Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1688

  • Délires christianophobes

    Le Code Da Vinci, de Dan Brown, a fait apparaître en plein jour un phénomène jusque-là limité : l’’existence d’’une littérature ésotérique, prétendument basée sur des faits et des documents historiques, dont le but est de porter atteinte à la foi et aux institutions catholiques. La chose n’est pas neuve mais, ce qui l’’est sans conteste, c’'est l’’extraordinaire prolifération de ce type d’’ouvrages, la publicité favorable qui leur est accordée, et l’’invraisemblable succès, la crédibilité qu’’ils rencontrent auprès d’un public ignorant et déboussolé, prêt à tout admettre, de préférence le pire, s’'agissant d’’une religion et d’’une Église accusées d’’empêcher depuis deux millénaires l’'épanouissement humain.
    Nouvel évangile
    Il fut mené l’’an dernier grand tapage médiatique autour de la publication d’’un texte présenté comme une découverte révolutionnaire susceptible de détruire les fondements du christianisme : l’’évangile de Judas. On omettait seulement de signaler que l’’ouvrage, écrit et commercialisé à Alexandrie au IIe siècle par les milieux gnostiques, n’’avait strictement rien à voir avec les évangiles canoniques, qu’’il ne remettait donc pas en cause ; on ne signalait pas non plus que cet écrit « occulté par l’’Église comme dangereux » faisait l’’objet d’’une réfutation circonstanciée de Saint Irénée dans son Contre les Hérésies, ce qui n’’était pas le meilleur moyen de le dissimuler… Le public, qui ne sut rien de ces mises au point, le battage publicitaire étant toujours à sens unique, en resta à l’’impression première : celle d’’une découverte décisive confortant la thèse du complot clérical cher à Dan Brown.
    Il faut resituer dans ce contexte Un Homme trahi, sous-titré Le Roman de Judas, de Jean-Yves Leloup. De prime abord, il s’’agit d’’une méditation romancée autour de la personnalité et du destin du traître ; d’’autres s’’y sont déjà essayés tant le cas de l’’apôtre perdu a toujours suscité angoisse et pitié. Rien à redire à cela, d’’autant que le Judas qui émerge de ces pages, affligé d’’un physique impossible, haï de sa propre famille, tourmenté, douloureux, en quête de revanche ou de rédemption, ne manque pas d’’intérêt, en dépit de l’’attention démesurée portée à ses supposés penchants zoophiles.
    Reste que ce Judas n’’est pas celui des évangiles mais celui du texte gnostique, et selon lui le seul parmi les apôtres à avoir saisi le sens véritable de la mission du Christ. Dans la même logique, Jésus vit en concubinage avec Marie-Madeleine, sans dédaigner les charmes des autres femmes du groupe et n’’aurait jamais revendiqué le moindre statut divin ni même une mission messianique.
    L’’on trouve de belles pages chez Leloup, voire motif à méditer, mais l’on est très loin du Christ, vrai Dieu et vrai Homme de la Révélation. Combien, cependant, parmi ses lecteurs, préféreront, s’’appuyant sur des apocryphes présentés comme plus crédibles que le Nouveau Testament, adhérer à cette vision moins exigeante de sa vie et de son message ?
    Le treizième homme
    Le leitmotiv, répété ad nauseam, d’’une dénaturation par l’’Église, dès ses commencements, de l’’enseignement de Jésus, puis de la mise sur pied d’un complot perpétué de siècle en siècle afin de protéger ce qui s’’avérait une combine rentable, est en train, pour absurde qu’il soit, de s’’imposer à l’’instar d’une réalité incontestable. Peu importe les faits, et que les escrocs supposés, loin de tirer bénéfice de leur scénario, soient morts dans les pires tourments pour proclamer la véracité de leur message… Dans cette logique du mensonge primordial, Michel Benoît franchit un palier supplémentaire avec Le Secret du treizième apôtre.
    Imaginons, donc, un treizième apôtre, qui ne serait pas Mathias, remplaçant de Judas, mais “le Judéen” jamais nommé dans les textes canoniques, plus aimé du Christ qu'’aucun autre. Un Judéen témoin des derniers instants du Maître, possédant la preuve irréfutable que celui-ci n’’est pas ressuscité. Un Judéen que les autres, à commencer par Pierre, violent agitateur politique, sont prêts à réduire au silence par tous les moyens. Un Judéen qui serait parvenu à laisser la preuve de l’’imposture chrétienne et à la transmettre. Imaginons une Église tremblant d’’être démasquée, défendue par la terrible association “Saint Pie V”, proche de l’’extrême droite, capable de tous les crimes, dirigée par le cardinal Catzinger, crypto-nazi, et soutenue par des terroristes islamistes. Puis un moine, dernier détenteur de cette vérité, les tueurs lâchés à ses trousses……Vous avez envie de rire ? Vous avez tort, car il y a des gens pour croire dur comme fer aux thèses de Michel Benoît, « spécialiste des origines du christianisme qui nous entraîne dans une relecture passionnante des fondements de notre civilisation ». Pauvres de nous……

    Chasse au trésor
    Restons-en aux documents explosifs prétendument cachés par l’’Église dans les “archives secrètes” du Vatican. Sœœur Ottavia, brillante paléographe, y travaille, ce qui lui a fait perdre la foi. On lui demande d’étudier des scarifications cruciformes découvertes sur un cadavre. En fait, le pape veut récupérer les reliques de la vraie croix, toutes volées au cours des derniers mois. La mission de la religieuse, flanquée d’’un garde suisse à la réputation inquiétante et d’’un universitaire copte doté de trop beaux yeux, est de découvrir qui se cache derrière ces disparitions. Voilà le trio, muni de la Divine Comédie de Dante, texte crypté à l’intention de rares initiés, jeté, autour du bassin méditerranéen, sur les traces des gardiens de la croix, obligé de passer par d’’épouvantables épreuves dans l’’espoir d’’atteindre enfin le Paradis perdu.
    Matilde Asensi a réussi, avec Le Dernier Caton, un remarquable roman d’’aventures. Cette chasse aux trésors érudite riche en rebondissements amuse, retient, donne envie d’’en connaître la fin. L’’ennui étant que le livre véhicule, plus habilement que les précédents, les mêmes poncifs : l’’Église dénaturée a démérité, sa morale est périmée, ses dogmes aussi. Il est révélateur que le paradis, souterrain et privé de lumière naturelle, auquel les héros finissent par accéder soit on ne peut plus matériel, axé sur les satisfactions sensuelles et intellectuelles de ceux qui ont survécu aux rites d’’entrée. La croix dont ils sont les gardiens a perdu toute valeur religieuse pour devenir le symbole de leur identité. C’’est en manquant à ses vœœuf et épousant l’’homme dont elle s’’est éprise qu’’Ottavia trouvera le bonheur, jusque-là interdit par une hiérarchie corrompue, cynique et capable de mille turpitudes.
    Là encore, l’’on serait tenté de hausser les épaule et de s’’en tenir à l’’agrément du livre. Là encore, l’’on aurait tort.
    Contre-attaque
    Le plus attristant, pour un croyant, dans cette efflorescence haineuse et stupide de mensonges destinés à nuire, est certainement le sentiment d’’impuissance éprouvé. Que faire face à cette déferlante quand aucun moyen de répondre ne vous est offert, du moins pas dans des proportions permettant de réparer le mal commis ? Ni l’’apologiste ni l’’historien n’’atteignent les chiffres de vente d’’un romancier grand public, surtout si leur propos n’’est pas de ceux que l’’époque a envie de relayer. Faut-il tenter de se battre sur le même terrain, celui de la fiction ? Frédéric Bovis, Jean-François Lopez et Léopold Jorge s’’y sont courageusement essayés dans La Trace, ou le dernier secret de Jean-Paul II.
    Puisque les chasses au trésor intriguent, ils en offrent une, catholique. Emmanuel de Saint-André, archéologue agnostique est contacté par un avocat qui lui remet la clef d’’un coffre suisse. À l’’intérieur, une liasse de documents appartenant à son arrière-grand-père qui conduisent à la cachette du Saint Graal, preuve de la divinité du Christ et de sa résurrection. Une preuve que, depuis deux mille ans, une confrérie démoniaque cherche à détruire afin de conserver son emprise sur le monde, n’’hésitant pas à tuer les détenteurs du secret. Menace réelle, ainsi qu’’Emmanuel ne tarde pas à le découvrir… Traqué par la secte, ne pouvant se fier à personne, le jeune homme décide de récupérer la coupe et de l’’apporter au pape. Mission qui lui coûtera la vie, certes, mais pour mieux la lui rendre.
    Construit sur le schéma qui plaît tant aujourd’’hui, se servant des Templiers et de Rennes-le-château à contre-emploi, La Trace mène une quête chrétienne, fervente, et mérite, serait-ce par le bouche à oreille, l’’audience qui ne lui sera pas accordée autrement.
    Roman catholique
    ŒŒuvre catholique, aussi, même si les apparences lui sont défavorables, La Sixième Lamentation, de l’’Anglais William Broderick, qu’’il faut compter parmi les meilleurs et les plus beaux romans de ces dernières années. 1995 : un homme frappe à la porte d’’un monastère britannique et réclame asile. L’’abbé le lui accorde, à la demande de Rome, non sans hésitation, car il s’’agit d’’un ancien SS, accusé d’’avoir démantelé un réseau de résistance français spécialisé dans l’’aide aux enfants juifs. Un crime que le personnage nie, ce que pourrait corroborer son compagnon de fuite, policier collaborateur, évanoui dans la nature et soupçonné d’’avoir vendu le réseau pour se venger d’’une trahison amoureuse.
    Ancien avocat, le père Anselme est jeune, pénétré des apriori de notre époque. Il soupçonne le Vatican de dissimuler les compromissions de l’’Église avec l’’Allemagne nazie. D’’ailleurs, est-ce que les faux papiers qui permirent aux criminels de s’’enfuir ne leur avaient pas été donnés par un prieur sympathisant d’’AF ?
    Ancré dans ses convictions, soutenu dans ses recherches par la petite-fille d’’une survivante, ignorée, du réseau, Anselme est décidé à faire la vérité. Mais la vérité n’'est pas ce qu'’il croyait ni ce que croit le monde… Les saints et les héros ne sont pas toujours ceux à qui vont les honneurs publics et la reconnaissance de l’’histoire. Dieu seul sonde les cœœufs et les âmes.
    Un écrivain français n’’aurait pu publier ce roman qui remet en cause, avec une lucidité et un courage rares, une certaine vision d’’un passé infiniment plus complexe qu’’on le décrit. Méditation sur la possibilité du pardon chrétien, sur l’’économie du Salut, sur le rôle du mal dans le monde, doublée d’’une intrigue dense multipliant les surprises, La Sixième Lamentation est un livre que vous devez lire, jusqu’’à la dernière ligne. Il ne nous est pas contraire, tant s’’en faut……

    Anne Bernet L’’Action Française 2000 n° 2721 – du 15 mars au 4 avril 2007
    * Jean-Yves Leloup : Un Homme trahi. Albin Michel, 250 p., 17 euros.
    * Michel Benoît : Le Secret du treizième apôtre. Albin Michel, 370 p.,19,50 euros.
    * Matilde Asensi : Le Dernier Caton. Plon, 420 p., 21 euros.
    * Frédéric Bovis, Jean-François Lopez, Léopold Jorge : La Trace. Tolege éditions, 375 p., 22 euros.
    * William Broderick : La Sixième Lamentation. Albin Michel, 400 p., 20,90 euros.

  • Où va le monde ? Et pourquoi le pire n’est pas encore sûr ! par Pierre LE VIGAN

    • Mentionnons la sortie du n° 45 de Réfléchir & Agir, en kiosque ou à s’abonner au C.R.E.A., B.P. 80432, 310004 Toulouse C.E.D.E.X. 6.

     

    • Les Bouquins de Synthèse nationale viennent d’éditer un ouvrage collectif dans une nouvelle collection « Droit de regard. Regards de Droite », L’effondrement du Système avec les contributions de Maurice Bernard, de Pieter Kerstens, d’Éric Miné, de Patrick Parment, d’Arnaud Raffard de Brienne et de Georges Feltin-Tracol, 174 p., 18 € + 3 € de port; à commander à Synthèse nationale, 116, rue de Charenton, 75012 Paris, chèque à l’ordre de Synthèse nationale.

     

    La rédaction d’Europe Maxima

     

    L’une des responsabilités du politique, sinon la première, c’est de ne pas compromettre l’avenir. Cela implique de prendre en compte les risques de catastrophe sociale, écologique et autre. Quatre auteurs répondent ici à ces questions avec des préoccupations proches mais des sensibilités intellectuelles différentes.

    Pour Yves Cochet, dont les idées sont parfois très discutables mais ont le mérite d’exister, par ailleurs le seul politique des quatre auteurs, le culte du retour de la croissance va se fracasser contre le mur du réel. La croissance élevée ne reviendra plus : l’énergie abondante et pas chère c’est fini. De là l’idée que les objecteurs de croissance doivent continuer d’autant plus à développer un autre imaginaire que la croissance, cette religion du toujours plus. Quel imaginaire ? Celui d’une société de sobriété, de partage, de nouvelles autonomies collectives.

    Dès maintenant un grand accident écologique est possible : ce que l’on pourrait nommer un supplément du destin ou une accélération du destin. Loin de tout délectation morbide, il faut penser la catastrophe possible pour pouvoir peut-être l’éviter : c’est le « catastrophisme éclairé » pour lequel plaide Jean-Pierre Dupuy. Se saisir du temps du projet pour agir avant qu’il ne soit trop tard.

    Mais il faut agir sur plusieurs fronts car l’écologie et l’économie font système. Explications. La folie de la finance a mis en péril l’économie réelle, celle qui, avec les P.M.E., crée la richesse réelle et l’emploi. En d’autres termes, la production est attaquée et souvent liquidée par l’économie casino. Ensuit, c’est la société elle-même, avec les États menacés de faillite, qui souffre de la crise de l’économie réelle. En bout de chaîne, c’est la planète dont les ressources et les équilibres sont  détruits par la logique du turbocapitalisme. Une « sortie » de crise possible se profile. Elle n’est pas rose. C’est le replâtrage autoritaire du système, au profit d’une minorité de très riches. Mais ce n’est pas une fatalité. À l’encontre de ce risque de dérive oligarchique et autoritaire, l’objectif rassembleur pourrait être, selon Susan George, de reconstruire une société humaine à partir de l’idée que la terre n’est pas un bien inépuisable. « On ne peut jamais gagner une guerre contre la nature » note Susan George. Nous sommes dans une planète de plus en plus remplie, et avec des terres cultivables qui ne sont pas multipliables à l’infini. D’où la nécessité de faire de l’usage économe et respectueux de la planète notre loi suprême.

    Une planète rétrécie, mais quelles conséquences sur les humains ? Serge Latouche émet l’hypothèse d’une double tendance : d’un côté un mouvement vers l’uniformisation mondiale des usages technologiques – une humanité homogène –, de l’autre une tendance à la constitution, sur la base de la séparation politique, voire de l’apartheid, d’entités collectives de plus en plus réduites, de plus en plus identifiées par des références prémodernes (l’ethnie, la religion, etc). Des micro-États ou de grandes « tribus ». Exemples : les petits pays issus de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, l’Ossétie du Sud, le Sud-Soudan, le Somaliland… Homogénéité du monde ou éclatement ? C’est cette dernière tendance qui est dominante selon Serge Latouche. Mais la fragmentation des États-nations n’est-elle pas le moyen pour les grandes puissances de conforter leurs positions ? D’être plus fort face à des petits encore plus petits et plus isolés ? C’est plus que probable, ce qui n’enlève rien à la réalité d’aspirations à des liens plus locaux, par réaction sans doute aux effets de la mondialisation.

    La deuxième remarque qu fait Serge Latouche concerne l’existence de deux phases dans la crise. Une première phase, de 2007 à 2008, avec la crise des subprimes puis la faillite de Lehman Brothers, a été marquée par l’affichage de velléités de régulation du système financier par les États. « Le marché qui a toujours raison, c’est fini », s’exclamait Sarkozy en septembre 2008. Mais concrètement la seconde phase de la crise n’a pas vu la mise en place d’une régulation nouvelle mais a été marquée par la prise en charge des dettes privées, celles des banques, par les États et donc par les citoyens, avec comme conséquence une transmission des risques de faillite aux États. Premières victimes : les systèmes de protection sociale et les services publics. Et conséquence logique : une politique d’austérité visant à faire payer le coût de la dette aux classes populaires et aux classes moyennes. Le sauvetage des banques a ainsi coûté environ le tiers du P.I.B. mondial, indique Latouche. L’estimation est peut-être surévaluée mais les sommes sont en tout cas de 20 % de la richesse nationale pour le Royaume-Uni, et de 7 % pour la France. Elles sont donc considérables.

    Surtout, la finance continue de représenter des montants de dix à quinze fois supérieurs à l’économie réelle. La déconnexion entre les deux sphères ne pourra être maintenue longtemps. Seul le crédit en flux continu et le mythe d’une croissance perpétuelle l’a rendu possible pendant un temps, et à quel prix ! Mais le modèle de la guerre de tous contre tous a sapé les fondements mêmes de la société.

    La mondialisation n‘a pas été autre chose, explique Latouche, que « l’omnimarchandisation du monde ». Quand ce cycle est accompli, il amène les hommes à réinventer les vertus de l’autonomie locale, de la débrouille, des petits marchés locaux. Une alternative au grand marché mondial ? « À moins de remettre en cause la société de croissance, on n’échappera pas au chaos. C’est effectivement : décroissance ou barbarie », conclut Serge Latouche.

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

     

    • Yves Cochet, Jean-Pierre Dupuy, Susan George, Serge Latouche, Où va le monde ? 2012 – 2022 : une décennie au devant des catastrophes, Mille et une nuits, 78 p., 3,50 €.

  • Le Mondialisme contre la souveraineté nationale

    Le mondialisme est illusoire au regard des réalités politiques. « Une nation est une âme, un principe spirituel »  - « Qu’est-ce qu’une nation ? » Ernest Renan (1823-1892)
    Polémia publie ici le texte, en format pdf, de la conférence donnée par Michel Leblay à la XXIXe Université annuelle du Club de l’Horloge, les 23-24 novembre 2013, consacrée au « Cosmopolitisme, idéologie dominante mondiale ». En voici, tout d’abord en quelques mots, la présentation : le mondialisme a pour objectif idéologique l’universalité de l’humanité, avec pour moyen la disparition des frontières ;  il tend à détruire la souveraineté des peuples ; dernière mystique du XXe siècle, le mondialisme n’est qu’illusion.
    Polémia
    Le mondialisme, idéologie dont les accents prirent toute leur dimension à la fin du XXe siècle après que chuta de son seul fait le communisme soviétique, vise l’unité de l’humanité par l’abolition des frontières, qu’elles soient physiques ou qu’elles marquent la singularité des cultures et des identités. Il emporte le libre mouvement des biens, des services, des capitaux comme celui des hommes. Ces derniers sont priés de se dépouiller de toutes les attaches qui les enracinent.
    Ce mondialisme est à l’encontre de l’exercice par les peuples de leur souveraineté, des peuples dont les civilisations et les cultures sont irréductibles les unes aux autres sans qu’ils soient pour cela fermés aux échanges et mus par la seule agressivité guerrière.
    En fait, la dispute entre le mondialisme et la souveraineté nationale ne relève pas de l’opposition entre deux conceptions mais de celle entre la chimère et le fait.
    Dans un premier temps, le propos s’attache à présenter à travers quelques références ce que fut, au long de l’histoire du monde occidental, la vision de nature mondialiste, cosmopolite et celle du principe de souveraineté, laissant apparaître leur contradiction.
    Puis, il est montré comment le mondialisme est devenu la dernière mystique d’un XXe siècle aux ruptures multiples.
    Enfin est mis en évidence le caractère illusoire du mondialisme au regard des réalités politiques.
    Michel Leblay, 23/11/2013
    L’intégralité de la communication de Michel Leblay, en PDF : cliquer ICI
    http://www.polemia.com/le-mondialisme-contre-la-souverainete-nationale-2/

  • Comment l’Union Européenne prépare la destruction de notre mémoire au nom du droit à l’oubli

    Communiqué de l’AAF (Association des archivistes français)

    Au nom du droit à l’oubli, quel patri­moine pour l’Europe de demain ?

    Pour éviter que de grands opé­ra­teurs pri­vés du web (Google, Facebook etc.) puis­sent conser­ver et uti­li­ser des don­nées per­son­nel­les, la Commission euro­péenne et le Parlement euro­péen se pré­pa­rent à adop­ter, pour le prin­temps 2013, une solu­tion radi­cale : un règle­ment qui obli­gera tous les orga­nis­mes publics et pri­vés à détruire ou à ano­ny­mi­ser ces don­nées une fois que le trai­te­ment pour lequel elles auront été col­lec­tées sera achevé, ou passé un court délai. La com­mis­sion veut ainsi assu­rer aux Européens un droit à l’oubli qui garan­ti­rait le res­pect de leur vie pri­vée.

    Ce règle­ment por­tera sur les don­nées per­son­nel­les sur tou­tes leurs for­mes, infor­ma­ti­ques ou papier. Il s’appli­quera immé­dia­te­ment et s’impo­sera aux légis­la­tions natio­na­les déjà en place.

    Vous avez fini vos études ? L’école ou l’uni­ver­sité éliminera votre dos­sier. Vous avez vendu un bien immo­bi­lier ? Les ser­vi­ces du cadas­tre détrui­ront les tra­ces de votre pro­priété. Vous n’êtes plus employé par votre entre­prise ? Celle-ci sup­pri­mera les infor­ma­tions vous concer­nant. A cha­cun de veiller sur ses pro­pres don­nées, ne comp­tez plus sur les ser­vi­ces publics ou sur votre employeur ! [...]

    Collecter et conser­ver des don­nées indi­vi­duel­les à des fins patri­mo­nia­les ou juri­di­ques au delà des stricts besoins qui ont pré­sidé à leur créa­tion, assu­rer aux citoyens l’accès à l’infor­ma­tion tout en pro­té­geant les éléments essen­tiels de leur vie pri­vée est l’apa­nage des démo­cra­ties, qui dis­po­sent depuis long­temps de légis­la­tions stric­tes dans ce domaine.
    Il est aber­rant d’impo­ser les mêmes obli­ga­tions dras­ti­ques aux orga­nis­mes à visées com­mer­cia­les qui conser­vent des don­nées per­son­nel­les à seule fin de les mon­nayer, aux orga­ni­sa­tions pri­vées dont la cons­ti­tu­tion d’un patri­moine his­to­ri­que est déjà par­tie inté­grante de leur culture, et aux struc­tu­res en charge de mis­sions de ser­vice public. [...]

    L’opi­nion s’est émue récem­ment du sort des manus­crits de Tombouctou ? De la même façon, elle doit réa­gir à la dis­pa­ri­tion pro­gram­mée de sa pro­pre mémoire, réponse trop rapide des légis­la­teurs euro­péens pour contrer les visées, scan­da­leu­ses, de quel­ques socié­tés.

    Association des archivistes français

    http://histoire.fdesouche.com/1407-avec-le-droit-a-loubli-quelle-memoire-restera-t-il-demain

  • Gauche libérale, la grande amnésie

    Jusqu’au milieu de XIXe siècle, la gauche était presque exclusivement le parti de l’individu, avant que celle-ci ne soit occultée de l’histoire de la gauche par les socialistes.

    Le fait de situer les libéraux à droite du spectre politique est un curieux accident de l’histoire, pour ne pas dire une anomalie

    [...] Pendant cent cinquante ans, les libéraux ont occupé les bancs de la gauche en France. De 1789 à 1930, les libéraux et mouvements affiliés ont majoritairement siégé à gauche. En 1840, les députés libéraux les plus purs occupaient l’extrême gauche de la chambre. Non content de combattre la droite nationaliste, cléricale, corporatiste et protectionniste, ils se démarquaient même d’autres libéraux, plus prêts à des compromissions avec le pouvoir. L’autre gauche, la gauche jacobine, était à cette époque complètement déconsidérée. Le souvenir de ses violences et de ses échecs économiques et financiers était encore vivace. [...]

    Jusqu’au milieu de XIXe siècle, la gauche était presque exclusivement le parti de l’individu, contre la droite, qui était le parti du collectif, de la famille, de la patrie et de la religion. Le revirement de la gauche vers le collectif, à peine perceptible en 1830, s’intensifie en 1848 et ira crescendo jusqu’à la fin du siècle. La présence à gauche de libéraux républicains ou radicaux se maintient toutefois jusqu’au début du XXe. Il est à noter qu’à cette époque, la montée du socialisme fait disparaître les libéraux de la gauche sans pour autant les rejeter à droite. Avec l’avènement du socialisme, ce sont les principes de 89 qui sont oubliés et qui disparaissent, sans être repris par la droite, toujours nationaliste, cléricale et protectionniste.

    La mouvance politique libérale « de droite » n’apparaîtra que bien plus tard, au lendemain de 1945 en réaction à la domination de l’intellectualisme marxiste. Elle restera en France extrêmement minoritaire politiquement, au contraire du libéralisme « de gauche » qui a largement participé au pouvoir pendant tout le XIXe siècle. [...]

    Lire l’intégralité de l’article sur Contrepoints

    NDLR : Avoir à l’esprit en lisant l’article que Contrepoints est un site ultra-libéral.

  • De quoi Maurras est-il le nom ?

    Si le FN n’est pas d’inspiration maurrassienne, il n’empêche que le nom de Maurras revient régulièrement comme une référence culturelle chez les cadres frontistes. Reprenant la célèbre expression de Maurras, le vainqueur frontiste de la cantonale partielle de Brignoles, Laurent Lopez, a qualifié sa victoire de « divine surprise ». Comment l’expliquez-vous ?
    Olivier Dard : Je ne suis pas convaincu que Maurras soit une référence aussi régulière chez les cadres frontistes que vous semblez le penser. Assurément, Maurras compte dans le bagage de références du nationalisme français mais des recherches conduites sur Identité, qui fut dans les années 1990 la revue théorique du FN, ont montré que si Maurras était mobilisé, il l’était à côté de beaucoup d’autres auteurs. J’ajoute qu’il serait sans doute utile de prendre en compte le facteur géographique pour saisir la référence maurrassienne au sein du FN. Elle est sans doute plus présente en Provence-Côte d’Azur, où un héritage régional maurrassien perdure, que dans le Nord ou dans l’Est, zones d’implantation majeures du FN. Cela pourrait expliquer ce recours à la célèbre formule « divine surprise » (qui renvoie à l’avènement du Maréchal Pétain et non à la défaite de 1940) par Laurent Lopez après sa victoire à Brignoles. N’oublions pas enfin, pour compléter ce registre lexical, qu’une rhétorique typiquement maurrassienne, comme l’opposition entre le « pays légal » et le « pays réel » est aujourd’hui reprise par des acteurs ou des commentateurs politiques qui n’en connaissent manifestement pas l’origine.

    Jean-Marie Le Pen s’est souvent présenté comme un nationaliste (voire comme un “nationiste” en se fondant sur le néologisme ” nationalitariste” de Maurras). Le considérez-vous comme l’un de ses héritiers politiques ?
    Jean-Marie Le Pen, comme les militants nationalistes de sa génération, a été marqué par l’empreinte de Maurras qui, de sa prison (il meurt en 1952), publie encore lorsque Le Pen prend en main la Corpo de Droit. Il faut aussi souligner que le renouveau des étudiants nationalistes au tournant des années 1950 se traduit par une remontée de la présence de l’Action française (AF) dans les universités, tant à Paris qu’en province. En la matière, l’AF a un savoir-faire remontant à l’avant 1914. Que Le Pen côtoie alors les maurrassiens (et d’ailleurs d’autres tendances nationalistes) ne saurait en faire un disciple du « maître de Martigues ». En premier lieu, parce que Le Pen n’est pas monarchiste, alors que la volonté de renversement de la République et son remplacement par la monarchie sont au cœur du projet maurrassien. Le Pen peut être considéré comme un héritier des ligues des années trente et davantage un héritier des Jeunesses patriotes (JP) que de l’AF. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est l’ancien dirigeant des JP (Pierre Taittinger) qui aide le jeune Le Pen à mettre en place les Jeunes Indépendants de Paris où l’on croise certains dirigeants futurs du FN, de Jean Bourdier (ancien de l’AF pour sa part) ou Alain Jamet.

    Quel poids les disciples de Maurras regroupés au sein de l’Action Française ont-ils aujourd’hui au sein de l’extrême droite ?
    Les maurrassiens sont aujourd’hui (comme hier d’ailleurs) dispersés en plusieurs organisations ou organes. La filiation la plus directe s’observe avec le bimensuel l’Action française 2000 en lien étroit avec le Centre royaliste d’Action française qui voient leur propagande relayée par des « cercles » implantés en province. Il faut prendre en compte également le mensuel Politique magazine, fondé par Hilaire de Crémiers, qui a relancé aussi la Revue universelle, célèbre dans l’entre-deux-guerres. Ajoutons encore, et la liste n’est pas exhaustive, des publications régionales dominées par une référence maurrassienne (La Lorraine royaliste) ou l’action conduite par un des biographes de Maurras, Yves Chiron, qui après le Bulletin Charles Maurras a lancé Maurrassiana. Toutes ces initiatives témoignent d’un héritage du maurrassisme même si ces organes ont des statuts et des échos différents et ne parlent pas non plus d’une seule voix. Qu’en est-il de leur poids dans les droites radicales françaises (le terme extrême droite est pour moi trop réducteur) ? A dire vrai, il n’est pas structurant même si, au cours des dernières décennies, les maurrassiens ont apporté leur contribution à certains combats, en particulier au souverainisme. Mais se pose aussi à travers votre question, celle de « l’actualité de Maurras ». Elle ne fait pas de doute pour ses disciples etl’Action française 2000 comporte dans chacun de ses numéros une rubrique intitulée « Relire Maurras » qui s’emploie à rappeler les « vérités » du maître et à les confronter à l’actualité. La difficulté pour les maurrassiens est que ce qui relève pour eux de l’évidence ne va pas aussi spontanément de soi pour de nombreux courants des droites radicales (« identitaires » etc.) et surtout pour le FN dirigé par Marine Le Pen dont le programme est éloigné des canons maurrassiens.

    Il y a un an, NKM a créé une polémique en déclarant que l’objectif de Patrick Buisson était «de faire gagner Charles Maurras» plutôt que l’ex-chef de l’Etat et l’on accole souvent à l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy l’adjectif maurrassien. Cela vous semble t-il justifié ?
    La formule a marqué et je la reprends dès l’introduction de mon ouvrage. L’adjectif maurrassien peine à s’appliquer pour Patrick Buisson dont l’engagement militant étudiant en 1968 s’est opéré à la Fédération nationale des étudiants de France et non aux étudiants d’AF, pourtant alors en bonne posture au sein de la nébuleuse droitière. A travers ce propos de NKM, il s’agit moins de s’interroger sur sa pertinence que sur la représentation qu’elle a de Maurras (j’ignore si elle l’a lu) et l’effet qu’elle entend produire en jouant de ce « label infâmant ». A défaut d’être connue pour elle-même, la référence à Maurras s’avère opératoire pour disqualifier un adversaire politique. Et de ce fait, il est instructif d’observer au vu des réactions suscitées par la déclaration de NKM, que près de 70 ans après son procès, la figure de Maurras renvoie encore à celle de« l’empoisonneur » si ce n’est du « mauvais maître ».

    Maurras et Barrès sont régulièrement présentés comme les deux théoriciens du nationalisme français. Quels sont les différences et les points de comparaison entre leurs deux doctrines ?
    Les deux hommes sont effectivement les deux théoriciens majeurs du nationalisme français. L’aîné, Barrès, a rapidement accueilli son cadet dans le monde des lettres et dans ses entreprises journalistico-politiques (en particulier La Cocarde). Entre les deux hommes, les convergences sont nombreuses, du rejet de la République parlementaire au souci de reconquérir les « provinces perdues » (ce qui fait d’eux des adversaires de la politique coloniale de la 3e République) en passant par un antisémitisme profond structuré par la crise boulangiste, le scandale de Panama et l’affaire Dreyfus. Mais les différences sont également importantes. En termes d’abord d’objectif. Si les deux hommes sont reconnus comme des « maîtres » par les jeunes générations, Barrès, tout en s’en accommodant, n’aspire nullement à être un chef d’école, ce qui est au contraire le souhait de Maurras autour duquel s’organise l’Ecole d’Action française qui renvoie à un journal, à un Institut et enfin à une ligue où les étudiants jouent un rôle très important. On relève également entre les deux hommes des oppositions doctrinales : Barrès reste envers et contre tout fidèle à la République comme régime même s’il en exècre la forme parlementaire. Maurras ne l’a jamais convaincu d’adopter le « nationalisme intégral » et son monarchisme. Enfin, Barrès abandonne son antisémitisme durant le premier conflit mondial en écrivant Les diverses familles spirituelles de la France. Chez Maurras, s’il s’infléchit au même moment, il ne disparaît pas et reprend de la vigueur durant l’entre-deux-guerres.

    Comment Charles Maurras a-t-il vécu l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale ?
    La défaite et l’occupation sont pour cet homme de 72 ans, germanophobe impénitent qui voit dans le nazisme un avatar du pangermanisme, un véritable drame. Si Maurras s’est opposé à la perspective d’un nouveau conflit, et a dénoncé à travers elle une « nouvelle hécatombe » il n’en a pas moins, comme en 1914, adressé tous ses vœux de victoire au président du Conseil Edouard Daladier en septembre 1939. A l’heure de la défaite, Maurras, qui a quitté Paris (il n’y est jamais revenu) prend des positions qu’il va tenir pendant quatre ans. La défaite appelle des responsabilités et pour le chef de l’Action française, elle signifie la faillite de la République et impose son élimination au plan institutionnel politique. En second lieu, Maurras salue avec force l’avènement du Maréchal Pétain, qu’il rencontre à diverses reprises sous l’occupation, sans pouvoir être considéré comme l’inspirateur de la Révolution nationale. Replié à Lyon où il fait reparaîtrel’Action française, Maurras peut être défini comme un pétainiste en ce sens qu’il soutient la personne et la politique du chef de l’Etat français, tout en ferraillant aussi bien contre les gaullistes de Londres que contre les collaborationnistes parisiens. Le maître mot de Maurras est alors la« France seule » qu’il entend voir défendue contre les « deux partis de l’étranger, le pro-anglais et le pro-boche ». Si des maurrassiens engagés dans la résistance ont tenté de faire changer de cap leur « maître », son inflexibilité est bien connue. Rencontrant Pétain à Lyon le 5 juin 1944, Maurras lui redit toute son admiration : « Vous tirez le bien du mal. Un homme d’action peut tirer parti de tout, même d’un Déat ». A l’heure de la libération, Maurras est arrêté, jugé et condamné à la prison à vie pour« intelligence avec l’ennemi ». Les termes mêmes n’ont guère de sens appliqués à l’itinéraire du chef de l’Action française et l’avocat général, qui a requis la peine de mort contre lui, a conscience du problème en se justifiant cependant par ces mots au cours de son réquisitoire : « En somme, c’est indirect. Lui-même refuse de collaborer à l’Allemagne (sic), c’est entendu, je le reconnais, mais quand c’est Vichy qui ordonne, quand c’est le Maréchal qui l’ordonne, Maurras célèbrera aussi bien la Relève, la Milice, les luttes contre les Juifs et autres campagnes menées par le gouvernement de Vichy. » Mutatis Mutandis, Maurras se retrouve dans la situation que craignaient justement ses disciples engagés dans la résistance. Mais là où ces derniers pointent d’abord les résultats et les conséquences de ses choix, Maurras, fidèle en cela à sa démarche et son mode de pensée, revient toujours aux prémisses et à son analyse du désastre de 1940 qui marque pour lui la faillite d’un régime exécré. Le Procureur, à qui il l’avait lancé en début de procès : « Soyez tranquille […] je ne vous “raterai” pas » symbolise, avec la Cour toute entière, le retour d’un régime honni auquel Maurras, qui s’est présenté à la barre avec la francisque, lance au terme des débats : « C’est la revanche de Dreyfus ».

    Comment s’explique l’antisémitisme d’Etat prôné par Maurras ?
    L’antisémitisme de Maurras est ancien, profond et constant. Maurras a grandi politiquement à l’heure du succès de l’ouvrage de Drumont, La France juive, publié pour la première fois en 1886. Maurras est convaincu que les juifs, qu’il rattache aux « quatre Etats confédérés », à savoir outre eux-mêmes les protestants, les francs-maçons et les métèques incarnent ce qu’il appelle « l’Anti-France », une « anti-France » dont la République née de la Révolution de 1789 est à ses yeux la traduction politique. Au nom de la défense et de la préservation de la nation, il faut selon Maurras écarter les hommes incarnant « l’Anti-France » de l’exercice fonctions politiques et administratives. Pour le chef de l’AF, les « quatre Etats confédérés » incarnent des idées universalistes jugées dissolvantes et contraires à l’héritage d’une France associée chez lui, à travers la monarchie, le classicisme et le culte de l’Antiquité gréco-romaine, à la quintessence même de la civilisation. On retrouve ici, à travers une opposition cardinale entre « Barbares » et « Romans », le rejet de l’Allemagne et plus largement de l’Europe du Nord qui menacent une latinité chère au Martégal. Si Maurras est antisémite sur le fond, force est aussi de constater qu’en journaliste très averti, il comprend vite l’intérêt qu’il y a à exploiter cette veine porteuse dans l’opinion, et ce dès les années 1890, soit avant l’affaire Dreyfus.

    En lui accolant un antisémitisme prononcé, Charles Maurras a-t-il discrédité l’idée monarchique du débat public ?
    L’antisémitisme maurrassien n’est pas le racialisme nazi, ce en quoi ne se trompent pas des auteurs nazis. Ainsi, Karl Heinz Bremer considère que parce qu’il n’était pas racial, l’antisémitisme maurrassien n’était pas« inconditionnel ». L’antisémitisme maurrassien s’inscrit dans une tradition française que prolonge Vichy à travers ses statuts des juifs. On rappellera qu’en 1911, Maurras préconisait à l’égard des juifs un « statut » visant à les« exclure » de « l’unité française ». Eu égard à l’idée monarchique, je ne vois pas clairement de lien. D’abord, parce que Maurras n’est pas seul à la défendre et doit composer avec les prétendants qui l’incarnent. Ensuite parce qu’à partir du milieu des années les relations avec le comte de Paris se tendent. Assurément, le jeune Henri d’Orléans, une fois l’échec du 6 février 1934 consommé, entend prendre ses distances avec le chef de l’AF au nom de la modernisation du discours monarchique. Lorsque le comte de Paris publie ses premiers essais et lance l’hebdomadaire Courrier royal, son souci est d’incarner à sa façon un processus largement répandu à l’époque, celui de se poser en relève. Le comte de Paris joue ensuite sa carte pendant le second conflit mondial puis au lendemain de celui-ci et encore au milieu des années 1960 lorsqu’il espère succéder à De Gaulle. C’est à chaque fois un échec mais la responsabilité de Maurras ne peut être invoquée car il n’est pas (de son vivant) partie prenante du processus. Mais pour finir de vous répondre, j’ajouterai que dans un livre d’entretiens paru en 2009, Jean de France ne se réfère à aucun moment à Maurras. Je ne sais si cela relève du hasard mais j’ai du mal à le penser.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFlVApEkplbIksEjiq.shtml

  • Noel : La solution, la boutique royaliste !

    Amis royalistes et d’Action Française,

    Pour vos proches, à l’occasion de la fête de noël, vous avez toujours rêvé d’offrir des cadeaux de valeur, dorénavant, il y a la boutique royaliste !

    L’adresse à mettre dans vos favoris : la Librairie de Flore

    En plus de faire plaisir à votre famille et amis, sachez que l’argent récolté grâce à vos achats sert uniquement à financer notre cause !

    Découvrez dès à présent des objets uniques :

    . Les CALENDRIERS 2014, concilient les grandes dates à retenir ainsi que la série d’autocollants des années 2012-2013,

    . Royalisez votre apparence vestimentaire ! Gage de qualité, les TEE-SHIRTS d’Action française sont confectionnés chez un petit artisan d’Auvergne... De nombreux modèles vous attendent. Nos POLOS avec la fleur de lys de la ligue d’Action Française raviront tous les adeptes d’une ligne de vêtements discrètes où nos couleurs sont fièrement annoncées. Vous pouvez également choisir les CASQUETTES des vendeurs volontaires ou encore un de nos six modèles de CRAVATES fleurdelisées...

    . Côté gadgets, laissez vous séduire par les BRIQUETS "Vive le Roi" ou nos STYLOS réactionnaires,...

    . Portez haut nos idées en arborant l’INSIGNE officielle de l’Action Française, ou celle du Camp Maxime Real del Sarte où le sacré-coeur se marie à la fleur de lys...

    . Au quotidien, nous vous accompagnerons ! C’est aussi de superbes cadeaux pour un parent ou un ami, nos MUGS rencontrent un énorme succès depuis l’ouverture de notre site. Maintenant, retrouvez nos LAGUIOLES traditionnels ("Vive le Roi" et "Action française") et nos FLASQUES porteuses des saveurs de notre terroir...

    Sur le site de la Librairie de Flore sont aussi à disposition des CD, des DVD, des BD et des centaines de livres neufs et d’occasion...

    Tous à la boutique !

    catalogue de la Boutique royaliste.

    N’oubliez pas de vous couvrir cet hiver :

    8€ à la Boutique royaliste.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Noel-La-solution-le-boutique