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  • L'Education nationale : le Méga-Titanic

    L’Education nationale n’en finit pas de sombrer. En nombre de victimes, c’est même beaucoup plus spectaculaire que le Titanic, mais cela intéresse moins les producteurs de films catastrophes. MG
    Le sous-marin sans périscope

    Il faut dire que le machin, sourd à tous les avertissements, ne change ni de cap ni de capitaine et continue de filer à toute vitesse vers les icebergs.

    Les ministres de droite ont consciencieusement appliqué le plan Langevin-Wallon d’inspiration communiste et ont démantelé l’élitisme républicain au nom de l’idéologie du « tronc commun », et aussi pour avoir la paix avec les syndicats. Les ministres de gauche ont continué dans la foulée, en promettant le bac pour tous, avec l’appui des mêmes syndicats et la complicité des associations de parents d’élèves, noyautées par la gauche.

    Tout le système s’est en outre progressivement verrouillé de l’intérieur comme un gigantesque sous-marin doté d’un équipage d’un million de mariniers et surtout de marinières. Mais sans périscope.

    Thermomètres, manomètres, radars et boussoles cassés

    Car on a soigneusement cassé tous les thermomètres, manomètres, radars et boussoles permettant de mesurer la course : l’évaluation des enseignants (il paraît que les syndicats ne la supportaient pas), la notation des élèves (il paraît qu’elle les traumatisait), les paliers de sélection (trop précoce, nous dit-on), les redoublements (cela ne servirait à rien). Et bien sûr, on a instauré le diplôme pour tous, ou quasiment.

    Et dans cette baleine aveugle qui, mieux que celle de Jonas, avale tous les ans des milliards d’euros, des milliers d’ordinateurs et des milliers d’enfants et de « jeunes », les chefs d’établissement font périodiquement la grève des statistiques, histoire d’y voir plus clair encore. On ne sait d’ailleurs plus qui dirige vraiment le machin.

    Pour faire bonne mesure, l’université a suivi le sillage du Méga-Titanic : pas de sélection en première année, notation et rattrapage bienveillants ensuite, sur fond d’allongement des parcours.

    On a aussi modifié en permanence les programmes et les méthodes pédagogiques, autre moyen de brouiller l’évaluation des résultats : il paraît qu’il fallait lutter contre la « reproduction sociale », les « stéréotypes » ou l’influence pernicieuse des familles. Le savoir c’est réac, en effet !

    Enfin, il a fallu accueillir des centaines de milliers d’enfants immigrés, maîtrisant mal la langue et rebelles aux savoirs : pas de problème ! Les commandants du Titanic ont décidé de réduire encore la voilure programmatique, au nom du pédagogisme jargonnant et, bien sûr, de « l’ère numérique ».

    Le niveau monte ? Non : le bateau coule !

    Car rien ne gêne le commandant ou l’équipage : ils ont réponse à tout.

    Si ceux qui sortent du système ne maîtrisent pas bien la langue ou la culture de leur pays, cela signifie seulement qu’ils ont d’autres aptitudes : des « aptitudes verbales » et en informatique notamment. Si les résultats ne s’élèvent pas à la hauteur des espérances, c’est qu’on ne dépense pas assez d’argent. Si les élèves sont turbulents ou violents cela ne provient pas du laxisme pédagogique : non, c’est la faute des parents et de la télévision. Il paraîtrait aussi maintenant que tout le mal viendrait de l’école maternelle (Le Monde du 13 décembre 2012). La faute aux nounous !

    Il y a aussi les experts de service – des « pédagogues » et des « chercheurs » – pour trouver périodiquement que le « niveau monte » au sein du machin. Cette croyance est très répandue chez les bobos de gauche, qui mettent quand même leurs enfants dans l’école libre.

    La preuve que le niveau monte ? Les ministres de l’Education nationale se fixent sérieusement pour objectif que les enfants sachent lire et écrire : on appréciera ainsi l’ampleur des progrès accomplis depuis Jules Ferry par le Titanic éducatif.

    Le niveau « monte » pour la seule raison que le bateau coule.

    Fermons les écoutilles !

    L’équipage du Titanic n’aime pas trop le monde extérieur. Il rêve de rester entre collègues et si possible pas trop en contact avec ces satanés élèves ou ces salauds de parents ou d’employeurs.

    Avec la carte scolaire, l’équipage a ainsi essayé d’empêcher les parents de choisir la meilleure école publique pour leurs enfants : un autre moyen de casser le thermomètre au nom, bien sûr, de la « mixité sociale ». Le nouveau capitaine du sous-marin, Vincent Peillon, promet d’ailleurs « d’élaborer une nouvelle carte scolaire plus rigide » (entretien à Libération du 18 décembre 2012). Et il s’en est fallu de peu qu’Alain Savary ne mette en place dans les années 1980 un « grand service public unifié et laïc de l’Education nationale », afin d’empêcher la comparaison insupportable avec l’école libre.

    Quant aux universités, elles trouvent déloyale la concurrence des grandes écoles et ne se préoccupent guère du devenir professionnel de leurs étudiants : ce serait sans doute rabaisser le savoir à un niveau indigne !

    Rattrapé par la patrouille

    Tant que l’on restait entre syndiqués et entre « pédagogues », on pouvait expliquer à loisir que l’on allait dans la bonne direction et que l’on « refondait l’école » (tous les trois ans en moyenne…). Mais, hélas, voilà le Méga-Titanic rattrapé par la patrouille.

    Car la réalité dépasse aujourd’hui la fiction idéologique. La réalité c’est d’abord la violence qui s’installe à l’école et prend pour cibles les enseignants. Les enfants du docteur Spock, père de la pédagogie non directive, expriment leur « créativité » en frappant les enseignants ou leurs condisciples. Les parents s’y mettent aussi, qui ne supportent pas les mauvaises notes de leurs charmants bambins.

    Bref le métier d’enseignant devient chaque jour plus plaisant, dans des classes de plus en plus hétérogènes : les bonnes âmes de gauche découvrent les « incivilités » à leurs dépens, et cela fait plaisir à voir. Une étude de la MGEN parue en octobre 2011 faisait d’ailleurs apparaître que 30% des professeurs de collèges et de lycées songeaient à quitter le métier et qu’un enseignant sur 5 souffrait de « burn out » (Le Monde du 20 octobre 2011).

    Il ne faut sans doute pas s’étonner si le nombre de candidats aux concours d’enseignants ne cesse de diminuer !

    La réalité, ce sont aussi ces entreprises contraintes de reprendre la formation initiale des jeunes qu’elles recrutent, ou bien ce sont ces CV de diplômés de l’enseignement supérieur auxquels on ne donne pas suite parce qu’ils sont bourrés de fautes d’orthographe.

    La réalité, c’est enfin que tout le monde sait maintenant que l’Education nationale, comme le roi Midas, a des oreilles d’âne.

    Car on publie de plus en plus d’études internationales qui montrent l’inexorable déclassement de notre « système éducatif » et la baisse constante des aptitudes de ceux qui sortent du machin.

    Le déclassement français

    L’enquête de 2011 sur les compétences linguistiques des élèves de 14 à 16 ans a, par exemple, montré que la France se situait en dessous de la moyenne européenne pour l’anglais, qui est pourtant la première langue étrangère enseignée (Les Echos du 18 juillet 2012).

    L’enquête sur le niveau d’orthographe en CM2 montre qu’en 2007 la proportion d’élèves faisant plus de 15 fautes atteint 46% contre 26% en 1987 (Le Monde du 4 mai 2012). L’enquête INSEE de 2011 montre aussi qu’une personne sur six a des « difficultés à l’écrit » et que la part des jeunes de 30/34 ans – c'est-à-dire ceux qui sont sortis du système éducatif – ne cesse d’augmenter dans ce total. Et les performances en calcul diminuent aussi (Les Echos du 18 novembre 2012).

    Voyons aussi le classement international PIRLS qui montre que la France, dont les résultats ne cessent de décliner depuis 2001, se situe désormais en 29e position pour le niveau de lecture des élèves : avec une moyenne de 520 points, la France se situe en outre en dessous de la moyenne européenne (534 points). L’étude montre aussi que « plus la réponse attendue doit être élaborée, plus le score des élèves français diminue » (Le Monde du 13 décembre 2012). Par contre le score des élèves de l’enseignement privé sous contrat augmente et se situe au-dessus des élèves du secteur public (531 points).

    Dans le classement PISA qui mesure tous les 3 ans les acquis des élèves de 15 ans dans 65 pays en matière de lecture, de mathématiques et de sciences, la France se situe au 19e rang et atteint une moyenne inférieure à celle des pays de l’OCDE. Quant au classement, dit de Shangai, des universités, si 20 françaises se classent dans le « Top 500 », celui-ci comprend par contre 150 établissements américains, 42 chinois, 38 britanniques et 37 allemands. Au surplus, la première française (Paris Sud) n’arrive qu’en 37e rang et celui des autres décline (LePoint.fr du 14 août 2012).

    L’équipage du Méga-Titanic a, certes, essayé de contester cette avalanche de mauvais résultats en usant des arguties habituelles en la matière : ces critères défavoriseraient la France ou ne révéleraient pas la véritable richesse des savoirs dispensés par l’Education nationale et l’Université – des billevesées qui ne trompent personne.

    L’Education nationale : la garderie la plus chère du monde

    La convergence de ces études, qui s’inscrivent dans la durée et dont le sérieux ne peut être contesté, donne à réfléchir : comment se fait-il que les élèves français, qui passent plus de temps à l’école que leurs petits camarades européens, voient leurs performances diminuer régulièrement ? Comment se fait-il que le classement de nos universités reste aussi médiocre ? Comment se fait-il que nos « chercheurs » trouvent si peu ?

    Ces études disent en langage scientifique ce que tous les Français ressentent : l’enseignement en France dysfonctionne de plus en plus. Il ne remplit plus les fonctions élémentaires que le contribuable serait en droit d’attendre de lui. L’Education nationale est devenue la garderie la plus chère du monde !

    Ces études montrent aussi que les résultats des élèves de l’enseignement libre sous contrat ne se dégradent pas : comme c’est curieux, alors qu’il applique les mêmes programmes que l’école publique !… Oui, mais pas avec les mêmes méthodes, ni la même gouvernance ! Oui, mais sans hétérogénéité des classes ! Et cela explique que ceux qui le peuvent se tournent massivement vers lui.

    La baleine éducative est en train de s’échouer lamentablement au su et au vu de tout le monde. Elle commence déjà à se décomposer.

    Mais silence dans les rangs ! On va recruter encore plus d’enseignants et d’assistants éducatifs et tout va aller pour le mieux puisque l’Education est la « priorité » du gouvernement.

    Michel Geoffroy http://www.polemia.com
    21/12/2012

    Nos lecteurs pourront aussi se reporter à : Claude Meunier Berthelot, Comprendre la « refondation » de l’école en 25 leçons, éditeur Trianons, novembre 2012, 144 pages, 15 € ; à commander à leur libraire ou à chaPitre.com
    Contributrice régulière de Polémia, Claude Meunier Berthelot y décrit avec une belle alacrité la spirale du déclin de l’éducation nationale.

  • Suisse : Les 20 ans du “Non” à l’adhésion européenne

    Le 6 décembre 1992, la Suisse rejetait à 50,3% l’adhésion à l’Espace Économique Européen. Ce front du refus, mené par un certain Christoph Blocher, révélait une brèche béante entre le peuple et ses représentants, tous unanimement engagés dans la célébration de la construction européenne. Le Conseiller Fédéral Jean-Pascal Delamuraz eut à l’époque des mots très durs envers le résultat du scrutin populaire, évoquant un “dimanche noir”.

    Suite aux résultats catastrophiques des votations sur l’EEE, le 6 décembre 1992, allocution du président de la Confédération helvétique, Jean-Pascal Delamuraz.

    Il se trompait, naturellement. Deux décennies se sont écoulées, mais si les partisans du Non célèbrent encore leur victoire historique, il n’y a guère de raisons de pavoiser.

    Certes, le sentiment pro-européen recule – il n’a jamais été aussi bas. Ils ne sont que 24% à estimer, rétrospectivement, que le refus de l’adhésion à l’EEE de 1992 était une “mauvaise idée”. L’Union Européenne, vers laquelle l’EEE n’était qu’un marchepied, ne fait plus recette ; vu d’ici, chacun comprend que l’UE est de plus en plus dirigiste, antidémocratique, embourbée dans la crise de la dette, la récession et le chômage. Une génération plus tard, les atours de la mariée ne sont plus guère séduisants.

    Pourtant, comme l’explique dans le quotidien Le Temps le professeur de droit zurichois Daniel Thürer (qui a “personnellement toujours regretté” la non-adhésion helvétique à l’EEE et considère que la souveraineté est “un mot dépassé”, histoire de situer le personnage) la Suisse est, dans les faits, entrée dans l’Espace Économique Européen:

    « Il faut bien constater que tout ce que l’on a fait depuis 1992 avec les accords bilatéraux a consisté à mettre en place secteur par secteur les mêmes règles que celles de l’EEE. A deux exceptions près: nous n’avons pas d’accord sur la libre circulation des services, qui était contenue dans l’EEE; et nous avons Schengen, qui ne faisait pas partie de l’EEE ».

    A tout prendre, je ne suis pas sûr que l’adhésion de la Suisse à l’espace Schengen vaille la liberté des services… Pauvres Suisses! Ils pensaient échapper à l’Europe et s’en méfient aujourd’hui encore, sans réaliser que leurs élites les y ont amené, petit à petit pendant vingt ans, sans en avoir l’air. Voire même au vu et au su de tout le monde, lorsque la BNS décide sans en référer à personne d’adopter l’euro.

    Officiellement, l’adhésion de la Suisse à l’Union Européenne n’est pas à l’ordre du jour ; en réalité, elle n’a jamais cessé d’être discutée. Hormis l’UDC, les partis de l’échiquier politique helvétique ont été et sont toujours de chauds partisans d’une adhésion à l’Union Européenne. Ils ont renoncé à communiquer sur ce thème en public pour des raisons tactiques, le soutien populaire faisant défaut, mais n’ont certainement pas changé d’avis.

    Si bien qu’en fin de compte, partout où porte le regard, c’est l’impasse.

    Les Suisses n’aiment pas l’Europe mais acceptent d’y entrer petit à petit, à leur rythme, en plébiscitant la voie bilatérale? Pas de chance, l’Union Européenne n’en veut plus. Même si ici certains font tout pour maintenir l’illusion (je pense notamment à René Schwok, Professeur à l’Institut européen de l’Université de Genève, qui ne ménage pas ses efforts dans ses interviews) Bruxelles n’a certainement pas l’intention de se fatiguer à négocier chaque nouveau règlement avec Berne, et Dieu sait qu’elle en produit à la pelle. L’UE exige l’automatisme, c’est-à-dire le renoncement à la souveraineté.

    Les Suisses ne veulent pas entrer dans l’Union Européenne? Pourtant, ils continuent élection après élection à plébisciter, avec plus des deux-tiers des suffrages, des partis qui prônent directement l’adhésion ou de louvoyer pour y parvenir. Soit les électeurs votent sans comprendre qui ils élisent (une hypothèse qu’on ne peut pas exclure au vu de la force de l’habitude dans les décisions de vote) soit ils estiment que cet aspect des positions politiques n’a guère d’importance, qu’il s’agit d’un point secondaire d’un programme électoral…

    C’est évidemment une erreur, et une erreur dangereuse. Alors que la situation économique se dégrade toujours davantage en Europe, que les diplomates européens cachent de plus en plus mal leur hargne contre notre petit pays, les tensions ne peuvent que s’aggraver. La Suisse, îlot de prospérité dans un continent à la dérive, irrite – précisément parce qu’elle existe.

    Non seulement elle ne suit pas le modèle d’intégration européen mais elle en est devenue l’antithèse. La Confédération Helvétique montre que la voie de l’indépendance et de la souveraineté, la voie de la démocratie directe et de la subsidiarité, bref, toutes les valeurs aux antipodes de la construction européenne telle qu’elle s’observe depuis environ trente ans, mènent au succès.

    Du point de vue du dogme européiste, la Suisse est une hérésie, au sens propre du terme.

    Elle représente un danger vis-à-vis des institutions européennes non seulement parce qu’elle illustre de façon éclatante les fourvoiements de l’Europe de Bruxelles, mais aussi parce que son “mauvais exemple”pourrait se répandre, devenant une menace pour la construction européenne toute entière.

    Les reproches, les menaces, les exigences de tribut et les sanctions vont pleuvoir dru dans quelques temps, encore plus que par le passé, aidés et encouragés par les élites politiques en faveur de l’adhésion à l’intérieur du pays. La question des relations entre la Suisse et l’UE promet de revenir centrale dans un avenir proche, et elle se posera en termes moins courtois.

    Même si depuis vingt ans, la lutte pour la souveraineté helvétique est largement perdue – sacrifiée en tranches par des citoyens qui ne comprenaient pas vraiment ce qu’ils abandonnaient ici ou  - il en reste encore quelques traces. C’est ce maigre héritage qu’il faut désormais défendre.

    Les Observateurs http://fortune.fdesouche.com/

  • Delors suggère aux Anglais de quitter l'Union européenne

    Ça va péter ! Les européistes se sentent-ils aux abois ? En tout cas, l'ex-président de la Commission européenne, le socialiste Jacques Delors, vient de suggérer aux Anglais, hostiles à plus d'intégration européenne, de quitter l'UE et d'opter pour une autre forme de partenariat avec le Vieux continent. 
    "Les Britanniques s'intéressent seulement à leurs intérêts économiques, à rien de plus. On pourrait leur proposer une autre forme de partenariat", estime Jacques Delors, dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt.
    Le Premier ministre britannique David Cameron, qui subit les pressions des "eurosceptiques" de son parti conservateur, avait déclaré le mois dernier qu'il soutenait l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, mais qu'il voulait "un nouvel accord" qui comporte une procédure de non-participation sur des problèmes-clé.
    Dans un entretien publié jeudi dans le Guardian, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a averti que ces tentatives de récupérer des pouvoirs aux dépends de l'Europe pourraient mettre l'UE en danger.
    "Si les Britanniques ne suivent pas la tendance allant vers plus d'intégration dans l'Union européenne, nous pourrions malgré tout rester amis, mais sous une autre forme", estime pour sa part, dans le Handelsblatt, Jacques Delors, qui plaide par ailleurs avec insistance pour davantage d'intégration politique au sein de l'UE.
    Comme possibilités de partenariats avec le Royaume-Uni, M. Delors cite "une forme comme celle de l'espace économique européen" ou "un accord de libre-échange".
    En cas de sortie de l'UE, le Royaume-Uni resterait néanmoins "un partenaire privilégié", insiste M. Delors. "Le Royaume-Uni est stratégique et économiquement important, mais comme le sont aussi d'autres pays", comme l'Inde et la Chine, selon lui.
    De son côté, Herman Van Rompuy a estimé qu'un départ du Royaume-Uni de l'UE serait comme si "un ami partait dans le désert".
    Le Royaume-Uni appartient à l'UE depuis 1973 mais n'a pas rejoint la zone euro.

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Troupes coloniales : Jack Lang remis en place « Chez FOG » !

    Jack Lang et Houria Bouteldja sont remis à leur place et confrontés à leurs mensonges sur la colonisation et les troupes coloniales engagées dans les deux guerres mondiales.

  • Le Conseil constitutionnel censure la taxation à 75 % sur les hauts revenus promise par François Hollande

    Les-3-singes-le-changement-cest-maintenant-ou-jamais-300x236.pngLe Conseil constitutionnel vient de censurer la taxation à 75 % sur les revenus de plus d’un million d’euros en soulignant qu’il s’agissait très clairement d’une « méconnaissance de l’égalité devant les charges publiques ».

    On notera que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et que cette mesure était une priorité de François Hollande, aujourd’hui devenu président de la République, pendant la campagne présidentielle.

  • Nouvel ordre mondial : le premier acte de soumission de François Hollande n’a pas tardé

    Le site d’Europe 1 révèle aujourd’hui que « le retrait anticipé des troupes françaises d’Afghanistan était négocié depuis des mois avec Washington » via « l’envoyé spécial de François Hollande », « l’actuel ministre de la Défense : Jean-Yves Le Drian ». « Bien avant l’élection présidentielle, les équipes de campagne de François Hollande ont pris des contacts le plus discrètement possible avec les Américains. » L’intervention militaire de l’Otan n’a bien sûr permis en rien d’éradiquer les forces talibanes mais Le Parisien le rappelait opportunément, dans les faits nos soldats déployés dans la région Est et placés sous commandement américain ne seront pas tous de retour à la fin de l’année, ne serait-ce que pour des raisons logistiques.

     « Evacuer nos 3 400 soldats ne devrait nécessiter qu’une douzaine de rotations d’Airbus Paris-Kaboul. Mais c’est le matériel qui pose un problème (…) : 900 véhicules (dont 500 blindés), 1 400 conteneurs, 3 Mirage 2000 et 14 hélicoptères. Techniquement, ce retrait prendra du temps et coûtera cher. D’autant plus que la France ne dispose pas d’avions-cargos et devra sans doute louer des Antonov à 35 000 € l’heure de vol. La France pourrait aussi se heurter à l’engorgement des aéroports de Kaboul et de Bagram par lesquels transitent les 23 000 soldats américains devant quitter le pays d’ici à la fin de septembre.»

     Sur le blog Secret défense, Jean-Dominique Merchet indiquait qu’ «il y aura toujours des militaires français en Afghanistan en 2013… et sans doute après. Tout l’enjeu est de trouver la bonne formule, celle qui satisfera tout le monde : les Afghans, les militaires français, les Américains, la gauche française, etc. C’est avant tout une question de vocabulaire : à la Maison Blanche, François Hollande a évoqué le retrait des troupes combattantes. Celles qui resteront seront-elles des troupes non-combattantes? »

    Europe 1 signalait encore que « des garanties sur trois sujets » ont été données par les socialistes à Barack Obama, des « engagements (qui) ont été reformulés au mois d’avril à Bruxelles, devant les responsables de l’Otan. C’est ce qui a permis que le sommet de Chicago soit considéré comme un succès diplomatique. »

    Les «garanties» en questions sont « d’abord que François Hollande élu ne sortirait pas la France du commandement intégré de l’Otan. Ensuite, que le départ d’Afghanistan ne serait pas une retraite et que les troupes françaises resteraient dans la coalition jusqu’en 2014. Enfin, que la France ne s’opposerait pas par principe au projet de bouclier antimissile, le grand projet des États-Unis»

     Et il est d’ailleurs intéressant de noter que la sortie du guêpier afghan  occulte opportunément ce ralliement français au développement du système ABM, au projet yankee de bouclier antimissile en Europe. Une mesure soi-disant essentielle pour protéger les populations des menaces balistiques des « Etats voyous » selon la terminologie américaine, et notamment de  l’Iran.

    Sur le blog Réalpolitik.tv, Emmanuel Archer, expert français installé à Moscou, indiquait qu’  «en février 2012, ( Vladimir) Poutine alors encore premier ministre déclarait que  le bouclier antimissile américain qui est en train d’être déployé en Europe, vise la Russie ».

    La Russie a en effet « proposé à plusieurs reprises une alternative plus efficace consistant au déploiement de missiles intercepteurs à proximité immédiate des frontières de l’Iran, en Turquie, au Koweït, ou même encore en Irak. Propositions restées lettres mortes. Ensuite parce que la Russie ne partage pas les craintes des États-Unis concernant la politique extérieure iranienne. Enfin, parce que nombre de spécialistes s’accordent à dire que l’Iran ne possède ni la technologie ni le potentiel industriel permettant de concevoir et de fabriquer des missiles intercontinentaux capables de parcourir les quelques 10000 Km qui les séparent des États-Unis. »

    «La confiance que la Russie accorde aux États-Unis et à l’Otan est aujourd’hui sapée par de lourds antécédents », elle « reste méfiante sur la politique étrangère du BAO, à qui elle reproche une attitude générale belliciste et d’ingérence. »

    Moscou « n’a pas digéré les libertés que l’Otan a pu prendre en Libye pour renverser le gouvernement en place » et « le refus de l’administration américaine de fournir des garanties juridiques attestant que le système déployé ne sera pas dirigé contre les forces de dissuasions russes, inquiète le Kremlin. »

    Bref, « la Russie considère que l’implantation du bouclier antimissile en Europe est une tentative de prendre un avantage stratégique structurel décisif sur la Russie au profit de la puissance américaine »

    Enfin, M. Archer note que l’implantation du bouclier antimissile en Europe est perçue « comme un danger mortel » par l’Iran, la Russie et la Chine. L’Iran, parce qu’il craint que ce bouclier défensif ne puisse se transformer en un bouclier offensif pour une future attaque contre son territoire. La Russie par sa crainte de voir son potentiel stratégique neutralisé et donc son influence sur la scène internationale diminuer. Et enfin la Chine, qui craint avec l’affaiblissement de ses principaux alliés, de se retrouver dans une situation d’isolement à la fois économique et stratégique. »

    Ainsi, l’implantation du système ABM, pourrait devenir (…) le symbole d’une ligne de démarcation, voire même de fracture entre deux conceptions du monde qui s’affrontent aujourd’hui sur la scène internationale. D’un côté celle des américains soutenue par l’Alliance Atlantique, perçue par de plus en plus de pays, comme interventionniste et unipolaire. Et d’un autre côté, celle des pays comme la Russie, la Chine ou encore l’Iran, favorable à un monde multipolaire et à un équilibre des forces

    En promettant d’ores et déjà à Washington que la France ne s’opposerait pas au projet de bouclier antimissile et resterait au sein du commandement intégré de l’Otan, François Hollande note Bruno Gollnisch a donc donné sa « conception du monde ». Il a confirmé qu’il serait comme son prédécesseur un féal bien soumis au bras armé du Nouvel ordre mondial. Mais le PS et ses dirigeants nous ont-ils déjà donné des raisons d’en douter ?

    le 22 mai 2012 http://www.gollnisch.com

  • À Londres, la repentance, on s’assied dessus !

    Après « Christiane contre les esclavagistes » et « Jacques demande toujours pardon », nous venons donc de vivre les trépidantes aventures de « François en Algérie ». La république nous a offert un nouvel exemple de cet exercice dans lequel elle excelle tant : la repentance.

    Le refrain est connu, la France se bat la coulpe et endosse tous les péchés de la terre. Les rôles sont distribués. A votre droite, le vilain colonisateur ; à votre gauche, l’ancien opprimé bien déterminé à vous faire payer les fautes réelles ou supposées de vos pères et de vos grands-pères.

    En France, s’excuser est même devenu la manière la plus simple de se hisser au panthéon de la bien–pensance et du médiatiquement correct. À force de voir nos dirigeant courber l’échine, on en finirait presque par croire que la flagellation est un passage obligé dans l’exercice du pouvoir. Et si on se trompait ? Il serait peut-être instructif de jeter un coup d’œil au-delà de nos frontières. Heureusement, tous les pays n’ont pas succombé au syndrome de la joue tendue. [...]

    Patrick Weber - La suite sur Boulevard Voltaire

  • “Mariage pour tous” : le PCF de Paris veut bâillonner les écoles catholiques

    Lu dans L'Humanité :

    Depuis plusieurs jours, le secrétaire général de l’enseignement catholique mène ouvertement une campagne contre le projet de Mariage pour tous. Il veut que les établissements scolaires catholiques prennent des « initiatives », « pour permettre l’exercice d’une liberté éclairée ». 

    Il est intolérable qu’Eric de Labarre défie ainsi les pouvoirs publics. Les établissements qu’il vise sont sous contrat pour plus de 90 % d’entre eux, largement financés par l’Etat et les collectivités locales, et très clairement encadrés par la loi, les codes du travail et de l’éducation. En incitant au débat sur des thèmes qui relèvent de convictions politiques ou religieuses, il les jette dans une bataille qui n’est pas la leur, et les incite au délit.

    En s’engageant contre le projet de Mariage pour tous, le secrétaire général de l’enseignement catholique est sorti de son rôle et de ses compétences. Il me paraît essentiel que la Ville de Paris s’assure dès cette rentrée que les établissements catholiques respectent la loi et ne fassent pas la propagande du combat d’arrière-garde de M. de Labarre.

    Communiqué de Ian Brossat, Président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris

    A vrai dire cela n'est pas très étonnant.

    Dans les pays où le « mariage » des homosexuels ou le combat contre l'« homophobie » est avancé la pression s'accroît sur les écoles catholiques afin qu'on n'y enseigne plus la morale traditionnelle (et naturelle) sur la question.

    Et pour ce qui est du Conseil de Paris, on peut penser qu'il ne sera pas insensible au souhait communiste. Lui qui a déjà largement vidé de sa substance la « Carte Paris Famille » sous la pression des écolos qui y voyaient une prime aux familles nombreuses, forcément riches ou bien cathos…

    leblogdejeannesmits

  • Obama casse la baraque…en France

    Que la France reste largement une colonie américaine, difficile de l’ignorer au regard de l’écho médiatique délirant donné à la campagne présidentielle américaine dans notre pays depuis plusieurs mois. Un contraste saisissant   avec la discrétion qui entoure la désignation cette même semaine par le parti communiste chinois de son futur chef,  le multimillionnaire Xi Jinping, qui devrait  succéder  au  président Hu  Jintao en 2013 et devenir ainsi un des hommes les plus puissants de la planète… Au moins 303 des 538    grands électeurs pour lesquels les Américains étaient amenés à voter ont donc assuré   la réelection  de Barack Obama selon les premiers résultats. 

    Une France qui épouse les peurs, les fantasmes, les causes, les « valeurs » d’une Amérique très insidieusement distillés et suggérés par ce formidable outil de propagande et de conditionnement des esprits  qu’est aussi  l’industrie  cinématographique américaine.  Le regretté et grand cinéaste français Claude Autant-Lara a écrit sur cette question, notamment dans « Les fourgons du malheur » des réflexions qui, à défaut d’être politiquement correctes, sonnent particulièrement justes…

    Si les méchants des films hollywoodiens sont principalement  Russes, Arabes (et fumeurs !), les Iraniens  font aussi leur retour sur le devant  de la scène dans le rôle du grand Satan. Les liens des grands  studios d’Hollywood avec le lobby militaro-industriel et le département d’Etat sont notoires, on  ne  s’étonnera donc  pas du financement et de  la promotion du film  Argo de  Ben Affleck, qui débarque sur nos écrans, évoquant l’odieuse  prise d’otage de l’ambassade américaine de Téhéran par les gardiens de la révolution  en 1979. Un timing parfait…

    Cette américanophilie de nos « élites » dans une France  réputée américano-sceptique a peut être empêché nos « grands »  médias gauchisants de  faire le récit circonstancié de la visite en France la semaine dernière du très droitier Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, à la tête d’un pays qui est au  Proche-Orient le fidèle prolongement  l’Oncle Sam  qu’il soit dirigé par le champion  du  parti républicain ou du  parti  démocrate.

    Pas un mot, ou presque,  sur la captation assez éhontée par M. Netanyahu de l’hommage rendu aux morts de Montauban et de  Toulouse, aux victimes franco-israéliennes de Mohammed Merah.

    Le chef du gouvernement israélien a transformé cette cérémonie  en meeting de propagande dans lequel il a déroulé les mots d’ordre et les slogans du  Likoud, les appels au communautarisme, au retour en Israël des juifs de France,  devant un François Hollande amorphe réduit au rôle de potiche …qui ne dit mot consent ?

    Cette parenthèse étant fermée, remarquons que l’obamania est toujours aussi forte en France.

    Dans sa dernière chronique publié juste avant les résultats,  Philipe Randa rappelait que si le président américain et son rival Mitt Romney étaient au coude à coude dans les enquêtes d’opinion outre-Atlantique, un récent sondage réalisé en France indiquait  que  78 % des Français souhaitaient la victoire d’Obama, 5 % seulement celle  du candidat républicain  (17 % ne se prononçaient pas).

      Et quand la question était posée aux sondés  « sur la cause de cet engouement, la réponse obtenue – il n’y en a qu’une ! – a tout de même de quoi rendre perplexe. Sur leurs programmes politiques respectifs, aucun avis exprimé, si l’on excepte les lieux communs et autres arguments de comptoir de bistrot : Obama veut la paix, Romney la guerre ; Obama  fait  la sécu, Romney veut davantage de privilèges pour les riches, etc. »

    « Non, tous les fans d’Obama le sont pour une unique raison. Dans un pays où l’on n’a de cesse de répéter que les races, ça n’existe pas, il est assez déroutant d’entendre que les Français préféreraient Obama avant tout parce qu’il est… noir ! Mieux que noir, même : afro-américain, le top du top du surhomme nouveau. Comme le beaujolais du même nom (…)  Même chez les électeurs français de droite, il ne passe pas : 81 % d’entre eux préfèrent Obama. Et les électeurs FN ? Ils sont pour Obama à 70 % ! 70 % seulement, aurait-on envie de sourire… »

    Pourtant sur des sujets de politique étrangère  qui intéressent très directement  notre pays souligne Bruno Gollnisch, force  est de constater la grande similitude de vue entre les deux candidats, à quelques  nuances   prés,  comme l’a relevé notamment  France 24.

     Que ce soit sur le soutien à Israël, la volonté de renverser le régime laïc en  Syrie ou le nucléaire iranien, l’identité de vue sur le fond  était souvent complète.  M. Obama soucieux de ne pas apparaître comme un mou vis-à-vis de son concurrent a même « réaffirmé être prêt à utiliser la force, également en dernier recours contre Téhéran lors d’un discours tenu devant le puissant lobby pro-Israël Aipac. »

    Mais comme l’a souligné Bruno Gollnisch si la France, la vieille Europe d’un côté  et Washington de l’autre  ont souvent des intérêts, géopolitiques, économiques, commerciaux divergents ,« les Américains, et pas seulement eux, sont forts de nos faiblesses, de notre refus de la puissance. Il faut  en vouloir aux politiques français et européens de ne pas assez défendre leurs intérêts face aux Etats-Unis et non blâmer les Américains de lutter pour sauvegarder les leurs !»

    En politique intérieure, les observateurs de la société américaine  ne peuvent que constater la paupérisation accélérée des classes sociales les plus fragiles  depuis  la crise de 2008,  mais aussi d’une partie de la classe moyenne. Quant à la ghettoïsation du pays sur une base raciale, elle ne se dément pas.

    A titre d’exemple,  dans les quartiers sud de  Chicago, peuplés à 90% d’afro-américains, ville actuellement  dirigée par l’ ancien directeur de cabinet à la Maison Blanche du président américain, le très  belliciste  Rham Emanuel, ville  où M. Obama a commencé sa carrière politique et où son QG de campagne attendait le verdict des urnes,   le nombre d’homicides a augmenté de 40 % au cours du premier semestre 2012.   On dénombre dans la cité d’Al Capone et troisième plus grande ville des Etats-Unis, plus de morts par balles dans les affrontements entre gangs que de soldats américains tués en Afghanistan par les Talibans….

    Les enquêtes d’opinion montrent cependant  que les votes des minorités ethniques  ont été  encore largement acquis au président sortant. Lors de l’élection présidentielle de 2008,  si une minorité très conséquente des blancs avait voté pour le candidat démocrate (44% pour Obama  contre 55% pour le républicain John Mc Cain), 62% des Asiatiques,  67% des hispaniques, 95% des afro-américains avaient voté Obama. Les mêmes pourcentages,  quasi identiques,  se sont retrouvés à cette élection.

    L’avocat  Gilles-William Goldnadel le relatait le 7 septembre dernier sur l’antenne de RMC, « que cela  plaise ou non, qu’on le veuille ou non l’Amérique  de Romney c’est l’Amérique blanche et l’Amérique d’Obama elle est noire et latino. De ce point  de vue  c’est une très grande  défaite pour la philosophie américaine de manière générale » et «  en France on suit le triste exemple des Etats-Unis » a-t-il ajouté.

    La théorie-philosophie  du melting pot a certes  beaucoup  de plomb dans l’aile, mais ce n’est pas un scoop depuis déjà longtemps des deux côtés de l’Atlantique.

    http://www.gollnisch.com

  • De l’utopie à nulle part ailleurs

    Il n’est pas de période plus propice à la réflexion, à la prise de distance, que ce passage, encore perçu comme un rituel, entre l’année défunte et celle qui point, lourde de menaces et d’espoirs. Le dieu Janus, à double face, regarde encore le passé, tandis qu’il scrute l’avenir, et c’est dans l’interstice entre ces deux visions, l’une qui mesure le chemin parcouru, et l’autre qui ouvre aux horizons, que le temps hésite, se fixe, et offre le luxe d’une méditation.
    La vie est passage, cheminement, pérégrination, et, pour qui la prend au sérieux, fatalement orientation, peut-être même, comme y invite l’avant-dernier terme, pèlerinage. Nous aspirons tous à parvenir à quelque but satisfaisant, chacun à notre niveau, et c’est cela qui procure l’énergie d’avancer.
    Cependant, il ne faut pas confondre chemin, itinéraire, voie, c’est-à-dire tout autant tracé individuel et/ou collectif que parcours initiatique, et autoroute balisée, grandes artères encombrées, laides et déshumanisées, dont les différentes étapes, jadis pourvoyeuses d’expériences symboliques et éducatives, sont ces péages et ces bretelles d’accès, qui transforment l’homme en nomade pérenne et payant, voire en animal de bétaillère, tout juste bon à errer d’un point à un autre, dans ce pays de nulle part qu’est l’utopie moderne.
    Ainsi, le slogan d’extrême gauche internationaliste : « Les capitaux circulent, et pas les êtres humains ! » rejoint-il, dans sa concision saisissante, les vœux les plus chers du patronat mondialiste, qui rêve d’une planète « libérée » de tous les obstacles entre le sujet pur, réduit à sa plus simple expression, physiologique, pulsionnelle, sensorielle, et la marchandise, de plus en plus bardée de technique.
    Pour expliquer cette rencontre « nomade » qui pourrait paraître improbable à ceux dont la vue est moins perçante que celle de notre Janus, lequel est un dieu, rappelons-le, il serait nécessaire de pousser l’exploration plus loin que l’Histoire immédiate, mai 68 étant en l’occurrence un môle auquel la pensée journalistique tend à se raccrocher. D’où vient, en effet, ce projet de déracinement intégral de l’être humain, désireux d’achever la maîtrise intégrale de la bête sauvage qui réside en chaque homme ?
    En fait, poser la question ainsi est reprendre la problématique qui sert de socle au projet civilisationnel gréco-latin. Certes, c’était un modèle virtuellement universaliste, qui s’est fondu avec l’ère d’expansion impériale romaine, et même plus loin, et qui reposait sur la conviction que la culture des belles choses de l’esprit ne pouvait qu’élever la bête humaine. Le sauvageon avait vocation à être élagué, bonifié, perfectionné pour donner ses fruits.
    Toutefois, il n’était pas dans le dessein des Romains d’arracher ce plant à sa terre, et l’Empire laissa à chaque ethnie, à chaque communauté, la substance de son être au monde.
    Or, l’utopie moderne (le mot « moderne » étant pris ici dans son acception historique, et désignant la période qui commence avec la Renaissance) recherche exactement le but inverse : l’homme doit, pour elle, se délivrer de ses singularités ethniques, nationales, culturelles, particulières, c'est-à-dire de la terre, pour accéder à un universel abstrait, dont le plus petit dénominateur commun ne peut être que ce qui rend semblables les hommes, la réduction à l’espèce dans sa dimension biologique. Encore que nous voyions maintenant cette dernière niée au nom d’un essentialisme subjectif, qui conduit à définir, in fine, l’humain comme étant la « libre » décision de l’être. Sera alors homme celui qui se déclarera tel, comme on serait mâle ou femelle, voire les deux, par assentiment à une hypothétique identité sexuelle à géométrie variable. L’emprise des techno-sciences sur le vivant risque de rendre encore plus périlleuse toute conviction cohérente en ce domaine, l’animal humain, borné dorénavant à sa simple composante biochimique, se transformant en complexe matériel démontable, adaptable et recomposable à volonté.
    Un temps de méditation est donc vital pour bien peser (du latin pensare, « penser ») ces choses très graves et redoutables, car l’on voit ici qu’il ne s’agit pas uniquement de l’anéantissement de notre nation, de notre culture, de notre histoire, mais aussi de la fin d’une idée de l’homme, voire de l’homme lui-même.
    Car, s’il est légitime d’être en prise avec l’actualité, et, par là-même, avec des mouvements de fond mettant en jeu nos vies, notre bonheur et notre avenir, s’il est nécessaire de lutter , dans la sphère de l’Histoire immédiate, contre ce qui nous détruit ou nous asservit, il faut aussi sans doute se demander au nom de quoi, de quelle conception de l’existence on le fait.
    Et d’abord, il faut fixer des bornes aux ambitions d’une action qui, souvent, n’est qu’une réaction, et, de ce fait, partage la même nature de ce contre quoi elle s’effectue. Combattre le capitalisme dit « ultralibéral » est vain si c’est pour revendiquer la perpétuation d’un certain mode de vie, ou de survie, fondé sur justement ce qui a assis le libéralisme, l’hédonisme matérialiste, le productivisme, le subjectivisme individualiste et la massification des besoins, autrement dit l’économisme. De la même façon, il faut raison garder et se méfier des emballements, même si l’on peut comprendre qu’on ne s’engage pas sans un minimum d’enthousiasme, et même d’illusions. Ainsi, depuis 2008, voire avant, d’aucuns prédisent la crise finale, l’effondrement du système, la révolte des masses. Appartenant à une génération déjà ancienne, j’ai vécu maintes crises, maints hypothétiques « effondrements du système » et pas mal de révolutions annoncées comme imminentes. Non que je n’envisage que l’Histoire me donne tort, et qu’un mouvement insurrectionnel puisse avoir lieu, ici ou là, encore que j’en doute fortement, mais j’émets de sérieuses réserves en ce qui concerne le résultat d’un tel bouleversement, les séismes historiques ayant la plupart des fois, accéléré le processus de décomposition de la société en croyant remédier à ses maux. Il va aussi de soi en outre que nous nous trouvons dans un système quasiment inédit, qui se nourrit de la crise perpétuelle, laquelle révolutionne tout et profite des cassures de toutes sortes pour glisser des réformes définitives, parce que fondées sur l’assentiment des gens, et même, parfois, leur « intérêt » (car il faudrait aussi se défaire de la superstition qui voudrait que tout ce que la satisfaction épisodique du peuple, pour réelle qu'elle puisse être – par exemple obtenir des postes dans une économie nuisible, et même mortifiante – se concilie avec l'enjeu véritable d'un combat qui le dépasse la plupart des fois).
    Tout cela est bien expliqué dans une brochure, « Gouverner par le chaos » (Max Milo Editions, Paris, 2010, 9,90€ ). Dans ce pamphlet sont aussi décrits tous les moyens techno-scientifiques élaborés depuis un siècle pour manipuler et contrôler les masses.
    Plutôt que de s'en prendre aux partis de la collaboration, gauche, droite, extrême-gauche, extrême droite, en fait à une mince pellicule plus ou moins occulte, qui profite du système, et ne représente qu'elle-même, ou la voix du maître, il faudrait s'interroger sur l'existence d'un pareil état de fait, car le lierre ne prospère que sur un arbre mourant. A mon sens, la décadence de la France, de l'Europe et d’une partie majeure du monde, s'est manifestée à partir de l'idéologisation de la lutte politique, donc, à terme, du brouillage et de l'infection des rapports de force par la moraline et les délires intellectuels de pacotille. On n'a pas idée de ce qu'était le sens du pouvoir avant cette intoxication collective. On a perdu la vision saine de la hiérarchie, de la nature des conflits, et du prix à payer pour sauvegarder dignité et liberté d'être. Le mensonge a coiffé de son ombre empoisonnée tous les sursauts, populaires et élitistes, qui voulaient empêcher l'esclavage. Pire, plus on se débattait, plus on s'enlisait; plus on croyait se libérer, plus on se chargeait de chaînes. Si bien que le mensonge passe maintenant pour la plus grande liberté. En quoi consiste son plus grand triomphe.
    Cette substitution axiomatique a été analysée par Jean-Claude Michéa dans des ouvrages qui feront date, le dernier, Le Complexe d’Orphée ( Editions Climats, 2011) étant le plus suggestif. Il y dévoile en effet la généalogie de l’utopie moderne consistant à abstraire les hommes de leur substrat historique, et ses conséquences dans l'émergence du mythe du progrès.
    Si, de fait, le projet de domestiquer l’homme s’est accéléré par contrecoup aux guerres de religions du XVIe siècle, c’est à l’aube du XVIIIe siècle, du siècle dit « des Lumières », que le soubassement philosophique de l’entreprise de standardisation sociale et spirituelle s’est consolidé, notamment avec l’anglais Locke, qui opposa ses thèses sensualistes à Descartes, Malebranche et Leibniz. Voltaire, Condillac, Helvétius l’ont suivi sur cette voie, et en partie Rousseau et Diderot.
    L’ouvrage polémique posthume de Diderot, Le Supplément au Voyage de Bougainville, constitue justement un jalon essentiel du projet utopique contemporain, et il n’a cessé d’agir sur les imaginations. Tahiti, en effet, et la libre sexualité des îles « paradisiaques » des Mers du Sud, ont représenté longtemps des symboles, voire un programme, jusque dans le mouvement alternatif des années 60 du vingtième siècle.
    La thèse de Diderot, apparemment redevable de celle de Rousseau (mais en apparence seulement, car Rousseau reprend à son compte le legs religieux) est que la loi, la morale et les besoins doivent s'harmoniser, au profit des derniers. Le plaisir est l’indice d’une bonne adéquation entre les trois « codes », et le législateur sera attentif à se rapprocher le plus possible, et d’adapter subséquemment la loi, des nécessités physiologiques de l’homme. L’utilitarisme s’allie à l’hédonisme. Tout ce qui est transcendant, injonctif (hormis les nécessités naturelles), normatif, est perçu comme une atteinte à l’intégrité humaine. Diderot élude étrangement des informations délivrées par Bougainville, comme l’atrocité des guerres et de la torture pratiquées par les Tahitiens, l’esclavage et les grandes inégalités qui régulent leur vie économique et sociale, et, surtout, la dimension religieuse de leur civilisation, qui est remplacée par un naturisme naïf. Son « Autre » est à l’image de celui que notre monde nous propose bien souvent : idéalisé, réduit à sa composante la plus acceptable, la plus édifiante, la plus sympathique, et allégé de tout ce qui peut gêner et susciter un rejet. Ainsi de l’immigré, de l’homosexuel, du délinquant, etc., devenus les héros de notre temps.
    On voit bien comment l’utopie tahitienne peut servir de paradigme à l’utopie contemporaine, bien que Diderot eût l’intelligence de refuser toute application mécanique du modèle « sauvage » à l’Occident. En effet, l’île, en elle-même, suppose un monde coupé de toute contamination, de toute influence pernicieuse, de tout empoisonnement des cœurs et des consciences. Et c’est justement la volonté de rompre avec les liens historiques, entachés d’imperfections, qui impose cette icône insulaire comme symbole du projet d’Ordre mondial qui est à l’arrière plan de toutes les décisions de l’oligarchie transnationale contemporaine.
    Pour illustrer cet article, j’ai reproduit une photographie prise lors d’une visite de crèche, il y a un ou deux mois, par deux ministres, l’une, Najat-Belkacem, et l’autre, Dominique Bertinotti. Il s’agissait de la crèche de Bourdarias, à Saint-Ouen. Regardez, contemplez, admirez bien cette photo, qui serait parfaite pour illustrer une couverture du Brave New World d'Aldous Huxley... Toute la stupidité de ceux qui ont raison, contre la nature, contre le passé, contre les gens, contre la décence, resplendit dans ces sourires... Là est synthétisé le projet faustien, programmé et appliqué par ces petits militants de l'horreur déshumanisante, de transformer l'homme, de lui enlever tout repère, de le vider comme un poulet, de le chosifier, de le modeler au grès de lubies délirantes, de le livrer en pâture aux avidités marchandes et sexuelles... Toute la bêtise d'une époque qui se veut BONNE parce qu'elle cultive le mélangisme, l'indifférenciation, la vacuité, le déracinement universel. La bonté des éleveurs de bestiaux... Dans ces sourires s'affiche le triomphe satisfait et diabolique d'une entreprise de déconstruction et d'anéantissement.
    Il était jadis assez aisé d’être un homme d’honneur. La société fixait les règles : on vivait et on mourait pour la famille, le clan, la patrie, les dieux, Dieu ou même le prolétariat. La loi nous tombait dessus dès l’âge de raison, sans doute avant si, dès l’apprentissage de la langue maternelle, l’enfant suce le lait de la Tradition.
    Mais justement, la langue maternelle, on veut nous l’enlever, avec la mère, avec la Tradition. Et même, c’est en grande partie fait, et c’est même peut-être trop tard. La grosse classe moyenne noie tout, avec ses membres qui, désapprenant la réalité, régurgitent reliefs avariés de la propagande. Depuis que la société s'est arrachée à la campagne, aux travaux paysans, depuis que le cheval a été remplacé par l'automobile (on ne mesurera jamais assez ce que l'homme a perdu en rompant avec la civilisation du cheval!), dès que l'animal grégaire a décidé de cultiver, comme en serre, dans les grandes cités, ses perversions et ses lubies, dès qu'il a eu l'impression d'accéder au savoir positif, cette escroquerie qui n'est somme toute qu'un bagage portatif pour demi-savant prétentieux et intolérant, on s'est retrouvé dans la bulle éthérée des concepts et des conditionnements innombrables. C’est une expérience que celui qui sent profondément et ne se contente pas de la pâture idéologique quotidienne connaît bien, ce malaise face à des êtres qui croient penser en restituant un prêt-à-penser, un prêt-à-sentir, un prêt-à-rêver, un prêt-à-jouir. Le mécanique plaqué sur du vivant est la marque essentielle d’une société de marques, un automatisme qui conduit infailliblement tout aussi bien au tragique, dans ses variantes pathologiques, qu'au comique, dans sa déclinaison bouffonne. L’époque balance entre le tragique et le bouffon, les deux au demeurant exprimant l'angoisse, la mélancolie la plus sordide.
    Il serait bien difficile et téméraire de donner, en cette fin d’année, des conseils avisés, surtout s’ils sont politiques. J’avoue être, comme Baudelaire, antipolitique. En tout cas, je fais comme Mérimée qui, paraît-il, portait une broche au revers de laquelle était inscrite cette maxime : « Souviens-toi de te méfier ». En quoi il avait pourtant tort, car, comme le montrait son camarade Stendhal dans ses romans, il n’est sans doute pas de bonheur sans abandon à une certaine innocence de la confiance. Il faut parfois être enfant.
    Henri Beyle, d'ailleurs, qui a eu le génie de formaliser l’art de chasser le bonheur sous le nom de « beylisme », offre par sa vie et ses écrits une manière certaine d’échapper à la maladie moderne de l’aseptisation du moi, et donc à son anéantissement. Il utilise souvent, pour désigner des comportements chargés de caractère, le terme « singulier ». Cette singularité d’un être original, qui concentre, par divers moyens, dont l’énergie, l’indépendance de vue, l’humour, la distance et quelque chose qui l’intègre dans le jeu cosmique, un je ne sais quoi de divin, entre Eros et Apollon, me fait penser à la différenciation telle que la conçoit Julius Evola, qui, lui-même, dans « Chevaucher le tigre », se garde bien de donner des recettes de combat toutes faites.
    Il faut être soi. Indéniablement. Mais l’on voit que là commence la difficulté. Des mots avant tout. Car n’est-ce pas d’ailleurs le langage stéréotypé de la publicité qui prétend avec aplomb qu’on se retrouve en s’aliénant dans les objets ?
    J’ignore donc ce que signifie « être soi », mais il ne me paraît pas au-dessus des forces humaines d’éviter, ou de repousser ce qui peut empêcher de l’être. Nettoyer les portes de la perception est probablement le devoir le plus urgent.
    Avant donc de trouver le bonheur dans la concrétude des choses, des êtres, de Dieu, de leurs relations, d’épouser dans des noces pérennes la beauté réelle du monde, par laquelle nous nous sauverons, il est indispensable de s’interdire certaines fréquentations. J’irais presque à reprendre le fameux « Vade retro, Satanas ! ». Mais nous n’en sommes pas loin. Et un bon assainissement, outre qu’il rend la vie plus agréable, rend possible une autre occupation de l’être.
    Ainsi me semble-t-il très sain (puisque nous sommes au moment des bonnes résolutions), de ne plus perdre de temps à commercer avec les instruments de communication du système, télévision, radio d’informations, musique et images formatées, publicité, rassemblements festifs ineptes, de ne plus croire sur parole les explications et analyses qu’on déverse sur les cerveaux (et cela peut être très subtil), de ne plus utiliser des mots forgés par la fabrique langagière contemporaine, en grande partie américaine, mais de revenir aux sources de notre langue, qui est un outil de liberté, de connaissance, et de sensations, de ne pas consommer n’importe quel objet, souvent inutile ou nocif, sans en avoir estimé l'utilité, de ne pas imiter les emballements esthétiques de la masse, mais de me faire ma propre idée de ce qu’il faut aimer et savourer.
    Tout être qui ne veut pas se faire aspirer, avaler par la masse doit, en outre, approfondir, cultiver, élargir ce qu’il considère être sa voie, qu’elle soit religieuse, artistique, sentimentale, familiale, professionnelle... Tout devoir conduit au Grand devoir, qui est d’être à sa place dans l’univers voulu par Dieu. Il ne faut pas avoir peur, il faut oser, et se dire que ce que l’on a en face de nous est mensonger, donc faux et faible.
    Enfin, rien n’égale ce qui est concret, que l’on peut caresser réellement avec sa main ou son âme, son cœur, ce qui est là, près de soi, à portée de voix et de tendresse, la pierre, l’arbre, la compagne, le chat, le feu dans l’âtre, le vent qui gifle le visage, la pluie qui enveloppe le corps, la lumière qui éblouit, la terre qui porte les pas, et la maison qui abrite notre amour. Cela, c’est vrai, concret, réel. Il faut haïr l’abstraction, car elle est devenue le monde de fantômes errants qui nous hante et nous ensorcelle sans nous enchanter. La seule voie qui soit permise, à mon sens, est celle-là : celle de la proximité, de la présence, de la certitude d’être là, et bien là... nulle part ailleurs.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com/