Voici la video de la conférence d’Adrien Abauzit qui s’est tenue vendredi 31 mai au Cercle Jacques Bainville.
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Voici la video de la conférence d’Adrien Abauzit qui s’est tenue vendredi 31 mai au Cercle Jacques Bainville.
Que font Valls et Taubira contre ce racisme-là ?
Kader est né en Bourgogne en 1965. Son père était harki. Aujourd’hui encore, il peut difficilement afficher cet épisode de l’histoire familiale.
Certains harkis ont pu être rapatriés en France grâce à des officiers français qui ont désobéi. Photo archives SDR
« Après avoir servi dans l’armée française, dans le sud de l’Algérie, mon père a été rapatrié en France en 1962, sans doute grâce à un officier qui avait désobéi aux ordres. Il est arrivé dans le même bateau que des pieds noirs, mais au niveau inférieur, puisque les harkis étaient encore considérés comme des indigènes. Il a ensuite passé quelques mois dans des camps, dans le Larzac et à Rivesaltes, sous des tentes, parfois dans un froid terrible, avec des barbelés et des militaires pour les surveiller. Puis il est arrivé en 1963 à L’Oasis, un lotissement de Saint-Valérien, dans l’Yonne, où une trentaine de harkis était regroupée. C’est là que je suis né, en 1965. »
« Les claques du directeur »
Quand Kader déroule la pelote de son histoire familiale, le fil s’emmêle régulièrement. Il passe une dizaine d’années à L’Oasis. Ses souvenirs d’enfance sont heureux, mais déjà gâchés par le racisme : « Je me souviens encore des claques que j’ai reçues du directeur de l’école. Quand un Patrick ou un Michel ne comprenaient pas un problème, la punition était beaucoup plus douce… » Sa scolarité est chaotique, tiraillé entre un père musulman pratiquant et l’école de la République française. Il mise alors beaucoup sur son service militaire, à Lure puis au 35e Régiment d’infanterie de Belfort. « Je voulais notamment passer mon permis poids lourd, pour trouver un emploi ensuite. Mais malgré tous mes efforts, mon supérieur ne me l’a jamais autorisé. De toute la promo, j’ai été le seul à essuyer ce refus… » Quelques années plus tard, il décroche enfin ce sésame, grâce au volontarisme du Préfet de l’Yonne, sollicité par une association d’anciens harkis, car plusieurs d’entre eux se sont finalement installés à Sens.
Aujourd’hui, Kader est toujours chauffeur-livreur. Il vit dans une petite maison du Grand Dijon, avec sa femme, française, et ses deux jeunes enfants. Il est retourné plusieurs fois en Algérie.
« Vous n’avez plus rien à faire ici »
La première fois, c’était en 1982, en famille. Mais son père n’a pas pu aller plus loin que le port d’Alger. « Les douaniers l’ont renvoyé en France avec des mots terribles : “vous avez porté l’uniforme français, vous n’avez plus rien à faire ici.” Je n’avais jamais rien entendu de plus humiliant. »
Depuis, l’ancien soldat français a pu retourner sur sa terre natale. En catimini et en évitant soigneusement de parler de son passé. Aujourd’hui, il vit toujours à Sens. Il a 88 ans. Il a été longtemps manœuvre en usine, mais il bénéficie aussi d’une pension d’invalidité depuis ce jour de 1961, où un indépendantiste a voulu le poignarder dans les rues d’Alger. Dès que la discussion rôde autour des harkis, le vieil homme élude.
« Pour mon père, c’était la valise ou le cercueil »
Cette part d’histoire, c’est aussi un bout d’identité qui manque à Kader : « Aujourd’hui encore, j’évite de dire que je suis fils de harki. Je n’en ai pas honte, mais les idées reçues persistent. Beaucoup d’immigrés continuent de les voir comme des traîtres. Moi, je ne suis pas immigré, je suis rapatrié, c’est complètement différent. Pour mon père, c’était la valise ou le cercueil. Mes enfants portent des prénoms français. Je suis Français. Ma culture, c’est la langue de Voltaire et le son de la cloche le dimanche matin. Quand je suis en Algérie, je me sens étranger. La reconnaissance des harkis, c’est la moindre des choses que l’état français leur doit. »
Alors que Frigide Barjot vient d'envoyer quelqu'un au Maroc pour défendre le droit des homosexuels dans ce pays, alors qu'elle revendique, avec ses amis de l'UMP, la nécessité d'un Contrat d'Union Civile pour les homosexuels, qui aurait tous les effets du mariage sauf l'adoption plénière, il importe de revenir sur ce qui est en jeu dans la Loi Taubira, à laquelle il ne manque plus pour l'instant que l'onction du Conseil Constitutionnel pour être promulguée.
Les circonvolutions de Frigide décrivent assez bien le champ de ce qui est en question au fond : je dirais, la mare aux canards. À cet égard, elle a cette propriété que l'on s'accorde à reconnaître à la grenouille qui annonce la pluie par ses coassements. Plus on l'entend coasser, plus le problème est imminent. Aussi bien doit-on aujourd'hui réfléchir avec elle et sur le Contrat d'Union Civile et sur le droit des personnes homosexuelles.
Il y a eu le PACS, il y a le CUC (1)... Les deux systèmes procèdent du même individualisme viscéral et de la même idée simple : un couple a besoin avant tout de reconnaissance sociale. Les homosexuels en manquent, on doit leur en donner, « puisqu'ils s'aiment ». Il faut donc inventer un système qui ne soit pas le mariage, qui ne donne pas droit à l'adoption (l'enfant n'est pas un objet, il a lui-même droit à un père et une mère), mais qui permette à la société de reconnaître les amours homosexuelles. Et voilà le CUC, drôlement nommé. Vous êtes deux personnes homosexuelles ? Vous vous aimez ? Cet amour, vous l'avez - socialement - dans le CUC...
Béatrice Bourges, Aude Mirkovic et Elizabeth Montfort, dans leur dernier ouvrage, si précieux et si précis, L'effet dominos (2) expliquent bien la nocivité de tels contrats, fondés uniquement sur une reconnaissance sociale de l'affect : « Non, le mariage n'est pas la reconnaissance sociale du couple (...) Si c'était cela, au nom de la non-discrimination, toutes les personnes qui s'aiment devraient avoir le droit de se marier, qu'elles soient deux ou plusieurs ». Ce modèle de contrat, sanctionnant l'affect, est merveilleusement souple. Il permettrait que deux personnes, que trois personnes, que quatre personnes puissent contracter une union, donnant à chacune des droits sur les autres. La dimension naturelle induite par la possibilité de l'union féconde des deux sexes est totalement oubliée. La parentalité serait, dans cette perspective à envisager également de façon purement contractuelle : Lionel Labosse, « enseignant », a signé une tribune en ce sens au mois de mai dernier dans le très sérieux journal Le Monde : « Le mariage monogame est biphobe et ceux qui ne réclament que cela le sont aussi, en dépit de leurs tours de passe-passe rhétoriques. Un contrat universel à trois ou quatre constituerait un cadre idéal pour ce que l'on appelle l'homoparentalité » (cité par B. Bourges et al.).
Vous ne savez peut-être pas ce que sont les biphobes? Vous êtes comme moi. J'ai consulté Wikipédia et j'y ai trouvé cette définition admirable : « La biphobie est le fait d'avoir une attitude de peur, discrimination, ou haine des bisexueIs, des pansexuels où des omnisexuels ». Et on peut lire en outre cette petite précision : « La biphobie se rencontre indifféremment dans les communautés hétérosexuelles ou homosexuelles ». Les homosexuels en effet jalousent souvent leurs camarades bisexuels, qu'ils soupçonnent de vouloir le beurre et l'argent du beurre, la respectabilité et la paternité d'un côté, les aventures de l'autre. Mais cette fois, vous vous demandez peut-être ce que sont les pansexuels ? Voici Wikipédia : « La pansexualité (on utilise parfois le terme omnisexualité) est une orientation sexuelle caractérisant des personnes potentiellement attirées sexuellement et/ou sentimentalement par d'autres personnes, indifféremment du sexe anatomique ou du genre de celles-ci ». On trouve là aussi une petite note digne d'intérêt, qui contribue à mettre cette querelle sémantique à son véritable niveau : « La notion de pan-sexualité n'a pas été utilisée seulement pour parler des humains. Le primatologue Frans de Waal l'a utilisée pour décrire le comportement des bonobos ». Voilà donc une autre manière de comprendre et d'exaucer Dame Nature !
Si nous en restons à l'idée que c'est l'affect qui fait le contrat, il est clair qu'il y a du pain sur la planche. Les partisans du PACS ou du CUC devraient comprendre que lorsque l'on sépare totalement la réalité sociale de la réalité naturelle, lorsque l'on scinde totalement reconnaissance sociale et complémentarité naturelle l'une de l'autre, lorsque l'on veut considérer tous les couples à égalité, alors que manifestement tous les couples ne sont pas égaux devant la biologie, on va vers de véritables catastrophes sociales. Lucien Labosse décrit cette catastrophe, sans qu'on ait besoin de forcer le trait à sa place : « Pourquoi, dans une société démocratique ne devrait-on pas laisser les personnes organiser leur vie privée par le biais de contrats, au lieu de les obliger à rentrer dans des institutions standards comme le mariage et le pacs ? Un contrat universel rendrait possible des unions dans lesquelles chacun des contractants serait à égalité avec chacun des autres ». Béatrice Bourges (toujours elle) note que aux Pays-Bas, on a reconnu le mariage des personnes de même sexe dès 2001 et l'union civile entre trois personnes en 2005. Dans cet acte de permissivité maximale, il y aurait, paradoxalement, une formidable légitimité donnée aux pratiques polygames de la communauté musulmane en France et en Europe. Une loi est-elle nécessaire pour cela ? Un peu de logique peut suffire. Au Brésil, l'année dernière, l'union civile d'un homme et deux femmes a été reconnue devant notaire à Tupa. Objectif affiché par l'avocat des contractants : protéger les droits des partenaires en cas de décès ou de séparation. L'argument est choc. Il me semble que si l'on accepte cette logique de l'union civile, on va y venir très vite en France. Pourquoi ? Au nom d'innombrables victimes de polygamies non déclarées et mal gérées par exemple...
C'est donc la logique de l'union civile qu'il faut rejeter avec la dernière énergie, si nous ne voulons pas que le Monde, notre humanité éduquée se transforme en un vaste lupanar, où les bonobos eux-mêmes auraient du mal à retrouver leurs petits... La régression civilisationnelle qui s'annonce à travers cette idée - révolutionnaire, merci 1789 - du Contrat universel serait sans doute sans exemple dans l'histoire de l'Humanité. Oh ! Il n'y aurait pas besoin d'ailleurs d'en venir au Contrat universel du camarade Lucien Labosse. L'utopie garde ses droits d'utopie ! Un système à options serait déjà profondément subversif. Il suffirait de reconnaître à égalité d'une part l'institution du mariage, qui nous vient du fond de notre culture chrétienne (3) et qui a permis un progrès culturel considérable de l'humanité, et d'autre part le contrat, polymorphe, adaptable à toute volonté, reconnaissant tout affect d'une reconnaissance vraiment sociale. Ce serait déjà une belle pagaille. D'ailleurs, on y va...
Reste la deuxième question posée par Frigide Barjot, celle du droit des homosexuels. Là encore Béatrice Bourges apparaît autrement armée. Il suffit de consulter son petit livre : elle soutient, avec toute raison que les homosexuels n'ont aucun droit en tant qu'homosexuels. Le droit est le droit des personnes. Il n'est ni homo ni hétérosexuel. Frigide envoie ses ambassadeurs de la Manif pour tous version consensuelle adresser un message au roi du Maroc à propos du droit des homosexuels. La démarche est étrange. Il est étrange d'abord qu'en tant que Français aujourd'hui, ayant à gérer le bazar made in France, l'on se sente concerné par le Maroc. Mais surtout la seule question à poser n'est pas celle du droit des homosexuels, mais celle du droit des personnes, tout simplement. Au nom du droit des personnes, il n'est pas possible qu'un État légifère sur les comportements privés des uns et des autres, du moment bien sûr qu'il respecte la liberté d'autrui. Certes le droit du Maroc, issu pour partie de la charia, en dispose autrement dans un certain nombre de domaines. On peut regretter par exemple que le droit à la conversion religieuse qui constitue l'article 17 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 ne soit respecté ni au Maroc ni d'ailleurs dans aucun pays officiellement musulman. Dans le domaine de la liberté sexuelle, il me semble que quelques-unes de nos élites qui possèdent de grandes villas au Maroc, sont bien placées pour savoir que la plupart du temps le législateur ferme les yeux. Mais alors pourquoi revendiquer le droit des homosexuels... au Maroc ? Pour démontrer que l'on peut être opposé au mariage pour tous et néanmoins réclamer des droits pour les homosexuels, être attentif à la communauté homosexuelle et à ses revendications communautaires. Mais justement, un État qui prétendrait donner des droits à la vie privée des homosexuels pratiquerait une forme de discrimination dommageable. Comme s'il jugeait (en bonus ou en malus qu'importe) des citoyens en fonction de leurs mœurs...
Le propre d'un État de droit ? C'est de ne pas faire acception de personne. Mais justement, direz-vous, les homosexuels déplorent une inégalité face au mariage puisqu'ils n'y ont pas accès.
Erreur ! Homosexuels et hétérosexuels peuvent s'engager dans le mariage et aussi avoir des enfants. L’État n'exclut personne du mariage au titre de son orientation sexuelle : tout cela relève de la vie privée ! Plutôt que de parler d'un hypothétique droit des homosexuels, prenons garde au droit des personnes et d'abord à leur dignité en tant que personnes.
Abbé G. de Tanoüarn monde & vie 21 mai 2013
1) L’union civile ouvre droit néanmoins (dans l'état actuel du droit français) à l'adoption simple, c'est-à-dire à l'adoption dans laquelle l'enfant connaît l'identité de son père et de sa mère naturels.
2) Béatrice Bourges, Aude Markovic et Elizabeth Montfort, De la théorie du genre au mariage de même sexe, L'effet dominos, éd. Peuple libre 2013,128 pp. 8 euros
3) je ne dis pas judéo-chrétienne, car les juifs des temps bibliques reconnaissaient la polygamie. On pourrait dire néanmoins « biblique » car depuis Adam et Eve, le modèle n'a pas changé. En ce sens, il n'est pas spécifiquement chrétien.
Steven Spielberg, le roi de la fiction, présidait le jury.
Le cinéma est un art trompeur par excellence. Car l’image subjugue le public comme cela fut perceptible dès la première projection de L’Entrée en gare de La Ciotat, au tout début du cinéma. Cet effet n’a pas diminué, bien au contraire, avec l’explosion des techniques cinématographiques et des « effets spéciaux » en tout genre. M.G.
Un instrument de sidération
Le cinéma ne nous montre en réalité qu’un artifice, qui ne correspond pas à la vraie vie. C’est pourquoi le cinéma constitue un divertissement, dans tous les sens du terme.
Au cinéma la police met toujours hors d’état de nuire les méchants. Au cinéma les bons sont gentils et les méchants vraiment mauvais. Au cinéma les savants et les informaticiens sont en général incarnés par des acteurs afro-américains et les immigrants sont toujours sympas. Au cinéma les Français sont des beaufs débiles sauf s’ils aident des immigrés en situation irrégulière.
Le cinéma représente pour cette raison même un instrument de sidération que les différents pouvoirs et régimes n’ont pas hésité à utiliser pour promouvoir leur idéologie ou leur doctrine.
Cannes et La Vie d’Adèle où le sacre de l’oligarchie
Le Festival de Cannes vient de nous en apporter une nouvelle preuve en donnant la Palme d’or au film d’Abdellatif Kechiche La Vie d’Adèle, film édifiant portant sur les états d’âme d’une jeune lesbienne.
« Un choc émotionnel, érotique et politique », s’esbaudit Le Monde du 25 mai dernier et avec lui toute l’oligarchie médiatique qui nous gouverne.
Le film ne nous montre-t-il pas ce qui se passe « dans l’esprit d’une adolescente qui découvre son homosexualité, qui comprend qu’elle n’a plus sa place dans la meute grégaire des adolescents », écrit le commentateur de service, qui considère donc que les hétérosexuels sont « grégaires », soit dit en passant.
Que ce film manifestement barbant (3 heures, rien de moins, et comme il ne s’agit que des chapitres 1 et 2, il faut s’attendre au pire) consacré à ce passionnant sujet soit couronné à Cannes alors que des centaines de milliers de Français manifestent dans les rues depuis des mois contre la loi Taubira en dit long sur la profondeur du gouffre qui sépare l’oligarchie médiatique et friquée qui domine les écrans – et par conséquent le pays – du reste de la population.
Mais la France d’en bas n’était pas invitée à Cannes. Seulement celle qui roule en Porsche ou en Ferrari.
Un festival contrefait : l’alliance obscène du fric et des cultureux
Tout le monde a vu et revu le déroulement contrefait de ce festival : cet étalage indécent de tenues de soirée, de belles nanas ou de mondaines au bras d’acteurs bronzés (jusqu’à leur prochain divorce), de personnalités entourées d’un service d’ordre omniprésent mais discret (mais plus efficace que dans nos banlieues) et de nombrilisme médiatique, sous le bombardement des flashs.
Tout y passe dans le registre du convenu : notamment la « surprise » et « l’émotion » des acteurs qui ne s’attendaient pas, bien sûr, à leur nomination. Et tout le monde de s’embrasser sous l’œil attendri des caméras. Et tout ce microcosme de s’auto-congratuler.
Cannes représente en effet l’alliance obscène du fric, des « cultureux » et du spectacle puisque le cinéma est une industrie comme une autre et qui pollue, d’ailleurs, comme les autres.
La guerre des étoiles
Steven Spielberg présidait le jury.
Comme il est symbolique que le jury qui a nominé un tel film ait été présidé par celui qui a porté à l’écran tant de fictions spectaculaires, véritables rouleaux compresseurs cinématographiques au service de la puissance et de l’idéologie américaine !
Cannes ne célèbre que la fiction, en effet, car le festival promeut une vue du monde particulière. Comme le déclarait pour s’en réjouir le vice-président américain Joe Biden, les arts et la culture « modifient les attitudes des gens ». Dans le sens voulu par les commanditaires, évidemment.
Le cinéma a pour cette raison été largement utilisé depuis longtemps pour promouvoir partout dans le monde la vue du monde yankee et les intérêts stratégiques américains.
C’est pourquoi on nous inonde de films où les méchants sont incarnés par des Russes, des Chinois, des Européens de souche (évidemment fascistes) ou des Iraniens. C’est pourquoi ces films promeuvent en permanence la dissolution de tout ce qui caractérise une société : ils mettent toujours en scène des marginaux en révolte et si possible solitaires : car il faut promouvoir une société d’individus. C’est pourquoi ils rabaissent tout.
En permanence le Système nous fait son cinéma.
Michel Geoffroy, 30/05/2013 http://www.polemia.com
R-Courtoisie 2013.05.28 Michel Drac, sur la... par Hieronymus20
Source: Scriptoblog
Ils sont trop forts. Dans le pays de Voltaire et des droits de l’homme, ils ont réussi, en quarante ans, à mettre en place un dispositif sacrément efficace pour nous faire taire.
Ils ont d’abord perverti l’esprit libéral de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 en y introduisant au forceps les lois Pleven-Gayssot-Taubira.
Ils nous ont collé des associations dites antiracistes, qu’ils ont gavées de subventions. Et ils leur ont permis d’ester en justice contre tout citoyen qui oserait émettre une opinion jugée illégale par les nouveaux maîtres censeurs.
L’arme secrète : l’article 24, alinéa 8, entré en fonction le 31 décembre 2004. Il précise que « ceux qui auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement ».
Grâce à cet article : tribunal pour Pierre Cassen et Pascal Hilout, qui estiment que l’islam n’est pas vraiment une religion d’amour, de tolérance et de paix. Tribunal pour Éric Zemmour, qui affirme que la majorité des trafiquants sont noirs ou arabes. Tribunal pour Brigitte Bardot, qui s’émeut de la souffrance animale, lors de l’égorgement rituel du mouton. Tribunal pour Fanny Truchelut, qui ose demander à deux femmes, dans un gîte, de retirer leur voile dans les parties communes.
Comme si cela ne suffisait pas, ils nous ont collé des juges à la neutralité surprenante, comme on a pu le voir lors de l’affaire du mur des cons. Ces magistrats pèsent 30 % aux élections professionnelles et se permettent d’insulter tous ceux qui ne partagent pas leur vision de la société, souvent basée sur l’inversion des valeurs.
Comme si cela ne suffisait pas, on a même vu un hebdomadaire (Le Nouvel Observateur), par la plume de Guillaume Weill-Raynal – frère jumeau de Clément -, demander ouvertement au garde des Sceaux de poursuivre Christine Tasin et Robert Ménard, suite à un article de la première publié par le deuxième sur Boulevard Voltaire.
Comme si cela ne suffisait pas, l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et ses satellites français multiplient les pressions pour réintroduire le délit de blasphème, en assimilant toute critique de l’islam à du racisme.
Le scénario est donc à présent parfaitement au point pour museler la liberté d’expression de la presse, Internet ou autre.
Première étape : suite à un article, les associations musulmanes protestent. Deuxième étape : une association « antiraciste » dépose plainte. Troisième étape : un procureur, qui peut être membre du Syndicat de la magistrature, ou complaisant avec ses thèses, instruit la plainte. Quatrième étape : les autres associations « antiracistes », sans avoir un centime à débourser, se portent partie civile, et demandent de lourdes indemnités. Cinquième étape : la 17e chambre correctionnelle, qui juge les affaires de presse, condamne souvent lourdement les prévenus. Si vous souhaitez une sixième étape, il vous faut alors faire appel, et cela n’est pas gratuit.
Comme si cela ne suffisait pas encore, nous avons entendu la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, et la sénatrice Esther Benbassa, exiger « d’encadrer » la liberté d’expression sur Internet.
C’est dans ce contexte aujourd’hui que Riposte laïque – et d’autres – est victime d’un véritable harcèlement juridique, avec pas moins de cinq contributeurs poursuivis, suite à des plaintes souvent grotesques, mais instruites, et donc coûteuses. Ils veulent vraiment nous tuer.
Estimant que cela commence à faire beaucoup, nous avons décidé de tenir une conférence de presse, sur la question du harcèlement judiciaire contre la parole libre, le lundi 3 juin, à 15 heures 15, à Paris, au Café du Pont Neuf, avec Robert Ménard, Christine Tasin et Maître Karim Ouchikh.
Espérons que ceux qui ont pour mission d’informer nos compatriotes seront au rendez-vous.
Fondateur et directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire, Dominique Venner a écrit une cinquantaine d'ouvrages, dont une Histoire de l'armée rouge couronnée par l'Académie française. Tout au long de sa carrière, cet Européen de cœur et d'esprit n'aura jamais cessé de prôner la mémoire du passé comme recours contre le déclin, avec trois ouvrages majeurs : Histoire et tradition des Européens, 30000 ans d'identité, Le siècle de 1914 et Ernst Jünger, un autre destin européen.
• Éléments : Oswald Spengler publiait en 1918 le premier volume de son célèbre livre Le déclin de l'Occident. Il voulait en fait surtout parler de l'Europe. Près d'un siècle plus tard, ce mot d'« Occident » a-t-il encore un sens ? Quel est en tout cas celui que vous lui donnez ?
Dominique Venner : Vous avez raison de souligner qu'à il époque de Spengler, en 1918, Occident était synonyme d'Europe. Dans un essai récent, l'historien italien Emilio Gentile rappelle qu'en 1900, quand s'ouvrit la grande Exposition universelle de Paris qui nous a légué le Grand Palais, « civilisation rimait avec modernité, modernité avec européen, et européen avec occidental ». À cette époque, les États-Unis d'Amérique étaient une puissance marginale fort éloignée de l'Europe. Lorsque l'essayiste maurrassien et catholique Henri Massis publia en 1927 son essai Défense de l'Occident, le concept d'Occident se confondait encore avec l'Europe, et même avec la France. Plus tardivement, le titre Défense de l'Occident choisi par Maurice Bardèche pour la revue qu'il dirigea de décembre 1952 à novembre 1982, continuait de se rapporter à l'Europe plus qu'aux États-Unis. C'est pourtant durant cette période, à partir surtout de 1950, que le mot changea de signification en raison de la guerre froide, de la lutte Est et Ouest opposant les deux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, Occident allait se confondre avec l'Ouest, c'est-à-dire avec les États-Unis qui en constituaient la puissance principale face à la menace très réelle de l'Union soviétique avant et après la mort de Staline. La sanglante répression du soulèvement national hongrois date de novembre 1956 et l'écrasement du printemps de Prague d'août 1968. Les Européens, désarmés dans leurs cœurs et leurs bras après 1945, se tournaient naturellement vers la puissance américaine qui semblait alors seule capable de les protéger contre une agression militaire soviétique que le général de Gaulle prenait lui-même très au sérieux vers 1950.
• Bernanos disait que les optimistes sont des imbéciles heureux, et les pessimistes des imbéciles malheureux. Sans tout réduire à ce clivage, on doit constater que depuis quelque temps le « déclinisme » est en grand progrès. À date récente, toute une série d'essais se sont appliqués à décrire le déclin de l'Occident, de l'Europe ou de la France. L'Europe, en particulier, apparaît de plus en plus comme vivant en état d'apesanteur, inconsciente des enjeux mondiaux. Quel est votre sentiment ?
Tout en constatant le déclin évident de l'Europe, je ne me joins pas au chœur des déclinistes. J'ai analysé le déclin dans mon essai Le siècle de 1914, qui retrace de façon non convenue l'histoire du XXe siècle européen de 1914 à 1945, incluant les tentatives avortées de redressement vers 1920 ou 1930. Cet essai charpenté analyse historiquement le déclin de l'Europe durant notre « nouvelle guerre de Trente Ans » (1914-1945), comparable à bien des égards à ce que fut la guerre du Péloponnèse pour les cités grecques au Ve siècle avant notre ère.
Ma thèse est qu'après la catastrophe européenne des deux grandes guerres, l'Europe est « entrée en dormition », écrasée militairement, politiquement et moralement, et par ses propres fautes, son quasi suicide, sa terrifiante et inutile dépense d'énergies et de sang. L'idée démoralisante s'infiltra dans les esprits que, si la civilisation européenne avait engendré de telles horreurs, c'est qu'elle était viciée et maudite. Par ailleurs, après 1945 et, symboliquement, après la conférence de Yalta (février 1945), les deux puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l'URSS, se partagèrent l'Europe, imposant à celle-ci (avec des méthodes différentes) leur suzeraineté, leur modèle de société et leur interprétation de l'histoire, écrasant aussi les Européens sous le poids d'une culpabilité sans précédent, dont la Shoah fut le prétexte. Tandis que la partie orientale de l'Europe était soviétisée, les États-Unis importaient à l'Ouest les drogues de la consommation de masse et de la pornographie.
D'une façon que personne n'avait prévue, l'une des deux puissances suzeraines de 1945 a soudain fait implosion en 1991, remplacée, après dix années de confusion, par une Russie authentiquement nationale, qui a totalement rompu avec son passé bolchévique (mais pas avec les souvenirs glorieux de 1945, ce que l'on ne comprend pas en Europe).
Je constate symétriquement qu'après une période d'euphorie qui n'a pas excédé une dizaine d'années au-delà de 1991, les États-Unis ont enregistré une série de graves échecs militaires, géopolitiques et moraux qui les fragilisent en profondeur (Irak, Afghanistan, Égypte, Proche-Orient en général). Depuis l'élection du président Obama, leurs difficultés internes consécutives à une crise financière majeure et à des questionnements sur leur identité, bien analysés par Samuel Huntington dans son dernier essai Qui sommes-nous ? (Odile Jacob, 2004) sont également les signes tangibles d'un affaiblissement, dont les Européens pourront tirer partie à l'avenir afin de sortir de leur « endormissement ».
Mais il ne faut pas se tromper, les Européens sont eux-mêmes coupables des excès du système économique et technicien de croissance illimitée qu'ils ont engendré. Dès la Belle Époque, le concert d'optimisme avait été troublé par les prophètes d'une sorte d'apocalypse de la modernité. À ces pessimistes, la catastrophe imprévue qui commença durant l'été 1914 allait donner effroyablement raison. L'inquiétude de l'avenir était présente dans l'œuvre de grands artistes comme Wagner ou Tolstoï, Ibsen, Zola, Dostoïevski, D.H. Lawrence ou Nietzsche. Certes, aucun n'avait prévu la réalité de ce qui survint entre 1914 et 1945, mais tous avaient perçu les signes d'un noir horizon pour la modernité, autrement dit pour la « civilisation » de la science et de la raison.
Dès lors, une question s'infiltre nécessairement dans la pensée. Le triomphe du machinisme, du commerce et de la technique est-il constitutif de la civilisation européenne ? Bien entendu, ce triomphe est issu de l'esprit européen, de sa part « prométhéenne » ou « faustienne » comme disait Spengler. Cette part devenue obsédante ne contient pourtant pas la totalité de l'esprit européen. L'autre part, une part essentielle, que l'on peut appeler apollinienne, s'est trouvée masquée par les prodiges de la modernité. Dès lors que ces prodiges tournent au cauchemar, ne serait-il pas imaginable que les Européens soient tentés de retrouver la part apollinienne de leur civilisation afin d'équilibrer la démesure prométhéenne ? La question est pour l'heure sans réponse. Elle mérite pourtant d'être posée.
• Si l'Occident décline à l'intérieur de ses frontières, il paraît au contraire exploser à l'échelle mondiale. Ses valeurs se posent plus que jamais comme « universelles », ses technologies se répandent d'un bout à l'autre du monde. La mondialisation, qui semble aller de pair avec une homogénéisation des cultures, serait-elle synonyme d'occidentalisation ? De façon plus générale, quel regard portez-vous sur la mondialisation ?
Je suppose qu'en parlant des « valeurs » de l'actuel Occident, vous parlez du système américain. Vous pensez à la prétention messianique de la Manifest Destiny et de la « nouvelle Sion » qui voudrait s'imposer au monde. Vous pensez aussi à la prédation économique du gaspillage et de la spéculation financière. Mais ce que l'on observe dans le monde suggère que la modernisation technique s'accompagne le plus souvent d'un refus de l'américanisme (sauf, provisoirement, en Europe). Samuel Huntington avait fort bien vu qu'à l'avenir la renaissance de grandes civilisations se ferait contre l'Occident américain. Il avait noté que la modernisation s'accompagne le plus souvent d'une « désoccidentalisation ». On peut constater cette réalité dans faire islamique, en Inde, en Chine et en Amérindie (Amérique latino-indienne). Sans compter des aires de civilisation moins étendues. Pour ma part, je ne crois pas du tout à une homogénéisation des cultures, même en Europe, en dépit de ce que montre l'écume des élites faisandées.
• Dans ce qu'on appelait hier encore le Tiers-monde, des puissances émergentes s'affirment de plus en plus chaque jour. La Chine, principalement, constitue une énigme. Le XXIe siècle sera-t-il chinois ?
Il l'est déjà en partie, ce qui est une formidable revanche historique si l'on songe par comparaison à l'état de la Chine un siècle plus tôt, vers 1910. Depuis la fin de l'interminable période figée de la guerre froide, le monde est entré en mouvement, ce que montrent des changements culturels et géostratégiques immenses. Le monde est entré dans une nouvelle histoire où l'imprévu retrouve ses droits. Ce qui bouge ne peut qu'être favorable à un réveil européen par ébranlement de la puissance suzeraine que sont les États-Unis. Mais je ne pense pas que ceux-ci se laisseront facilement déposséder. Comme l'ont confirmé les révélation de Wikileaks, les Américains ont favorisé l'immigration invasion extra-européenne et musulmane en Europe dans le but de nous briser définitivement. En apparence, cela se révèle efficace. En apparence seulement. Les résistances imprévues qui s'éveillent lentement sont les signes de ce qui se passera à l'avenir. Je ne crois pas que les Européens se laisseront écraser dès lors qu'ils prendront conscience du danger, ce qui est encore loin d'être le cas. Les réveils historiques sont toujours très lents, mais une fois commencés, on ne les arrête plus.
• Vous êtes donc optimiste ?
Je suis un optimiste historique. À la différence de beaucoup d'intellectuels, j'ai d'abord été dans ma jeunesse un combattant avant de devenir un historien méditatif. Ce qui explique sans doute, si l'on ajoute des particularités de tempérament, un regard nullement conventionnel sur l'histoire qui se fait. J'emprunte à l'histoire tout ce qu'elle peut m'apporter pour voir clair dans le présent et humer l'avenir. Naguère, l'école structuraliste de la « longue durée » (celle des Annales) s'opposait à l'école de la chronologie courte, qui avait privilégié l'événement (l'histoire bataille). Je crois que ces deux façons d'étudier l'histoire ne s'opposent pas. Elles sont complémentaires et légitimes. On ne peut négliger l'histoire événementielle. Elle montre que l'imprévu est roi et l'avenir imprévisible : personne en 1910 ne prévoyait 1914, et personne en 1980 n'avait prévu 1990 pour la Russie, ni 1999. Simultanément, la longue durée attire l'attention sur la forte résilience des peuplés et des cultures. C'est pourquoi je ne crois pas aux fatalités historiques. Pas plus à celles qu'imaginait Spengler qu'à celles de Marx ou de Fukuyama (qui en est revenu).
• Quel est selon vous, à l'échelle mondiale, l'enjeu principal des décennies qui viennent ?
Concernant les Européens, tout montre selon moi qu'ils seront contraints d'affronter à l'avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables. Dans ces épreuves, l'occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens provisoirement en dormition : l'individualité agissante, l'inventivité et l'énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l'ignore. Mais de ce réveil, je ne doute pas.
► éléments n°139 (dossier Le déclin de l'Occident ?), 2011. http://www.archiveseroe.eu/
Il y a cinquante ans, était fusillé le colonel Jean Bastien-Thiry, pour l’attentat du Petit-Clamart fomenté contre De Gaulle, qui venait de sacrifier l’Algérie française.
Voici que paraît, sous la plume de l’abbé Rioult, une excellente étude historique et morale, appuyée sur la doctrine de Saint Thomas d’Aquin concernant le « tyrannicide », à propos de l’action de ce militaire chrétien.
Était-elle morale ? Bien sûr…
Jean Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide, aspect moral d’un acte politique. 62 pages, 8 €. Editions des Cimes. DISPONIBLE ICI.
4e de couverture :
« Le 22 août 1962, à Clamart, un attentat visait le chef de l’État et manquait de peu son objectif.
Ce fut la plus fameuse tentative de meurtre à l’encontre du général De Gaulle.
Le 11 mars 1963, son instigateur, le colonel Jean Bastien-Thiry, était fusillé. Il est le dernier en France à avoir été victime de ce procédé.
« Comment un homme, doté de profondes convictions catholiques et d’un bagage culturel supérieur, a-t-il pu en arriver là ? » se demanda la presse de l’époque.
Quant au motif de « tyrannicide » que Jean Bastien-Thiry a avancé pour justifier moralement « l’opération Charlotte Corday », était-il acceptable ?
L’auteur répond ici à ces questions. En s’appuyant sur les réflexions de Saint Thomas d’Aquin – le « Docteur commun » de l’Église –, il étaye solidement son analyse par d’utiles et implacables rappels historiques.
Nous sommes invités ici à réouvrir un douloureux procès, qui souleva des interrogations morales et politiques de la plus haute importance. »
Tribune libre de Paysan Savoyard
« Manifs pour tous », affaire Cahuzac, émeutes du Trocadéro, agression à la Défense, « mur des cons » : autant d’épisodes qui ces dernières semaines ont fourni à tour de rôle une illustration fidèle de la situation à laquelle nous sommes confrontés et qui tient pour l’essentiel en deux constats.
Le premier: le type de pouvoir exercé par l’oligarchie est d’essence totalitaire. Le second: cette oligarchie trahit les intérêts du peuple.
Nous l’avons déjà mis en exergue : l’oligarchie française a mis en place un régime de pouvoir de nature totalitaire.
Les évènements de ces dernières semaines viennent montrer une fois encore que les méthodes du système n’ont rien à voir avec la démocratie dont il se réclame.
En bonne logique totalitaire, l’oligarchie cherche à manipuler l’opinion sur les différents sujets sensibles : elle recourt pour ce faire à une large palette technique. Le pouvoir cherche en première intention à dissimuler les faits. Lorsque la dissimulation échoue, il tente alors de les minimiser et de les relativiser. Si la polémique enfle tout de même, l’étape suivante est de s’efforcer de dévier le débat sur un autre sujet.
Le stade ultime conduit à désigner des boucs émissaires et à prendre appui sur les désordres pour incriminer les opposants. Pour mettre en œuvre ces différentes techniques, le pouvoir dispose de l’appui décisif des médias, presque tous les journalistes étant des partisans du régime, dont par divers biais ils dépendent étroitement.
Dans le cas de « la manif pour tous », le pouvoir a ainsi menti effrontément pour dissimuler l’ampleur des rassemblements, en avançant des chiffres à chaque fois grossièrement minorés. Il a cherché ensuite à faire porter l’attention sur les agissements de groupuscules afin de se sortir de la polémique sur les effectifs de manifestants.
Pour ce qui est des émeutes du Trocadéro, elles ont d’abord été qualifiées de « bousculades » (M. Valls) provoquées par « quelques perturbateurs » (M. Delanoë). Puis l’ampleur des évènements ne pouvant être cachée, on a alors cherché à dévier le débat vers les questions logistiques liées à l’organisation de la « fête » (le lieu était-il adapté ? L’échafaudage aurait-il dû être là ?…).
Dans l’affaire Cahuzac, l’oligarchie a d’abord nié, pendant plusieurs mois. Lorsque la dénégation n’a plus été tenable, l’oligarchie a cherché à éviter que l’affaire ne conduise à se demander si elle ne dissimule pas un mécanisme de financement politique illégal dans laquelle seraient impliqués le PS aussi bien que l’UMP (on relève ainsi que l’UMP connaissait l’enregistrement Cahuzac depuis 10 ans et ne l’avait curieusement jamais utilisé).
Pour dévier le débat l’oligarchie a alors lancé le débat sur les paradis fiscaux et pour faire bonne mesure sur le patrimoine des ministres. L’opération a été un succès. Les questionnements sur l’origine des fonds Cahuzac se sont arrêtés là, du moins pour l’instant (relevons qu’à ce stade on n’a finalement pas su qui figurait sur la liste « offshore-leaks » des titulaires français de comptes dans des paradis fiscaux ; de même qu’on n’a jamais eu le contenu de la liste du même genre détenue par M. Woerth alors ministre).
L’épisode du « mur des cons » a été traité de la même manière. L’affaire était grave puisqu’elle faisait apparaître que les juges du syndicat de la magistrature, qui représente un tiers des magistrats, prennent leurs décisions de façon partiale, en grave contravention avec les obligations déontologiques qui s’imposent à eux en principe.
L’oligarchie a fait dévier le débat sur la responsabilité du journaliste, accusé d’avoir pris la photo dans un lieu privé. Et c’est lui qui est devenu le coupable et fait l’objet de poursuites… (cette affaire vient illustrer une fois encore le bien fondé de la maxime de Chamfort: « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin« ).
Le régime ne se contente pas de mentir et de dissimuler les faits. Il utilise également un autre procédé caractéristique des régimes totalitaires : l’utilisation de l’arbitraire contre les opposants.
C’est ainsi que dans l’affaire du Trocadéro, le régime a d’emblée imputé la responsabilité des émeutes à « l’extrême droite », qui est l’adversaire privilégié de l’oligarchie. Hostiles à la mainmise du Quatar sur le club, les supporters ultras « d’extrême droite », étaient pourtant absents des festivités organisées par le PSG. Certains responsables socialistes (comme M. Cambadélis) ont été jusqu’à mettre en cause une coalition des ultra d’extrême droite et… des tenants de la manif pour tous !
L’utilisation de l’arbitraire contre les opposants conduit le régime à pratiquer à grande échelle la politique du « deux poids-deux mesures ». C’est ainsi que face aux émeutiers du Trocadéro, les pouvoirs publics se sont montrés très passifs. Des consignes d’abstention ont manifestement été données, avec l’objectif prioritaire, comme à chaque émeute de banlieue, d’éviter avant tout une bavure de la police. Des vidéos montrent par exemple des CRS assister sans bouger au pillage d’un car de touristes. Les émeutiers étaient manifestement des centaines : pourtant seulement 47 gardes à vue ont été réalisées.
Vis-à-vis des opposants au mariage homo en revanche, les pouvoirs publics se sont montrés beaucoup plus énergiques. Au fil des semaines, ce sont des milliers de manifestants qui ont été interpellés et gardés à vue. A l’issue de la dernière manif, près de 300 interpellations ont encore eu lieu.
Pourtant, à la différence de ce qui s’est produit au Trocadéro, aucune des centaines de manifestations qui ont été organisées partout en France depuis des mois contre le mariage homo n’a donné lieu à des voitures brûlées, à des vitrines brisées ou à des magasins pillés. Dans la quasi-totalité des cas, les personnes ont été interpellées pour avoir refusé de se disperser ou pour avoir participé à une manifestation non déclarée.
Certains des interpellés des manifs pour tous ont effectué jusqu’à 48 h de garde à vue, soit le maximum prévu par le code de procédure pénale, sans avoir été pourtant les auteurs d’aucune violence et sans d’ailleurs être finalement poursuivis. Ces derniers mois, certaines personnes ont été embarquées parce qu’elles portaient un tee-shirt ou un drapeau de la manif pour tous dans la rue, en dehors du cadre d’une manifestation. Une manifestation devant un lycée vient de se traduire par l’interpellation de mères de familles, emmenées dans les fourgons de police.
Les pouvoirs publics se sont également montrés extrêmement virulents dans le domaine des déclarations et des discours. M. Hollande a dénoncé à plusieurs reprises « la haine » dont feraient preuve les manifestants. M. Valls a fustigé plusieurs dizaines de fois ces dernières semaines « les groupuscules d’extrême droite » et les « discours de haine ».
Dans le cas des émeutes du Trocadéro, M. Valls s’est montré beaucoup moins disert et vindicatif. Il a bien entendu déclaré, de façon rituelle et vaine, que ces évènements étaient « inacceptables ». Mais il s’est bien gardé de préciser le profil des casseurs (les différentes vidéos disponibles montrent pourtant sans ambiguïté que les casseurs, qui brandissent même pour certains des drapeaux algériens ou marocains, étaient issus de l’immigration).
Autre exemple du « deux poids-deux mesures », les militants du groupe « Génération Identitaire » qui le 26 mai ont pénétré sur une terrasse du siège du Parti socialiste pour y déployer une banderole « Hollande démission » ont été interpellés, gardés à vus 36 heures et sont poursuivis pour violation de domicile. Quatre mois auparavant, des militants favorables à la cause des sans-papiers s’étaient enchaînés aux grilles du même immeuble : ils n’ont pas été inquiétés mais ont au contraire été reçus en entrevue par la direction du PS
L’oligarchie se comporte de la même manière en Angleterre. Dans les heures qui ont suivi le meurtre du militaire britannique par un immigré musulman, c’est contre les adversaires de l’immigration que les pouvoirs publics ont fait preuve de sévérité (en poursuivant par exemple des auteurs de commentaires sur internet jugés injurieux contre les immigrés).
Tombent en cascades ces derniers jours les indices confirmant les tendances totalitaires du régime, organisateur d’une police de la pensée. Face aux manifestants qui en appelaient à la résistance contre le mariage pour tous, M. Hollande vient ainsi de déclarer que l’on n’avait « pas le droit » d’utiliser ces mots de « résistance » et de « collaboration » à propos d’autre chose que la Guerre mondiale. On peut parier que des poursuites pénales contre des personnes utilisant les mots de résistance et de collaboration à mauvais escient seront engagées avant qu’il soit longtemps. M. Valls vient de son côté de déclarer qu’il fallait envisager de durcir la loi pour « incriminer les auteurs de discours homophobes ».
Il est clair depuis longtemps que le régime démocratique mis en place par l’oligarchie recèle des ferments nombreux de totalitarisme : les évènements de ces dernières semaines le font apparaître plus nettement que jamais.
Ce régime d’essence totalitaire ne veut pas le bien de sa population. Il ne sert pas les intérêts du peuple. Au contraire il les trahit. Son but est de détruire la société occidentale.
Le « mariage pour tous » a de toute évidence cet objectif. Il ne vise pas seulement en effet à améliorer la situation juridique des couples d’homosexuels : une modification du Pacs aurait suffit pour ce faire. En étendant aux homosexuels l’institution symbolique du mariage, il s’agit bien de détruire la famille, les institutions et les valeurs traditionnelles.
Cependant le mariage homo relève avant tout du travail de sape symbolique. Depuis plusieurs décennies l’oligarchie a compris que l’immigration était le moyen le plus rapide, le plus radical et le plus définitif pour détruire la société occidentale.
Plusieurs évènements récents mettent en évidence les conséquences catastrophiques de la grande invasion en cours : la descente des casseurs de banlieue au Trocadéro, l’assassinat d’un militaire anglais dans une rue de Londres, les nuits d’émeutes à Stockholm, la tentative d’assassinat d’un militaire dans les couloirs de la Défense, qui avait été précédée quelques jours auparavant d’un épisode identique à Roussillon (Isère). La menace que font peser les immigrés sur nos sociétés européennes est chaque mois un peu plus tangible.
Cacher cette vérité constitue pour l’oligarchie un objectif prioritaire. Elle doit s’efforcer de dissimuler les conséquences de la politique de grand remplacement qu’elle organise, afin de ne pas provoquer la révolte de la population de souche. L’argumentation déployée pour ce faire est double :
Concernant la délinquance et les émeutes (celles de Suède comme celles de 2005 en France ou celles qui se produisent tous les jours à plus petite échelle dans telle ou telle des 800 « zones urbaines sensibles »), l’oligarchie explique que la cause de ces phénomènes est « sociale ». C’est parce qu’ils sont victimes d’un « chômage » particulièrement élevé et d’une « ghettoïsation » dans les banlieues que les immigrés se révoltent ou versent dans la délinquance (aux dires des oligarques, les immigrés sont également victimes, cela va sans dire, du racisme et de la discrimination).
Concernant le terrorisme, l’oligarchie explique que « l’islamisme n’a rien à voir avec l’islam. L’islam n’est pas une religion violente en soi. L’immense majorité des musulmans sont pacifiques, bien intégrés ou désireux de l’être, et adhèrent aux valeurs de la république, notamment celle de la laïcité ». C’est ainsi que le premier ministre anglais a déclaré que l’attentat de Londres constituait une « agression contre l’islam ».
L’oligarchie prend-elle ses désirs pour des réalités et pèche-t-elle par naïveté ? Bien sûr que non. Les oligarques ne croient pas une seconde à la véracité de leurs propres explications optimistes et bienveillantes à l’égard des immigrés. Mais ils ne peuvent se permettre de reconnaître que l’immigration et l’islam constituent un danger mortel : cela reviendrait à admettre leur responsabilité criminelle dans la politique immigrationniste suivie depuis quarante ans.
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Ce « printemps pourri » est venu en apporter s’il en était besoin une nouvelle confirmation. Nous sommes gouvernés par des personnes et des groupes qui poursuivent des menées de nature totalitaire et qui veulent nous nuire.
Dans le cadre de la guerre civile française qui se déroule depuis deux siècles, l’oligarchie veut contraindre le peuple à se plier à ses dogmes : immigration, homosexualité militante et agressive, disparition des nations. Tel est le drame Français : quel peut être l’avenir d’un peuple dont les dirigeants ourdissent la perte ?
La chose est d’autant plus grave que l’oligarchie, au-delà des apparences fournies par un débat politicien factice, se montre parfaitement homogène. La connivence entre la gauche et la droite est complète et sans faille : même discours sur l’islam, « qui ne doit pas être stigmatisé et assimilé au terrorisme » ; même discours sur les immigrés, « qui sont dans leur grande majorité désireux de s’intégrer » ; même politique sociétale derrière l’opposition de façade (rappelons que c’est grâce à l’UMP que le mariage gay a pu passer l’étape du sénat ; signalons également que l’UMP ne s’est pas engagée à retirer la loi).
Même financement frauduleux des partis et même dissimulation de comptes en Suisse ; même politique économique, de mondialisation et de délocalisation des emplois ; même dénonciation de « l’extrême droite étrangère aux valeurs de la république ».
Comment sortir de cette nasse ?
Depuis la parodie de mariage orchestrée par Noël Mamère, les partisans de la "cause homosexuelle" semblent peut-être moins pressants, mais leur résolution n’a pas faibli. Le retour de leurs revendications sur le devant de la scène politique sera-t-il l’occasion d’un débat plus réfléchi ? Le dernier ouvrage du prêtre et psychanalyste Tony Anatrella, Le Règne de Narcisse, devrait nous aider à en cerner les enjeux.
Dans une première partie, l’auteur se propose de définir l’homosexualité. Il y voit la conséquence d’un manque d’intériorisation de la différence des sexes, le résultat d’une identification au même que soi. Cette « fixation narcissique » donnerait parfois des personnalités très imbues d’elles-mêmes ; à l’opposé, elle pourrait aussi encourager les individus à se dévaloriser. Dans tous les cas, elle ne serait pas une option équivalente à l’hétérosexualité, mais un échec dans le processus normal du développement psychique de l’individu.
Principe de précaution
Représente-t-elle une image de la sexualité à partir de laquelle la société doit s’organiser ? Dans une seconde partie, Tony Anatrella expose les motifs de son opposition à la reconnaissance institutionnelle de l’homosexualité. Il décrypte la théorie du gender, selon laquelle la masculinité et la féminité seraient déterminées par la culture. Ses implications sont profondes : le déni de la différence sexuelle pourrait notamment amener la société à dissocier la procréation de la sexualité, brouillant ainsi les repères de la filiation.
L’auteur s’inquiète des conséquences de ce bouleversement symbolique. Selon lui, l’amour ne suffit pas à combler les besoins de l’enfant, qui risque d’être perturbé. Il en appelle donc au principe de précaution pour justifier son refus d’ouvrir le mariage et l’adoption aux « duos homosexuels ».
Imposture
Reste à convaincre nos compatriotes… La troisième partie est consacrée à la dénonciation d’un concept désormais consacré par la loi, l’"homophobie". Ce n’est qu’une « imposture » pour Tony Anatrella. Sa fonction ne serait pas seulement de discréditer l’opposition aux revendications homosexuelles, par analogie avec le racisme. Ce concept pourrait également contribuer à occulter certains phénomènes.
La détresse des jeunes homosexuels, particulièrement enclins au suicide, est connue de tous, mais quelle en est l’origine ? La mise en accusation de la société est une explication naïve aux yeux de l’auteur. Considérée comme « le résultat d’un complexe psychologique », l’homosexualité suscitera un trouble indépendamment du regard porté sur elle par la société. Quant à la réaction des parents découvrant l’homosexualité de leur enfant, parfois vive, elle témoigne « d’une angoisse existentielle et non pas d’une quelconque "homophobie", comme on veut le prétendre dans un excès d’interprétation psychologique moralisante ».
Bons sentiments
S’il est démuni de toute connaissance en psychologie, le lecteur ne se sentira peut-être pas à son aise, et dans ce cas il regrettera d’autant plus que l’ouvrage ne soit pas construit d’une façon plus rigoureuse. Trop d’idées sont avancées ici alors qu’il faut chercher l’explication ailleurs ; d’autres reviennent comme un leitmotiv sans être suffisamment argumentées : le déni de la différence sexuelle est peut-être dénoncé à chaque page, mais aucune n’est consacrée à la définition de cette réalité jugée fondamentale.
On comprend néanmoins combien la question de l’homosexualité et de sa reconnaissance institutionnelle est abordée de façon superficielle dans les médias. Sa dimension psychologique est écartée, les possibles conséquences sociales sont ignorées… Sous « le règne de Narcisse », les intelligences sont dévoyées par les bons sentiments. Ce constat est inquiétant à plus d’un titre, car il est symptomatique d’une société où le bien commun n’a plus sa place.
Grégoire DUBOST L’Action Française 2000 du 17 au 30 novembre 2005
* Tony Anatrella : Le Règne de Narcisse – Les enjeux du déni de la différence sexuelle. Presses de la Renaissance, 250 p., 18 euros.