culture et histoire - Page 1836
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Génération Patriote et Résistance Républicaine, le 7 juin à Neufchef
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Entrevue du C.N.C#5: FRAKASS
1) Pouvez-vous présenter Frakass à nos lecteurs qui ne vous connaissent peut-être pas tous, d’autant que le groupe a une carrière assez longue à son actif…
Frakass est créé en 1986. La moyenne d'âge des membres du groupe était de 15 ans. A l'époque, le groupe ne faisait que des reprises et nous n'avions pas pour vocation de faire de Frakass un groupe à part entière. Le but était d'alimenter les soirées des rebelles blancs de notre quartier « Les Etats ». C'est un énorme quartier Lyonnais agencé comme une petite ville. Ces soirées concerts regroupaient environ 60 personnes (Skins, Punks et Rockers) où chacun pouvait se débarrasser de sa rage. En 1989 nous commençons à écrire nos propres chansons avec des titres tels que : «Ni rouge ni mort ; Légitime défonce... etc... ». Mais le groupe se sépare. En 1994, sous l'impulsion du label LUG RECORDS et divers amis des « Etats », je décide de remonter le groupe. En 1995, nous enregistrons une démo dont 3 titres paraîtront sur la compilation « France Explosion 2 ». En 1997, nous sortons notre 1er album qui est le reflet de nos années d'acier. Suivront cinq albums + un split cd.
2) Après « L’appel des dieux » qui avait été très bien accueilli, comment a été reçu votre dernier album « Rage » qui est sorti il y a quelques semaines maintenant ?
Je pense qu’il est encore trop tôt pour savoir si « Rage » a été bien accueilli par la majorité. Chacun de nos albums sont relativement différents les uns des autres, même s’il y a une cohésion entre tous; mais sont également différents de ce qu’on a l’habitude d’entendre. Il faut donc donner aux gens le temps de digérer l’album et avoir le recul nécessaire pour donner son opinion. D’ici 1 an, on pourra commencer à se faire une idée des répercutions comme ça a été le cas pour chacun de nos albums. Tout ce que je peux dire pour l’instant, c’est que « Rage » se vend bien et qu’il y a eu un fort engouement lors de sa sortie ; ce qui est plutôt positif.
3) Vous jouez maintenant depuis près de vingt ans. La scène musicale militante a bien changé en France et en Europe. Quels sont les grands changements que vous avez pu constater, qu’ils soient positifs ou négatifs à vos yeux ?Le changement majeur est que le style musical s’est vraiment diversifié. Car même si la base musicale est restée principalement « Rock », tout le panel de ce style est maintenant exploité, en passant du plus métal au plus rock’n’roll, du plus puissant au plus doux, allant jusqu’à faire des ballades… Et tout cela a forcement eu un impact sur les Rockers (et d’autres…) qui ont découvert qu’il existait une musique identitaire blanche et engagée. Dans nos salles, se côtoient désormais, skins, hools, chevelus, catho trad’, personnes lambdas, parfois punks. Je sais aussi que nombreux sont les petits jeunes des « skates parks » à écouter du RAC. Non seulement le style s’est diversifié, mais la qualité sonore a également évoluée par rapport aux premiers groupes des années 80.
4) Vous avez un bon nombre de concerts à votre actif et vous avez joué un petit peu partout en Europe. Quels sont les enseignements et impressions que vous avez pu faire et avoir à l’occasion de ces nombreux voyages, tant sur le mouvement en lui-même, que sur les gens qui en font partie ?
C’est une grande chance d’avoir pu visiter de nombreux pays Européens par le biais de la musique et ainsi créer des liens et construire des projets communs avec nos camarades de combat. Découvrir sur le terrain comment s’organise la résistance de notre famille de pensée sur le reste du continent, a un côté rassurant et rompt avec la sensation d’isolement que nous éprouvons tous assez souvent, je crois. Quand on observe le visage des pays de l’ex-bloc soviétique, immédiatement quelque chose saute aux yeux, on se dit « ici, tout est possible ! ». Mais restons lucides, ils sont également pour la plupart pris dans la spirale infernale de l’Union Européenne et ses savantes illusions, donc probablement, ne tarderont pas à ressembler aux pays de l’ouest. Pour ma part, se trouvent là-bas, les derniers bastions encore debout de notre civilisation, alors que chez nous, il ne reste qu’un champ de ruines (Tout n’est pas perdu, mais ça va être compliqué). Les Nationalistes de l’est sont largement moins frileux dans leurs convictions et idéaux que ceux de l’ouest et ne pratiquent quasiment pas l’auto flagellation tant prisée chez nous. Il y a une logique à tout ça « L’intoxication culpabilisatrice systématique d’après-guerre orchestré par les vainqueurs ». Comme on peut l’observer, le tableau n’est pas tout rose sur le vieux continent, mais qu’ils le sachent tous bien: « Notre foi est inébranlable ! ».
5) Que pensez-vous de la scène musicale militante française actuelle ? On dit souvent que la musique est une arme pour nos idées ; arrive-t-elle à bien remplir ce rôle aujourd’hui, malgré l’ostracisme qui touche tout ce qui se rapproche de nos convictions et idéaux ?
Je trouve que la scène française se porte plutôt bien, par le seul fait qu’elle continue d’exister après 30 ans d’ostracisme ambiant. Et on peut effectivement affirmer que la musique est une véritable arme pour véhiculer nos idées. On peut voir ça comme une tribune libre qui permet d’extirper notre jeunesse (et d’autres plus âgés), des griffes du système. Même si cela n’est pas toujours facile, elle tient bien son rôle, grâce à tous les gens motivés qui l’animent.
6) Le RAC français n’a jamais beaucoup marché à l’étranger, pourquoi selon vous ? Est-ce d’ailleurs réellement important tant qu’il marche en France ?
Il est vrai que ça a toujours été un peu compliqué pour les groupes français à l’étranger, mais nous ne sommes pas les seuls. La première des raisons est la barrière de la langue. Et c’est bien normal, car la vocation première d’un groupe RAC, est de toucher les gens par ce qu’il raconte, la musique n’est qu’un support. Seuls les groupes anglophones arrivent, pour certains, à percer un peu partout, car tout le monde comprend relativement bien l’anglais. Ça marche aussi pas mal pour les groupes Allemands pour d’autres raisons … Mais dans tous les cas, en général, un bon groupe qui joue à domicile, enflammera davantage les foules qu’un groupe étranger. Il existe quelques exceptions avec des pointures comme Bound For Glory ou Brutal Attack et quelques rares autres groupes, mais là non plus ce n’est pas toujours le cas… Il y a peut-être aussi un côté chauvin derrière tout ça. Je pense qu’il est néanmoins important pour les groupes de s’exporter, car ça permet de créer des liens et d’apporter une cohésion du mouvement au niveau Européen.
7) En 2010, vous avez sorti un album de ballades « Mémoires acoustiques », chose assez peu courante en France, à la différence de l’Allemagne par exemple. Pensez-vous rééditer l’expérience et/ou refaire des concerts acoustiques ?Depuis la sortie de « Mémoires Acoustiques », nous faisons régulièrement des concerts acoustiques en France et en Europe. Nous aimons le côté intimiste de ce genre de représentations, au fond d’un pub ou d’un bar avec une cinquantaine de personnes. Nous allons donc, bien sûr, continuer à en faire. Par contre, un second projet acoustique n’est pas du tout à l’ordre du jour, mais rien n’est impossible car nous marchons à l’instinct du moment présent, aussi bien pour les compositions que pour les concepts.
8) Quels sont les fondements sur lesquels se baserait la société pour laquelle vous combattez ?
Pour moi, une société ne peut être viable que si elle est bâtie sur une civilisation anthropologiquement saine. Le cosmopolitisme qui conduit forcément à terme au métissage, disloque la cohésion sociale du peuple qui la subit et freine sa capacité créative. L’idée générale imposée sur le fait que les races n’existeraient pas, est une énormité absolue et, désolé pour ceux que ça dérange, mais on peut également classer ces mêmes races en valeurs hiérarchiques. Je ne développerai pas plus sur le sujet, car mes arguments rempliraient cette page et passeraient inévitablement sous le coup des lois. D’autre part, même si la politique est indispensable pour organiser les sociétés, elle reste cependant secondaire à mes yeux. Elle est l’instrument qui fait avancer les peuples, mais en aucun cas les hommes ne doivent devenir l’instrument de cette même politique. Il m’apparaît évident que si l’homme blanc suit une hygiène ethnique stricte, il est capable de faire fonctionner n’importe quel système politique, du plus juste au plus injuste. Alors que le schéma actuel du melting-pot ambiant mène toute politique à l’échec. Les fondements sur lesquels se baserait la société pour laquelle je combats sont : Aryanisme, natalisme et socialisme. Je parle bien sûr d’un véritable socialisme qui, est pour moi, le système politique le plus juste. Autre chose, la politique ne peut être statique, ce qui est vrai aujourd’hui, peut être faux demain, et vice-versa. Elle doit être en perpétuel mouvement comme le sont l’homme et la vie.
9) La peine de mort fut abolie en France voici trois décennies, malgré une opinion publique qui y était majoritairement favorable. Aujourd’hui, de nombreuses personnes réclament son rétablissement. Au sein de notre mouvance, on entend parfois l’argument qu’il serait dangereux qu’elle soit rétablie, car elle serait vite utilisée par le système contre ses opposants. Quelle est votre position sur la question ?
Dans un premier temps, je ne pense pas que le rétablissement de la peine de mort nous sortirait de la fange dans laquelle nous baignons. Car les crimes suffisamment graves, menant à la peine capitale, restent minoritaires et n’ont aucun rapport avec l’abaissement de vie que subit notre société au quotidien. D’un autre côté, il est inacceptable qu’une mère de famille puisse croiser 20 ans après à la terrasse d’un bar, les doigts de pieds en éventails, le monstre qui a violé, assassiné puis coupé en morceaux sa fille de 14 ans …. D’un côté, l’enfermement total à vie, pourrait suffire, mais dans ce cas, il représente malgré tout un poids, un coût à la société. Donc, autant se débarrasser de cette vermine. Je suis pour le rétablissement de la peine de mort pour les crimes les plus intolérables, quand la culpabilité du prévenu est avérée de façon certaine, et sous réserve de circonstances atténuantes pour certains cas particuliers,par exemple pour un père de famillequi ouvreen deux le violeur de sa fille et disperse les morceaux aux quatre coins de la ville, ou l’ouvrier qui retrouve sa voiture sur cale au quartier, qui chaque jour subit des incivilités, et se fait régulièrement cramer la porte du domicile à l’essence. Connaissant pertinemment les fauteurs de trouble, disons qu’il décide brusquement avec quelques amis d’en chopper un, de l’attacher par les pieds dans un lieu tranquille, et de découper chaque jour quelques escalopes danssa chair suivi d’une poignée de sel jusqu’à ce qu’il dessèche, je ne trouve pas ça intolérable… Quant à ceux des nôtres qui avancent l’argument qu’il serait dangereux que la peine de mort soit rétablie par peur de représailles, par les tenants du système sur leurs opposants, je leur dirais que nos maîtresn’ont pas besoin de ça pour nous faire taire de façon globale, d’ailleurs s’ils en avaient besoin, elle n’aurait pas été abolie. Ils tiennent déjà le peuple par les couilles et ont tous les outils nécessaires pour écraser l’opposant avec l’armée, la police, les médias (qui abrutissent l’opinion public) et la justice (et oui 100.000 euros d’amendes et quelques années de prison suffisent fortement à calmer l’opposant). Certes, la peine de mort n’a jamais fait et ne fera jamais baisser la criminalité aigue, mais ça soulage…
10) Comment résister efficacement au système aujourd’hui ? Quelles actions (de la part de mouvements politiques ou autres) vous semblent actuellement aller dans la bonne voie ?
Pour résister au système (d’un point de vue individuel), il faut en comprendre les rouages, la mécanique. Bon nombre de personnes qui se disent « résistant au système » ont malheureusement les deux pieds dedans. Résister efficacement face à ce monstre, passe forcément par un minimum de connaissances historiques et géopolitiques du monde. Je dis bien du monde car le fléau, que nous subissons, n’est pas seulement français ni même européen, mais bien mondial. Je précise pour ceux que j’entends dire « Nous c’est la France, le reste du monde on s’en fout ! ». C’est vrai, la France d’abord, mais il faut bien comprendre que ce qui se passe de l’autre côté de la planète peut souvent avoir une incidence sur ton quotidien et sur ce qu’il y a dans ton assiette. Par exemple, la souffrance que nous subissons en France n’est pas la même que celle de la Syrie, mais le venin vient du même animal. Le problème à décortiquer est aussi simple que complexe, et souvent vicieux. Il appartient à chacun de ne pas se faire manger le cerveau. Si je dois me prononcer sur quelles actions de mouvement politique me semblent aller dans la bonne voie, je dirais, toute action qui avance à contre-courant du système établi et qui pousse à un réveil des peuples et des identités. Je profite de cette question pour donner mon avis sur toutes ces bases autonomes nationalistes (au sens large du terme) qu’on a pu voir émerger ces dernières années un peu partout en France et ailleurs. Je voyais plutôt ça d’un mauvais œil, car forcément, multiplication des groupes rime avec division. Mais avec le recul, on a pu observer l’excellent travail de la plupart de ces groupes qui, finalement, ont permis de ratisser bien plus largement au sein de toutes les classes de la société et ainsi, récupérer un grand nombre de citoyens pour qui il restait encore une étincelle de résistance. Bien entendu, comme c’était à prévoir, les divisions sont présentes. Ce ne sont bien souvent que des détails ou des stratégies différentes qui mènent les nationalismes à se diviser, mais cela devient vraiment déplorable quand ce sont des histoires de personnes. De toutes mes forces, je refuse de rentrer dans ces guerres de chapelle insignifiantes devant la situation immensément grave à laquelle nous avons à faire face
11) Depuis un certain temps, on trouve un grand intérêt, dans nos milieux, au survivalisme et à des auteurs comme Piero San Giorgio qui justifie ses thèses par l’inéluctabilité à court ou long terme d’un effondrement économique. Cela vous semble-t-il plausible et comment voyez-vous l’avenir prochain de la France et de l’Europe ?Je ne veux pas sombrer dans le pessimisme, mais très franchement, ça commence à sentir mauvais… Et aux vues des pitres que nous avons au gouvernement et à l’Assemblée Nationale, ce n’est pas prêt de s’arranger. A Pinder, ils ont au moins la décence de se déguiser ou au minimum, d’enfiler un nez rouge, au moins c’est drôle… Plus sérieusement, même s’ils arrivent à redresser la barre, l’effondrement économique est, pour moi, inéluctable à long terme. La pulpe du fruit, qu’ils s’efforcent de presser, rend ses dernières gouttes et ils le savent. Ce qu’il faut comprendre, nous évoluons dans un système qui est fait pour engraisser 1 pour cent de la population mondiale. Et il faut bien intégrer que ces porcs que nous engraissons, sont prêts à utiliser tous les vices, tous les mensonges, à fabriquer toutes les guerres, à commettre tous les massacres et autres génocides pour continuer à s’empiffrer, et ça, jusqu’à saturation. Un second problème nous pend aussi au nez, c’est le choc des civilisations ; qui me semble inéluctable à court ou à long terme. D’autant plus que nos maîtres ont, depuis quelques temps, changé de stratégie et souhaitent maintenant ce fameux choc des civilisations. Il suffit de voir la presse, les politiques, les médias, se déchainer et mettre volontairement le feu aux poudres et dresser les peuples les uns contre les autres. Nous sommes effectivement à l’aube de la fin d’un monde, d’un système, comme il y en a eu d’autres dans l’histoire. Ces périodes-là ne se sont jamais réglées dans la paix et l’harmonie, mais plutôt dans le fer et le sang, d’ailleurs l’homme en est le spécialiste, depuis tout temps. A y réfléchir, Hollande avait raison « le changement, c’est maintenant » héhé ! Pour ces deux raisons, il m’apparaît évident que nous devrions fortement commencer à penser au survivalisme pendant que nous sommes dans une période confortable pour apprendre à l’appliquer, car en situation de clash, tout va très vite, en effet une semaine suffit pour que cela soit le chaos partout. Désolé pour les moutons dociles qui pensaient que la France était protégée par une sorte de bouclier divin (le même qui l’a protégée du nuage de Tchernobyl…), mais la réalité est toute autre. Quant à nous tous, nous avons un atout supplémentaire que les personnes lambdas n’ont pas, « nos milieux ». Saurons-nous nous en servir le jour du chaos ? Je le pense. Mais il serait plus judicieux de commencer à y penser maintenant, car nous ne serons que plus efficaces le jour J, et surtout les semaines, les mois et probablement les années qui suivront.
12) Merci d’avoir répondu à nos questions. Avant de nous quitter, pouvez-vous nous dire quels sont vos prochains projets ?Nous avons plusieurs projets en cours avec d’autres groupes européens, mais je n’en dirai pas plus pour le moment. Nous sommes aussi, actuellement, sur un projet musical français annexe à Frakass, qui vient d’être enregistré et devrait sortir sous peu. Mais là non plus, je n’en dirai pas plus pour l’instant. Sinon, nous travaillons également sur le prochain Frakass. Cinq titres sont déjà écrits (textes et musiques), le titre de l’album devrait être « Le Sang Perdu ». Merci beaucoup pour cette entrevue et pour le soutien. Bonne continuation dans vos activités.
Le Cercle Non Conforme http://cerclenonconforme.hautetfort.com/
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Conférence de Patrick Gofman le 6 juin à Paris
Voir l’article du Gaulois concernant l’ouvrage de Patrick Gofman « Le trotskisme dégénéré ».
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Les banquiers ruinent la France
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C'est le destin de l'Humanité, au sens le plus profond du terme, qui est en jeu
Très récemment, un ouvrage intitulé «Le totalitarisme économique » vient d'être publié. On trouvera ici en fin d'article, l'entretien qu'a effectué Philippe Randa avec l'auteur de l'ouvrage, qui est Christophe Poitou. On peut se procurer le livre (1), justement sur le site dirigé par notre ami Philippe Randa.
Si je puis me tromper, il me semble que la mouvance très progressivement prend connaissance des méfaits de l'économisme. Alain Soral, avec l'impact médiatique qu'il a eu à une époque, a joué son rôle. Il semblerait que depuis déjà pas mal de temps les journalistes le considèrent comme physiquement mort puisqu'il n'est plus invité. Voilà qui me rappelle la candidature Coluche, appréciée du pouvoir giscardien au motif qu'elle prenait à l'origine, beaucoup de voix à gauche. Au final, cela s'est terminé par l'assassinat de son directeur artistique... Il ne faut dans le système actuel pas prendre trop d'ampleur sous peine d'être sanctionné.
Les lecteurs de Voxnr savent depuis bien longtemps la tutelle qu'exerce l'économie sur le fait politique. A cet égard, je suis un précurseur comme l'indique (2) la liste de mes articles publiés sur le sujet par Voxnr. C'est ainsi que dès le 16 mai 2005, j'effectue déjà une mise en garde dans le cadre d'un article intitulé «Le piège économique se referme.». J'y écrivais dès cette époque:
«Ainsi comme nous l'avons dénoncé depuis longtemps, l'immigration n'est pas un phénomène strictement politique dont le but serait la déstabilisation de l'occident judéo-chrétien resté fondamentalement sain par des " termites " venues désagréger cette pieuse civilisation, mais bel et bien un phénomène d'ordre économique. Ainsi les vagues d'immigration circonstanciées comme ce fût le cas pour les polonais, les italiens ou les maghrébins étaient elles aussi liées à des facteurs économiques.».
Mais aussi:
«A long terme et n'en doutons pas non plus le nivellement se fera à la mode capitaliste c'est à dire par une baisse progressive des salaires. Cela a déjà commencé indirectement par le passage à l'euro avec une augmentation non contestable des prix. Cela se traduira aussi et assez rapidement dans le cas d'un oui au référendum par la suppression du Smic qui est un frein au développement capitaliste. De la même manière une baisse des allocations est à prévoir, notamment pour le logement, afin de désengorger les villes et de mettre les populations indésirables à distance, la bourgeoisie cosmopolite se réservant les lieux culturels et le petit café en terrasse.»
J'évoquais donc dès le 16 mai 2005, la suppression à venir du Smic. Or, en date du 6 décembre 2012, on apprend via le journal Marianne (3), que The Economist s'interroge sur la pertinence du Smic. Ce ne serait pas par trop grave s'il ne s'agissait que d'un journal, surtout britannique. Mais en France même, un groupe d'experts dont les membres furent nommés par l'arrêté du Premier ministre du 23 mai 2009, ne venait de publier un rapport (4). Voici la composition de ce groupe:
Président: Paul CHAMPSAUR, Président de l’Autorité de la statistique publique.
Membres:
Martine DURAND, Directrice des statistiques, OCDE.
Gilbert CETTE, Directeur des études microéconomiques et structurelles, Banque de France, professeur associé à l’Université d’Aix-Marseille.
Francis KRAMARZ, Directeur du Centre de recherche en économie et statistique(CREST), professeur chargé de cours à l’Ecole Polytechnique.
Etienne WASMER, Professeur à Science-Po, co-directeur du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP), membre du Conseil d’analyse économique.
Rapporteurs:
Sévane ANANIAN, Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES).
Pierre LEBLANC, Direction générale du Trésor.
Le lecteur m'accordera bien volontiers qu'au vu des titres détenus par ces personnages, on ne peut douter que ce ne sont pas des révolutionnaires de type bolchevik ou fasciste. Pourtant, la lecture du rapport est éclairante et … révolutionnaire.
Par exemple:
« Il n’est pas souhaitable de baser la revalorisation automatique du SMIC sur de nouveaux indicateurs qui seraient issus de la comptabilité nationale, notamment ceux faisant référence à la croissance du PIB. Les révisions à la hausse ou à la baisse de ces indicateurs soulèveraient en effet de grandes difficultés au moment de leur prise en compte dans la fixation du SMIC. Or ces révisions peuvent à la fois intervenir tardivement et être de grande ampleur. Les chiffres du PIB sont en effet susceptibles d’être révisés pendant trois années après la période de référence et ensuite périodiquement à l’occasion des changements de base des comptes nationaux. Des révisions de l’ordre de 1 point sur le taux de croissance annuelle du PIB ont été observées »
Mais aussi, ils font remarquer:
« l’homogénéité géographique du Smic, alors que les niveaux de prix différent fortement entre régions »
Il sera en cas de régionalisation du Smic, beaucoup plus facile de le supprimer région par région progressivement plutôt que de le faire à l'échelle nationale, ce qui engendrerait une réaction, justement nationale.Et de spécifier dans le rapport:
« Le Smic n’est pas un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les bas revenus ».
Conclusion logique: pourquoi dès lors le maintenir ? Assurément, chez ces gens là (5), on s'exprime à l'aide de formulations pudiques et tempérées en utilisant de doux euphémismes. Mais pour qui sait lire les nuances, dignes de la période de la préciosité qui elle, avait son charme., le constat est limpide. Le Smic a vocation à disparaître et bien sur, à long terme, le Rsa aussi.
Toute structuration économique a des conséquences aussi dans les autres domaines. A titre d'exemple, certains se plaignent des lenteurs de certains secteurs administratifs de la fonction publique, oubliant que ceux qui disposent de ce statut «montent» surtout à l'ancienneté. Pourquoi dans de telles conditions se presser ? L'homme est ce qu'il est, et sachant cela et en fonction de cela, il faut construire, à posteriori donc, la Cité. Si tous les hommes d'une société étaient rémunérés de la même façon, à quoi bon assumer des responsabilités au travail puisque c'est prendre des risques, par exemple le fait de se faire morigéner. Autant être préposé à la surveillance de la pendule, sonnant la pause où la fin du travail, le moment venu. L'autre erreur, opposée cette fois, consiste à libéraliser à outrance, nous rapprochant de l'idée de nature; comme la nature humaine n'est pas bonne (on trouve à ce sujet des propos de moralistes déjà chez certains présocratiques, ce jusque notre contemporain Cioran, et ils sont unanimes: l'homme n'est pas bon !) l'échec est prévisible. Pourquoi donc aujourd'hui payer quelqu'un au Smic s'il accepte le même travail rémunéré à hauteur de 500 euros ? Si ce montant semble de prime abord bas au lecteur, je lui demande de s'interroger si le Français aura t-il le choix si Smic et Rsa sont supprimés ?
Nous sommes en train de reculer au dix neuvième siècle et Marx, assez souvent lucide, remarquait que «la tutelle du bourgeois était autrement plus lourde que celle du noble». D'ailleurs, pour ouvrir une parenthèse, l'image que l'on se fait de l'ancien régime, plus exactement de ce que les Français s'en font, est erronée. Le noir Moyen âge n'est qu'un mythe même si la peste fut: qu'en pouvaient au demeurant les Rois ? Le droit de cuissage, dont nous devons l'invention aux républicains, ne fut pas: existait alors le droit de cuisage dont le terme fut détourné à des fins de propagande. La Renaissance, si célébrée comme lumière après l'obscurantisme supposé du Moyen Age (Lorsque dans leurs écrits, les hommes des Lumières évoquent «les lumières», c'est à la Renaissance qu'ils font référence.) fut la période où les élites intellectuelles se passionnaient aussi pour l'alchimie et l'astrologie: le lecteur jugera donc de la flamboyance de la Renaissance. L'idée que se faisaient nombre des philosophes des Lumières, que le commerce mondial, par exemple, allait supprimer les guerres au motif que les hommes allaient dialoguer plutôt que de se battre, est fausse. C'est Lenine, écrivant «L'impérialisme, stade suprême du capitalisme.», qui fut dans le vrai. Nous pouvons aujourd'hui le constater. Malheureusement pour le genre humain...
Un de mes amis, s'il aime savoir et culture, déteste l'Université, au motif qu'elle serait complice du pouvoir en place. Mis à part quelques interdits dans des domaines bien spécifiques, la recherche en France est libre, même dans les disciplines non scientifiques. C'est ainsi que la lecture des mémoires de second cycle ou les thèses que chaque Français peut aller consulter, apporte son lot de vérités, avec une mise en cause radicale de nombre d'idées reçues, à commencer par celles que j'ai mentionnées dans le paragraphe précédent. La vérité est déjà en partie écrite. Pour autant, et c'est le grand problème, elle est méconnue du grand public. On sait désormais ce que furent par exemple réellement l'attentat contre les paras français d'octobre 1983 (le drakkar), l'affaire Greenpeace ( «Touché, coulé.») ou le nuage de Tchernobyl (à l'époque, d'après les officiels, le dit nuage est passé sur l'Espagne, mais bizarrement pas sur la France: x-files, un nouvel épisode ?). Simplement les «gens» (une des expressions favorites de Georges Marchais) ne savent pas. Et bien entendu, on se garde bien de leur dire...
Que le lecteur me pardonne cette digression, j'avais cela sur le cœur et il fallait que cela sorte...
Nous sommes, pour revenir au sujet, en tant que Français de culture européenne, de troisième voie: nous ne pouvons apprécier les totalitarismes, qu'ils soient soviétique ou capitaliste. Ces formes de pouvoir sont contraires à notre raffinement originel. D'ailleurs, rappelons que les Rois sont partis d'un lambeau de terre sis non loin de Paris, pour repousser les frontières de la France jusqu'aux limites naturelles. Qui ignore la notion bien française de colbertisme ? L'Etat se doit d'être régulateur face à un marché devenu complètement fou. Ni les délocalisations (6), ni la tutelle de la bourse ne sont acceptables pour un Français digne de ce nom. Je crains que la spirale dans laquelle nous sommes entraînés, nous conduise à la plus extrême des barbaries. Quand, à nos lointaines origines, c'est à dire à l'époque où la Loi n'était pas, un groupe d'hommes tombait sur un délice, le partage ne se faisait pas, n'en déplaise aux tenants du communisme originel: les plus costauds se servaient très probablement d'abord. D'ailleurs depuis l'élaboration de cette idée saugrenue, par l'intermédiaire des fouilles archéologiques, on a découvert des charniers bien antérieurs à l'apparition des classes sociales, dont certains nous avaient pourtant affirmé, qu'elles étaient la cause de tous les maux...
Le libéralisme ambiant va finir par nous faire reculer à l'époque où il n'y avait pas de civilisation. Ce n'est pas une histoire de droite ou de gauche, de France ou d'ailleurs. C'est le destin de l'Humanité, au sens le plus profond du terme, qui est en jeu.Philippe Delbauvre http://www.voxnr.comNotes :(1) http://francephi.com/boutique/le-totalitarisme-economique/
(2) Le piège économique se referme: 16 Mai 2005 http://www.voxnr.com/cc/politique/EEEykVlEFADIWgLmBo.shtml
L'isf et la solidarité... : 21 Août 2005 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEkuykpEkldSqQZFIa.shtml
Vers un totalitarisme soft : 30 Septembre 2005
http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EEklpZEFkVtVmbsphw.shtml
OPA et patriotisme économique : 14 Février 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEFAlAAllluiCvAcXC.shtml
CPE les nervis du système reprennent du service: 22 Mars 2006 :
http://www.voxnr.com/cc/politique/EEuFpVlkpZqEMxVUdT.shtml
Du capitalisme en général et de son mondialisme en particulier : 1 Avril 2006 : http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EEuFAEVuZpvTFxTdZD.shtml
Un sophisme économique : 13 Septembre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEVlEZpAykwUOlMKOV.shtml
La mort annoncée de la Sécurité sociale : 19 Septembre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEVlyypVlVQxviaChg.shtml
Airbus ou la défaite emblématique des nationaux-libéraux : 20 Octobre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEyEFkkVFASsNhjakG.shtml
Des libéraux : 30 Novembre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEyuAEAklVZFkUlybe.shtml
Meilleurs vœux économiques : 6 Janvier 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEylpypAkyNnEiPAQG.shtml
Au sujet d’Airbus : 22 Mars 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEZuVFuuEkDddJZutq.shtml
Le don et le vol : 30 Mars 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEZVklVAkZyKIzSlCt.shtml
Moins d’Etat, plus de profit :19 Avril 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEZyAVEkAphRKffJqp.shtml
De la TVA sociale : 25 Juin 2007 : http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EElkZyFVpFWMZsZpqD.shtml
Marxisme et mouvance nationale :28 Juin 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EElFpkZkAuFQSyPQCL.shtml
Les méfaits ont la même origine : 2 Août 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EElypFFlFVijBGVEzT.shtml
Un nouveau décalogue : 3 Octobre 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEAEFAZylFqnfYFrIC.shtml
Des heures en plus :11 Octobre 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEAkpyypFEDAspeHlW.shtml
Les vices privés font les vertus publiques :6 Novembre 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEAuFykAkZecvlyQCP.shtml
Les Français ont-ils bien compris ce qui les attend ? 22 Mai 2008 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkEEuupuElliIllgEY.shtml
Vive la crise : 9 Octobre 2008 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkkFVkuZlkpKQiEUOb.shtml
La retraite à 70 ans : 23 Novembre 2008 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkkZuVVlAuPtVmtysa.shtml
Réflexions sur l'économie :21 Novembre 2009 : http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EkVlZAFZEEWvqDpazw.shtml
Retour sur une grève déjà oubliée : 3 Décembre 2009 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkVAlkEZZAXLmPhfQW.shtml
Changer le système et non le réformer : 6 Mai 2010 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkZFEVkyVARQiZtVPo.shtml
J'épargne au lecteur la liste des articles consacrés à l'involution totalitaire de notre société. Le dernier en date est celui ci :
Ce danger qui vient: http://www.voxnr.com/cc/politique/EFyZplFFylVgEQJbpb.shtml
(3) http://www.marianne.net/Il-faut-baisser-le-SMIC-de-300-euros-_a224940.html
(4) http://fr.scribd.com/doc/116406308/Smic-le-rapport-du-groupe-des-experts
(5) Les amateurs de la chanson française ont perçu la référence.
(6) A ceux qui croient que le capitalisme peut être national: « La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland. » Fénelon.Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, économie et finance, lobby, social 0 commentaire -
14-18 : vie et mort des Français
Avec la mort de ses derniers acteurs, la Grande Guerre entre définitivement dans l’Histoire, et devient tout de bon un sujet d’études. Or, tandis que les publications la concernant se multiplient, sa place dans les mémoires et les sensibilités diminue. Et sans doute n’est-ce pas une bonne chose. Voici des livres pour ne pas oublier.
Affrontement interminable
Pierre Vallaud consacre son oeuvre aux conflits du XXe siècle. Après plusieurs ouvrages traitant de la Seconde Guerre mondiale ou de l’Indochine, il publie, en deux volumes, un 14-18, la Première Guerre Mondiale, véritable précis qui allie à un récit d’une grande clarté une très abondante iconographie, largement inédite, et de nombreuses cartes.
Cet ouvrage a beaucoup de qualités ; l’ampleur de la vue d’ensemble proposée, qui ne se cantonne pas, comme souvent, au front de l’Ouest, mais aborde tous les terrains d’opérations, en est l’une des principales. Le front d’Orient, souvent laissé de côté, malgré l’engagement français aux Dardanelles, tient dans ces pages toute sa place, et la vision turque des événements, ignorée, est prise en compte. Le front de l’Est, le rôle des troupes russes, l’effondrement de la Russie tsariste, la Révolution d’octobre et ses conséquences, font l’objet de tous les développements souhaitables, comme, d’ailleurs, l’extension du conflit au Proche-Orient, et le début de la course au contrôle des champs pétrolifères.
C’est que Pierre Vallaud tient à resituer le premier embrasement du siècle passé dans le contexte d’un affrontement interminable, et à rappeler que rien n’était réglé en 1919, bien au contraire.
Tous les aspects, toutes les données, pas seulement militaires, du conflit, sont abordés, étudiés, et les prémices, et les aboutissements. Bien. Il faut s’étonner, cependant, que Maurras et l’Action française, sans doute à cause de leur nationalisme, soient classés dans ces pages au nombre des boute-feu qui auraient poussé le pays dans la guerre par esprit de revanche, sans se soucier des conséquences. C’est ignorer l’avertissement terrible du Maître de Martigues, ces « cinq cent mille jeunes Français couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue » qu’il prophétisait, ce qui ne l’incitait certes pas à précipiter la France à l’aveuglette dans un conflit dont il était l’un des rares à prévoir le coût. C’est oublier, même, le prix du sang payé par l’A.F. et les sacrifices que les siens consentirent à la défense de la patrie…
Plumes illustres
Le travail des correspondants de guerre et des envoyés spéciaux dans la zone des armées entre 1914 et 1918 fut, en général, sévèrement jugé. Entre la crainte des "ciseaux d’Anastasie" qui incitaient les journaux prévoyants à s’autocensurer et le bourrage de crânes, entre désinformation et discours bravaches rédigés par les planqués de l’arrière, il semblait impossible de rien pouvoir retirer de sérieux ni d’intéressant de l’étude de la presse de l’époque, qu’elle fût française ou étrangère.
Les historiens reviennent un peu sur cette mauvaise opinion. Outre quelques témoignages de première main, datant pour la plupart du début du conflit, avant que les journalistes se vissent interdire l’accès au front et à ses abords, les articles en tous genres écrits en ces années-là présentent malgré tout quelque intérêt. Littéraire d’abord, car beaucoup furent signés des plus grands écrivains du temps ; historique ensuite, car les non-dit, les outrances, voire les mensonges, sont révélateurs d’une atmosphère, et plus encore des mentalités du moment.
Voilà pourquoi Alain Quella-Villéger n’a pas perdu son temps, ni celui de ses lecteurs, en se livrant à une quête patiente, à travers les publications françaises et étrangères, de tous les papiers qui pouvaient apporter quelque chose à l’historiographie. 14-18, grands reportages couvre toute la durée de la guerre et rassemble une collection internationale de plumes illustres assez remarquable. L’Américaine Édith Wharton, francophile passionnée, raconte la mobilisation, le quotidien à Paris et son incursion en direction de Verdun avec des accents de ferveur touchants. Le Britannique John Buchan dit l’enfer des Tommies sur la Somme. Albert Londres accompagne quelques Poilus au Mont Athos. Blaise Cendrars réussit à sourire avec tendresse de la petite soeur Philomène et de son chaste émoi devant ce légionnaire blessé, et nu… Myriam Harry, l’arabisante, compatit aux souffrances des spahis et des goumiers blessés. L’Italien Luigi Barzini suit au jour le jour l’agonie de la Belgique envahie. Des textes de Colette, aimablement mondaine, de Pierre Loti, caricatural dans sa haine forcenée et forcée de l’ennemi, d’Arthur Conan Doyle, rejoignent les témoignages et les récits, venus de tous les fronts, de journalistes allemands, russes, turcs, pour la plupart inconnus en France, et peignent, avec des sensibilités différentes, la même fresque tragique de l’héroïsme et de la peine des hommes.
Au coeur de la détresse
Tel fut aussi le témoignage de Georges Duhamel dont l’oeuvre romanesque, depuis sa disparition en 1966, n’a guère fait l’objet de rééditions. Médecin mobilisé, en première ligne, Duhamel fut incessamment confronté aux résultats du progrès et de la modernité appliqués à l’art de la guerre. C’est-à-dire à la réalité de blessures abominables telles que la chirurgie militaire n’en avait encore jamais connu. « Il faut ne plus fabriquer d’armes qui infligent des blessures que nous ne savons pas soigner ! » fait-il dire à l’un de ses chirurgiens de fiction, ses porte-parole, impuissants et ravagés. C’est tout le drame, et sans doute la prise de conscience, d’une époque et d’une science trop sûres d’elles que La Première Guerre mondiale arracha à leurs belles illusions. Vie des martyrs, Civilisation, Les sept dernières plaies, réunies en volume Omnibus, complété par quatre ballades et la correspondance de l’auteur, au front, avec son épouse, sont, certes, des oeuvres de fiction.
Duhamel, par respect du secret professionnel, par pudeur, avait changé les noms des soldats qu’il avait soignés ou accompagnés dans leurs derniers instants ; cette délicatesse lui valut longtemps d’être rejeté du nombre des témoins sérieux, comme si le fond de ses récits, à défaut du détail, n’avait point participé à dire l’indicible, avec le franc-parler et la crudité du médecin qui ne s’encombre pas de raffinements hors de propos.
Ces instantanés de soldats et d’officiers, saisis au coeur de la détresse et de la souffrance, quand aucun masque poli ne vient plus camoufler la vérité d’un homme ne sont pas uniquement une description sans fard, parfois teintée d’un humour grinçant, de la vie, et surtout de la mort, dans les hôpitaux de campagne pilonnés par l’artillerie, mais une galerie de portraits vrais de gens de tous milieux qui furent, ces années-là, l’âme, le coeur de la France. Et l’on se demande, désolé, comment un peuple pareil a pu, en moins d’un siècle, autant dégénérer …
L'épreuve de la France rurale
Yves Pourcher est historien, l’un des meilleurs spécialistes de 14-18, et l’auteur, entre autres, de Jours de guerre (Plon), incontestablement l’un des plus beaux livres écrits sur le quotidien de la tragédie. En fait, trop bien connaître un sujet peut se révéler un handicap lorsque l’on veut passer au roman historique et les échecs sont, en la matière, bien plus nombreux que les réussites. Yves Pourcher, lui, se sort haut la main de la tentative et Le Rêveur d’étoiles, fiction nourrie de son immense connaissance de l’époque et de son terroir de Lozère, est une incontestable et rare performance.
À travers l’histoire de Jérôme Charbonnel, le fils et l’héritier de la ferme de Coulagnettes, arraché à son foyer et à sa passion pour l’astronomie, qui reviendra une main en moins, mais surtout amputé de ses meilleurs amis, Pourcher communie intimement à la grande épreuve de cette France rurale arrachée à ses traditions, à ses rêves et à ses espoirs pour aller mourir dans la boue des tranchées. Le texte, nourri de documents authentiques, n’ignore ni l’héroïsme des femmes restées seules pour faire tourner les exploitations, ni le désarroi des maires de villages obligés d’annoncer les mauvaises nouvelles, ni l’élan de foi et de patriotisme qui dressa la France et lui permit de tenir.
Il y a là, outre Jérôme, quelques personnages difficiles à oublier, et surtout celui de Roger, qui écoutait chanter les oiseaux entre les obus. Avec ce beau roman, Pourcher rappelle qu’un historien n’est pas seulement un froid compilateur de paperasses, ni un maniaque de la note de bas de pages, et qu’il a le droit d’aimer, de comprendre, et de compatir.
Anne BERNET L’Action Française 2000 du 17 au 30 novembre 2005
* Pierre Vallaud : 14-18, la Première Guerre Mondiale. Éd. Fayard. Deux volumes illustrés de 300 p., 30 euros chaque.
* Collectif : 14-18, grands reportages. Omnibus-Presses de la Cité. 835 p., 24 euros .
* Georges Duhamel : Vie des martyrs et autres récits des temps de guerre. Omnibus-Presses de la Cité. 750 p., 25 euros .
* Yves Pourcher : Le rêveur d’étoiles. Éd. du Cherche-Midi. 190 P, 15 euros. -
Pierre Hillard - Conférence de Lyon - 17/05/2013
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Veaux de Français,
Vous manifestez, manifestez… et re… re… remanifestez… Et quoi ?... Plouf ! L’énarque qui se prétend – encore malgré les ¾ de la population qui le désavouent – chef de notre État continue de prospérer avec sa poule sur nos impôts tout en vous -nous- tenant la dragée haute… impunément.Combien de temps allons-nous encore le tolérer ?Les Turcs nous donnent une leçon. Je connais un peu ce peuple, je l’apprécie… Apprenez donc, pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds en Turquie, que sa population est pour plus de la moitié laïque et, par Istanbul, européenne.Certes, la population de Cappadoce ne l’est guère, elle ; mais à la vérité, elle ne compte pas beaucoup plus dans la politique du pays que nos honnêtes paysans du Cantal… voire de la Corrèze qui ne pèsent guère dans les décisions de leur ex-président de conseil général parachuté pour cause d’ambition personnelle et certainement pas par idéologie et moins encore pour les servir.Cappadoce-Corrèze… ! Sauf, sauf que les Turc, eux, ont des « c… », et pas seulement à Istanbul ! Dans tout le pays, y compris vers l’est, proche de la Cappadoce, à Ankara (la capitale, malgré tout), et d’autres villes, même Izmir connue de tous les touristes comme moi, les Turc laïcs font un tel bordel que le gouvernement des « Frères Musulmans » - une autre pointure islamique tout de même que le PS français mondialiste inféodé à l’Europe ! - finit par les entendre. Mieux ! Le chef du gouvernement admet que les forces de police y sont allées un peu fort avec les lacrymos !!!Entendez-vous, Valls-le-rose, qui regrettez amèrement dans le secret de votre « moi » de n’être pas le chef de la police toute puissante d’un parti stalinien ? Pour vous, les lacrymos, ce n’est que le premier degré ; après quoi ?... la gégène ? Et votre Président, votre gouvernement ont l’impudence de critiquer POUTINE ?Veaux de Français, les Turcs nous donnent une leçon. Ce n’est pas par des défilés de kermesse – qui font malgré tout sortir de leurs antres 5000 sbires patentés -, que seront éjectés des ors de la République les indignes qui en jouissent en riant de nous dans leurs cocktails pince-fesses !1624… 1789… 1830… 1848… Méditez ces millésimes !NoteVeaux : C’est par ce substantif élégant que nous désignait Charles Ier, président de la République Française – de la V° inventée par lui et pour lui –, par dépit de n’avoir pu être Connétable de France.Alain de Montere http://www.francepresseinfos.com/
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Aux racines du lobby LGBT
Christien Vanneste dénonce le lobby gay dans Minute :
"Le lobby gay est un mouvement qui trouve ses racines aux Etats-Unis dans la pensée de Harry Hay, un intellectuel marxiste et homosexuel. Dès la fin des années 1940, Harry Hay a théorisé le mode de dé veloppement de ce groupe de pression, en identifiant le groupe homosexuel comme étant un groupe dominé et en en faisant une sorte de prolétariat. Selon sa théorie, le groupe homosexuel devait s’engager dans un processus de libération par rapport à l’idéologie excluante de l’ensemble de la société. La différence avec le marxisme, et l’une des aberrations de son raisonnement, est que le prolétariat avait vocation à devenir majoritaire et à constituer la totalité du peuple alors que toute revendication des homosexuels constitués en groupe de pression ne peut être qu’ultra mi noritaire! Sauf à basculer dans une autre dimension, totalement irréelle, et c’est ce qui se passe avec la « théorie du gender », qui, comme le marxisme, est une théorie culturaliste, qui nie l’importance de la nature. On en arrive à dire que l’orientation sexuelle est plus importante que le sexe, ce qui est complètement absurde car il y a bien évidemment, physiquement, une différence entre les sexes. C’est encore Harry Hay qui, dans les années 1970, a apporté sa caution intellectuelle au mouvement LGBT dont je n’ai jamais compris qu’on ne dénonce pas certaines de ses propositions dans un grand éclat de rire."
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Ces chiffres « arabes » qui viennent d’Inde
En tant qu’utilisateurs des chiffres dits “arabes”, nous en attribuons souvent la création aux mathématiciens arabes. C’est une erreur grossière.Bien avant, les Indiens connaissaient et utilisaient déjà le système décimal tel que nous le connaissons. Ce n’est que bien plus tard, à la suite de conquêtes militaires en Asie, que les mathématiciens arabes découvrirent ce système. L’idée reçue attribuant la paternité du zéro aux Arabes est également une erreur : le zéro était déjà présent dans la numérotation indienne que les Arabes ont rapporté de leurs conquêtes.La numération indienne de position
Les chiffres de 1 à 9 ont été inventés en Inde. Ils apparaissent dans des inscriptions de Nana Ghât au 3e siècle av.J.-C. La numération de position avec un zéro (un simple point à l’origine), a été développée au cours du 5e siècle. Dans un traité de cosmologie en sanscrit de 458, on voit apparaître le nombre 14 236 713 écrit en toute lettres. On y trouve aussi le mot “sunya” (le vide), qui représente le zéro. C’est à ce jour le document le plus ancien faisant référence à cette numération.En 773 arriva à Bagdad une ambassade indienne. Ils avaient un présent pour le calife Bidule : le calcul et les chiffres. Ce n’est qu’au 9e siècle que le savant Truc écrit le premier ouvrage en arabe présentant la numération indienne dans son “Livre de l’addition et de la soustraction d’après le calcul des Indiens“. C’est par cet ouvrage que le calcul indien pénétra dans l’Occident chrétien. Sa célébrité fût telle que ce calcul fut nommé algorisme, d’Algorismus, latinisation d’al-Khuwârizmi.Au Xe siècle, le moine français Gerbert d’Aurillac apprit la nouvelle numération et, grâce aux chaires qu’il occupait dans les établissement religieux d’Europe, put introduire le nouveau système en occident. En 999, il fut élu pape sous le nom de Sylvestre II, ce qui lui conféra l’autorité nécessaire pour implanter la numération indo-arabe.