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culture et histoire - Page 809

  • PRENEZ VOTRE BILLET DÈS MAINTENANT À LA 12E JOURNÉE DE SYNTHÈSE NATIONALE DU DIMANCHE 18 OCTOBRE PROCHAIN

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  • Quand Jacques Bainville déjà s'inquiétait de l'avenir de l'orthographe ...

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    Somme toute, que reproche-t-on à l'orthographe usuelle ? D'être difficile à apprendre ? Que propose-t-on de lui substituer ? Une orthographe simplifiée et mise à la portée des instructions les plus négligées ?

    C'est ici que réside ce qui n'est pas seulement une erreur mais une sottise. Qui ne voit aussitôt que, si l'on raisonne pour les paresseux ou pour les pauvres d'esprit, il n'y aura jamais de simplification suffisante ?

    Il faut aller tout de suite à l'extrémité, et l'extrémité c'est l'orthographe phonétique, le droit donné à chacun d'écrire comme son oreille entend. Du moment qu'il y a une orthographe, elle sera toujours trop compliquée, il faudra toujours l'apprendre.

    On voit mal où est l'avantage. Pour le voir, pour soutenir qu'il existe et que les simplifications proposées abrégeraient des études inutiles, il faut admettre que les enfants ont un mal considérable à retenir la figure de chaque mot. Les réformateurs proposent, par exemple, de terminer uniformément par les lettre èle tous les mots qui contiennent ce son. On écrira hirondèle, èle, quèle, èle, je me rappèle comme stèle et fidèle.

    Vous souvenez-vous d'avoir eu la moindre peine à retenir qu'on devait mettre : hirondelle, aile, quelle, elle, rappelle ? Tel n'est pas mon cas. Et j'imagine qu'on apprendrait fort vite à ne pas confondre l'èle de l'oiseau avec èle, pronom personnel. Mais il faudrait l'apprendre encore, et je ne vois donc pas trop où est l'avantage, sinon de rendre obscure et lointaine l'origine du second mot et difficilement compréhensibles les dérivés (je ne sais en ce moment s'il en existe de très usuels, mais il y en a à coup sûr) où se retrouve la forme originale du latin ala.

    S'il s'agit d'apprendre pour apprendre, mieux vaut continuer d'enseigner ce qui est conforme à la fois aux habitudes et à l'étymologie. Aile, c'est ala, comme elle c'est illa. S'il y a difficulté, au moins est-elle logique et permet-elle de se débrouiller, tant bien que mal, dans la forêt des mots savants. L'orthographe actuelle est, à y bien regarder, plus utile que nuisible aux personnes médiocrement instruites : son accord, même quelquefois un peu lâche, avec l'étymologie, ce sont les humanités du pauvre, c'est le latin des études primaires. L'orthographe compliquée est par là plus « démocratique » que l'orthographe simplifiée.

    Il est surprenant que les réformateurs n'aient pas pensé à cela.    

    Journal, Tome I (années 1901 à 1918), Plon,

    pages 37-38. Note du 20 juillet 1906.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/08/09/ou-deja-jacques-bainville-s-inquietait-de-l-avenir-de-l-orth-6071592.html

  • Jean-Michel Vernochet sur l’Europe, les jeunes et la culture

    Pour ERTV, Jean-Michel Vernochet répond aux questions :

    - Quels constats faites-vous quant à l’Europe ? 
    - Pensez-vous que la jeunesse soit préparée aux temps à venir ? 

    Se procurer l’ouvrage de Jean-Michel Vernochet chez Kontre Kulture

    https://www.egaliteetreconciliation.fr/Jean-Michel-Vernochet-sur-l-Europe-les-jeunes-et-la-culture-51752.html

  • Les esclaves oubliés de l’histoire : la traite des Irlandais

    Ils sont venus comme esclaves ; de vastes cargaisons humaines transportées sur de grands navires britanniques à destination des Amériques. Ils furent expédiés par centaines de milliers et inclurent des hommes, des femmes, et même les plus jeunes enfants. Lorsqu’ils se rebellaient ou même désobéissaient à un ordre, ils étaient punis de la pire des manières. Les esclavagistes pendaient leur propriétés humaines par les mains et mettaient le feu à leurs pieds ou à leurs mains en guise de punition. Ils étaient brûlés vifs et leur tête était placée sur un pieux au marché comme avertissement pour les autres captifs. Nous n’avons pas besoin de détailler tous les détails sanguinaires, n’est-ce pas ? Nous connaissons tous trop bien les atrocités de la traite négrière. Mais parlons-nous de l’esclavage en Afrique ? 
    Les rois James II et Charles Ier se sont aussi efforcés de manière continuelle à mettre en esclavage les Irlandais. Le célèbre britannique Oliver Cromwell perpétua cette pratique de déshumanisation de son voisin
    Le commerce d’esclaves irlandais commença quand James II vendit 30 000 prisonniers irlandais comme esclaves au Nouveau Monde. Sa proclamation de 1625 ordonnait que les prisonniers politiques irlandais fussent envoyés outre-mer et vendus à des colons anglais des Caraïbes. Au milieu du XVIe siècle, les Irlandais étaient les principaux esclaves vendus à Antigua et à Montserrat. À cette époque, 70 % de la population totale de Montserrat était composée d’esclaves irlandais
    L’Irlande devint rapidement la plus grande source de bétail humain pour les marchands anglais. La majorité des premiers esclaves du Nouveau Monde étaient en réalité des Blancs. 
    De 1641 à 1652, plus de 500 000 Irlandais furent tués par les Anglais et encore 300 000 furent vendus comme esclaves. La population irlandaise chuta de 1,5 million à 600 000 en une seule décennie. Des familles entières furent déchirées car les Britanniques interdisaient aux pères irlandais de prendre avec eux femmes et enfants à l’autre bout de l’Atlantique. Ceci créa une population sans défense faite de femmes et d’enfants sans-abris. La solution britannique fut de les vendre aux enchères eux aussi
    Durant les années 1650, plus de 100 000 enfants irlandais entre 10 et 14 ans furent arrachés à leurs parents et vendus comme esclaves dans les Caraïbes, en Virginie et en Nouvelle-Angleterre. Pendant cette décennie, 52 000 Irlandais (surtout des femmes et des enfants) furent vendus aux Barbades et en Virginie. 30 000 hommes et femmes irlandais furent aussi transportés et vendus au plus offrant. En 1656, Cromwell ordonna que 2 000 enfants irlandais soient emmenés en Jamaïque et vendus comme esclaves à des colons anglais
    De nombreuses personnes aujourd’hui évitent de nommer les esclaves irlandais pour ce qu’ils étaient vraiment : des esclaves. Ils utilisent des termes tels que « serviteurs à contrat » pour décrire la condition des Irlandais. Cependant, dans la plupart des cas du XVIIe au XVIIIe siècle, les esclaves irlandais n’étaient ni plus ni moins que du bétail humain. 
    Par exemple, le commerce d’esclaves africains venait juste de commencer durant cette même période. Il est bien établi que les esclaves africains, pas entachés de la théologie catholique alors méprisée et plus onéreux à acheter, étaient souvent bien mieux traités que les esclaves irlandais
    Les esclaves africains étaient très coûteux à la fin des années 1600 (50 sterlings). Les esclaves irlandais étaient bon marché (pas plus de 5 sterlings). Si un planteur fouettait ou battait un esclave irlandais à mort, ce n’était jamais un crime. La mort d’un esclave était un revers financier, mais revenait bien moins cher que de tuer un africain plus onéreux. Les maîtres anglais commencèrent rapidement à se reproduire avec les femmes irlandaises autant pour leur plaisir personnel que pour augmenter leurs profits. Les enfants d’esclaves étaient eux-mêmes des esclaves, ce qui agrandissait la force de travail gratuite des maîtres esclavagistes. Même si une femme irlandaise devenait libre d’une quelconque manière, ses enfants restaient esclaves de son maître. En conséquence, les mères irlandaises, malgré cette émancipation fraîchement acquise, abandonnaient rarement leurs enfants et restaient en servitude
    Avec le temps, les Anglais pensèrent à un meilleur moyen d’utiliser ces femmes (dans de nombreux cas, des filles jeunes de douze ans) pour augmenter leur part de marché : les colons commencèrent à faire se reproduire des femmes et des filles irlandaises avec des hommes africains pour produire des esclaves avec un teint distinct. Ces nouveaux esclaves « mulâtres » revenaient à un prix plus élevé que le bétail irlandais et, de même, permirent aux colons de faire des économies plutôt que d’acheter de nouveaux esclaves africains. Cette pratique consistant à croiser des femmes irlandaises et des hommes africains se prolongea sur plusieurs décennies et était si répandue que, en 1681, une loi fut votée « interdisant la reproduction de femmes esclaves irlandaises avec des hommes esclaves africains dans le but de produire des esclaves pour la vente »En résumé, elle fut stoppée seulement parce qu’elle interférait avec les profits d’une grande compagnie de transport d’esclaves
    L’Angleterre continua à expédier des dizaines de milliers d’esclaves irlandais sur plus d’un siècle. Les archives historiques montrent que, après la rébellion irlandaise de 1798, des milliers d’esclaves irlandais furent vendus en Amérique et en Australie. Il y eut des abus atroces faits sur des captifs autant africains qu’irlandais. Un navire britannique jeta même dans l’Atlantique 1 302 esclaves pour que l’équipage gardât ses réserves de nourriture
     
    Il fait peu de doute que les Irlandais subirent les horreurs de l’esclavage autant (sinon plus au XVIIe siècle) que les Africains. Il fait aussi peu de doute que ces visages basanés que vous observez dans vos voyages aux Caraïbes sont très probablement un mélange d’ascendances africaine et irlandaise. En 1839, la Grande-Bretagne décida finalement seule de mettre fin à sa participation à la descente aux enfers satanique et arrêta le transport d’esclaves. Alors que cette décision n’empêcha pas les pirates de faire comme bon leur semblait, la nouvelle loi mit lentement fin à ce chapitre cauchemardesque de la misère irlandaise. 
    Mais si quiconque, noir ou blanc, pense que l’esclavage fut seulement une expérience africaine, alors il a tout faux. L’esclavage irlandais est un sujet qui mérite qu’on le garde en mémoire, qu’on ne l’efface pas de nos esprits. 
    Mais où sont nos écoles publiques (et privées) ? Où sont les livres d’histoire ? Pourquoi est-ce si rarement discuté ? La mémoire de centaines de milliers de victimes irlandaises ne mérite-t-elle pas plus que la mention d’un auteur inconnu ? 
    Ou leur histoire deviendra-t-elle fidèle à ce que voulaient les pirates anglais : une histoire (contrairement au récit africain) irlandaise intégralement oubliée, comme si elle n’avait jamais existé
    Aucune des victimes irlandaises ne put rentrer sur sa terre natale pour raconter son calvaire. Ce sont les esclaves perdus ; ceux que le temps et les livres d’histoire biaisés ont commodément oublié.

  • Une vraie démonstration culturelle : la bataille de Castillon

    6a00d83451619c69e2022ad3611b0c200c-250wi.jpgS'il est des pages de notre Histoire qui demeurent méconnues, celle de la bataille de Castillon en est certainement une. Elle est pourtant l'un des combats les plus importants pour notre région et notre nation, car sans elle, l'Aquitaine serait sans doute encore anglaise, et la France ne serait plus tout à fait la même.

    La campagne de 1450 pour la reconquête de la Normandie achevée, seule la Guyenne reste aux mains des anglais. Bordeaux est reprise en 1451, mais la mentalité de la population locale est acquise à la couronne d'Angleterre et au roi Henri VI. Commerce oblige, l'Angleterre tient le peuple de Guyenne qui voit en Charles VII un suzerain despotique. John Talbot reprend facilement Bordeaux en 1452, et les troupes anglaises occupent dès lors activement l'actuelle Aquitaine. L'armée française devra user de stratégie et d'habileté militaire pour enfin bouter hors de France son ennemi intime conformément au vœu de Jehanne, pucelle d'Orléans, et libérer totalement le trône de France, rendant à Charles VII son royaume. Dirigées par les maréchaux André de Lohéac et Philippe de Culant, les troupes du roi de France mettront ainsi fin à la célèbre guerre de Cent ans entre les deux couronnes.

    C'est cette bataille que plus de 400 bénévoles de l'Association "La bataille de Castillon" mettent merveilleusement en scène chaque année à proximité du lieu exact du combat engagé il y a près de six siècles. Retraçant fidèlement l'esprit médiéval de l'époque, sans le caricaturer, sans le moquer, sans le tronquer, en conservant l'inspiration profondément chrétienne de cette page d'Histoire, la mise en scène émerveille le spectateur tout en le cultivant.

    Les succès des spectacles du Puy du Fou, premier parc d'attractions au monde, des représentations de sa fameuse Cinescénie, comme de celles de la Bataille de Castillon parlent d'eux même : les Français comme les touristes étrangers veulent de la Vraie Culture, du Grand, du Beau. Sachons en tant qu'élus soutenir ces initiatives locales et les multiplier, sachons en tant que citoyens les faire connaître, et y participer activement : c'est en s'attaquant à la Culture que les élites dites "progressistes" ont asservi la France à leurs idées, c'est en redéveloppant une Culture digne de ce nom que nous redonnerons à la France sa fierté, sa grandeur et son âme.

    Prochaines représentations : 09 / 10 / 11 / 16 / 17 / 18 / 24 et 25 Août à 22h

    Réservations en ligne

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Retour sur le krach boursier de 1929

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    Reportage sur le krach boursier de 1929 dont bien peu d’enseignements ont été tirés.

  • Lu dans Présent : Guide sulfureux du Paris « réac & facho », Anne Hildago ne va pas aimer !

    2130389052.jpgPhilippe Randa

    Anne Hidalgo aimerait tant chasser tous les « mal-pensants », « mal-engagés », « mal-repentants » des rues d’une capitale sur laquelle elle entend régner si dictatorialement ; mal lui en a pris,  en février dernier, lorsqu’elle voulut interdire à l’Académicien Michel Déon, Ancien secrétaire de rédaction à L’Action française de Charles Maurras, d’être inhumé dans cette capitale française qu’il aimait tant : elle dû capituler « en rase-Paname » sous la bronca que cette vilenie suscita.

    Il est donc certain qu’elle ne goûtera guère le Guide sulfureux du Paris « réac & facho » de Patrick Parment qui vient de paraître aux « Bouquins de Synthèse nationale » : cet ancien journaliste du Figaro Magazine, aujourd’hui collaborateur à la revue  Synthèse nationale et au site EuroLibertés, par ailleurs rédacteur en chef du pertinent Journal du chaos (sur internet) a en effet répertorié les rues de la Capitale, arrondissement par arrondissement, pour nous y faire revivre « écrivain, intellectuel, artiste, éditeurs, partis journaux, hommes politiques et autres curiosités » qui y ont été domicilié…

    Ce guide fourmille d’anecdotes tragiques ou cocasses, de rappels historiques ou de souvenirs émouvants qui ne laisseront aucun lecteur curieux indifférent : de la rue de Beaune où Jean-Marie Le Pen installa sa société (la SERP, spécialisée dans le chant de tradition) au Boulevard de Sébastopol (siège du Parti des Forces nouvelles, rival du Front national dans les années 80, alors domicilié, lui, rue de Suresnes), en passant par la rue Jean-Jacques Rousseau où vit le jour Le Choc du mois, fondé (entres autres) par Patrick Buisson, François Brigneau, Marc Dem et Jean Bourdier avec toute une génération de jeunes journalistes « modérément de gauche » qui firent (et font encore) les beaux jours de la presse non-conformiste (Éric Letty et Nicolas Gauthier, notamment)… et bien sûr, la rue d’Amboise, resté depuis 1982 l’adresse de ce quotidien « nationaliste, identitaire et catholique français » que vous êtes en train de lire, qui a bien failli disparaître il y a peu et que ses lecteurs ont sauvé (encore merci à tous !).

    C’est un magnifique Devoir de Mémoire auquel Patrick Parment s’est attelé avec une méticulosité, une patience et un talent qu’aurait de toute évidence salué son ami Emmanuel Ratier, à la mémoire duquel ce guide est dédié.

    Guide sulfureux du Paris « réac & facho », Patrick Parment, Les Bouquins de Synthèse nationale, 396 pages, 27 euros (pour commander ce livre : cliquez ici ou écrire à l’éditeur : Synthèse nationale 9, rue Parrot – CS 72809 – 75012 Paris (correspondance uniquement)

    Article publié dans le quotidien Présent cliquez là du 5 août 2018

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/08/08/lu-dans-present-guide-sulfureux-du-paris-reac-facho-anne-hil-6071188.html

  • Les Bestofes – Perles de Culture

    TV Libertés a compilé pour vous les meilleurs moments de l’émission “Perles de Culture” pour l’année 2017-2018. Artistes, historiens, écrivains, critiques cinématographiques, certains célèbres, les autres à découvrir, les invités d’Anne Brassié font l’éloge de la culture française d’hier et d’aujourd’hui.

    Pour revoir des anciens épisodes de Perles de Culture, Cliquez ici

    https://www.tvlibertes.com/2018/08/08/24619/bestofes-perles-de-culture

  • Les Bestofes – Perles de Culture

    TV Libertés a compilé pour vous les meilleurs moments de l’émission “Perles de Culture” pour l’année 2017-2018. Artistes, historiens, écrivains, critiques cinématographiques, certains célèbres, les autres à découvrir, les invités d’Anne Brassié font l’éloge de la culture française d’hier et d’aujourd’hui.

    Pour revoir des anciens épisodes de Perles de Culture, Cliquez ici

    https://www.tvlibertes.com/2018/08/08/24619/bestofes-perles-de-culture

  • La cause des arbres. Partie 1 : les arbres, climatiseurs des villes.

    Mercredi matin, sur RMC, un spécialiste des changements climatiques expliquait qu'un arbre, par sa simple existence, équivalait à l'efficacité de cinq climatiseurs : en période de fortes chaleurs, l'argument peut être entendu plus facilement et largement, peut-être, qu'en temps normal. Or, dans certaines villes et dans des communes périphériques où le bitume marque l'envahissement « rurbain », les arbres sont souvent victimes de politiques qui se veulent d'aménagement quand elles ne sont, trop souvent, que d'arrangements commerciaux ou « économiques ». Ainsi, à Rennes, ville devenue « trop minérale » et qui met des arbres maigrelets en pots, sans enracinement, sur des places passantes souvent irrespirables l'été, la municipalité de Gauche n'a visiblement pas connaissance des qualités indéniables des arbres et la récente canicule ne lui a, non moins visiblement, rien appris, poursuivant ainsi dans sa politique « arboricide », depuis, hier, la place Hoche jusqu'à l'avenue Janvier dans quelques mois : l'abattage des beaux arbres sexagénaires de cette dernière voie est programmé pour l'automne, semble-t-il, sans que les cautions « écologistes » de la majorité municipale ne s'en émeuvent...

    Et pourtant ! Un récent hors-série de La Vie-Sciences, encore en kiosques, est entièrement consacré aux arbres, et mérite lecture attentive. Ainsi, on y lit, sous la plume du botaniste Francis Hallé, quelques éléments qui montrent tout l'intérêt des arbres face au réchauffement climatique et à ses effets en milieu urbain : « Chacun sait bien qu'il trouve de la fraîcheur sous un arbre et encore plus dans un sous-bois. L'ombre coupe des effets du soleil, mais elle n'est pas seule responsable de la chute des températures. Cette dernière vient surtout de l'évaporation. Les arbres sont comme de formidables mèches : depuis leurs racines, l'humidité monte dans la plante, l'hydrate et finalement s'évapore par le haut, ce qui rafraîchit l'atmosphère. » Ce ne sont donc pas les misérables arbres en pot, à peine esthétiques, qui peuvent jouer le rôle de climatisation que les populations demandent parfois au cœur d'un été brûlant, puisqu'ils n'ont guère de racines, prisonniers qu'ils sont de leur carcan de plastique ou de bois peint.

    Dans la même revue, le géographe Bruno Sirven complète le propos de son prédécesseur : « En ville, l'arbre habite le milieu le plus hostile : air et sol viciés, chaleur, éclairage permanent, vandalisme, pare-chocs... Ses bienfaits sont particulièrement appréciés des citadins, car il leur rend la ville plus hospitalière.

    « Pour des raisons climatiques, d'abord. L'arbre abrite, il domine et offre un second toit aux immeubles. Il ombrage les terrasses et les jeux de boules, les foires et les marchés, et accompagne trajets et flâneries. Il fait chuter les températures estivales et combat les îlots de chaleur (jusqu'à 10 ° C). Que seraient nos villes sans ce parasol hors-pair ? Plus qu'un écran, il capte et diminue l'énergie solaire, ventile et hydrate l'air, le décrasse des gaz, suies, pollens et autres particules délétères. Il l'oxygène, l'ionise et même l'assainit en diffusant des molécules aseptisantes. » 

    Ce rôle majeur de climatiseur naturel, mais qui n'est pas le seul bénéfique des arbres comme on peut le voir et le constater en se promenant sous leurs branches et feuillages, ne peut désormais être négligé par les édiles locaux, de Rennes comme d'ailleurs, et il devrait amener aussi les villes à envisager une replantation massive de rangées d'arbres, en prévision d'un avenir que nombre de scientifiques, pas encore démentis par les faits, nous annoncent marqué par un sensible réchauffement climatique (même si nous savons que, en histoire du climat, comme en histoire tout court, l'imprévu est toujours possible, pour le meilleur comme pour le pire). Jean de La Fontaine, en son temps, a tout dit de cette politique qui s'enracine (c'est le cas de le dire !) dans la durée, celle-là même que néglige trop souvent le « temps démocratique » : dans sa fable intitulée « Le Vieillard et les trois jeunes Hommes », il raconte l'histoire de cet octogénaire qui plantait des arbres quand les jeunes gens moquaient cette action dont il ne tirerait, croyaient-ils, aucun intérêt, eu égard à son grand âge. « Mes arrière-neveux me devront cet ombrage », affirme le vieil homme... Une politique « dynastique », en somme, qui pourrait profiter aux générations suivantes, et cela sur plusieurs décennies, voire siècles selon les espèces d'arbres envisagées.

    Aussi, la volonté municipale d'abattage des arbres de l'avenue Janvier à Rennes, qui va à l'encontre de ce que les scientifiques prônent et de ce qu'il est raisonnable de faire ici et ailleurs, maintenant et demain, apparaît comme une absurdité écologique et, plus encore, un crime contre l'esprit et la raison : s'y opposer, c'est encore le meilleur moyen, ici et maintenant, de défendre la cause des arbres, et d'assurer celle des hommes !

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/