culture et histoire - Page 1153
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La conversion pour les nuls - François de Carennac
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Histoire de l’Action Française
Histoire de l’Action Française
http://www.jeune-nation.com/vid/doc-vid/histoire-de-laction-francaise.html
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Verdun : l’affaire du rappeur Black M., une provocation d’État
Programmer Alpha Dialo, alias Black M, rappeur africain musulman d’origine togolaise, membre du groupe Sexion d’Assaut, aux célébrations du centenaire de la bataille de Verdun le 29 mai ne fut nullement de la part du maire de cette ville, Samuel Hazard, une gaffe, une erreur de casting, mais un choix délibéré de provocation, avec l’aval de l’Élysée. Il a dû reculer et annuler le concert devant l’énorme mobilisation des protestataires sur les réseaux sociaux. Il pense à sa réélection.
L’erreur d’analyse de Pascal Bruckner
Pascal Bruckner dénonce à juste titre l’idée complètement saugrenue d’organiser un concert de rap à Verdun :« aux grandes douleurs, il faut de la grande musique » (Le Figaro 21–22/05. 2016). Il accuse le festivisme, la superficialité, l’esprit de confusion nihiliste de notre époque : « on ne célèbre pas la bataille de Verdun dont le poids symbolique est immense avec une musique de variété. Convertir le tragique en festif est le péché originel de la gauche depuis Mitterrand. Ce gouvernement est, hélas, insensible. Il n’a pas vu l’outrage fait à la mémoire française qu’était cette invitation de Black M. » Mais bien sûr que si, il l’a vu, naïf Pascal Bruckner qui n’avez rien compris !
Bruckner commente : « et pour rajouter la sottise à l’aveuglement, voilà qu’il crie au fascisme face à l’annulation du concert ». En réalité, il n’y a ni sottise ni aveuglement ! Seulement un plan lucide bien préparé, déjà depuis longtemps. Il s’inscrit dans la volonté de saper, d’ébranler, de dessouder comme on arrache une dent l’idée de patrie française ethniquement enracinée et celle de mémoire historique nationale. Nos voisins européens connaissent le même problème mais avec moins de gravité. L’affaire de Verdun n’est qu’un épisode d’une entreprise globale qui passe aussi par la démolition de l’Éducation nationale et l’encouragement de l’immigration invasive. Essayons de comprendre cette affaire.
Un test pour voir jusqu’où ira la tolérance de l’opinion
Au départ, il y a ce rappeur d’origine togolaise qui a produit des ”chansons” non seulement antifrançaises mais aussi antisémites et homophobes, s’en prenant aux « youpins » et aux « pédés ». Mais les péchés capitaux de racisme, d’antisémitisme et d’homophobie sont parfaitement pardonnés aux Noirs et aux musulmans en général, qui bénéficient d’un privilège d’exemption leur permettant de cracher à leur guise sur les Juifs, les homos, les Blancs, la France, les femmes, etc..
Dans les paroles de ce Noir islamisé, on note l’expression : « France, ce pays de kouffars » (”méprisables mécréants” en arabe) ; ainsi que l’appel au meurtre des homosexuels :« Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent ». Dans le morceau « Le ghetto s’exprime », on remarque l’expression : « baiser cette conne de France ». Sans compter les incessantes allusions hostiles aux « youpins », c’est-à-dire aux Juifs.
Ce Black M., rappeur africain raciste anti-Français, musulman antisémite, « lui, et pas un autre, avait été choisi pour donner un concert à l’issue de la cérémonie internationale, en présence de François Hollande, d’Angela Merkel et de 4.000 jeunes venus de toute la France et des seize Länder allemands » remarque Solange Bied–Charreton (Valeurs actuelles, 19–25/05/2015). Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait, dès 2014, recueilli l’approbation de François Hollande, au cours d’une visite à l’Elysée, pour faire venir le rappeur. Il s’agit d’une provocation préméditée. Validé par François Hollande, ce choix hallucinant de M. Hazard n’est pas le fruit du hasard. Il ne s’agit ni d’une bourde ni d’une erreur de casting, mais d’un choix volontaire, d’un test. Oui, le pouvoir a voulu tester la capacité de résistance de l’opinion à une énormité, à une provoc qui franchit la ligne jaune.
D’autant que l’autre scandale était le coût du concert au bénéfice du rappeur ”franco”–togolais : 150.000 €, dont 67.000 payés par la Mission du Centenaire. Le test provocateur a été négatif : le maire a reculé et annulé le concert sous la pression des protestations dans les réseaux sociaux. Mais, obstiné, Hollande voulait quand même le maintenir ! En promettant une protection de la police (« mettre les moyens ») cette même police qui a ordre de ne pas protéger les habitants de Calais des exactions et agressions des clandestins. Cerise sur le gâteau : pour tenter de faire rétablir son concert, le rappeur ”franco”–togolais a sorti ce gros bobard : un de ses aïeux, ”tirailleur sénégalais”, aurait combattu à Verdun. Pourquoi pas à Alésia ?
L’oligarchie vertueuse contre le peuple pécheur
Intéressantes sont les réactions scandalisées du pouvoir et de l’oligarchie à l’ampleur de ces protestations populaires sur les réseaux sociaux. Mme Azoulay, ministre de la Culture, évoque, en langue de bois, le « retour d’un ordre moral nauséabond » et une « capitulation devant le FN » – alors que ce dernier ne fut pas à l’origine de la fronde sur Internet. (1) Le secrétaire d’État aux Anciens Combattants a osé parler de « préfiguration du fascisme ». Le maire de Verdun, toujours inspiré et furieux de l’échec de sa provocation, a évoqué un « déferlement de haine et de racisme » et a justifié son projet au nom d’un « éclectisme de commémoration ». Quant à l’éléphant trotskiste Cambadélis, patron du PS, il a dénoncé : « la police de la pensée du FN, de Ménard et des réacs Républicains ». Le magazine L’Obs, organe officiel de l’idéologie dominante, a déploré : « une victoire de la fachosphère ».
Autrement dit, refuser qu’un Noir musulman antifrançais, antisémite et homophobe, insulte la France et soit payé 150.000€ pour chanter ses inepties à Verdun au centenaire de la bataille, ce serait du racisme et du fascisme. On marche sur la tête ? Non : on est dans une logique étatique de sidération, de culpabilisation, de destruction de l’identité nationale très bien organisée. Avec son volet culturel et son volet migratoire et démographique (voir autre article de ce blog sur l’ethnocide français et européen).
Robert Ménard, Maire de Bézier, a, lui, compris la manœuvre : « cette idée d’un concert de rap est bien le reflet d’une réécriture de l’histoire de France que met en place l’idéologie de gauche depuis des années sous la pression des lobbies immigrés ».
Samuel Hazard a confié au Figaro : « Black M. représente la diversité de notre pays, c’est l’artiste préféré des Français en 2016, il est adulé par les jeunes ». Précision sur ce mensonge : il n’est nullement l’ ”artiste préféré des Français”, mais, comme il est Noir, militant musulman, antifrançais et antisémite, il est effectivement adulé par les jeunes arabo-musulmans et afro-musulmans. C’est pour cela qu’il a été invité à Verdun par ce collabo 2.0 de Samuel Hazard après autorisation de François Hollande.
Hélas pour eux, le peuple de souche, par l’intermédiaire des réseaux sociaux, a résisté et a fait reculer cette alliance des lobbies immigrés, des islamiques et de l’oligarchie étatique et médiatique collabos, dans cette petite affaire de Verdun mais tellement symbolique. Dans la guerre civile ethnique qui s’annonce, il faut savoir que le peuple, le vrai, aura comme ennemi l’appareil d’État et ses alliés. L’État – de concert avec les médias officiels– est en conflit avec le peuple originel ; il veut démontrer sa ”fermeté”, non pas contre les envahisseurs mais contre les résistants. L’État contre la Nation.
(1) Les protestations ont été notamment relayées par site de Boris Le Lay, militant breton, réfugié politique au Japon car condamné à deux ans de prison ferme en France par contumace pour des prétendus délits de propos racistes.
http://www.gfaye.com/verdun-laffaire-du-rappeur-black-m-une-provocation-detat/
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Une université d’été pour les jeunes patriotes !
La formation est essentielle pour comprendre le monde qui nous entoure. Et il est difficile et périlleux de se la procurer soi-même.
Or, le mouvement Renouveau français (une organisation politique sérieuse, avec d’excellentes idées) propose sa traditionnelle Université d’été (où règnent moralité et bonne ambiance), qui pourra légitimement intéresser certains de nos jeunes lecteurs (ou des lecteurs connaissant des jeunes) :
« Le programme sera riche et des personnalités qualifiées interviendront (auteurs, conférenciers, etc., tels que Marion Sigaut, Thibaut de Chassey…). Participation de délégations étrangères. »
Une bonne occasion de franchir le cap du virtuel, de rencontrer d’autres jeunes partageant les mêmes aspirations, et de profiter d’une formation politique et historique de qualité !
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La géopolitique : doctrines et praxis (entretien avec Pascal Gauchon)
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Conférence de Vincent Vauclin (La Dissidence) à Paris le 26 Juin 2016
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[Ile de France] Ingrid Riocreux au cercle de Flore Ce vendredi 3 juin, dernier cercle de Flore de l’année : comment les media fabriquent le consentement par Ingrid Riocreux ?
Ce vendredi 3 juin, dernier cercle de Flore de l’année : comment les media fabriquent le consentement par Ingrid Riocreux ?
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Ile-de-France-Ingrid-Riocreux-au -
Pour briser le dogme des droits de l’homme ! par Thierry DUROLLE
Dogme moderne a priori indépassable auquel la révérence est de mise, les Droits de l’Homme sont invoqués à tout bout de champ, notamment pour recadrer celles et ceux qui s’aventureraient hors des limites de la bienséance actuelle et du politiquement correcte. Comment une idéologie que l’on nous présente comme louable s’est-elle in fine retournée contre nous ? En effet, il suffit par exemple de critiquer l’invasion migratoire des soi-disant « réfugiés » pour recevoir en pleine face la sempiternelle réponse: « Et les Droits de l’Homme dans tout ça ? ». Le plus ironique est que, selon la réponse – en l’occurrence la mauvaise – vous serez illico presto exclu de la dite Humanité… Bref, comprendre ces fameux Droits de l’Homme (que nous abrégerons en « DdH » par la suite) s’impose de toute évidence. Paru initialement en 2004, Au-delà des droits de l’homme. Pour défendre les libertés d’Alain de Benoist s’attelle à disséquer ces derniers. L’ouvrage, augmenté d’une postface sur le libéralisme, est maintenant réédité aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.
Pour Alain de Benoist au commencement des DdH était l’opposition entre objectivité et subjectivité. Selon lui « la tradition européenne a toujours affirmé la nécessité pour l’homme de lutter contre sa seul subjectivité. À l’inverse, toute l’histoire de la modernité, dit Heidegger, est l’histoire du déploiement de la métaphysique de la subjectivité ». La basculement d’un critérium objectif, c’est-à-dire qui nous dépasse, qui nous est supérieur, vers un critérium subjectif, c’est-à-dire anthropocentriste, « conduit obligatoirement au relativisme (tout se vaut), rejoignant ainsi la conclusion égalitaire de l’universalisme (tous se valent) ». Aussi « le relativisme ne peut-être surmonté que par l’arbitraire du moi (ou du nous) : mon point de vue doit prévaloir au seul motif qu’il est le mien (ou qu’il est le nôtre) ». Le tandem Universalisme/Subjectivisme des DdH agit de sorte que la personne est définie hors de son cadre d’appartenance (famille, culture, hiérarchie, etc.) et devient ainsi un individu dans l’Universel dont les droits seraient envisagés comme « des attributs subjectifs du seul individu ».
D’un point de vue historique les DdH émergent tel que nous les connaissons à la fin du XVIIIe siècle, en 1776 aux États-Unis d’Amérique et en 1789 en France, mais ils ne constituent pas encore un « rôle essentiel dans le discours publique ». Ce changement va s’opérer dans les années soixante-dix avec la critique des régimes totalitaires (principalement communistes à l’époque) mais également avec l’essor du néo-libéralisme. Toujours d’un point de vue international, les DdH sont en outre synonyme du « retour de l’idée de « guerre juste » et la mise en place d’institutions judiciaires supra-nationales » même si, dans les faits, ils servent bien souvent d’alibi à la violation du droit international, à l’ingérence militaire et/ou humanitaire et au mépris de la souveraineté des États. Au sein des sociétés occidentales les DdH accompagnent les revendications sociétales (cf. l’homoconjugualité et l’homoparentalité), la désintégration du clivage gauche/droite et l’individualisation de la société. En fin de compte les DdH sont, volens nolens, du pain béni pour le système libérale-libertaire : « Intrinsèquement lié à l’expansion des marchés, le discours des droits de l’homme constitue de nos jours l’armature idéologique de la globalisation, écrit Alain de Benoist. Il est avant tout un instrument de domination, et doit être regardé comme tel. »
Pour aller plus loin dans la compréhension des DdH, il paraît inévitable de savoir de quels hommes et de quels droits l’on parle. « L’idéologie des droits de l’homme proclame ainsi que l’homme non politique et non social est l’homme « naturel » – et même que c’est en tant qu’il échappe au social qu’il doit être comme naturel. » Cette conception de l’homme-atome, autrement dit de l’individu, a pour effet notoire la « non-reconnaissance absolue du fait que les hommes ainsi définis, dénués de qualités, deviennent fondamentalement interchangeables ». Cette dernière qualité semble indispensable quant à la constitution du producteur-consommateur dont le néo-libéralisme se sert comme main d’œuvre, de l’expansion du libre-échange et de la société marchande en générale. D’ailleurs Alain de Benoist ne s’y trompe pas et de citer à plusieurs reprises Karl Marx qui fut extrêmement critique des DdH en tant qu’idéologie bourgeoise : « Cet être séparé, cette monade pour qui la société n’est qu’une limitation de son indépendance originelle […] n’est autre que l’homme tel que le conçoit l’idéologie libérale bourgeoise. » Alain de Benoist note que « l’argument central de Marx est que, sur la base des droits de l’homme, on ne peut faire aucune objection au rapport marchand comme libre contrat entre libres propriétaires égaux devant la loi. Celui qui vend sa force de travail et celui qui l’achète ont les mêmes droits […]. L’idéologie des droits de l’homme, selon une formule bien connue, accorde les mêmes droits au loup et au mouton, au renard et au poulailler ». Justement, en parlant de « droit », l’auteur sur la conception traditionnel de celui-ci : « À l’origine, le droit se définit nullement comme un ensemble règles et de normes de conduite (qui relèvent de la morale), mais comme une discipline visant à déterminer les meilleurs moyens d’instaurer l’équité au sein d’une relation », si bien que « dans cette conception du droit naturel classique, il n’y a place ni pour l’universalisme, ni pour le subjectivisme ni pour le contructualisme. Un droit subjectif, un droit qui serait une propriété de la personne en dehors de toute vie sociale est impensable ». Mais tout cela va changer avec l’essor du christianisme qui « proclame en effet la valeur unique de chaque être humain en la posant comme une valeur en soi » et qui « donne une définition purement individuelle de la liberté, dont il fait la faculté, pour être doué de raison, de choisir conformément à la morale entre les moyens qui conduisent à une fin ». « Le droit cesse d’être conçu comme une relation d’équité et devient la reconnaissance sociale du pouvoir (potestas) de l’individu » pour ensuite, sous l’influence de la Scolastique espagnole, se teinter de morale : « L’individu, note Michel Villey, lui-même cité par l’auteur, devient le centre, et l’origine, de l’univers juridique. » C’est ici ce qui sépare ontologiquement le droit naturel classique, de nature « cosmologique » et de fait, objectif, du droit naturel moderne où le sujet est mesure de toute chose; « le droit n’a plus été pensé à partir de la loi divine, mais à partir de la seule nature humaine caractérisée par la raison. Révolution à la fois philosophique et méthodologique, qui va avoir des prolongements politiques d ’une ampleur considérable ». Ainsi « le droit est désormais une propriété individuelle, une qualité inhérente au sujet, une faculté morale qui donne des permissions et autorise à exiger »; par conséquent « l’État et la loi elle-même ne sont plus que des outils destinés à garantir les droits individuels et à servir les intentions des contractants ».
Alain de Benoist, farouche opposant à l’idéologie du Même, en vient naturellement à questionner la compatibilité des DdH et de la diversité des cultures : « On est en fait au cœur d’un vieux débat portant sur l’un et le multiple, l’universel et le singulier, le Même et l’Autre, etc. ». Nous l’avons vu, les DdH sont une idéologie universelle car « valable en tous temps et tous lieux ». Dans ce cas, « comment comprendre que le caractère universel des droits ne soit apparu comme une « évidence » que dans une société particulière ? » Du coup, la notion même d’universalité devient problématique et c’est à juste titre l’une des critiques émises à l’encontre des DdH. D’autre part, qui aurait la légitimité et l’autorité (sans parler de la nature de celle-ci) pour décider de la bonne application de ces fameux droits urbi et orbi ? Étant donné que « la notion des droits de l’homme est purement occidentale, son universalisation à l’échelle planétaire représente de toute évidence une imposition du dehors, une manière détournée de convertir et de dominer, c’est-à-dire une continuation du syndrome colonial ». Difficile de ne pas voir dans les DdH une version sécularisée du christianisme. Mais là où ce dernier fut forcé à la compromission avec les théogonies et les coutumes locales pour s’imposer à divers endroits du globe (l’Europe en étant le parfait exemple), les DdH, quant à eux, vont nettement plus loin et son de toute manière, un pas de géant dans l’involution des civilisations, notamment la nôtre. Ce processus engendre parallèlement une uniformité basé sur des conceptions abstraites et « universelles » de la notion d’Homme et surtout de droits qui sont tout sauf propice à une diversité des cultures…
Enfin, les DdH sont examinés en rapport avec les questions de libertés, de politique et de démocratie. Et une fois de plus l’auteur ne trouve pas grand-chose de positif : « L’idéologie des droits de l’homme n’a empêché, par exemple, ni la domination des peuples par des élites mondialisées, ni le conditionnement publicitaire, ni l’instauration d’une société de surveillance et de contrôle tous azimuts. » L’individu, étant dorénavant émancipé et attribué de droits soi-disant universels, est libre d’être entièrement soumis à lui-même et à ses désirs, chose qui arrange bien les publicitaires et, en général, les chantres de la société marchande. Une autre dérive causé par les DdH est « l’extraordinaire montée en puissance de la sphère juridique, désormais perçue comme capable par elle-même de réguler la vie politique et de pacifier la vie sociale. […] Se dessine alors un océan procédural où les avocats et les juristes se retrouvent chargés de réguler, avec un bonheur inégal, la nouvelle lutte de tous contre tous. Et le discours des droits enfle encore avec l’internationalisation des litiges liés à l’extension des échanges commerciaux et des risques globaux ». Effectivement, il est clair que « le droit international issu de l’ordre westphalien (1648) est aujourd’hui pareillement bouleversé par l’idéologie des droits de l’homme, qui justifie le droit (ou le devoir) « d’ingérence humanitaire », c’est-à-dire la guerre préventive, naguère régulièrement assimilée à la guerre d’agression ». Il en résulte que « les nations et les peuples ne sont plus libre de mener la politique qu’ils veulent » et « qu’aussi longtemps qu’il n’existe pas de gouvernement mondial, le droit d’ingérence humanitaire ne peu être qu’un simulacre de droit ». Que cela soit à l’échelle de l’État-nation ou à l’échelle internationale, les bouleversements juridiques et politiques engendrés par les DdH sont incontestables. « La proclamation des droits revêt dès l’origine un sens antipolitique. Comme le remarque Carl Schmitt, elle signifie que « la sphère des libertés de l’individu est en principe illimitée, tandis que celle des pouvoirs de l’État est par principe limité ». Parallèlement, la théorie des droits de l’homme crée une nouveauté radicale : une liberté indépendante de toute participation aux affaires politiques, idée qui aurait été considérée dans l’Antiquité « comme absurde, immorale et indigne d’un homme libre (Carl Schmitt) ». » Ainsi les DdH contribuent à l’effacement du politique, ce qui arrange et s’accorde aussi avec la société marchande et le libéralisme. Parmi les concepts, les principes invoqués et récités ad nauseam tel des mantras, au côtés des DdH l’on retrouve le plus souvent l’idée de démocratie. Pourtant les deux ne sont si compatible que ça. Déjà le premier officie, en tant que doctrine, sur le terrain de la morale puis du juridique alors que la démocratie est quant à elle une doctrine politique; mais surtout leurs sujets respectifs, à savoir l’individu et le citoyen ne sont pas sujet du même droit : « La théorie des droits de l’homme donne indistinctement le droit de vote à tous hommes en tant qu’ils sont des hommes (« un homme, une voix »). La démocratie donne le droit de vote à tous les citoyens, mais le refuse aux non-citoyens. Les droits démocratiques du citoyen, écrit Carl Schmitt, ne présupposent pas l’individu humain libre dans l’état extra-étatique de « liberté », mais le citoyen vivant dans l’État. […] Ils ont de ce fait un caractère essentiellement politique. » Dès lors s’opposer au vote des étrangers lors d’élections locales par exemple devient un affront aux DdH, y compris si la majorité du peuple est en désaccord vis-à-vis d’un tel projet de loi; puis de toute façon « les votes démocratiques n’allant pas dans le sens des droits de l’homme sont donc immédiatement rejetés comme « irrationnels » et illégitimes ». « Le discours des droits de l’homme se donne d’emblée comme certitude morale, comme vérité universelle, censée s’imposer partout du seul fait de son universalité. Sa valeur ne dépend donc pas d’une ratification démocratique. Mieux encore, il peut s’y opposer. »
Réquisitoire parfaitement argumenté et documenté par un panel de critiques allant des auteurs de la Contre-Révolution ou même Karl Marx, Au-delà des droits de l’homme. Pour défendre les libertés est une lecture obligatoire pour le lecteur désirant étoffer son argumentaire DdH. La postface n’apporte pas vraiment un plus et le lecteur bien au fait des articles du directeur de Krisis et de Nouvelle École est sans doute déjà coutumier du discours de l’auteur sur le libéralisme. En tout cas cette roborative lecture est à conseiller à tous les ennemis du Même et surtout aux militants identitaires de tous poils !
Thierry Durolle
• Alain de Benoist, Au-delà des droits de l’homme. Pour défendre les libertés, Éditions Pierre-Guillaume de Roux (41, rue de Richelieu, F – 75001 Paris), 185 p., 2016, 19 €.
• Nouveau collaborateur régulier à Europe Maxima, Thierry Durolle vient aussi de participer au prochain numéro (juin – juillet 2016) de Réfléchir & Agir.
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Une réflexion sur les intellectuels médiatiques
Le terme d’intellectuel, comme tant d’autres aujourd’hui, est désormais galvaudé. On l’utilise donc beaucoup, sans avoir en tête ce qu’il signifie exactement. Qu’est-ce au juste qu’un intellectuel ? Il s’agit d’un homme qui fait autorité dans son domaine de prédilection et qui, au nom de cette compétence réelle, prend position dans un secteur qui n’est pas le sien.
C’est ainsi que lorsque le communisme commença à monter en puissance il obtint le soutien aussi bien de grands écrivains comme de grands scientifiques. Si bien des premiers restèrent fidèles, la plupart des second quittèrent assez vite la politique.
Jean Paul Sartre fut l’intellectuel emblématique du vingtième siècle en France. On peut citer Russel pour le monde anglo-saxon. Sartre, maître de l’existentialisme, vantait la liberté totale humaine ; face à une vie dénuée de sens, l’engagement était la solution. D’où la propension de Sartre à participer à de très nombreuses manifestations. Paradoxalement, lorsque le grand moment de l’engagement – la seconde guerre mondiale – Sartre ne choisit de s’investir ni dans la Résistance, ni dans la collaboration …
On peut, au sujet des intellectuels émettre plusieurs réserves :
1/ On peut se demander si un mathématicien ou un physicien, même de renom, sont les mieux placés pour exprimer un point de vue sensé quant à la politique.
2/ La notion d’intellectuel s’est aujourd’hui généralisée et ce sont désormais les « people » qui se prennent pour des intellectuels. Ainsi par exemple les footballeurs qui se permettent de donner leurs avis sur les problèmes sociétaux.
3/ Les occidentaux aujourd’hui, contrairement au passé (voir Sartre ou Camus), ne se préoccupent plus des prises de position des cérébraux comme on pourrait les appeler. Ils considèrent que telle ou telle prise de position sont, pour utiliser l’expression à la mode, « prise de tête ». En ce sens, les engagements des uns et des autres n’intéressent plus personne…
4/Concernant l’intellectuel typique en France, Bernard Henri Levy, il n’est pas philosophe. Pas davantage que Michel Onfray. Ce ne sont que des essayistes, de formation philosophique certes, mais sans être philosophe. Comme la plupart des « intellectuels médiatiques », ils ne cherchent que les feux de la rampe, ce afin que leur ego soit valorisé. D’où leur omniprésence sur les plateaux de télévision, là où ils seront vus, ce qui constitue leur préoccupation majeure. On est ici bien éloigné des valeurs supérieures que sont le Vrai, le Bien et le Beau …
5/ Il n’est pas inutile de rappeler que des grands chercheurs tels Claude Levi-Strauss ou Paul Ricoeur, répugnaient eux, à prendre position dans des domaines intellectuels qui n’étaient pas les leurs …Philippe Delbauvre Emprise : Façonner le réel :: lien
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Organisme et organisation par Ernst Jünger
Ce texte est un extrait de L'État universel, organisme et organisation par Ernst Jünger, éd. Gallimard, Les essais 1962, pp. 111-123
La rencontre véritable de l'organisme et de l'organisation a lieu entre la liberté et le règne, ce dernier ayant, avec ses prétentions, acquis une suprématie écrasante. Nier l'État, le dépeindre comme source de tout mal et comme falsification de l'humain, fut de tout temps l'opinion maîtresse des anarchistes.
Il est vrai que le concept d'anarchie exigerait une analyse, et aussi une révision approfondie, surtout en notre temps, où les nihilistes sont légion, tandis que le type pur de l'anarchiste est presque éteint. Cela aussi est l'un des signes avant-coureurs d'une étatisation avancée. Des poètes de la terre sans limites, tels qu'était Walt Witman, se dressent au sein de notre époque comme des blocs erratiques.
L'anarchiste, sous sa forme pure, est celui dont la mémoire remonte le plus loin, jusqu'à des ères préhistoriques, voire pré-mythiques – et qui croit que l'homme a rempli dans ces temps lointains sa vocation authentique. Il en perçoit encore la possibilité dans la nature humaine et en tire ses conclusions.
En ce sens, l'anarchiste est l'archi-conservateur, l'extrémiste qui cherche à saisir la bénédiction et la malédiction de la société dans leur racine même. Il se distingue du conservateur en ce que son effort s'attache à l'état d'homme en soi, mais non à une classe qui s'est greffée sur lui dans le temps ou l'espace. Le conservateur a la tradition : il « se maintient » en elle, ce qui rend son rôle douteux à une époque où tout est en mouvement.
Le conservateur a sa place dans un état élaboré et tente de le préserver : aussi s'entend-il bien, à l'ordinaire, avec l'État, surtout quand celui-ci a conservé des éléments patriarcaux. Le conservateur veut maintenir, arrêter l'organisation à un certain stade. Il le fait moins en considération du stade auquel l'État est parvenu qu'en vertu de son caractère, et surtout de sa placidité et de sa satiété intérieures. Tandis que l'esprit révolutionnaire hâte les événements, le conservateur les suit d'une démarche lente ; mais il finit toujours par les rattraper. S'il n'y parvient pas dans l'espace d'une génération, il y arrive dans ses petits-enfants ; les institutions nées de la fougue des grands-pères deviennent vénérables.
L'anarchiste ne connaît ni tradition ni cloisonnement. Il ne veut pas être requis ni asservi par l'État et ses organismes ; on ne peut l'imaginer, ni comme citoyen, ni même comme membre d'une nation. Les grandes institutions, Églises, monarchies, classes et états, lui sont étrangères et lui semblent détestables ; il n'est ni soldat, ni travailleur. S'il est logique avec lui-même, il faut qu'il rejette aussi et avant tout le Père.
La doctrine anarchique cherche ses allégories idéales dans la jeunesse de l'individu ; et c'est pourquoi les traits d'enfance frappent souvent chez ses principaux représentants. L'anarchiste sait fort bien ce qu'il ne veut pas, comme le dit déjà son nom. Toutefois, il quitte le domaine de sa force lorsqu'il doit incarner dans la pratique sa volonté. Il lui faut alors recourir à une pensée qui lui répugne fondamentalement. D'où la fâcheuse ressemblance des grandes utopies sociales avec la manière dont la vie, dans les ruches et les casernes, est réglée jusqu'en ses moindres détails. Les tentatives de les faire passer dans la réalité échouent donc dès leur débuts.
Les grands bouleversements sont aussitôt suivis d'un état de licence, d'un ébranlement qui affectent les fondations mêmes et fait que tout semble possible. C'est alors que se découvrent aussi les anarchistes, objets d'une vive attention, à qui s'attachent de grands espoirs. Leur passage en scène ne dure que peu de temps et finit mal pour eux. Un moment, la société, débarassée de ses liens, semble la proie offerte à une vaste conception. Mais il ne s'agit là que d'un bref interrègne, comme après la mort d'un roi, et la pensée organisatrice procède à des fixations nouvelles et plus strictes. « L'État est mort, vive l'État ! »
L'anarchiste n'entre pas seulement en conflit avec le conservateur muni d'un attirail politique incomparablement supérieur. Il se heurte aussi au révolutionnaire intelligent, qui reconnaît en l'État un instrument de puissance et triomphe nécessairement, tant du conservateur que de l'anarchiste. La proie est ainsi soustraite à l'homme, ou lui est dérobée en vertu d'une ruse très subtile, qui revient par exemple à ce que la socialisation s'avère équivalente à l'étatisation. Ces débats complexes se laissent suivre dans la Révolution française de 1789 et de 1830, et dans la Révolution russe de 1917 ; elles ont pour résultat commun l'élaboration toujours plus stricte de hiérarchies politiques. Événement d'une vaste portée, qui ne se joue pas seulement entre groupes et partis, mais dans le cœur de l'individu. C'est ici que s'entrechoquent l'idéalisme et le réalisme, l'homme en soi et l'homme historique, Rousseau et Saint-Just.
Le type de l'anarchiste a joué un rôle décisif dans la préparation des grands bouleversements ; ils seraient inconcevables sans son apport. Sa protestation contre l'État et les institutions vient du cœur, vient de la racine, renvoie à une image meilleure, plus juste, plus conforme à la nature. C'est le combat d'avant-postes, où se signalent des poètes pleins de force, des esprits qui se détournent, déçus, quand l'exécuteur politique entre dans l'action.
La grandeur de cet effort ne se trouve pas dans la sphère des formes figées ; elle réside dans le modèle inaccessible. On le transporte de l'aurore de l'humanité à son lointain avenir ; il ressemble au miroir pur où elle discerne ses taches, ses insuffisances. Tant qu'elle en est capable, elle garde encore le libre arbitre, comme marque authentique de sa dignité humaine.
L'ordre universel est déjà réalisé, dans son type aussi bien que dans son équipement. Il ne manque plus que sa reconnaissance, sa proclamation. Elle serait concevable sous la forme d'un acte spontané, dont les exemples ne manquent pas dans l'histoire, ou bien d'une mesure imposée par des faits contraignants. Il faudra toujours que la poésie, que les poètes lui tracent sa route. L'expansion généralisée qui mènerait des grands espaces à l'ordre global, des États mondiaux à l'État universel, ou, pour mieux dire, à l'Empire universel, est inséparable de la crainte que désormais la perfection ne se fige en formes définitives, aux dépens du libre arbitre. C'est pour cette raison surtout que la division du monde en deux ou trois parties a ses avocats. Mais les signes n'annoncent rien de pareil. Il est évident que la figure du Travailleur est plus forte encore que la plus ancienne et la dernière des grandes oppositions : celle de l'Est et de l'Ouest.
En accédant à sa grandeur finale, l'État n'acquiert pas seulement son extension maximum, mais, en même temps, une qualité nouvelle. Il cesse en elle d'être État, au sens historique du terme. Il s'approche ainsi des utopies des anarchistes, ou tout au moins leur possibilité n'est plus en contradiction avec la logique des faits. Les problèmes du pouvoir sont enfin réglés.
Si, dans le courant des révolutions, après un interrègne où tout semblait possible, l'homme en tant qu'être politique reprend si vite sa suzeraineté, ce n'est pas par hasard. Il ne se soumet pas seulement les utopistes de tout bord, mais aussi les gérants du plan.
Il faut en chercher la raison principale dans le fait que les États humains se sont développés d'une manière qui donne le primat à la sécurité. Au fur et à mesure qu'un peuple ou qu'un groupe de peuples se constitue en État, les dépenses consacrées à la sécurité augmentent. Les budgets le font assez voir. De ce point de vue aussi, de ce point de vue surtout, les États mondiaux font les efforts ultimes.
L'homme a toujours porté les armes, mais nous pouvons admettre qu'aux premiers temps de l'étatisation, ce que nous appelons aujourd'hui la sécurité militaire y a joué un rôle restreint, et peut-être nul. La division du travail avait d'autres causes et d'autres desseins.
Nous pouvons nous figurer l'origine des États comme une sorte de cristallisation, en vue de laquelle s'unissent les forces de sols et de tribus encore vierges. L'État, tel qu'il s'est constitué dans les vallées fécondes des fleuves, n'avait pas de modèle. Il était, sinon unique en son genre, du moins insulaire.
Les mesures de protection exigeant l'existence d'armées n'ont pu devenir indispensables que beaucoup plus tard. La Méditerranée orientale, avec les pays de ses rives et les régions limitrophes, est, comme la mère de bien des choses, celle aussi des guerres ; mais auparavant, bien avant qu'Abraham ne quittât son pays natal, elle doit avoir connu des civilisations sans troupes.
La grande importance attribuée par les États à la sécurité, et qui détermine leur forme et leur destin, relève des caractéristiques, sinon du genre humain en général, tout au moins de sa sous-espèce, le zôon politikon. Les linéaments ne s'en trouvent point dans la nature ; dans l'état des abeilles, ce sont, sans aucun doute, les facteurs économiques qui prédominent. La sécurité, dans les tribus peu évoluées, est souvent atteinte par la simple cohabitation, ou par la constitution de colonies.
La forme de l'État humain est modelée par le fait qu'il existe d'autres États. Elle est déterminée par le pluralisme. Ce n'a pas toujours été vrai, ni, espérons-le, ne le sera toujours. Quand l'État, sur terre, était une exception, quand il était insulaire ou unique, au sens que ce mot avait originellement, les armées étaient inutiles, voire inconcevables. Le même phénomène doit se reproduire là où l'État devient unique, mettant un point final à l'évolution. Alors, l'organisme humain pourrait, libéré du joug de l'organisation, apparaître sous une forme plus pure, comme une épiphanie de l'homme.In limine :: lien