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culture et histoire - Page 1721

  • Alain Soral dédicace chez Facta


    Alain Soral dédicace Dialogues désaccordés (É. Neaulleau/A. Soral) à la Librairie Facta le samedi 9 novembre 2013;

  • Types de civilisation et paramètres géopolitiques

    Esquisses historiosophiques
    INTRODUCTION
    Le boom géopolitique, qui a gagné ces dix dernières années l’espace opérationnel de la pensée politologique russe, rappelle, dans un certain sens, le boom du marxisme au début de ce siècle.
    Il est très curieux qu’aujourd'hui en Russie la géopolitique ne soit pas encore une discipline scientifique spécialisée, mais ne constitue qu'un nouveau symbole de croyance qui a donné les réponses à toutes les questions que l’on se posait depuis longtemps, y compris les questions à caractère spirituel que l'on n'avait jamais abordées avec le marxisme. Dans notre article, nous n’avons pas pour objectif de révéler les parallèles ultérieurs entre l’influence du marxisme et de la géopolitique sur la mythologie de la conscience populaire en Russie. Notre objectif est plutôt de dégager la nouvelle inclinaison de la pensée géopolitique russe en particulier (non dans le sens du symbole de croyance) vers la grande objectivité factuelle en ce qui concerne le discours général de la géopolitique et en particulier en tant que science spécialisée.
    En géopolitique, il y a une idée standard, la notion/l’idée qu'il existe dans l’histoire deux types fondamentaux de civilisation : la thalasso-civilisation (civilisation maritime) et la civilisation tellurique (la civilisation continentale). Dans le monde règne, pour ainsi dire, une situation générale, mais comme on le sait, l’essentiel de tout processus est toujours dissimulé par des détails, et ce sont ces détails en particulier, qui, à notre avis, s'imposent aux esprits, souvent au détriment de « l’inviolabilité » du paradigme métaphysique fondamental, où tout est blanc ou noir (c'est le cas pour la thèse, fort répandue, qui souligne le contraste fondamental entre thalassocratie et tellurocratie, notamment dans une variante plus concrète: entre l’atlantisme et l’eurasisme. En fait, l’image de l’opposition des civilisations dans le monde est excessivement complexe et paradoxalement très dynamique (en l'occurrence, plutôt agir/fonctionner avec des codes binaires et non deux codes).
    Même la logique élémentaire suggère que le type le plus universel de civilisation apparaîtra où l’on aura atteint l’union la plus harmonieuse des « vents » marins et continentaux de l’histoire, et avec cela sans perdre leur contrôle.
    Plus concrètement, ce sont les différences —mais en même temps les similitudes— entre les différents types de civilisations qui nous exposent l’histoire des puissances coloniales. En fait, ici nous pouvons observer les formes les plus diverses de colonisation de l'espace habitable, la colonisation maritime comme la colonisation continentale. Nous allons aborder des exemples concrets.
    L’ANTIQUITE
    Déjà, dès les débuts de l’histoire, on voit des peuples accomplir des expansions maritimes et continentales. Ainsi, la colonisation de la Palestine par l’antique peuple d'Israël est un bon exemple d’expansion continentale et son soulèvement contre le « peuple de la mer » est un des prototypes du conflit historique entre thalassocratie et tellurocratie. En outre, la puissance assyrienne illustre très bien l’impérialisme continental et la puissance phénicienne s’illustre sur la mer. Mais il faut ajouter que pour asseoir n’importe quelle puissance assez consolidée, il est nécessaire de contrôler les réseaux de communications correspondants : les réseaux maritimes, continentaux et autres. Pendant l’Antiquité, c’étaient, avant tout, les voies fluviales qui assuraient le pouvoir sur le continent, et, par après, petit à petit, l’importance des voies terrestres a également augmenté. Le pouvoir de la thalassocratie était déterminé par le contrôle des zones de navigation côtière, à laquelle s’ajouteront plus tard les détroits et les courants marins. Depuis des temps immémoriaux, les rivières relient la mer aux profondeurs du continent, les cultures côtières et continentales.
    La Grèce, en tant qu’exemple d’une authentique universalité, est un cas particulier : la civilisation grecque a commencé par être maritime (c’était une civilisation de police côtière et insulaire), et au fil du temps, elle devint la force continentale la plus puissante. Avant tout, nous voulons ici parler de l’expansion coloniale terrestre de l’hellénisme vers l’Est, et ce, jusqu’aux profondeurs continentales de l’Asie centrale. L’Empire romain a lui aussi connu ce type de civilisation universelle : la flotte romaine ne valait pas moins sur la mer Méditerranée que les légionnaires romains ne l’étaient sur les étendues continentales de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique. Par la suite, Byzance applique cette même tradition géopolitique des « deux composantes » (la symphonie de la Mer et de la Terre).
    MOYEN-ÂGE
    Avec le début du Moyen Âge commençait une nouvelle étape de l’opposition géopolitique des peuples et des civilisations. L’espace de l’Empire romain, en tant que civilisation universelle de l’Antiquité, s’est exposé à une expansion coloniale prolongée autant sur terre que sur mer, ce qui entraîna, dans chaque cas, l’apparition de formes particulières de cultures nouvelles. « Les peuples de la mer » de l’Europe du Moyen Âge sont des conquérants normands-varègues, qui s’étaient emparé de l’Empire suite à des encerclements militaires. Partis en campagne depuis les étendues de l’Europe du Nord (baltique) s’imposèrent sur le « front occidental » atlantique depuis l’Angleterre jusqu’à l’Afrique du Nord et l’Italie du Sud ; alors que les Varègues, sur le « front oriental », affirmèrent leur pouvoir le long de toute la route continentale des Varègues et des Grecs, de la Baltique à la mer Noire, et jusqu’à Constantinople elle-même.
    C’est ainsi que l’Europe donna lieu à plusieurs genres de cultures coloniales aux tendances géopolitiques différentes. C’est alors au tour de Venise, héritière originale de Byzance, de devenir, et pour longtemps, le type de thalassocratie le plus authentique. Les célèbres Croisades, continuation de la tradition des invasions normandes, furent l’instrument de la politique de Venise, qui avait pour objectif final un contrôle géopolitique total des bassins de la Méditerranée orientale et de la Mer Noire. Byzance fut la seule, de par sa nature, à être la plus thalassocratique, attitude qui fut cependant déterminée, non pas par un refus de son élite politique pour les principes de l’universalisme antique, mais héritée de circonstances bien concrètes : la perte d’une grande partie du territoire (en tant que facteur « continental ») suite aux expansions arabe et turque.
    La colonisation arabe, à son tour, est un exemple à l’opposé de l’hellénisme; elle est la transformation de l’espace civilisationnel du tellurocratique profond (continentalisme d’Arabie) à l’universel. De même, la colonisation arabe s’est propagée autant par voies terrestres (du Maroc à l’Asie centrale) que par voies maritimes (de célèbres navigateurs arabes n’ont pas été que des concurrents sérieux pour les Vénitiens, ils ont aussi contrôlé presque tout le bassin de l’Océan Indien). Et il faut attendre l’invasion mongole, la tellurocratie la plus radicale du Moyen Âge, pour voir la fin de l’universalisme arabe.
    Par la suite, la colonisation turque était elle aussi, de par sa nature, tellurocratique, vu sa propre prétention à l’universalisme. Si les Mongols, dont les territoires côtiers conquis ne relevaient pas de l’universalisme civilisationnel, s’étaient de nouveau retirés dans les profondeurs du continent, c’était de la faute des Turcs, issus de ces mêmes profondeurs, qui, historiquement, avaient conservé leur accès à la mer et qui avaient tenté de s’approprier/d’imiter la tradition de l’universalisme géopolitique des Arabes et des Byzantins. Toute fois, l’Empire d’Osman resta davantage une puissance tellurocratique. L’avantage de conserver ce statut géopolitique (et en même temps par contrainte technique pour un développement adéquat de l’universalisme ottoman) a servi de circonstance pour que la Sublime Porte se concentre considérablement sur sa politique extérieure pour s’opposer à la tellurocratie européenne la plus fondamentale du Moyen Âge, le Saint Empire romain germanique (conflit au-delà du bassin danubien).
    Le Saint Empire romain germanique fut le résultat d’une expansion coloniale germanique en Europe. Cette expansion avait un caractère double : elle était maritime et terrestre. Nous avons déjà parlé d’une thalassocratie germanique antique (les invasions normandes). À l’origine, les Goths, et ensuite les Francs, constituaient la tellurocratie germanique. Initialement, la nation de Charlemagne était une puissance très continentale, où le pouvoir tellurocratique assurait le contrôle sur les bassins des voies fluviales les plus importantes du Nord-Ouest de l’Europe (y compris les embouchures et les courants moyens du Danube). Malgré la tentative de la Rome latine d’introduire en Allemagne par les terres « le virus » de l’universalisme antique (Charlemagne proclamé Empereur romain), l’Etat de Carolingiens resta fidèle à ses principes tellurocratiques, ce qui, plus tard confirma sa division par Charlemagne lui-même en trois parties qui correspondaient en fait, aux trois « bassins de contrôle » : la France, la Germanie et l’Italie du Nord. Par la suite (Xe siècle), la Germanie et l’Italie du Nord constituaient la partie principale du nouvel Etat européen, qui nominalement, issus des traditions impériales des Romains et des Carolingiens, celles du Saint Empire romain germanique.
    La colonisation germanique sur le pourtour de la Baltique possédait principalement un caractère thalassocratique, issu des traditions des troupes de Normands et de Varègues et s’est maintenue lors de la Ligue hanséatique des villes. En ce qui concerne les territoires baltes germanisés, ils n’ont jamais été officiellement repris dans l’Empire germanique médiéval bien qu’ils en dépendaient politiquement. La flotte hanséatique opérait de la même manière sur la Baltique et les mers du Nord que les Vénitiens sur la Méditerranée. L’Europe, située entre les mers du Nord et du Sud, était dirigée par l’élite tellurocratique germanique qui menait une implantation coloniale successive dans les profondeurs du continent vers l’Est, jusqu’aux frontières de la sphère d’influence géopolitique de la Russie.
    L’ancienne Russie fut une variante très originale de l’universalisme géopolitique et s’institua surtout une élite thalassocratique (la Russie varègue) qui se retrouva au beau milieu d’un entourage hautement tellurocratique (khanat Khazar et Empire germanique). Suite à l’invasion mongole, la Russie s’est divisée en trois composantes : la Russie occidentale (Kiev), la Russie orientale (Moscou) et la Russie du Nord (Novgorod). La Russie occidentale qui s’est retrouvée enclavée dans les tenailles germano-turco-mongoles, perdit la possibilité d’une expansion coloniale propre et qui s’est transformée en périphérie, en confins, géopolitiques (Ukraine). La Russie orientale, dont l’accès à la mer fut coupé par les Tataro-Mongols, prit les traits typiques d’une puissance tellurocratique (le pouvoir des grands Princes moscovites s’est basé sur le contrôle des sources et des courants moyens d’une série de rivières importantes du massif de la Russie ancienne), et, jusqu’au XVIe siècle, la Russie du Nord conserva ses traits universalistes anciens (thalasso-tellurocratique) rappelant d’une certaine manière l’Empire germanique : un commerce maritime (sur les mers Baltique et Blanche) ajouté à une assimilation systématique des nouveaux espaces continentaux à l’Est, jusqu’à la "ceinture de pierre" (Oural).
    L’unification des Russies de Novgorod et de Moscou fut un puissant stimulant pour le développement de l’universalisme géopolitique russe spécifique, historiquement exprimée dans l’idée de la Troisième Rome. Suite à l’accès de l’Etat russe aux mers Baltique et Blanche au Nord-Ouest, et de même aux mers Noire et Caspienne au Sud-Est, fut introduite dans la politique russe l’intuition thalassocratique avec une force particulière, déployée par Pierre le Grand. En même temps, la colonisation russe continua dans les espaces continentaux internes, et de cette manière, la combinaison harmonieuse des vecteurs "thalasso" et "telluro" dans la politique coloniale russe mena à la création d’un empire universel sans précédent de par son échelle, un réseau géopolitique qui est paradoxalement exprimé dans la formule : « Moscou, le port aux cinq mers ».
    LES TEMPS MODERNES
    Les grandes découvertes géographiques des 15ième et 16ième siècles ont entraîné une expansion coloniale mondiale des nations européennes : le monde entier devient l’objectif de leurs stratégies géopolitiques. Nous observons ici, avant tout, l’établissement de deux puissances coloniales universalistes : l’Espagne et le Portugal. L’universalisme latin, incarné par ces deux puissances, possédait trois composantes historiques : l’universalisme impériale antique de Rome (Eglise romaine), les gènes tellurocratiques de l’aristocratie espagnole (issue des traditions de la colonisation terrestre de la Germanie antique et des Goths occidentaux), et le thalassocratisme méditerranéen (vénitien) apporté par les croisés, les templiers qui s’y étaient réfugiés après le début de la répression de l’Ordre en Europe au 14ième siècle et qui, par la suite, ont activement participé au projet de colonisation de l’Amérique. Christophe Colomb (un Génois d’origine) représenta le thalassocratisme méditerranéen.
    Il faut attirer une nouvelle fois l’attention sur le fait que, malgré une flotte mondiale plus puissante en ce temps-là, l’Espagne ne se transforma pas en puissance thalassocratique avec une stratégie géopolitique logique propre au vrai thalassocratisme. La colonisation espagnole de l’Amérique portait surtout le caractère d’une colonisation continentale et elle n’était pas seulement la mise en œuvre des régions côtières clefs. À cet égard, la colonisation portugaise des côtes d’Amérique, d’Afrique et d’Asie fut la plus thalassocratique. Ce sont justement les Portugais qui se sont les premiers heurtés aux intérêts de la nouvelle thalassocratie européenne, c'est-à-dire la Hollande, qui est entrée dans l’arène mondiale de l’époque des Temps Modernes.
    La thalassocratie hollandaise, malgré la situation continentale des Néerlandais, est, si l’on peut s’exprimer ainsi, la plus classique. Au 17ième siècle, Amsterdam devint la nouvelle Venise d’Europe. La colonisation hollandaise visait, avant tout, le contrôle des voies marchandes maritimes et des points stratégiques le long des côtes de l’Afrique du Nord jusqu’au Japon y compris ainsi que le long des côtes de l’Amérique du Nord et centrale. Les points stratégiques pour soutenir la politique coloniale hollandaise : Nieuw Amsterdam (qui deviendra plus tard New York), le Cap (l’extrémité sud de l’Afrique, position-clef sur la route maritime de l’Europe à l’Océan Indien), Java (contrôle sur l’archipel indonésien et les détroits de la route maritime de l’Inde à la Chine).
    La stratégie coloniale hollandaise fut appliquée ultérieurement avec succès par la Grande-Bretagne et, avant tout, contre la Hollande elle-même dans la lutte pour la primauté mondiale sur les océans. C’est ainsi que la Grande Bretagne s’empare de Nieuw Amsterdam et continue la colonisation entreprise par les Hollandais des côtes orientales de l’Amérique du Nord (Nouvelle Angleterre) ; s’empare d’une série de péninsules clefs dans les Caraïbes et de territoires côtiers de l’Amérique centrale ; s’implante en Afrique du Sud (tire le verrou à Cape Town, etc) ; s’introduit dans l’Océan Indien, assurant le contrôle sur les côtes d’Afrique orientale (prise de Zanzibar, etc) et s’implante en Inde et en Malaisie (routes maritimes entre l’Inde et la Chine) et enfin, en Chine même (Hong Kong).
    La colonisation britannique est typiquement thalassocratique quand elle ne se passe pas au plus profond des continents (l’Australie est intensément colonisée sur ses côtes, c’est le caractère thalassocratique, mais dans le cas de l’Inde, on parle non seulement de colonisation civilisationnelle mais aussi politique – voir l'accord entre la Grande Bretagne et le Grand Moghol. À cet égard, l’histoire de l’assimilation de l’Amérique du Nord fut tout aussi exemplaire. Là, la colonisation thalassocratique britannique se limitait, strictement parlant, aux zones côtières de la Nouvelle Angleterre, alors que les étendues intérieures du continent nord-américain avaient d’abord été occupés par les Espagnols (Californie, Texas) et les Français (Louisiane). Dans les territoires plus intérieurs encore, les Etats-Unis se sont constitués plus spécialement, avec pour matériel humain, les descendants des colons germaniques (jusqu’à la création des Etats-Unis, ils constituaient la moitié de la population du pays) et les immigrants d’Europe occidentale à la mentalité « européenne ».
    La tradition géopolitique américaine contient, ainsi, des éléments contradictoires qui constituent en même temps les prémisses d’un universalisme propre à l’Amérique. Jusqu’à présent, les Etats-Unis restent dominés par l’élite thalassocratique d’origine anglo-hollandaise dont le fondement politico-spirituel est constitué par l'atlantisme. Cependant, il existe aussi une forte « opposition continentale » contre l’atlantisme, représentée par les « patriotes », les fondamentalistes-nativistes, auxquels on peut également ajouter les Indiens. Certes, pour finir, les Etats-Unis imitèrent la stratégie géopolitique de la Grande Bretagne qui comprenait la dernière structure néo-coloniale propre, sortant du cadre du véritable atlantisme.
    Les autres voies de la colonisation. La victoire historique de la flotte britannique sur l’Espagne marqua un renforcement de la position géopolitique de la nouvelle thalassocratie anglo-saxonne, et dans le monde romain (latin), un nouveau projet universaliste vit le jour, l’universalisme français.
    La colonisation française est, d’une certaine mesure, le cumul, la réunion, des types de colonisation espagnole (continentale) et portugaise (maritime). D’une part, les Français se sont assidûment battus pour le contrôle des détroits et des péninsules, suivant ainsi une logique purement thalassocratique. Pendant ce temps, leur implantation était plus continentale que celle des Anglais. À part la Louisiane et le Québec en Amérique du Nord, les Français maîtrisèrent un immense espace continental en Afrique. Cependant, la France manquait de forces propres pour mener cette double tâche et asseoir son impérialisme universel auquel Napoléon aspirait jusqu'à la folie.
    La colonisation allemande fut encore moins thalassocratique et plus tellurocratique que celle de la France. Jusqu’à la fin du 19ième siècle, l’Allemagne ne se décida pas à mener une politique de colonisation d’outre-mer et Bismarck, plongé dans des incertitudes, ne donna pas son accord pour la création d’un espace colonial germanique. Les pressentiments de Bismarck se révélèrent vrais : en principe, cette politique n’apporta aucun succès à l’Allemagne. Le colonialisme d’outre-mer italien et belge avait aussi un caractère très continental ; il consistait en l’occupation et l’exploitation de régions délimitées en Afrique (Congo, Libye, Erythrée).
    Le colonialisme russe était loin d’être d’outre-mer, il était très continental ; et ce n’est qu’après la Deuxième Guerre Mondiale qu’en Russie (URSS), qu’apparurent des points d’appui stratégiques en dehors de l’Eurasie : en Amérique (Cuba, Nicaragua) et en Afrique (Egypte, Somalie, Libye, Ethiopie, Angola, etc). aujourd'hui, tous ces pays sont pratiquement déchirés. Mais, il existe un colonialisme continental encore plus fondamental, c’est celui de type turco-mongol (de Gengis Khan) qui s’est manifesté historiquement au sein des territoires de Gengis Khan et de ses descendants : la Chine Han, la Horde d’or, l’Etat de Timour, l’empire des Grands Mongols.
    Le colonialisme chinois (non pas le colonialisme mongolo-han mais plutôt khano-confucéen) est plus penché vers l’universalisme tel que par exemple une colonisation chinoise active des côtes et des péninsules en Asie du Sud-Est et un développement important de la navigation côtière. Pendant ce temps, la colonisation continentale des vastes régions de l’Asie médiévale et centrale maintient la Chine en tant que puissance tellurocratique principalement. Le colonialisme japonais lui aussi avait un caractère double, et même radicalement double. Ce radicalisme était dû à deux vecteurs opposés : un vecteur tellurocratique visant une colonisation des régions intérieures du continent (Mandchourie, Mongolie, Tibet) et un autre thalassocratique, fondé sur une colonisation très thalassocratique de tout le bassin de l’Océan Pacifique.
    Après la Deuxième Guerre Mondiale, les conditions générales de la réalité géopolitique se sont essentiellement transformées en rapport avec le progrès important des nouvelles formes visant à s’assurer une communication mondiale. Les voies de communications fluviales et terrestres du monde ont été ébranlées par l’aviation et, plus tard, par l’astronautique. L’introduction du facteur « aérien » dans la géopolitique amena la notion « d’aérocratie ». Les possibilités techniques actuelles permettent déjà, en principe, de ne pas dépendre (au niveau militaire) de l’aviation pour autant que les satellites armés dirigés à partir d’un tableau de commandes pourraient pratiquement assurer une extinction totale de n’importe quel objectif sur n’importe quel point de la planète. Pour mettre hors service la logistique d’un adversaire, il n’est plus nécessaire de transférer les grandes ressources humaines et techniques vers de vastes étendues, il suffit de mettre hors service son système énergétique, d’éliminer « avec précision » les nœuds stratégiques du gouvernement.
    À l’heure actuelle, les Etats-Unis se révèlent être la principale force aérienne au monde et forment une alliance étroite avec la Grande Bretagne et l’OTAN. Le porte-avions symbolise au mieux l’union stratégique entre la mer et l’air. Néanmoins, vu les possibilités d’observation constante par satellite, l’avantage de la mobilité des porte-avions (ils sont les moins vulnérables lors d’offensives à l’étranger) face aux aérodromes stationnaires se relativise sensiblement.
    Vladimir WIEDEMANN.
    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/10/29/temp-4f52eb361a5119e25f27fbbf48534024-5208416.html

  • De la distinction entre écrivain et écrivant

    De la distinction entre écrivain et écrivant "L'écrivain accomplit une fonction, l'écrivant une activité, voilà ce que la grammaire nous apprend déjà, elle qui oppose justement le substantif de l'un au verbe (transitif) de l'autre. Ce n'est pas que l'écrivain soit une pure essence : il agit, mais son action est immanente à son objet, elle s'exerce paradoxalement sur son propre instrument : le langage ; l'écrivain est celui qui travaille sa parole (fût-il inspiré) et s'absorbe fonctionnellement dans ce travail. L'activité de l'écrivain comporte deux types de normes: des normes techniques (de composition, de genre, d'écriture) et des normes artisanales (de labeur, de patience, de correction, de perfection). Le paradoxe c'est que, le matériau devenant en quelque sorte sa propre fin, la littérature est au fond une activité tautologique, comme celle de ces machines cybernétiques construites pour elles-mêmes(l’homéostat d’Ashby) : l’écrivain est un homme qui absorbe radicalement le pourquoi du monde dans un comment écrire. Et le miracle, si l'on peut dire, c'est que cette activité narcissique ne cesse de provoquer, au long d'une littérature séculaire, une interrogation au monde: en s'enfermant dans le comment écrire, l'écrivain finit par retrouver la question ouverte par excellence: pourquoi le monde? Quel est le sens des choses? En somme, c'est au moment même où le travail de l'écrivain devient sa propre fin, qu'il retrouve un caractère médiateur : l'écrivain conçoit la littérature comme fin, le monde la lui renvoie comme moyen : et c'est dans cette déception infinie, que l'écrivain retrouve le monde, un monde étrange d'ailleurs, puisque la littérature le représente comme une question, jamais, en définitive, comme une réponse. (…)
    Les écrivants, eux, sont des hommes « transitifs» ; ils posent une fin (témoigner, expliquer,enseigner) dont la parole n'est qu'un moyen ; pour eux, la parole supporte un faire, elle ne le constitue pas. Voilà donc le langage ramené à la nature d'un instrument de communication, d'un véhicule de la «pensée». Même si l'écrivant apporte quelque attention à l'écriture, ce soin n'est jamais ontologique: il n'est pas souci. L'écrivant n'exerce aucune action technique essentielle sur la parole; il dispose d'une écriture commune à tous les écrivants, sorte de koinè, dans laquelle on peut certes, distinguer des dialectes (par exemple marxiste, chrétien, existentialiste), mais très rarement des styles. Car ce qui définit l'écrivant, c'est que son projet de communication est naïf :
    il n'admet pas que son message se retourne et se ferme sur lui-même, et qu'on puisse y lire, d'une façon diacritique, autre chose que ce qu'il veut dire : quel écrivant supporterait que l'on psychanalyse son écriture? Il considère que sa parole met fin à une ambiguïté du monde, institue une explication irréversible (même s'il l'admet provisoire), ou une information incontestable(même s'il se veut modeste enseignant) ; alors que pour l'écrivain, on l'a vu, c'est tout le contraire : il sait bien que sa parole, intransitive par choix et par labeur, inaugure une ambiguïté, même si elle se donne pour péremptoire, qu'elle s'offre paradoxalement comme un silence monumental à déchiffrer, qu'elle ne peut avoir d'autre devise que le mot profond de Jacques Rigaut : Et même quand j'affirme, j'interroge encore."
    Roland Barthes, Essais critiques, « Ecrivains et écrivants » (1960).

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFlkApllyAizDhzGJS.shtml

  • A propos des sites de rencontre...

    Le célibat est de nos jours matraqué par une certaine pression sociale: il faut absolument être en couple et si tel n'est pas le cas, sans cesse il faut s'en justifier, comme si le vieil adage "mieux vaut être seul que mal accompagné" n'avait plus de valeur dans cette société. Voilà un bel acte d'hypocrisie de la part de celle-ci qui s'emploie à tuer les relations sociales réelles et concrètes au profit d'un individualisme virtualisé et idéalisé à tort.
    Rentrer dans le moule, absolument, sous peine d'être montré du doigt, harcelé parfois par un entourage inquiet car conditionné depuis ces dernières années, à voir se créer une profusion de "faux" couples. Alors que toute forme de communauté est littéralement écrasée et combattue insidieusement par tous les rouages du monde moderne, il semblerait que le fait d'être en couple avec le premier venu soit la seule relation sociale reconnue aux yeux de nos contemporains "moutonnisés"...
    Le site de rencontre symbolise parfaitement cet état de fait, de par son aspect virtuel donc faussé et laissant battante la porte à toute forme de manipulation et de perversité. Sans compter l'enrichissement que la misère relationnelle (entretenue par la société actuelle) permet de procurer à une caste de profiteurs qui sont évidemment, toujours les mêmes...
    L'aspect financier, justement, vient contribuer à la marchandisation de l'humain jusque dans ses sentiments les plus primaires: le besoin d'amour et la peur de la solitude.
    Lorsqu'une rencontre entre deux personnes a lieu dans le monde réel, physique, beaucoup d'éléments entrent en jeu: les premiers regards, les premiers gestes, les premiers mots. Le langage corporel, l'inconnu et la multitude de questions momentanément sans réponses que l'on se pose à propos de l'autre tiennent une place prépondérante dans la naissance de que nous pourrions appeler "la magie", "l'alchimie", socle impératif à la construction saine et durable de deux êtres complets.
    Sur un site de rencontre, les personnes sont désireuses d'être très vite en couple, c'est bien souvent la peur de la solitude qui les y pousse. Inconsciemment, elles cherchent à combler un vide intérieur et sont dans l'attente de résultat (d'autant plus qu'elles ont payé... et en veulent pour leur argent!), quitte à manipuler (inconsciemment ou non) l'autre afin de réaliser leur désir.
    En premier lieu, étant présentes pour les mêmes raisons, les questions à propos de la disponibilité et de l'envie d'union ne se posent plus, ce qui entame déjà allègrement la beauté de l'instant.
    Vient ensuite le moment où elles se retrouvent à étaler un maximum d'éléments les concernant afin de cocher les cases des cahiers des charges respectifs, gâchant de ce fait les heureuses surprises supposées survenir au fil des semaines, des mois qui suivent.
    D'abord l'aspect physique, matérialisé par des photos qui ne reflètent pas vraiment la réalité, ensuite l'épanchement intempestif sur des vies et des personnalités (le plus souvent) vides de sens grâce auquel elles comptabilisent et s'extasient devant les points communs (sachant qu'il est parfois si simple d'ouvrir discrètement une autre page et simuler des connaissances communes grâce aux moteurs de recherche, tant le besoin de correspondre aux attente de l'autre semblent vitales), trouvent même des arrangements sur les paramètres qui divergent, jusqu'à projeter dans l'avenir, elles s'assurent de l'authenticité de chacun... elles s'emballent et s'idéalisent mutuellement, totalement inconscientes qu'elles ont littéralement étouffé dans l’œuf toute forme de magie, au profit d'illusions éphémères.
    Vient enfin la rencontre physique tant attendue, et malgré l'inévitable et légère déception bien souvent ignorée, les dés sont jetés. Tant de choses ont été dites, tant d'espérances et d'attentes sont en jeu qu'il est impensable de se rétracter même si l'envie s'en faisait sentir. Le désir de finalité laisse littéralement place à une obligation de "conclure", car, elles sont inscrites pour cela après tout! La case de l'union charnelle qui termine de valider les derniers paramètres scelle le "contrat". Tout est biaisé d'avance, le couple devient une évidence, un accord tacite, totalement dénué d'impulsion pure et réelle, sans une base solide hormis l'idéalisation qui ne manquera pas, tôt ou tard, de s'étioler au profit d'une amertume qui sera rejetée sur l'autre qui n'aura pas apporté le bonheur recherché.
    Il existe cependant des couples qui se bâtissent sur ce genre de "fondations" et qui perdurent dans le temps. Rares sont, cependant, ces personnes qui ont su, malgré la stérilité de leur base, créer l'inattendu et l'alchimie nécessaire à une évolution saine...
    En tout cas, la dynamique actuelle concernant les unions est plutôt désastreuse: en effet, on n'a jamais vu tant d'éclatement de couples, de mariages et de familles que de nos jours, et la tendance tend à se dégrader inexorablement, d'où la nécessité de combattre la virtualisation des rapports humains en reproposant et en recréant du lien social concret permettant de contrer cette manipulation insidieuse dont on ne réalise pas encore l'ampleur.

    Ann http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Gérard de Villiers, Son Altesse Sérénissime, est mort

    Le père de la série policière SAS, dont le 200e numéro est sorti en octobre, est mort hier, à 83 ans.

    Gérard de Villiers est décédé jeudi à Paris, des suites d’une longue maladie. Il allait sur sa 84e année.

    Le père de SAS, la série de romans de gare et d’aérogare la plus vendue dans le monde (plus de 100 millions d’exemplaires) était né à Paris le 9 décembre 1929, fruit de l’union d’un auteur de théâtre et d’une héritière de la petite noblesse d’épée. Il venait tout juste de publier le 200e volume des célèbres et populaires aventures du détective autrichien le prince Malko Linge, dit « SAS » (Son Altesse Sérénissime), La Vengeance du Kremlin. Le précédent avait pour titre Sauve-qui-peut à Kaboul. Son ami, l’écrivain Patrick Besson avait déclaré récemment : « Il aurait pu tourner en rond, croire comme tant d’autres à la fin de l’histoire, mais les islamistes lui ont redonné un coup de fouet ».

    Après avoir fourbi ses armes dans le journalisme, dans le groupe Lazareff, aux côtés de celui qui deviendra le plus fidèle de ses amis, Claude Lanzmann, la disparition du père de James Bond, Ian Fleming, lui inspire la création du personnage de Malko, débauché par la CIA, pris dans les méandres de l’actualité géopolitique et les eaux troubles de la diplomatie. Les premiers sortent en 1965. Le premier du nom sera : SAS à Istanbul. [...]

    La suite sur http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/01/03005-20131101ARTFIG00267-gerard-de-villers-son-altesse-serenissime-est-mort.php

  • 15 novembre à Nantes : Le Printemps des Libertés avec Béatrice Bourges

    15 novembre à Nantes : Le Printemps des Libertés avec Béatrice Bourges

    Rendez-vous 20H15 salle du Nord

    73, avenue des landes 44 000 Nantes

    participation aux frais €

  • 1940 : pour un retour au réel

    Dans l’’un de ses messages adressés aux Français en 1940, le maréchal Pétain proclamait : « Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal ». Il s’’agissait des mensonges dont de mauvais guides avaient abreuvé les Français avant la guerre et qui avaient entraîné les malheurs de la patrie. Les Français d’’aujourd’’hui sont encore plus imprégnés de mensonges sur la période dramatique de l’’Occupation. Ceux-ci sont relayés par l’’enseignement et par les grands médias depuis des années à tel point que bien souvent, nos compatriotes ne se rendent même plus compte qu’’ils sont manipulés et tiennent sincèrement pour véridiques des contre-vérités flagrantes. Face aux mensonges Le grand mérite de Florent Gintz, dans son précieux ouvrage, est de faire l’’inventaire de tous ces mensonges et de les réfuter systématiquement. Il ne tient pas un langage de partisan : il met le lecteur en face des faits. Comme avec un projecteur il éclaire le réel. Il fournit la clé pour comprendre les événements. La césure des 17-18 juin 1940 - le mot “césure” est faible ! —- c’’est la fracture qui s’’est produite dans l’’unité française au moment où notre pays subissait le plus grand désastre militaire de son histoire. Le 17 juin, le maréchal Pétain, à qui Paul Reynaud a “refilé” la présidence du conseil, demande un armistice aux Allemands. Le 18 juin, le général De Gaulle lance de Londres un appel à la continuation du combat. En vérité, leurs positions ne sont pas divergentes. Le Maréchal annonce que nos armées sont hors d’’état de s’’opposer désormais à l’’envahisseur, mais il ajoute : « Nous tirerons les leçons des batailles perdues », sous-entendu, un jour nous prendrons notre revanche. De Gaulle, lui, réfugié en Angleterre, invite à le rejoindre ceux qui veulent poursuivre le combat à l’’étranger. L’’Appel falsifié La fracture apparaîtra seulement les jours suivants lorsque De Gaulle accusera le Maréchal et son gouvernement d’’avoir capitulé devant l’’ennemi. Le chef de la “France libre” et ses partisans feront reposer toute leur aventure sur ce mensonge historique. Le véritable “appel du 18 juin” sera même falsifié et remplacé par un autre texte affiché à Londres au début d’août 1940. On y lit : « Des gouvernants de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’’honneur, livrant le pays à la servitude. Cependant, rien n’’est perdu ! »... Cet appel falsifié (dont le général Le Groignec a obtenu récemment, sous menace de recourir à la justice, le retrait du Musée de l’’Ordre de la Libération) était un acte de dissidence à l’’égard du gouvernement légal de la France aux prises avec d’’énormes difficultés du fait de l’’occupation allemande. Rappelons que De Gaulle lui-même, avec Paul Reynaud, s’’était déclaré partisan de la capitulation avant d’’être écarté du gouvernement. Le Maréchal et le général Weygand, le généralissime, s’’y étaient opposés. L’’erreur de Hitler Florent Gintz souligne quelle chance l’’Armistice a représentée pour notre pays. Il a imposé des contraintes à l’’envahisseur qui tenait alors la France à sa merci. Sans l’’Armistice, les Allemands auraient installé un gouvernement direct du pays, dont les Français auraient durement souffert. L’’auteur estime qu’’en concédant un armistice, Hitler s’’est laissé entraîner par la vanité d’’avoir en si peu de temps humilié la France victorieuse en 1918. Mais ce faisant, il a commis, de son point de vue, une grosse erreur. Les accusations portées par les gaullistes contre “Vichy” ont accrédité l’’idée que les malheurs de la France sous l’’Occupation étaient dus à un noir complot des chefs militaires en juin 1940. Elles ont fait oublier les responsabilités du désastre qui incombaient à tous les gouvernements qui avant 1940 n’’avaient pas su préparer l’’affrontement avec l’’Allemagne et lui avaient déclaré la guerre en septembre 1939 sans avoir les moyens de la gagner. Florent Gintz rappelle dans qu’elles conditions difficiles l’’administration française dut assurer la vie des populations durant ce qu’’il appelle la « période héroïque ». Il fallut constamment ruser avec les autorités occupantes et résister quand on le pouvait à leurs exigences. Sur le plan politique, l’’Armistice épargnait la flotte de guerre (la deuxième du monde à l’’époque) et ménageait à la France des espaces de semi-liberté. Durant vingt-huit mois une zone libre, authentiquement libre, fut préservée. De même que l’’empire colonial où l’’armée allemande ne put mettre les pieds. Cinq cent mille prisonniers de guerre purent rentrer de captivité entre juin 1940 et 1944. On fait de “Vichy” le complice de Hitler dans la persécution des juifs. Encore un mensonge. Beaucoup de juifs eurent la vie sauve grâce à l’’État français. On déplore la mort ou la disparition de 14 % des juifs français et de 40 % des juifs étrangers résidant sur notre sol. C’’est trop mais, dans les autres pays occupés, le chiffre des morts et disparus a atteint 90 %. Il est à noter aussi que seulement 1,4 % (dont 0,32 % de volontaires) de la population française dut aller travailler en Allemagne au titre du S.T.O. , alors que 3,5 % de la population belge et 6 % de la population néerlandaise y furent astreints. Grâce à l’’Armistice et aux gouvernements de l’’État français, l’’occupation allemande fut moins dure à supporter qu’’ailleurs. La revanche et la libération du pays ont pu être préparées, avec notamment la formation de l’’Armée d’’Afrique par le général Weygand. N’’oublions pas le réarmement moral des Français qui fut entrepris dans les mois qui suivirent le désastre. La guerre civile Tout cet effort et cette action au service du pays ont été méconnus lors de la libération du territoire qui fut marquée par le déclenchement d’une affreuse guerre civile. 990.000 personnes furent alors arrêtées, 110.000 condamnations prononcées par les tribunaux, dont 7.040 peines de mort, sans compter les milliers d’’exécutions sommaires en 1944. Aujourd’’hui, on entretient la mauvaise conscience des Français qui ne parviendraient pas à s’’exorciser de leur passé vichyste. L’’ouvrage de Florent Gintz les incite à ne pas rougir du comportement de leurs dirigeants de cette époque. Assurément, certains s’’engagèrent alors trop loin dans la collaboration avec l’’occupant. Il y eut des imprudents et aussi des traîtres, en petit nombre. Rien ne justifie l’’infamie qui, encore aujourd’’hui, est appliquée aux gouvernements d’’alors. Ceux qui ont suivi la ligne politique du Maréchal ont bien mérité de la France. Le grand mérite de l’’ouvrage de Florent Gintz est de rappeler les réalités d’une époque dont l’’histoire est dénaturée par les clichés partisans de l’’”historiquement correct”. Pierre Pujo L’’Action Française 2000 du 4 au 17 janvier 2007 * Florent Gintz : La césure des 17-18 juin 1940. Éd. Godefroy de Bouillon. 174 pages. 19 euros.

  • « La Grande Séparation » d’Hervé Juvin, une redécouverte du vrai sens de la politique

    Le livre d’Hervé Juvin La grande séparation. Pour une écologie des civilisations est le 3ème tome d’une trilogie après L’avènement du corps et Produire le monde. Le titre renvoie à deux significations. L’une est un constat. L’individualisme et le libéralisme ont introduit une séparation au sein du peuple lui-même. La grande séparation c’est que l’individu s’est substitué au peuple.

    La grande séparation c’est aussi le constat que, dans un monde qui se veut fluide, les frontières se reconstituent : Kosovo, Soudan divisé en deux, Yougoslavie éclatées en multiples États qui se veulent et/ou se croient indépendants, etc. Mais aussi séparation par l’argent qui remplace les autres séparations.

    En outre, l’essor de l’État a accompagné l’essor de l’individualisme et a accentué le déliaison du corps social. Mais la grande séparation n’est pas qu’un constat, c’est aussi un projet. Hervé Juvin pense que la diversité de l’humanité et du vivant est le bien le plus précieux. Il en appelle pour la préserver à une écologie humaine. Le principe de celle-ci c’est une séparation à instaurer ou réinstaurer entre les peuples. C’est une limitation des communications et des interactions. C’est ce que Régis Debray avait appelé un éloge des frontières. C’est un retour au lien privilégié entre un peuple, sa terre, et un certain mode de vie : une culture.

    Juvin plaide ainsi pour moins d’accélération, moins de connexion et moins de « développement ». Il en appelle à un « polythéisme joyeux, aventureux et jamais blasé ». Nous lui ferons deux objections. L’une est qu’il parait considérer l’État d’Israël comme un exemple de défense de l’identité. On peut se demander si au contraire ce n’est pas un rabattement de l’identité juive sur une identité d’État-nation au fond très réductrice. On doit aussi observer que l’exemple d’Israël est particulièrement peu reproductible puisqu’il a consisté notamment à chasser un autre peuple de sa terre. L’énergie doit être saluée là où elle est et contraste certes avec l’impuissance de l’Europe mais elle ne saurait tenir lieu de légitimité pour toutes les actions entreprises.

    En second lieu, Hervé Juvin affirme que l’Ancien Testament nous renverrait à notre étrangeté et au culte de l’origine par opposition au Nouveau Testament, universaliste et négateur des origines des peuples. On peut au contraire se demander si l’Ancien Testament ne représente pas ce qui dans le monothéisme renvoie justement à l’exclusivisme, à l’intolérance, et la volonté suprématiste d’imposer le culte d’un Dieu tyrannique. Allant à certains égards trop vite, il est bien possible qu’Hervé Juvin ne contribue à imposer une nouvelle religion de la séparation passant à côté des vrais problèmes tels que l’emprise de la marchandise.

    Hervé Juvin, La grande séparation. Pour une écologie des civilisations, Gallimard, 388 pages, 22,50 €.

    Pierre Le Vigan

    Source : Metamag

    http://fr.novopress.info/143579/grande-separation-dherve-juvin-redecouverte-du-vrai-sens-politique/#more-143579

  • Le troisième sexe

    Simone de Beauvoir avait-elle imaginé que la déviance de l'existentialisme conduirait à l'invention d'un troisième sexe ? Depuis aujourd'hui, les nouveaux-nés allemands hermaphrodites peuvent être inscrits sans mention de leur sexe sur leur état civil. Un premier pas vers la création d'un genre neutre (ou "intersexe"), la maladie n'étant qu'un prétexte pour imposer un nouvel avatar de la théorie du genre. Explications de l'Homme nouveau :

    "Certains enfants naissent « hermaphrodites », victimes d’une malformation physique qui fait que le bébé n’a pas de sexe biologique déterminé. Une épreuve terrible pour l’enfant et la plupart des parents que quelques discours imprégnés de la théorie du Genre n’aident pas à affronter la terrible réalité. Que faire ? Imposer à l’enfant un sexe déterminé ? Décider pour lui, parce que l’humanité est ainsi structurée et la vie en société avec elle, qu’il sera fille ou garçon et l’opérer en conséquence ? La difficulté est immense et les parents savent que quelque soit le choix qu’ils imposeront à ce bébé, il grandira avec une blessure profonde, comme tout autre personne née malade ou victime d’une malformation.

    En Allemagne entre en vigueur aujourd’hui une loi instituant un genre « neutre », qui fait suite à une déclaration de la Cour suprême reconnaissant à chaque individu le droit de vivre selon son « genre ressenti et vécu ». Le législateur entend répondre ainsi au problème de ces personnes dites « hermaphrodites » ou intersexuées, la loi n’autorisant pas pour l’instant les personnes sexuées normalement à faire usage de ce troisième genre. Nul doute que la France ira dans le même sens à plus ou moins long terme. En attendant, l’Allemagne vient de légiférer à partir d’une exception, de reconnaître l’hermaphrodisme comme un genre à part entière : le législateur considère donc la maladie – puisqu’il faut appeler les choses par leur nom – comme fondatrice de l’identité de la personne. Plus encore, si l’Allemagne entend aller jusqu’au bout de sa logique, il faudra ouvrir la possibilité de se déterminer comme neutre à tout le monde. Une personne née homme peut tout à fait se sentir un peu femme et un peu homme et revendiquer, au nom du « genre ressenti » qui fonde désormais la loi, de changer de genre administratif.

    Une véritable mascarade juridique qui, au delà de sa gravité sur le plan moral, rendra la vie en communauté de plus en plus complexe. Puisque l’on a imposé au nom de la parité des quotas de femmes aux entreprises, il faudra imposer aussi des quotas de « neutres ». Et tant pis pour les patrons qui refusent ce genre d’aberrations. Les choses pourraient être d’autant plus rocambolesques que le genre étant désormais fluctuant, un « neutre » pourra un beau jour se déclarer « femme » et bouleverser la politique de recrutement de l’entreprise. Cela aura le mérite de créer de l’emploi en psychologie et ressources humaines. Que les chantres de l’égalitarisme et du constructivisme réfléchissent également au congé « neutranité » qu’il faudra accorder en plus des congés paternité et maternité. Que les professionnels de la mode travaillent dès maintenant à la conception de collections neutres, que l’on s’empresse aussi d’installer dans les lieux publics des toilettes pour le troisième sexe et des piscines spéciales à Lourdes. Enfin, puissent les académiciens se mettre au travail au plus vite pour réformer la grammaire et créer un genre neutre.

    Bienvenue dans un Occident décadent, fier de retourner à l’état embryonnaire de l’indifférenciation sexuelle."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/11/le-troisi%C3%A8me-sexe.html

  • LA CHARIA

    Grâce à un article dans le journal Présent signé Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre, nous donnons une définition de la Charia.
    La proclamation à Benghazi de la Charia comme désormais source principale du droit en Libye, c’est vraiment le très beau, le superbe résultat de la politique, approuvée à droite comme à gauche, de messieurs Bernard-Henri Lévy, Sarkozy et Juppé et des bombardements protecteurs de l’OTAN !
    Pour beaucoup, que n’abreuvent que les informations ou la désinformation des médias, la Charia c’est simplement le retour à la législation de la polygamie et l’on ne saurait prendre cela au tragique. Les imbéciles ignorants feront sur cela des quolibets salaces.
    Or la Charia, c’est ni plus ni moins l’ensemble du code islamique intégrant et régissant la totalité des actes humains. L’islam, c’est la Charia, la Charia, c’est l’islam. C’est le socle de la théocratie totalitaire dont le modèle a été établi à Médine par Mahomet.
    Cent fois le Coran rappelle qu’obéir à Dieu, c’est obéir à son prophète. La Charia, c’est la codification aux premiers siècles de l’islam de ce qui est prescrit dans le Coran et de tout ce que le prophète, selon la tradition (sunna), aurait fait et enseigné (hadiths). C’est la perfection d’une théocratie totalitaire régissant tout le monde et toutes choses dans tous les ordres de la religion, de la morale, de la politique, de la culture, en résumé de la vie individuelle et sociale sous tous leurs aspects et sous le contrôle de tous par tous.
    Avec les phénomènes résultant de l’effondrement de l’empire ottoman et de la domination des puissances européennes, les peuples de plusieurs pays d’islam avaient connu plus ou moins de distanciation avec le système Charaïque. Mais nous assistons partout en islam à son retour en force.
    La Charia, ce n’est pas seulement le mariage possible avec quatre épouses simultanément et l’achat d’autant de concubines que l’on peut en avoir, avec toutes les facilités d’un divorce avec les unes, prononcé en trois répétitions de la phrase de répudiation, ou d’une simple expulsion pour les autres.
    La Charia, ce n’est pas seulement le statut d’infériorité et de soumission de la femme sur bien des plans. C’est encore notamment, comme le rappelle Le dictionnaire du Coran (Robert Laffont) sous l’éminente direction de Mohammed Ali Amin-Moezzi, grand universitaire de la Sorbonne, une affirmation de la stratification de l’humanité qui, idéologiquement, légitime l’esclavage.
    Au haut de la hiérarchie est le mâle musulman, parmi lesquels la Charia distingue le commun (al-âmma) et l’élite (al-khâssa).
    Au bas de l’échelle, il y a les hommes sans religion, les « adamiens ». Selon la Charia, ils sont « sans foi ni loi ». S’ils ne se convertissent pas, affirme la Charia, "leur sang est licite".
    Au milieu sont « les gens du Livre », les juifs et les chrétiens, gens inférieurs mais que l’on peut laisser vivre selon le statut de « dhimmi », ses tolérances et ses contraintes, mais que l’on a souvent persécutés quand ils refusent la conversion.
    C’est un dogme de l’islam et de sa Charia que d’affirmer que tous les non-musulmans païens ou gens du Livre iront en enfer.
    La Charia est aujourd’hui le code proclamé de l’ordre totalitaire islamique dans la plupart des grands pays d’islam, chiites ou sunnites, Iran, Arabie, Pakistan, Afghanistan, Soudan, Nigéria du Nord, etc… D’autres pays la rétablissent progressivement dans les faits selon le rideau de fumée de l’islamisme « modéré ». (Turquie-Égypte-Irak)
    En Libye, grâce à l’OTAN, grâce à la France, la Charia est donc proclamée. En Tunisie, avec la victoire électorale des dits « islamistes », elle va être d’abord imposée dans les faits.
    Mais la vérité, partout, c’est que l’islamisme, c’est l’islam réel fondé sur la Charia.
    Hélas, chez nous, tous les responsables des grands partis politiques, sans exception aucune, et aussi presque tous les responsables religieux, et encore la plupart des enseignants et des journalistes ne veulent voir dans l’islam qu’une religion.
    Soit ils sont des ignorants, soit des dissimulateurs de la vérité.
    http://libeco.net/