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culture et histoire - Page 1650

  • Il y a 80 ans : le 6 février 1934 première partie

    Courant est-il d’attribuer aux forces politiques de gauche une culture particulière de la rue et de ses représentations : manifestations et émeutes se bousculent ainsi dans l’imaginaire national comme symboles d’un activisme entré dans les mœurs de la gauche.
    La Commune de 1871, les cortèges syndicaux du 12 février 1934, les éclatements populaires de 1936 et les événements de mai 1968 martèlent ainsi nos mémoires et contribuent à faire oublier que si la gauche acquis certaines de ses gloires sur le pavé, ce fut bien pourtant la droite qui usa copieusement de ce moyen de pression à l’encontre du pouvoir politique : au centre de cette affirmation réside l’efflorescence des ligues de l’entre-deux-guerres, les imposants cortèges du boulangisme (1885-1889), la défense de l’école libre en 1984 ainsi que les récents mobilisations de la Manif’ Pour Tous. Mais s’il est encore trop tôt pour clairement percevoir les conséquences des récentes manifestations sociales, l’Histoire célèbre néanmoins les 80 ans d’un événement associé aux droites françaises et qui, au soir du 6 février, faillit bien emporter la IIIe République.
    I. Un climat politique en ébullition
    Depuis la fin de la Grande Guerre le climat international se manifeste par une montée des régimes autoritaires : alors que le coup d’État marxiste d’octobre 1917 soude les droites parlementaires dans la crainte de l’extension du bolchevisme, les fascistes accèdent au pouvoir italien en 1922 (marche sur Rome) tandis que l’amiral Horthy établit la dictature en Hongrie dès août 1919. En 1923, le général Miguel Primo de Rivera exécute un pronunciamiento débouchant sur un Directoire militaire alors qu’en 1928 António Salazar obtient les pouvoirs extraordinaires au Portugal. Un an plus tard, le roi Alexandre Ier érige son autocratie sur la Grèce. En 1930 la République dominicaine est dominée par le pouvoir sans partage de Rafael Trujillo. L’Allemagne suit ce chemin en 1933, la Bulgarie en 1934, à la fois la Roumanie (dictature carliste) et l’Autriche (Anschluss) en 1938, et l’Espagne en avril 1939. Alors les démocraties n’apparaissent-elles plus que comme des îlots de liberté.
    De nombreuses ligues et formations politiques françaises se créent afin de faire barrage à la montée du communisme et de critiquer un régime parlementaire qu’elles jugent trop faible face au péril rouge : à cet égard signalons-nous le départ de Marcel Déat de la SFIO et le réformisme engageant par lequel se signale André Tardieu. En ce climat de tension idéologique où les frontières politiques semblent poreuses (voir le Cercle Proudhon et le parcours de Georges Valois) s’établissent plusieurs acteurs aux fins politiques différentes : au premier rang d’entre-eux Charles Maurras, royaliste ayant juré la perte de la République. Son organisation, l’Action Française, tient un journal tiré à cent mille exemplaires et qui, à l’aide d’une rare violence verbale, entretient un climat d’hostilité à l’égard du régime. Mais, loin de là, l’Action n’est pas l’unique formation à prospérer sur le terreau de l’époque, d’autant que sa condamnation par le pape intervenue en 1926 lui porte un coup dur. Toutefois les royalistes disposent-ils encore en 1934 d’une grande force de frappe.
    Viennent ensuite les Jeunesses Patriotes fondées en 1924 par Pierre Taittinger, un des derniers députés bonapartistes de la IIIe république et élu en 1919 en Charente-Inférieure. Dotés d’une vague doctrine et revêtues d’un uniforme (une chemise bleue par opposition à la chemise rouge des sections socialistes de la jeunesse), les membres de cette ligue désirent un État fort et efficace couplé à un recours régulier à la souveraineté populaire par le biais du référendum-plébiscite. Mais si cette organisation bonapartiste s’inspire du fascisme italien, cette imitation ne se borne qu’à de pures formes : la ligue assure notamment le service d’ordre durant les défilés et les réunions des autres partis de droite. Taittinger temporise l’activisme de sa structure politique quand intervient en 1926 la victoire des droites traditionnelles ce qui lui permet de survivre jusqu’en 1932, date de la victoire électorale du Cartel des Gauches. En 1934 Pierre Taittinger recueille un maximum de cent mille membres.
    Il convient également de présenter la Solidarité Française, un groupement de citoyens unis par le parfumeur milliardaire François Coty et fondé en 1933. Celui-ci tient un journal populiste vendu dix centimes et nommé L’ami du peuple. Coty finance d’autres ligues, comme « Le Faisceau » de Georges Valois et les « Croix de Feu ».
    Organisation anticommuniste de masse regroupant près d’un million d’adhérents et préfigurant le Parti Social Français, les Croix de Feu, ouverts initialement aux seuls décorés du conflit, ont fini par s’élargir à tous les combattants tout en érigeant un certain nombre de filiales comme les Volontaires nationaux (dont sera membre, pendant trois ans, François Mitterrand). Le lieutenant-colonel de la Rocque, ancien combattant catholique de la Première Guerre mondiale élevé au rang de Commandeur de l’ordre de la Légion d’Honneur, et dont le culte de la personnalité prévaut au sein des Croix de Feu, n’est pas a contrario de ses voisins nationalistes un ennemi du système républicain : ni fasciste ni monarchiste, La Rocque souhaite établir en France un régime républicain inédit qui soit à la fois autoritaire, social-chrétien et paternaliste. « Nous n’appartenons à personne. Les imitations fascistes ou national-socialistes, en imposant à la France un régime contraire à ses aspirations, à son génie, contraire au respect de la personnalité, la jetteraient immanquablement dans les horreurs de la révolution rouge » dit-il.
    II. Le scandale Stavisky et ses répercussions
    L’affaire Stavisky s’amorce en décembre 1933. Serge-Alexandre Stavisky, escroc originaire de Russie, s’attaque aux financiers et aux hommes politiques de haut rang. Sa magouille la plus brillante demeure celle du crédit municipal de Bayonne : l’on découvre ainsi que l’escroc en question était parvenu à dépouiller une partie de l’argent communal en ouvrant un crédit municipal alors que, pour ce faire, cela suppose une autorisation du maire. Cela signifie-t-il que le premier magistrat de Bayonne est mouillé dans une affaire de détournement ? Pour la presse la réponse est incontestable, aussi lorsque la nouvelle du décès de Stavisky, réputé suicidé dans un châlet de Chamonix, s’épanche dans le pays, les journaux tournent-ils en dérision le corps politique : « Un trépas opportun » titre le Figaro, tandis que le Canard enchaîné ajoute « Stavisky s’est suicidé d’une balle de revolver qui lui a été tiré à bout portant ». Les radicaux sont particulièrement visés. Aussi tout le mois de janvier les troupes de choc de l’Action Française (Camelots du Roi) sont dans la rue : souvent y sont-elles rejointes par des manifestations du colonel de La Rocque. Camille Chautemps, chef du Gouvernement, donne sa démission ; Lebrun se décide à le remplacer par le seul chef radical encore non-compromis, Édouard Daladier.
    Le nouveau président du Conseil décide d’éloigner de la capitale le préfet de police de Paris Jean Chiappe, et pour cela le promeut préfet de la province du Maroc le 3 février. Mais Daladier se heurte au refus de son préfet de police, qui proteste par une lettre dont les journaux relatent quelques extraits : « Je ne puis, pour faciliter une opération politique, car il n’est pas d’autres mobiles à votre décision, vous sacrifier ma réputation personnelle et le prestige que j’étais parvenu à donner à mon poste et à mon titre. L’inexplicable promotion qui m’est trop généreusement offerte n’est, à mes yeux, qu’une mesure de défiance. C’est pourquoi je vous oppose mon refus… ».
    Qu’à cela ne tienne : Daladier se décide à le révoquer purement et simplement dès le lendemain. L’argument officiel du nouveau Gouvernement est que Jean Chiappe a démontré des négligences (qui d’ailleurs sont claires) dans le traitement de l’affaire Stavisky. Mais le réel motif consiste à sanctionner un préfet qui, par populisme ou par réseau, s’était rapproché des ligues. Quittant la préfecture de police sous quelques acclamations, Chiappe déclare au Gouvernement : « On me retrouvera dans la rue ».
    Le 4 février, La Rocque est à Dunkerque : là-bas le chef des Croix de Feu prend connaissance de l’acte administratif concernant Jean Chiappe. Renonçant à se rendre à Marseille le 5, il retourne à Paris le même jour et place ses anciens combattants en état d’alerte. Le colonel de la Rocque écrit ensuite au président de la République Albert Lebrun : « Conscient de mes lourdes responsabilité, j’ai décidé de faire aujourd’hui descendre dans la rue, pour une manifestation visible, les irréprochables combattants de première ligne que sont les Croix de Feu ». Le jour dit, l’organisation para-militaire de La Rocque s’en va, indépendamment des autres ligues, signifier son mécontentement à partir de vingt heures, place de la Madeleine. Plusieurs centaines de poitrines décorées arpentent ensuite la capitale jusqu’à la place de l’Étoile avant de gagner l’avenue Matignon où retentissent des « Vive La Rocque ! » et des « Daladier, démission ! »
    Mais bientôt les gardes républicains à cheval repoussent les premiers rangs. Certains manifestants jettent alors du sable dans les yeux des montures qui, se cabrant, renversent leurs cavaliers. L’un d’eux lacère malencontreusement de son sabre le drapeau républicain : « Sacrilège ! » s’écrie-t-on à la vue de ce spectacle. Et le garde, dont s’emparent menu-militari les Croix de Feu, est déculotté et forcé à s’agenouiller devant le drapeau. Cet incident clos, les troupes de La Rocque se dispersent dans la nuit et le calme. Le même jour apprend-t-on que l’UNC, association d’anciens combattants, manifestera le lendemain. Le royaliste Léon Daudet, le fils du célèbre Alphonse, écrit dans son éditorial de l’Action Française : « Je peux dire qu’à cette heure-ci nous tenons Paris, nous, royalistes ; demain, nous tiendrons le pays tout entier ». Près de 99 ligues, majeures, mineures, appellent leurs membres à manifester dans toute la France.
    III. L’émeute du 6 février
    Les journaux du matin annoncent que le Gouvernement essayera d’obtenir son investiture et ce, sous la protection de la force armée. Les Croix de Feu de La Rocque prennent position sur la rive gauche où s’élève l’édifice de la Chambre des Députés. La Rocque, en homme méfiant, a fait répondre la veille par son secrétaire particulier qu’il s’est octroyé quelques vacances. Il sait que sa ligne téléphonique est sur écoute. Vers quinze heures de l’après-midi, la foule de manifestants déferle en désordre sur la place de la Concorde depuis la rue Royale.
    Dès dix-huit heures certaines blessures, sévères pour la plupart d’entre-elles, sont infligées aux forces de police tandis que l’on raconte, en ville, que la Chambre est cernée. Aux ligues se joignent également de nombreux badauds qui, convergeant des quatre coins de Paris, souhaitent montrer leur écœurement vis-à-vis des dérives du régime. Certains ministres se lèvent de leur banc pour s’enquérir du déroulement de la manifestation des ligues. Une barricade tout à fait sommaire, constituée de chaises et de kiosques à journaux, est élevée du côté des Tuileries : depuis ce point, des émeutiers lancent des morceaux de bois et de fonte sur le service d’ordre. Les policiers blessés sont transférés d’urgence dans le sous-sol de l’Assemblée nationale transformé en infirmerie tandis qu’on les remplace. Devant les yeux des parlementaires défilent, un à un, les blessés en uniforme.
    L’Union Nationale des Combattants (UNC) souhaite stationner devant le palais-présidentiel en vue de transmettre au président Lebrun une liste de revendications et un appel de la France combattante à la propreté du pays. Malgré les deux barrages de gardes mobiles, la colonne de l’UNC arpente toujours les rues. Le troisième barrage est en vue : à travers le choc de la rencontre, des manifestants parviennent à passer et la colonne perce enfin le barrage. L’avance persiste, et des gardiens de la paix sont appelés en renfort. Déboulant de chaque côté des rues, s’infiltrant au beau milieu de la manifestation, les forces de l’ordre frappent aveuglément avec leurs matraques. Que faire avec des poings nus, face à des bâtons et des sabres ? Battant en retraite, l’UNC reflue vers la place de la Concorde, entraînant avec elle des dizaines d’autres mécontents : des « Marseillaise » s’élèvent de la multitude. Bientôt, l’obélisque de la Concorde est en vue et l’UNC, à son tour, s’engouffre dans les mouvements de foule que les policiers, débordés et en nombre visiblement insuffisant, s’escriment tant bien que mal à contenir.

    À suivre

  • La dictature orthographique, une nécessité sociale

    Les fautes d’orthographe, en menaçant l’intercompréhension et donc le lien social lui-même, répandent le parfum d’une sédition pernicieuse.

    Michel Sapin a présenté ce mercredi [29 janvier] son projet de loi sur la formation professionnelle.

     

    Pour la financer, moins de cotisations pour les entreprises, plus de participation du Trésor public. Soit ! Le déficit en a connu d’autres… Mais financer quoi, au juste ? Parmi les formations les plus demandées : l’orthographe. Et plus particulièrement le site « Projet Voltaire » qui propose aux entreprises des remises à niveau pour la modique somme d’environ… 1.000 euros par salarié. [...]

    Xavier Mignot - La suite sur Boulevard Voltaire

     
  • Vigi-gender : soyons vigilants dans l'éducation de nos enfants

    Vous avez tous pu suivre la polémique lancée par le Ministre de l'Education Nationale cette semaine. Et il est bon de faire un petit point car à entendre notre Ministre de l'Education ce n'est qu'une rumeur. Alors reprenons les mensonges de Monsieur Peillon :

    - Le premier: l'ABCD de l'égalité !

    Il repose sur les concepts de genre sous prétexte d'égalité ! la lutte contre les stéréotypes est caractéristiques du genre et caricaturale : qui aujourd'hui oblige un garçon a jouer avec un pistolet et une fille a jouer à la poupée ? Qui reprimande son garçon quand il touche à une barbie et une fille à un marteau ? On nous fait croire que l'on vit il y a cent ans. Pourquoi ? On dit insidieusement à nos enfants qu'il n'y a pas de règle que chacun choisit ! Peillon veut-il imposer un stéréotype d'Etat ?

    Nous dénonçons ce mensonge !

    - Deuxième mensonge : les parents ont été informés

    FAUX ! Jamais une réunion d'information des parents n'a été organisée concernant l'ABCD de l'égalité ! On a même un syndicat enseignant qui appelle à ne pas le faire car "il n"y a pas d'autorisation à demander aux parents". La Refondation de l'Ecole selon Vincent Peillon se fait sans les parents ! et pourtant l'ABCD a été mis en place en novembre et il ne réagit que maintenant ? Parce que chacun de vous a été vigilant dans son école 

    Continuons !

    - Troisième mensonge: c'est le rôle de l'Ecole de lutter contre les stéréotypes !

    Encore une fois faux ! Jules Ferry le rappelle dans sa lettre aux instituteurs "vous êtes l'auxiliaire, et à certains égards le suppléant du père de famille" mais pas son remplaçant ! L'Ecole est là pour instruire, laissez les parents éduquer leurs enfants ! Chacun est libre d'agir pour le bien de son enfant ! Redonnons ses lettre de noblesse à l'institution qui instruit nos enfants ! Chacun son rôle ! Soyons complémentaires pour le bien de nos enfants ! Les enseignants sont mal à l'aise avec celà et le Ministère leur a interdit de communiquer sur ce qui se passe dans les écoles. Il faut soutenir les enseignants qui refusent le genre à l'Ecole.

    Vous avez entendu parler ces derniers jours de Vigi-Gender. Qu'est-ce que Vigigender ?

    - Une source d'info ! pour vous informer et vous permettre d'être au clair sur ce sujet, preuve à l'appui. Car dans ce combat, la caricature ne paye pas, et seul l'engagement de chacun dans les écoles permettra d'empêcher le genre d'infiltrer l'école !

    - Nous avons la chance d'agir dès le début, soyons dans la réaction dans certains cas et dans la prévention dans d'autres ! Vous êtes parents et vous avez le droit d'avoir votre avis et de réagir quoiqu'en dise le Ministre de l'Education Nationale ! La Déclaration des droits de l'homme le rappelle "les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants" !

    Une victoire uniquement médiatique de serait pas durable, les lobbys LGBT ne lâcheront rien sur cette question. Il nous faut être DANS les écoles pour établir des barrages sur le terrain.

    Pour cela rejoignez les comités vigi-gender qui travaillent à établir des relations durables dans chaque école pour permettre l'information de tous sur la réalité du genre (la majorité des parents ne sait pas de quoi on parle) et permettre une vigilance au plus près de nos enfants et dans la durée c'est important ! 

    Vous trouverez toutes les informations sur le site internet et auprès de vos référents dans votre départements. Maintenant, à chacun d'informer ses voisins, ses collègues redonnons leur sens aux mots homme et femme ! Défendons l'homme et la femme dans leur spécificité et complémentarité !

    Michel Janva

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur de L’Islam face à la Gaule. La chaussée des martyrs

    « Une partie de ce que l’on enseigne à l’école
    sur cette période [haut Moyen Âge] est fausse.

    On nous raconte une fable
    qui travestit la réalité historique
    »

    Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur de L’Islam face à la Gaule. La chaussée des martyrs (éditions Dualpha)

    (Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

    Votre livre est-il un de plus sur l’Islam ?

    Non. C’est un livre sur l’Histoire de France. Lorsque le Professeur Sydney Forado effectue ses recherches dans les archives du haut Moyen Âge, ce qu’il découvre le stupéfie. Une partie de ce que l’on enseigne à l’école sur cette période est fausse. On nous raconte une fable qui travestit la réalité historique. Pourquoi ?  Pour qui ?

    Qu’est-ce qui est faux ?

    Après l’invasion de l’Espagne à partir de 711, la prochaine étape dans l’irrésistible expansion musulmane est naturellement la Gaule !  Et l’Émir de Cordoue, Essam ibn Malik, est bien décidé à offrir ce bijou à Allah. Mais c’est sans compter avec le duc Eudes d’Aquitaine. Aussi, après un siège de six mois devant Toulouse, les deux forces antagonistes des Arabo-berbères d’un côté et des Francs et Aquitains de l’autre vont se jeter les unes sur les autres dans une bataille d’une férocité inouïe. L’Émir y laissera la vie, et pour le restant des combattants islamiques ce sera la débandade. Et c’est à partir de cette terrible défaite, qu’ils commémoreront pendant quatre cent ans, que les musulmans vont décider de renoncer à la conquête de la Gaule.

    Voilà ce qu’a découvert le Professeur Forado, et c’est évidemment bien différent de ce que l’on enseigne à l’école.

    Charles Martel n’aurait pas existé et la bataille de Poitiers serait une invention ?

    Non, évidemment. Mais si les faits sont réels, la justification qui en est faite est fausse. C’est à Toulouse, et non à Poitiers que les Arabes abandonneront leur rêve de conquête de la Gaule. Et c’est ce que révèlent les archives du haut Moyen Âge. La bataille de Poitiers amena à la destruction d’un puissant rezzou arabe, visant à piller une importante abbaye. Il n’était alors pas question de conquête territoriale. De plus, pour cette victoire, Charles Martel n’était pas seul, mais allié au duc Eudes venu le rejoindre.

    Alors, pourquoi inventer une histoire, attribuer la victoire à un seul  duc, et lui donner un retentissement aussi important ?

    Ces révélations sont étonnantes…

    Oui et elles nous laisseraient incrédules si elles n’étaient faites par un historien d’une aussi grande réputation. Aujourd’hui, le Professeur Forado est décédé. J’ai poursuivi ses travaux, assemblé les données de façon cohérente et ainsi pu écrire un livre donnant la parole au duc Eudes d’Aquitaine. Avec lui, nous assistons à la mise en esclavage de Narbonne par les musulmans, au ravage des campagnes, aux alliances contestées et nous compatissons au drame de sa fille. Nous sommes aussi aux côtés des combattants à Toulouse et à Poitiers. Enfin, nous ressentons la fin de l’indépendance de l’Aquitaine et assistons à l’irrésistible ascension de Charles Martel, avec l’avènement de la dynastie carolingienne à la tête du royaume Franc. Ce livre redonne toute sa place au duc Eudes d’Aquitaine, alors qu’il fut injustement écarté par les apologistes de Charles Martel.

    C’est ainsi que l’Histoire se réveille !

    L’Islam face à la Gaule. La chaussée des martyrs(Édition augmentée et corrigé de « La Chaussée des martyrs »),Gilbert Sincyr, Éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 220 pages, 29 euros.http://www.francephi.com

  • Préface de "Contre l'Europe de Bruxelles : Fonder un État européen", par Dominique VENNER

     Quand l’Europe s’éveillera…

    En France, pays réputé pour être le plus pessimiste d’Europe, on confond volontiers la souveraineté étatique et l’identité. On pense que les abandons de souveraineté sont des abandons d’identité. Pourtant, rien n’est plus faux. La souveraineté n’est pas l’identité. Les Français sont victimes d’une illusion héritée d’une vision historique déformée. Contrairement à l’Italie qui n’eut jamais d’État unitaire avant 1864, ou à la nation allemande qui s’en est passée pendant six siècles, de 1250 à 1871, la France n’a pas connu de genre d’expérience. Sinon pendant quelques décennies du XVe siècle, l’État unitaire s’y est maintenu sans discontinuer, avec des hauts et des bas, depuis la fin du Moyen Âge. De là une relation causale inscrite dans les esprits français entre souveraineté et identité. C'est même devenu une sorte de dogme, entretenu par l'enseignement jacobin de l'histoire. La nation française serait une création de l'Etat et, privée de ce dernier, elle serait en péril de mort ou de dissolution.
    Si cela était, une telle nation ne vaudrait pas cher, ce serait une coquille vide. Mais c'est faux. Certes, personne ne contestera que l'Etat, royal ou républicain, a édifié en France le cadre politique et administratif de la nation. En revanche, il n'est pour rien dans la formation de sa substance. Il n'est pas le créateur du peuple français ni la source de son identité. Et cela, l'histoire le démontre.
    Reportons-nous rapidement aux origines, précisément au Serment de Strasbourg, publiquement prêté en février 842 par Charles de Chauve et Louis le Germanique, petits-fils de Charlemagne. Le texte faisant foi fut rédigé en roman (français ancien) et en tudesque. Il s'agit du plus ancien document connu attestant une séparation linguistique entre barons francs germanophones et francophones issus de la même souche. Le Serment de Strasbourg est en quelque sorte l'acte de naissance officiel des Français et des Allemands avant la France et l'Allemagne. En ce IXe siècle, sans qu'il n'y ait jamais d'Etat national, deux peuples frères différents sont déjà attestés par l’autogenèse de deux langues distinctes.
    Avançons dans le temps. Dès les XIe et XIIe siècle, les preuves abondent d'une spécificité française rayonnante en dehors de tout Etat centralisé. La petite cour des roitelets de ce temps ne fut pour rien dans la composition de la Chanson de Roland, de Tristan et Iseult, ou du Perceval de Chrétien de Troyes, monuments primordiaux d'une francité bien enracinée dans le socle européen. Le rôle de l'Etat est tout aussi absent dans l'affirmation du style roman et dans le foisonnement, aux siècles suivants, de l'admirable architecture profane des châteaux, des villes et des maisons rurales, répondant à des styles régionaux bien spécifiques : l’architecture ancienne de Toulouse n’est pas celle du vieux Rouen. Contrairement à ce qui a été mille fois rabâché par une historiographie jacobine, la nation française ne fut pas une création de l’État. Elle est née d’elle-même. C’est pourquoi des abandons de souveraineté ne la mettraient pas en péril. C’est au contraire l’État d’aujourd’hui, avec son arsenal de lois immigrationnistes et destructrices de nos identités, qui met celles-ci en danger de mort.
    Ayant à l’esprit ces réalités méconnues, il faut lire l’essai rempli d’audace, d’imagination et de volonté de Gérard Dussouy, professeur à l’université de Bordeaux, spécialiste des relations internationales, auteur de nombreux ouvrages de géopolitique, esprit à l’évidence identitaire et européen. Il se demande en effet si, en refusant le choix de la supranationalité, la France n’est pas devenue « le problème de l’Europe ». Narcissique, fanfaronne et nostalgique de sa grandeur passée, vivant dans le souvenir souvent faux de son histoire, la France s’imagine encore être une grande nation toujours capable d’influencer le monde, alors que le monde change sans elle depuis longtemps. Mais ces illusions auront une fin d’autant que s’évapore le récit statocentré de l’histoire française.
    Petit par le nombre de pages, le livre de Gérard Dussouy est grand par le projet qu’il expose, l’ambition raisonnée qui le porte et l’adhésion enthousiaste qu’il suscite. Son auteur est bien conscient que, pour les Européens d’aujourd’hui, le scenario annoncé est celui de la décadence. Mais il renverse ce scenario en son contraire. « Si l’on est de ceux qui considèrent que seul le défi est générateur de grandes œuvres », écrit-il hardiment, les temps difficiles que l’on voit venir pourraient obliger les Européens à commencer une nouvelle histoire et bâtir un nouvel avenir en édifiant leur propre État au sein d’un grand espace générateur de vigueur et de puissance.
    On a compris que Gérard Dussouy est de ceux qui considèrent que « le défi est générateur de grandes œuvres » ! Quel défi ? Celui d’une mort programmée de l’Europe. Quand l’auteur parle d’Europe, il ne pense pas au cauchemar technocratique et mondialiste de Bruxelles, mais à l’Europe des peuples, l’Europe civilisation, née de la Grèce antique, de Rome et des peuples frères, Celtes, Germains et Slaves, qui fécondèrent le christianisme médiéval, la Renaissance, les Lumières et la laïcité. L’Europe est cette « grande République » déjà décrite par Voltaire en 1751 dans son introduction au Siècle de Louis XIV, trente ans avant que l’Académie de Berlin n’ouvre un concours sur l’universalité de la langue française…
    Aujourd’hui désunie, minée par des influences délétères, l’Europe s’achemine à grande vitesse vers la dissolution de son ancienne civilisation et la désintégration de ses nations, sous les effets conjugués du vieillissement, de l’immigration et de la sclérose économique. « Bien irresponsables ou naïfs sont ceux qui s’imaginent que nos démocratie européennes pourront s’octroyer toujours plus de facilités de vivre et de laxisme social dans le cadre étriqué de nos États-nations ». 
    Gérard Dussouy rappelle que les vieilles nations européennes sont menacées dans leur existence par leur crise démographique et les effets d’une immigration de masse, tandis que les États européens sont eux-mêmes déclassés par les nouvelles puissances mondiales. Il serait complètement illusoire de considérer l’impuissante Union de Bruxelles comme un acteur capable de rivaliser avec la Chine, l’Inde, le Japon, la Russie ou les Etats-Unis qui, chacun, sont des États cohérents. Faute de ressources propres, on sait que les faibles États européens sont dès maintenant contraints de céder des pans entiers de leur économie nationale à des sociétés chinoises, indiennes ou qataries. 
    Contrairement à ce que prétendent les adorateurs de la mondialisation, un État fort, incarnation de la puissance, ainsi que le grand espace étatique demeurent les seuls vrais acteurs internationaux. Quand on a compris cela, on comprend aussi que n’existera jamais un ensemble européen, une puissance européenne capable de garantir la survie de ses peuples et de ses nations culturelles, tant que n’existera pas un authentique État européen identitaire, une robuste République européenne de type fédéral recouvrant et protégeant la substance des anciennes nations, instrument politique au service des peuples et des citoyens européens de souche. Mais d’un tel but, nous sommes loin !
    Tout se conjugue pour le moment contre l’édification d’un État politique européen. Les mondialistes, inventeurs du système de Bruxelles, se complaisent à penser un monde sans ennemi au sein duquel leurs utopies démocratiques se diffuseraient grâce à un marché planétaire qui ravage pourtant les sociétés européennes. À l’opposé, les souverainistes nationaux s’enferment dans un discours incantatoire qui ignore l’écart séparant la faiblesse des anciennes nations et leurs intentions affichées. Pour être une puissance, il ne suffit pas, sous contrôle américain, d’expédier dans l’ex Françafrique une poignée de parachutistes équipés de matériels épuisés, faire du maintien de l’ordre au profit des multinationales. De leur côté, les mouvements populistes, engendrés par le désarroi des populations face à d’insupportables conditions de vie, s’enferment dans le repli illusoire du pré-carré national et le refus de l’identité européenne.
    Ce serait donc à désespérer de tout si ne survenait l’imprévu d’un « choc systémique » annoncé par Gérard Dussouy. Un choc causé par une convergence de crises. Comme souvent, à toute chose malheur est bon. L’auteur estime à bon droit que l’inéluctable choc systémique que l’on voit venir aura le pouvoir de renverser les images erronées qui nous submergent, en favorisant l’émergence d’une conscience européenne, « une volonté communautaire de survie et d’existence libre dans une même souveraineté », autrement dit l’émergence d’un européisme.
    Les temps difficiles qui attendent la pseudo Union européenne et les Européens auront raison des institutions de Bruxelles. Mais ils pourraient aussi obliger les Européens à plus d’unité. Sans un État européen puissant, souligne Gérard Dussouy, sans une vraie politique européenne, le Vieux continent, rongé par sa faiblesse économique et démographique, perclus de fractures et de dissentiments, serait voué à une mortelle marginalisation dans un monde dominé par des puissantes géantes nullement philanthropiques. La seule alternative au choc systémique qui s’annonce sera un européisme capable de transcender les mouvements de rébellion et de dissidence. N’ayant plus que leurs dettes souveraines à opposer aux « fonds souverains » de l’Asie et du Moyen-Orient, nouveaux décideurs de l’économie mondiale, les populations européennes seront placées devant l’obligation de choix décisifs.
    Gérard Dussouy se dit convaincu que le péril entrainera une révision brutale des « représentations » périmées. Selon lui, nos peuples découvriront qu’il existe « une voie et une seule, celle de l’État européen, souverain et identitaire. À l’épreuve des faits, ils saisiront que l’idéologie universaliste qui sous-tend leurs actuelles représentations du monde, les conduits à leur perte. Par nécessité, ils dépasseront leurs ethnocentrismes respectifs au profit de l’européisme ». Ayant cette perspective à l’esprit, on peut espérer et agir. « À condition de réconcilier les peuples avec le projet européen, d’articuler le local et le communautaire, de se débarrasser des visions passéistes ou nostalgiques aussi bien que de tout esprit de repentance, l’unité de l’Europe est le seul moyen d’échapper à la résignation ». 
    L’existence d’un État européen supposera bien entendu une armée supranationale disposant d’un budget que seule pourra autoriser l’Europe fédérée. Pour éviter tout malentendu, Gérard Dussouy précise que ce projet militaire devra se faire en partenariat avec la Russie. Seuls des liens très forts avec cette grande puissance continentale offriront en effet à la nouvelle Europe le grand espace et les ressources immenses indispensables à son existence.
    En formulant cet audacieux projet d’un État fédéral européen partenaire de la Russie, l’auteur ne se dissimule pas les obstacles. Il voit bien que le manque de communication entre les peuples européens, tenus de s’en remettre à leurs partis nationaux et aux fonctionnaires européens pour la conduite de leur destinée, est le principal obstacle à la mise en forme d’une réponse vraiment communautaire aux défis qui les assaillent. Mais, il compte à juste titre sur le stress du « choc systémique » pour favoriser l’émergence de mouvements citoyens européistes aujourd’hui encore inconcevables. Il compte qu’une nouvelle culture politique européenne envahira les partis politiques eux-mêmes, en faisant naître une « avant-garde » européenne capable de constituer un premier « noyau dur » auquel d’autres viendront s’agréger. On peut suivre Gérard Dussouy dans cette prospective audacieuse : « S’il doit exister des États pionniers de la Res publica europensis, explique-t-il, ce ne sera pas parce que cela était écrit, mais parce qu’à un moment donné, ces États seront dirigés par des partisans de l’État européen ». 
    Autrement dit, si l’on comprend bien Gérard Dussouy, les nouvelles réalités géopolitiques et le choc systémique à venir feront apparaître, face aux Autres, l’affirmation d’un Nous européen en séparant de façon claire ce qui relève de l’intérieur (l’européen) et de l’extérieur (l’international). Une authentique supranationalité s’imposera alors comme une question de vie ou de mort. Avec la création d’un État véritable, elle fera naître un espace économique européen homogène et déconnecté du marché mondial du travail.
    Ainsi que l’écrit Gérard Dussouy, le malaise social et identitaire qui explique la forte poussée des nationaux-populistes à travers tout le continent souligne paradoxalement la communauté de destin des Européens. Au sein même de ces mouvements, se fera jour la conscience qu’il faut s’unir si l’on ne veut pas disparaître. La promotion de l’identité européenne, fondera une identité recouvrante et non pas absorbante des identités antérieures. C’est alors que pourra être fondée une République fédérale européenne articulée sur l’authenticité des régions et l’effacement volontaire des États nationaux. Cette future république n’a pas de précédents historiques, sinon peut-être celui de la Suisse multilingue. Elle aura pour vocation de préserver l’identité culturelle des nations constitutives. 
    L’auteur développe longuement sa réflexion sur ces questions, comme on le verra en lisant ses stimulantes analyses et propositions. Suivant son excellente et forte formule, « L’identité s’éprouvera comme conscience et s’affirmera comme volonté ».
  • Le gender à l’école, ou l’imbécilisation nationale, tribune de Flavien Blanchon

    PARIS (NOVOpress) - Après ministres, ministricules et gros médias, le Système fait donner les universitaires. Ils se sont mis à cent, en Alsace, pour dénoncer dans le journal les « associations extrémistes » et leurs manœuvres « révoltantes » contre le « genre » à l’école. Leur zèle a plu en haut lieu et ils ont eu depuis les honneurs du Monde, oui du Monde soi-même.

    Le principal intérêt de cette tribune est sans nul doute lexicographique puisque, à côté de la « professeure » – monstruosité linguistique aujourd’hui banale –, elle marque l’apparition de la « maîtresse de conférences ». Uniquement, il est vrai, dans la version alsacienne : Le Monde a dû trouver qu’il y avait des limites au ridicule. Sur le fond, nos universitaires alsaciens ont deux arguments. Les études de genre, d’abord, sont payées par nos impôts. « L’ensemble de ces recherches reçoit le soutien académique et financier du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et du CNRS, et ces travaux sont également favorisés par l’Union Européenne ». Après ça, évidemment, qui osera mettre en doute leur légitimité, y compris en maternelle ? Et les études de genre ne sont pas seulement subventionnées comme tout le monde, elles sont même utiles, puisqu’elles « montrent que, selon les lieux et les époques, les rôles des hommes et des femmes ont varié et que l’amour a des formes multiples ». Immense découverte que personne ne soupçonnait et que les études de genre et leurs chercheurs stipendiés révèlent aujourd’hui aux enfants des écoles, pour leur émancipation intellectuelle !

    Est-ce que la littérature, pourtant, ne le montrait pas déjà et beaucoup mieux, sans dogmatisme et sans jargon ? Ne parlons pas des classiques grecs et latins, mais seulement de notre littérature française, telle qu’on l’enseignait, en des temps qui ne sont quand même pas antédiluviens, dans tous les lycées de France. L’École des femmes ou Les Femmes savantes, Le Père Goriot (avec la Maison Vauquer, « pension bourgeoise des deux sexes et autres », et Vautrin dont on dit en secret qu’« il n’aime pas les femmes »), Madame Bovary, La Princesse de Clèves tant honnie par l’ancien président de la République, la Recherche du temps perdu si méprisée par l’actuel ministre de l’enseignement supérieur, autant de livres qui font voir à la fois l’éternel du désir et de l’amour, et la variété de leurs expressions historiques et culturelles. Bien commenté, tel clin d’œil malicieux du bon La Fontaine (« Femmes, moine, vieillards, tout était descendu ») apprenait beaucoup sur la société au temps de Louis XIV, tout en illustrant ce qu’on appelait autrefois l’esprit gaulois.

    La dualité de l’homme et de la femme est une structure essentielle de la société et de l’imaginaire, qui a pris, selon les époques, des formes différentes. Les gender studies, telles qu’elles sévissent dans les départements universitaires américains depuis des décennies, tiennent l’exact opposé. Elles concluent de la diversité des expressions que la différence entre l’homme et la femme est une pure construction sociale, tout en clamant que les femmes et les « personnes LGBT » ont invariablement été dominées et persécutées depuis la nuit des temps.

    Edmund White, un des plus grands écrivains homosexuels contemporains, a superbement mis en scène ce discours dans son roman The Married Man [il existe une édition en Français, L'homme marié]. Le personnage principal, enseignant dans une université américaine, tente d’expliquer le rôle des femmes, dans la France du XVIIIe siècle, comme directrices du goût et commanditaires des artistes. Des étudiantes l’interrompent : « Est-ce que vous niez l’oppression masculine à cette époque ? À toutes les époques ! » Le malheureux professeur est convoqué par le « doyen au harcèlement sexuel et à la violation des questions de genre », et un collègue compatissant l’exhorte à écrire immédiatement une lettre d’excuses et de repentir : « Imagine que tu es en Chine pendant la Révolution culturelle et que tu viens d’être accusé de pseudo-objectivité bourgeoise. C’est une bataille que tu ne peux pas gagner. » Les tenants des gender studies détestent évidemment la littérature, qui dérange trop leurs slogans. Les étudiants – pardon, étudiant-e-s, comme il faut écrire aujourd’hui – ne lisent jamais un livre et « ne s’intéressent qu’à ce qu’ils appellent “la théorie” ». The Married Man toujours : « Bien sûr, toutes ces théories sont un tel n’importe quoi que même leurs professeurs ne pourraient pas dire ce qu’elles signifient. Quand c’est vraiment mortel, c’est quand ça touche au féminisme ou à la théorie queer ». Dans le roman, qui se passe à la fin des années 1980, le personnage arrive de France, où « il avait à peine entendu parler du politiquement correct » : il découvre avec consternation the dumbing-down of America, « l’imbécilisation de l’Amérique ». Voilà ce que l’on a importé en France, dans nos universités moralement et financièrement en faillite, grâce aux subsides des ministères et de l’Union européenne.

    Ce mélange de galimatias pompeux et de terreur inquisitoriale avait tout pour séduire la bureaucratie pédagogique de l’Éducation nationale. Les pédagogistes ont chassé la littérature de l’enseignement secondaire, au nom de l’égalité. Ils veulent à présent, toujours au nom de l’égalité, rééduquer les enfants du primaire à coups de Zizou a deux papas, J’ai perdu mon zizi et tout un lot d’ordures dont les auteurs relèvent de la psychiatrie, si ce n’est de la correctionnelle. Les enfants, sans doute, sont de plus en plus nombreux à ne pas savoir lire, mais on a pris soin d’illustrer tout cela en abondance, pour que le précieux message n’en soit pas perdu. On pourra ensuite, dans les cours de français du collège et du lycée, faire étudier des autobiographies de footballeurs et des chansons de rappeurs, dont on sait la conception infiniment subtile et élégante des rapports entre les sexes. Autre chose que des vieilleries poussiéreuses comme La Princesse de Clèves et À la Recherche du temps perdu. De l’université à la maternelle, l’imbécilisation du pays est décidément en de bonnes mains.

    Flavien Blanchon pour Novopress

    http://fr.novopress.info/155081/gender-lecole-limbecilisation-nationale-flavien-blanchon/#more-155081

  • École : Vincent Peillon avoue être un menteur !

    Dans une récente interview donnée à une télévision israélienne, Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, avoue faire de la désinformation.
    Interrogé sur les deux lycéens partis faire le djihad en Syrie, il répond : « J’en ai aussi deux qui ont fait une quenelle » (de l’art de comparer l’incomparable pour s’en sortir), avant d’avouer : « Sur douze millions d’élèves, j’en ai tous les jours, des faits divers. Heureusement, on essaie de le cacher aux médias. »
    Dès lors, comment le croire lorsqu’il affirme dans la même interview qu’une polémique a été déclenchée « à cause d’un petit enseignement de respect entre les filles et les garçons ».
    Le « petit enseignement » en question, c’est celui de l’ABCD de l’égalité.
    Programme tellement transparent que le ministère de l’Éducation nationale refuse de transmettre la liste des 600 écoles dans lesquelles il est expérimenté et exclut les parents de ses évaluations.
    Un « petit enseignement » mis en place alors que le ministre écrivait il y a à peine un an dans son livre-programme, Refondons l’ecole : « Les stéréotypes de genre doivent être remis en question dès l’école primaire. »
    Un « petit enseignement » qui intervient quelques mois après qu’il a appelé les recteurs à « relayer avec la plus grande énergie la campagne de communication relative à la Ligne Azur », association qui travaille avec le ministère.
    La Ligne Azur écrivait sur son site : « L’identité de genre, c’est le sentiment d’être un homme ou une femme. Pour certains, le sexe biologique coïncide avec ce ressenti. »
    Mais le site a changé depuis hier, on peut désormais y lire : « Très souvent, le sexe biologique coïncide avec ce ressenti. »
    Et pendant qu’ils tentent de faire disparaître les traces de leur idéologie, laManif pour tous apprend que la présence d’huissiers pour contrôler les actions policières lors de la manifestation est contestée par la préfecture de police. Tous les signes d’un gouvernement auquel on a vraiment envie de faire confiance…
    C’est vrai, la « théorie du genre » n’est pas enseignée. La réalité est bien pire : ce sont ses conclusions qui sont directement expérimentées sur les enfants.
    Rappelons donc encore une fois la première expérimentation des conclusions des « études sur le genre » par le professeur John Money, qui avait assuré à des parents que leur fils pouvait être élevé comme une fille à la suite d’une circoncision ratée. L’expérience s’est conclue par le suicide de l’enfant concerné, et la mort par overdose de son frère jumeau.
    Le calvaire de l’enfant était évident pour son entourage, mais personne n’osait s’opposer au professeur qui présentait l’expérience comme un succès, « de peur des représailles »…
    Les parents, quant à eux, refusaient l’évidence, sommés par le professeur de ne pas écouter les « rumeurs » selon lesquelles un garçon ne pouvait pas devenir une fille… Avant de mourir, David Reimer, l’enfant traumatisé, avait accepté de parler avec un journaliste qui en a fait un livre terrifiant : As Nature Made Him: The Boy Who Was Raised as a Girl, permettant à d’autres enfants suivis par le professeur – jamais inquiété – de raconter leur calvaire.
    Les parents continueront donc à refuser de soumettre leurs enfants à ces expérimentations, et ils auront raison.

  • Ce à quoi l’homme doit tendre, c’est à s’accomplir intégralement dans toute sa densité d’homme

    Qu’on nous entende bien : ce n’est pas contre la technique que nous nous élevons ici ; dans son ordre, elle se développe et obéit à ses lois propres. Mais son fantastique essor est un essor aveugle qui d’instrument l’érige en fin. Si la personne humaine a une valeur absolue, c’est qu’elle se situe au-dessus de l’univers matériel et biologique. Et la démission de l’homme ne se marque-t-elle pas justement à ce qu’il ne sait plus user des choses, qu’il remet la direction à ce qui lui est inférieur, qu’il abandonne sa destinée à l’évolution mécanique et fatale des forces obscures à l’œuvre dans le Cosmos ? Rendu en quelque sorte à sa nature, tout livré à l’univers matériel jusqu’à se transformer lui-même en chose, ce dont il souffre aujourd’hui, dans son esprit et dans sa chair, c’est une sorte de désadaptation au monde. « Si les possibilités qui sont offertes à l’homme ont grandi depuis un siècle en des proportions hallucinantes, ses facultés biologiques et spirituelles, elles, n’ont pas changé, ne peuvent pas changer. La technique qui l’a doté de rallonges extérieures indéfinies, n’a pu, malgré tous ses efforts, ajouter un coude à sa stature intérieure »*. C’est, en effet, dans l’univers moral que l’homme prend et développe toute sa taille ; c’est là que sont ses vraies mesures. Si fascinantes que soient les techniques, elles ne le grandissent pas d’un pouce : elles ne font que le dépasser : d’où son déséquilibre. Il ne s’agit pas, en effet, pour lui de dépassement, mais d’accomplissement. Ce à quoi l’homme doit tendre, c’est à s’accomplir intégralement dans toute sa densité d’homme. Mais cela ne va pas sans le sens et le respect de ses limites, et voilà peut-être ce qui nous manque le plus. « Nos limites, a écrit Gustave Thibon, font corps avec notre richesse et notre vie. Nous existons, nous respirons par elles. Quand nous les brisons, nous croyons nous enrichir et nous ne faisons que nous perdre. Nos limites sont les gardiennes de notre force et de notre unité. Nous vivons à l’intérieur de nos limites comme le sang dans l’artère, et qui n’est pas délivrer le sang que d’ouvrir l’artère. Une certaine forme d’émancipation politique et scientifique ressemble pourtant à cela »

    Henri Massis, La cathédrale effondrée
    *Gustave Thibon

    http://www.oragesdacier.info/