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culture et histoire - Page 1721

  • Par Réaction, la République...

    Je dois avouer à mon lecteur mon appartenance à ce que l’on appelle contre-révolution (1). D’autres intitulent le fait, Réaction (2), droite légitimiste (3) voire en ce qui me concerne plus précisément, Traditionisme (4).
    Quelque peu agacé du fait, le général de Gaulle lui-même, se plaignait que l’on parlât par trop et en bien de la Révolution Française, considérant que c’était justement à partir de ce moment que les choses commencèrent à aller vraiment mal. Il m’apparaît pour autant que 1789 constitue incontestablement une date majeure de notre histoire nationale.
    Ce qui fait ma réserve quant aux milieux contre-révolutionnaires, c’est leur incompréhension du fait « ancien régime ». Si le terme de nationalisme se trouve déjà sous la plume de Bossuet, force est de constater que le nationalisme ne fut réellement qu’à partir de la Révolution Française, notamment à partir de la Convention. Voilà qui me fait rejeter du camp de la Réaction la notion même de nationalisme parce qu’anachronique. Est-il bien besoin de rappeler que le choix du qualificatif des parlementaires de « nationale » afin de qualifier l’assemblée, fut une « indécente » provocation à l’encontre du pouvoir en place ? On ne rappellera jamais assez que l’ancien régime fut un régime de castes, celui là même que l’on trouve déjà chez un de mes penseurs de prédilection qu’est Platon.
    De même est-il bon de distinguer – Les camelots du Roy le savent très bien – l’Action Française d’avant la première guerre mondiale et celle d’après. La première est d’obédience fasciste comme l’avait pressenti Nolte (5) puis montré Sternhell (6)alors que la seconde fut de terroir conservateur. Si j’aime à goûter certains écrits de Charles Maurras, je dois avouer ma perplexité quant à son approbation philosophique concernant la pensée d’Auguste Comte. Ce dernier, créateur de ce que l’on nomme couramment positivisme, est peut être le plus influent de tous les philosophes aujourd’hui. Sa célébration de l’utile, de l’intérêt, de l’efficace est des plus contemporaines – jusqu’à la caricature dans le monde des grandes entreprises – et vient heurter de plein fouet l’état d’esprit de l’ancien régime. Sait-on par exemple que l’on proposa à Louis XV le projet novateur d’une mitrailleuse qu’il refusa au motif que c’était une arme par trop mortifère ? Qu’aurait décidé un positiviste ? Qu’ont choisi les américains en bombardant atomiquement Hiroshima puis Nagasaki si ce n’est justement l’efficacité ?
    Autre désaccord philosophique concernant ce que l’on a coutume d’appeler le Grand Siècle inauguré par Descartes. Certains évoquent, de mon point de vue à juste titre, un rationalisme de type dogmatique où toutes les propositions théoriques peuvent être émises, ce malgré les faits, au simple motif que l’on se situe dans le cadre de la métaphysique, devenue cour de récréation pour des hommes si cohérents dans le domaine scientifique (Descartes, Leibniz). Quitte à choquer, même si ce n’est pas mon objectif – il s’agit dans les faits de pro-voquer - je préfère très nettement le XVIII ème siècle empiriste au XVII ème desséchant. Cette sécheresse que l’on trouve comme de bien entendu dans le monde contemporain de la finance et de la comptabilité planétaire. Il est intéressant de lire Hume (7), emblématique des Lumières, s’interroger dans le cadre des « enquêtes sur l’entendement humain » sur le fait de savoir si certains animaux pouvaient penser. Et notre homme de ne pas se prononcer. Que pouvait-on faire d’autre à une époque où la neurobiologie n’était pas ? Et pourtant, à contrario Descartes, un siècle plus tôt de postuler que l’âme a son siège dans la glande pinéale…
    Je reviens désormais, quadragénaire pour quelques mois encore, à mes origines. Mon père m’avait prévenu du fait voilà plus d’une trentaine d’années. C’est ainsi que le Catholicisme, que j’avais tant voulu rejetter, peut être parce que par trop chevillé au corps, fait son retour. D’ « a vau-l'eau » (8), passé par « A rebours » (9), me voici maintenant « En route » (10). Ce n’est nullement l’aspect planétaire de cette religion qui me séduit mais plutôt son côté universel. Platon, encore… Probablement aussi la volonté de m’opposer sciemment au nominalisme, que peut être excessivement, j’associe au relativisme. Non, Protagoras, l’homme n’est pas la mesure de toute chose, et les Vérités tout comme les équations me paraissent éternelles.
    Pour les mêmes raisons de cohérence, je me méfie des traditionistes politiques, à commencer par le Baron que j’aime pourtant tant à citer, qui font du déclin ou de l’histoire cyclique l’alpha et l’oméga de leurs pensées. Il n’y a pas de contradiction si l’on n’est pas fermé d’esprit entre cyclisme et linéarité. Oui l’histoire avance années après années : linéarité. Oui aussi les saisons alternent et reviennent, et jeunes et vieux disposent des mêmes caractéristiques majeures, génération après génération : cyclisme. C’est donc d’une conjugaison de linéarité et de cyclisme dont il est question, que l’on pourrait représenter mathématiquement par une trajectoire hélicoïdale. A mes yeux, la chute n’est nullement constante, se déplaçant graduellement du haut vers le bas. Il est des moments flamboyants dans l’histoire, obscurcis par d’autres périodes sombres (de grâce que l’on ne songe pas ici à ce que, bien à tort, on appelle Moyen âge).
    D’un point de vue strictement politique, même si, encore une fois, mes fondements intellectuels ne sont nullement républicains, je me dois de reconnaître que la République était – nulle provocation de ma part - noble. Elle est l’autogestion, pour employer un terme aujourd’hui quelque peu suranné, du Peuple. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si aujourd’hui l’Europe de Bruxelles, nous concocte à l’échelle du continent, l’interdiction des referendums. Si bien des Français ignorent réellement la différence entre République et démocratie libérale, force est de constater qu’ils sont bien nombreux aujourd’hui à plébisciter la première et à rejeter la seconde, ce parce cette dernière met en exergue la notion de droits alors que la première célèbre les devoirs.
    Il me semble que le Front National, dès lors où il prône la République, marque un coup d’arrêt quant à la chute que nous connaissons depuis quelques décennies. Ce choix républicain, parce qu’il s’oppose frontalement (sic) à la démocratie de type libéral, mère de tant de vices, trouve aujourd’hui sa raison d’être. Ainsi par exemple le relativisme qui veut, puisque Dupont, après Ubu, est roi, que toutes les vérités soient équivalentes : que l’on ne soit pas surpris dès lors des différentes formes de communautarismes, à commencer par le religieux : si tous les points de vue se valent, nulle raison de ne pas accorder horaires de piscines privilégiés avec caractéristiques associées, aux uns et aux autres au motif de leurs vérités. Nulle raison, autre exemple, de maintenir les lois de protection animale, au motif du droit à l’égorgement. La République, dès lors où elle est autogestion du Peuple, ne peut que favoriser sa libre expression, notamment via les processus référendaires. Aujourd’hui, même si le résultat de l’élection de Brignolles nous donne de grands espoirs, il n’est pas impossible que la marche vers les sommets soit longue. Quant à l’Europe, sa constitution d’un point de vue juridique est telle, qu’aucune prise pouvoir n’y est possible en raison de fondements viscéralement antidémocratiques. Par voie de conséquence, notre salut ne pourra passer – Et cela, le Front National l’a parfaitement compris – que par les référendums d’initiative populaire, procédure qu’approuve la grande majorité des Français.
    « L’avenir dure longtemps. » (11)
    Notes :
    (1) Jean Tulard – 1990.
    (2) Je songe ici à Jean Ousset mais aussi au Baron dont il ne faut pas omettre qu’il renia son ouvrage de jeunesse « impérialisme paîen ».
    (3) René Rémond – Les droites en France – 1954 pour la première édition. René Rémond, grand spécialiste de la droite, académicien, et fustigé par les tenants du Système parce que peu de temps avant sa mort, il fit savoir que le Front National n’était pas un mouvement d’extrême droite. En connaissance de cause compte tenu de sa formation.
    (4) Il serait bon d’adopter désormais le terme de traditionisme plutôt que celui de traditionalisme qui introduit une confusion avec une certaine conception du Catholicisme.
    (5) Le fascisme dans son époque - 1963.
    (6) Zeev Sternhell - La droite révolutionnaire (1885-1914) 1978 mais aussi - Ni droite ni gauche, l'idéologie fasciste en France 1983.
    (7) David Hume - Enquête sur l'entendement humain - 1748.
    (8) J K Huysmans – À vau-l’eau - 1882.
    (9) J K Huysmans – A rebours - 1884.
    (10) J K Huysmans – En route - 1895.
    (11) Un titre évocateur que l’on doit à Louis Althusser. Après lecture, l’althusserien Bhl en a avalé son chapeau…

  • Marche parisienne contre la christianophobie : "Chassons le Grand Orient du gouvernement !"

  • Algérie : la repentance sélective, ça suffit !

    Dans les villes de gauche comme Strasbourg, on a remis une couche ces jours-ci sur la prétendue « nécessaire repentance » de la France envers l’Algérie. La capitale européenne inaugurait à son tour une place du 17 octobre 1961, en hommage aux Algériens morts lors de la manifestation organisée ce même jour par le FLN à Paris.

    À l’époque, la gauche ne s’en était guère émue, embarrassée par le contexte de la guerre d’Algérie et le souvenir peu glorieux de Guy Mollet qui y avait envoyé le contingent. Dans Le Monde du 19 octobre 1961, Jacques Fauvet se fendit même d’un éditorial remettant les pendules à l’heure. Un constat prémonitoire, quand on le relit à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde musulman : « Le FLN ne manquera pas d’exploiter les sanglants incidents de Paris [...]. Pourtant il en porte la responsabilité puisque, ici et là, c’est le terrorisme musulman qui est à l’origine de ces drames ! » [...]

    José Meidinger - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Algerie-la-repentance-selective-ca

  • Dagobert à l’endroit

    Et si l’’on reparlait des Mérovingiens ? On a coutume de considérer les rois de France de la première race comme des princes débauchés, cruels, égorgeurs... Il est vrai qu’’à l’’époque les hommes, même chrétiens, étaient encore barbares, que, toujours en guerre, l’’on vivait partout dangereusement et que mourir était pour un prince de sang royal un sort plus enviable qu’’être tondu. En outre, le système de succession était si aberrant que tout frère ou neveu était un être de trop et que donc les exterminer était même devenu une condition de l’’unité du royaume hérité de Clovis !
    Avec Ivan Gobry, nous avons déjà rencontré Clotaire 1er, fils de Clovis et Clotaire II (petit-fils du précédent), dans leurs raffinements à la fois d’ignominie et de fine intelligence. Avec Dagobert 1er, le même auteur nous repose un peu des horreurs des prédécesseurs, et surtout, même parfois, nous édifie.
    Grand chef d’’État
    Disons tout de suite que nous sommes très loin du roi débile qui ne savait pas bien mettre sa couronne ou sa culotte dans la chanson populaire anti-royaliste qui date de la veille de 1789 et dont l’’auteur, ne pouvant citer nommément Louis XVI, se rabattit sur ce pauvre Dagobert dont il ne savait strictement rien, sans doute pour agencer ses rimes...
    Le vrai, fils de Clotaire II et de la bonne Gertrude, né en 604, eut la chance d’’hériter de son père (mort en 629) d’’un royaume unifié – tous les concurrents ayant été occis –, installé dans la paix et même dans une certaine prospérité économique. Il avait bien un demi-frère cadet, Charibert (610-632), mais plutôt simple d’’esprit, d’’intelligence mesurée, de volonté médiocre, celui-ci n’’en demandait pas trop et eut l’’élégance de mourir jeune.
    Dagobert devint donc assez vite roi du Regnum Francorum, c’’est-à-dire en fait seul roi de quatre royaumes (Austrasie à l’’ouest, Neustrie au centre, Bourgogne, Aquitaine) chacun jaloux de ses prérogatives. Passons sur tout un embrouillamini géographique et généalogique dans lequel Ivan Gobry évolue avec autant de précision que de virtuosité. Très vite Dagobert s’affirma énergique et patient, ardent et perspicace à la fois.
    On comprend que, dans les conditions de son règne, il ait fallu au jeune roi montrer d’’exceptionnelles qualités pour s’’entourer d’’hommes capables de le servir et de le conseiller, tout en ayant comme lui le souci de l’’unité et de la continuité de la dynastie.
    L’’histoire a retenu surtout le nom du gaulois d’’Aquitaine, le grand saint Éloi (588-660) qui fut un maître en orfèvrerie, avant d’’être fait par le roi Clotaire maître des monnaies royales, puis par Dagobert le gardien des finances royales, et son principal conseiller, voire parfois son ambassadeur. Grand bienfaiteur des monastères, il finit ses jours comme grand orateur dans son siège épiscopal de Noyon. Sa popularité augmenta encore après sa mort grâce notamment à la biographie que rédigea de lui son ami intime saint Ouen.
    Il faut aussi se souvenir de Pépin de Landen (†640), grand lettré, d’une des plus grandes familles d’’Austrasie, maire du palais d’’Austrasie, puis de Paris. Deux de ses filles furent portées sur les autels : sainte Gertrude et sainte Beggha, cette dernière ayant pour petit-fils Charles Martel.
    Saint Arnoul (†641), évêque de Metz, ancien précepteur de Dagobert, et bientôt son conseiller, reste aussi un nom illustre. Par l’’un de ses deux fils, dont l’’un fut un saint, il allait être un ancêtre de Charlemagne.
    Le fondateur de Saint-Denis
    On le voit : Dagobert, roi cynique et dévergondé (comme presque tous ses prédécesseurs) vivait au milieu de bien des odeurs de sainteté. « Il gardait la foi chrétienne, explique Ivan Gobry, qui lui inspira la source d’’un sage gouvernement de son royaume et un soutien convaincu aux forces spirituelles de la population. » C’’est ainsi qu’’il œœuvra pour un prodigieux développement de la vie monastique. Sa dévotion à saint Denis, éveillée dès l’’enfance, le poussa à vouloir édifier un monastère à l’’emplacement du tombeau du saint martyr et de ses compagnons Rustique et Éleuthère. Il y établit la “louange perpétuelle”, un office liturgique permanent. Émerveillé par le succès de cette pieuse entreprise, il choisit ce lieu pour y être inhumé de préférence à Saint-Germain-des-Prés où dormaient ses ancêtres. C’’est ainsi que Saint-Denis devint pour les siècles à venir la nécropole des rois de France.
    C’’est un peu partout en France que Dagobert fonda des monastères. Une floraison de saints alla de pair : saint Eustaise, saint Valéry, saint Léobard, saint Romaric, sainte Fare... Autour de ces maisons de prière et de labeur, vinrent s’’installer des ouvriers agricoles, des artisans, des familles. Des bourgades s’assemblèrent. « Quand nos rois, écrit Gobry, fondaient ou protégeaient les abbayes, ils ignoraient que, bien souvent, ils créaient de nouvelles villes ». Ainsi se dessinait déjà le paysage français.
    Dagobert décéda en 639. Il n’’avait régné sur le Regnum Francorum que dix ans, mais cela lui avait suffi à imprimer la marque d’’une volonté, dirait-on, presque nationale. La suite, n’’étant que mérovingienne, fut hélas moins brillante... La déchéance des rois de nouveaux désunis fit naître la légende ridicule des “rois fainéants”. En trois générations, de Clovis II (634-657), fils de Dagobert à Chilpéric III (743-755), ces rois furent très jeunes absorbés par les maires du palais, parfois avides et cruels, mais dont certains, après avoir fait tondre et enfermé au monastère ces fantômes royaux trop guidés par leurs caprices surent reprendre en mains ce qui allait devenir la France. Ainsi Pépin d’’Herstal, petit-fils de saint Arnoul et de Pépin de Landen, engendra Charles Martel, père de Pépin le Bref, qui offrit à la chrétienté Charlemagne. L’’histoire de Dagobert, au sein d’une dynastie aussi tempêtueuse, prouve que même dans les périodes obscures, des éléments d’espérance restent sous-jacents. Merci à Ivan Gobry de nous l’’avoir montré.
    Michel Fromentoux L’’Action Française 2000– du 7 au 20 décembre 2006
    * Ivan Gobry : Dagobert 1er. Éd. Pygmalion, 223 p., 20 euros.