La Sardaigne, avec ses paysages montagneux et ses vastes plaines, abrite un trésor archéologique unique : les nuraghes, près de huit mille tours monumentales de pierre, vestiges d’une civilisation méconnue. Cette culture, florissante durant l’âge du bronze et du fer (entre 1800 et 800 avant J.-C.), nous a laissé des structures en forme de tours fortifiées qui témoignent d’un savoir-faire architectural avancé. Ce peuple mystérieux, bien qu’isolé et pacifique, maîtrisait des techniques complexes, dont celle du tholos – construction en dôme qui exige une précision étonnante.
Les nuraghes sont éparpillés dans des endroits inaccessibles et intacts, protégés par la végétation dense des montagnes sardes. Cette dispersion de structures laisse supposer une organisation en villages indépendants et une société sans hiérarchie centrale. Les membres de cette communauté vivaient de l’élevage, de la polyculture, et étaient aussi de remarquables artisans de bronze, comme en témoignent les bronzetti, petites figurines détaillant des scènes de vie quotidienne ou des cérémonies. Les sépultures en forme de têtes de taureau, surnommées « tombes des géants », révèlent également un système funéraire égalitaire où les morts étaient enterrés collectivement, sans distinction sociale, une rareté pour l’époque.