adossait, au nom de quoi limiter a priori les volontés contractuelles ? (…).  Au nom de quoi empêcher trois ou quatre adultes de créer une vie commune organisée par des droits et devoirs réciproques et leur permettant de réaliser des projets parentaux à géométrie variable ? »

    « L’ouverture du mariage aux couples de même sexe signifie donc sa radicale contractualisation puisque l’État n’a plus de référent externe pour déterminer des limites objectives. On entre ainsi dans la logique de l’arbitraire où seuls l’état des mœurs et la mentalité présente sont les critères momentanés du permis et de l’interdit. Le vote de cette loi illustrerait ce que l’on pourrait appeler un État libertaire. Autant dire que l’État nierait sa responsabilité de garantir les droits des plus faibles, en l’occurrence de certains enfants qui seraient privés de biens essentiels nécessaires à leur développement. »

    Figure emblématique du Système,   le milliardaire rose Pierre Bergé,  parrain et bailleur de fonds  de SOS racisme, du sidaction  et  du magazine Têtu, a d’ailleurs vendu la mèche en affirmant  le 16 décembre dernier  sur le site du Figaro : « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ».

    Ce qui est vraiment  choquant, comme l’a rappelé Paul-Marie Couteaux sur  France 3  dans l’émission de Frédéric Taddéi,  c’est le risque assumé par les tenants de l’idéologie libérale-libertaire  d’une  « rupture anthropologique dans la civilisation »,   « le refus de la loi naturelle que protège toutes les transcendances », « une violence faite à la nature et qui coûtera très cher comme toutes les violences faires à la nature »

    Ce que nous voyons ici à l’œuvre est aussi du ressort de l’idéologie révolutionnaire, « faustienne »,  portée par un certain nombre de sectes  humanistes et autres clubs  et cercles de réflexions qui font profession de républicanisme mais certainement pas d’un attachement viscéral  à une réalité charnelle, la France, la plus vieille nation du monde avec la Chine.

    Il y a quelques années déjà,  l’écrivain Jean Raspail pointait le travail de sape du,  des lobbies antinationaux qui trahissent la France au nom d’une idéologie dite républicaine mais qui n’est en fait  que le faux nez de la folle et destructrice  utopie cosmopolite .

    « Ce que je ne parviens pas à comprendre » écrivait-il , « c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’éternelle qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française. »

     C’est au réveil, au sursaut salvateur que le FN convie le peuple français. C’est là sa raison d’être.  Marcher   le 13 janvier dans les rues de la capitale, notamment  aux côtés de Bruno Gollnisch, c’est aussi marquer son refus de cette  descente au tombeau de notre civilisation. A dimanche !

    http://www.gollnisch.com

  • De l'“intervention humanitaire" en Libye (2011)

    Entretien avec le Prof. Dr. Vijay Prashad (Etats-Unis)
     Le professeur Vijay Prashad est né et a grandi à Calcutta en Inde; Il est aujourd’hui le directeur du département des “Etudes internationales” au Trinity College d’Hartford, dans le Connecticut aux Etats-Unis. Il est l’auteur d’une histoire du tiers-monde, intitulée “The Darker Nations”. Il nous déclare: “Il aurait été bien embarrassant de faire passer Khadafi devant un tribunal”. Notre professeur d’origine indienne ne critique pas seulement l’attaque de l’OTAN contre le convoi qui transportait Khadafi mais aussi l’assassinat de l’ancien dictateur libyen.
     Q.: Prof. Prashad, nous venons de lire le bilan que vous tirez des 42 ans de règne de Khadafi. Comment jugez-vous l’assassinat du Colonel et de son fils Moutassim ?
     VP: La façon dont a été conduite l’attaque de l’OTAN contre le convoi, puis l’exécution de Khadafi, sont des faits particulièrement interpellants parce qu’ils sont en contradiction formelle avec les principes de l’ONU et de la Convention de Genève qui interdisent les exécutions perpétrées sans jugement. Philip Alston, qui fut jadis le porte-paroles de l’ONU, avait établi des critères très clairs, s’opposant aux assassinats délibérés ou aux meurtres “spontanés”. Je suis heureux d’apprendre que l’ONU fera enquête à propos de la mort de Khadafi, même si l’organisation ne pourra pas imposer des mesures sévères. Car elle enquêtera seulement sur l’espace-temps entre la capture de Khadafi et sa mort, et ne se penchera pas sur l’attaque aérienne contre le convoi qui le transportait, alors que ce convoi ne présentait aucun danger pour la vie de civils.
     Q.: L’OTAN prétend le contraire : les véhicules auraient présenté un “danger considérable” pour la population civile...
     VP: Vu la situation, cette affirmation est dépourvue de crédibilité. En quoi consistait donc le “danger considérable” ? Nous devrions recevoir plus de preuves et non pas seulement nous contenter de cette affirmation. Qui est de nature irresponsable. Les affirmations de ce genre ne peuvent en rien constituer les bases rationnelles d’une explication. Y a-t-il des preuves que le convoi attaquait des civils ? Comment l’oeil du ciel a-t-il pu le savoir ? Si l’on tient compte de la longue histoire des tentatives d’assassinat par voie aérienne  — comme par exemple par le biais de drones —  on ne peut déduire, dans le cas qui nous préoccupe, qu’il y avait un combat réellement engagé. L’affirmation de l’OTAN ne me convainc pas.
     Q.: Dans l’ensemble, l’attaque de l’OTAN contre la Libye peut-elle être qualifiée d’ “intervention humanitaire” ?
     VP: Si cela avait été une “intervention humanitaire”, au sens véritable du terme, l’OTAN aurait d’abord tenté d’amener les parties à une table de négociations pour chercher les bases d’une paix. Ensuite, l’OTAN aurait alors rapidement veillé à ouvrir des “corridors humanitaires” vers l’Egypte, la Tunisie, le Tchad et l’Algérie, pour permettre aux civils, coincés dans les villes assiégées, de fuir. Rien de cela n’a été fait. Dans le cas de la Libye, nous avons plutôt affaire à une forme guerrière d’“intervention humanitaire”. Elle parie sur une victoire militaire au lieu de parier sur un processus qui aboutirait à une solution pacifique du conflit. Car on voit désormais que la vengeance est à l’oeuvre et que sévissent des groupes armés dans tout le pays. C’est une terrible tragédie.
     Q.: Y avait-il intérêt à faire taire Khadafi ?
     VP: Très probablement. Khadafi aurait eu beaucoup de choses à dire. Par exemple sur l’étroite collaboration entre le MI5 britannique, la CIA et les services secrets égyptiens qui utilisaient les prisons libyennes pour pratiquer la torture. Et cela n’aurait été qu’une anecdote parmi de nombreux faits... Khadafi aurait eu pas mal de choses à raconter sur Berlusconi. Ou sur les puissances arabes du Golfe, qu’il haïssait, et qui le haïssaient encore davantage.
     Q.: Dans votre livre, vous faites une distinction entre le Khadafi des premières décennies de son règne et le Khadafi ultérieur...
     VP: Oui. Je pense qu’il y a eu, pour parler simple, deux Khadafi. Les Etats inféodés à l’OTAN cherchent à faire oublier que le Khadafi de ces dernières années a été une sorte de réformateur néo-libéral et un allié contre le terrorisme. Le Khadafi des premières décennies, entre 1969 et 1988, fut un homme d’Etat soucieux de créer des “biens sociaux” pour son peuple. La population s’est habituée à être gâtée. Mais quel avenir attend aujourd’hui la Libye, selon les propres paroles du secrétaire général de l’OTAN? Elle aura des dirigeants pro-occidentaux, qui lui offriront une fausse liberté politique et lui imposeront le néo-libéralisme, afin de fabriquer une sorte de Dubai en Méditerranée. N’est-ce pas là le but déclaré?
     (entretien paru dans DNZ, Munich, n°45/2011).
    R.Steuckers