culture et histoire - Page 1084
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1.1) Sur nos traces - L'homme de Néandertal
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Regard écologique sur le métissage (4/5)
La génétique du maïs pour comprendre les politiques de métissage actuelles
La métissolâtrie en marche – Une des principales cibles des Identitaire actuellement est Richard Coudenhove-Kalergi (1894-1972), un Eurasien, qui en son temps envisageait une Europe du futur peuplée de métis, fruits de l’hybridation entre des Européens blancs, des Africains noirs et des Asiatiques jaunes. Mais auparavant cette idéologie métissolâtre avait animé les classes dirigeantes. Ainsi, au XVIIe siècle, la mode était d’importer des Africains en Europe pour la domesticité de la haute société. La présence de d’enfants noirs dans la peinture de cette époque, ou des personnalités comme Pouchkine descendant d’un de ces Africains, attestent de cette présence africaine en Europe. Cela intéresse les historiens et les généticiens pour une raison simple : ils ont complètement disparu ensuite.
On ne retrouverait aucune trace génétique de leur présence, il y a quatre siècles, dans les populations de souche d’aujourd’hui. Des métissages ont dû se produire, mais leur descendance se volatilisa.
On évoque aussi parfois la volonté de grands propriétaires terriens d’Amérique d’hybrider des femelles humaines blanches, généralement d’origine irlandaise, à des mâles africains. Mais cette ambition métissolâtre de nos classes dirigeantes ne s’arrête pas aux hybridations entre différentes races humaines.
On évoque aussi l’ambition de savants des années 1930 de croiser des primates supérieurs avec des humains. Des expériences auraient été réalisées en Afrique à l’initiative de savants russes et français. L’idée aurait été de créer un super-soldat mi-homme/mi-singe. Un film s’inspire – dont je ne retrouve pas la trace, ayudame, por favor ! – directement de cette politique de l’époque. Le héros, super-soldat à l’apparence humaine, agile aux agrès mais craignant l’eau, est finalement tué par sa mère, une gorille femelle. Max mon amour (1986), film sans équivoque, narre l’histoire d’une femme blanche et d’un chimpanzé. Il y a d’autres films dont l’ambition est de montrer le métissage sous un angle positif. Sans doute nous habitue-t-on dès à présent, après les unions inter-raciales, à envisager d’autres modalités d’hybridation.
La question se pose donc des motivations des classes dirigeantes à vouloir nous hybrider à tout prix. Quelles fascinations ces hybrides suscitent-ils chez les « élites » ? Envisage-t-on demain des ouvriers ou des soldats ayant les capacités d’animaux soigneusement choisis, hybridés à des humains ?
Un embryon de réponse est fourni par les généticiens, résumé par la notion de « coup de fouet de l’hybridation ». En effet, l’hybridation permettrait d’engendrer des individus avec des caractéristiques singulières, doux et fragiles, dociles et ne vieillissant pas.
La génétique du maïs comme modèle de référence
Pourquoi les classes dirigeantes sont-elles autant motivées à métisser les peuples sous leur tutelle ? La génétique du maïs nous fournit peut-être une réponse.
Depuis longtemps, les agronomes ont remarqué que le croisement de variétés de maïs de différentes lignées engendre des hybrides plus performants (selon leurs intérêts) que les lignées-souches. C’est bon pour le rendement. La communication commerciale autour des plantes hybrides, comme les variétés de maïs proposées par les semenciers, va reposer sur le phénomène de coup de fouet de l’hybridation. Les effets de ce brassage génétique seraient d’autant plus contrastés que les deux lignées sont « pures ». C’est ce qui expliquerait ce fameux effet hétérosis… qui ne dure qu’un temps. En effet, en deuxième génération, il se produit une dépression consanguine ; d’où des dégénérescences et la fin des lignées hybridées. Les mouvements écologistes déplorent ces pratiques des semenciers imposant, à des populations fascinées par le miracle de la première génération à l’origine de récoltes abondantes, de disposer de plans hybridés au détriment des lignées indigènes pures, et d’être ensuite aliénées à ces variétés hybrides fournies par l’industrie de la semence comme le fameux Monsanto.
La première génération d’hybride à l’origine de récoltes abondantes engendre une croissance démographique immédiate. La seconde génération issue des hybrides, dégénérée, ne peut satisfaire les besoins de cette population amplifiée. Aussi les agriculteurs sont-ils obligés de recourir à de nouvelles variétés d’hybrides pour maintenir les niveaux de production précédemment atteints. Ces hybrides sont bien évidemment vendus par les semenciers. Ils pourraient recourir aux graines indigènes utilisées antérieurement, mais là encore au prix d’une baisse brutale de la population par famine. Le tour est joué. Au nom de l’humanisme refusant un peu de sélection naturelle, des populations entières se retrouvent sous la coupe de quelques capitalistes maîtrisant la techno-science à leur profit en transgressant les déterminismes écologiques.
L’enseignement issu de la génétique du maïs est que l’hybridation en première génération engendre des individus aux caractéristiques remarquables comparativement à leurs « parents », mais leur reproduction est difficile, voire impossible, et aboutit à des éléments fragiles rarement viables.
Peut-on transposer ces connaissances issues de l’agronomie aux autres formes du vivant ? N’oublions pas que la génétique est issue d’expériences sur des petits pois par le moine Grégor Mendel au XIXe siècle apJC. Ce n’est que bien après que les notions de gènes, d’allèles, d’acide désoxyribonucléique (Adn), etc., furent formulées. Or, tout ceci est commun à l’ensemble du vivant eucaryote, désignant l’ensemble des organismes dont les cellules possèdent un noyau et des organites (réticulum endoplasmique, appareil de Golgi, plastes divers, mitochondries, etc.) délimités par des membranes. Ces eucaryotes se caractérisent surtout par l’existence d’Adn, au fondement de la génétique.
Enfin, force est de constater que les métis humains se caractérisent, eux aussi, par des capacités singulières à l’égard des lignées souches dont ils sont issus. La théorie du coup de fouet de l’hybridation avérée par les agronomes est-elle pertinente pour d’autres génomes ? P’têt’ ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non… Cependant, utiliser cet éclairage révèle des hypothèses originales à travailler, obligeant à se pencher sur le métissage et ses singularités, s’il y en a.
Frédéric Villaret 6/12/2016
http://www.polemia.com/regard-ecologique-sur-le-metissage-45/
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Jules César et la destruction du bois sacré de Marseille
Notre éducation en latin a été complètement ratée. Fastidieuse, quantitative, elle n’a servi qu’à de la sélection petite-bourgeoise : tu seras bon en maths et en latin, ou tu ne seras bon qu’en latin. On a été incapable, et pendant des générations (redécouvrez ce qu’en dit déjà notre Gustave le Bon dans sa Psychologie de l’éducation), de nous faire ressentir le charme et la profondeur des œuvres des grands génies de l’humanité. Mais c’est comme ça.
C’est ainsi que je n’ai jamais pu discuter avec personne du chant VI de l’Enéide, des Fastes d’Ovide, de la Germanie de Tacite ou du songe de Scipion décrit par Cicéron. Mon ami Richer prof à la Sorbonne me dit d’ailleurs que les textes sont oubliés. On fait confiance à l’archéologie sous bonne garde informatique pour réécrire l’histoire.
Grâce à une page de l’historien Venceslas Kruta j’ai redécouvert Lucain et sa Pharsale, Lucain rival et martyr de Néron. Comme chez Tolkien on y trouve un bois sacré, que va détruire César. Il est situé près de Massilia, ville alors phocéenne et prestigieuse pour sa résistance à César.
Je laisse la parole à Lucain (Pharsale, chant III, vers 400-430 environ) :
« Non loin de la ville était un bois sacré, dès longtemps inviolé, dont les branches entrelacées écartant les rayons du jour, enfermaient sous leur épaisse voûte un air ténébreux et de froides ombres. Ce lieu n’était point habité par les Pans rustiques ni par les Sylvains et les nymphes des bois. Mais il cachait un culte barbare et d’affreux sacrifices. Les autels, les arbres y dégouttaient de sang humain ; et, s’il faut ajouter foi à la superstitieuse antiquité, les oiseaux n’osaient s’arrêter sur ces branches ni les bêtes féroces y chercher un repaire ; la foudre qui jaillit des nuages évitait d’y tomber, les vents craignaient de l’effleurer. Aucun souffle n’agite leurs feuilles ; les arbres frémissent d’eux-mêmes.
Lucain poursuit :
« Des sources sombres versent une onde impure ; les mornes statues des dieux, ébauches grossières, sont faites de troncs informes ; la pâleur d’un bois vermoulu inspire l’épouvante. L’homme ne tremble pas ainsi devant les dieux qui lui sont familiers. Plus l’objet de son culte lui est inconnu, plus il est formidable. »
On pense aux bois de Tolkien. Chez Dante aussi il y a des arbres qui saignent en enfer. Je les cite dans mon livre sur Tolkien :
« Comme on aura compris, Dante arrive donc avec Virgile dans une forêt très obscure (nous sommes au chant XIII de l’Enfer). Dans un univers encore plus terrifiant, il dialogue avec des arbres, et il comprend le drame sanglant de ces troncs qui sont des âmes de suicidés punis :
« Ainsi que le bois vert pétille au milieu des flammes, et verse avec effort sa sève qui sort en gémissant, de même le tronc souffrant versait par sa blessure son sang et ses plaintes.Immobile, et saisi d’une froide terreur, je laisse échapper le rameau sanglant… Quand une âme furieuse a rejeté sa dépouille sanglante, le juge des Enfers la précipite au septième gouffre : elle tombe dans la forêt, au hasard ; et telle qu’une semence que la terre a reçue, elle germe et croît sous une forme étrangère. Arbuste naissant, elle se couvre de rameauxet de feuilles que les harpies lui arrachent sans cesse, ouvrant ainsi à la douleur et auxcris des voies toujours nouvelles… Chacune traînera sa dépouille dans cette forêtlugubre, où les corps seront tous suspendus : chaque tronc aura son cadavre (chant XIII de l’Enfer)… »
On repart sur Lucain (toujours chant III de la Pharsale, si importante pour mieux connaître la Gaule) :
« Les antres de la forêt rendaient, disait-on, de longs mugissements ; les arbres déracinés et couchés par terre se relevaient d’eux-mêmes ; la forêt offrait, sans se consumer, l’image d’un vaste incendie ; et des dragons de leurs longs replis embrassaient les chênes. Les peuples n’en approchaient jamais. Ils ont fui devant les dieux. Quand Phébus est au milieu de sa course, ou que la nuit sombre enveloppe le ciel, le prêtre lui-même redoute ces approches et craint de surprendre le maître du lieu. »
On a ainsi les dragons et l’Apollon hyperboréen.
Mais survient César (lisez la Vie de Suétone pour rire un peu de lui). Il va agir comme le Saroumane de Tolkien, comme un agent du Mordor :
« Ce fut cette forêt que César ordonna d’abattre, elle était voisine de son camp, et comme la guerre l’avait épargnée, elle restait seule, épaisse et touffue, au milieu des monts dépouillés. »
Mais César persiste, et dans sa cruauté mathématique et inflexible :
« à cet ordre, les plus courageux tremblent. La majesté du lieu les avait remplis d’un saint respect, et dès qu’ils frapperaient ces arbres sacrés, il leur semblait déjà voir les haches vengeresses retourner sur eux-mêmes. »
César prend même le risque de défier les divinités et de se maudire pour détruire le bois sacré :
« César voyant frémir les cohortes dont la terreur enchaînait les mains, ose le premier se saisir de la flache, la brandit, frappe, et l’enfonce dans un chêne qui touchait aux cieux. Alors leur montrant le fer plongé dans ce bois profané : « Si quelqu’un de vous, dit-il, regarde comme un crime d’abattre la forêt, m’en voilà chargé, c’est sur moi qu’il retombe. » Tous obéissent à l’instant, non que l’exemple les rassure, mais la crainte de César l’emporte sur celle des dieux. »
Lucain oublie les sacrifices humains et redevient lyrique :
« Aussitôt les ormes, les chênes noueux, l’arbre de Dodone, l’aune, ami des eaux, les cyprès, arbres réservés aux funérailles des patriciens ; virent pour la première fois tomber leur longue chevelure, et entre leurs cimes il se fit un passage à la clarté du jour. Toute la forêt tombe sur elle-même, mais en tombant elle se soutient et son épaisseur résiste à sa chute.
à cette vue tous les peuples de la Gaule gémirent… le laboureur consterné vit dételer ses taureaux, et, obligé d’abandonner son champ, il pleura la perte de l’année. »Mais le destin malheureux de la forêt sacrée est de toute manière fait de destruction :
« Les bois sacrés tombent, dit Lucain, et les forêts sont dépouillées de leur force… »
(Procumbunt nemora et spoliantur robore silvae)
Notre Ronsard s’en souviendra à sa gentille manière (Ecoute bûcheron…).
On citera le magicien Tacite pour terminer :
« Emprisonner les dieux dans des murailles, ou les représenter sous une forme humaine, semble aux Germains trop peu digne de la grandeur céleste. Ils consacrent des bois touffus, de sombres forêts ; et, sous les noms de divinités, leur respect adore dans ces mystérieuses solitudes ce que leurs yeux ne voient pas (« lucos ac nemora consecrant, deorumque nominibus appellant secretum illud, quod sola reverentia vident... »).
Bibliographie
- Bonnal – Le salut par Tolkien, éditions Avatar, p. 96 (disponible ici)
- Dante – Enfer, chant XIII
- Kruta – Les Celtes, histoire et dictionnaire (Bouquins – Robert Laffont)
- Lucain – La Pharsale, III (sur Remacle.org)
- Suétone – Vie de César (sur Wikisource)
- Tacite – Germanie, IX
http://www.voxnr.com/7170/jules-cesar-et-la-destruction-du-bois-sacre-de-marseille
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Regard écologique sur le métissage (3/5)
La Recherche (2004): « On peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine ».
L’origine de l’Homme ou des humains – Envisager la nature et les conséquences du métissage est largement déterminé de nos conceptions de… comment dire ? On verra après… Pour cela référons-nous à de grands auteurs ayant contribué à cette réflexion. Ainsi, la doxa occidentale établit qu’il n’y a pas des hommes sur terre, mais que « Tous les hommes sont l’Homme », pour plagier Victor Hugo. La conséquence la plus manifeste issue de cette profession de foi est que les races n’existeraient pas et que l’Homme est régi par des règles s’imposant à tous comme la Règle d’Or ou éthique de réciprocité, par exemple. Celle-ci énonce : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».
Pour les Modernes, cette règle morale fonde toutes les grandes religions et cultures démontrant, s’il en est, l’unicité du genre humain. Elle s’oppose en cela aux approches relativistes observant que chaque pratique dépend des circonstances dans lesquelles elle s’inscrit.
Au contraire, d’autres auteurs louent la grande diversité humaine niée par les biologistes monogénistes. Ainsi, Joseph de Maistre affirmait-il dans Considérations sur la France (1796), alors que la Révolution française était soutenue par l’idée d’Homme : « Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être persan ; mais quant à l’homme je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe c’est bien à mon insu. »
Les savants se disputent encore sur cette alternative. Elle oppose les monogénistes aux polygénistes :
La thèse monogéniste domine dans nos contrées. Elle postule à une origine commune des humains, malgré leur diversité, justifiant le concept d’Homme. Selon la théorie Out of Africa, nous serions tous les descendants d’un ancêtre commun apparu en Afrique. De nombreux travaux en génétique ou en linguistique établiraient une origine commune à l’ensemble des populations humaines. Au contraire, l’approche polygéniste établit que les origines des différents types d’hommes sont diverses et sans liens entre elles. Il s’agirait d’une convergence écologique où deux lignées distinctes subissant les mêmes pressions écologiques engendrent des formes et comportements similaires. Les humains seraient apparus en plusieurs points du globe, à partir d’ancêtres différents, impliquant des différences biologiques importantes entre les races.
L’approche polygéniste a aujourd’hui les faveurs des savants asiatiques, car l’étude des fossiles en Chine, par exemple, montre un enchaînement stratifié de différents types d’hominidés sur un même territoire. Le type chinois d’aujourd’hui n’est donc, pour eux, pas la conséquence de migrations ou de métissages, mais la manifestation d’un lignage remontant dans la nuit des temps. Chez nous, des émissions scientifiques diffusées sur Arte, pourtant peu suspectable de suprémacisme aryen, corroborent l’approche polygéniste sans toutefois dénier une conception monogéniste de l’Homme.
Qui a raison ? Laissons les savants spéculer
Le magazine La Recherche, lui aussi peu suspectable de suprémacisme aryen, affirmait toutefois dans son numéro de juillet 2004 : « Contrairement à l’idée défendue depuis le milieu du XXe siècle, on peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine. La connaissance du génome humain permet, en effet, de regrouper les personnes selon les zones géographiques d’où elles sont issues. »
Pour un écologue, en revanche, il ne fait pas de doute que les types humains sont la conséquence d’interactions avec des déterminismes écosystémiques dont la diversité n’est nullement contestée. Ainsi, l’ensoleillement et le climat plus généralement sont à l’origine de peaux de natures diverses. Comme cela est affirmé depuis plus de vingt ans, maintenant, les races sont donc des réalités éligibles pas seulement au sens commun, mais aussi à la science. Un Asiatique ne s’offusque pas d’être différent d’un Européen. Ainsi, un médecin asiatique m’affirma-t-il en son temps que la température basale des Asiatiques était plus basse que celle des Européens, donc entre des Jaunes et des Blancs. Je pensai(s) le contraire. A vérifier… Mais ce propos chez une personne cultivée issue d’une des contrées les plus civilisées du monde est révélateur du racialisme prévalant dans d’autres cultures.
Ces controverses obligent les savants à envisager d’autres catégories pour penser les phénomènes vivants, imposant de subsumer, voire d’éliminer, la notion d’espèce à l’origine de la négation des races à envisager désormais comme la manifestation d’une adaptation à un espace écologique singulier selon les principes de fonctionnement des écosystèmes. Que ce soit l’Homme de Victor Hugo ou les Français et les Persans de Joseph de Maistre, difficile, sous ces nouveaux éclairages, de nous définir. Est-ce nécessaire, d’ailleurs ? L’Homme et les humains coexistent dans un ensemble appelé « la Vie » envisagé comme un tout associant des virus et des lapins, des ormes et des hommes. C’est dans ce contexte que doit être envisagée la question du métissage.
Frédéric Villaret 6/12/2016
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Les mémoires de la seconde guerre mondiale
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Regard écologique sur le métissage (2/5)
L’hybridation est un phénomène naturel à l’origine de configurations nouvelles. En cela, elle est nécessaire biologiquement.
La nécessité de l’hybridation – L’hybridation ou « métissage », d’un point de vue strictement biologique, se résume à engendrer une descendance différente des parents. Or, le principe de la reproduction est justement d’engendrer ce qui est semblable ; ce que font l’immense majorité des parents sur la planète, que ce soient des mouches ou des humains. Mais une diversité s’impose pour la survie des lignées.
Ainsi, ce phénomène de diversification s’opère déjà au niveau des gènes. Gènes sauteurs, gènes dormants, altérations génétiques, etc. sont autant d’anomalies à l’origine de formes et de comportements originaux.
La théorie Out of Africa postulant à une origine monogéniste des humains s’appuie sur le constat de mutations génétiques pour expliquer la diversité des types humains. Ainsi, des mutations fréquentes chez des populations à la peau noire en Afrique, donc dans un climat chaud et ensoleillé, produisent des individus à la peau et à la pilosité claires, donc condamnés à des cancers de la peau délétères dans ces climats. Hier, ces individus auraient peut-être migré vers le Nord pour survivre tant au climat qu’à la pression sociale. Encore aujourd’hui, ces « mutants » blancs en Afrique sont condamnés à l’ostracisme dans leurs groupes sociaux d’origine, voire tués car différents. Cela choque de nos jours mais, comme ces individus n’avaient aucune chance de survie hier, sauf à bouger rapidement, rester signait leur arrêt de mort au motif qu’ils allaient capter des ressources rares sans aucune contrepartie sociale, étant condamnés naturellement à très court terme.
Nonobstant les controverses sur la situation des Albinos en Afrique, force est d’admettre, à la lueur de cet éclairage, que les capacités expressives de nos génomes (génotypes) sont incommensurablement supérieures à ce qui est exprimé (phénotypes) et accessible à nos sens et à notre raison. En outre, une autre possibilité d’engendrer des configurations nouvelles se fait via des couples hybrides.
Le métissage dans la nature
Ce métissage s’opère aussi naturellement entre différentes espèces.
Théoriquement, les espèces sont considérées comme génétiquement isolées les unes des autres et non interfécondes. Il existe en effet diverses barrières reproductives naturelles empêchant les échanges de gènes entre espèces. Mais de nouvelles recherches montrent que ces barrières sont loin d’être étanches. Ainsi, la polémique sur les organismes transgéniques créés par la techno-science porte sur leur diffusion non contrôlée dans le milieu naturel. Or, lorsqu’il y a hybridation, il y a justement croisement entre deux espèces distinctes, lequel croisement produit des individus hybrides exprimant un mélange de caractéristiques propres aux deux entités parentales ou à l’origine de nouvelles.
Loin d’être une brèche dans les mécanismes d’isolement reproductif, l’hybridation est un phénomène naturel et nécessaire. Ainsi, comme déjà évoqué, ours blanc et ours brun s’hybrident depuis toujours. Ces hybrides, rarement viables, sont parfois à l’origine de nouvelles espèces. Ainsi, le coyote d’Amérique de l’Est serait issu du croisement du loup et d’une variété originelle de coyote. Chez beaucoup d’espèces d’animaux, le taux moyen d’hybridation se situerait autour de 10%, avec des moyennes bien plus élevées chez certains groupes taxonomiques.
Mais, en règle générale, l’hybridation apparaît comme un phénomène plutôt rare. En effet, les espèces hybridables sont normalement éloignées géographiquement. Ainsi, les tigres et les lions, à l’origine des tigrons et des ligres, ne vivent pas sur les mêmes territoires. La mondialisation, due par exemple à la mise en relation de mers séparées – comme la mer Rouge et la mer Méditerranée via le canal de Suez ou l’océan Atlantique et l’océan Pacifique via le canal de Panama –, est souvent responsable de l’effondrement des barrières reproductives créant ainsi des conditions propices à de l’hybridation en modifiant l’aire de distribution naturelle des populations. Mais la Nature condamne généralement le produit de ces croisements selon les mêmes processus que pour le Grolar.
Sous cet angle, l’hybridation est une manifestation de la Vie à toujours explorer de nouvelles configurations susceptibles d’être mieux adaptées à des circonstances écologiques nouvelles. Redit en termes toujours peut-être un peu hermétiques, l’hybridation est une manifestation de la composante entropique de nos écosystèmes en non-équilibre thermodynamique dont l’exploration de l’espace des phases qu’elle permet tend à optimiser l’équilibre des contraintes auxquelles ils sont soumis et l’utilisation des ressources. Voilà c’est redit, mais autrement…
Ces variétés d’hybrides naturelles, ou conséquences d’une action humaine, sont innombrables. Ainsi, tous les félins sont hybridables dans la mesure où leurs conformations ne créent pas d’empêchements irréductibles. Les bovins, les canidés, les primates, idem. Etc. Apparaissent alors des Żubroń (vache et bison européen), des Mulard (canard colvert et canard musqué), des Léopon (léopard mâle et lionne), des Cama (lama guanaco et dromadaire), des Narluga (narval et béluga), des Bardot (étalon et ânesse), des Beefalo (buffle et vache), des Wholphin (fausse orque et grand dauphin) et ainsi de suite. Tout est envisageable.
Une attention particulière est portée au Dzo, mélange de yack et de zébu. Cet hybride est utilisé en Asie centrale pour les travaux de labour et le transport de charges. Il est en effet plus fort que les espèces souches, mais aussi plus docile. Cette caractéristique est à retenir comme facteur identifié par les classes dominantes pour favoriser le métissage des différentes races humaines.
Ces « races », c’est-à-dire l’expression de la diversité des hominidés, sont le résultat de dizaines de milliers d’années d’évolution et d’adaptation. Par comparaison, le mondialisme cosmopolite a peut-être deux à trois mille ans d’antériorité sur le plan idéologique, mais à peine un demi-siècle de mise en œuvre concrète. C’est peu comparé à l’antériorité d’homo sapiens sapiens.
Frédéric Villaret 6/12/2016
Frédéric Villaret. Docteur en sciences. Spécialité: ingénierie écologique des écosystèmes artificiels. Chef d’entreprise et enseignant-chercheur indépendant, il se consacre désormais à proposer une interprétation écologique des enjeux politiques contemporains, notamment pour la fondation
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Les Idées à l'Endroit : Alain de Benoist reçoit Paul Piccarreta et Olivier Rey final
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Regard écologique sur le métissage (1/5)
Le métissage est encouragé au nom du mondialisme cosmopolite ; mais est-ce vertueux écologiquement ?
Le métissage aujourd’hui – Difficile d’échapper à la doxa métissolâtre. Les publicitaires raffolent de métis et de couples mixtes : généralement une Européenne blanche associée à un Africain noir. On n’évoquera pas le cinéma faisant du couple inter-racial et du métis l’avenir de nos sangs. Les médias dominants nous imposent une conception métissée de notre avenir.
Au même titre que le consumérisme compulsif, c’est une des composantes irrécusables du mondialisme cosmopolite. L’élection de Barack Obama, présenté comme afro-américain mais en réalité un métis afro-européen, était porteuse d’une dimension symbolique voulue par nos « élites ».
La mutation est flagrante. Encore hier, le cinéma US s’interdisait la mise à l’écran de couples mixtes. De nombreux Etats américains prohibaient les mariages inter-raciaux. En Europe, la question ne se posait même pas. Il n’y avait quasiment pas d’allogènes chez nous. Aujourd’hui, tout est fait pour encourager ces pratiques au-delà même de ce qui se ferait « naturellement ». Quelles sont les motivations à l’origine de cette politique ?
Pour l’écologiste, ce métissage participe à la crise écologique en cela qu’il nécessite une surartificialisation de nos écosystèmes pour permettre à ces « hybrides » de survivre. L’exemple du Grolar nous permet de comprendre pourquoi.
Le Grolar
Pour éclairer l’inadaptation d’hybrides à des milieux naturels, les biologistes se sont intéressés au Grolar.
Le Grolar n’est pas un individu ayant abusé de « nourriture rapide » US (fast-food), mais le nom désignant l’hybride issu du croisement entre un ours polaire (Ursus maritimus), donc blanc, et un ours brun (Ursus arctos arctos).
Le premier est confiné aux espaces arctiques, là où dominent des températures froides toute l’année, imposant neige et glace. Le second prospère dans le climat tempéré, allant des confins du climat arctique jusqu’au sud de l’Europe en Espagne ou dans les Balkans.
Ces hybridations produisant le Grolar sont fréquentes, les deux populations se côtoyant dans les aires septentrionales. Le réchauffement climatique les a amplifiées car les aires tempérées remontent au nord au détriment du climat polaire. Or, les hybrides n’ont quasiment aucune chance de survie en milieu naturel. En effet, l’ours polaire a deux qualités essentielles pour survivre en milieu polaire : il est blanc, il nage bien. Cela lui permet de se dissimuler au regard de ses proies et de parcourir la banquise facilement. Or, le Grolar est brun grisâtre, donc repérable sur la banquise, et n’est pas bon nageur. En climat tempéré, en revanche, il est trop clair pour se dissimuler et ne court pas aussi vite que l’ours brun de souche. Donc, il est détecté facilement par ses proies potentielles qui de toute façon lui échappent au moment de l’attaque. Que ce soit sur la banquise ou dans la forêt, il est condamné.
En revanche, il survit dans des zoos. Là, il y est hébergé, soigné, nourri et préservé des aléas de la vie naturelle dans des locaux spécifiques. Aussi, à ce jour, et malgré des hybridations fréquentes en milieu naturel, le Grolar n’est visible que dans ces milieux artificialisés que sont les zoos.
La morale de cette histoire est que ce que la Nature condamne, l’Homme peut le faire vivre dans un milieu très artificialisé. Or, cette artificialisation est à l’origine des crises écologique et environnementale caractérisant notre époque.
Pourquoi le métissage aurait-il une relation avec la crise écolo-environnementale de notre temps ?
Comme cela a déjà été écrit des milliers de fois, la crise écolo-environnementale s’est imposée à notre conscience dans les années 1960. A cette époque, le baby-boom des peuples blancs et le développement économique condamnent la nature et créent des menaces sur nos conditions de vie. C’était l’époque où les poissons de nos rivières nageaient sur le dos dans une mousse blanchâtre. Pour mémoire, les dommages à la nature sont réunis dans la notion de crise écologique, alors que les dommages à l’environnement portent une conception plus anthropocentrée. La poursuite de ce phénomène avec l’explosion démographique dans les pays non blancs et leur développement économique portent cette crise à l’échelle de la planète entière. Les controverses sur le réchauffement climatique ou la dégration des indices de diversité écologique sont des symptômes actuels prouvant que, depuis, ces crises n’ont fait que s’amplifier. Un recensement du Great Elephant Census révèle que le nombre de pachydermes vivant dans les savanes d’Afrique a chuté de 30% entre 2007 et 2014.
Les causes de ces crises sont connues : la croissance démographique, le développement économique. Pour un écologiste, ce développement est un processus d’artificialisation des écosystèmes à l’origine d’impacts environnementaux irrépressibles, dont la Nature est la première victime. L’anthropisation de l’écosphère se poursuit encore.
Les êtres hybrides étant foncièrement inadaptés aux milieux naturels, dont ils transgressent en quelque sorte les lois écologiques, ne survivent qu’en milieux artificialisés. Ils obligent par conséquent à une surartificialisation inopportune amplifiant les désordres écologiques et environnementaux. Pourtant, le métissage est une pratique naturelle. En effet, le succès de la Vie, en général, est de toujours explorer de nouvelles configurations susceptibles d’être adaptées à de nouvelles configurations écosystémiques. Pour parler en termes peut-être hermétiques, le métissage est une manifestation de la composante entropique irréductible de tout système en non-équilibre thermodynamique – donc les systèmes vivants – participant à l’exploration de l’espace des phases du milieu dans lequel ils s’inscrivent. Voilà, c’est dit. Dans la littérature anglophone, les spécialistes de ces questions résument cette situation par « order from disorder ». Cette approche permet de comprendre pourquoi l’hybridation est une composante essentielle du monde vivant.
Frédéric Villaret 6/12/2016
http://www.polemia.com/regard-ecologique-sur-le-metissage-15/
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(2.3) Sur nos traces - L'artisan du Néolitique
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