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culture et histoire - Page 1688

  • Les Français ont davantage besoin d’une droite des valeurs que d’une droite technocratique

    D'Yves de Kerdrel dans Valeurs Actuelles :

    "L’opposition ne reviendra au pouvoir qu’en apportant des solutions à la crise des valeurs que connaît la société française et en restaurant des repères éternels.

    VLa gauche est en lambeaux. La majorité socialo-écolo-communiste est en morceaux. Le gouvernement est en rideau. François Hollande et Jean-Marc Ayrault n’ont plus aucune crédibilité ni marge de manoeuvre. [...]

    Face à ce désastre prévisible, la droite est encore bien trop silencieuse et absente. Bien sûr, elle a mené un combat efficace contre la stupide et coûteuse réforme des rythmes scolaires. Bien sûr, en dehors de certaines de ses têtes d’affiche, elle est montée au front contre l’inepte loi instaurant le “mariage pour tous”. Bien sûr, elle a très tôt mis en avant le bilan catastrophique de Manuel Valls en matière de délinquance et les absurdités de la réforme pénale voulue par Christiane Taubira. Bien sûr, elle a joué son rôle de premier opposant, à la tribune de l’Assemblée comme sur le terrain. En revanche, cette droite ne capte pas encore l’adhésion de l’opinion publique, car elle est sinon absente, du moins bien trop timide sur le terrain des solutions.

    D’ici quelques semaines, l’UMP rendra public un projet qui lui permettra de partir à l’assaut des municipales avec un premier ensemble de propositions. Mais il faut craindre que ce début de programme soit centré sur le champ économique. Il parlera compétitivité, réduction des dépenses publiques, convergence fiscale avec l’Allemagne, baisse des charges sociales, efficacité de l’État ou réforme du mille-feuille territorial. Autant de thèmes qui conditionnent le sursaut dont la France a besoin pour enrayer enfin le déclin inexorable dans lequel elle est plongée depuis une trentaine d’années. Mais qui sont loin d’être suffisantes pour entraîner un renouveau de la droite, qu’elle soit populaire, gaulliste, orléaniste, bonapartiste ou sociale.

    Comme le souligne très bien un excellent petit livre écrit par le sondeur François Miquet-Marty (les Nouvelles Passions françaises, Michalon), les préoccupations quotidiennes de nos compatriotes ne sont ni le taux de croissance du produit intérieur brut ni le montant de la dette publique, et encore moins le niveau de l’euro. Elles vont bien au-delà : « C’est fondamentalement la société tout entière qui est dévoyée pour les Français et, avec elle, les valeurs qui l’animent », précise l’auteur. Des valeurs, qui sont, tout simplement, l’éducation, le travail, l’ordre et le respect. À cela s’ajoute la volonté de mettre fin aux abus de trois catégories de personnes. Les profiteurs d’en haut, qui se gavent d’avantages et de privilèges indus, les profiteurs d’en bas, qui ne sont rien d’autre que les professionnels de l’assistanat, et enfin les étrangers qui refusent de s’intégrer ; ce qui ne reflète pas une xénophobie française, mais une perte progressive des repères de la nation.

    Ce petit livre de sociologie appliquée [...] montre à quel point les Français ont davantage besoin d’une droite des valeurs que d’une droite technocratique, qui applique finalement les mêmes mesures que la gauche. La preuve en a été faite à l’occasion des grandes manifestations contre le “mariage pour tous”. [...]

    « Les nations ont besoin de héros et de saints comme la pâte a besoin de levain », disait si joliment le philosophe Gustave Thibon, que la chaîne Histoire a fait superbement revivre dans un film diffusé ce mercredi. Pour cela, les peuples ont davantage besoin de valeurs que de mesures de circonstance. En suivant cette voie, l’opposition éviterait enfin le reproche de cet ami de Simone Weil : « À droite, on dort. À gauche, on rêve. »"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/12/les-fran%C3%A7ais-ont-davantage-besoin-dune-droite-des-valeurs-que-dune-droite-technocratique.html

  • Antiracisme identitaire versus antiracisme égalitaire

    XXIXe Université du Club de l’Horloge
    Voici le résumé d’un texte fort : l’intervention de Jean Violette sur antiracisme et immigration à l’université du Club de l’Horloge des 23 et 24 novembre 2013, consacrée au « Cosmopolitisme, idéologie dominante mondiale ». Le texte s’ouvre par l’étude pertinente de l’opposition entre antiracisme identitaire (qui respecte la diversité des peuples) et antiracisme égalitaire (qui veut imposer le magma mondial par la coercition). Nos lecteurs trouveront en PDF l’intégralité de la conférence de Jean Violette, en cliquant en bas de cette présentation.
    Polémia
    Antiracisme/immigration
    Il est impossible de dissocier ces concepts et les réalités qu’ils recouvrent :
    -Pour l’oligarchie le problème n’est pas l’immigration mais le « racisme » des autochtones. Si l’on supprimait le racisme par une répression et une éducation appropriée, alors l’immigration deviendrait une vraie chance pour tous.
    -Le discours antiraciste a donc pour fonction d’inverser les rapports de causalité en nous faisant croire que ce serait le racisme prétendu des autochtones qui provoquerait les difficultés de l’immigration. Mais comme le dit très bien Pierre-André Taguieff dans son Dictionnaire historique et critique du racisme (PUF 2013), « le racisme n’explique rien ; il est plutôt à expliquer ».
    -En fait c’est l’immigration, c’est-à-dire « le grand remplacement » des peuples européens programmé par l’oligarchie, qui provoque les phénomènes que l’on veut diaboliser sous l’accusation de « racisme ».
    Une idéologie de combat
    L’accusation de « racisme »  ne relève pas de la morale mais d’une idéologie de combat, une idéologie de combat qui sert à empêcher tout débat et toute remise en cause de l’immigration et à diaboliser le droit des Européens à rester eux-mêmes. Il faut donc savoir de quoi l’antiracisme est le nom aujourd’hui : de l’immigrationnisme et du « grand remplacement ».
    La mise en cause de l’idéologie antiraciste officielle ne signifie pas, bien entendu, que l’on se prononce en faveur du racisme car il y a deux sortes d’antiracisme :
    -un antiracisme différentialiste ou identitaire : mais il est censuré par le Système ;
    -un antiracisme égalitaire : c’est malheureusement ce dernier qui est imposé aujourd’hui en France par le Système, car il est une composante essentielle du projet cosmopolite.
    Antiracisme identitaire et antiracisme égalitaire : deux formes d’antiracisme incompatibles
    -L’antiracisme identitaire se fonde sur l’existence des différences humaines et la diversité des civilisations. Il considère qu’il convient de respecter et de préserver cette diversité, comme une richesse. Il se prononce pour la préservation de toutes les identités, y compris la nôtre. Cet antiracisme croit que chaque civilisation possède son équilibre et sa dynamique propre. Il se prononce pour un monde multipolaire et se méfie de toute tentative d’instaurer un gouvernement mondial.
    -L’antiracisme égalitaire, au contraire, ne reconnaît pas la diversité humaine et nie, bien sûr, l’existence des races. Il considère que tous les peuples et toutes les civilisations sont identiques et donc appelés à un même développement historique. Il affirme que l’avenir de l’humanité réside dans le métissage, les migrations et la disparition des nations.
    L’antiracisme identitaire se fonde sur la nature humaine. L’antiracisme égalitaire la récuse et continue de se fonder sur l’anthropologie fantaisiste du XVIIIe siècle.
    On rappellera à cet égard la déclaration significative de Pascal Lamy, directeur général de l’OMC, qui affirmait à propos de l’Union européenne que « l’intégration politique implique un changement de perspective anthropologique et l’établissement d’un cadre dans lequel les cousins deviennent des frères et les voisins deviennent cousins » (Forum économique de Bruxelles le 19 juin 2013). « Changement de perspective anthropologique » : ce qui revient à revendiquer une posture antinaturelle. Changeons la vie !  Une posture prétentieuse propre à tous les cosmopolites et à tous les égalitaristes.
    Ces deux formes d’antiracisme sont irréductibles. L’antiracisme différentialiste respecte les identités. L’antiracisme égalitaire est une idéologie de combat contre les identités.
    -L’antiracisme différentialiste est en phase avec le XXIe siècle : il tire les conséquences d’un monde divers où les Européens, de plus en plus minoritaires, ne peuvent plus prétendre incarner le « one best way » de l’humanité et encore moins l’imposer.
    -L’antiracisme égalitaire est un résidu des lubies du XIXe siècle et un ethnocentrisme camouflé. L’antiracisme égalitaire n’est qu’une nouvelle version de la prétention occidentale – précisément anglo-saxonne –  à incarner le stade suprême du développement humain.
    Il s’inspire d’ailleurs en tout des pratiques américaines (discrimination positive, politique de quotas, mixité scolaire imposée [busing], politiquement correct, enseignement antiraciste obligatoire, judiciarisation des rapports sociaux, harcèlement de la part des représentants attitrés des « minorités », mise en place d’une logique de prohibition pudibonde, théorie du genre, etc.). Les antiracistes égalitaires se fondent aussi sur une vision idéalisée de l’Amérique, celle du melting-pot, qui, comme le montre pourtant Samuel Huntington dans son livre Qui sommes-nous ? (Simon & Schuster, 2005) en réalité ne fonctionne plus : l’Amérique est devenue une juxtaposition de communautés où l’élément wasp fondateur de l’identité américaine décline.
    L’opposition entre antiracisme égalitaire et antiracisme identitaire est donc centrale et frontale. Elle reflète la grande querelle de notre temps : l’opposition – de moins en moins pacifique – entre ceux qui entendent soumettre le monde à leur idéologie et à leurs intérêts via la superpuissance américaine – dont le cosmopolitisme est le nom – et tous ceux qui refusent ce diktat. Cette opposition est métapolitique, culturelle, sociétale, politique, économique, et militaire.
    -L’antiracisme identitaire reste une valeur ayant un contenu universel : le respect de l’identité, de la culture et de la souveraineté de chaque peuple.
    -L’antiracisme égalitaire n’est pas une valeur mais une idéologie, c’est-à-dire un discours à finalité politique. C’est l’idéologie de ceux qui veulent soumettre le monde à leur diktat et à leurs intérêts.
    Cet antiracisme égalitaire s’articule principalement autour de différents mots d’ordre qui sont aussi des tabous de l’idéologie dominante :
    -l’inexistence des races et des différences humaines ;
    -la lutte contre les discriminations ;
    -la lutte contre l’exclusion ;
    -la suprématie des droits de l’homme sur la citoyenneté et la nationalité ;
    -la défense des droits des immigrés ;
    -l’assimilation  au racisme du nationalisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie ;
    -la dénonciation des « phobies »  (ex. : islamophobie) ;
    -la promotion du métissage (mélange) comme impératif sociétal catégorique ;
    -la promotion de la société multiculturelle ;
    -le racisme anti-blanc n’existe pas : seuls les Européens et les Français en particulier sont racistes.
    Ce nouveau décalogue sert de moyen d’intimidation contre ceux que l’on veut diaboliser et de justification pour déconstruire l’identité.
    L’auteur de ces lignes apporte ensuite la démonstration que :
    -L’antiracisme égalitaire est un antihumanisme et l’arme idéologique du néo-capitalisme mondialisé ; qu’il véhicule un individualisme radical qui se nomme idéologie des droits de l’homme ;
    -La déconstruction de l’identité par l’idéologie antiraciste égalitaire repose sur deux mécanismes principaux : l’affirmation des droits absolus de l’individu ; le concept de discrimination ;
    -La cible de l’antiracisme égalitaire n’est pas le racisme mais l’identité des hommes en général et des Européens en particulier ;
    -La mise en scène du prétendu racisme vise à délégitimer le droit des Européens à vouloir rester eux-mêmes ;
    -L’antiracisme égalitaire n’est ni une valeur ni une morale, ce n’est pas sa fonction. La fonction de l’antiracisme égalitaire est de bâtir un ordre moral répressif ;
    -Les antiracistes égalitaires sont des idiots utiles ou des cyniques calculateurs, au service d’intérêts sordides ;
    -Malgré la répression, l’antiracisme égalitaire implose sous le poids des réalités et la révolte des autochtones.
    Jean Violette, 23/11/2013
    L’intégralité de la communication de Jean Violette en PDF : cliquer ICI
    http://www.polemia.com/antiracisme-identitaire-versus-antiracisme-egalitaire/

  • Éducation nationale : et si on revenait aux fondamentaux rétro ?

    Retour aux fondamentaux, oui ! Mais va falloir apprendre à causer français dans les chaumières…

    Le mammouth de Claude Allègre aura découragé tous les ministres en charge contemporains de tenter de maîtriser la bête. Au nom de la modernité, elle a été nourrie, gavée d’aliments transgéniquement modifiés par des pédagogues fous, avec quelques rations d’ERS (Établissement de réinsertion scolaire) pour des menus diététiques adaptés. Au nom de l’égalité, avec le collège unique, elle a abaissé le plancher en dessous du seuil de cohérence intellectuelle en faisant briller la même chance pour tous…

    L’échec est patent ! Le monstre grossit et accouche de progénitures de plus en plus faméliques et décervelées. Les plus résistantes fuient vers l’enseignement privé.

    Bon, cette fois, je vais m’afficher franchement réac avec quelque souvenir nostalgique ! Néo-con, comme dirait certain média ? J’opte plutôt pour néo-conscient !

    Je me souviens de cette école rurale des années 50, avec l’instituteur en blouse grise consciencieusement ceinturée, un stylo planté dans la poche extérieure, prêt à gratifier un exercice écrit d’une mention corrective ou encourageante, mais toujours objective. Il était respecté autant par les élèves que par les parents parce que respectable. La classe regroupait des niveaux différents mais la distribution de cours différents, comme la discipline étaient dominées, ce qui justifiait totalement son qualificatif de Maître !

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  • La femme chez Georges Bernanos.

    La femme est l’agonie ( Deuxième Partie)

    Retrouvez la première partie de notre analyse des figures féminines dans l’oeuvre de Bernanos ici.

    La femme est l’agonie.

    « La chambre du crime et de l’agonie lui paraît tout à coup immense, infinie, déserte, pareille à une steppe de cauchemar. » in Madame Dargent.

    « C’est qu’il n’y a jamais eu qu’un seul matin, Monsieur le Chevalier : celui de Pâques. Mais chaque nuit ou l’on entre est celle de la Très Sainte Agonie. » Blanche in Dialogues des Carmélites.

    La mort occupe chez Georges Bernanos une place à la fois singulière et centrale. La mort : le Calvaire, le Salut, la divine agonie, la salvation et la démence, tous ces motifs assemblés viennent fracasser l’être féminin qui se confronte à la dernière heure , minutes qui égrennent tantôt une vie, tantôt une flamme. Rien d’étonnant alors de retrouver des personnages d’écrivains aux prises avec des femmes grandioses dans les deux superbes nouvelles : Madame Dargent et Dialogues d’Ombres.

    Figures de Femmes qui ne sont jamais cette provocation que Bernanos assène au lecteur niais » [Elles] ne peuvent paraître autre chose que les folles imaginations d’une maniaque agonisante. » Madame Dargent est la femme d’un talentueux auteur qui ne l’a pas aimé. Elle s’est donnée toute entière à l’oeuvre de son époux, jusqu’à en faire une inscription charnelle, un destin.

    La voilà face à l’Homme qu’elle va enfin mâter dans une révélation imparable au sujet des personnages décrits par son mari : » je leur ai donné mieux : un corps, de vrais muscles, une volonté, un bras. » Nous trouvons un écho fascinant à ce propos dans la seconde nouvelle ou un jeune homme indigne fatalement les sentiments d’une femme : « Vous êtes une petite sainte Françoise, voilà le mot. Vous êtes une petite sainte seulement votre sainteté est sans objet. » Les situations se rencontrent quand les hommes de lettres démiurges rencontrent, peut être pour la première fois en vérité, ces frêles créatures qui ornaient leurs jours, et cette rencontre les entraine au supplice : supplice de l’orgueil blessé du mâle, supplice d’une agônie féminine qu’ils abrégeront par la violence consternante de leur bêtise. [...]

    Charles de Meyer - La suite sur Nouvel Arbitre

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-femme-chez-Georges-Bernanos

  • Patti Smith: "Edward Snowden"

    Le 18 juillet 2013, lors d’un concert en Suède, la chanteuse américaine Patty Smith a offert « l’asile » à Edward Snowden en interprétant une chanson qui lui était spécialement dédicacée.

    « Si personne ne veut de toi, je te prends. Que la vérité neige [jeu de mots sur snow et Snowden, ndlr] sur nous.  « Edward Snowden, que va-t-il t’arriver ? » Et elle conclut sa chanson par un « We want to know » (nous voulons savoir).

  • Le PIB est-il un indicateur fiable de la santé d'un pays ?

    Qu’est-ce que le PIB, cet indicateur macro-économique qui nous est servi régulièrement par nos chers économistes et politiciens ?
    Comment se définit-il ? Que signifie-t-il ? Mesure t-il notre création de richesses ou bien tout autre chose ? Est-ce un indicateur macro-économique pertinent ou un indicateur vieillissant inadapté à une économie évolutive dans ses formes et ses structures ?
    Voilà quelques questions que l’on doit se poser pour comprendre un peu mieux cet acronyme qui se glisse un peu partout dans nos débats dès que l’on parle d’économie.
    Tout d’abord comment définit-on le PIB (Pour mémoire : le produit intérieur brut)?
    On définit souvent le PIB comme l’indicateur économique qui mesure pour un pays donné, la production globale de richesses (valeur des biens et services créés) au cours d’une année par les agents économiques résidant à l’intérieur du territoire national.
    Mais est-ce vraiment une production de richesses ? C’est bien souvent ce qui ressort du langage courant. Cela mérite, je pense, une petite réflexion approfondie car ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.
    Le PIB, la France, les Français
    Tout d’abord pour se familiariser avec les ordres de grandeur, le PIB de la France se situe à un peu plus de 2000 milliards d’euros. On peut mieux se le représenter en raisonnant non pas au niveau national mais en le rapportant à l’individu. On arrive alors à une valeur qui nous parle déjà davantage, celle de 31000 euros environ par citoyen, si l’on inclut dans notre ratio tous les français, donc nos petits bouts de choux qui ne sont pas encore en âge de produire et nos aînés qui ont beaucoup produit, qui ne produisent plus et ne produiront plus jamais.
    Déjà on a meilleure idée de la chose. On peut aussi raisonner en prenant uniquement le nombre d’actifs, ce qui est plus pertinent encore, puisque par définition l’actif est la personne qui produit (normalement !), et celui qui ne l’est pas (l’inactif si vous voulez) le bénéficiaire sans produire de la production des premiers. Pour vous épargner un petit calcul ingrat, considérons qu’il y a 26 millions de personnes en activité en France et ayant un emploi ; le PIB par actif se situe alors autour de 77000 euros. On a déjà une autre impression de notre capacité personnelle à produire de la richesse !
    Si la France créait chaque année 2000 milliards d’euros de richesse, on peut légitimement penser qu’en se la répartissant à peu près équitablement, chaque individu serait chaque année plus riche de 31000 euros environ. Donc pour une petite famille de 4 personnes, cela fait une somme tout à fait rondelette de 124000 euros. Bigre, on devrait être très très riche alors ! Or, à priori, et je ne pense pas qu’on puisse me contredire, peu de famille ont l’impression de s’enrichir d’une telle somme chaque année. Bien entendu, je n’oublie pas les entreprises, mais d’une certaine manière la richesse revient toujours vers l’individu (dividendes, participations, etc…). Mes chiffres ont juste un intérêt démonstratif.
    PIB : Nous devrions être plus riches de 30 000 euros tous les ans
    Alors y aurait-il un petit souci comptable quelque part ? Cela ne me paraît pas exclu ! Soit la définition est inappropriée, et c’est le mot richesse qui nous pose ce fameux petit problème, soit on a oublié quelques lois fondamentales de la nature. Mais me direz-vous, pourquoi la nature s’interpose-t-elle dans nos affaires?
    Une petite loi de la nature Eh bien, la nature a cette fâcheuse propension à détruire tout ce que l’on construit ou produit. Il ne serait pas inutile de se référer à cet instant au deuxième principe de la thermodynamique et à la notion d’entropie, mais le propos de cet article n’est pas de se perdre dans les méandres de la physique.
    Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme
    On doit retenir de ce deuxième principe que tout système a tendance à évoluer vers un état d’équilibre le plus stable possible, ou autrement formulé, à évoluer d’un certain état d’ordre vers un certain état de désordre. Prenons un exemple :
    C’est ainsi que les châteaux de sable de nos enfants chéris qui fleurissent sur nos plages l’été, n’ont pas une grande espérance de vie car le soleil qui fait sécher le sable humide qui donnait de la consistance au château et les vagues qui se rapprochent feront revenir l’édifice à son expression de départ, c’est-à-dire un vulgaire petit tas de sable qui ne ressemble à pas grand chose. Toute l’information issue de l’imaginaire prolifique de notre jeune constructeur et traduite par la forme du château a été détruite en une fraction de seconde par cette vague maudite que l’enfant n’a pas vu venir. On est bien parti d’un certain ordre pour évoluer vers un certain désordre. Un bel exemple estival de construction, destruction. On peut dire aussi que l’entropie du système « château » a augmenté à cause de cette perte d’information, du nouveau désordre, de l’évolution d’un « état improbable » vers un « état probable ».
    Vous allez me dire que je fais une digression marquée en parlant d’un château de sable alors que l’on étudiait la pertinence de notre indicateur macro-économique favori. Je le concède un peu, bien que je ne sois pas si éloigné de mon propos initial. Il s’agit tout simplement d’être conscient des phénomènes naturels qui orientent tout système vers un état de probabilité maximum, de plus grande stabilité, vers le moins ordonné. Cette loi de la nature s’applique à tout notre système économique.
    Regardons d’un peu plus près quelques exemples de production, la vraie, celle de nos agents économiques.
    La baguette de pain, même mangée, apparaît dans le PIB
    Imaginons notre artisan préféré que l’on rencontre tous les jours ou presque, celui qui nous fabrique la petite baguette si savoureuse. Il produit une certaine richesse en fabriquant son pain, qui est bien le résultat d’un travail, d’une transformation, avec création de formes, de goûts, et donc au final d’un objet ayant une certaine valeur marchande. Si j’ai un peu faim en sortant de ma boulangerie, le risque pour que la moitié de la baguette soit mangée en 2 ou 3 minutes n’est pas nul ! Et selon toute vraisemblance, cette même baguette sera mangée dans la journée. Le résultat est que la richesse représentée par ce produit si particulier a été détruite en moins de 24 heures. Et pourtant les valeurs ajoutées liées aux produits de notre artisan boulanger ont bien été comptabilisés dans le PIB.
    Des exemples comme celui-là sont nombreux. Je vous les laisse deviner. Prenons quand-même un deuxième exemple tout à fait évocateur, qui est celui de votre coiffeur qui périodiquement vous facture une vingtaine d’euros pour vous messieurs (et davantage pour les femmes !) pour une coupe de cheveux qui relève davantage d’une destruction de richesse que d’une création, vous en conviendrez bien !
    Et que dire de l’automobile, cet objet si beau, si luxueux parfois, si compliqué, qui nous coûte si cher à l’achat, à l’usage et à l’entretien, et qui ne vaut pas tripettes au bout de 10 ans, surtout si l’Etat développe des idées aussi lumineuses que la prime à la casse.
    Le PIB mesure la création de valeur et oublie de comptabiliser la destruction
    Il y a bien dans tous nos processus de production des créations de valeurs (et pas forcément de richesses) et des destructions de valeurs équivalentes dans un délai très variable.
    Je me pose aussi quelques questions sur la politique des grands travaux (ponts, autoroutes, voies ferrées, etc..) qui nous sont souvent présentés comme des projets dynamisant la croissance. A-t-on comptabilisé la perte définitive des terres arables qui sera autant de manque à gagner pour nos agriculteurs et nos exportateurs de denrées agricoles ? A chaque kilomètre de route construite, on constate bien une perte de vraie richesse (la nourriture produite) ; la première des richesses n’est-elle pas celle qui permet à l’espèce humaine de se nourrir et de vivre ?
    Le PIB n’est pas l’indicateur que l’on croit
    J’espère que désormais vous avez une autre idée de l’aura qu’entoure notre bel indicateur nommé PIB. Aurait-on oublié dans notre comptabilité nationale le pendant de cet indicateur que l’on pourrait appeler le DIB (destruction intérieure brute) ? Bon, ce n’est pas très joli comme acronyme, mais il aurait le mérite de rééquilibrer une balance qui d’un côté supporterait le poids de l’ensemble de nos créations et de l’autre le poids de l’ensemble de nos destructions (objets jetés ou hors d’usage, terres agricoles perdues, ressources minières, ressources énergétiques fossiles, etc…). On aurait ainsi une vision plus juste de nos vraies créations de richesses (les créations nettes), celles qui perdurent dans le temps, et qui font que nous sommes ou serons réellement plus riches, et pas forcément au sens le plus restrictif du terme, c’est-à-dire l’argent. Le même raisonnement pourrait s’appliquer par exemple à la culture.
    Ne pourrait-on pas affirmer au regard de cette analyse que plus on croît être riche, plus on s’appauvrit ? Je vous laisse juge !
    Pour terminer, et pour répondre à la question de la pertinence du PIB, il n’est, à mon sens, ni un bon ni un mauvais indicateur. Il comptabilise simplement des flux, ceux de la production, de la création de valeurs. Il faut le prendre comme tel, mais je vous invite à vous souvenir que parallèlement à ce miracle économique sans cesse renouvelé, il y a la Nature toujours présente, avec ses lois implacables, qui pourrait bien un jour bousculer toutes nos certitudes y compris celles de nos politiciens.
     Alain Desert, Ingénieur en informatique, 28/11/2013
    Source : économie matin .fr, 28/11/2013
    http://www.polemia.com/le-pib-est-il-un-indicateur-fiable-de-la-sante-dun-pays/

  • « L'identité malheureuse » de Alain Finkielkraut

    « Alain Finkielkraut prononce avant tout avec ce livre un vibrant et bienvenu plaidoyer en faveur de l’identité nationale »
    La sortie du dernier livre de l’auteur de « La Défaite de la pensée » a donné lieu dans une certaine presse à un déluge de commentaires absolument délirants ! Dans « Le Monde », Jean Birnbaum estime ainsi qu’Alain Finkielkraut « ne s’appartient plus lui-même », Jean-Marie Durand des « Inrocks » dénonce sa « mélancolie revêche », son « humeur maladive », Frédéric Martel dans « Slate  »  parle de « la faillite d’une grande intelligence », d’un « esprit devenu malade » et qu’il faut « combattre », enfin, pour Aude Lancelin de « Marianne » il n’est qu’ « un agité de l’identité ». Finkielkraut serait donc un aliéné, un malade qu’il faut enfermer, sinon abattre ! Ces propos totalitaires de plumitifs soi-disant libertaires suffiraient à justifier l’achat de « L’identité malheureuse », mais, au-delà de la réaction à de telles infamies, il importe de lire et de faire lire cet essai car son contenu est essentiel. (DM)
    La notion d’identité, réponse romantique à la notion d’égalité
    Avant de traiter le thème de l’identité stricto sensu, Finkielkraut aborde notamment la question de la « mixité française » en évoquant la question du port du voile ou de la burqa dont il approuve l’interdiction, au nom, certes, de la laïcité, mais surtout de la défense « d’un mode d’être, d’une forme de vie, d’un type de sociabilité », c’est-à-dire d’une « identité commune ». C’est à partir de ce concept qu’il s’attache au sujet principal de son livre (l’identité française), dans un long chapitre intitulé « Le vertige de la désidentification ».
    Il rappelle d’abord que c’est le romantisme qui a introduit la notion d’identité comme réponse à la notion d’égalité conçue par la philosophie des Lumières et mise en pratique par la Révolution. A la suite d’Edmond Burke, auteur de Réflexions sur la Révolution de France, les penseurs politiques du romantisme souligneront l’importance de « l’appartenance, de la fidélité, de la filialité, de l’inscription dans une communauté singulière ». Plus tard, Maurice Barrès écrira que « l’individu s’abîme pour se retrouver dans la famille, la race, la nation, et proclamera sa volonté de défendre avant tout son « cimetière », c’est-à-dire « la suite de [ses]descendants » qui ne font « qu’un seul et même être ».
    Contre « l’oikophobie », la détestation de son propre pays
    Depuis, certains intellectuels s’efforcent de déconstruire tout ce qui touche à l’identité nationale. A la prétendue xénophobie des Français, ils opposent « l’oikophobie », (oikos signifie « maison »), c’est-à-dire la détestation de son propre pays. Pour les « oikophobes », l’immigration de peuplement est une chance pour la France, et les étrangers doivent nous apprendre « au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève » (Alain Badiou).
    Commentant l’abandon du débat sur l’identité nationale et la dissolution de la Maison de l’Histoire de France, Finkielkraut  écrit : « La France n’occupe plus le tableau. […] Elle n’est plus un singulier collectif, le substrat d’une aventure ou d’un destin, mais un réceptacle d’histoires multiples ». Le dessein des « oikophobes » est de « neutraliser l’identité domestique, cette chimère assassine, au profit des identités diasporiques et identitaires ». Désormais, poursuit-il, « l’origine n’a droit de cité qu’à condition d’être exotique » et « notre identité n’est faite que de diversité ». Dans le même temps, alors que s’exerce une véritable dynamique « d’effacement des frontières et de nivellement des différences », le Système gère la désintégration nationale, phase ultime avant la mort de l’identité française.
    S’il dénonce avec virulence et pertinence les ravages de la société multiculturelle (on regrette cependant qu’il passe sous silence les méfaits de la mondialisation), Alain Finkielkraut prononce avant tout avec ce livre un vibrant et bienvenu plaidoyer en faveur de l’identité nationale. On ne peut que s’en réjouir !
    Didier Marc, 28/11/2013
     Alain Finkielkraut, L‘identité malheureuse, Stock, octobre 2013, 240 p.
    http://www.polemia.com/lidentite-malheureuse-de-alain-finkielkraut/

  • " Il faut refaire de la culture un objet de désir…"

    Entretien avec Renaud Camus sur Boulevard Voltaire - Le classement PISA révèle un enseignement en perte de vitesse et six Français sur dix estiment aujourd’hui que nos services publics pourraient être plus efficaces tout en employant moins de fonctionnaires… Cette France que tout le monde nous enviait est en train de prendre l’eau ?

    Renaud Camus - Je ne suis pas sûr que tout le monde nous enviait, c’est un peu un mythe français, cela. Mais que le pays soit en train de prendre l’eau, c’est l’évidence. Vos lecteurs connaissent mes vues sur le pire de nos malheurs, le changement de peuple et de civilisation, et sur son rôle déterminant dans tous les autres. Cela dit, il n’est pas la cause de tout : il est aussi la conséquence de bien des relâchements, qui l’ont permis et qu’il ne fait qu’accélérer. Je pense d’abord à l’effondrement du système scolaire, même si le classement PISA est lui-même très idéologique et procède d’une conception de l’éducation qui opère ses propres ravages. Mais plus largement, c’est la nature de la relation du peuple à la patrie, à l’État, à la chose publique qui a changé. Je crois à une très grande inégalité des états de civilisation face à l’exigence politique, au contrat social, au pacte d’In-nocence — les points les plus élevés ayant été atteints, peut-être, en l’Athènes de Périclès, la Hollande du Siècle d’or et de diverses époques, l’Angleterre churchillienne, etc. ; les exemples ne manquent pas. Ce que j’appelle soi-mêmisme, l’exigence enfantine d’être soi quoi qu’il en coûte à la société et d’abord au voisinage, l’incivisme, la dévaluation de la parole – à commencer, bien sûr, par celle des gouvernants –, le rôle destructeur d’un égalitarisme fatal à toute exigence intellectuelle ou culturelle, l’obsession des droits et la récusation permanente des devoirs – qui sont toujours pour les autres –, tous ces défauts, que nos colonisateurs, en général, présentent à un degré encore plus marqué que nous autres indigènes, font un pays ingouvernable, pas seulement par sa classe politique mais par lui-même. Toute reconquête de soi ne pourrait être menée qu’en parallèle à une reculturation accélérée. [...]

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