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culture et histoire - Page 579

  • La duchesse si bretonne et si française

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    Le vol et la redécouverte de l'écrin d'or du cœur d'Anne de Bretagne, conservé à Nantes, auront permis de donner un coup de projecteur sur cette figure à la fois lointaine et familière de l'Histoire de France.

    La duchesse Anne est morte à Blois en janvier 1514. On imagine la peine des Bretons d'alors, mais aussi de tous les Français : ses funérailles furent parmi les plus prodigieuses de notre histoire. Si le corps fut conduit à Saint-Denis, où trône un splendide mausolée en marbre de Carrare, le cœur repose, lui, en Bretagne. À Nantes, sa ville natale.

    C'est de là qu'est venue la terrible nouvelle, à la mi-avril on a dérobé l'écrin, le « reliquaire de la bonne duchesse » ! Une catastrophe heureusement de courte durée, l'écrin ayant été retrouvé par la police une semaine plus tard, à Saint-Nazaire. À quelle logique avait pu obéir un tel larcin ? Car cet objet d'orfèvrerie mortuaire est proprement inestimable, sa valeur étant non seulement artistique, historique, mais surtout symbolique : j'allais dire : spirituelle.

    Les inscriptions finement ciselées sur l'écrin en trahissent immédiatement, en français, la portée absolue, non-marchande :

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  • Joseph-Marie Rouault La Vision de Drumont

    Joseph-Marie Rouault La vision de Drumont.jpegCharles Maurras disait de Drumont que « la formule nationaliste était née entièrement de lui » et évoquant Léon Daudet, Maurice Barrés, Paul Bourget, « nous avons tous commencé dans sa lumière. » Daudet, lui, l'avait surnommé « le révélateur de la race ». Docteur au chevet d'une France déjà très malade et dont il avait identifié le bacille destructeur dans La France juive, La France juive devant l'opinion et le Testament d'un antisémite, le vieux maitre fut aussi un journaliste, un pamphlétaire, un polémiste, un député redoutable ainsi qu'un sociologue averti. Dans La Fin d'un monde, il analysait, un siècle plus tard, les fruits amers de l'héritage de 1789, les conséquences de la montée au pouvoir de la bourgeoisie d'affaire et le triomphe du monde de l'argent, y compris dans la mentalité des plus humbles qu'il aimait pourtant par-dessus tout. Le remède ? Le socialisme-national. Dans ce livre, Rouault extrait de chaque livre de Drumont les meilleurs passages. Il n'y a rien à jeter en 2020 : « Les peuples aujourd'hui bénissent ceux qui les ruinent. » « En France, il y a de nombreuses causes qui justifieraient une révolution, mais il n'y a pas de révolutionnaires. » On n'écrirait pas mieux aujourd'hui.

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    Joseph-Marie Rouault La Vision de Drumont (RECONQUISTA PRESS) 24 €

  • La Petite Histoire : Stonne, le Verdun de 1940

    Non, la campagne de France de 1940 n’a pas été qu’une promenade de santé pour les Allemands ! En 1940, les Français ont perdu, pour de nombreuses raisons, mais les Français se sont battus, courageusement, sur plusieurs points. Parmi ces batailles aujourd’hui oubliées, la bataille de Stonne figure en bonne place. Les Allemands l’ont surnommée « le Verdun de 1940 », car elle a bien failli faire basculer le cours de la guerre. En effet dans ce petit village des Ardennes, les B1 bis français ont tenu tête aux panzers allemands, leur coupant la route et menaçant même de leur infliger une mortelle contre-offensive. Retour sur une bataille méconnue qui fut pourtant la plus violente, la plus importante et la plus décisive de la bataille de France.


    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-stonne-le-verdun-de-1940

  • La République et la Question ouvrière : IV. Les Syndicats domestiqués

    IV. Les Syndicats domestiqués

    Quelque haine sanglante que M. Clemenceau ait vouée à la Confédération générale du Travail, il ne la dissout point ; s'il s'arrange pour qu'on lui en prête le désir, il n'y viendra qu'à la dernière extrémité. La facilité relative de l'opération, son éclat même ne le tentent point. Personne ne croira que l'objection légale l'arrête. L'influence Viviani ? L'influence Briand ? Ces messieurs ont les mêmes intérêts que lui dans l'affaire.

    Quelque haine sanglante que M. Clemenceau ait vouée à la Confédération générale du Travail, il ne la dissout point ; s'il s'arrange pour qu'on lui en prête le désir, il n'y viendra qu'à la dernière extrémité. La facilité relative de l'opération, son éclat même ne le tentent point. Personne ne croira que l'objection légale l'arrête. L'influence Viviani ? L'influence Briand ? Ces messieurs ont les mêmes intérêts que lui dans l'affaire.

    M. Clemenceau ne dissout pas la Confédération parce que, cet organisme prolétarien qui lui cause aujourd'hui une gêne cruelle, il compte bien l'utiliser dès qu'il sera sûr de l'avoir en main. Il ne lui serait pas facile de reforger à neuf un instrument révolutionnaire de cette précision, de cette portée, de cette puissance. En se bornant à lui donner des chefs plus dociles, il tiendra le plus merveilleux outil de domination politico-sociale qui se puisse rêver.

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  • Sans l’histoire de Clovis, pas de sentiment national

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    En juillet 2010 se tenait la XIXe université d’été de Renaissance catholique, ayant pour thème l’identité nationale.

    À l’occasion des 10 ans de cet événement, Boulevard Voltaire publie durant l’été, avec l’autorisation de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, des extraits des actes du colloque dont le sujet demeure plus que jamais d’actualité.

    Aujourd’hui, l’intervention d’Hilaire de Crémiers, fondateur du mensuel Politique Magazine et coauteur, en 2018, de l’ouvrage collectif Regards sur Maurras.

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  • Henri Dorgères et les Comités de défense paysanne

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    Henri Dorgères et les comités de défense paysanne 1.jpegLa défense du monde paysan prit une teinte toute particulière dans l’entre-deux-guerres, grâce ou mouvement d'Henri Dorgères, communément appelé les Chemises vertes. Faut-il y voir pour autant un « fascisme rural » ?

    On a parfois tendance à oublier que la France fut un pays majoritairement rurale et paysan. Il en était d'ailleurs de même dans le reste de l'Europe. Si le nombre d'agriculteurs n'a cessé de chuter au profit des secteurs secondaires et tertiaires, les vicissitudes qu'ils connaissent actuellement n'ont, en dernière analyse, pas réellement changé depuis le début du siècle dernier - si ce n'est peut-être la gravité de leurs situations. Un tribun se fera connaître comme défenseur passionné du monde paysan. Son nom ? Henri Dorgères, journaliste, homme politique, Breton d'adoption aussi, agitateur que certains dépeignent en « fasciste rural ».

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  • La République et la Question ouvrière 3/3

    III. Liberté d'esprit

    Ainsi, c'est la Confédération générale du Travail qui a tort, c'est le syndicalisme qui, d'un bout à l'autre de la presse parisienne, reçoit les réprimandes après avoir reçu les coups : qu'on soit opportuniste ou radical, nationaliste ou conservateur, c'est le travailleur organisé, c'est l'organisation ouvrière que l'on rabroue ! Dans cette unanimité touchante, il n'y a guère qu'une exception. Elle est royaliste. Nous en sommes fiers.

    Tout esprit soucieux de l'honneur ou du bon renom de sa corporation, de son parti, de son pays serait certainement heureux de pouvoir effacer de l'histoire de la presse française la plupart des appréciations émises les jeudi, vendredi, samedi, dimanche et lundi derniers à propos de la crise ouvrière que nous traversons. Les hommes les plus distingués, quelques-uns éminents, qui diffèrent extrêmement les uns et les autres par le caractère, la tendance politique, la situation personnelle et professionnelle, en sont venus à rédiger, somme toute, le même article. La tragique identité de leurs jugements résultait, avec évidence, de l'identité de leurs inquiétudes. La sensibilité aux intérêts primaires et privés engourdit la raison qui en conçoit de plus généraux et de plus lointains. Des hommes de premier ordre oublient donc les seuls mots qu'il serait juste, raisonnable, utile, nécessaire de prononcer :

    — Pourquoi ? comment ? par qui ? par la faute de qui ?

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  • La maladie infantile du capitalisme 2/2

    Il en va différemment pour la contre-culture. Elle a tiré le texte freudien du côté de Wilhelm Reich et de Michel Foucault, du côté du « ça », du monde des pulsions et de l'« histoire de la folie ». L'important, c'est l'inconscient, le refoulé, la maladie mentale, le monde des rêves. Le désir est innocent en soi. La déviation est politique. La révolte nous libère. Mais de quoi ? Des autres. Car c'est une liberté à l'usage d'autistes. Les néolibéraux vont logiquement la privatiser. Il n'y a plus de chose publique, puisque la société est le heu de l'arbitraire et de l'aliénation bourgeoise. « La société ? Ça n'existe pas ! », clamait Margaret Thatcher. Reich ne l'aurait sûrement pas démenti, lui qui s'accrochait à son délire phalanstérien et à son pansexualisme cosmique. Marcuse rectifiera le tir. La révolution continuera d'être perçue chez lui comme un immense camp nudiste, mais du moins cherchera-t-il à surmonter - en vain - les apories de la libération du désir, laquelle revient à libérer sa violence et à déchaîner les instincts. Mais aux yeux de l'auteur d'Eros et civilisation, cette fatalité de la violence, qu'il ne niait pas, trouvait son explication dans la rareté des biens disponibles et la rivalité pour s'en emparer, en aucun cas dans des racines anthropologiques plus profondes. Une société d'abondance corrigerait ce vice d'origine des sociétés humaines (et non pas de la nature humaine) et (r)établirait un monde édénique. La violence des passions se résorbera d'elle-même dans le surplus de la production. On peut rêver.

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  • La maladie infantile du capitalisme 1/2

    De l’avant-garde élitiste à la contre-culture de masse, la révolte antibourgeoise est tombée sans crier gare dans le chaudron de la cuisine libérale... C'est là la grande leçon du XXe siècle : le meurtre du père aura laissé la table rase. Dès lors, la rébellion permanente et consentante n'est plus guère que le régime de croisière du capitalisme. Il faudra décidément trouver autre chose !

    La rébellion est la maladie infantile du capitalisme, au sens où Lénine disait du gauchisme que c'était la maladie infantile du communisme. L'expérience inutile que requiert l'adhésion à la société marchande. À travers elle, les démocraties de marché célèbrent une liberté dérisoire qu'elles ont d'ores et déjà concédée à chacun. La rébellion décrit une immense antiphrase, un conformisme pris par la queue : le conformisme de l'anticonformisme. Un non qui ne dit pas son oui. « Le nouveau rebelle est très facile à identifier : c'est celui qui dit "oui" », disait déjà Philippe Muray. C'est en déviant qu'il s'aligne, en contestant qu'il consent, en s'opposant qu'il s'intègre.

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