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culture et histoire - Page 575

  • Maurrassisme « intra-muros » et maurrassisme « hors les murs »

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    Voici la troisième des cinq rubriques extraites de l’éditorial de CHRISTIAN FRANCHET D’ESPÈREY, du n° 58 de la Nouvelle Revue Universelle, fondée par Jacques Bainville en 1920.

    Il y a d’abord ce que Philippe Lallement appelle l’extension du maurrassisme “intra-muros”, qui correspond au travail effectué à l’intérieur de la mouvance maurrassienne, dans le sillage de Boutang et de Debray. Dans ce registre, au premier rang des noms à citer, vient Gérard Leclerc. A plus d’un titre : d’abord pour son rôle dans les instances des organisations héritières de l’Action française ; également pour ses chroniques depuis un demi-siècle dans la presse royaliste, qui constituent une véritable encyclopédie critique des idées contemporaines ; enfin comme auteur, dès 1974, d’Un autre Maurras, un ouvrage qui pour la première fois faisait ressortir l’existence d’une anthropologie maurrassienne, et dont on espère – pardon, dont on attend non sans impatience ! – une prochaine réédition ! Motif supplémentaire de citer Gérard Leclerc : c’est lui qui ouvre notre dossier sur le nouvel âge du maurrassisme, avec une étude historique truffée de souvenirs personnels sur le legs de l’Action française. Il y montre que ce n’était pas un mouvement politique comme les autres : pour l’Action française, la politique, c’est beaucoup plus que la politique – pour la raison même qui faisait dire à Pascal que l’homme passe infiniment l’homme. La politique de l’Action française, c’est la défense de la civilisation, c’est la défense de l’homme.

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  • Présent - Hors-Série – Artistes : musée imaginaire

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    Ce hors-série met en lumière un pan de l’art du XXe siècle auquel l’histoire – celle qui devait s’en occuper, l’histoire de l’art – a appliqué la loi du silence. Il a existé une palanquée d’artistes dont les convictions artistiques, religieuses, politiques, n’allaient pas dans le sens de l’histoire : ils n’y auraient pas droit de cité.

    Que ce hors-série soit une incitation à se pencher sur ces artistes du XXe siècle qui pensaient que la recherche de la Beauté mérite qu’on lui consacre une vie.

    Bienvenue dans notre musée imaginaire qui est aussi un Salon des Refusés.

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  • Louis-Philippe, le juste milieu

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    Entre 1830 et 1848, Louis-Philippe a pratiqué une politique centriste et libérale : un « juste milieu », pouvant rappeler l’ « en même temps » macronien. Mais ce règne méconnu est aussi marqué par un relatif conservatisme, une quête déçue) de légitimité et un vœu (pieux ?) de réconciliation.

    « À toutes les gloires de la France ». C'est ce que proclament les frontons des ailes du Nord et du Midi. Ces mots rappellent que le château de Versailles est devenu en 1837 sur ordre de Louis-Philippe, un « musée de l'Histoire de France ». Vaste déménagement ! Logeant jadis princes et nobles, les ailes accueillent désormais des œuvres d'art. Ainsi, les architectes Nepveu et Fontaine aménagent les lieux pour forger la Galerie des Batailles. Pièce maîtresse du musée, longue de 121 mètres, la Galerie est une frise chronologique des gloires françaises depuis Pharamond (ancêtre de Clovis) jusqu'aux conquêtes algériennes. Toute l'idéologie de la monarchie de Juillet - esprit de synthèse, « juste milieu » - transpire de ces murs. Se côtoient bataille de Poitiers, dimanche de Bouvines, libération d'Orléans et canonnade de Fleuras. On a « installé le présent dans le passé, 1789 vis-à-vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV » et « donné à ce livre magnifique qu’on appelle l'Histoire de France cette magnifique reliure qu'on appelle Versailles » (Hugo).

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  • Encore de nouvelles découvertes pour compléter l'arbre généalogique de l'humanité !

    En matière de paléontologie humaine, outre la preuve d'un ancien croisement entre l’Homo sapiens et l'homme de Néandertal, deux autres événements capitaux sont intervenus ces derniers mois.

    L'étude de l'ADN mitochondrial (16 569 paires de bases) d'un os de doigt humain vieux de 40 000 ans retrouvé en 2008 dans la grotte de Denisova, située dans les steppes montagneuses de l'Altaï, en Sibérie méridionale, a réservé à Svante Pääbo et à Johannes Krause, ainsi qu'à leurs collègues l’institut Max Planck d'anthropologie prise de première grandeur. L'ADN de ce doigt - en l'occurrence, un doigt d'enfant - ne correspond en effet ni à celui de l'homme moderne ni à celui des Néandertaliens, dont des restes ont aussi été retrouvés dans cette grotte ! Alors que l'ADN mitochondrial de l'homme moderne et celui de l'homme de Néandertal diffèrent en moyenne par 202 positions de leurs nucléotides, l'ADN retrouvé dans la grotte de Denisova se distingue par 376 positions de celui des Néandertaliens et par 385 positions de celui de l'homme moderne. Cette découverte laisse donc supposer que l'Asie centrale était alors occupée aussi par une troisième famille humaine jusqu'ici totalement inconnue, ce qui en dit long sur la biodiversité humaine à cette époque (surtout si l'on y ajoute encore l’Homo floresiensis, découvert en 2003 sur Île de Flores en Indonésie).

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  • La droite, son histoire et son imaginaire

    Jérôme Besnard est aujourd'hui l'un des meilleurs connaisseurs de ce que l'on appelle la droite, de son histoire, des événements qui l'ont façonnée et de ses réseaux. Il nous offre une évocation bien troussée de ses deux siècles d'existence pour mieux réfléchir à son avenir. On ne s'ennuie pas !

    Propos recueillis par l'abbé G. de Tanoüarn

    Vous venez de publier ce livre que l'on attendait depuis longtemps sur la droite, une droite dont vous affirmez dès votre titre, qu'elle est « imaginaire ». Qu'entendez-vous par cet adjectif ?

    Je voudrais souligner qu'historiquement la droite n'est pas parvenue en France à une véritable maturité, comme on peut le constater en Grande Bretagne par exemple. En 1818, Chateaubriand créa le journal Le Conservateur qui parut jusqu'en 1820, avec tout un aréopage de talents, de Villèle à Joseph Fiévée et de Lamennais à Bonald. Las… L'aventure fut de courte durée. François Fillon de son côté, deux siècles plus tard, dans les circonstances que l’on connaît, a échoué à constituer un véritable Parti conservateur, quel que soit le nom qu'il aurait revêtu. Je crois que François Huguenin, écrivant Le conservatisme impossible (La Table ronde, 2006), avait vu cette immaturité, avait sérié cette difficulté de la droite à s'identifier elle-même. On est entré en turbulence en 1789 et à la différence des Anglais, on n'a pas digéré notre Révolution. Cela se manifeste à travers des mythes fondateurs viciés. L'invocation rituelle que l'on fait aux « valeurs de la République » est toujours imprécise. Quant à « l'Être suprême », c'est un être suprême zombie. Même les droits de l'homme sont difficiles à manier. Marcel Gauchet l'a bien vu dans son récent Robespierre, il est impossible de fonder une démocratie sur les droits de l'homme. L'universalisme, c'est bien mais ce n'est pas suffisant, comme le montrent les difficultés que nous avons aujourd'hui à décider d'une politique migratoire. Les Anglais l'ont bien vu, qui parlent plutôt des droits de la personne que de droits de l'homme. Dans la tradition anglaise de l’Habeas corpus (1215), ils entendent construire « un mur de libertés » autour de la personne. Nous, on essaie toujours d'imposer une transcendance, une idée transcendante de l'homme. On va à l'échec. C'est un peu la quête en politique d'une transcendance impossible.

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  • 20 août 1955 : massacre d’El Halia. Un voisin à ses futures victimes : « Demain, il y aura une grande fête avec beaucoup de viande »

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    elhallia.jpg?resize=220%2C168Il y a à peine soixante ans…

    Le FLN – organisation séparatiste et terroriste soutenue entre autres par la gauche française et toujours au pouvoir en Algérie – avait décidé, devant l’essoufflement de sa propagande, de passer à une stratégie sanguinaire pour faire « monter la pression » en Algérie française.

    Ainsi, dans le petit village minier d’El Halia, 71 Européens furent massacrés de la façon la plus ignoble que l’on puisse imaginer.
    Outre les égorgements des hommes (après ablation du sexe et vision du viol de leurs femmes et de leurs filles) et l’éventration des femmes – méthode habituelle -, on note pour la première fois des personnes dépecées, vraisemblablement tant qu’elles étaient vivantes. Ainsi que des empalements.

    Souvenons-nous aussi comme des voisins chaleureux et ceux que l’on croyait des « amis » se sont transformés du jour au lendemain.

    Description puis témoignage :

    Massacre des travailleurs de la mine de El Halia le 20 août 1955

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  • Loustaunau-Lacau la Résistance en dissidence

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    Fait inédit, une promotion de l’ESM Saint-Cyr doit être « débaptisée »  Le motif ? Son parrain, résistant et déporté, mort en 1955, était un officier de droite nationaliste.

    « Quels sont vos nom, prénom, âge, adresse et qualité ? » « Loustaunau-Lacau, Georges. Né le 17 avril 1894. Déporté politique. Habitant à Oloron-Sainte-Marie ».

    30 juillet 1945, huitième jour du procès Pétain. Cette franche voix pyrénéenne résonnant devant la Haute Cour, est celle d'un témoin discrétionnaire. Les magistrats veulent en savoir plus sur les liens existant entre le résistant nationaliste Loustaunau-Lacau et le Maréchal. Ce saint-cyrien béarnais, héros de deux guerres, est connu pour ses opinions anti allemandes - cela va de soi - mais aussi anticommunistes. C'est plus délicat, surtout dans la France de 1945. Loustaunau-Lacau est un homme de droite nationale. Sa déposition, prêtée sous serment, transpire de ses opinions. Les magistrats rendent la justice; ils sont vêtus de pourpre et d'hermine. Loustaunau, lui, s’affiche en complet sombre, s'aidant d'une canne. Fondateur du réseau Alliance, il revient de Mauthausen, camp autrichien de sinistre réputation où la Gestapo l'a envoyé en octobre 43. Il y est resté jusqu'à la fin, survivant même aux terribles marches de la mort imposées, onze jours durant, par les geôliers nationaux-socialistes.

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