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anti-national - Page 1179

  • Défendre les indépendances nationales, défendre la paix

    La France, où plus exactement ceux qui parlent en son nom, aiment donner des leçons de morale et de démocratie au monde entier. C’est pourtant dans notre pays, et pas dans la Russie de Poutine, qu’un syndicaliste, Dominique Morel de la Fédération nationale des chauffeurs routiers, a été exclu de son syndicat au motif qu’il était adhérent du FN. Ce n’est certes pas le premier à être victime de cet ostracisme là, et a contrario comme l’a souligné le secrétaire général du Front National,  Steeve Briois « on n’a jamais vu des militants d’extrême-gauche être exclus d’un syndicat pour double appartenance ». Gardiens du temple de la bien-pensance qui ont crié également au scandale après l’annonce de l’exil fiscal de Gérard Depardieu et pire encore après l’annonce que Vladimir Poutine, avait signé un décret lui accordant la nationalité russe. Philippe Randa a souligné que l’acteur « l’a remercié dans une lettre ouverte en déclarant son amour pour la Russie, son admiration pour la démocratie au pays des Ivans et pour son président exemplaire. » M. Depardieu se déclarait il y a peu « citoyen du monde »,  il semble donc qu’il ait changé d’avis…

    «L’opinion publique relève M. Randa, ne semble pas vraiment condamner l’acteur. Au contraire… La France d’en bas, celle qui est non seulement aussi majoritaire que trop silencieuse, qui se « lève tôt » et crache sans cesse au bassinet des dépenses publiques et de l’assistanat généralisé, ne se montre guère vindicative contre la star du 7e Art. Il y a ceux (…) qui espèrent qu’après ce couac fiscal, les socialistes cessent, au moins momentanément, leurs folles augmentations d’impôts, ceux qui suivent encore le bon sens populaire et se disent qu’en tout état de cause, il vaudrait mieux retenir pour leur propre confort un richissime Gérard Depardieu que laisser entrer en France des dizaines de milliers d’Affamés du Tiers-Monde supplémentaires chaque année… et il y a les 2,8 millions de personnes au chômage qui, de toute façon, ne voient pas ce que le départ de Gérard Depardieu va changer à leur sort…».

    Le politologue Dominique Reynié indiquait dans Les Echos 25 décembre que la portée du départ de l’acteur ne doit pas être sous-estimée : «M. Depardieu, c’est le peuple : à 14 ans il a travaillé comme imprimeur. Sa fortune, il ne la doit pas à un héritage, mais à son travail et à son talent. C’est le type même de parcours que l’on ne peut que saluer dans les milieux populaires. Comment comprendre que l’on puisse stigmatiser la réussite de quelqu’un qui est, comme l’on dit, parti de rien ? Gérard Depardieu, c’est Obélix et c’est donc aussi la France. Gérard Depardieu, c’est enfin la force vitale. Christian Clavier et Gérard Depardieu sont partis. C’est comme si Astérix et Obélix avaient été contraints de quitter la France. Astérix et Obélix, c’est une France populaire et joyeuse. La gauche devrait être attentive à cette combinaison de symboles. »

    Symboles que M. Poutine manie avec conviction, comme l’ont prouvé une nouvelle fois ses vœux de bonne année au peuple russe -http://french.ruvr.ru/2013_01_01/Voeux-de-Nouvel-An-du-president-Vladimir-Poutine-aux-citoyens-de-la-Russie- qui tranchent avec le laborieux robinet d’eau tiède sociale-démocrate, la prose sans souffle, sans chair ni grandeur des vœux d’un François Hollande et de ses prédécesseurs. Un président russe  droit dans ses bottes qui heurte la « sensibilité » des médias depuis longtemps, lui qui   déplorait  il ya quelques années que la France soit devenue   « la colonie de ses colonies », qui entend rendre à son pays sa pleine souveraineté et qui résiste aussi au mondialisme dans le dossier syrien, allant même jusqu’à répondre à François Hollande et à Laurent Fabius  qu’il était «   prêt à défendre Damas jusque dans les rues de Moscou ! »

    Ce départ de Depardieu, est-il noté sur le site de La Voix de la Russie, « aura réveillé en France la haine de toute une caste politico-médiatique pour ce grand pays européen, indépendant et fier de l’être.  Et lorsque l’icône Brigide Bardot, la plus belle Marianne que la France ait pu rêver, joue la polémique en annonçant aussi son départ pour la Fédération de Russie, on atteint des sommets de manipulations et de mensonges. » Sont cités ici à titre d’exemple, les propos de Laurent Joffrin, le 4 janvier sur France 2 dans l’émission de Télématin, Les 4vérités.  M. Joffrin  s’était fait  remarquer, le 23 juin dernier par son ton de procureur particulièrement  méprisant et violent  à l’égard de Marine le Pen dans l’émission « Les paroles et des actes » sur cette même chaîne.

    Une partialité  que M. Joffrin, ancien directeur de Libération,  passé au Nouvel Observateur inflige aussi à ses lecteurs et auditeurs quand il évoque la sainte Russie  de M Poutine. Il  n’est certainement  pas le plus objectif pour en parler puisque  c’est un  Young Leader  -http://www.gollnisch.com/2012/05/24/un-gouvernement-tres-faf/- « un de ces français, choisit et choyé par les USA, via une officine très proche des services secrets américains et chargé de promouvoir les relations entre la France et la puissance atlantiste. On n’y trouve, très peu– on devrait même dire aucun– ami de la Russie. »

    Un gouvernement russe  confronté lui aussi à  «  des terroristes islamistes cherchant à déstabiliser le Caucase (…)  aux ordres de certaines officines américaines, qui là comme en Syrie, en Libye, les utilisent pour créer le chaos chez les ennemis. »

     Libye « libérée » par l’Otan, pays plongé en plein chaos, alors que plusieurs vidéos de tortures infligées par les forces de sécurité  à des partisans supposés de Mouammar Kadhafi sont sorties récemment sur Internet. Bernard -Henry Lévy va-t-il nous expliquer que c’est pour la bonne cause ?

     Syrie  multiconfessionnelle qui  après 21 mois de conflit comptabiliserait  60 000 morts selon l’ONU, nation  elle aussi victime du jeu trouble du Nouvel ordre mondial dans cette partie du monde.

    Les médias s’en sont offusqués, les défenseurs des souverainetés nationales et autres résistants aux menées du Nouvel ordre mondial s’en sont félicités, Marine Le Pen  a réaffirmé dans un entretien diffusé lundi par la chaîne syrienne  Sama TV  -consultable sur le site du FN- la position du Mouvement qu’elle préside  contre « l’ingérence » étrangère en Syrie . Première personnalité politique occidentale a avoir accepté  de parler à un média syrien,  Marine  a souligné  la  cohérence de son opposition aux tentatives de déstabilisation dont est victime  le peuple syrien tout entier, et non pas seulement le régime en place .  « Nous nous battons en France pour la souveraineté du peuple français mais nous défendons également la liberté, la souveraineté et l’identité de tous les peuples du monde dont nous pensons qu’ils doivent garder la maîtrise de leur destin », a-t-elle notamment déclaré.

    Dimanche dernier pour son premier discours officiel depuis sept mois, Bachar el Assad a  tenu à remercier les prises de positions des pays (  Russie, Chine, Brésil,  Afrique du Sud, Iran) qui ont refusé toute ingérence dans les affaires internes de la Syrie. Affirmant combattre des « terroristes » proches d’Al Qaïda,  il a  rappelé que  le conflit n’opposait pas « le pouvoir et l’opposition, mais la patrie et ses ennemis, le peuple et ses assassins ». « Pouvons-nous dialoguer avec des gangs qui prennent leurs ordres de l’étranger ? ».

    Force est de constater l’évidence, à savoir  que  les miliciens djihadistes continuent de grossir les rangs de « l’insurrection » . Jabhat Al-Nosra qui prône l’élimination des chiites, la soumission des chrétiens à la  charia et le califat islamique   a amené des milliers de combattants étrangers en Syrie, notamment d’Irak où réside  le cheikk  Abou Mous’ab el Zarqawi.

    Pour autant,  a souligné Bachar el Assad ,  « ceux qui ne sont pas d’accord avec nous en politique (…)  et qui n’ont pas porté atteinte aux principes de la Nation,  nous sommes prêts à dialoguer avec eux, avec  des partis et des individus qui n’ont pas vendu leur patrie aux étrangers, qui sont prêts à jeter les armes et qui se soucient réellement de l’intérêt de la Syrie, de sa stabilité et de son indépendance. »

     Autre geste « d’ouverture », du président syrien, ce dernier a évoqué la « (nécessité), pour la première étape d’une solution politique, que les puissances régionales cessent de financer et d’armer l’opposition ». Une déclaration  qui semble  faire  écho au plan de paix porté par le diplomate algérien et émissaire de la Ligue arabe et de l’Onu ppour la Syrie Lakhdar  Brahimi. L’ambassadeur algérien prône un gouvernement de transition avec le  maintien de Bachar el Assad jusqu’à la fin de son mandat qui s’achève en 2014.

     Cependant, nous voyons mal le régime syrien se plier à tous les  souhaits dont M. Brahimi se fait le porte-parole, notamment le démantèlement des institutions militaires et des services de sécurité syriens sous prétexte de leur restructuration ;   ou encore la réduction des pouvoirs de l’Etat central  au prétexte d’une phase de transition.  Et ce, dans une logique de démembrement de l’Etat syrien comme ce fut le cas en Yougoslavie après la guerre d’agression de l’Otan de 1999

    Le bloggeur Nasser Kandil insiste sur le fait que les obstacles sont nombreux  avant de prétendre installer en Syrie un « gouvernement de transition ayant tous les pouvoirs » et  « réussir à démolir l’État syrien et ses institutions politiques et militaires ». En effet, «  la Russie d’aujourd’hui n’est plus la Russie d’hier. Après les expériences vécues en Yougoslavie, en Irak et en Libye, elle ne couvrira pas des résolutions (…) pour  autoriser une intervention militaire qui mettrait la Syrie sous tutelle onusienne au nom d’un prétendu maintien de la paix. »

    De plus, «  Une intervention militaire des USA et de l’OTAN dépasse les capacités des mêmes va-t-en-guerre après leur défaite en Afghanistan et en Irak, et aussi à cause de la situation géostratégique de la Syrie où une telle initiative s’accompagnerait de conséquences dévastatrices sur Israël et la Turquie ; ce qu’ils voudraient absolument éviter.»

    Enfin,  «  La Syrie n’est pas la Yougoslavie. Malgré toutes leurs tentatives pour briser l’unité nationale et territoriale, installer des émirats et des roitelets sectaires, et étendre le conflit vers l’Irak, le Liban et, éventuellement, la Jordanie, les Syriens sont restés majoritairement solidaires de leurs autorités légitimes ; majorité garante de la survie de l’État et de ses institutions (…) »

    Bref, « la seule solution en Syrie (…)  passe par un cessez-le-feu qui devra être garanti par M. Brahimi et Cie, et par Jabhat Al-Nosra  et équivalents, ainsi que par des observateurs, intègres et neutres, issus du Haut commissariat des Nations Unies pour s’assurer de la transparence d’élections mises sur pied dans les trois mois. Dès lors, celui qui obtiendra 50% des voix plus une formera le gouvernement, celui qui détiendra les 2/3 des voix rédigera la constitution, et celui qui en sortira avec le 1/3 des voix aura le droit de veto ; l’ensemble du processus aboutissant, dans un délai maximum d’une année, à une nouvelle constitution soumise à référendum et à des élections législatives. Le temps sera venu de passer aux élections présidentielles et la vérité sortira des urnes. »

    «  Celui qui se lancerait à la recherche d’une autre solution aura à poursuivre sa guerre ! » conclut-il.  Mais les grandes consciences et autres spécialistes autorisés qui fustigent les massacres en Syrie depuis mars 2011   dans les médias occidentaux veulent-ils vraiment la paix ? Avec Bruno Gollnisch il est permis d’en douter.

    http://www.gollnisch.com

  • Le RSA va t-il remplacer le SMIC ?

     

     

    Nous allons commencer cette nouvelle année par une mauvaise nouvelle. Non, vous ne rêvez pas. Il ne s’agit pas d’une blague ou d’une grosse fatigue après les fêtes. Ce que vous allez lire ci-dessous est une réalité. Le gouvernement envisage sérieusement de supprimer le smic. De ce fait, le RSA deviendra de facto le seul “salaire” de référence.

    Cette montée en puissance programmée du RSA au détriment du SMIC est un projet fou qui va modifier radicalement toute la politique sociale française.

    Tout commence en 2011, le PS a préparé un programme politique qui a consigné noir sur blanc l’impérieuse nécessité de revaloriser très sérieusement le SMIC dès l’élection du candidat socialiste. Il se trouve que le même candidat socialiste, durant toute la campagne n’a cessé de prendre ses distances avec une grande partie du programme. Mais le plus marquant fut le refus de François Hollande de prendre à son compte l’augmentation importante du SMIC prônée par son parti.

    Arrivé au pouvoir, tout le monde se souvient encore des quelques centimes d’augmentation accordés comme une faveur par le gouvernement au 1er juillet 2012.

    En fait, pour ceux qui connaissent le nouveau président, son opposition au SMIC n’est pas nouvelle. Depuis longtemps, François Hollande est un adepte de la pensée (très discutable) de Alain Minc. Ce dernier a toujours soutenu la disparition du SMIC au prétexte que des salaires trop élevés faisaient le lit du chômage en France.

    Faire disparaître le salaire minimum de référence est donc une bonne façon de baisser l’ensemble de la grille salariale afin de permettre aux entreprise d’embaucher enfin à des conditions acceptables…

    Dès son arrivée au pouvoir, Hollande demande à une commission d’experts de plancher sur les réformes possibles du SMIC. Deux des conclusions du rapport ont été immédiatement suivie : depuis le 1er janvier 2013, plus de coup de pouce et majoration indexée sur l’inflation.

    Les autres mesures officielles préconisées par le rapport sont :

    - Créer des SMIC selon l’âge des bénéficiaires,

    - Créer des SMIC selon les régions (ce que le patronat réclame depuis des lustres),

    - Abandonner tout principe de revalorisation (art de laisser couler une référence).

    Bref, les experts proposent de “casser” le SMIC en petits morceaux afin de mieux l’enterrer…

    Mais, il existe aussi une mesure non officielle dans ce rapport dont le gouvernement s’est bien gardé de parler. Sous le prétexte qui reste à démontrer que : “Le SMIC n’est pas un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les bas revenus“, le rapport préconise de ne plus revaloriser que le RSA. Ce point est extrêmement important.

    Le SMIC est un salaire qui pèse sur les entreprises. Le RSA est à la charge de l’État. Comme le même rapport demande au gouvernement de ne plus légiférer en matière de droit du travail, on imagine facilement la suite : laissons les entreprises payer et gérer les salariés comme elles le souhaitent et l’État aidera les plus pauvres.

    Voilà en résumé le nec plus ultra du libéralisme à la sauce Hollande : un marché du travail totalement déréglementé dont la suppression du SMIC sera le fer de lance et des bonnes œuvres étatiques bien organisées… et revalorisées.

    C’est rétrograde, stupide et suicidaire.

    Source: Loi 1901 via l’excellent blog Au Bout De La Route (qui, pour l’occasion reprend une illustration du talentueux dessinateur Konk.)

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Grande-Bretagne : L’Europe ? Non merci !

    Aujourd’hui, près de 60% des Anglais seraient favorables à une sortie de l’Union Européenne. En tête de file de ce mouvement en plein essor, le député européen Nigel Farage, également leader du UK Independence Party. Celui-ci a su convaincre, et ses partisans se multiplient.

    Parmi eux, une ONG fait campagne pour l’organisation d’un référendum sur la séparation d’avec l’UE, tandis que l’éditorialiste du «Daily Mail», Peter Hitchens, écrit que la montée en puissance de Bruxelles est un véritable putsch. Un lord a même lancé un concours : 25.000 euros à qui trouvera la meilleure solution pour sortir de l’Union.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Mgr Cattenoz : « Je ne vois pas comment un Gouvernement de gauche et franc-maçon pourrait nous être favorable » .

    Choqué par les récentes déclarations de Vincent Peillon, Monseigneur Cattenoz, l’archevêque d’Avignon, s’insurge en exclusivité sur Nouvelles de France contre « les attaques tous azimut » du ministre de l’Éducation nationale.

    Quelle est votre réaction suite à la polémique provoquée par les propos de Vincent Peillon sur l’enseignement privé ?

    Monsieur Peillon outrepasse ses droits. L’enseignement libre a parfaitement le droit d’organiser des débats. Et plus précisément, je tiens à faire remarquer que l’enseignement catholique a un « caractère propre » qui lui permet de dispenser une heure d’enseignement supplémentaire dans laquelle l’enseignement de l’Eglise peut être entendu.

    Vincent Peillon, à l’instar du Président dont il dépend, attaque tous azimut. C’est vraiment le comble quand on songe qu’il reproche à l’enseignement privé de pouvoir réaliser des débats sur le « mariage » homosexuel alors même que Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Gouvernement, vient faire la promotion du projet de loi et du mariage entre gays et lesbiennes dans les collèges public, ce qu’elle n’a pas le droit de faire. Il y a clairement deux poids, deux mesures. Par ailleurs, j’ai entendu dire que François Hollande désirerait un vote bloqué sur le projet de loi. Si la liberté des députés était bridée à ce point, cela poserait de vraies questions sur notre démocratie.

    Après les dérapages de Vincent Peillon, Cécile Duflot, Michèle Delaunay… certains parlent de « cathophobie » du Gouvernement… [...]

    La suite sur NdF

  • L'idéologie cosmopolite à l'origine de la crise économique

    La crise économique et financière a fait l’objet de beaucoup d’analyses superficielles. A contrario, Polémia s’efforce de s’attacher au fond des choses. Ainsi, sur le plan strictement économique, Henry de Lesquen, s’inscrivant dans le prolongement de l’école autrichienne, a bien montré le rôle causal, dans la crise, de l’excès de crédit et de la politique monétaire irresponsable de la banque fédérale de réserve américaine. Marc Rousset et Gérard Dussouy ont, eux, insisté sur les coûts économiques et sociaux du libre-échange, dans le prolongement des travaux du prix Nobel Maurice Allais. Jean Persevay revient ici sur l’ouvrage de Pierre Milloz, Le cosmopolitisme ou la France, qui conduit à s’interroger aux causes idéologiques des troubles économiques et financiers actuels.

     

    Polémia 

    Pour Pierre Milloz, dans Le cosmopolitisme ou la France, la crise économique contemporaine trouve son origine dans des décisions anciennes d'inspiration politique, tendant à la mondialisation. Ont joué notamment en faveur du libre-échange mondial, l'idéologie cosmopolite étendant à la sphère économique sa vision d'une humanité sans frontières et les intérêts des Etats-Unis promoteurs inlassables de toutes les négociations tarifaires depuis les années 1960.

     

    La théorie libre-échangiste : un univers de Bisounours !

     

    Sur le plan de la pure technique économique, il s'agissait de mettre en place un monde économique apaisé, où les nations, renonçant à des pratiques protectionnistes présentées non seulement comme nocives mais même comme immorales, s'ouvriraient les unes aux autres dans un univers marqué par la liberté des échanges. Alors elles agiraient dans le cadre d'une concurrence libérée et loyale, elles cesseraient de manipuler restrictions quantitatives, droits de douane, taux de change, entraves aux mouvements de capitaux et elles traiteraient sur leur propre territoire les entreprises et produits étrangers comme les entreprises et produits nationaux.

     

    Ce système permettrait à chaque pays d'exploiter au mieux ses avantages comparatifs, assurerait une spécialisation optimum de chacun et apporterait le plein emploi et la prospérité générale.

     

    Le résultat n'a pas été à la hauteur de ces espérances. En France en particulier.

     

    Lorsque l'on examine en effet les grandes lignes de l'histoire économique de la France depuis la guerre, il est facile de constater que l'activité et la prospérité économiques, en ascension constante depuis 1945, diminuèrent dès le début des années 1970 pour s'installer durablement jusqu'à nos jours à un niveau très médiocre. Or le début des années 1970, c'est précisément l'aurore du cosmopolitisme économique. Il est intéressant de voir cette évolution de plus près.

     

    1949 /1968-1972 : protectionnisme et prospérité française

     

    De 1949 à 1968-1972, l'économie française connaît une période de prospérité remarquable, que nombre d'économistes et de journalistes célèbrent à l'envi sous le nom de « Trente glorieuses » : le taux de croissance annuel se tient entre 5 et 5,5% et le taux de chômage qui tournait autour de 1,2% sous la IVe République croît ensuite un peu mais ne dépasse pas 2,2% en 1967.

     

    Certes on n'a pas mené les mêmes politiques économique et monétaire sous la IVe République et sous les présidences De Gaulle : le livre de Pierre Milloz en rend compte.

     

    Mais ces époques ont un caractère commun : la France vit alors sous un régime protectionniste. Sous la IVe République la protection douanière moyenne dont bénéficie l'industrie française est de l'ordre de 20%. S'y ajoutent des contingentements et le franc est inconvertible.

     

    La Ve République, après une dévaluation réussie en 1958, continue à bénéficier d'une très grande partie de cette protection. Signé en 1957, le traité de Rome conduit certes à supprimer progressivement droits de douane et contingents dans nos relations avec nos cinq partenaires de l'époque et à ramener de 20 à 14,8% les droits de douane vis à vis des pays tiers. Mais cette double évolution ne sera achevée qu'en fin des années 60. Dans le même temps, la négociation Kennedy aboutit à ramener le tarif communautaire de 14,8% vis à vis des pays tiers à 8,5% mais elle ne le fait que progressivement de 1968 à 1973.

     

    A partir des années 1970 : triomphe du libre échangisme mondial et montée du chômage

     

    On va voir alors triompher le libre échangisme mondial, qui sera parachevé par diverses négociations internationales. Les protections tarifaires disparaissent quasi complètement et il ne restera rien des protections quantitatives. Dans le même temps la France consent à renoncer progressivement à sa souveraineté monétaire. Les circonstances (crise de 1973) ne permettent pas la mise en place du Plan Werner mais la création du système monétaire européen implique une monnaie de compte européenne l'Ecu (1972) qui préfigure l'euro qui verra le jour en 1992.

     

    Or la concomitance est frappante. Dès la décennie 1970 (pleine application du traité de Rome et de la négociation Kennedy), le taux de croissance tombe à 3,3% pour descendre la décennie suivante à 1,9% (moyenne annuelle 1980-1992) puis à 1,2 (1990-2008) niveau auquel il semble s'être approximativement fixé. Parallèlement le taux de chômage s'accroît rapidement, se trouve à 5,4% en 1980, 9% en 1992 et 9,1% en 2008, niveau qui devrait être ressenti comme intolérable.

     

    Même si la libération totale des échanges n'est pas seule responsable, il est difficile de lui refuser un rôle primordial dans la dégradation économique de la France.

     

    La théorie des avantages comparatifs, une théorie partielle

     

    En vérité l'idée théorique selon laquelle la liberté complète des échanges amènera chaque pays à exploiter au mieux ses avantages comparatifs et amènera le monde à la prospérité générale et au plein emploi présente les dangers de bien des modèles théoriques. Elle suppose d'abord que les Etats, devenus vertueux et désintéressés appliqueront les règles d'un concurrence loyale, s'abstenant de toute manipulation fiscale, réglementaire, monétaire ou autre propre à les favoriser. Elle fait abstraction en outre du temps qui serait éventuellement nécessaire pour parvenir au résultat idéal imprudemment promis pour une échéance lointaine et indéterminée : elle ne tient compte ni des souffrances infligées dans l'intervalle à l'humanité ni des réactions que ces souffrances et le scepticisme peuvent inspirer.

     

    A cette toile de fond s'est ajouté un accroissement exagéré de la masse monétaire imputable entre autres à l'activité bancaire privée et à un certain laxisme de la Banque centrale européenne (en dépit de l'image qu'elle a pu se forger sous la direction de M. Trichet). Il en est résulté la crise de 2008 qu'Henry de Lesquen a analysée chez Polémia le 2 mars dernier, concluant à l'intérêt pour la France de « recouvrer » une monnaie nationale.

     

    1958 : une dévaluation de 17%

     

    L'expérience des années 1958 et suivantes peut, dans une telle perspective fournir d'intéressants enseignements. Finissante, la IVe République qui avait largement financé les investissements par la création monétaire était minée par l'inflation (aujourd'hui tel n'est que partiellement le cas de l'euro, pour les raisons évoquées par l'article d’Henry de Lesquen précité). Le pouvoir qui lui succéda régularisa la situation par une dévaluation de 17%. Et contrairement à la présentation qui en est habituellement donnée, si la Ve République s'ouvrit bien en principe à l'extérieur, une période transitoire lui permit de bénéficier jusqu'aux dernières années de la présidence De Gaulle (soit pendant une décennie) d'une protection non négligeable, comme exposé ci-dessus.

     

    Recouvrer notre monnaie nationale ?

     

    Il y a là les deux éléments essentiels qui devraient accompagner le recouvrement de notre monnaie nationale : reconstitution d'une certaine protection et dévaluation de la monnaie nationale.

     

    Sur ce dernier point, doit-on craindre qu'une dette française (85% du PIB) libellée en euros n'accable notre économie ? Sans doute pas. Il faut en effet distinguer entre les créanciers. Selon les chiffres du 3e trimestre 2011, la dette est détenue par des non-résidents à hauteur d'environ les deux tiers, l'autre tiers est entre les mains de résidents. Si l'on considère que ces derniers peuvent être remboursés en francs au taux de sortie avant dévaluation (ce qui est logique puisque celle-ci ne lèse pas leur pouvoir d'achat), on voit que l'effet réel de la dévaluation sur le poids relatif de la dette n'est que des deux tiers de son effet nominal.

     

    C'est un inconvénient qui n'est pas à la mesure des gains à attendre d'une sortie de l'euro.

     

    Jean Persevay http://www.polemia.com
    10/04/2012

  • Derrière la crise grecque, la fin de l'euro

    La crise grecque annonce celle du capitalisme financier, induite par la chute programmée du dollar et l'implosion de l'euro.
    La Grèce n'en finit plus de s'enfoncer dans la crise. La semaine dernière, le pays a franchi un nouveau cran dans sa descente aux enfers. La note des banques grecques a été encore abaissée d'un cran tandis que les taux sur les bonds du Trésor à 10 ans atteignaient 16,81 %. et ceux sur les bonds du Trésor à deux ans 26,1 %. Pressé de toutes parts, le premier ministre Georges Papandréou a cherché à gagner du temps sans parvenir à rassurer les marchés ni sa population, qui n'en finit plus de manifester sa colère et son désarroi. Après des semaines de manifestations pacifiques, ce sont désormais des scènes de violence qui marquent le quotidien d'Athènes, témoignage de la désespérance de tout un peuple. Semaine après semaine, ce pays emblématique de l'Europe et où se constituèrent les valeurs fondatrices de la civilisation semble s'enfoncer dans le chaos.
    On ne peut rien comprendre à la crise grecque si l'on n'inscrit pas le problème dans la perspective plus globale de la crise de l'euro. Le problème de la Grèce est, certes, d'abord lié à sa dette. Comme tous les pays européens, mais plus encore que les autres, elle a contracté depuis son entrée dans l'euro une dette pharaonique. Celle-ci, qui atteignait déjà au 31 décembre 2009 le chiffre de 703 milliards d'Euros (soit 296 % du PIB), dont 293 milliards pour la dette publique, 120 milliards de dettes des entreprises financières, 165 milliards des entreprises non financières et 123 milliards pour les ménages, a bondi depuis lors - et malgré deux plans de sauvetage européens et l'injection massive de fonds - à près de 780 milliards d'euros, soit une augmentation de plus de 10 % en à peine plus d'un an.
    L'évolution de la seule dette publique est à l'avenant : alors qu'elle s'élevait déjà à 122 % du PIB fin 2009 elle s'est encore accrue pour atteindre 142,5 % du PIB à la fin du premier trimestre 2011. Plus contenu suite aux effroyables mesures d'austérité prises par le gouvernement grec depuis deux ans en échange du vote des plans de sauvetage des pays européens, le déficit budgétaire n'en demeure pas moins important, qui oscille entre 9 % et 10 %.
    Ces chiffres ne peuvent en aucun cas permettre à la Grèce de s'en sortir seule. Même si le taux d'intérêt moyen sur la dette publique était ramené à 3,5 % par an, la charge des intérêts représenterait 5,15 % à la fin de 2011. Bien trop pour ce que les finances grecques peuvent actuellement assumer.
    Dans le contexte actuel, il ne reste aux Grecs que trois options : premièrement, jouer sur une baisse durable de l'euro qui faciliterait la reprise des exportations et donnerait à l'économie grecque une bouffée d'oxygène. Deuxièmement, appliquer une politique d'hyper austérité, à l'image de ce que fit l'Allemagne au début des années 2000, en s'imposant des réformes visant à accroître la productivité et à contenir la hausse des salaires. Troisièmement, sortir de l'euro et rétablir une monnaie nationale.
    Une monnaie piège
    La première de ces trois solutions apparaît largement hypothétique, compte tenu de la santé de l'économie allemande - gage d'une appréciation à terme de l'euro - et de l'effondrement programmé du dollar, qui fera fatalement de l'euro une monnaie de réserve sur-appréciée.
    La seconde solution est moins probable encore, compte tenu de l'état de l'économie grecque, de la faiblesse chronique de son industrie, du laps de temps incompressible que prendrait une telle politique avant de porter ses premiers fruits et de la différence fondamentale de mentalité qui existe entre Grecs et Allemands.
    Reste la troisième solution : la sortie de l'euro, qui apparaît comme la seule raisonnable à l'heure qu'il est. Elle signifiera, pour la Grèce, rétablir sa banque centrale, restaurer sa monnaie nationale - le drachme - et procéder à une dévaluation massive, seul moyen de relancer son économie et de mettre la valeur faciale de sa monnaie en phase avec l'état réel de son économie.
    Le problème est qu'une telle décision engagerait un mécanisme en chaîne d'attaque en règle des marchés contre les monnaies des autres pays fragiles de la zone euro - Portugal, Italie, Espagne, Irlande - et enclencherait la réaction enchaîne d'implosion de la zone euro, signant la mort programmée de l'euro et, dans la foulée de l'Union européenne - ce dont ne veulent à aucun prix les dirigeants de l'UE, qui s'échine à vouloir à tout prix maintenir en vie ce mort en sursis qu'est l'euro. Quitte, pour ce faire, à sacrifier et la Grèce, et l'ensemble du peuple grec !
    La situation on le voit est beaucoup plus grave qu'on ne veut bien le dire. À l'évidence les Grecs ont mal géré leurs finances publiques. Le fait était connu de tous, même si tous ont fermé les yeux sur ces manquements de plus en plus manifestes au pacte de stabilité et de croissance, voté précisément pour éviter la trop grande divergence des économies européennes et l'éclatement la zone euro.
    Mais le problème est ailleurs : dans la structure de l'euro, qui constitue désormais une monnaie piège pour la plupart des pays européens. Une monnaie qui écrase littéralement les peuples sous le poids d'une dette de plus en plus folle, mais que les dirigeants de l'instance supranationale se refusent obstinément à voir sombrer conscients qu'elle les entraînerait dans sa chute.
    Cette implosion programmée de l'euro n'est à son tour elle-même qu'une conséquence de chute programmée du dollar, signe du déclin l'empire américain et d'une économie américaine de plus en plus droguée à la dette et incapable désormais d'équilibrer ses comptes en relançant ses exportations.
    La crise de l'euro et du dollar signalent enfin la crise générale du capitalisme financier. Il serait vain en effet de voir dans la crise grecque un artefact isolé, sorte de simple hoquet dans une économie par ailleurs saine. Contrairement aux crises antérieures, la crise actuelle est une crise totale, parce que mondiale, générale, systémique et interconnectée.
    Daniel Aman monde & vie . 25 juin 2011

  • Manifestation à Paris le 13 janvier ! Mais pas n’importe où…


    Attention, ne vous trompez pas de lieu de rendez-vous.
    Plusieurs cortèges partiront en effet cet après-midi du 13 et le gros des manifestants défilera plus ou moins sans le savoir « contre l’homophobie ».
    En effet, la réaction populaire contre le projet de « mariage » entre invertis a été scandaleusement détournée par des agitateurs sans repères : une « Barjot » adepte des nuits « gays » parisiennes, une militante de gauche et un militant homosexuel, tous partisans de l’« amour (sic) homosexuel ».
    Ce trio infernal a certes renoncé finalement a intégrer à la grande manifestation un « char dansant gay » (parce que ce serait trop « communautaire », en fait…), mais le discours des organisateurs reste en partie inacceptable, comme leur volonté d’empêcher les prières, de cacher les chapelets et les soutanes, de permettre qu’en fin de cortège les associations catholiques fassent un défilé… normal.

    Les catholiques sont encore les dindons de la farce, à la remorque de la gauche, et alors qu’ils constituent le gros des troupes, ils feront pour beaucoup, dimanche, semblant de ne pas être catholiques pour tenter de plaire aux médias et au lobby homosexuel… Croient-ils obtenir le secours de Dieu de cette façon ?

    La manifestation qui débutera place Pinel sera, elle, une manifestation digne, avec des slogans normaux. Une démonstration de normalité, de catholicité, ouverte aux Français de bon sens.
    Organisée par Civitas, elle est soutenue par diverses organisations : Renaissance catholique, SOS Touts-petits, Parti de la France, Renouveau français, etc.

    Contre-info invite ses lecteurs à y participer.

    Par ailleurs, la  paroisse St Nicolas du Chardonnet organise un rosaire qui sera récité près de l’Assemblée Nationale, square Edouard HERRIOT, le mardi 29 janvier de 20h00 à 22h00, pour demander l’échec du projet de loi.

    http://www.contre-info.com/

  • La France, fille aînée de la franc-maçonnerie ? Seconde partie

     

    Le progressisme contre le Progrès

    Tout exposé scientifique démontre ses résultats de manière publique et l’on peut, grâce à la raison qui est universelle, vérifier si l’exposé est vrai ou faux. Nul petit groupe prétendant posséder les qualités de discernement ne doit interférer sur quelque exposé. Or, cette démarche antiscientifique est celle des maçons, qui ont décidé que cela est bon pour nous, selon un parti pris décidé hors de tout contre-pouvoir. En s’enfermant dans l’ésotérisme, les maçons se sont donc interdit l’usage scientifique de la raison et ils se sont condamnés à répéter des dogmes, des partis-pris.

    Le progrès social dont les franc maçons se veulent les partisans n’a aucune valeur scientifique, précisément parce que pour la science, les étapes du progrès ne peuvent être connues à l’avance ! En parlant à tout propos d’avancées, les maçons trahissent donc là le fait qu’ils ont une idée a priori des lignes que doit suivre le progrès social. Or, en définitive, la situation est la suivante : les franc maçons gardent en souvenir de l’époque des « Lumières » l’idée que le progrès ne peut être que graduel, ce qui est correct. Mais ils prétendent connaître à l’avance les étapes de ce progrès, ce qui est incorrect. Ce qui donne le « progressisme » une idéologie fausse car contraire à la science.

    Un esprit scientifique sait qu’il n’est pas omniscient et en bonne rationalité sait qu’on avance par essais et par erreurs (les plus grandes découvertes sont d’ailleurs tous des accidents !) surtout en matière d’innovations sociales. C’est ainsi qu’avance la science : elle fait des hypothèses, elle avance, les teste, les conserve si elles se révèlent fécondes mais les abandonnent si elles ne débouchent sur rien. C’est cette prudence même qui permet de réaliser de vrais progrès. Telle n’est pas la démarche du progressisme dont le caractère utopique, irrationnel et non-scientifique se marque précisément par le fait qu’il ne veut jamais revenir en arrière quand il se targue d’avoir effectué une « avancée », comme l’exprime Michéa dans Le Complexe d’Orphée : « L’idée progressiste (…) selon laquelle la “morale du futur” n’aurait plus rien de commun avec celles du passé (…) n’est pas seulement meurtrière. Elle repose d’abord sur une profonde méconnaissance des données de l’anthropologie. »

    Est-ce que le progressisme est obscurantiste ? Quelque part la philosophie et la vision de la vie que nous offrent généreusement les franc-maçons est teintée de morbide : maintenir en vie des tueurs (pardon, abolir la peine de mort), tuer les bébés (pardon, encourager l’avortement), tuer les anciens (pardon, encourager l’euthanasie), valoriser le mariage stérile (pardon, le « mariage pour tous »), imposer la théorie du genre (démolie par la science neuro-biologique et les études du docteur Simon Baron-Cohen sur les nouveaux-nés), l’on peut se poser la question sur cette curieuse vision du vivant.

    Spirituellement les codes maçonniques font référence à un « Grand Architecte » mais puisent leur révélation dans les passages les plus mineurs et les plus flous de la Bible (le « fils de la veuve » Hiram, devenant une sorte de prophète, est juste un type qui a participé à la construction du temple de Salomon). Un homme « sans qualités » et qui n’a rien d’universel qui, concourant en maçonnerie, va se voir « mourir pour renaître » selon un rite, à des fins se réclamant élitistes et exclusives, tout comme un certain « peuple élu » : il y a ceux qui en sont et ceux qui n’en sont pas. L’aristocratie, en comparaison, était articulée sur l’héroïsme chevaleresque pour grimper dans la hiérarchie.

    La maçonnerie s’oppose aussi au catholicisme qui promet la vie après la mort. En reniant cet espoir, la maçonnerie considère que nous ne sommes que des tubes digestifs sur pattes, vivant sur une boule de gaz tournant elle même autour d’une masse nucléaire. Une vie dont le sens devient absurde. Elle adopte une vision matérialiste de la vie (donc utilitariste de l’homme, malthusianiste, nihiliste...) rendant tout marchando-compatible, les « frères trois-points » devenant les « frères-tapins » du Marché international. Ils s’opposent à la société du Sacré en favorisant toujours la société de consommation...

    On peut se demander si un ordre qui voulait l’homme nouveau pour son bonheur n’est pas responsable d’une société anesthésiée, plus grande consommatrice d’antidépresseurs, en ayant détruit systématiquement tout ce qui est sacré. Ce goût des « droits de l’homme » a remplacé l’ancienne religion et déifié l’homme à la place de Dieu, comme le rappelle René Guénon : « C’est l’inférieur qui juge le supérieur, l’ignorance qui impose des bornes à la sagesse, l’erreur qui prend le pas sur la vérité, l’humain qui se substitue au divin, l’individu qui se fait la mesure de toute choses et prétend dicter à l’univers des lois tirées toutes entières de sa raison relative et faillible. » On voit ici de quelle prétention la maçonnerie se réclame !

    Mais regardons aussi l’héritage de valeurs léguées : le fameux slogan « liberté, égalité, fraternité » qui orne nos mairies depuis près de 170 ans. Tout d’abord, on étudie en philosophie qu’il n’y a pas de liberté mais des libertés. La liberté totale (sans structure pour s’appuyer, se construire ou se rebeller) rend angoissé et dépressif. La totale liberté rétablit la loi de la jungle (donc loin d’être un « progrès » elle fait le lit de nos instincts) où la loi du plus fort règne, ce qu’ont bien compris les libéraux en économie. La liberté s’oppose à l’égalité (trop de l’une nuit à l’autre) et l’égalitarisme dogmatique conduit à l’uniformité voire pire, au totalitarisme (l’exemple soviétique). Et la fraternité n’est même pas de la même famille, comme le rappelait Alexandre Soljenitsine, qui eut tout le loisir dans les goulags de vérifier l’égalitarisme forcené.

    Comme la maçonnerie est la vitrine idéologique de la bourgeoisie libérale, rappelons entre autres ce que pensait Marx de son si glorieux apport historique : « Partout où la bourgeoisie est parvenu à dominer, elle a détruit toutes les conditions patriarcales idylliques et féodales. Impitoyable, elle a déchiré les liens multicolores de la féodalité qui attachaient l’homme à son supérieur naturel pour ne laisser subsister que seul lien entre l’homme et l’homme l’intérêt tout nu, l’inexorable paiement comptant. Frissons sacrés et pieuses ferveurs, enthousiasme chevaleresque, mélancolie béotienne, elle a noyé cela dans l’eau glaciale du calcul égoïste. » La maçonnerie déguisant toute cette grisaille d’une fabuleuse « évolution des mentalités » qui devient notre nouvelle religion, telle un totem dans un supermarché.

    En maçonnerie, sachez que sur toute idée de progrès social, vous risquez de vous tromper tout en continuant dans une voie aux fondements erronés, anthropologiquement à côté de la plaque et à la spiritualité réduite aux intérêts bien sentis du calcul vaniteux, non-libre réellement parce que désintéressé, comme l’enseignent les religions révélées. Par contre vous serez sûr d’assurer votre carrière et éviterez de payer certaines contraventions (belle épopée), certains se battant pour des idées, des valeurs que l’on met au-dessus de soi et de sa vie et d’autres ne voyant que leur intérêt particulier, la maçonnerie sera donc pleinement faite pour eux. Laissons le mot de la fin à Charles Maurras, qui a bien résumé cela : « Si la franc-maçonnerie était jadis un esprit (d’ailleurs absurde), une pensée (d’ailleurs erronée), une propagande (d’ailleurs funeste) pour un corps d’idées désintéressées, elle n’était désormais plus animée ni soutenue que par la communauté des ambitions grégaires et des appétits individuels. »

    Un arrière-secret derrière le secret ?

    Le double-jeu des médias est tout à fait révélateur du malaise qu’a la corporation journalistique à critiquer ou même à en parler vraiment librement : la presse multiplie les unes fracassantes mais rarement pour la dénoncer, souvent sous un jour amusé, complice et faussement inquiet. Une association créée par Guy Lengagne et nommée « fraternelle parlementaire » met en connivence des politiques (députés, sénateurs et membres du gouvernement) de différentes obédiences mais surtout de différents partis ! Nul journaliste ne semble s’en préoccuper, restant dans le confortable clivage « gauche/droite » alors que les faits contredisent... Il est étonnant par ailleurs qu’aucun journaliste non plus ne fasse jamais la traduction en latin du symbole le plus connu, à savoir le « porteur de lumière », qui signifie littéralement « Lucifer ». Il y a de quoi inquiéter que l’on se réfère à cette entité spirituelle, et pourtant les médias cajolent la maçonnerie comme on s’amuse d’une fille légère en soirée pour mieux l’oublier ensuite.

    Il est d’ailleurs troublant que la maçonnerie soit un lobby dont on a le droit de parler dans des médias – avec parcimonie – mais que ce n’est pas le seul lobby existant en France : breton, gay, psychologue, viticole certes, mais parmi ceux qui défendent les minorités, le lobby des Juifs n’est jamais mentionné en une d’aucun magazine, alors qu’on peut en observer les manifestations (dîner du Crif par exemple). Hélas, en parler publiquement revient dans l’opinion publique à rappeler « les heures les plus sombres de notre Histoire ». Loin de nous l’idée de froisser des gens sans doute puissants, à des postes importants, concernant leurs idées au Moyen-Orient ou dans la finance ; donc c’est avec un courage revendiqué et au nom de l’esprit critique, de la libre parole sur les rapports de force et des privilèges dans ce pays, que le sujet ne sera pas évoqué dans ces lignes.

    Tout maçon sait néanmoins que pour accéder au B’nai B’rith (une maçonnerie spéciale, de haut degré et ne réunissant que des Juifs à travers le monde) il faut être juif, donc être coopté par le sang et la position sociale (ironiquement il y a peu de gens dans le bâtiment en franc-maçonnerie !), traduisant un racisme antigoïm, ce qui rajoute de l’exclusif à l’exclusivité et questionne sur l’immense avancée des mentalités dont la maçonnerie s’enorgueillit, faisant revenir ses adeptes aux valeurs de l’Ancien Testament (hypocrisie de plus sur la laïcité et le progrès).

    Mais la maçonnerie peut cacher bien d’autre choses, comme le scandale de la loge P2 en Italie (voir le film Il Divo), impliquée dans un certain terrorisme d’État, l’affairisme véreux de Didier Shuller et ses complices sur les HLM des Hauts-de-Seine. L’affaire du Carlton où DSK et ses amis franc-maçons lillois entretenaient un réseau de parties fines avec prostituées exploitées. Bien pire et ayant du mal à passer la frontière dans nos médias malgré la proximité géographique, l’affaire Waterhouse le révèle récemment : des franc-maçons tous impliqués dans un vaste réseau de pédophilie autour de cet orphelinat (tout comme l’affaire de l’Île de Jersey) et qui révèle ce que Jean-Pierre Mocky avait mis en scène dans son film Les Ballets Écarlates : des utilisations d’organisations publiques dans des affaires pédophiles par et pour des notables. De la crypto-secte à la crypto-mafia : peut-on savoir combien de degrés les séparent ?

    Antidémocratique (car initiatique et exclusiviste), à la philosophie présomptueuse car sure d’elle-même, teintée d’esprit combinard, antiscientifique dans sa méthode, à l’historique pas vraiment glorieux, dotée d’une quincaillerie ésotérique loufoque, camouflant des affaires honteuses, aidée d’une presse souvent complice, la maçonnerie peut désormais faire un véritable audit de son action, dont le bilan n’a pas grand chose de valeureux. On pourrait lui reconnaître la rédaction du code national de déontologie pour les policiers (écrite sous Joxe en 1986), qui est une des rares preuves que les maçons peuvent exercer une influence positive sur la société, mais concevoir qu’un pouvoir s’exerce en lieu et place du peuple et de manière crypto-sectaire était peut-être très en vue dans une France se cherchant de nouvelles Weltanschauungs alliées au progrès technique, mais au vu des enjeux du XXIe siècle, elle apparaît aujourd’hui aussi utile qu’un cendrier sur un vélo. C’est pourtant le lieu où doivent se rendre tous les candidats à la République française s’ils veulent avoir le cachet pour se présenter et construire, lentement, étape après étape, la République universelle, à savoir un gouvernement mondial qui ne profitera qu’à une élite, dont on parle un peu dans les médias – selon la méthode développée plus haut – afin de préparer l’opinion.

    Devant cette nouvelle « fin de l’Histoire », où nous serons peut-être les témoins contemporains d’un retour à une monarchie supranationale, vient une question hégélienne et d’éternel retour du concret : quelqu’un a-t-il une meule pour aiguiser nos guillotines ?

    Par Simone Choule http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • De la dialectique géopolitique

    « La dernière heure de la politique anglo-saxonne sonnera, le jour où les Allemands, les Russes et les Français s’uniront », rappelait Karl Haushofer en citant Homer Lea. L’intention de Haushofer était de persuader les puissances continentales de la nécessité de coopérer entre elles et de parvenir à une forme d’union transcontinentale. Dans son plaidoyer, il aimait citer le vieil adage romain : Fas est ab hoste doceri ( = Il est un devoir sacré d’apprendre de l’ennemi). Dans ses écrits, Haushofer a donné de multiples exemples de diversions anglo-saxonnes visant à détruire toute coopération grande-continentale potentielle. Au départ de citations tirées d’ouvrages de géopolitologues et de diplomates anglais ou américains, Haushofer a déduit la nécessité d’asseoir une coopération continentale et souligné le danger qu’une telle coopération signifierait pour les atlantistes. Mais s’il est important d’apprendre de l’ennemi et de le connaître, il est tout aussi important de connaître ses alliés potentiels et toutes les spécificités qui les structurent.

    Dans la littérature géopolitique, nous rencontrons souvent le terme de "grand espace" (Großraum). On l’utilise pour créer une partition, devenue classique, entre l’Europe Centrale (Mitteleuropa), l’Eurasie, l’Europe orientale et d’autres "grands espaces" de mêmes nature et dimensions. Souvent, la Russie est identifiée à l’Eurasie, ce qui nous induit à oublier que la Russie est un Etat complexe, une création politique couvrant des zones très différentes entre elles, si bien qu’on ne peut pas la qualifier uniquement d’eurasienne, ce qui serait un simplisme. Définir l’Europe orientale constitue une autre difficulté terminologique, car elle peut être tantôt considérée comme le prolongement de l’Eurasie tantôt comme un territoire coincé entre l’Eurasie et la Mitteleuropa, donc comme une sorte de périphérie de l’Eurasie. Toutes ces théories oublient que l’Europe de l’Est a connu son propre développement historique. En outre, elle est aussi un complexe géographique dont les assises territoriales reposent sur la plaine est-européenne. Ensuite, elles omettent d’insister sur un fait patent : au cours de l’histoire, l’Europe de l’Est a influencé les destinées de l’Europe toute entière de manière significative, alors qu’elle n’avait aucune relation avec le reste de l’Eurasie. En prenant ces données en considération, nous devons faire une distinction claire entre les termes Europe de l’Est et Eurasie et montrer ce qui les différencie de la Mitteleuropa.

    Europe de l’Est et Mitteleuropa

    Le penseur russe Nicolaï Danilevski, qui fut aussi implicitement un géopolitologue, est essentiellement l’auteur de "La Russie et l’Europe". Dans cet ouvrage, il critiquait les Européens et leur propension à dire que la Russie les "étouffait" et les "étranglait" à cause de sa puissance, de sa masse territoriale et de ses dimensions gigantesques. Au départ de son point de vue, qui est évidemment russe, il accusait les Européens de développer une russophobie qui concourait à envisager la destruction de l’Empire des Tsars. Ce sentiment d’étouffement que ressentaient les Européens du 19ième siècle est à la source de tous les sentiments anti-russes en Europe et de tous les antagonismes visant la Russie.

    Le 20ième siècle, avec sa succession ininterrompue d’événements sanglants et ses conflits intereuropéens, a donné raison à Danilevski. Sur ce plan, il n’y a pas grand chose à ajouter à sa démonstration. La dernière campagne en date menée par l’Occident contre la Russie, à peine sortie des ruines de l’Union Soviétique, est une preuve supplémentaire qu’aucun compromis ne pourra jamais être conclu entre la Russie et l’Occident, même si cette campagne se déroule encore seulement avec des moyens politiques, économiques et diplomatiques; toutefois, les moyens militaires ne doivent pas être exclus de nos spéculations, mêmes celles qui portent sur un avenir proche. La Russie et l’Occident sont donc des ennemis irréductibles et la lutte entre ces deux protagonistes durera jusqu’à l’extermination de l’un ou de l’autre.

    Mais qu’entendons-nous par le terme "Occident"? Sommes-nous en mesure de le définir vraiment? L’Angleterre et les Etats-Unis ont été les alliés de la Russie pendant les deux guerres mondiales et, même aujourd’hui, ils affirment tous qu’ils sont alliés et offrent leur "partenariat" à Moscou. La Russie n’a jamais représenté le moindre danger pour ces deux pays et il me semble impossible qu’ils puissent partager ce sentiment d’étranglement et d’étouffement, dû à un voisin trop puissant, disposant d’un espace démesuré et s’étendant sur un territoire immense. La perspective est pourtant bien différente lorsque nous parlons de l’Europe centrale. L’histoire nous montre quantité d’épisodes où le développement et la prospérité de la Mitteleuropa a été arrêté brusquement, que cet espace a subi les pires catastrophes civilisationnelles à cause d’une poussée venue de l’Est. Il suffit de rappeler les défaites allemandes lors des deux guerres mondiales, les succès russes pendant la Guerre de Sept Ans (1756-1763), les campagnes russes à travers l’Autriche, l’Italie et la Suisse pendant les guerres napoléoniennes ou, plus tard, pendant ces mêmes guerres, à travers la Prusse, après la défaite de Napoléon en Russie en 1812-13, voire les interventions russes contre les révolutionnaires en Autriche et en Hongrie en 1848 : tous ces événements ont contribué à faire naître une méfiance en Europe, vis-à-vis de la Russie. L’Europe de l’Est, avec son vaste espace, surplombe littéralement la Mitteleuropa. Cet espace procure des avantages militaires qui ont été souvent mis à profit au cours de l’histoire; ses détenteurs ont profité de ces avantages et de ces positions géographiques pour créer des conditions intéressantes voire pour assurer une réelle domination sur la Mitteleuropa.

    L’évolution de la Russie

    Dans son histoire, longue de 1200 ans, la Russie a connu de nombreux changements et, aujourd’hui, nous ne pouvons pas simplement parler des prétentions historiques que cultiverait la Russie à l’Est comme à l’Ouest ou de constantes de la politique russe, surtout à l’égard de l’Europe. La Russie de Kiev est un Etat est-européen typique comme la Pologne ou les Etats baltes. De par ses caractéristiques, la Russie de Kiev était tout à la fois un obstacle à toute expension de l’Ouest vers l’Est, un tremplin pour l’expansion russe du Nord vers le Sud, ce qui, dans tous les cas de figure, bloquait tout passage de l’Est à l’Ouest. Dans le même temps, cette Russie de Kiev contrôlait la plaine est-européennes, hinterland naturel de la Mitteleuropa, mieux, elle contrôlait le vaste territoire qui s’inclinait vers l’Europe centrale, inclinaison naturelle qui pouvait, le cas échéant, se transformer en une domination politique effective sur les territoires orientaux de la Mitteleuropa. Ces données géographiques élémentaires constituent de fait la source du long antagonisme entre l’Europe de l’Est et la Mitteleuropa. Au départ d’un territoire situé en Europe de l’Est, les Goths ont pénétré dans l’Empire romain, achevant leur course sur les rives de l’Afrique du Nord. Après les Goths, d’autres peuples barbares ont pénétré en Europe centrale et occidentale. Les Slaves, pour leur part, n’ont jamais résidé dans ces régions à l’époque, du moins avant leurs propres migrations vers l’Ouest et le Sud. Cette région est donc la meilleure place d’armes pour amorcer des raids en profondeur dans le territoire européen. Si nous lançons un regard rétrospectif sur la profondeur de ces raids perpétrés par des peuples ayant choisi la plaine est-européenne comme base pour leurs campagnes guerrières et conquérantes et si nous prenons la peine de réexaminer les conséquences de leurs conquêtes pour le développement historique de l’Europe (y compris la chute de l’Empire romain), alors nous pouvons dire, quasi avec certitude, que l’Europe de l’Est est une menace constante, une épée de Damoclès suspendue au-dessus du reste de l’Europe.

    Si nous prenons acte de ces faits, nous pouvons conclure que le contrôle de la plaine est-européenne est d’une importance cruciale pour le contrôle du reste de l’Europe. La lutte entre Moscou et la Pologne a duré pendant plus de 300 ans et s’est terminé par une victoire russe. A partir de ce moment, l’influence russe sur les affaires européennes commence vraiment. Nous ne devons pas oublier que le Tsar Ivan le Terrible exerçait une influence considérable en Europe. Après une éclipse assez longue, le 18ième siècle peut être considéré aujourd’hui comme l’ère de la plus grande influence russe en Europe (coïncidant avec le triomphe total de la Russie sur la Pologne). Après que la Russie se soit faite la maîtresse de cette "place d’armes" en Europe, on spéculait sur la prochaine marche russe vers l’Ouest et vers la prise de Berlin, capitale de la Prusse, ce qui est arrivé pendant la Guerre de Sept Ans. L’Europe centrale n’avait pas,ne pouvait pas avoir de réponse réelle à ce défi. L’Europe de l’Est a choisi la voie la plus facile, sans amorcer d’innovations originales : elle a préféré devenir un jeu de pions entre les puissances orientales (la Russie) et les puissances occidentalistes et pro-atlantistes (la France), voire directement le jeu de pion au service de l’atlantisme (l’Angleterre). Tous les projets de conquérir définitivement l’Europe de l’Est se sont terminés en cauchemars, en catastrophes totales. Les alliances avec la grande puissance orientale se sont rapidement transformées en une vassalité complète, où cette Europe de l’Est servait à étrangler les initiatives indépendantes de la Mitteleuropa, l’obligeant à ne plus se situer qu’à la périphérie des grands événements mondiaux. L’Europe centrale a répondu à cedéfi en cultivant une hostilité oblique, voire ouverte, contre l’Est, spécialement contre la Russie. Derrière cette hostilité, nous retrouvons cette peur atavique de l’Est, mais aussi, une crainte réelle de voir cette région d’Europe assumer une réelle indépendance, capable de façonner un avenir spécifique.

    Les atlantistes, avec leurs diversions, avec leur présence sur les côtes de l’Europe occidentale, en créant des réseaux de renseignements, des réseaux financiers et diplomatiques sur l’ensemble du continent, ont dévoyé l’essence traditionnelle de l’identité européenne. Mais l’Europe de l’Est, qui, typologiquement parlant, est liée à la civilisation de la Mitteleuropa, a développé une forme d’expansion différente, absorbant une partie de l’espace de la Mitteleuropa pour la simple raison qu’il n’y avait pas d’autre opportunité ou perspective pour développer un avenir avec plus d’indépendance. Cela reste une grande question : y a-t-il encore une réponse sobre et cohérente de la part des puissances centre-européennes face au colosse territoriale qu’est l’Europe de l’Est? Cependant, on a pu constater que la confrontation militaire était la pire des décisions à prendre. La caste guerrière allemande a presque toujours perdu la bataille en Europe de l’Est. Les défaites se sont effectivement succédées : d’Alexandre Nevski aux défaites face à la Pologne. Toutes ces défaites sont des défaites de la Mitteleuropa dans sa tentative de pénétrer l’espace est-européen. Parmi les victoires allemandes à l’Est, il faut cependant compter l’établissement de colonies et de comptoirs sur les côtes orientales de la Baltique, bases de la future Hanse. Dans une perspective continentaliste russe (slave/danilevskienne), on pourrait dire que ces établissements hanséatiques sont en quelque sorte les archétypes des alliances transatlantiques, commerciales et maritime ("carthaginoises") que sont l’Alliance atlantique, l’OTAN et l’UE.

    L’Allemagne (et la Suède) n’ont donc réussi qu’une expansion limitée au pourtour de la Baltique,ne conquérant en fait qu’une mince bande territoriale et littorale. Cette expansion révèle des éléments thalassocratiques. Très rapidement, la Hanse, dès l’époque de sa création, a pris les formes d’une corporation commerciale et maritime, c’est-à-dire les formes d’un pseudo-empire thalassocratique. L’expansion en direction des littoraux de la Baltique orientale n’a toutefois pas exigé de forger les conditions préalables nécessaires à la conquête de l’Europe de l’Est. L’Allemagne avait dès lors une plus vaste base territoriale, une plus grande "place d’armes" pour amorcer son processus d’expansion et n’avait pas d’ennemi puissant. L’expansion vers la Baltique et la Mer du Nord avait commencé longtemps avant toute tentative sérieuse de pénétration à l’Est. Cette expansion a donc été une réussite dans la plupart de ses requisits. Dans un tel contexte, nous devons considérer les expansions en direction des côtes orientales et nord-orientales de la Baltique, vers la Prusse orientale, la Poméranie et les Etats baltes, comme un processus autonome en soi et ne pas le confondre avec une pénétration réelle du territoire de l’Europe de l’Est, dont la nature est fondamentalement continentale. Toute tentative de conquête de cet espace continental s’est soldée par des expériences négatives dramatiques du point de vue allemand. Adolf Hitler a commis cette erreur classique, avec les conséquences les plus tragiques qui soient, dès la rédaction de son ouvrage Mein Kampf, où il voit l’expansion allemande vers le littoral oriental de la Baltique comme un exemple positif pour toute expansion allemande vers l’Est. D’un succès limité dans un espace réduit et particulier, il a voulu tirer une règle générale pour tout l’Est de l’Europe dont l’espace est vaste et non comparable à celui, très réduit, du littoral de l’Est de la Baltique.

    Les Allemands et l’Eurasie

    Il y a donc les expériences négatives de l’Europe centrale dues au sentiment d’étranglement ressenti face à l’Europe de l’Est et dues aussi aux invasions antérieures de peuples venus de l’Est. Mais il est un autre défi venu de l’Est, face auquel les représentants de la Mitteleuropa germanique ont enregistré plus de succès. Ce défi est celui de l’appel de l’Asie centrale. Nous voulons aborder ici la question des raids en direction de ces landes et steppes via lesquelles les peuples de l’Est et de l’Asie centrale sont arrivés en Europe centrale. Le complexe géologique des landes et des steppes constitue la voie d’accès au centre de l’Asie et relie le cœur de l’Asie au cœur de l’Europe. Cette voie est la route historique des migrations utilisée jadis par les peuples asiatiques dans leurs tentatives de pénétrer en Europe. Huns, Magyars et Mongols ont créé tour à tour des empires au centre de l’Eurasie et ont déboulé en Mitteleuropa, où ils ont été arrêté par les Francs, les Bavarois et, à leurs suite, par les empereurs germaniques. C’est sur un mode analogue à celui pratiqué par la Russie de Kiev, dont l’expansion vers le Sud barrait la route à toute expansion européenne vers l’Est que l’on doit percevoir le rôle géopolitique et stratégique de la Mitteleuropa : elle aussi a une orientation "méridienne" et, par sa position sur la carte, a bloqué l’avancée des hordes d’Attila et de Gengis Khan. La Russie de Kiev, dans une moindre mesure, la Mitteleuropa, dans une mesure majeure, sont des goulots d’étranglement. Les empires des peuples turco-mongols sont des empires petits-eurasiens, ne couvrent que le berceau de l’Eurasie, car ils ne tiennent que son centre, le cœur de la masse continentale eurasienne; à partir de ce cœur, ils tentent d’atteindre les océans, accumulent les conquêtes et établissent des empires, avec, à terme, la volonté de créer un unique empire de la Grande Ile du Monde (du Vieux Monde). Aucun de ces empires n’a réussi son projet.

    L’Empire russe, qui a voulu perpétuer les traditions de la Horde d’Or, a voulu poursuivre les efforts de cette armée mongole, a été placé devant un choix : ou dynamiser les atouts de l’Europe de l’Est ou dynamiser les atouts de la perspective eurasienne-gengiskhanide. La Russie était placée devant une alternative géopolitique. La défaite de Novgorod et la victoire de Moscou ont surtout signifié la fin de l’idéologie commerciale de Novgorod, qui avait des aspects thalassocratiques et était assez étroitement liée à la hanse nord-allemande. De plus, la suprématie moscovite a mis un terme à l’idéologie est-européenne de la Russie et a poussée cette dernière dans un système idéologique eurasien. A cette époque, la politique russe a reçu ses premiers éléments eurasiens, s’est orientée vers l’Est, vers les Monts Ourals, vers la Sibérie. Néanmoins, les orientations politiques russes vers l’Ouest sont demeurées quasi identiques à celles de l’option est-européenne de Novgorod, comme le prouve le conflit avec la Pologne pour la domination de cette zone géographique de l’Europe. Les premiers éléments eurasiens de la stratégie générale russe se sont exprimés de manière patente lors de l’intervention des armées du Tsar en Hongrie en 1848, intervention qui constitue une poussée offensive vers l’Ouest. De manière plus claire encore, les mouvements des armées russes et soviétiques lors des deux guerres mondiales, de même que les interventions soviétiques en Europe centrale après 1945, sont des options stratégiques de type eurasien. Mais, même dans ces cas, la géopolitique eurasienne de l’URSS reste au service d’une expansion en Europe de l’Est, voire d’une pénétration en Mitteleuropa. Lors de la seconde guerre mondiale, par exemple, les efforts principaux des armées russes se sont portés en direction de Berlin, de l’Ukraine et de la Hongrie, soit en direction de la plaine de Pannonie et de Vienne, visant très logiquement à restaurer la domination du cœur de l’Eurasie sur les franges du continent, soit une domination de tout le complexe géologique des plaines et des landes.

    La plus importante bataille sur le Front de l’Est s’est déroulée à Stalingrad et non pas à Moscou ou à Leningrad. La Russie soviétique a fait usage des dividendes de cette bataille en poursuivant l’avancée de ses armées en Ukraine et jusqu’en Hongrie, ce qui a permis à l’URSS de dominer pleinement l’Europe de l’Est. Du point de vue centre-européen, il me paraît extrêmement important d’observer la continuité de la politique russe qui va d’une démarche géostratégique est-européenne à une démarche eurasienne. Cependant, l’intérêt des puissances centre-européennes n’est pas de voir émerger une Russie pro-atlantiste, à l’idéologie commerçante, au système économique proto-capitaliste, sur le modèle de certaines institutions russesnées dans le sillage des réformes de Pierre le Grand. Ce modèle russe-là est celui que veulent reconstruire les mondialistes russes actuels depuis le début de la perestroïka. Cette politique atlantiste-perestroïkiste va tout à fait à l’encontre des intérêts réels de la Mitteleuropa, exactement comme l’était la politique d’intervention en Europe de l’Est de l’ancienne Russie tsariste et de l’URSS après 1945.

    Une Russie atlantiste serait une Russie qui aurait abandonné l’essence continentaliste traditionnelle de la Russie. Dans un tel cas, et dans un premier laps de temps, nous devrions nous attendre à une réédition des inclinaisons russes vers l’Europe de l’Est (comme au 18ième siècle), simplement parce que seule cette Europe de l’Est dispose de ports dans la Baltique et la Mer de Barendsz, et non pas les plaines et landes de l’Eurasie. Ces ports sont les seules voies navales possibles vers l’Atlantique pour la Russie. L’orientation atlantiste-perestroïkiste éventuelle de la Russie pourrait s’avérer une arme redoutable aux mains des forces atlantistes, comme ce fut le cas lors des deux guerres mondiales, surtout à cause del’ignorance allemande, qui ne comprenait pas l’essence réelle de la géopolitique russe et le rôle des différentes zones géographiques au cours des différentes époques historiques de cet immense pays. Une telle Russie atlantiste pourrait servir à étrangler, d’une manière nouvelle, l’Europe centrale ou contribuer à l’aligner définitivement sur les volontés de la communauté atlantique. Mises à part ces deux orientations, la pro-atlantiste et l’est-européenne, la Russie pourrait opter pour une troisième voie, celle du petit-eurasisme, première étape en direction d’une coopération eurasienne générale, dont l’objectif principal est de conquérir l’Ile du Vieux Monde toute entière, soit la Grande Eurasie, et d’y éliminer définitivement toute emprise atlantiste, de quelque ordre que ce soit. Dans le cas d’une telle perspective eurasienne, l’Allemagne a le pouvoir de résister. En effet, une rétrospective historique nous permet de constater que les âges héroïques, nobles et efficaces de l’histoire allemande de tradition continentale ont toutesété des périodes de rejets des courants eurasistes au cœur de la Mitteleuropa. Les nouveaux Etats de l’Europe centrale sont nés de ce conflit, tout comme l’Etat franc est né de la lutte contre les Huns et tout comme le Saint Empire Romain de la Nation Germanique, dont l’apex fut au 13ième siècle au moment des invasions mongoles.

    L’Europe de l’Est contre l’Eurasie

    La vision de Danilevski — qui voulait créer une grande union panslaviste — ne s’est réalisée que par la fondation du Pacte de Varsovie. Si nous ne tenons pas compte des nuées idéologiques qui ont entouré la création de cette alliance militaire téléguidée depuis Moscou, il apparaît clairement que la ligne directrice de ce Pacte suit les contours généraux suggérés par Danilevski pour son union panslaviste sous tutelle russe. Ce Pacte scelle la victoire de l’Europe de l’Est, mais non pas de l’eurasisme. L’Europe de l’Est, avec l’ensemble de son territoire, a absorbé une bonne part de la Mitteleuropa, transformant le reste de son espace centre-européen en une périphérie de l’Ouest atlantiste. Du point de vue des intérêts de Moscou, la création du Pacte de Varsovie consistait à se donner un titre de propriété sur l’Europe de l’Est. L’option est-européenne de la politique traditionnelle de la Russie l’avait emporté, sanctionnant la pleine domination russe de la région, après une victoire complète sur les puissances centre-européennes. Des victoires similaires avaient eu lieu au cours de l’histoire passée et il m’apparaît donc logique de s’attendre à de nouvelles pénétrations de type géopolitique est-européen en Europe centrale dans le futur. Si nous analysons de ce point de vue les clauses du Traité Ribbentrop-Molotov d’août 1939, nous pouvons dire qu’il s’agit d’une victoire des stratèges d’orientation est-européenne et non pas des stratèges d’orientation eurasienne ou centre-européenne (allemande), parce qu’avec cette victoire, Moscou a rétabli son contrôle sur les Pays Baltes, tandis qu’avec le nouveau partage de la Pologne, qui en a résulté, puis avec la conquête de la Carélie, à la suite de la Guerre soviéto-finlandaise de l’hiver 1939-40, l’URSS de Staline obtenait la domination complète de la zone géostratégique de l’Europe de l’Est, y compris le littoral oriental de la Baltique, gagnant ainsi des têtes de pont pour toute éventuelle expansion future vers l’Ouest. L’une des erreurs les plus patentes du commandement allemand et de la géopolitique allemande face aux problématiques de l’Europe de l’Est et de la Russie, est d’avoir très mal compris les dynamiques et constantes géopolitiques des différentes parties de la Russie et leur signification pour l’Europe centrale.

    En signant ce pacte, les Allemands ont non seulement cédé le contrôle de l’Europe de l’Est à l’URSS, mais aussi les parties du Nord-Est de l’Europe à partir desquelles ils pouvaient, le cas échéant, lancer une offensive efficace contre l’Europe de l’Est, à l’intérieur même de son territoire (même s’il est difficile d’évoquer un succès réel, vu l’immensité territoriale de l’Europe de l’Est). L’histoire nous enseigne, par exemple, que l’Etat polono-lithuanien a pu avancer ses pions très profondément dans le territoire est-européen, en prenant notamment le contrôle de Smolensk et de sa région pendant plusieurs siècles. Cette conquête polono-lithuanienne a été possible parce que cet Etat possédait justement la frange littorale baltique, que Ribbentrop a abandonnée à Staline en août 1939; il s’agit en l’occurrence du territoire des Etats baltes actuels, qui s’étend suffisamment au Nord et à l’Est pour offrir un tremplin adéquat pour pénétrer sur une plus grande profondeur le territoire de l’Europe de l’Est proprement dite. Autre facteur de ce succès polono-lithuanien : l’Europe de l’Est, à l’époque, était fragmentée en un grand nombre de petits Etats. Mise à part, l’occupation allemande de l’Ukraine, après 1918 pendant le chaos de la guerre civile russe, qui ne fut que de courte durée, l’autre grande opération allemande dans la région, amorcée en juin 1941, s’est soldée par un échec : l’Allemagne, principale puissance de la Mitteleuropa, a été incapable de se rendre maîtresse de la grande masse territoriale de l’Europe de l’Est. Les Allemands, comme Napoléon, ont connu l’échec et la catastrophe, parce qu’ils n’ont pas étudié correctement les caractéristiques de cette région ni analysé en profondeur les événements historiques antérieurs. Ils ont succombé à la croyance naïve en l’invincibilité de la technique allemande, qui ne pouvait leur assurer une victoire dans un tel environnement géographique.

    Le pacte Ribbentrop-Molotov a constitué une solution diplomatique positive pour la Russie soviétique (dans la perspective de sa géopolitique est-européenne). Ce fut un succès parce qu’avec ce pacte, elle a réussi à infiltrer complètement la frange extrême-occidentale de l’espace est-européen, ce qui a créé les conditions de la pénétration ultérieure, après 1945. Cependant, si l’on procède à une analyse sur le long terme dans une perspective eurasienne, la vision est-européenne, qui a présidé à ce pacte Ribbentrop-Molotov, est très négative. Pour comprendre cette négativité intrinsèque, il faut opérer une rétrospective historique plus profonde, revenir à l’âge des migrations inter-européennes de la proto-histoire, quand les ancêtres des Hellènes ont pénétré dans la péninsule balkanique, puis réfléchir aux implications géopolitiques de l’entrée des Goths, et ensuite des Slaves, dans cette même péninsule. Nous constatons, en analysant ces événements historiques cruciaux que cette partie de l’Europe de l’Est consiste en un tremplin pour avancer plus à l’Ouest vers l’Europe centrale et occidentale. Les Goths, en partant de l’actuelle Ukraine, ont pu marauder dans l’Europe entière, prendre Rome, puis conquérir les côtes de l’Afrique du Nord, après avoir conquis les côtes septentrionales de la Mer Noire. Pendant ces migrations et ces conquêtes, ils ont abandonné l’Europe de l’Est mais sont devenus un barrage efficace contre les flux migratoires offensifs des autres peuples venus de la steppe eurasienne pour envahir l’Europe. Ce peuple, venu d’Europe de l’Est, et, plus tard, les Slaves, ont conquis l’Europe centrale ou des parties importantes de celle-ci, mais, comme ils n’étaient pas dépendants du ou liés au système géographique/géologique des landes et des steppes de l’Eurasie, ils n’ont pas gardé de liens aveccet espace, ni même avec l’Europe de l’Est, ce qui les a empêché d’élaborer des projets plus vastes. La géopolitique russe du 19ième siècle était orientée vers l’Europe centrale et, pour cette raison, a marginalisé ses dimensions eurasiennes. Cela a induit la géopolitique russe à négliger le courant expansionniste en Asie centrale, de peur de troubler ses relations avec la Turquie (d’inspiration touranienne) et avec les Britanniques, présents en Inde. La Russie a laissé ainsi aux Britanniques les mains libres dans cette région.

    Le Pacte de Varsovie a connu un destin similaire. Ses intérêts étaient trop focalisés sur l’Europe. La Guerre Froide, de plus, a impliqué des immixtions soviétiques en Amérique du Sud et en Afrique, ce qui sacrifiait du même coup toute coopération avec la Chine. Donc, si la Russie actuelle opte à nouveau pour une perspective est-européenne, même sous le manteau d’une intégration euro-russe, nous pouvons nous attendre à un relâchement des intérêts russes pour l’Extrême-Orient, parallèlement à une submersion de la Russie dans les affaires européennes, ce qui aurait pour résultat que la Russie deviendrait très facilement une victime des subversions atlantistes. Celles-ci susciteraient immanquablement un nouvel antagonisme sino-russe, cette fois parce que l’expansion naturelle de la Chine s’étendrait aux régions frontalières de la Russie sibérienne, que le gouvernement central moscovite négligerait, tant il serait occupé à parfaire sa submersion dans les affaires européennes. C’est en tout cas ce que prévoit Brzezinski, qui espère une dissolution de la cohésion en Asie centrale et craint une coopération eurasienne dans cette partie hautement stratégique de l’échiquier mondial. C’est pour ces raisons que la nouvelle Russie post-soviétique doit abandonner sa perspective est-européenne pour adopter une perspective eurasienne.

    Cette nouvelle Russie post-soviétique utilisera ses atouts est-européens comme une option en réserve, purement potentielle, comme alternative éventuelle en cas de changement de donne, mais opposera son eurasisme au continentalisme du panturquisme et de la Chine, utilisé aujourd’hui par les forces thalassocratiques atlantistes pour réaliser des objectifs qui sont strictement atlantistes et anti-continentaux. L’option essentielle de la nouvelle Russie post-soviétique, son orientation et ses objectifs devront être strictement eurasiens. La dynamique eurasienne devra œuvrer tous azimuts, au départ du noyau central de la masse continentale eurasienne pour s’étendre, dans un premier temps, à tout le système des landes et steppes d’Eurasie, pour assurer, dans un deuxième temps, la maîtrise de l’Ile du Vieux Monde tout entière et rejeter définitivement l’influence atlantiste hors du Grand Continent.

    La première direction dans laquelle cette dynamique devra s’ébranler est le Sud. Il convient effectivement d’occuper la partie méridionale du cœur de l’Eurasie, celle que l’on appelle la "Route de la Soie". Il s’agit des territoires actuels de la Turquie, de la Perse (l’Iran) et de l’Asie centrale, bases de tout bond en avant vers les mers du Sud. Sur ce plan, Moscou doit relever un défi majeur : les projets panturcs, actuellement "sponsorisés" par les forces atlantistes. Les projets paniraniens, pour leur part, s’opposent aux efforts britanniques et américains de reconstruction géopolitique de l’Asie du Sud et du Centre. Pour l’Europe en général, pour l’Allemagne en particulier, il est d’une importance cruciale qu’un axe de communication puisse être établi entre cette zone, la Russie et l’Allemagne. Les géopolitologues, politologues, politistes et experts allemands, qui ont potassé les disciplines connexes de la géopolitique, doivent comprendre aujourd’hui la signification primordiale de ces voies de communication en Eurasie et des liens qui doivent les unir à l’Europe. Cette voie a toujours été celle des conquérants, celle des grandes dynamiques de l’histoire : aujourd’hui, dans la perspective eurasienne générale, qui est en train de se dessiner, elle doit devenir la voie de la coopération grande-continentale, car elle est la base d’une identité géopolitique réelle, elle fonde la communauté d’intérêts de toutes les puissances européennes. Cette route passe par les plaines du Sud de l’Ukraine, à partir de la Roumanie et de la Hongrie. Au terme de cette route, nous trouvons l’Autriche, la Bavière et même le Nord de la France, région où s’est achevée dans le désastre l’invasion des Huns d’Attila. Le souvenir de cette invasion hunnique, qui a scellé définitivement le sort de l’Empire romain, fait que les territoires autrichien, hongrois et roumains, qui forment l’espace danubien, sont (ou devraient être) les objets premiers de la géopolitique allemande. Leur organisation géopolitique (civile et militaire) est la condition sine qua non de toute géopolitique allemande et impériale efficace.

    A ce niveau, nous devons souligner toute l’importance de l’orientation traditionnelle d’une partie de la géopolitique allemande vers les pays danubiens (qui recèlent un véritable chaos, préfèrent généralement se remémorer le passé plutôt que d’envisager l’avenir), orientation qui implique une attention accrue pour la plaine hungaro-roumaine qui donne finalement accès au cœur de l’Eurasie. Si l’Allemagne adopte à nouveau, de concert avec l’Autriche et la Hongrie, cette orientation danubienne-eurasienne traditionnelle, cela aura un effet positif sur l’attitude russe en Ukraine et sur le pourtour de la Mer Noire. Dans la même optique, on peut interpréter le passé de manière intéressante : on se souviendra que l’Allemagne, en déployant ses forces selon un axe Nord-Sud, a bloqué toute expansion eurasienne de la Russie soviétique vers l’Ouest, selon une vieille logique européenne. En adoptant une logique danubienne, selon un axe Ouest-Est, l’Allemagne évitera de rééditer son erreur fondamentale; elle transformerait ses énergies, que les Slaves ont toujours trouvé agressives, en une logique de coopération dynamique de longue durée, permettant aussi de dégager définitivement l’Allemagne de l’étau atlantiste dans laquel elle est enserrée depuis près de six décennies. Cette logique danubienne-eurasienne aurait également pour effet de renforcer le véritable esprit traditionnel russe. La Russie, ainsi stimulée, focaliserait ses activités dans la moitié septentrionale du noyau central de l’Eurasie, afin d’investir progressivement sa moitié méridionale, créant de la sorte une véritable coopération avec l’Eurasie méridionale.

    La nouvelle Russie pourrait prendre exemple sur le modèle géopolitique du premier Etat moscovite offensif, c’est-à-dire l’Empire mongol, qui avait pris le contrôle de ce noyau territorial eurasien, pour ensuite investir le Sud, en prenant successivement la Perse en l’Inde. Le modèle mongol indique à la nouvelle Russie la voie à suivre. Rappelons ici également la victoire des Mongols sur les Turcs, victoire de l’Eurasie sur Touran. En déployant sa logique est-européenne, la Russie a maintes fois tenté de vaincre les Turcs sur le sol européen, notamment dans les Balkans. Les armées russes ont enregistré de véritables triomphes dans ces entreprises, mais jamais une victoire totale, car Constantinople et l’Anatolie sont fermement restées entre les mains des Turcs. Les Mongols, pourtant, contrairement aux efforts des Russes dans les Balkans, ont suivi une logique eurasienne et attaqué les Turcs par l’Est, utilisant à leur profit le vaste territoire continental s’étendant derrière le front. C’est ainsi qu’ils ont infligé une défaite catastrophique aux Turcs, représentants de Touran.

    Si la Russie abandonne ses priorités est-européennes pour s’orienter à fond dans la perspective eurasienne, le touranisme turc ne pourra plus menacer ni l’Europe ni la Russie. Le modèle de la Russie moscovite (qui a pris le relais de la Russie de Kiev et de Novgorod) a donc été l’Empire mongol, qui contrôlait le territoire central de l’Eurasie, ce qui lui a permis d’en contrôler plus tard les franges méridionales à proximité de l’Océan Indien. La victoire des Mongols eurasiens sur les Turcs touraniens est une expérience positive et doit servir de modèle et de guide dans l’avenir aux nouveaux Russes post-soviétiques. Quand la Russie pratiquait une géopolitique est-européenne, elle a surtout tenté de vaincre les Turcs sur le champ de bataille balkanique, afin de prendre Constantinople et de s’installer sur le territoire anatolien. En 1877-78, les armées russes ont failli emporter le morceau, mais, finalement, avec l’appui de l’Angleterre, les Turcs ont conservé tous leurs atouts géostratégiques (Constantinople et les détroits, le tremplin anatolien vers l’Egée et la Mésopotamie, etc.). Les expéditions russes dans les Balkansont été la mise en œuvre d’une géopolitique est-européenne, amorcée dès l’ère de la Russie de Kiev, pour se perpétuer jusqu’à la seconde guerre mondiale (les exigences de Molotov en novembre 1940 à Berlin l’attestent de manière éloquente). Il semble effectivement impossible, pour la Russie, de battre les Turcs dans les Balkans et en Thrace; en revanche, en les prenant à revers par l’Est, comme le firent les Mongols au cours de notre moyen âge, la victoire est quasi assurée, comme celle de Tamerlan (Timour Leng) à Angora (Ankara) en 1402. Cette victoire mongole a donné du répit à l’Europe et obligé les Turcs à reconquérir l’Anatolie et le Kurdistan, avant de se retourner contre l’Europe après la prise de Constantinople en 1453. Si la Russie adopte demain une perspective eurasienne dans sa géopolitique, elle renouera avec cette perspective de Tamerlan, au grand profit de l’Europe tout entière. Cela laissera les mains libres à l’Allemagne, pour réamorcer sa politique de coopération avec la Turquie, qui cessera alors de fait d’être atlantiste, et pour étendre la sphère d’influence européenne à la Mésopotamie (ce que les Américains veulent empêcher en occupant l’Irak) et lui donner une fenêtre sur le Golfe Persique et l’Océan Indien.

    Sans un partage des tâches, et sans l’appui russe sous la forme d’une réorientation géopolitique de type eurasien, rien ne sera possible, ni pour l’Allemagne, ni pour une autre puissance européenne. A l’inverse, sans un appui allemand, la Russie ne pourra pas réanimer ses dynamiques eurasiennes en sommeil. L’Europe n’aura pas de fenêtre sur l’Océan Indien, son vieux rêve depuis Rome et les Croisades, et la Russie n’aura pas d’accès à l’Océan Indien sans une véritable coopération germano-russe, cette fois sans les ambiguïtés néfastes du pacte Ribbentrop-Molotov. Mais pour arriver à ce double résultat, il faut entamer, au plus vite, un travail sérieux de guerre cognitive, apprendre à bien connaître l’histoire, la géographie et les besoins de nos futurs partenaires. Si les partenaires ne se connaissent pas, de graves dangers nous guettent, comme cela s’est passé maintes fois au cours de l’histoire, car alors les projets de partenariat, même portés au départ par les meilleurs intentions du monde, finissent par sombrer dans l’horreur de nouveaux conflits entre puissances terrestres, ce qui ne peut se dérouler qu’au seul bénéfice du pseudo-empire thalassocratique d’Outre-Atlantique.

    Sacha PAPOVIC,(Belgrade, août 2003). http://www.voxnr.com

  • J'accuse François Hollande – par le Général Antoine-Roch Albaladéjo

    J'accuse François Hollande de mensonge. Au poste qu'il occupe aujourd'hui François Hollande a tous les moyens de savoir ce qui s'est réellement passé le 17 Octobre 1961 à Paris.
    Il peut ainsi vérifier que le FLN avait décidé d'organiser une manifestation au cours de laquelle il prévoyait la destruction de quelques installations parisiennes et quelques assassinats ciblés de membres du service d'ordre et du MNA, son adversaire politique.
    Il pourra ainsi vérifier qu'il n'y eut pas 300 morts, mais 7, dont un Français, consécutifs à la violence de quelques meneurs du FLN. Quant aux 2300(!) blessés, on n'en trouve que peu de trace, sinon dans les déclarations mensongères d'anciens FLN.

    Du “VILLAGE CARTON”
    à SAINT-CYR
     
    Antoine-Roch ALBALADEJO est né à Arzew, faubourg “Tourville”, quartier plus connu sous le nom de ”Village Carton” où ses grands-parents familièrement appelés “Tio Antonio” et “Tia Fabiana” exploitaient une épicerie près de l’école. Ses parents demeuraient à Oran (Delmonte) et son père étant employé aux C.F.A. Il fréquenta l’école primaire de ce quartier où excellait un maître du nom de JUAN.
    Après de brillantes études secondaires au collège Ardaillon, il choisit la carrière des armes et entra à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.
    Au sein de la Légion Étrangère il s’imposa pour terminer au grade de Général de Brigade (Promotion du 4.12.1994), ce qui ne l’empêcha pas de s’adonner à l’écriture et d’éditer, entre autres livres, “Vol de pumas sur Caracas”.
    Aujourd’hui à la retraite il se consacre à sa famille et trouve encore le temps de s’engager dans la vie associative puisqu’il préside l’Association des Anciens d’Ardaillon et participe aux réunions annuelles des Delmontois et parfois à celles des Anciens du Cours Complémentaire d’Arzew, en souvenir de sa ville natale.
     
    J'accuse François Hollande de saboter tous les efforts faits par notre pays pour intégrer les immigrés. Comment aimer un pays dont le président fait de telles déclarations ? Chacun peut mesurer le désastre provoqué chez les jeunes maghrébins par de tels mensonges.
    J'accuse François Hollande d'avoir serré dans ses bras des Ben Bella et autre Bouteflika. Des terroristes qui ont provoqué et encouragé les pires atrocités qui n'aient jamais été commises dans le monde. Des gouvernants qui au pire ont encouragé, sinon au moins fermé les yeux sur les crimes et les tortures atroces dont furent victimes des milliers de Harkis. Un individu, Bouteflika, qui s'est acharné à éradiquer notre langue en Algérie et qui aujourd'hui se noie dans ses mensonges sur la présence Française en Algérie, dont il peut mesurer la réussite tous les jours dans son pays (prêt à demander réparations pour les ports, aéroports, hôpitaux, écoles, barrages, pétrole, gaz, etc... qu'on lui a laissés, intacts).
    J'accuse François Hollande de faire semblant d'oublier que 95% des esclaves furent vendus par leurs propres chefs de tribus Africains et que plus de 95% des Français n'avaient rien à voir avec ces crimes au fond de leurs provinces.
    J'accuse François Hollande de toujours donner raison aux ennemis de la France, d'attiser leur haine des Français et d'abaisser ainsi son pays. Ce n'est sûrement pas le rôle d'un Président de la République digne de ce nom.

    Général Antoine-Roch Albaladéjo

    http://www.francepresseinfos.com/