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anti-national - Page 1207

  • N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen

    N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen La cause est entendue : si la mère d’Adam Lanza n’avait pas possédé d’armes à feu, le massacre dans cette école du Connecticut dont le monde entier, horrifié, a découvert l’existence pour l’occasion, n’aurait jamais eu lieu. Ah bon !

    Sans cette gorgone faite génitrice, Adam Lanza aurait été un jeune garçon comme les autres qui n’aurait jamais eu envie de zigouiller qui que ce soit. Rah bon !

    Quel dommage fils si malheureux ait eu la très mauvaise idée de la trucider en premier… Si au moins elle avait survécue, elle aurait pu être clouée au pilori de l’infamie citoyenne… Faute de mère indigne, les tenants de l’interdiction de posséder des armes à feu en sont réduits à diaboliser des mentalités, un système, des traditions… On sent bien qu’ils enragent de ne pas tenir dans leurs serres médiatiques une victime expiatoire qu’ils pourraient charger de tous les péchés mortifères.

    Rien ne vaut un Néron, un Napoléon, un Hitler en chair et en os… Même en jupon, ça fait l’affaire à merveille. Au diable le féminisme !

    Alors, depuis la tragédie, ce ne sont qu’images de familles éplorées, suivies d’appels à interdire toute détention d’armes, de témoignages de témoins rescapés, suivi d’appels à abolir la loi autorisant l’achat d’armes, de photos de l’école envahie de policiers et même de militaires (bien que le tueur ait mis fin à ses jours, sans doute des fois qu’il la rejoue mort-vivant), de rappels dénonciatoires que les États-Unis autorisent les ventes d’armes, de la venue sur place du président Barack Obama, de condamnations obsessionnelles de la libre circulation des armes à feu, etc. etc. en boucle et toujours… La machine médiatique à formater les cerveaux est lancée à fond, brocardant méthodiquement des millions de tueurs en liberté, tous prêts à massacrer toute concentration humaine sans défense et de préférence enfantine…

    Ces millions de tueurs sont les propriétaires d’armes à feu. Eux et eux seuls. Pas un commentaire, jamais, pour soumettre la possibilité, éventuellement, que les responsables d’une tuerie comme celle de cette école élémentaire de Sandy Hook soient d’abord ceux qui côtoyaient de près ou de loin Adam Lanza et qui ne se sont pas inquiétés plus que ça de ce garçon « (qu’)on remarquait parce qu’il ne parlait à personne et (qui) donnait l’impression d’avoir des difficultés à se connecter avec le monde extérieur. »(1)

    Si sa mère porte une responsabilité dans le drame, c’est à l’évidence par une évidente inattention au comportement de son enfant… Qu’elle ait tenté de lui faire partager sa passion du tir n’a pas fait de lui un dingue, il l’était ! Et s’il n’y avait pas eu d’armes à feu chez lui, à sa portée, nul doute qu’il en aurait trouvé… ou trouvé d’autres moyens – ils sont innombrables ! – pour mener son sanglant rodéo dont on ne sait toujours pas, de la vengeance ou de l’acte existentiel, quelle en a été la véritable motivation.

    Que l’on sache, la vente d’armes à feu n’est pas librement autorisée au royaume de Norvège… Cela n’a guère semblé gêner le sieur Anders Behring Breivik de faire un carton d’été assez spectaculaire sur l’île d’Utøya, en juillet 2011, à l’occasion d’un camp de la ligue des jeunes du Parti travailliste : 77 morts et 151 blessés…

    La vente d’armes n’est pas non plus librement autorisée en France… mais 17 assassinats ont endeuillés la seule Île de Beauté en 2012 (l’année n’est pas terminée), ni ces quatre ou cinq dernières années, où une quinzaine de meurtres par an y ont été commis.(2)

    En 2011, 20 règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône (29 victimes dont 16 morts), dont 15 à Marseille (23 victimes dont 13 morts)… Quant à La Kalachnikov « (elle) a quitté les terres de guérilla pour coloniser nos banlieues “sensibles”. Elle est devenue l’arme à posséder pour contrôler l’économie souterraine. Marseille n’est pas en reste, en témoigne le nombre de réglements de comptes avec ce type d’arme. »(3)

    Mais bien sûr, il s’agit là de criminalité, diront les obsédés du désarmement citoyen ; pas d’acte terroriste sur fond de folie meurtrière… Dommage pour eux que le franco-algérien Mohammed Merah se soit illustré dans le genre : sept victimes dont trois enfants et six blessés…

    De l’île d’Utøya à Toulouse jusqu’à Sandy Hook, quelles que soient les facilitées pour cela, les tarés trouvent toujours à acquérir ce dont ils ont besoin pour accomplir leurs pulsions meurtrières. Ils n’ont jamais besoin d’une maman apprentie armurière pour cela. De parents moins autistes, de proches plus attentifs, de médecins plus professionnels, de professeurs des écoles plus responsables, si !

    De médias moins manipulateurs aussi.

    Philippe Randa http://www.voxnr.com

    notes :

    (1) Selon les déclarations de la chauffeuse du bus scolaire qui a conduit l’intéressé au collège pendant plusieurs années, Libération, 16 décembre 2012.

    (2) « La violence nationaliste (est) en effet peu meurtrière, si on enlève certains épisodes de règlements de compte entre nationalistes. La nouveauté, c’est qu’on tue beaucoup plus. Il y a une sorte d’habitude, de “routinisation” des homicides, particulièrement en Corse-du-Sud et dans la ville d’Ajaccio » , explique Xavier Crettiez, professeur de sciences politiques, Le Figaro, 17 novembre 2012.

    (3) « Meurtres à Marseille : la cité phocéenne est-elle devenue le nouveau Chicago ? », www.lexpress.fr, 4 septembre 2012.

  • La détention d’armes à feu aux Etats-Unis

    « Les fusillades sont très fréquentes aux États-Unis, où la détention d’armes à feu est un droit constitutionnel, même si des associations tentent en vain de changer la législation. »

    Telle est la conclusion de la dépêche AFP, suite au drame récent à Newtown, dans le Connecticut, reprise en cœur par les sites d’informations des médias dominants.

    On retrouve ainsi l’analyse habituelle concernant les très ébruitées fusillades ayant lieu outre-Atlantique. Comme dans le fameux documentaire Bowling For Columbine de Michael Moore, un lien direct – et quasi-exclusif – est présenté entre ces affreux faits divers et la détention partiellement libre d’armes à feu aux États-Unis.

    Depuis plusieurs décennies, de nombreuses organisations, américaines ou « internationales », s’activent pour combattre les lois autorisant la détention d’armes aux États-Unis, par les voies légales et médiatiques. Comme le note le militant pro-guns Wayne LaPierre dans son ouvrage Guns Freedom and Terrorism (2003), tous les événements impliquant des armes à feu, fusillades, accidents, et même terrorisme, sont l’occasion pour les lobbies anti-armes de se manifester en puissance. De l’autre coté, de nombreuses associations américaines s’acharnent à combattre de manière souvent radicale toute réduction de l’accessibilité aux armes à feu, en utilisant des termes sans nuance, tels que « Liberté » ou « Tyrannie ».

    Face à cette situation, il parait pertinent de s’interroger. Tout d’abord, pourquoi des organisations parfois extra-nationales (et donc peu concernées) s’engagent-elles dans ce débat de manière si obstinée ? Et de la même façon, pourquoi une résistance si obtuse, à base de millions de dollars, de réseaux d’action, de manifestations voire d’actions violentes de la part du peuple américain pour sauvegarder ce Droit, dans une nation normalement « sécurisée » par les forces publiques ? Cette résistance, que nous nous permettrons de qualifier de populaire, ne mériterait-elle pas d’être observée, comprise dans ses fondements ? Peut-être, par comparaison, pourrions-nous trouver dans ces actions un enseignement utile pour nous, citoyens européens, citoyens français ? C’est ce que nous nous proposons d’étudier.

    En premier lieu, très rapidement, nous noterons la faiblesse des habituels arguments contre la détention d’armes aux États-Unis. Nous noterons ensuite que ce droit, défendu farouchement, va plus loin qu’une simple réaction de peur et de violence d’individus simples et paranoïaques voulant tirer à vue sur un intrus qui n’en est peut-être pas un. Ayant compris qu’il s’agit d’une volonté populaire de préservation de la Liberté et de l’authenticité culturelle, nous verrons en quoi ce combat, sur sa forme comme sur son fond, devrait être compris et « imité » – sur d’autres sujets – par les citoyens de la nation française.

    En tant que Français, un des premiers sujets sur lequel on souhaite interroger un Américain de la campagne profonde, lorsqu’on le rencontre, c’est son étrange volonté de porter des armes. Nous avons donc ouvert le sujet avec Matt, Américain d’une quarantaine d’années, détenteur d’armes et proche de la NRA [1]. En bon Français provocateur, nous lui avons fait remarquer que les armes sont des engins de morts, dont la nature unique est de tuer nos semblables. Il répondit alors tranquillement qu’il « existe des événements malheureux, choquant l’opinion, où les armes ont pris des vies, mais aucune statistique n’existe sur les vies qu’elles ont préservées ».

    Cette réponse nous laissa interdit, et approbateur. Plus tard, en nous documentant, nous avons découvert que notre ami n’avait tort que sur un point : il existe bien des statistiques illustrant son argument. L’étude de Lott et Mustard, Crime, Deterrence and Right-Carry Concealed Handguns, est connue pour avoir prouvé statistiquement que l’ouverture de la détention d’armes en Floride avait fait baisser la criminalité. L’étude cite différents travaux, montrant ainsi que, en fonction des critères et des méthodes de calculs, de 100 00 à 500 000 crimes seraient évités chaque année grâce au fait que la victime ait manifesté sa possession d’armes à feu.

    Une législation ouverte sur la détention d’armes, en plus de « guérir », permet surtout de « prévenir » la criminalité et la délinquance, tout délinquant ayant à prendre en compte l’éventuelle capacité de feu de sa victime. Ainsi, toujours dans l’étude de Lott et Mustard, on apprend que les « hot burglaries » (cambriolages se produisant avec la présence des occupants, et donc souvent accompagnés de violences) ne représentent que 13 % des cambriolages aux États-Unis, où le port d’armes est facilement accessible, contre 50 % des cambriolages en Europe.

    Quant aux statistiques élevées de morts par balle (le fameux chiffre des 11 000 présenté dans le documentaire de Michael Moore), nous proposons qu’une étude détaillée des circonstances de ces décès soit faite. La ghettoïsation des USA, pays ou la régulation sociale est parfois complètement abandonnée, génère de nombreux crimes « mafieux » dans des zones de non-droit, gonflant ainsi cette statistique. Ces crimes supposant l’usage illégal d’armes non déclarées n’ont cependant rien à voir avec le débat de la détention légale d’armes.

    En effet, nous ferons remarquer qu’en France, malgré une législation de contrôle assez stricte, l’apparition de zones de non-droit et la multiplication de « règlements de compte » semblent être d’actualité, suivant ainsi la triste évolution des zones urbaines, déjà bien aboutie aux États-Unis, nation leader dans les horreurs socioculturelles et sociétales de notre modernité occidentale.

    Pour aller plus loin sur les éléments statistiques au sujet du port d’armes, nous proposons au lecteur de se porter sur les ouvrages de LaPierre et l’étude de Lott et Mustard, véritables synthèses sur le sujet. Il s’agissait ici surtout dans un premier temps d’affirmer que la question de la détention d’armes est un faux débat. Si l’arme était la principale responsable d’un crime commis par un aliéné, comme récemment au Colorado, dans le Wisconsin ou celle trés récente de Newtown, les médias devraient alors s’interroger sur la facilité d’accès aux armes, illégales et légales, en Europe lors des « affaires » qui nous concernent, comme pour le massacre norvégien [2], l’affaire Merah, les règlements de compte de Grenoble ou de Marseille, ou encore l’affaire Dupont de Ligonnès à Nantes. (Rappelons-le d’ailleurs, les différences entre pays occidentaux ne marquent pas une barrière claire entre le droit d’être armé ou non, mais une palette de contraintes à l’accès et des larges variantes dans la légitimité de d’utilisation.) Ce manque de réciprocité dans l’analyse de sujets similaires en dit assez sur la validité de leurs conclusions.

    Intéressons-nous à présent à cet acharnement d’une minorité populaire à maintenir absolument l’accès aux armes. L’opposition violente et durable des associations pro-guns contre le Brady Handgun Prevention Act de 1994 est un bon exemple de leur détermination. Cette loi visait simplement à réaliser quelques contrôles de casier judiciaire sur les citoyens demandant l’acquisition d’une arme. Rien de bien restrictif, et pourtant les associations se sont battues sans répit, au point d’ailleurs de réussir à faire modifier intégralement la proposition de loi.

    L’argument premier avancé par les défenseurs du port d’armes est le maintien de la « liberté », garantie constitutionnellement (Deuxième Amendement). À première vue l’invocation de la liberté paraît étrange, mais elle est en réalité très sensée si l’on se souvient par exemple de l’apport de Hegel à ce sujet. La société permet d’accéder à la liberté véritable car ces règles de conduite, ses lois, régissent les rapports aux hommes et assure la sécurité des personnes et de leurs biens. On évite ainsi la situation inévitable d’une absence de règle : l’État de nature, qui est pour Hegel l’arbitraire pur [3] La société est donc la liberté par la sécurité au sens large.

    Au regard de la conception initiale et traditionnelle des Américains concernant la société, où l’État est une notion abstraite ou secondaire [4] placée derrière l’initiative et la responsabilité individuelle, il est absolument cohérent qu’un Américain attaché à ses racines refuse d’accepter qu’un « gouvernement », potentielle tyrannie à ses yeux, soit en charge de la sécurité de sa famille à sa place. La sécurité des siens, c’est la liberté par la préservation de la vie, et ceci est du ressort de la responsabilité de chaque individu. Interdire à ces derniers la détention libre d’armes revient à « protéger les criminels et les despotes », nous dit Ron Paul.

    En tant que Français, notre tradition et conception de la société est cependant différente. Notre nation porte l’idée d’un pouvoir étatique fort, centralisé, veillant à une population avec un esprit davantage collectiviste. Dans ces conditions, nous ne pensons pas que, sur le plan conceptuel, le port d’armes généralisé soit cohérent avec notre tradition nationale. Pour autant, l’entêtement populaire américain à conserver ce droit fondamental peut être pour nous une source de réflexion, sur le fond, mais aussi sur la forme.

    Le rappel de la conception de Hegel au sujet de l’intérêt de vivre en société nous amène à un jugement sévère de notre situation actuelle en France. Il ne semble pas, dans le fait, que le gouvernement s’inquiète de la sécurité de ses concitoyens honnêtes, tant il laisse les armes proliférer au sein du petit banditisme. Il nous paraît inutile de nous étendre sur l’évidente gravité de la situation socio-économique française ; nous nous contenterons de noter que les Français se retrouvent aujourd’hui face à une double insécurité : l’évidente insécurité physique bien sûr, mais aussi une insécurité économique. Par la réorganisation du monde du travail, les travailleurs les moins qualifiés sont devenus des « outsiders », enchaînant emplois précaires et chômage, sans garantie de futur professionnel (et donc de structuration personnelle). Les lecteurs avertis sauront en quoi ces deux insécurités sont d’ailleurs intimement liées, à travers l’avancée du mondialisme.

    Ceci amène certains citoyens Français à « quitter » quelque peu cette société qui n’assure plus à sa famille les fondamentaux inhérents au but même de la vie en collectivité, et à rechercher une certaine autonomie, une reprise en main individuelle, justement très caractéristique de l’esprit américain dans son authenticité populaire. Nombreux sont ceux qui s’intéressent à la possession d’armes (sans pour autant en faire une question politique) et l’accompagnent en toute logique d’autres réorientations comportementales : redécouverte des métiers manuels traditionnels, recherche d’un lieu de vie éloigné des milieux urbains, refus de l’endettement, consommation identitaire, alimentation plus saine et « désintermédiée »…

    La démarche est souvent naturelle, comme faite par réflexe, mais chez de nombreuses personnes il s’agit d’une évolution voulue et construite. Dans la bouche de ces dernières apparaissent les termes « survivalisme », « retour aux sources », « ré-enracinement », « autonomie ». Ces dynamiques sont à la fois des réactions de protection face à un monde contemporain douteux tel que décrit plus haut, et des volontés profondes de rétablir des liens avec le réel et le passé que l’absurdité mondialiste et consumériste a détruits.

    Pour le jeune cadre urbain d’aujourd’hui, toutes ces dynamiques sont « che-lou », « useless » et typiques des « beaufs » voire des « fachos ». Rechercher l’accomplissement de soi en dehors du plaisir immédiat de boites de nuit, c’est « relou », les armes sont un truc de « parano », la vie en dehors des grandes villes c’est « chiant » et réservé aux « bouseux ». Il est assez logique que le jeune branché d’aujourd’hui, aliéné par l’hédonisme égoïste caractéristique de son époque, n’arrive pas à comprendre ce qui pousse quelqu’un à faire de la sécurité de sa famille une priorité. Il ignore avec condescendance les projets de vie qui diffèrent du sien, comme il ignore la détresse de certains de ses compatriotes, qui ont vu leur sécurité physique et économique balayée par un mondialisme féroce et apatride. Loin du destin du « beauf » de Valenciennes, Roubaix ou autre ville ravagée, le jeune branché jouit matériellement d’un monde dans lequel il est momentanément gagnant, étant correctement payé par une grosse structure justement vecteur de l’avancée mondialiste, comme une grande banque par exemple, ou une entreprise œuvrant dans les « technologies de la nomade attitude », ou l’on ne sait quelle autre activité stérile.

    Pourtant, la réalité pourrait lui rappeler un jour qu’il n’est que l’esclave heureux et déshonoré du système qu’il adule. La pérennité de son pouvoir d’achat dépend d’une structure monétaire au bord de l’agonie. Sa sécurité physique n’est que fébrilement garantie, par quelques agents de police que l’État arrive encore tout juste à payer pour surveiller le luxueux quartier où il s’est empressé d’emménager. L’absence de sens, sur tous les plans, de notre monde d’aujourd’hui, ne peut qu’aboutir un jour ou l’autre à une affreuse descente aux enfers, brutale, ou plutôt, comme le soutien Michel Drac, progressive, dans la continuation de la déliquescence actuelle [5] .

    Les parties I et II de Survivre à l’effondrement économique de Piero San Giorgio donnent suffisamment d’éléments neutres et factuels pour considérer un écroulement de nos sociétés occidentales dans leur quasi intégralité comme fortement probable. À quel horizon ? « Je me mouille, ce sera entre 2012 et 2020 », nous dit, avec pertinence, Piero San Giorgio.

    Auparavant aveugle aux malheurs des premières victimes directes du mondialisme et à l’abjection morale de nos sociétés, le jeune cadre branché, touché en plein « cœur », prendra alors peut-être conscience. Il se dira qu’il a eu tort de tout miser sur sa « coolitude » et les « applis » de son « Iphone ». Peut être sentira-t-il alors enfin ce désir naturel d’autonomie, ce réflexe qui finalement reste à l’esprit de la minorité américaine authentique, cette volonté de maîtrise du concret et de l’environnement immédiat typique de l’esprit pionnier. Seulement, il sera peut-être aussi trop tard. La porte du « beauf parano », à cet instant, sera peut-être fermée. Et bien gardée.

    Pour quitter l’aspect purement pratique, intéressons-nous aussi au mouvement de résistance pro-guns américain sur la forme. Ce qui semble inspirer cette résistance est avant tout une volonté de conservation d’un droit inhérent à leur histoire nationale. Sa nature constitutionnelle en fait en substance un « principe fondateur », et une vraie particularité nationale. Peut-être devriez-nous nous aussi, du côté français, veiller à la conservation (ou la restauration ?) de certains de nos principes fondateurs, de nos particularités nationales qui ont fait la force et la survie de notre nation, à travers 1 500 ans d’existence [6]. Attention, nous ne faisons pas là un simple caprice de patriote, rêvant une France ancrée dans sa tradition et s’y appuyant pour préparer l’avenir (même si, finalement, il nous paraît assez évident que l’épanouissement d’un peuple suppose forcement cette démarche et que pourtant, le système médiatico-économique actuel insulte les passés européens et ne présente aucun projet pacifique d’avenir commun à l’échelle national).

    Si nous en appelons à une réflexion sur notre nature nationale propre, c’est parce qu’il s’agit d’une nécessité cruciale dans le cas français. Comme le notait déjà Ernest Renan (dans Qu’est ce qu’une Nation ? , 1882) [7], la nation française ne repose pas sur une unicité d’ordre ethnique, géographique ou religieuse. La France est avant tout une volonté, un rassemblement par les valeurs, et nous en déduisons qu’elle nécessite un pouvoir populaire fort et centralisé, une approche juste et fédératrice de son histoire ainsi qu’un projet commun clairement défini. Dans ces conditions seulement, la pluralité de la France devient une force. À l’inverse, elle peut provoquer un éclatement singulièrement violent. Et ceci est d’autant plus vrai aujourd’hui, du fait de l’accroissement des diversités nationales. La redéfinition d’une France exaltant son identité profonde et authentique est donc une obligation, si l’on veut éviter demain un chaos national que subiront les générations futures.

    La mort du pouvoir économique et politique national à travers l’Union européenne, l’insulte constante, économique ou symbolique [8] faite à la France des campagnes [9], les inutiles attaques perfides lancées contre l’Église et la foi catholiques, le déracinement du travailleur, la braderie de la Nationalité Française [10] la destruction de la cellule familiale, etc., sont autant d’exemples de l’émiettement de notre authenticité nationale, mais aussi du bon sens que nous enseigne notre histoire. Ces évolutions participent du modernisme mondialiste, elles nous sont vendues comme étant le « progrès » ultime et irrémédiable. Mais une question essentielle se présente : mènent-elles au bonheur de nos enfants ?

    Finalement, quid de la détention d’armes aux USA ? Et bien laissons donc les Américains défendre leur authenticité comme ils l’entendent, et occupons nous de défendre la nôtre.

    Léon Saint-Quay http://www.egaliteetreconciliation.fr

    [1] National Rifle Association, principale association pro-guns américaine

    [2] Jean-marie Le Pen avait indirectement posé cette question en jugeant irresponsable le fait qu’aucun policier ne fût armé pour mettre rapidement fin au massacre. Les medias s’était insurgés, sans pour autant apporter le moindre argument contradictoire valable.

    [3] Éléments développés en particulier dans le cours que Hegel donnait au lycée de Nuremberg, Propédeutique Philosophique.

    [4] Voir, entres autres, l’ouvrage The American Story de Garet Garrett.

    [5] À retrouver dans les propos de M Drac, reçu le 13 Avril 2012 par l’Action Française et le Cercle Jacques Bainville : http://www.dailymotion.com/video/xq....

    [6] Implicitement, nous proposons donc ici comme date de naissance de la nation francaise le baptême de Clovis. Nous avons bien conscience que cette considération peut faire l’objet de tout un débat qui est pour nous d’ailleurs ouvert.

    [7] Renan donne en réalité cette définition pour le concept de Nation en général. Nous le jugeons cependant absolument conforme à la réalité française en particulier. Pour d’autres nations, comme par exemple le cas allemand, nous pensons que d’autres approches parfois avancées sont elle aussi recevables.

    [8] Nous en profitons pour saluer l’excellent article paru dans le numéro de septembre 2012 de Salut public qui répondait à un billet nauséabond et méprisable sur les campagnes paru dans Technikart en mai 2012.

    [9] On admettra que la France est une nation qui tire son identité et sa force de sa ruralité. Pour les aspects économiques, de nombreux éléments chiffrés sur la prédominance rurale dans le développement français se retrouvent dans La Révolution industrielle 1780-1880 de Jean-Pierre Rioux, 1971.

    [10] Nous pensons ici, entre autres, au Droit du sol.

  • Dangereuse escalade militaire : confrontation Russie-États-Unis en Syrie ?

    Source : mondialisation.ca

    Le 14 décembre le secrétaire à la Défense Leon Panetta a signé un décret autorisant l’envoi de 400 troupes opératrices de missiles en Turquie. Selon Washington, la sécurité de la Turquie, le poids lourd de l’OTAN, est menacée. Du personnel militaire étasunien sera déployé en Turquie dans les prochaines semaines afin de manœuvrer deux batteries de missiles étasuniennes Patriot.

    Selon le porte-parole du Pentagone, George Little :

    « Les États-Unis ont aidé la Turquie à se défendre [contre la Syrie].

    Je ne pourrai pas être précis pour l’instant, a-t-il ajouté, mais je voulais vous aviser […] que nous avons signé ce décret et que nous sommes prêts à appuyer la défense de la Turquie sous les auspices de l’OTAN pour une période indéterminée.

    Le but de ce déploiement est de signaler clairement que les États-Unis, en collaborant étroitement avec nos alliés de l’OTAN, défendront la Turquie, surtout en raison des menaces potentielles émanant de la Syrie. »

    (US Air Force News, 14 décembre 2012.)

    Les intercepteurs sol-air Patriot sont déployés pour faire face « aux menaces provenant de la Syrie ». D’après le secrétaire à la Défense des États-Unis Leon Panetta, ces menaces « comprennent des frappes syriennes en Turquie » et les combats entre le gouvernement et les rebelles s’étendant sur le territoire turc (CNN, 14 décembre 2012), « on ne peut pas perdre trop de temps à se demander si ça emmerde [pisses off] la Syrie », a déclaré Panetta après avoir signé le décret vendredi. (Ibid., c’est l’auteur qui souligne)

    En plus du déploiement de missiles étasuniens, l’Allemagne et les Pays-Bas ont confirmé qu’ils déploieront également des missiles Patriot en Turquie visant la Syrie.

    La déclaration officielle du Pentagone ne mentionne pas que cette accumulation de batteries de missiles Patriot ne cible pas uniquement la Syrie, elle vise aussi à confronter la présence militaire russe en Syrie et son appui au développement du système de défense aérien syrien.

    L’insurrection menée par les États-Unis et l’OTAN

    L’initiative du Pentagone en Turquie fait partie de l’insurrection menée par les États-Unis, l’OTAN et Israël contre la Syrie. Au cours des dernier mois, l’insurrection s’est développée en invasion alliée non officielle (quoique de facto) caractérisée par la présence en Syrie de Forces spéciales françaises, britanniques, turques et qataries.

    Ces Forces spéciales sont « intégrées » aux rangs rebelles. Elles ne font pas que participer à l’entraînement des forces rebelles, elles sont dans les faits également impliqués dans le commandement paramilitaire et la coordination, en liaison avec l’OTAN.

    Autrement dit, par le biais de leurs Forces spéciales et agents de renseignement sur le terrain, des États membres de l’Alliance atlantique déterminent largement la nature et les avancées des actions rebelles. Fait significatif, le Front Al-Nosra (voir l’image ci-dessous), une milice affiliée à Al-Qaïda et impliquée dans d’innombrables actes terroristes contre les civils, constitue la principale force combattante, directement recrutée et entraînée par les États-Unis, l’OTAN, l’Arabie Saoudite et le Qatar.

    Image

    La guerre élargie du Moyen-Orient

    Le déploiement de missiles Patriot étasuniens en Turquie fait partie d’un processus régional de militarisation comportant l’établissement de postes de commandement des États-Unis et le stationnement de troupes étasuniennes en Jordanie et en Israël. Ce déploiement militaire régional menace aussi l’Iran.

    De plus, les préparatifs de guerre des États-Unis et de l’OTAN concernant la Syrie sont coordonnés à ceux reliés à l’Iran. Les postes de commandement en Israël, lesquels supervisent environ 1 000 troupes étasuniennes, en coordination avec les Forces de défense d’Israël (FDI), sont sous la juridiction du Commandement européen des États-Unis (Eucom).

    Le chef d’état-major iranien a prévenu récemment que le stationnement de batteries antimissiles aux frontières entre la Turquie et la Syrie équivalait à « préparer le terrain pour une guerre mondiale ».

    Il est important de signaler qu’en plus des missiles Patriot en Turquie, des batteries Patriot ciblant l’Iran ont aussi été déployées au Koweït, au Qatar, aux Émirats arabes unis et au Bahreïn (2010).

    Image
    Missile Patriot étasunien

    Les systèmes russes de défense antiaérienne en Syrie

    En réaction au déploiement de missiles des États-Unis et de leurs alliés, la Russie a livré à la Syrie des missiles Iskander perfectionnés, désormais pleinement opérationnels, sans compter le système russe de défense sol-air Pechora 2M.

    On décrit l’Iskander comme un système de missile surface-surface « qu’aucun système de défense antimissile ne peut suivre ou détruire ».

    Le dernier Iskander peut voyager à une vitesse hypersonique dépassant 1,3 miles (2,09 km) par seconde (Mach 6-7) et sa portée d’une extrême précision excède 280 miles (450,62 km). Il détruit les cibles avec son ogive de 1500 livres (680 kg), un cauchemar pour n’importe quel système de défense antimissile.

    Image
    Iskander Mach 6-7

    Par ailleurs, la Syrie est équipée de du système de défense antiaérienne moderne Pechora-2M et des sources militaires étasuniennes ont admis qu’il constituerait « une menace », à savoir un obstacle advenant l’implantation d’une « zone d’exclusion aérienne » concernant la Syrie.

    Le Pechora-2M est un système multicibles sophistiqué pouvant être utilisé également contre des missiles de croisière.

    Description

    Le Pechora-2M est un système de défense antiaérienne équipé de missiles sol-air à courte portée conçu pour détruire des avions, des missiles de croisière, des hélicoptères d’assaut et d’autres cibles au sol ou à basse et moyenne altitude.

    Image
    Système de défense sol-air russe Pechora 2M déployé en Syrie

    La Russie appuie fermement la Syrie

    Contrairement à ce qu’affirment de récents reportages, la Russie appuie le gouvernement de Bachar Al-Assad.

    Le 14 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères a démenti les rumeurs, semées surtout par les agences de presse occidentales et le New York Times, et selon lesquelles Moscou avait changé sa position sur la Syrie. Le battage médiatique étalé à la une des journaux était basé sur une déclaration spontanée non officielle du ministre adjoint des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov : « Nous devons faire face à la réalité : la tendance actuelle démontre que le gouvernement perd progressivement le contrôle d’une partie accrue du territoire » a déclaré Bogdanov à la Chambre publique. « Une victoire de l’opposition ne peut pas être exclue. »

    La déclaration n’avait rien à voir avec la position de la Russie envers la Syrie. C’est plutôt le contraire. Moscou a renforcé sa collaboration militaire avec Damas en réaction aux menaces occidentales.

    « [N]ous n’avons jamais changé d’avis et ne le ferons jamais », a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères Lukashevich lors d’une conférence de presse à Moscou.

    Il convient de noter que le 5 décembre, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a accusé des pays occidentaux de violer l’embargo des armes en transférant de vastes provisions d’armes à l’« opposition » syrienne, essentiellement composée de milices affiliées à Al-Qaïda,

    Dangereux carrefour des relations entre la Russie et les États-Unis

    Washington et ses alliés ont soutenu sans relâche les diverses entités terroristes formant les forces rebelles de l’« opposition ».

    Récemment, l’Armée syrienne libre (ASL) a menacé d’exécuter une journaliste ukrainienne (voir la photo ci-dessous) et annoncé qu’elle « tuerait les Russes et les Ukrainiens » en Syrie.

    Image

    Les membres de l’ASL sont les fantassins de l’alliance militaire occidentale. Sans l’appui de l’Occident, ils ne pourraient pas confronter les forces gouvernementales syriennes.

    La décision de menacer et cibler des Russes n’émane pas des forces rebelles de l’« opposition », mais directement de Washington.

    Ces menaces constituent des actes de provocation délibérés à l’endroit du gouvernement russe, lequel offre un soutien militaire à la Syrie. Les forces de l’« opposition » en consultation avec les États-Unis et l’OTAN menacent désormais la Russie, un allié de la Syrie.

    Nous nous trouvons à un carrefour dangereux : alors que des missiles Patriot sont installés en Turquie, des missiles russes Iskander sont déployés en Syrie.

    Des forces spéciales françaises, britanniques, turques et qataries sont impliquées dans le recrutement et la formation des rebelles de l’ASL, dont la plupart sont des mercenaires. L’ASL cible maintenant des citoyens russes en Syrie sur ordre de Washington, ce qui pourrait mener à l’effondrement de la diplomatie internationale.

    Moscou considère ces menaces comme « des déclarations de guerre » en disant que « les insurgés armés en Syrie [appuyés par l’Occident] ont tellement été encouragés qu’ils ont atteint un stade où ils sont au-dessus des lois ».

    La menace contre les Russes en Syrie est-elle le prélude d’un processus plus vaste de confrontation entre l’alliance États-Unis-OTAN et la Russie ?

    Michel Chossudovsky

    Article original en anglais : Military Escalation, Dangerous Crossroads : Russia-US Confrontation in Syria ?, publié le 15 décembre 2012.

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/D ... 15537.html

  • L’accès aux armes diminue la criminalité !

    Tuerie de Newtown. Après l’émotion, le débat. Après les larmes d’Obama, une loi interdisant la vente de certaines armes aux USA ? Mais quid du deuxième amendement qui prévoit le droit du peuple à se défendre ? En France, beaucoup ont du mal à comprendre l’attachement du citoyen américain à ses armes (comme à la peine de mort d’ailleurs). La National Rifle Association et ses 4,2 millions de membres seraient des barbares. Et Clint Eastwood, quasiment un facho. Pourtant, après chaque tuerie, les Américains sont davantage à se ruer dans les armureries qu’à réclamer un contrôle plus strict. Extraits du livre de notre contributeur Paul Lycurgues, « Aux armes citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense » (éditions Mordicus). Seconde et dernière partie.

    […] Les auteurs américains, qui s’intéressent depuis longtemps à la question du rapport entre crime et armes à feu, n’ont jamais pu démontrer de corrélation positive entre les deux. Il y aurait au contraire, pour certains, une corrélation négative ; l’accès aux armes ferait ainsi diminuer la criminalité !

    L’étude la plus complète à ce jour sur le lien entre les taux de criminalité et de possession d’armes à feu aux États-Unis a été réalisée par un économiste de renom, le Dr. John Lott. Le travail de Lott 1 est remarquable pour plusieurs raisons. D’abord, il a résisté à un féroce débat contradictoire depuis sa publication : de l’aveu même de certains de ses contradicteurs, sa méthodologie (trop complexe pour être détaillée ici) est scrupuleuse, et ses résultats sont généralement considérés comme solides. Ensuite, parce qu’il met en évidence une nette diminution de plusieurs catégories de crimes immédiatement après le vote, dans certains États, de législations autorisant le port d’arme dissimulée. L’effet dissuasif semble être la principale raison de ce phénomène : moins que la perspective d’une interpellation, c’est la possibilité que leurs victimes soient armées qui semble principalement décourager les criminels 2.

    En effet, même le plus irréfléchi des délinquants effectue, plus ou moins consciemment, un calcul coût / bénéfice avant d’entreprendre une activité illicite. Plus le bénéfice escompté est important (produit du vol ou du trafic) et le coût potentiel bas (le risque d’une courte peine de prison, probablement non exécutable du fait de la surpopulation carcérale actuelle), plus son intérêt à opérer croît. En augmentant le coût potentiel des activités criminelles, on réduit aussi mécaniquement l’intérêt à violer la loi. C’est exactement le même principe qui a empêché jusqu’ici l’éclatement d’un troisième conflit mondial après l’entrée dans l’ère atomique : le coût potentiel d’un conflit est devenu si élevé que toute grande guerre d’agression entre puissances nucléaires est devenue impossible.

    Ainsi, une évidence saute aux yeux : les armes ne « créent » pas de crime. Les pays dans lesquels circulent le plus d’armes à feu ne présentent pas de taux de criminalité particulièrement élevés. Plus ennuyeux pour nous autres, Français : le contrôle strict des armes à feu ne réduit pas la criminalité, pas plus qu’il n’empêche les criminels et psychopathes violents de se procurer les armes nécessaires à leurs forfaits. Le cas de Richard Durn qui, au conseil municipal de Nanterre, avait massacré 8 personnes et en avait blessé 19 autres, nous a tragiquement rappelé cette évidence. Les banlieues françaises les plus « chaudes », selon le criminologue Xavier Raufer, « grouillent d’armes lourdes » 3 ; de l’aveu même de la police, le niveau de violence des braquages s’est considérablement accru depuis 10 ans. En somme, si l’on peut donc reconnaître un effet aux législations sur les armes, c’est bien d’avoir réservé de facto le monopole des armes à la police et aux criminels. Les honnêtes gens, eux, sont plus désarmés que jamais, alors même que la police n’a jamais été aussi peu capable de les protéger.

    1.Lott, John Jr, « More Guns, Less Crime: Understanding Crime and Gun Control Laws » – University of Chicago Press. ↩
    2.Une conclusion que tirent également Rossi et Wright dans leur magistral « Armed and Considered Dangerous : A Survey of Felons and Their Firearms » (Aldine Transaction, 1986). De l’aveu même de milliers de criminels interrogés par les auteurs, une victime potentiellement armée est le principal facteur dissuasif dont les criminels admettent tenir compte. ↩
    3.Interview, La Libre Belgique, 2001. ↩

    Paul Lycurgues, dans Boulevard Voltaire

    http://fr.altermedia.info

  • Bioéthique : la dérive

    C'est exactement ça. La France a le courage de se doter d'une loi bioéthique qui encadre et limite les droits des chercheurs et des médecins dans le domaine fondamental de la vie humaine. Mais en même temps, de révision en révision, le législateur laisse passer des transgressions de plus en plus manifestes. Il n'y a pas d'amarre solide à une certitude de référence - pourtant la marque des lois françaises « classiques » est dans la concision et la clarté de ces principes juridiques, qui permettent de faire l'économie de longues descriptions et d'énumérations qui limitent en réalité le champ de la loi. Plus on rentre dans les détails, plus on perd de vue l'essentiel, et plus on court le risque de laisser des portes ouvertes parce que telle éventualité, et, dans le cas qui nous préoccupe, telle nouvelle technique n'auront pas été imaginées.
    Le principe était pourtant simple. Et le droit français le respecte dans le domaine successoral. Il remonte à l'Antiquité, au temps où l'on ne savait pas ce qu'est exactement l'enfant à naître dans le sein de sa mère, et il aurait permis de régler par avance tous les problèmes : Infans conceptus pro natus habetur quoties de commodis ejus agitur - l'enfant conçu est tenu pour déjà né chaque fois qu'il y va de ses intérêts. Principe raisonnable et non confessionnel s'il en est : c'est une fiction juridique qui - déjà ! - pose, il y a plus de 2 000 ans, une sorte de principe de précaution. Vous pouvez croire ou non que l'enfant conçu, l'embryon, est une personne. Mais vous ne pouvez pas faire comme s'il n'était pas un être humain, un sujet de droit, à qui sont dus le respect de l'intégrité de sa vie, et la protection face aux mauvais traitements.
    Les députés, réunis pour un passionnant débat au Palais Bourbon, ont achevé dans la nuit de jeudi à vendredi l'examen des amendements proposés au projet de révision des lois bioéthiques, en attendant une adoption solennelle prévue pour mardi prochain. Débat passionnant parce qu'on s'y est réellement battu contre les dérives de la culture de mort, de l'eugénisme, de la chosification de l'être humain, mais débat à la marge où des députés courageux ne pouvaient qu'essayer d'élever des digues ponctuelles face à des scientifiques et des politiques fascinés par le pouvoir sur l'homme, ou animés d'une « compassion » dont ils ne mesurent pas les dangers, ni les erreurs.
    Sans coup de théâtre d'ici à mardi, ont donc été adoptés des amendements aggravant le sort du tout-petit d'homme. La recherche sur l'embryon, interdit en principe, bénéficiera d'autorisations plus larges de la part de l'Agence de biomédecine. La procréation médicalement assistée (PMA), qui permet de fabriquer des embryons en éprouvette, sera ouverte aux couples non stables. Le don d'ovocytes (sperme et ovules), maintenu anonyme contrairement à la proposition de Roselyne Bachelot, sera possible pour les hommes et les femmes n'ayant jamais eu d'enfants. Et pour améliorer les stocks, sans doute - alors que 150 000 embryons humains sont déjà gardés « hors du temps » en France dans leurs cuves d'azote - une technique de congélation plus efficace, la vitrification, a été approuvée. Rejetée, la proposition de ne laisser féconder que trois ovules par PMA, ce qui aurait limité le nombre d'embryons détruits ou conservés : cette limitation paraissait « dramatique » à Bernard Debré qui ne voit pas « au nom de quoi on limiterait le nombre d'embryons à féconder ». Jouer avec la vie de l'homme, cela anesthésie très efficacement.
    Le diagnostic prénatal est lui aussi conforté, dans une moindre mesure que celle voulue par le gouvernement mais tout de même avec une nouvelle obligation faite au médecin de proposer tout examen, relative à une condition susceptible de « modifier » le cours de la grossesse, « lorsque les conditions médicales le nécessitent ».
    A ce propos on a voulu faire croire qu'on récuse l'accusation d'eugénisme (comme celle portée par Marc Le Fur) : Xavier Bertrand a voulu prouver l'absence de celui-ci en indiquant que « sur 6 876 IMG il y a 505 dépistages de trisomie : cela prouve que ce n'est pas la trisomie qui mène à une IMG ». En fait, ce n'est pas seulement la trisomie. Mais 96 % des trisomiques sont victimes d'avortements tardifs. Les opposants ont cependant obtenu, et c'est nouveau, une information des femmes pour qu'elles puissent connaître des familles ayant accueilli des enfants handicapés, et un délai de réflexion d'une semaine.
    Pendant les débats, les accusations de catho-intégrisme ont fusé de la part des partisans de gauche de la dérive bioéthique. C'est ainsi qu'on veut faire taire la voix de la vie. Raison de plus pour la faire entendre plus fort.
    J.S. Présent du 12 février 2011

  • La France soutient la délocalisation d’activités de services vers le Maroc

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) — Le MUNCI, principal syndicat d’informaticiens français, dénonce le prêt accordé par le gouvernement français à Casanearshore, une zone franche marocaine qui emploie des sous-traitants de grands groupes français. Le 12 décembre, à l’occasion du déplacement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au Maroc, l’Agence française de développement (AFD) avait annoncé la signature avec le MEDZ (filiale de la Caisse des dépôts et de gestion marocaine) d’une convention de prêt de 100 millions d’euros destinés au refinancement des activités de délocalisation développées à Casanearshore.

     

    Pour le MUNCI « La France est en déficit, des mesures d’austérité (notamment budgétaires) sont imposées à tous, le chômage progresse fortement dans notre pays, y compris dans l’informatique, mais notre premier ministre n’a pas trouvé mieux que de favoriser les délocalisations vers le Maroc d’emplois dans les centres d’appel, les services informatiques et les processus métiers ! »

    http://fr.novopress.info

  • Bilderberg 2012

    Charlie Skelton est un des plus brillants jeunes scénaristes de la télévision britannique, collaborant à certaines des meilleures émissions de ces dernières années. Comme 10 O'Clock Live, 8 ont of 10 cats ou I have got news for you. Mais Skelton tient le Bilderberg et les familles Rothschild et Rockefeller en sainte horreur. Depuis 2009 il a couvert les sessions de Vouliagmeni en Grèce, de Sitgès en Espagne, de St Moritz en Suisse notamment pour le Guardian. C'est ce qu'il a l'intention de faire au cours du prochain week-end lorsque les congressistes de l'un des plus discrets conciliabules annuels se rassembleront à nouveau à Chantilly en Virginie.
    Mauvaise pioche pourtant pour les organisateurs globalistes de la cabale mondialiste. Cette année, étant sur place, et aiguillonnée par Alex Jones et ses sites Prison Planet et Info Wars, une partie des troupes de Occupy Wall Street a décidé de joindre ses forces à celles, habituelles, de Jones. L'extrême droite anti-ploutocrate dans la rue avec l'extrême gauche anticapitaliste, on voit mal comment les Bilderbergers pourraient passer inaperçus et imposer au média et à Internet de faire silence sur leurs apartés.
    Jusqu'à il y a cinq ou six ans encore pour le big-gros média international le Bilderberg était une farce qui n'existait pas. C'est  cela qui a changé, grâce à des gens comme Jim Tucker de l'American Free Press (ancien Spotight), Alex Jones ou le Canadien Daniel Estulin. Au point qu'il y a quelques jours le Washington Post annonçait la présence du sénateur de Floride Marco Rubio à une importante réunion en Amérique où il représentait... le comité directeur non-officiel du Bilderberg. Le sénateur Rubio, bien qu'élu avec l'appui des Tea-Parties, est de plus en plus désigné comme le probable vice président de Romney si celui-ci est élu. Les hauts responsables du conclave ne cachent plus leur inquiétude depuis que les importants sites de droite US Politico et Drudge Report ont appelé leurs affiliés à se rendre à Chantilly. Pour ces gens les sujets d'inquiétude sont innombrables. La situation de la Grèce et de la Syrie soutenue par la Russie, la disparition de l'Euro, l'implosion de l'UE, la menace qui pèse sur l'économie chinoise, l'incapacité du gouvernement japonais à juguler les fuites de ses centrales nucléaires, l'irrésistible ascension du baril de pétrole, l'irrésistible chute du dollar, la course à la Maison Blanche, etc. Si, comme Jones le souhaite, plusieurs dizaines de milliers de manifestants encerclent samedi l'Hôtel Marriott de Chantilly, on verra à l'ouvrage les troupes spéciales américaines lorsque leur est donné l'ordre de mater une foule.
    Pour ce qui concerne la France, rappelons que dans l'actuel gouvernement socialiste siègent plusieurs affiliés du Bilderberg. Laurent Fabius (1994). Michel Sapin (1992). Manuel Valls (2008). (On y rajoutera Jean François Copé en 2003). Hollande fut un très proche de Jospin qui y fut invité en 1996. Franc-maçon, il fut également un fidèle de François Mitterrand, qui appartenait au 33e degré et laissa à la postérité l'Arche de la Défense. Hollande vota pour le Traité de Maastricht dans lequel Mitterrand était très impliqué ainsi que l'affilié du Bohemian Grove, Helmut Kohl. Le Traité de Maastricht, passage obligé vers la monnaie unique fut pour la première fois dévoilé lors de la réunion du Bilderberg des 23/25 septembre 1955 de Parmish-Partenkirchen. Documents qui furent révélés par Wikileaks eh 2009. Mario Monti, l'actuel premier Ministre italien, désigné par les banques et avec lequel François Hollande s'entend si bien, aura été un des invités les plus réguliers du Bilderberg au cours des dix dernières années. On doit également préciser - et Thierry Meyssan le démontra excellemment dans un article du 26 mai 2011 - que Pierre Moscovici et Jean Christophe Cambadélis, sans en faire partie, en tant que sherpas de DSK qui en était, comme Giscard d'Estaing et Rocard, une importante personnalité, en sont très proches. Meyssan les tient pour des sortes d'agents de liaison avec la NED - National Endowment for Democracy -, une « vitrine légale de la CIA », dans le financement par celle-ci du Parti Socialiste et de son principal réservoir à idées, la Fondation Jean Jaurès. Strauss-Kahn, et par le fait même Moscovici et Cambadélis, étaient des pièces importantes dans la stratégie « d'intégration de la France et de l'Europe au sein d'un grand marché transatlantique dominé par les États-Unis ». Et qui est un des grands thèmes de réflexion des assemblées du Bilderberg.
    Jim REEVES. RIVAROL  1er JUIN 2012

  • La PMA pour tous !

  • Coût de l'immigration : les étranges contorsions de « l'Express »

    Dans son numéro du 14 novembre l’hebdomadaire l’Express publie une « Une » accrocheuse. Son dossier sur le coût de l’immigration est assorti de la photographie d’une musulmane voilée de pied en cap, accompagnée d’une enfant noire, se dirigeant vers un… guichet. Ça c’est vendeur, coco ! Mais si l’Express allèche le chaland, c‘est pour mieux le rééduquer avec deux articles sur « ces bras qui rapportent » et une étude qui montre – si ! si ! – les bénéfices de l’immigration sur… la protection sociale. Pierre Milloz, auteur en 1990 d’un célèbre Rapport sur le coût de l’immigration, décortique les contradictions et les conformismes de la rédaction de l’Express. Nous renvoyons aussi nos lecteurs aux travaux de Jean-Paul Gourévitch et de l’Institut de géopolitique des populations d’Yves-Marie Laulan.
    Polémia 

    L'Express vient, dans son numéro du 14-20 novembre 2012, de publier un dossier dont le modeste intitulé, « Le vrai coût de l'immigration », prétend implicitement tenir pour nulles et non avenues toutes les études antérieures (et il y en a !) qui s'efforçaient d'évaluer ce coût. De celles-ci, ledit dossier se distingue par l'originalité de sa conclusion : le coût d'une immigration qui serait à la charge de la France est une invention d'esprits mal tournés, plus ou moins honnêtes. Ou plutôt : il y a bien un coût de l'immigration, mais c'est sur les immigrés qu'il pèse : les finances publiques françaises en profitent, auxquelles ces malheureux doivent verser net chaque année plusieurs milliards d'euros (exactement 3,886 en 2005).

     

    Ici le journaliste qui interroge l'auteur du dossier, M. Chojnicki (de l'Université de Lille II), sent bien qu'une explication devient nécessaire ; il demande donc : « Pouvez-vous préciser l'origine de ce solde positif ? » M. Chojnicki développe alors son argument central, auquel il reviendra : les immigrés sont concentrés dans la tranche des personnes en âge d'activité (proportionnellement ils y seraient plus nombreux que les autochtones) et globalement moins nombreux dans les tranches qui sont grosses consommatrices des dépenses sociales. Le fait qu'ils sont plus jeunes permet de surcompenser les coûts sociaux.

     

    Chojnicki : un raisonnement valable dans les années 1950/1960

     

    On aurait probablement pu appliquer ce raisonnement à l'immigration des années 1950 et 1960 : la France avait affaire à des immigrés que, le plus souvent, elle avait appelés pour satisfaire les besoins du marché du travail et on trouvait donc sur le territoire une population étrangère, relativement peu nombreuse, masculine, jeune, active (le chômage était négligeable). Peut-on honnêtement transposer le raisonnement à la population immigrée des années contemporaines ? Certainement pas.

     

    Depuis 40 ans il n'y a plus aucun rapport entre les besoins de main-d'œuvre et les entrées d'étrangers ; le chômage frappe plus cruellement ces derniers (il est vrai que M. Chojniki a l'habileté (la malhonnêteté ?) de ne pas parler d'immigrés actifs, mais seulement d'immigrés « en âge d'activité »…).

     

    Le regroupement familial de 1976 a, en outre, bouleversé toutes les données avec l'arrivée des personnes âgées, des femmes sans activité professionnelle, des enfants, c'est-à-dire toutes personnes hors activité. En un mot, toutes les conditions sont désormais remplies pour qu'on ait affaire à une population dont le taux d'activité est trop faible pour compenser un surcoût social qui d'ailleurs va croissant avec le temps et le vieillissement des premiers entrants.

     

    Bref, ce prétendu « vrai dossier de l'immigration » est loin d'être convaincant. Or, le lecteur est surpris de voir que l'Express partage probablement cet avis. Car dans la présentation qu'il en donne ce média abonde dans le sens de M. Chojnicki : « L'immigration rapporte plus à la France qu'elle ne lui coûte. Economiquement et socialement, elle est une “bonne affaire” à court, moyen et long termes » et il développe les mérites de cette bonne affaire.

     

    Des conclusions incohérentes

     

    On s'attendrait donc à la conclusion qu'il n'y a pas lieu de modifier, sauf peut-être à la marge, les conditions qui permettent de réaliser cette « bonne affaire ». Eh bien, pas du tout. De ces conditions l'Express préconise, au contraire, un bouleversement complet dans un sens… inattendu : « Adoptons », écrit l'éditorialiste, « au plus vite des règles d'immigration par quotas, selon les nations d'origine (l'Express préconise là une discrimination selon la nation, ce qui est un délit…), les professions en manque de main-d'œuvre ici (quelle réaction !) et les profits dont la France peut tirer parti (l'intérêt national comme guide ?) ». Il ajoute aussi qu'il faut en finir avec « le pédagogisme où tout vaut tout et où chacun est l'égal de son voisin » et il recommande qu'on « oublie le funeste droit à la différence ». Autrement dit, il souhaite qu'on fasse le contraire de ce qui s'est fait jusqu'ici, c'est-à-dire qu'on renonce à l'orientation cosmopolite des décisions françaises et, donc, qu'on renonce à cette « bonne affaire ».

     

    Le lecteur est donc en droit de s'interroger : y a-t-il incohérence regrettable ? Ou y a-t-il eu obligation de porter sur le dossier de M. Chojnicki un jugement politiquement correct ?

     

    Pierre Milloz  http://www.polemia.com
    15/11/2012