Professeur d'histoire à Manosque, Philippe Isnard a été suspendu par l'Éducation nationale pour quatre mois après avoir diffusé un film provie dans le cadre d'un débat sur l'avortement organisé en cours d'éducation civique. Monde et Vie l'a rencontré.
Monde et Vie : Dans quel contexte et pour quelles raisons avez-vous fait l'objet d'une mesure de suspension de la part de l'Éducation nationale ?
Philippe Isnard : Ce contexte est celui d'un lynchage médiatique. Mon fils ayant été victime d'un grave accident de la circulation le vendredi 19 novembre, je me trouvais à l'hôpital jour et nuit. C'est là que j'ai appris le lynchage médiatique dont j'ai été l'objet. Aucun média étatique n'a accepté de diffuser mon droit de réponse. Le ministre m'a suspendu, sans aucun égard pour ma situation et l'accident de mon fils, dont j'avais pourtant informé ma hiérarchie, et sans même attendre de m'avoir entendu.
On nous demande, en éducation civique, juridique et sociale, d'organiser des débats contradictoires sur des sujets de société, notamment sur le droit de la famille. Pourtant, ma hiérarchie tente de m'empêcher depuis des années d'introduire un débat sur l'avortement, en arguant que cette pratique est légale : je dois donc laisser les officines de mort, Planning familial en tête, en assurer la propagande au lycée. Je rappelle qu'aux États-Unis - et au Royaume-Uni, me semble-t-il -, les associations pro-vie interviennent parfois dans les établissements scolaires, comme le Planning familial d'ailleurs. En France, le ministère de l'Éducation nationale distribue des millions de brochures aux lycéens pour faire l'apologie de l'avortement, dogme repris dans les manuels scolaires où cet acte de mort est présenté uniquement comme un droit et un progrès.
Je précise que les instructions en ECJS demandent que le débat ait lieu entre les élèves, mais aussi entre le professeur et les élèves. Tous mes élèves ont pu s'exprimer librement. D'ailleurs, je ne leur donne pas de note en ECJS, car cela reviendrait à noter les opinions politiques, religieuses ou philosophiques des élèves, ce qui est la marque d'un État totalitaire désireux d'imposer la culture de mort à l'ensemble de la population. J'appelle donc le ministre, au nom de la liberté d'expression et des droits de l'homme, à cesser de faire noter les professeurs et les élèves dans le cadre de cet enseignement. J'ai été inspecté en ECJS, de façon non réglementaire, car ni mes élèves, ni moi n'avions été prévenus.
J'attends ma note avec impatience ...
En somme, le débat est permis à condition qu'on n'y entende qu'une voix ?
Oui, seul le lobby pro-avortement peut s'exprimer dans l'Éducation nationale, c'est ce que le ministre appelle la « neutralité » ! Ainsi, le Planning familial, qui fait la promotion de l'avortement sous toutes ses formes, est seul habilité à matraquer les esprits des jeunes dans les établissements scolaires. Il est intervenu dans mes classes massivement. Les élèves ont aussi eu droit aux cours d'éducation sexuelle de l'infirmière, ou encore de la cellule de « soutien psychologique », le tout pour nier la réalité de l'avortement.
En effet, une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour les élèves. Il a été dit que le film que vous avez diffusé était violent ; qu'en est-il ?
D'abord, j'ai utilisé aussi d'autres documents : le discours prononcé par Mme Veil à l'époque du vote de la loi légalisant l'avortement, le texte de la loi Veil, deux clips vidéo, SOS maman en détresse et Sois un homme, pris sur dailymotion... et une image d'un foetus de 12 semaines. Concernant No need to argue, ce n'est pas le film qui est violent, mais les avortements qui y sont décrits, y sont présentées les différentes procédures d'avortement en usage en France et à l'étranger, dont la méthode dite par « aspiration », la plus utilisée dans notre pays. Je rappelle qu'à 12 semaines, le foetus, qui mesure près de 10 centimètres, a une activité cérébrale, un cœur qui bat, ressent la douleur et des émotions et cherche à échapper au danger. Bref, il est notre prochain, à qui nous devons protection et respect. Il n' est pas étonnant que les élèves aient pu être choqués qu'un État massacre des millions d'innocents, et cela sans anesthésie ; j'en suis, moi aussi, horrifié.
Moi aussi, je préférerais ne pas voir ces images, ni les montrer. Mais, puisque les élèves sont considérés comme majeurs sexuellement au lycée - et que les jeunes filles peuvent avorter, sans l'accord des parents -, il est normal qu'ils sachent ce qu'est un avortement. Le film primé par l'Éducation nationale en 2009 en montre d'ailleurs un. Et l'on montre à tous les élèves de troisième, plus jeunes que les miens, les images, tout aussi insoutenables, d'un autre massacre de masse, celui des camps d'extermination nazis.
De toute façon, il s'est révélé difficile d'utiliser la vidéo, car le vidéo-projecteur réservé à l'enseignement de l'histoire a mystérieusement disparu du lycée avant ces débats. Et je remercie l'évêché de Digne d'avoir mis en ligne sur son site L'Odyssée de la vie, que je n'ai malheureusement pas eu le temps d'utiliser, ma hiérarchie m'ayant interdit de poursuivre ces débats.
Quelles ont été les réactions de vos élèves et des autres professeurs ?
Dans leur majorité, les élèves ont été heureux que le débat existe. Je suis admiratif devant le courage d'une classe qui a signé une pétition unanime en ma faveur. J'ai respecté tous mes élèves, y compris celui dont les deux parents professeurs m'ont dénoncé par haine anti-catholique, intolérance et fanatisme. Ce qui ne les a pas empêchés d'utiliser les services de l'Église pour inscrire leur fils au collège catholique local !... Je reçois par Internet des témoignages de soutien de mes élèves, que je n'utiliserai pas, sauf en les rendant anonymes, afin de ne pas nuire à leur scolarité. Mieux vaut qu'il n'y ait qu'une seule victime.
Comment va votre fils ? Et comment votre situation va-t-elle maintenant évoluer ?
Mon fils va mieux, il remarche. Je me languis de pouvoir refaire un sommet avec lui, car nous aimons faire de l'alpinisme ensemble. Il a été très courageux à l'hôpital, mais il faut maintenant être patient.
Bien sûr, je souhaite rester professeur, mais si mon sacrifice permet de contraindre enfin l'État à venir en aide aux mamans en difficulté au lieu d'imposer à toutes un avortement traumatisant, j'en serai heureux. J'aimerais créer une structure (provie Alpes) pour aider les mamans enceintes en difficulté et lutter ainsi pour la vie. Le premier des droits, inaliénable, de tout être humain, de la conception à la mort naturelle, c'est le droit à la vie. Il faut l'inscrire dans notre Constitution.
Propos recueillis par Eric Letty Monde et Vie décembre 2010
Ses anciens élèves peuvent écrire à Philippe Isnard à l'adresse suivante : alienor30@gmail.com
avortement et euthanasie - Page 148
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Philippe Isnard : « Seul le lobby pro-avortement peut s'exprimer dans l'Éducation nationale »
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L'affreuse banalisation des infanticides (2010)
Véronique Courjault est libre. La mère des « bébés congelés », condamnée en 2009 à huit ans de prison par la Cour d'assises d'Indre-et-Loire pour triple infanticide, est sortie le 14 mai de la maison d'arrêt d'Orléans. Bien qu'au cours de son procès, l'avocat général ait requis dix ans de réclusion, ce qui était déjà fort peu eu égard à la gravité des faits - elle avait sciemment placé ses nouveaux-nés, à l'insu de son mari, dans le congélateur familial -, le juge a finalement accepté sa demande de remise en liberté conditionnelle. Le seul impératif, minimaliste, c'est qu'elle ne parle pas à la presse. Son avocate Me Delhommais a assuré que sa cliente « souhaitait maintenant vivre au calme. Si sa vie privée devait être violée, elle attaquerait en justice ».
Quelle audace de dicter des ordres et de proférer des menaces de la part d'un monstre qui, pour échapper à la justice, a ajouté au crime le mensonge ! Pendant longtemps, Courjault a ainsi nié contre l'évidence être la mère des deux bébés congelés et n'a reconnu avoir tué un troisième nourrisson que parce qu'elle était longuement cuisinée par les enquêteurs. Elle aura en tout effectué moins de quatre ans de prison. C'est peu cher payé pour trois assassinats, Cela fait un peu plus d'un an de prison par bébé tué ! Et l'affaire Courjault n'est hélas pas une exception, Céline Lesage, mère de famille de 38 ans, a été condamnée par la Cour d'assises de la Manche le 18 mars 2010 à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir, entre 2000 et 2007, délibérément étouffe ou étranglé six de ses nouveaux nés. La cour d'assises, au jury quasiment à parité hommes-femmes n'a pas assorti cette condamnation d'une peine de sûreté mais d'un suivi socio-judiciaire d'une durée de 10 ans, avec une peine de cinq ans supplémentaires en cas de non-respect. Autrement dit, avec le jeu des remises de peine, Lesage la mal nommée peut espérer sortir de prison d'ici sept ans, a encore cela fait environ un an derrière les barreaux par enfant assassiné.
Il ne se passe quasiment pas un trimestre sans que l'on apprenne une nouvelle affaire d'infanticide : un jour c'est une mère quadragénaire, qui avoue au procureur de la République de l'Aude avoir tué puis congelé - ses deux bébés, fruit d'une relation extra-conjugale, un autre jour c'est un père de famille divorcé qui tue ses trois enfants en les noyant dans une baignoire à Montélimar. Et face à ces actes barbares (qu'y a-t-il de plus innocent qu'un enfant qui vient de naître ?), tant les magistrats que les jurys populaires sont de plus en plus compréhensifs, surtout quand c'est la mère qui tue. Le professeur Israël Nisand, que l'on voit couramment sur les plateaux de télévision, a popularisé la notion de déni de grossesse pour disculper les auteurs de ces crimes. Pour lui, une femme niant sa grossesse jusqu'au bout n'a pas vraiment le sentiment de commettre un crime en étouffant, en noyant ou en congelant son nouveau-né. Encore une fois nous sommes en plein subjectivisme. L'enfant n'existe et n'a des droits que si je le veux bien. C'est toute l'argumentation des sectateurs de l'avortement : mon corps m'appartient, j'en fais ce que je veux. Théoriquement ces odieux infanticides ne devraient pas être aussi nombreux avec la généralisation d'une contraception, partout disponible, à prix modique et en faveur de laquelle est faite une publicité incessante. Si au contraire ils se multiplient, c'est bien la preuve que la mentalité contraceptive favorise dans les faits un climat d'hédonisme et d'irresponsabilité.
Qui ne voit par ailleurs que les législations toujours plus permissives, toujours plus meurtrières sur ce qui est pudiquement appelé interruption volontaire de grossesse ont désacralisé l'enfant et ont donné un permis de tuer ? À partir du moment où l'on peut supprimer légalement l'enfant dans le ventre de sa mère, on ne voit pas bien au nom de quoi on ne pourrait pas le faire une fois qu'il en est sorti. Et cela, alors même que les progrès de l'échographie nous montrent de manière incontestable et ô combien émouvante comment le fœtus est déjà un être humain avec une tête, des bras, des jambes, un cœur qui bat et qui ne demande qu'à aimer et à être aimé en retour. Société affreuse qui d'un côté donne la mort à des enfants parfaitement sains et qui de l'autre crée artificiellement des êtres humains en laboratoire (les fameux bébés éprouvette) pour les mères stériles voulant à tout prix avoir un enfant.
Beaucoup, même dans notre camp, souhaitent que l'on ne parle pas de cette question. Les uns parce qu'elle ferait perdre des voix, plus de 90 % des femmes françaises étant, nous dit-on, en faveur de la loi Veil. Les autres parce qu'au fond ils trouvent qu'il s'agit là d'une conquête de la femme, d'un formidable progrès des libertés individuelles. Dès son émergence médiatique en mai 2002, Marine Le Pen a affirmé qu'elle était hostile à l'abrogation de la loi Veil, contrairement à ce que stipulait alors le programme du Front national. Cette déclaration, gage de modernité et signe d'ouverture d'esprit aux yeux des puissants du jour, a certainement contribué à lui ouvrir toutes grandes les portes des media. Car l'avortement et l '«Holocauste» sont les deux religions séculières de la Ve République, les deux mamelles auxquelles se nourrit le régime qui a logiquement fait de Simone Veil une Immortelle, la présidente d'honneur de la Fondation pour la Shoah ayant donné son nom à la loi légalisant le massacre des innocents,
Cependant il est vain de croire qu'un quelconque redressement national pourra être opéré tant qu'existeront des législations non seulement aussi anti-naturelles mais, disons-le, aussi totalement barbares, Il est vrai hélas qu'avec le temps l'on s'habitue à tout, y compris au pire, que l'on relativise, que l'on se donne des raisons pour éviter de voir la vérité en face dans toute son horreur, Et pourtant un monde où l'on importe en masse de l'étranger des enfants que l'on ne veut plus faire soi-même, un monde où les mères peuvent tranquillement tuer le fruit de leur chair et même être remboursées de leur forfait, un monde où le personnel médical se voit récompensé de donner la mort, comme l'a fait récemment le gouvernement qui a fortement augmenté les honoraires des avorteurs, un monde qui condamne à des peines dérisoires des femmes ayant commis de sang froid moult infanticides, ne mérite pas de durer ni même d'être sauvé.
On ne le dira jamais assez, ce que les media appellent avec fierté « les conquêtes féministes » ne sont jamais que le paravent des égoïsmes les plus monstrueux. Nous sommes passés d'une civilisation de l'Incarnation où toute vie innocente est sacrée à une barbarie moderne où l'on a perdu jusqu'à la notion du bien et du mal et où partout dominent la culture de mort et le néant.
RIVAROL
< jeromebourbon@yahoo.fr >. -
Le RF Paris manifeste contre la culture de mort…
Lors de la marche pour l’ « égalité », le 27 Janvier dernier, la section parisienne du Renouveau français a organisé une contre-manifestation, afin de réagir contre la culture de mort promue par les marcheurs :
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Tuer les malades « par devoir d’humanité », un nouveau progrès sociétal en perspective…
L’institution qui fédère et représente les médecins français, le Conseil national de l’Ordre des Médecins, a fait un pas, hier, en faveur de l’euthanasie : il a envisagé pour la première fois l’assistance médicale à mourir. C’est ainsi qu’un collège médical pourrait permettre, en France, une « sédation terminale » pour des patients en fin de vie ayant émis des « requêtes persistantes, lucides et réitérées« . Invoquant « un devoir d’humanité« , l’Ordre juge que cette « assistance à mourir » médicalisée pourrait être une réponse adaptée, dans des cas exceptionnels, à certaines « agonies prolongées » ou à des douleurs « incontrôlables« , auxquelles la loi actuelle ne donne pas de réponse.
« Sur des requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne, atteinte d’une affection pour laquelle les soins curatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés, une décision médicale légitime doit être prise devant des situations cliniques exceptionnelles, sous réserve qu’elles soient identifiées comme telles, non pas par un seul praticien mais par une formation collégiale. »
Décidément, Hollande a un défaut : il tient ses promesses… en tout cas celles sur lesquelles il a encore un pouvoir. Après le mariage homo, le droit de vote des étrangers, un nouveau sujet mis sur la table : l’euthanasie. Car il ne fait pas de doute qu’elle fera prochainement l’objet d’un projet de loi, le président de la République ayant déjà sollicité un rapport sur la question -le rapport Sicard.
Les trois sujets de société que nous venons d’évoquer sont en réalité perméables à une idéologie commune : elles font rentrer l’individu, héritier d’un nouveau feu prométhéen, dans un rapport de propriété avec lui-même, avec la famille, avec la nation. Son corps lui appartient en effet -le corps n’est plus ce que je suis mais ce que je possède-, mais les communautés naturelles d’appartenance que sont la famille et la nation, également -implications des théories contractualistes des Lumières-, si bien qu’il peut en modifier à sa guise les lois et les structures. L’homme est devenu, à l’heure de l’émancipation de toutes déterminations naturelles, facteur nécessaire de liberté et de progrès, un apprenti sorcier qui veut détrôner Dieu.
Notez le cynisme de cette proposition : vendre la mort par devoir d’humanité ! Ah les belles âmes… Quant à nous, nous restons persuader qu’il subsiste une différence fondamentale entre accompagner quelqu’un à la porte et le pousser dans les escaliers…
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La franc-maçonnerie mobilisée pour imposer l'euthanasie (archive 2011)
C'est reparti. Le lobby voulant légaliser l'euthanasie tente de marquer de nouveaux points qu'il espère décisifs. Pour la première fois, une proposition de loi commune sur « une assistance médicalisée à mourir » présentée par des représentants de quatre partis politiques — Jean-Pierre Godefroy (PS), Alain Fouché (UMP), François Autain (Parti communiste) et Guy Fischer (Parti de gauche) a été officiellement examinée au Sénat le 25 janvier. Autre nouveauté importante, ce texte a franchi une première étape après avoir été adopté par la commission des Affaires sociales le 18 janvier (25 voix pour, 19 contre et 2 abstentions). « Toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur » stipule son premier article.
Même si cette proposition de loi devrait voir son cheminement temporairement bloqué, une bonne partie de l'UMP et le Premier ministre ayant fait connaître leur opposition à ce texte, il n'en reste pas moins que les choses avancent, l'idée étant de conquérir les esprits en faisant croire que la légalisation de l'euthanasie est inéluctable et en arguant du fait que plusieurs pays européens comme les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg l'ont déjà dépénalisée. Il faut dire que les pouvoirs publics ont tout intérêt à l'adoption de cette réforme : c'est une façon cynique de résoudre le problème épineux du financement des retraites en réduisant de manière massive et indolore le nombre de pensionnés. De plus, dans notre société individualiste, hédoniste, matérialiste et consumériste, seuls sont utiles les êtres qui produisent. Les vieillards impotents sont une nuisance puisqu'ils ne servent à rien. Il n'est pas étonnant de constater que les francs-maçons qui n'ont de cesse de saper les fondements de la morale traditionnelle sont en pointe dans la légalisation de l'euthanasie comme ils l'avaient été lors de la dépénalisation de l'avortement (que l'on songe au rapport rédigé alors par le frère Pierre Simon !)
Dans l'enquête du Nouvel Observateur sur la franc-maçonnerie Guy Arcizet, Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), ne cèle nullement son intérêt pour cette question dite sociétale : « Nous réfléchissons depuis plusieurs années à l'institution d'un droit à mourir dans la dignité. Personnellement j'y suis favorable mais chacun doit se déterminer selon sa conscience ». En 2010, les 50.000 frères et les 1 200 loges de l'obédience ont été invités à plancher sur ce sujet. La quintessence de ces réflexions est remontée jusqu'au sommet de la secte et n'a évidemment pas échappé aux frères élus de la République. « C'est évidemment un thème sur lequel nous avons travaillé sans esprit partisan. Nous laissons d'ailleurs à nos camarades une totale liberté de vote » indique, grand seigneur, au site Internet du Nouvel Obs Bernard Saugey, sénateur de l'Isère et président de la Fraternelle parlementaire. Dépassant les clivages politiques, de toute façon bien ténus, entre la gauche et la droite du Système, cette association de 410 membres regroupe des frères parlementaires (160 élus) et des fonctionnaires de toutes les obédiences. « Né d'une convergence entre élus communistes, socialistes et UMP, la proposition de loi adoptée par la commission des affaires sociales pourrait bien être le produit d'une remobilisation de la fraternelle » reconnaît L'Obs. Très intéressé (et pour cause !) par les travaux des loges, l'inverti et séropositif Jean-Luc Romero, conseiller régional d'Île-de-France et président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), longtemps membre de l'UMP où il avait fondé la branche homosexualiste Gay-Lib, a rencontré Guy Arcizet, grand maître du GODF, le 8 novembre dernier. « Le Grand Orient a beaucoup travaillé sur cette question importante », écrit-il avec déférence sur son blog. Longtemps présidé par le sénateur Henri Caillavet, une figure du Grand Orient de France, l'ADMD qui depuis des années contribue à médiatiser la question de l'euthanasie et à faire sauter les verrous reçoit le soutien d'un grand nombre de personnalités, des politiques comme les socialistes Michel Rocard, Manuel Valls ou le Vert Noël Mamère, le premier édile à avoir procédé le 5 juin 2004 à Bègles au "mariage" de deux homosexuels, des philosophes tels André Comte-Sponville ou Michel Onfray, des personnalités du monde du cinéma ou de la télévision telles Nathalie Baye et Mireille Dumas. Bref, on peut toujours compter sur les frères pour détruire le peu de morale qui reste encore dans notre société car qui ne voit qu'une légalisation de l'euthanasie fera faire un pas de plus dans la barbarie, d'autant que pour des questions sordides d'héritage ou de mésentente familiale beaucoup de personnes sans scrupule se saisiront de ce nouveau "droit" pour se débarrasser au plus vite de vieillards gênants en les poussant au désespoir et donc au suicide médicalement assisté ? Il est vrai que l'allongement de la durée de la vie pose des problèmes redoutables à notre société moderne, notamment celui de la dépendance et de sa prise en charge, aussi éprouvante qu'onéreuse, mais ce n'est pas par des solutions mortifères que l'on réglera la question. Un monde où l'on s'en prend aux deux bouts de la chaîne avec des enfants avortés et des vieillards euthanasiés dans l'indifférence la plus générale ne mérite pas de durer.
RIVAROL du 28 janvier 2011
<jeromebourbon@yahoo.fr>. -
L'eugénisme, "valeur" européenne !
Un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme condamnant l’Italie pour son refus de donner accès au diagnostic pré-implantatoire (DPI) eugénique est devenu « définitif » ce mercredi avec le rejet de son recours. L’Italie avait saisi la Grande Chambre de la CEDH de son recours contre l’arrêt Costa et Pavan c. Italie du 28 août 2012 afin de faire réexaminer l’affaire mais, selon la procédure habituelle et dans une décision qui n’a pas besoin d’être motivée, le panel de juges de la Grande chambre n’a pas donné suite. Ainsi les juges des « droits de l’homme » consacrent-ils le droit de dépister une maladie génétique à travers le double jeu de la fécondation in vitro et du diagnostic pré-implantatoire, faisant tomber encore un pan des faibles protections entourant le tout petit d’homme dans un pays membre du Conseil de l’Europe. Dans une jurisprudence qui vaut pour tous… A côté de cela, l’enjeu matériel – une condamnation à 15.000 euros de dommages plus 2.500 euros pour les frais, à jeter aux requérants – paraît bien dérisoire.
Rosetta Costa et Walter Pavan, porteurs sains de la mucoviscidose, avaient déjà une fille atteinte de la maladie et avaient eu recours à une « interruption médicale de grossesse » après qu’un examen prénatal eut révélé que leur deuxième enfant était lui aussi atteint. Ils voulurent ensuite obtenir une fécondation in vitro pour faire sélectionner un embryon sain en vue de son implantation. Impossible en Italie, du fait de la « Loi 40 » qui limite l’accès à la procréation médicalement assistée aux couples infertiles ou à ceux où l’homme, porteur d’une maladie virale sexuellement transmissible, pourrait contaminer sa femme ou son enfant conçu naturellement. Le DPI est interdit en Autriche, en Italie et en Suisse.
Ils ne sont pas les premiers Italiens à s’être trouvés dans une telle situation et des affaires similaires ont été portées devant les juridictions nationales, avec des fortunes diverses. Malgré cela, et bien que la CEDH ne juge que lorsque tous les recours nationaux ont été épuisés, Costa et Pavan se sont adressés directement à la Cour européenne, qui aurait selon toute attente dû rejeter leur domande pour ce motif.
Ils se sont fondés sur l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui assure le respect de la vie privée. A quoi le représentant du gouvernement italien a répondu que la Convention ne protège pas un prétendu « droit d’avoir un enfant sain », et que le gouvernement italien a bien le droit de orotéger ainsi « les droits d’autrui et de la morale », d’éviter aux femmes les conditions souvent très difficiles de la ponction ovarienne, de reconnaître la « liberté de conscience des professions médicales » et d’éviter « les risques de dérives eugéniques ».
La Cour a procédé ici à une nouvelle bizarrerie, inventant au profit des plaignants un nouveau grief qu’elle a ensuite condamné, condamnant par la même occasion l’Italie pour la non-observance d’une obligation dont elle n’avait même pas conscience. La Cour a retenu une « incohérence » du droit italien qui autorise l’avortement dit médical jusqu’à un stade avancé de la grossesse tout en interdisant le DPI. L’arrêt précise :
62. La Cour n’est pas convaincue par ces arguments. Tout en soulignant que la notion d’« enfant » ne saurait être assimilée à celle d’« embryon », elle ne voit pas comment la protection des intérêts évoqués par le Gouvernement se concilie avec la possibilité ouverte aux requérants deprocéder à un avortement thérapeutique lorsqu’il s’avère que le fœtus est malade, compte tenu notamment des conséquences que cela comporte tant pour le fœtus, dont le développement est évidemment bien plus avancé que celui d’un embryon, que pour le couple de parents, notamment pour la femme (voir le rapport du CDBI du Conseil de l’Europe…).
(…)
66. Dans ce contexte, la Cour ne saurait négliger, d’une part, l’état d’angoisse de la requérante qui, dans l’impossibilité de procéder à un D.P.I., aurait comme seule perspective de maternité celle liée à la possibilité que l’enfant soit affecté par la maladie litigieuse et, d’autre part, la souffrance dérivant du choix douloureux de procéder, le cas échéant, à un avortement thérapeutique.
Sur ce point, le représentant du gouvernement avait observé que l’avortement n’élimine qu’un enfant, alors que le DPI aboutit à la mise au rebut de plusieurs être humains. La Cour, elle, a assuré que l’interdiction de recourir à la DPI ne constituait pas un viol de l’article 8, mais le manque de « proportionnalité » entre l’interdiction de la DPI et l’autorisation de l’avortement dit médical. Parce que dans le cadre de l’avortement, le fœtus est plus grand et que les conséquences sont plus « lourdes » pour les parents.
C’est bien joli d’avancer, même à mots couverts, les souffrances de l’enfant à naître et de la femme à l’occasion d’un avortement, mais il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : la CEDH a tranché pour la sélection eugénique, encourageant cette pratique tout en s’abritant derrière une bien éphémère compassion pour le « fœtus » non conforme qui passe à la trappe de l’IMG.
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PIERRE CHAUNU « II faut faire renaître le désir de la vie » (archive 2000)
Professeur d'histoire moderne à la Sorbonne, membre de l'Institut, l'œuvre de Pierre Chaunu - une soixantaine d'ouvrages - traite de la culture, de l'Église, de la société, de la décadence et de la démographie. Nous l'avons rencontré pour nous entretenir avec lui de la démographie, clef de la quasi-totalité des problèmes que rencontre notre société.
En quoi l'hiver démographique que connaît la France est-il sans précédent ?
P.C. : Votre question me semble mal posée du fait que la crise démographique que nous vivons est une crise mondiale, européenne, et non exclusivement française comme votre question le laisse à penser. La France n'est certainement pas le pays le plus touché. Même «Le Monde» vient de découvrir - ce que j'annonce depuis quinze ans - que le processus que nous connaissons en Europe est aussi engagé dans les pays d'Afrique du Nord, qui sont passés en quelques années de 7 enfants par femme à 3. La situation démographique est d'autant plus grave que c'est un phénomène qui atteint la totalité de l'Europe, certes, mais aussi le reste du monde. C'est cela qui est inquiétant.
Et, en ce qui concerne la France, quelle est la situation ?
P.C. : La France a connu un phénomène de baisse démographique, de la fin du XVIIIe jusqu'au milieu du XXe siècle, qui s'est révélé catastrophique pour nous et qui a contribué à notre déclassement. Nous avons ainsi anticipé ce qu'ont connu les autres pays. Si vous comparez l'hiver démographique actuel avec celui d'avant 1939, vous constatez que la situation était moins grave, car vous aviez 2,3 enfants par femme, alors qu'à l'époque, pour remplacer la génération, il fallait 2,5 ou 2,6 enfants par femme.
Nous avions alors un déficit de 0,2. C'était beaucoup moins grave que maintenant, car on pouvait imaginer qu'avec quelques progrès de la médecine, on pouvait remplacer la génération. Ces 2,4 étaient obtenus grâce à « une France catholique » qui était autour de 5 ou de 6 enfants et une « France laïque » qui était aux alentours de 1.
L'hiver actuel démographique de la France est en effet différent de celui qu'elle a connu . Mais, ce que vit le monde est absolument sans précédent.
Quel est le rôle de la contraception dans cette évolution ?
P.C. : Jusqu'ici, il y avait un couple. Il y avait surtout une décision qui était prise à deux. Avec la nouvelle contraception, il est bien évident que l'homme n'existe plus. C'est la femme qui est absolument maîtresse de son destin. Non seulement de son destin, mais du destin du couple et de l'humanité entière.
Que faire ?
P.C. : Il est à espérer que les femmes comprennent que le désir d'enfant n'est pas suffisant, et qu'il faut qu'il y ait le désir d'une suite. Il est donc impératif de convaincre les femmes, car les hommes n'ont plus à prendre de décision. Auparavant, elle était double, voire masculine.
Quelle est l'étendue exacte du phénomène mondial que vous venez de mettre en évidence ?
P.C. : La Chine et le Brésil ne remplacent plus la génération. L'Inde baisse rapidement. Avant dix ans ce sera toute l'Afrique du Nord. À l'heure actuelle, les pays qui s'effondrent sont les pays musulmans alors qu'il y a dix ans, ils résistaient. Près de la moitié du tiers monde ne remplace plus la génération.
Aujourd'hui, quels sont les pays d'Europe qui sont autour de 1, voire en dessous ? Ce sont l'Italie et l'Espagne, autrefois catholiques et fécondes, qui sont aujourd'hui les plus malades. Tout cela était prévisible et m'attriste. Je l'avais prévu !
Pour vous, quelles peuvent être les conséquences sociales et politiques du vieillissement de la population européenne ?
P.C. : Je ne sais pas si c'est une chance ou une malchance, mais nous ne sommes pas le pays d'Europe le plus atteint. Tout autour de nous, la situation est catastrophique. Nous aurons à coup sûr un phénomène un peu moins brutal que chez nos voisins. Regardez ce qui se passe chez nos voisins allemands, ils ont un taux de fécondité qui règle son sort au mythe de la puissance allemande. Autour de nous, nous sommes dans un champ de ruines.
Comment expliquez-vous cette situation ?
P.C. : On a tout fait pour cela. Regardez les médias qui nous entourent, regardez la télévision ... II faut jouer sur les mécanismes qui peuvent être encore actionnés. Il faut faire naître, il faut faire renaître le désir de la vie. Il faut que les gens comprennent que l'avenir de cette magnifique aventure qui s'est constituée sur la planète est entre leurs mains. Il faut donc faire naître un élan d'amour en leur disant : « Vous n'allez tout de même pas sacrifier tout ceci ? » La petite enfance, c'est la plus belle chose au monde. Voilà le véritable enjeu. Il se produira bien quelque chose !
Les récentes manifestations qui se sont déroulées au Maroc sont très révélatrices. Lorsque les barbus sont dans la rue, c'est qu'ils se sentent cocus. Ils se sentent menacés, en réalité. En fait, on est en train de fabriquer la planète des vieux ! En fait, on a juxtaposé un phénomène d'explosion, qui est exact, avec un phénomène d'ultra-vieillissement.
J'imagine qu'il existe aussi des conséquences économiques à la dépression et au vieillissement ?
P.C. : Les quelques jeunes qui vont apparaître seront littéralement écrasés par cette pile de vieillards. Qui ose affirmer qu'il ne faut pas travailler plus de 35 heures ?
Mais certains observateurs affirment qu'au plan international il existe un risque de surpopulation ...
P.C. : Ecoutez, c'est stupide. Je sais que cette vue de l'esprit continue d'être enseignée. Ce discours conduit à faire croire que mettre des enfants au monde est un crime contre l'humanité.
Les arguments que vous avez développés semblent sous-entendre que vous partagez les idées du Pape. qui parle souvent « de culture de mort »...
P.C. : Bien évidemment. Je n'oublie pas que je suis le fondateur des Universitaires pour le respect de la vie, et que je me suis battu contre l'avortement. Les églises chrétiennes, l'Église catholique plus que les autres paient la culpabilisation excessive du plaisir. Saint Augustin l'a emporté sur Saint Thomas d'Aquin. Cette espèce de culpabilisation fait oublier que le plaisir, le désir, et la satisfaction du désir sont légitimes et que la récompense c'est la vie. Le plaisir n'est pas coupable en soi, car il est voulu par Dieu.
On peut donc parler d'une véritable crise de civilisation ?
P.C. : C'est la crise par excellence.
Quels pourraient être les signes réels d'une véritable volonté de changement en matière de politique démographique ?
P.C. : Il faudrait que nos contemporains aient conscience de l'enjeu dont nous venons de parler. Il faut que les gens puissent choisir. Père de six enfants, j'ai découvert en 1980 que la réduction « famille nombreuse » n'était valable que dans les secondes classes, j'en déduis que les premières classes doivent être réservées aux couples sans enfant, avec un chien !
Ce fait. mais aussi la démolition du quotient familial sont de véritables insultes aux familles. Les enfants sont la récompense suprême.
Mais tout ce que vous dites risque de heurter les féministes.
P.C. : Pourquoi ? C'est entendu, les femmes ont le pouvoir et de toutes les façons, elles le méritent. J'ai toujours pensé que les femmes étaient la partie la plus intéressante de l'humanité. Je préfère une jolie femme à une compagnie de CRS, dont je ne conteste pas l'utilité. Nous sommes des gens joyeux, c'est pour cela que nous aimons la vie. Le sommet du plaisir, c'est l'enfant. C'est une chose merveilleuse que de donner la vie.
Propos recueillis par François Delancourt
français d'abord! . 2e quinzaine avril 2000 -
Samedi 16 février 2013, congrès de LLV : « L’avortement est-il un “droit de l’homme” ? »
Pour plus informations et inscriptions
Programme:
10 h 00 à 10 h 45 : Dr Xavier DOR, président de SOS Tout Petits: «Satanisme et avortement»11 h 00 à 12 h 00 : Guillaume de THIEULLOY, journaliste, écrivain: «La loi naturelle et les “droits de l’homme”»
14 h 00 à 14 h 45 : Dr Philippe de LABRIOLLE, psychiatre, médecin des Hôpitaux: «Le syndrome post-avortement : comment survit-on à l’usage de la loi qui tue légalement ?»
15 h 00 à 16 h 00 : Pr Jean de VIGUERIE, historien: «Quelques précisions sur l’histoire de l’avortement de l’Ancien Régime à l’époque contemporaine»
16 h 30 à 17 h 30 : Jean-Pierre MAUGENDRE, président de Renaissance Catholique: «Les droits de l’homme et la souffrance des hommes»
17 h 45 : Conclusions par le Dr Luc PERREL, président de Laissez-Les-Vivre – SOS Futures Mères
ADRESSE DU CONGRES : ASIEM -Métro Ségur- 6 rue Albert de Lapparent – Paris VIIème
laissezlesvivre 01.48.78.21.64 -
Témoignage anti avortement
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Non à la recherche sur l'embryon !
Il n’est jamais trop tard pour dire non ! La défense de l’embryon humain est fondamentale ! Un pilier de la bioéthique ne doit pas tomber en un éclair et dans l’indifférence !
Réagissons !
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Affichons des posters de la campagne dans notre association, notre paroisse, notre école, etc "Likons" la page Facebook “ Vous trouvez ça normal ? ” et invitons nos amis à faire de même !
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