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avortement et euthanasie - Page 147

  • Avortement : surtout, ne pas s’informer !

    Dans un article du 25 février [1], Le Figaro nous fait part de son immense indignation : des associations s’appuieraient sur l’Internet pour mettre en place des plateformes d’information, d’écoute et d’échange au sujet de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

    L’article seconde en réalité une « enquête » réalisée par l’AFP [2]. Ce qui révolte notre presse humaniste dans cette affaire, c’est que ces sites Internet auraient visiblement pour vocation d’apporter un certain support aux jeunes filles surprises par une grossesse non-voulue les plongeant dans le doute et l’isolement. Quelle horreur ! Ces sites ne soutiennent-ils donc pas comme une issue évidente l’abattage de fœtus, voie royale pour le retour à la case shopping et boîtes de nuit ? Non ! Le Figaro nous signale qu’on y entendrait des choses monstrueuses telles que : « Il faut neuf mois pour faire un enfant, mais aussi neuf mois pour faire une maman  » ou encore « ce bébé peut vous apporter un élan de motivation profonde pour construire une belle vie ».

    Des remarques si nauséabondes ne peuvent qu’être le fruit d’esprits illuminés, cherchant par ces plateformes à rependre leur propagande liberticide. Ainsi, Le Figaro dénonce une « stratégie insidieuse » de manipulation via « un message martelé l’air de rien » dissimulé dans des supports « ressemblant à des sites officiels ». Derrière, on retrouve des fanatiques « catholiques », qui sont, cela est bien connu, toujours prêts à travailler dans l’ombre aux malheurs du monde !

    Le « Fig-Dassault » conclut en dénonçant, sans rire, le manque d’objectivité de ces sites, tout en donnant le beau rôle à la ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem. À l’instar de sa consœur Cécile Duflot, très digne de sa fonction ministérielle lorsqu’elle défile dans des manifestations pro-mariage gay malgré l’interdiction du chef du gouvernement [3], Madame Belkacem se met littéralement à délirer en appelant les associations pro-IVG à lancer une « contre-offensive » et en promettant la création d’un site gouvernemental d’ « information ».

    L’ « objectivité » de ce futur site ne fera assurément aucun doute, dans la droite ligne de l’irréprochable probité des interventions de la ministre dans les collèges au sujet du « mariage pour tous » [4]. Mais c’est une tradition, en matière de « progrès » sociétaux : les pouvoirs publics et les associations qu’ils subventionnent ont toujours su animer un débat ouvert, comme quand Luc Chatel avait limogé un prof « anti-IVG » [5] ou lors de la délicate campagne de 2010 : « L’homosexualité, ça te pose un problème ? » [6].

  • L'euthanasie, enfant de l'utopie (archive 1998)

    Deux faits divers ramènent la légalisation de l'euthanasie sur le devant de la scène. Derrière les arguments se dessinent le visage de l'utopie et les prétentions sordides de l'économie. Histoire d'une très vieille idée faussement neuve.
    On pourrait dire qu'au commencement était Platon et sa République, société idéale et mère de l'utopie. Dans cette cité parfaite, il est déconseillé de soigner les grands malades, comme de faire vivre les enfants mal conformés, l'un et l'autre étant d'un trop grand poids pour l'Etat. On laisse la mort faire son œuvre, et le suicide, largement pratiqué, peut apparaître comme un acte hautement civique dans la mesure où, évitant à l'individu de vivre sa déchéance. il évite aussi à la société une charge inutile. Ces principes - euthanasie passive, suicide, infanticide - que l'on retrouva par la suite comme bases de l'eugénisme, furent appliqués chez les Lacédémoniens et les Romains.
    Mais si la "bonne mort", propre et librement consentie, fait partie de l'idéal platonicien, le mot euthanasie ( du grec eu : bien, et thanatos : Ia mort), n'apparaît comme tel qu'au XVIe siècle, avec la Renaissance qui, loin de se borner au retour des canons de l'architecture gréco-latine, cherche à intégrer la foi chrétienne dans la tradition occidentale en passant par les philosophes grecs. Ce mot apparaît donc, de fait, dans une société qui commence à se déchristianiser, lasse d'attendre l'avènement de la Cité de Dieu sur terre, cette cité de Dieu que saint Augustin décrivait exilée sur terre, à charge pour les chrétiens de supporter le train du monde, « jusqu'à ce que passe l'iniquité, comme passent les souverainetés et les empires », ayant à ce terme la promesse de la rédemption.
    Le bien, le beau et le juste de la Cité de Dieu n'ont évidement rien à attendre des pratiques eugénistes, l'harmonie nécessaire dans la cité terrestre ne pouvant reposer que sur le respect des principes divins. L'''utopie'' augustinienne, c'est la fraternité humaine placée sous le signe de l'amour de Dieu et du prochain, dont le règne ne pourra advenir qu'après l'accomplissement de l'Apocalypse.
    Un siècle, deux siècles, dix siècles, les hommes ont attendu l'Apocalypse. Ils ont cru en deviner les signes dans la chute de Rome, dans les invasions barbares, dans les famines, la peste, la misère... Puis ils ont commencé à désespérer de la Cité de Dieu. Le chemin s'ouvrait donc vers la Réforme et, au-delà vers de nouvelles utopies.
    Dans l'Utopia de Thomas More réapparaît pour la première fois l'exhortation à la mort des incurables en raison de leurs souffrances et de leur inutilité sociale.
    Thomas More est un magistrat anglais, conseiller du roi Henri VIII, et son Utopia, publié en latin à Louvain en 1516 est une forme de testament politique (qui lui vaudra, d'ailleurs la décapitation).
    Un siècle plus tard, en 1622, un autre Anglais nommé Francis Bacon publie La nouvelle Atlantide, texte qui, dans sa nouvelle définition d'une société idéale, marque en quelque sorte la rupture entre les mystiques théosophes du siècle précédent et les courants rationalistes qui vont suivre. Bacon, créateur du mot euthanasie (qui apparaît dans Les conseils civiques et moraux), ouvre une nouvelle espérance : celle de la foi en la science. « C'est la fonction du médecin de rendre la santé, d'adoucir les peines et les douleurs, écrit-il, et non seulement lorsque cet adoucissement peut conduire à la guérison, mais aussi lorsqu'il peut produire une mort lente et facile ». L'idée va faire son chemin.
    Au siècle des Lumières, Voltaire ajoutera : « Quand on a tout perdu, que l'on n'a plus d'espoir; la vie est un opprobre et la mort, un devoir ». Néanmoins, parvenu au terme de sa vie, le libre-penseur réclamait un prêtre et hurlait de peur :  L'homme nouveau est bien portant
    La Révolution va nous faire basculer dans l'Utopie, une utopie devenue réalité par l'avènement de l'homme nouveau. Ce nouvel idéal est une société matérialiste qui n'attend plus rien d'en haut mais tout d'elle-même.
    La société nouvelle qui s'élabore à partir de la Révolution entend extirper puis éradiquer les germes de la dégénérescence (cela commence d'ailleurs par l'échafaud), A la fin du XIXe siècle Nietzsche réclame l'euthanasie « pour les parasites et les malades qui végètent lâchement ». A la même époque, Alfred Nobel offre trois millions de livres à l'Etat italien en vue de construire « un établissement d'euthanasie pour ceux qui sont fatigués de vivre ». L'historien Anquetil parle de « sarclage de l'espèce humaine », Jacoby vante « le suicide qui épargne à l'humanité, en faisant partir volontairement les nerveux, bien des folies héréditaires et l'assainit ainsi par élimination des éléments morbides ». Plus précis, un M. Rabaud écrit en 1921 : « La suppression d'individus physiquement et moralement tarés rendrait à bien des titres, un très réel service ». Mais pour celui-là qui annonce clairement ses intentions, ils en est d'autres plus retors. Ainsi, un certain J. de Lanessan qui propose de n'envoyer à la guerre que les bancals, les tordus, les phtisiques et les scrofuleux, car, dit-il, « la guerre pourrait dans ces conditions, devenir un instrument de perfectionnement des races humaines ».
    La première thèse consacrée à l'euthanasie date de 1895. le Dr Mazier y écrit qu'il serait bon de « supprimer d'un seul coup » les « dégénérés inutiles et incapables » et conclut : « cette immense hécatombe couronnera dignement l'œuvre de civilisation ». Sa thèse est refusée par le jury mais l'idée fait son chemin chez nos voisins. Le Dr Wylm prend la relève en 1907 : c'est par « souci de pitié et de justice », dans un but « bon et moral », qu'il faut « épargner une vie inutile et douloureuse aux tarés en leur procurant une paisible euthanasie ». En pleine boucherie de 1914, un anticlérical farouche, le Dr Binet-Sanglé, imagine une « anthropologie surnormale » et publie deux œuvres majeures : Le Haras humain et L'Art de mourir, où il encourage « le suicide des mauvais générateurs » et la création d'un « institut d'euthanasie ». Le bon docteur, partisan en tout d'une solution humaine et propre, propose même une procédure minutieuse :
    1) examen préalable du "candidat" par les euthanasistes
    2) préparation psychologique du malade à la mort
    3) Injection de 2 cm³ de morphine qui l'amène à un « premier état de béatitude »
    4) Pose d'un masque diffusant le gaz hilarant (protoxyde d'azote) mortel,
    En 1919, Charles Richet grande figure parisienne, membre de l'Académie de médecine et prix Nobel en 1913, publie la sélection humaine dont un chapitre entier est consacré à « l'élimination des anormaux », considérée comme l'indispensable « premier pas dans la voie de la sélection ». Un autre prix Nobel, Alexis Carrel, reprendra l'idée en 1935 mais avec une finalité répressive, en la limitant toutefois aux criminels et aux fous dangereux.
    Pendant ce temps, d'autres sont passés à l'acte. Dès 1906, une loi sur l'euthanasie a été votée dans l'Ohio, aux Etats-Unis. La Russie soviétique n'est évidemment pas en reste. QUMt au programme d'euthanasie du national-socialisme, il est fondé sur un livre de Karl Binding et Alfred Hoche paru dès 1920. Avec un terrain si soigneusement préparé, il eût été étonnant. en effet, qu'un Adolphe Hitler ne vît pas le jour.
    Les horreurs de la dernière guerre ont mis un frein à l'ardeur eugéniste, cinquante ans après et les progrès de la science aidant, elle reparaît, soutenue par d'autres arguments : la dignité humaine + l'économie.

    De la bonne mort la mort utile
    La religion de l'homme prévaut aujourd'hui dans notre vieil Occident. Elle a ses croyances et ses dogmes, assurant de façon chaque jour plus pesante le primat de la société et de l'Etat sur l'individu, ce qui est toujours présenté comme une avancée de la civilisation. Dans cette logique sociale et socialiste, ce qui compte n'est plus la qualité de l'être, mais bien souvent celle du paraître, car le corollaire de la religion l'homme est très souvent la religion du corps. C'est sous cet angle que reparaissent l'eugénisme - avec le mythe d'une fabrication désormais possible d' enfants parfaits - et l'euthanasie.
    C'est là où il faut distinguer entre euthanasie active et euthanasie passive.
    L'euthanasie passive - qui consiste par exemple à donner des doses d'antalgiques telles qu'on sait qu'on abrège la vie, ou bien à refuser l'acharnement thérapeutique - n'est pas réellement en question puisqu'elle est, de fait, pratiquée et autorisée, même par l'Eglise. Si l'on s'en réfère objectivement à son texte, c'est cela que le sénateur Henri Caillavet voulait encadrer par la loi.
    Bien différente est l'euthanasie active qui relève, elle, d'une toute autre démarche puisqu'elle consiste à injecter un poison pour tuer quelqu'un de manière délibérée. Et l'on quitte là très souvent le domaine de l'éthique et de l'humanisme pour basculer dans l'économie. Toujours sous couvert d'avancée de la civilisation, tant il est vrai qu'aucune des société dites primitives ne pratique l'euthanasie active. Elles ont toutes en commun, bien au contraire, des rituels importants autour de la mort et pratiquent ensuite le culte des ancêtres.
    Bâtisseur d'avenir et de civilisation n'était-il pas conseiller de Mitterrand ? -, Jacques Attali a ainsi pu écrire ces phrases :
    « Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l'allongement de la durée de la vie n'est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir ».
    « Dès qu'on dépasse 60/65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte alors cher à la société ».
    « En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s'arrête brusquement plutôt qu'elle ne se détériore progressivement »,
    « On pourrait accepter l'idée d'allongement de l'espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et créer ainsi un marché ».
    « Je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l'allongement de la vie parce que c'est un leurre, un faux problème ».
    « L'euthanasie sera un des éléments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer ; le problème se pose comme suit : la logique socialiste, c'est la liberté ; et Ia liberté fondamentale, c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue de ce type de société ».
    Les sociétés anglo-saxonnes, considérées - selon les critères énoncés plus haut - comme ayant atteint un degré de civilisation supérieur au nôtre ont, pour quelques-unes d'entre elles, légalisé l'euthanasie. Les mêmes ont également légalisé le mariage homosexuel, puis l'adoption ou la procréation assistée pour ces couples. Ces sociétés ont aussi une "culture" de l'économie que n'ont pas atteint nos pays latins, ceci explique peut-être cela. C'est le cas de la Hollande, de la Grande-Bretagne, du Danemark... Or, dans ces pays où l'euthanasie a été médicalisée et légalisée, on assiste très rapidement à une dérive par rapport au cadre de la loi. Processus identique, d'ailleurs, au cas de la loi sur l'avortement en France : légalisé pour les cas de détresse, il a été banalisé jusqu'à devenir un acte de confort. Ainsi, en Grande-Bretagne, on ne dialyse plus les gens âgés de plus de 65 ans. De même, le Danemark refuse les centres de réanimation en cas d'accident vasculaire cérébral au delà de 70 ans.
    Le Pr Lucien Israël, cancérologue de renom, dénonçant « l'idéologie étroitement matérialiste » qui préside généralement à tout cela, même si elle se cache derrière le paravent humaniste, confiait : « les parents sont toujours disposés à se battre pour leurs enfants. Les enfants qui ont des parents malades, c'est tout à fait différent. Les hommes sont des hommes... ». Et c'est bien là ce qu'il faut craindre.
    Marie-Claire ROY National Hebdo du 27 août au 2 septembre 1998

  • SOS-Mamans : au secours des enfants à naître et des futures mères

    Pour sauver les enfants à naître menacés d'avortement, la méthode la plus efficace consiste à aider, psychologiquement, mais aussi matériellement, les futures mamans. Fort de cette conviction, Wielfried Wuermeling a créé en 1995, avec un groupe de l'Union des nations de l'Europe chrétienne (UNEC), l'association SOS-Mamans.
    Comment fonde-t-on une association d'aide aux futures mères en détresse ? « En imitant le Bon Samaritain de l’Évangile, qui était venu au secours de son prochain en s'occupant de lui efficacement », répond Wielfried Wuermeling lorsqu'on lui pose la question. Avec un petit groupe de l'UNEC, nous nous sommes un jour rendus compte que nous multiplions depuis des années les tractages contre l'avortement, les lettres aux députés, les articles dans les journaux, les collectes de signatures, sans que cela sauve le moindre enfant », explique le président de SOS-Mamans. « Nous avons alors décidé d'«oublier» les élus, les lois, les autorités, et d'agir plus concrètement. » Très concrètement, donc, les militants de la Charité de SOS-Mamans travaillent aujourd'hui en petits groupes de trois ou quatre personnes, chacune chargée d'une tâche particulière : d'abord, une « fourmi » chargée de rechercher (dans la rue, les parcs ou les squares, les cafés, les pharmacies... ) et de contacter les futures mères « Il s'agit toujours d'une femme, car seule une femme peut trouver, comprendre, consoler une maman en détresse. Le sauvetage demande beaucoup de désintéressement, de patience et surtout de délicatesse », précise Wielfried Wuermeling. Ensuite, un comptable, qui crée et mobilise un réseau de donateurs - il en existe déjà plus de 900. Puis un responsable, qui supervise, s'applique à résoudre les problèmes et reste en contact avec la structure parisienne de l'association, « pour faire face ensemble quand il faut une situation extrême, voire dangereuse ».
    Enfin, une personne dévouée souvent un retraité - disposant d'une voiture pour aider éventuellement au déménagement de la future maman, ou stocker dans son garage des vêtements, des poussettes, des berceaux et lits... L'association dispose de neuf groupes construits sur ce modèle : sept en France, à Paris, en Normandie, en Auvergne, en PACA, à Toulouse, Lyon et Dijon... et deux à l'étranger, en Lituanie et en Géorgie. Au total ils ont déjà sauvé près de 500 bébés - ce qui fait dire à Wielfried Wuermeling que « s'il existait en France seulement 1 000 groupes de ce genre, il y aurait peut-être encore des lois sur l'avortement, mais plus d'avortements ! » Les femmes, en effet, ne se résignent pas de gaieté de cœur à sacrifier l'enfant qu'elles portent. « Je n'ai jamais vu une femme prête à avorter qui ne s'y soit sentie contrainte ». témoigne le fondateur de SOS-Mamans. Ces contraintes sont de natures diverses : elles tiennent aussi bien aux pressions exercées par les proches. qu'au manque de place ou de ressources. « Combien de fois n'avons-nous pas entendu une future maman nous dire : « Vous seuls me soutenez et m'aidez, tous les autres. mes parents. mon petit ami, mes meilleures amies, m'incitent à avorter... » Certaines sont menacées d'être chassées de chez leurs parents. d'autres battues par leur mari ou compagnon. « Les filles que nous prenons en charge se présentent souvent avec un ventre légèrement bombé et un visage tuméfié... », raconte Wielfried Wuermeling. « Elles sont démunies, presque toujours matériellement - certaines doivent être relogées le soir même de la rencontre -, et toujours moralement. En sauvant la vie des enfants, nous préservons aussi celle des mamans, qui garderaient sinon une profonde blessure au cœur. C'est particulièrement flagrant dans le cas des prostituées, des femmes-esclaves, des suicidaires : on peut dire alors que leur bébé les sauve. En général, d'ailleurs, les problèmes ne viennent pas de l'enfant, mais des adultes. Une conception, une naissance doivent toujours être regardées comme un cadeau tombé du Ciel, une vraie joie ! Pour bien le marquer, nous buvons toujours une coupe de champagne avec la future maman. Ensuite seulement, nous réfléchissons avec elle aux difficultés à surmonter. Elles sont alors nos meilleures alliées - il suffit de leur parler de la vie pour qu'elles s' envolent ... »
    Pour la mère, la naissance devient souvent une occasion de changer de vie, d'arrêter de se droguer, de boire, de mener une vie désordonnée, d'apprendre un métier... et parfois de se convertir. « Le véritable missionnaire, envoyé par Dieu, c'est le bébé lui-même », dit Wielfried Wuermeling, qui se réjouit d'avoir pu conduire au baptistère une douzaine d'enfants sauvés. Soutenues financièrement pendant leur grossesse, les mères restent suivies financièrement pendant quelques mois après la naissance, et parfois logées, les majeures dans l'un des quatre studios que }' association possède en région parisienne et les mineures dans des familles d'accueil. « Nous avons ainsi logé en studio une maman pendant trois ans et demi, jusqu'à ce qu'elle ait trouvé une place en HLM », se souvient le président de SOS-Mamans.
    Ces sauvetages ont un coût : 1 000 euros en moyenne. La vie humaine est bon marché... « Au début, se souvient Wielfried Wuermeling, nous avions plus d'argent que de mamans à aider : deux ou trois par an seulement. Aujourd'hui, au contraire, nous avons plus de bébés à sauver que d'argent pour faire face. Mais à l'instant où nous nous croyons acculés, Dieu nous envoie de l'aide. » Mais si la Providence s'occupe du budget de SOS-Maman, on sait que Dieu aime associer l'homme à ses œuvres. Comment aider l'association ? « De diverses manières, répond son président : en faisant partie de nos équipes de sauvetage, ou en nous envoyant par la Poste des layettes (non tricotées main), ou encore par des dons. L'avortement est un défi pour tous les catholiques. À nous de le relever, tous ensemble ! »
    Hervé Bizien monde et vie 10 janvier 2008

  • Le vieux monde et l'enfance

    Remboursement intégral de l'avortement, eugénisme, recherches sur l'embryon, adoption d'enfants par les couples homosexuels : les menaces sur l'enfance se multiplient, sous-tendues par une conception matérialiste et utilitariste de l'être humain.
    En 1966, Gilbert Cesbron écrivit un livre au titre prophétique : C'est Mozart qu'on assassine racontait l'histoire d'un jeune garçon de sept ans brisé et déraciné par le divorce et les querelles de ses parents. Au fil du temps, les manières d'assassiner Mozart se sont multipliées et ont été légalisées, à commencer par l'avortement devenu droit des femmes, qu'il est question de rembourser intégralement en dépit du vertigineux déficit de la Sécurité sociale. La mort des enfants à naître figure ainsi parmi les objectifs prioritaires du gouvernement. Le socialisme est une épée de Damoclès suspendue sur la tête des enfants.
    Les menaces, ces temps-ci, se multiplient, même sur des sujets qui paraissaient avoir été, sinon réglés, du moins temporairement pacifiés : est-il si urgent de revenir, déjà, sur la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, en reposant la question de l'autorisation des recherches sur les cellules souches embryonnaires, ces expériences sur le vivant qui le détruise ?
    L'autorisation deviendra la règle
    La lecture du compte rendu analytique de la séance du 15 octobre au Sénat, au cours de laquelle a été discutée une proposition de loi du sénateur Françoise Laborde (groupe RDSE, radicaux de gauche), contient des aveux intéressants. La proposition vise à remplacer le principe d'interdiction des recherches sur l'embryon avec dérogations exceptionnelles, figurant dans la loi de juillet 2011, par un régime d'autorisation encadrée - il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que l'autorisation deviendra la règle.
    « Les tenants de l'interdiction voient dans le fœtus un être humain en puissance, a expliqué Françoise Laborde. Selon cette logique, il aurait fallu maintenir une interdiction totale, sans dérogation. Si l'embryon est une personne humaine potentielle, la seule potentialité ne suffit pas à constituer cette personne. Le potentiel de vie (...) n'existe pas en soi ; il est fonction de la nature et du projet du couple pour lequel l'embryon est conçu en assistance médicale à la procréation. »
    Remarque préliminaire : les tenants de l'interdiction ne voient pas dans le fœtus « un être humain en puissance », mais un être humain tout court. Au contraire, pour Françoise Laborde, c'est finalement le projet du couple qui fait de l'embryon une personne. C'est donc d'une certaine manière son utilité.
    Cette réification de l'être humain se retrouve dans le raisonnement de Gilbert Barbier, rapporteur de la commission des affaires sociales et lui aussi radical de gauche, qui observe qu' « il s'agit d'embryons surnuméraires voués à la destruction après cinq ans de conservation. » Par conséquent, autant les utiliser...
    Le verbe utiliser est expressément employé par Muguette Dini (groupe Union centriste et républicaine). Après avoir précisé que, pour elle, « L'embryon est un amas de cellules indifférenciées ayant au maximum cinq jours d'existence », elle poursuit : « D'où viennent ces embryons ? Ils ne sont plus utilisés dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation En France, 160000 embryons surnuméraires ne font pas l'objet d'un projet parental. Qui décidera de leur sort ? Les parents, au terme de cinq ans. Ce sont donc, de toute façon, des embryons destinés à la destruction qui serviront à la recherche. »
    Suit une contradiction flagrante : « Sait-on comment les embryons non désirés sont détruits ? Ils sont décongelés sur une paillasse avant d'être jetés ! Une collègue, qui a recouru à l'AMP, l'a découvert avec horreur ». Pourquoi être horrifiée, s'il ne s'agit que d'un amas de cellules ?
    Curieusement, le sénateur Barbier aborde lui aussi un terrain mouvant en déclarant : « Si, demain, la recherche sur les cellules souches induites progresse, celle sur les cellules souches embryonnaires prendra fin. Le texte est donc conforme à la convention d'Oviedo. » Voire. L'article 2 de la dite convention d'Oviedo sur les droits de l'Homme et la biomédecine, est ainsi rédigé : « Primauté de l'être humain. L'intérêt et le bien de l'être humain doivent prévaloir sur le seul intérêt de la société ou de la science. » Qu'en est-il, en l'occurrence ?
    Et que penser de l'intervention du socialiste Bernard Cazeau, qui déclare : « Les laboratoires partout dans le monde, ont au reste centré leur recherches sur les cellules souches embryonnaires. Allons-nous donner à nos chercheurs let moyens de lutter à armes égales ou faudra-t-il nous en remettre à l'industrie américaine ou japonaise ? » Est-elle compatible avec la convention d'Oviedo ?
    L'injustice est notre affaire a tous
    Mme Dini, décidément en verve, est en revanche parfaitement logique lorsqu'elle dit : « Je peux comprendre ceux qui considèrent que l’on ne peut toucher à la vie humaine mais alors, il faut revenir à l'interdiction totale, sinon, c’est l'hypocrisie. » C'est la première question qui se pose, en effet : peut-on toucher à la vie humaine ? La deuxième question est celle de la conception matérialiste de l'homme qui conduit à l’utiliser et à lui accorder du prix en fonction de son utilité.
    Des réponses à ces deux questions découlent non seulement les expériences sur l'embryon, mais aussi l'avortement, les tendances eugénistes qui conduisent à dépister pour le supprimer les enfants trisomiques, et plus généralement la mentalité utilitaire qui réduit l'enfant - comme d'ailleurs la femme ou l’homme adultes - à un simple moyen, comme on le voit dans le cas de l'adoption par les couples homosexuels.
    « Que ce monde soit absurde, c'est l’affaire des philosophes et des humanistes. Mais qu’il soit injuste, c'est notre affaire à tous », a écrit Gilbert Cesbron.
    Eric Letty  monde & vie . 20 octobre 2012

  • Belgique : discussions ouvertes sur la légalisation de l’euthanasie pour les mineurs

    Jeudi 21 février se sont ouvertes, en Belgique, des discussions relatives à l’euthanasie : se déroulant dans le cadre de la Commission de la Justice et des Affaires sociales du Sénat, elles ont envisagé la possibilité d’une extension de l’autorisation faite aux mineurs d’avoir recours à l’euthanasie.

    La RTBF rapporte en effet que «la question de l’âge est une donnée centrale dans les discussions qui ont démarré mercredi à propos des mineurs qu’une majorité de sénateurs souhaitent voir apparaître parmi les bénéficiaires de la loi actuelle».

    Le but d’une telle extension ? Mettre fin à l’euthanasie des mineurs, pratiquée, paraît-il, de manière régulière quoi qu’illégale. Le Figaro souligne en effet que «l’un des experts auditionnés mercredi au Sénat a affirmé qu’il était ‘évident’ que l’euthanasie était déjà pratiquée chez des mineurs, hors du cadre légal. ‘Nous le savons tous’, a souligné Dominique Biarent, chef du service des soins intensifs à l’Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola, précisant qu’il s’agissait d’euthanasie ‘active’. Pour tenir compte de cette réalité, ‘les médecins ont besoin d’un cadre légal, a-t-elle insisté, citée par l’agence Belga. Ils doivent pouvoir agir sans devoir se demander si leurs collègues devront leur apporter des oranges‘».

    Voilà donc où a mené la légalisation de l’euthanasie en Belgique : des enfants sont régulièrement euthanasiés, et dans la plus stricte illégalité ! Et ces bons médecins de le souligner pudiquement, comme si l’information était banale. Cynique ! Pour remédier à de tels abus ? Étendons donc la légalisation de l’euthanasie aux mineurs ! Ainsi, ce qui était illégal deviendra légal… C’est tellement plus simple que de fermer la boite de Pandore !! Car il est évident qu’une telle légalisation n’encadrera rien du tout : celle de l’euthanasie a déjà permis les abus que l’on évoque à propos des enfants ; la nouvelle suscitera de nouvelles occasions d’abus, plus grandes encore puisque le principe sera acté. C’est sans fin. Ouvrir plus grand la boite de Pandore pour limiter les abus que sa première ouverture à permis, c’est absurde ! Car des abus, il y en aura dorénavant à la pelle !!

    C’est le principe de l’euthanasie lui-même qui est criminel. Donner la mort pour faire cesser la souffrance est un raccourci un peu rapide et, permettez-nous, moralement suspect. L’homme en effet n’a pas à légiférer, à partir de cas particuliers pris à chaud, et sous le coup de l’émotion, sur la vie et sur la mort : car il n’en est pas le maître. Sauf à pouvoir ressusciter les morts, il doit humblement reconnaitre que de telles lois lui échappent, car il n’est pas lui-même l’auteur de la vie.

    Accompagner les personnes en fin de vie au seuil de la mort, ce n’est pas les pousser dans l’escalier de la mort…

    http://www.contre-info.com/

  • Culture de mort : les bien-pensants dénoncent les propositions d’alternatives à l’avortement

    Un article du Monde s’en prend aux sites d’information sur l’IVG tenus par des associations pro-vie, tels que EcouteIVG.org, ou bien SOSbébé. Ce que dénonce le Monde ? Le manque de neutralité des sites en question. Mais peut-on être neutre face aux questions relatives à la transmission de la vie et au sort de l’embryon humain ? Et en quoi consisterait alors une telle neutralité ? Le planning familial, par exemple, est-il neutre sur la question de l’avortement ?

    Quoiqu’il en soit, Le Monde déplore que la vérité soit dite sur les dangers physiques et psychologiques de l’avortement, il déplore surtout que les sites en questions puissent offrir des alternatives à un acte dont personne ne nie pourtant le caractère dramatique. N’est-ce pas là non plus la preuve d’un regard proprement idéologique porté sur l’avortement, considéré alors comme l’étendard symbolique d’une bataille menée au nom du féminisme ? Car qu’est-ce qui est en cause finalement : que l’on puisse proposer une autre solution que l’avortement aux femmes en détresse ? Que l’on puisse trouver une alternative à cela ?

    Preuve de la grille de lecture idéologique de ces pseudos-journalistes : aucun mot sur la validité des informations, en tant que telles, portées à la connaissance des visiteurs sur les sites pro-vie ! Et pour cause, le sérieux des sites en question, derrière lesquels travaillent des médecins et du personnel spécialisé, ne peut être mis en cause. Ce qui anime donc les journaleux, ce n’est pas la recherche de la vérité, c’est simplement que des sites relatifs à l’avortement puissent être tenus par des personnes qui ne partagent pas leur point de vue sur l’IVG !

    http://www.contre-info.com/

  • Révision des lois bioéthiques : Michael Lonsdale donne sa voix à l'embryon (arch 2011)

    Michael Lonsdale répond à "Présent"
    À la veille de l'examen du projet de loi de révision des lois bioéthiques, l'initiateur de la pétition en ligne pour un moratoire sur la recherche embryonnaire, les2ailes.com, a remis devant l'Assemblée nationale les 11 000 signatures récoltées en quelques semaines. Stanislas de Larminat n'avait l'appui d'aucune association ; il n'avait pas de fichier d'adresses ; pas d'appareil. Il a simplement estimé que devant la perspective d'une autorisation de principe de la recherche, ou de la prorogation du régime dérogatoire qui tout en interdisant la recherche la rend possible depuis les lois bioéthiques de 2004, il était impossible de ne rien faire.
    Sa pétition, on pourrait la qualifier d'artisanale. Elle s'est propagée comme une traînée de poudre, de personne à personne. Elle est, de ce fait, éminemment représentative d'une réelle inquiétude des Français, à qui l'ensemble des gros médias fait pourtant avaler quotidiennement une ration d'arguments en faveur de la culture de mort.
    Lundi matin, c'est Michael Lonsdale qui, aux côtés de Stanislas de Larminat, a présenté la pétition à la presse, avant d'accompagner un modeste cortège de 2CV vers l'Assemblée. Les deux hommes ne se connaissaient pas. L'acteur - le « Frère Luc » des Hommes et dieux et qui a touché 3,5 millions de cœurs - s'est associé avec enthousiasme à la démarche au nom de son amour pour la vie. Parce que les choses doivent être claires. Parce qu'en l'état actuel de la science, qui détruit des embryons au nom de sa « liberté », on peut craindre, demain, la création d'embryons artificiels.
    Parenthèse pateline. On se souviendra de l'arrivée des 2CV bleu-blanc-rouge amenant Lonsdale, Larminat, la pétition... Les voitures grimpent sur le trottoir devant la façade « Seine » du Palais-Bourbon. S'y garent insolemment devant les policiers de garde. Elles y resteront - petit miracle ! - tout le temps de la petite cérémonie qui voit la remise symbolique d'une des 570 enveloppes destinées aux députés à Xavier Breton, élu UMP de Bourg-en-Bresse, qui anime un petit groupe parlementaire soucieux de limiter les dégâts de la loi bioéthique.
    Celui-ci a déposé un amendement d'interdiction pure et simple de toute recherche sur l'embryon, et des amendements « de repli » pour obtenir au moins son arrêt provisoire par un moratoire, et à tout le moins le régime d'interdiction de principe.
    Il faut lire la pétition de Stanislas de Larminat sur son site, où elle reste active. Elle dénonce ces députés qui, en votant la possibilité de considérer l'embryon - « être humain », incontestablement - comme un « matériau de laboratoire », se rendraient « coupables d'être irresponsables ».
    L'objectif est parcellaire : s'opposer, sur un point précis, à une nouvelle dérive de la culture de mort tout en limitant les dégâts dans la situation existante. Pourrait-on obtenir davantage ? J'ai entendu un député de la majorité, la semaine dernière, expliquer que la remise en cause de l'avortement à l'Assemblée nationale était aujourd'hui totalement « taboue ». C'était « off », bien sûr. Devant l'urgence de la révision des lois bioéthiques, il faut bien en tenir compte. Mais il ne fait pas de doute que la démarche de Larminat s'inscrit dans un cadre clair de respect de la vie de tout être humain conçu : « N'est-ce pas le refus d'engager ce débat - et donc celui du statut de l'embryon - qui conduit le parlement à envisager la libéralisation totale de la recherche embryonnaire ? »
    J'ai demandé à Michael Lonsdale, connu pour son engagement catholique et sa foi affirmée, s'il était venu là en tant que chrétien.
    —Je suis venu parce que je crois à la vie et que c'est infiniment précieux, et qu'il faut la protéger. Ne pas laisser faire tous ces projets de recherche scientifique qui sont proprement hallucinants - quand on pense qu'on va laisser trifouiller la vie à son départ, il faut être très présent dans ce débat. Il s'agit de la vie, de la vie honnête, et de la vie belle ! Il ne faut pas que ces embryons soient soumis à des manipulations... Dieu sait pour quoi ! Parce qu'il y a toujours le Mauvais qui est là-dedans.
    —    Qu'est-ce qu'un embryon, donc, Michael Lonsdale ?
    —Oh là là ! Ne me demandez pas de précisions scientifiques ! C'est un petit bout de machin de truc-chose, mais c'est toute la vie qui est incluse là-dedans !
    Xavier Breton, aussi
    Le député de Bourg-en-Bresse a également répondu à une question de Présent.
    —    Peut-on défendre une « exception française » en matière de bioéthique par rapport à beaucoup d'autres pays qui autorisent ce genre de recherches ?
    —    Nous  pouvons  être  fiers,  en France, d'avoir des lois de bioéthique qui montrent que nous ne sommes pas dans un vide complet. Il y a aujourd'hui des pays qui sont dans une logique d'ultralibéralisme très dangereux en matière éthique. Je crois que la France, depuis les lois de 1994 révisées en 2004, a su se doter de lois faites d'équilibre dont on peut être satisfait en partie, ou complètement, mais c'est en tout cas tout à notre honneur d'avoir un débat comme celui-là, qui, je l'espère, continuera à affermir les positions de notre pays.
    De fait, il y a beaucoup de choses plus que contestables dans la loi, mais tout de même une volonté de ne pas tout laisser faire.
    L'Alliance pour les droits de la Vie, la Fondation Jérôme-Lejeune, Frigide Barjot qui sur appelalaverite.com a lancé tout récemment une autre pétition contre la recherche embryonnaire, et Chrétienté-Solidarité étaient présents à la conférence de presse de lundi pour apporter leur soutien et dire leur solidarité avec la pétition de Stanislas de Larminat.

    
J.S. Présent 9 FÉVRIER 2011

  • Florian Rouanet & André Frament - La culture de mort II (07.02.13)

  • Belgique : légaliser l'euthanasie des mineurs parce qu'elle se pratique déjà, “tout le monde le sait”

    La Belgique a commence aujourd'hui à examiner la proposition d'élargir l'euthanasie aux mineurs. La commission réunie des affaires sociales et de la justice du Sénat a entame aujourd'hui sa première audition en se posant la question, non du principe, mais de l'opportunité de mettre en place une limite d'âge légale. Certains proposent de retenir une définition plus floue : autoriser l'euthanasie sur un mineur dès lors qu'il apparaîtra comme ayant une capacité de jugement suffisante.

    Les experts entendus – pédiatres, médecins ayant pratiqué l'euthanasie – ont insisté sur le fait que la capacité de jugement et de libre expression de celui-ci est difficile à déterminer chez le mineur, qui peut faire son choix en opposition à ses parents ou au contraire par loyauté à leur égard.

    Seul un des intervenants, le Pr Chris Van Geet, de l'université catholique de Louvain, a soutenu que l'élargissement de la loi ne s'imposait pas… En expliquant qu'aucune euthanasie sur mineur n'a été enrgistrée aux Pays-Bas depuis quatre ans.

    Mais la responsable de l'unité de soins intensifs de l'hôpital pédiatrique Reine-Fabiola a dit que – « Nous le savons tous… – loi ou pas, l'euthanasie sur les mineurs est déjà pratiquée dans les faits.

    C'est pour cela qu'ils veulent une loi ; pour se couvrir…

    La Belgique veut « moderniser » sa loi d'euthanasie : la question de l'euthanasie des mineurs étant la première d'une série d'autres mises à jour qui rendent bien visible le jeu des petits pas du lobby de la mort.

    Ce faisant le pays se tourne vers les Pays-Bas qui à bien des égards sont déjà allés plus loin. Et certains proposent d'adopter leurs critères : ainsi le commissaire au droit des enfants de Flandre verrait bien un système ou le mineur choisit librement et seul s'il a plus de 16 ans, mais doit obtenir l'accord de ses parents s'il a entre 12 et 16 ans.

    Personne ne semble poser la question de la licéité de l'euthanasie elle-même. Pas même les chrétiens-démocrates…

    Parmi les autres innovations à l'étude : l'euthanasie des déments, l'abandon de la règle du renouvellement, tous les cinq ans, du testament de vie que le lobby de l'euthanasie voudrait voir acquérir valeur permanente. Une audition sur les quatre qui précéderont la discussion de la loi portera sur le fait de savoir si la sédation palliative (ou terminale) doit être régie par la loi sur l'euthanasie, alors qu'en Belgique plusieurs scandales ont éclaté à propos de l'utilisation de ce protocole contre la volonté de malades ou de leurs proches. Plusieurs propositions de loi supplémentaires ont été déposées, notamment pour autoriser l'euthanasie des prématurés de 24 à 26 semaines ou des nouveau-nés « n'ayant aucune chance de survie » à la naissance.

    leblogdejeannesmits

  • Après le mariage inverti, voici l’euthanasie active !

    Rivarol13.pngA peine l’Assemblée nationale avait-elle voté en première lecture le projet de loi dit du « mariage pour tous » que l’Ordre national des médecins publiait un texte sur la « fin de vie » ouvrant la voie le plus officiellement du monde à l’euthanasie active. Comme toujours lorsque l’on veut faire accepter l’inacceptable, on procède de manière ambiguë et sibylline. On commence par réaffirmer vertueusement un code de conduite conforme à la morale pour mieux inviter à le transgresser ensuite. « En préambule, l’Ordre tient à rappeler les principes éthiques qui ont toujours été ceux des médecins depuis l’origine : ne pas donner délibérément la mort mais s’interdire toute obstination déraisonnable. » Officiellement soucieux de répondre aux cas où la loi Leonetti (laquelle autorise l’arrêt des soins, fussent-ils ordinaires, comme l’alimentation) « peut n’offrir aucune solution pour certaines agonies prolongées ou pour des douleurs psychologiques et/ou physiques qui, malgré les moyens mis en œuvre, restent incontrôlables », l’Ordre national des médecins propose une “sédation” mise en œuvre à la demande expresse du patient et sous réserve d’un accord médical “collégial” : « Sur des requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne, atteinte d’une affection pour laquelle les soins palliatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés, une décision médicale légitime doit être prise devant des situations cliniques exceptionnelles, sous réserve qu’elles soient identifiées comme telles, non par un seul praticien mais par une formation collégiale. » On ne voit pas en quoi le fait de demander l’avis de plusieurs médecins peut rendre moralement acceptable le fait de donner volontairement la mort à un patient. C’est pourtant ce que pense l’Ordre des médecins qui écrit : « L’interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui, au mépris de toutes les considérations précédemment exposées, ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul. » Autrement dit à deux ou à trois il devient licite de donner la mort ? De qui se moque-t-on ?

    L’Ordre national des médecins avait eu une attitude plus honorable au moment du vote de la loi Veil. Il avait alors condamné la dépénalisation de l’avortement, ce qui à l’époque lui avait attiré les foudres du député RPR pro-IVG Bernard Pons qui, à la tribune du Palais-Bourbon, avait moqué cette « église sans fidèles ». Mais aujourd’hui toutes les résistances se diluent ou trahissent. Et il ne fait aucun doute qu’après le vote du mariage inverti le Parlement va s’empresser de légiférer sur l’euthanasie, la gauche qui détient la majorité absolue à l’Assemblée nationale et au Sénat y est massivement favorable ; la loi devrait donc être votée sans grande difficulté. La maçonnerie ne chôme pas et a même décidé de mettre les bouchées doubles. Nous vivons actuellement une accélération impressionnante de la décomposition, le triomphe insolent de toutes les transgressions, le viol délibéré des tabous les plus immémoriaux. De toute façon la légalisation de l’euthanasie faisait partie du programme présidentiel de François Hollande et la gauche, contrairement à la droite, tient toujours ses promesses : elle avait dépénalisé l’homosexualité en 1981, remboursé à 80 % l’avortement en 1982, à 100 % en 2012, créé un délit d’entrave à l’IVG en 1993, institué le Pacs en 1999. Elle légalise le prétendu mariage gay en 2013 et s’apprête à dépénaliser l’euthanasie. […]

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