En un soir de confinement, Elisabeth II, la reine d’Angleterre, souveraine du Royaume-Uni et du Commonwealth, a prononcé un discours qui, par sa simplicité et sa brièveté, a porté au-delà des frontières mêmes du pays sur lequel elle règne sans politiquement gouverner. Evidemment, certains n’ont pu s’empêcher de comparer sa courte intervention télévisée avec celles, plus longues, plus dramatisantes et moins consensuelles de l’actuel locataire du palais de l’Elysée ; les mêmes ont pu évoquer les différences de réactions à l’égard des deux chefs d’Etat, plus crispées et souvent agressives envers le président français quand elles semblaient pour la plupart plus bienveillantes, voire admiratives, envers la monarque d’un pays dont les Malouins chantent encore le rejet à la façon du mot de Cambronne…
culture et histoire - Page 630
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Quand s'élève la parole royale...
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Résiste, prouve que tu existes...
Ces paroles de "Résiste", une chanson composée par Michel Berger pour France Gall, me sont toujours apparues comme une devise, en tout cas comme une honorable injonction, quand je travaillais, magistrat, au sein de l'espace judiciaire.
Il est clair que dans l'acte de résistance, au quotidien ou de manière grandiose ou non dans l'Histoire, il y a souvent au départ une envie de s'affirmer, de se distinguer, de sortir du lot, de démontrer qu'on n'est pas dans le troupeau des attentistes ou des frileux et qu'on n'a pas besoin de la victoire pour oser sortir du bois et de la mêlée indistincte, incertaine, des événements.
En même temps, le savoir et l'expérience font apparaître - c'est souvent une source d'ironie - une tendance à se qualifier de résistant pour tout et n'importe quoi.
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Le meilleur Roi de France? Avec Gallia, Colonel Von Haagen et Alexandre!
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Entretien avec Anatoly Livry, docteur ès lettres, critique de l'université française - Vive l'Europe
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FRANCE Comment Sortir de l’Ornière ? Thierry Gobet
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Sur le blog de Michel Onfray : Le professeur. Qu'est-ce qu'un chef ? (1).
Nous sommes mi-mars. Dans les médias, on parle alors beaucoup du professeur Raoult.
C’est une grande passion française que, pour beaucoup, d’avoir un avis sur tout, y compris quand on n’a ni compétence ni travail à convoquer ou à mobiliser en la matière.
J’ai souvenir d’un intellectuel français aujourd’hui académicien qui fut capable en son temps de donner un avis sur un film qu’il n’avait pas vu… Il disait aussi, en mai 68, qu’il fallait "essayer des enfants"; il profère aujourd’hui sa haine de cette époque mais sans pour autant faire son autocritique … Il y eut un temps un avis gastronomique publié par un critique sur un site Web alors que le restaurant n’était pas encore ouvert. C’est sans compter sur les journalistes qui tiennent chronique littéraire depuis des décennies et qui encensent ou démontent un livre juste parce qu’il faut détester ou vénérer son auteur pour de pitoyables raisons mondaines (la plupart du temps parisiennes) dans lesquelles le ressentiment, plus que l’oeuvre, joue un rôle majeur. Quand Bernanos écrit: "les ratés ne vous rateront pas", il affirme un vérité psychologique majeure…
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Ni Lampedusa, ni Bruxelles, être Européen !
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La Petite Histoire : L’exode de 1940, un traumatisme national
En 2020, certains médias ont choisi de titrer sur l’« exode des parisiens » à la veille du confinement décrété par le gouvernement en pleine crise sanitaire. Et si Emmanuel Macron a affirmé que nous étions en « guerre » contre le coronavirus, cette situation qui voit les urbains fuir vers les campagnes n’a pourtant rien de comparable avec le terrible exode de juin 1940. Ce dernier, en pleine avancée allemande, a jeté quelques 8 millions de Français sur les routes, sous le feu des bombardiers et dans le chaos le plus total. Retour sur un traumatisme national souvent passé sous silence dans l’histoire de la Seconde guerre mondiale.
https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-lexode-de-1940-un-traumatisme-national
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Recension de “Ils ont tué le Tsar” de Nicolas Ross, par Serge Gadal
Nicolas Ross, Ils ont tué le Tsar. Les bourreaux racontent, préface et postface de Nicolas Ross, traduction des documents par Jean-Christophe Peuch, Éditions des Syrtes, 2018, 320 p., 20 euros
L’exécution du tsar Nicolas II et de la famille impériale dans le sous-sol de la maison Ipatiev à Ekaterinbourg dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 a fait couler beaucoup d’encre et suscité de nombreuses légendes ayant trait notamment à la survie de certaines des grandes-duchesses (Anastasia en particulier).
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Rome n'est plus dans Rome
Pour expliquer la chute de l'Empire romain, on recourt habituellement à une explication externe : les invasions barbares. Un Empire affaibli, progressivement enfoncé par des barbares venant mordre son limes jusqu'à renfoncer. Le problème, c'est que lesdits barbares vivaient déjà dans l'Empire. C’est ce que vient rappeler un livre, fraîchement traduit en français, Barbares, immigrés, réfugiés et déportés dans l’empire romain, dans lequel l'auteur, Alessandro Barbero, n'hésite pas à parler de politique d'immigration romaine. Laquelle différait en un point de la nôtre l'immigration n'y était pas tant un phénomène individuel que collectif, Rome accueillant des tribus entières. À partir de Caracalla et son édit (212), par lequel l'Empire concédait à tous la citoyenneté romaine, le gouvernement impérial ne va plus se définir que comme orbis pacificator, « pacificateur du monde entier ». La politique officielle consiste alors à faire bon accueil aux étrangers au nom de la Roma felicitas. C'est l'institution militaire qui permit largement cette assimilation (comme l'institution scolaire pour nous). Fabuleuse machine qui finira par se gripper. Mais avant d'en arriver là et tout au long des IIIe et IVe siècles, l'administration impériale généralisera les procédures d’intégration. À l'époque de Valentinien (364-375), apparaît même un discours humanitaire. Les barbares ne sont-ils pas des hommes ? Ce qui va tout changer, c'est la catastrophe d’Andrinople (376). Sous la pression des Huns, les Goths affluent massivement jusqu'aux rives du Danube. Après quelques tergiversations, Rome se résout à les laisser traverser le fleuve. Mais les réfugiés sont si nombreux que la situation devient rapidement intenable. Suivront deux années de troubles, conclus par la défaite de Valens. Ce n'était pas la première fois que des barbares dévastaient l'Empire, mais c'était la première fois que Rome s'avouait impuissante à les contenir. Dès lors, le rapport de force va s'inverser. Croyant poursuivre une politique d'immigration ancienne, les Romains en viennent à faire des concessions qui s'avéreront catastrophiques, installant sur leur territoire des groupes de mercenaires placés sous l'autorité des seuls chefs barbares, prélude à l'établissement de royaumes romano-barbares autonomes. En attendant, les barbares deviennent la principale force d'appoint militaire, à telle enseigne qu'à partir de 396, en syriaque, « soldat » se dit « goth ». Les problèmes d'indiscipline et de désertion se multiplient Les Romains sont d'autant plus surpris que les Goths avaient donné jusque-là l'impression de s'être parfaitement intégrés. Comme le fait remarquer Sulpice-Sévère, historien et ecclésiastique, parlant de ces barbares résidant « dans nos années et nos vies », ils « vivent parmi nous, [mais] nous ne voyons pas qu’ils s'adaptent à nos coutumes ». Ça ne vous rappelle rien ?
François-Laurent Baissa Le Choc du mois mai 2010
Alessandro Barbero, Barbares, immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain, Taillandier, 352 p., 23 €.