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  • Que doivent impérativement comprendre les Gilets Jaunes ?

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    Les Gilets Jaunes doivent constamment avoir à l’esprit que la France n’est pas entrée dans l’histoire en juillet 1789 ou en mai 1968. Elle naquit un soir de décembre 496 lors du baptême de Clovis, quand celui-ci abjura le paganisme pour se convertir au christianisme avec ses guerriers. Les Francs ont donc laissé leur nom au pays que nous connaissons. Après avoir posé ce rappel nécessaire, j’écris que les Gilets Jaunes ne peuvent écarter le catholicisme de l’histoire de notre pays. Le catholicisme est consubstantiel à la France. Combien de villes et de villages portent le nom d’un saint ? Combien d’églises figurent au centre de nos communes ? Les arts, la musique et l’architecture ne sont-ils pas fortement influencés par cette belle et noble religion ?

    Il est impossible, à mon sens, de mener une action politique sérieuse si on oublie que France et catholicisme se conjuguent depuis toujours. Notre pays ne date pas d’hier. Il puise son inspiration à la sagesse et au génie juridique de l’Empire Romain. S’il perdure à travers les âges, le mérite n’en revient ni à la chance ou ni au hasard. L’œuvre des quatre grandes familles royales (mérovingiens, carolingiens, capétiens, bourbons) s’appuie en fin de compte sur des principes simples qui révèlent un profond bon sens.
    Nos Rois ont bâti, à temps et à contre-temps, une structure politique et sociale que nos nombreux voisins voulurent constamment copier. Un pays reste avant tout une communauté de destin. Cette règle a parfaitement été comprise de Clovis à Charles X, en dépit des hauts et des bas qu’affronta le royaume de France. Tous nos Rois ont patiemment œuvré à unifier culturellement (par la langue, par exemple), socialement (coutumes du Royaume), et bien sûr politiquement des peuples qui vivaient depuis longtemps sur l’ensemble du territoire national. Ils ont suscité et renforcé génération après génération une profonde union et une entente permanente, qui elles-mêmes étaient nécessaires à la réalisation des grands desseins que portait en elle la France. Ils ont servi la France avec opiniâtreté et clairvoyance, car rien ne fut facile tout au long de notre histoire, rien ne nous fut épargné : ni les invasions, ni les crises politiques, financières et climatiques, ni les trahisons, ni le mauvais sort des armes, etc.
    De fait, nos Rois et leurs ministres déployaient une rare énergie pour favoriser le bien commun. Au plus profond d’eux-mêmes, ils savaient pertinemment qu’ils travaillaient pour l’établissement de quelque chose de plus grand que leurs petites personnes et qui leur survivrait. La maxime du royaume de France se résume ainsi : autorité en haut, libertés en bas, corps intermédiaires pour articuler la pyramide sociale, et catholicisme en vue d’harmoniser l’ensemble – faire toucher au corps et à la chair de la patrie les Cieux, faire entrer l’éphémère et le contingent dans l’Eternité.
    Depuis la conversion des 3000 guerriers Francs à Noël vers la fin du Ve siècle, la France d’en bas a plus que très souvent exprimé une entière confiance au Roi. Rappelons que celui-ci s’engageait, lors du serment du sacre, à protéger la France, les Français, les plus faibles et la sainte religion catholique. Sans confiance du peuple envers les Grands, rien de durable ne peut être envisagé. Les peuples de France regardaient le Roi comme leur père. Un enfant, ou même un adulte, a toujours confiance en son père. Quand la confiance se trouve entamée ou instrumentalisée, biaisée, on ne bâtit que sur du sable.
    Toutefois, cette confiance ne peut être assimilée à un sentimentalisme béat ou niais. Si les Français, dans leur ensemble, répondirent en masse à l’adresse de Philippe II Auguste – suite à l’imminence d’une invasion germano-britannique – qui permit l’éclatante victoire de Bouvines, ou encore à la Lettre d’appel à l’aide à ses sujets de Louis XIV du 12 juin 1709, lors de la guerre de Succession d’Espagne dont nous sortîmes vainqueur, c’est parce que nos ancêtres savaient pertinemment que dans la conduite des affaires de la France, nos Rois visaient l’intérêt supérieur de celle-ci. Ils ne cherchaient nullement à garnir leurs comptes en banque, à étendre des possessions privées, ni même à recevoir une gloire personnelle autant éphémère que vaine.
    De fait, cet intérêt supérieur du royaume France, envers et contre tout, reçut le soutien d’une institution qui résista à l’épreuve du temps : la monarchie catholique. Celle-ci se perpétua – entre autres – avec la catholicité, l’application de la loi salique et la règle de la primogéniture masculine pour régler les questions successorales. La monarchie, contrairement à la république, donna des bons fruits sur une très longue période. Elle sut faire preuve d’une efficacité politique jamais démentie tout au long de son histoire.
    Je le répète, tout ne fut pas un long fleuve tranquille. Plusieurs fois, notre pays ne risqua-t-il pas de disparaître ? Et pourtant, de Hugues Capet à la minorité de Saint Louis, de l’encerclement du royaume de France par les Habsbourg à la Fronde humiliante vécue par l’enfant Roi, de la Guerre de Cent Ans à nos jours mêmes, il a toujours existé en France un parti de la légitimité…

    La catastrophe de 1789 …

    Notre communauté nationale se voit plus que jamais frappée et menacée de désintégration. Nul ne peut prétendre le contraire, à moins de porter des œillères ou d’être de mauvaise foi. Pour réussir à redorer le blason écorné de la France, travaillons au nécessaire rétablissement des principes qui ont prévalu chez nous avant la catastrophe de 1789. Sans Roi, les Français sont perdus. Sans autorité légitime, les Français – livrés à eux-mêmes – agissent en dépit du bon sens dans l’ordre politique et social, comme nous pouvons le constater chaque jour. Sans catholicisme, les valeurs essentielles passent à la trappe pour le malheur des plus faibles et des êtres les plus fragiles. Sans la royauté, la France endure la guerre de tous contre tous, à cause de ces élections permanentes et de ces organisations partisanes qui naissent, survivent et prospèrent de l’accroissement des divisions et fractures au sein d’un peuple français… qui n’en demande pas tant ! La République instaure l’atomisation de la société, la royauté favorise l’unité. Le Président ne représente que ses électeurs, le Roi incarne réellement la France.
    Le chef de l’Etat tient le rôle de guide. Cependant, il ne peut être considéré comme tel, si le hasard de l’élection conduit à en changer tous les cinq ou sept ans. Celui-ci doit impérativement disposer de l’assise sociale et de la longue durée nécessaires pour concevoir et mettre en œuvre une politique qui vise au bien commun et à la gloire nationale. Or, si le magistrat suprême subit les caprices de l’élection, comment peut-il gérer correctement les affaires nationales ? Si le principal responsable politique du pays est incité à céder pour sa réélection aux pressions des groupes d’influence, est-il raisonnable de considérer qu’il pourra mener une politique équilibrée, transparente et indépendante de ceux qui

    le courtisent, le promeuvent, voire le rémunèrent ? Forcément, la réponse aux deux questions précédemment posées s’avère négative.
    Ce qui a constitué une des forces du Roi de France pendant des siècles et qu’il était absolu – sans lien – avec les puissances terrestres. Il ne devait sa place et son salut, ni aux financiers, ni aux publicistes, ni à l’élection, mais à sa seule naissance telle que voulue par Dieu. De même, il ne pouvait se transformer en Tyran, car les Lois Fondamentales du Royaume éloignaient tous risques de dérives dictatoriales. Par définition, le Roi doit être au-dessus du peuple. Pour autant, il est indispensable à ce souverain d’être dans l’esprit du peuple, sans cela il n’y a pas obéissance ou soumission, mais servitude et esclavage.
    Le Roi assurait la paix et la concorde au sein du royaume. Plusieurs fois, les Grands tentèrent de restreindre le pouvoir royal à leur profit ou rabrouèrent le petit peuple pour satisfaire leurs seuls plaisirs. Quelle fut la réponse du Roi ? Il sortit le glaive de justice pour défendre les plus faibles, les opprimés et rappeler aux Grands leurs devoirs. Être un Grand ne peut être réduit au fait de porter un nom prestigieux, de posséder des titres, des terres et des richesses, bien au contraire. Être un Grand, au sens premier du terme, revient à être au service du Roi, de l’Etat, de l’Eglise. Comme le stipule parfaitement le serment du chevalier, il faut « défendre la veuve et l’orphelin ». Voilà le rôle de ceux que la nature ou les mérites placent au-dessus de la mêlée.
    Dans la royauté de droit divin, la première place ne peut être conquise : ni par la guerre, ni par les élections, ni par des manœuvres politiciennes. Le Roi est, et cela suffit. La légitimité ne se discute pas. Néanmoins, aujourd’hui tout le monde remet en cause la légitimité du Président, une fois qu’il obtint une majorité – vraiment – relative. Effectivement, en regardant de plus près les résultats électoraux, on s’aperçoit que bien souvent le vainqueur du deuxième tour est élu par une minorité de Français… C’est un autre sujet, mais cela doit être dit !
    L’autorité politique, ou plus exactement l’autoritarisme détenue par la ploutocratie au pouvoir, s’échine jour après jour à détruire l’œuvre royale patiemment élaborée pendant des siècles. Qu’il paraît loin, très loin, le temps où Suger, Richelieu, Mazarin, Colbert et tant d’autres agissaient avec persévérance et constance pour le bonheur de la France. L’instabilité du régime républicain et démocrate ne correspond nullement à l’expression du génie français. En réalité, les « élites » n’en sont pas. Certes, elles dirigent, mais elles ne méritent nullement les postes occupés parfois par une véritable usurpation. Depuis des décennies, elles vilipendent la France, les Français, l’Eglise Catholique Romaine, notre Histoire et notre patrimoine communs, et se livrent aux plus basses attaques envers la famille. Cette dernière symbolise pourtant la cellule politique de base par excellente, en plus d’être la plus ancienne et la plus légitime au sein de la société. Que nous réservent nos élites pour demain ? Nous le savons tous : la destruction complète de nos identités, de nos traditions, de nos terroirs, et de nos vertus. Les laisserons-nous faire ? Jamais…

    Les gens qui aiment la France ne logent pas à l’Elysée

    La France charnelle existe encore dans le cœur de nombreux Français. Elle n’est pas morte le 21 janvier 1793 avec l’assassinat du Roi Louis XVI, ni le 14 juillet 1793 avec la mort au combat de Cathelineau, ni même avec l’exécution de Charette le 29 mars 1796. Tant que nous nous souviendrons des Rois, Martyrs et Saints qui ont fait la France, la perspective du redressement existera. « Ils » peuvent nous attaquer, nous détruire, nous calomnier, mais ils ne pourront effacer au plus profond de notre âme cette merveilleuse fidélité à l’institution qui incarne véritablement la France. Nous sommes nombreux à refuser que la France devienne un musée, un hôtel, ou un sordide terrain vague entre deux barres d’immeubles. Gilets Jaunes, votre souffrance et votre détresse vous éloignent de l’essentiel : sans un retour au royalisme la France disparaîtra.
    Les gens qui aiment et travaillent réellement pour la France et sa survie ne logent pas à l’Elysée ou à Matignon. Ils œuvrent – certains dans le secret ou avec une grande discrétion, d’autres ouvertement et au grand jour – à la restauration française. Ils sont souvent livrés à la vindicte médiatique. Constamment mis en minorité et assimilés à des « intouchables » voire à des infréquentables, ils supportent souvent la moquerie, le sarcasme et bien plus de la part de nos contemporains. Leurs relais médiatiques représentent peu de choses, face à la grande puissance de nos adversaires, mais ils existent malgré tout. Nous existons. Les meilleurs d’entre nous constitueront une nouvelle aristocratie qui servira le Roi. Pour le moment, chacun dans son coin, selon ses possibilités et en fonction de ses compétences, doit œuvrer à la restauration royale, non pas pour revenir au système de 1789, mais pour faire revivre les principes apodictiques qui permettront à la France de redevenir elle-même.
    Gilets Jaunes : vous endurez de nombreux tourments, vous récoltez mépris et incompréhension. Si la France avait un Roi, il vous écouterait, j’en suis sûr. Je ne suis pas sentimental ou candide. Quand le Roi de France se trouvait Versailles ou sous un chêne à Vincennes, vos ancêtres, nos ancêtres pouvaient l’approcher, lui remettre dans la main un placet sur lequel figurait vos doléances, et l’aborder directement. Aujourd’hui, tentez d’aller à l’Elysée pour discuter avec le Président Macron. Vous savez pertinemment comment vous serez reçus, ou plutôt comment vous ne serez pas reçus – rejetés, mis à l’écart et méprisés. Louis XIV était plus abordable que Macron avec les trente cars de CRS qui l’accompagnent à chacun de ses déplacements. Cela en dit long sur la nature du régime républicain…
    Gilets Jaunes on vous a volé votre France, votre identité, votre religion, votre travail, votre héritage. Notre communauté de destin a besoin de se retrouver unie derrière une bannière qui a produit tant de bienfaits pour la France et la civilisation au sens large du terme. Je n’en vois qu’une capable de tous nous rassembler : la bannière fleurdelisée. Vous pourrez continuer à manifester des jours, des semaines, des mois, des années mais cela ne servira presque à rien, si vous ne comprenez pas l’essentiel : la France est intrinsèquement catholique et royale. Je pose ce constat sans détour, demain la révolution nationaliste ou la révolution communiste ne verront pas le jour. Ceux qui vous disent le contraire vous mènent en bateau. La contre-révolution adviendra ou la France disparaitra.
    Comprenez le bien, vous avez autant besoin du Roi que le Roi à besoin de nous. Il est plus que temps de rétablir le pacte de Reims. Retenez et apprenez par cœur cette phrase prononcée en son temps par Louis XIII dit le Juste. Elle résume à elle seule les données du problème et la lucide vision politique de ce très grand monarque : « La France a bien fait voir qu’étant unie elle est invincible, et que de son union dépend sa grandeur, comme sa ruine de sa division. » FRANCK ABED

    https://www.noussommespartout.fr/que-doivent-imperativement-comprendre-les-gilets-jaunes/reflexions/

  • Qu'est-ce qu'une cité, une nation, la nation française ?

    Jean-Baptiste Donnier, Hilaire de Crémiers

    Vidéo : Maurras, l’homme de la cité, par Jean-Baptiste Donnier, professeur des universités. [Extrait du colloque Maurras, l'homme de la politique, tenu à Marseille, le 21 avril 2018].

    47'19''

    Nous vivons une période très singulière marquée, tout particulièrement pour la France, du signe de la contradiction suivante :

    1. La difficulté croissante du pays à se définir comme nation, à assurer et assumer son unité, tant elle apparaît fracturée et peu assurée de sa légitimité. Tant elle est soumise - du fait, sans-doute d'une nouvelle trahison de ses « élites » - à la tentation du reniement de soi et de l'autodénigrement.

    2. Cependant, ce faisant, la France n'est-elle pas, une fois de plus à contre-temps, en retard d'un train ou d'un cycle, au moment où partout dans l'univers se manifeste un retour des nations, des limites, des frontières, une aspiration des peuples à reprendre leur destin en mains ? «  Tout va basculer* » dans cette direction est le titre et la thèse d'un ouvragegrand public, qui connaît un large succès de librairie et d'influence, sans-doute parce qu'il coïncide avec la réalité des évolutions que connaît le monde actuel.

    Mais qu'est-ce qu'une Cité ou une nation ? Peut-on en donner une définition pertinente ? C'est ce que réussit  Jean-Baptiste Donnier, à travers la pensée de Charles Maurras, dans cet exposé qui n'est point long et qui est, selon nous, fondamental. 

    Il répond au questionnement que nous avons évoqué en commençant. Quand tout devient troublé et incertain, n'est-il pas temps d'en revenir aux fondamentaux ? C'est ce que nous proposons en cette journée du 1er mai dont on nous dit qu'elle est de tous les dangers. Bonne écoute ! lafautearousseau  

    * Tout va basculer de François Lenglet, Albin Michel, 2019

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Le courage, clef de voûte de la reconquête – Cyril Raul (Les Identitaires)

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    Dans un discours prononcé à l’Université de Harvard, l’écrivain Soljenitsyne avait, dès 1978, analysé le déclin de la société occidentale avec une pertinence qui frappe encore aujourd’hui l’esprit. L’un des passages les plus édifiants de son propos cible la perte généralisée du courage civique, qualifié de « trait le plus saillant » des pays occidentaux.

    Pour l’auteur russe, « ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière ». Cet abaissement se manifesterait en premier lieu chez les fonctionnaires politiques. Soljenitsyne souligne tout particulièrement l’attitude ambivalente consistant, pour eux, à être « pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance, à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement incapables de rendre un seul coup. Alors que leurs langues sèchent et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes (…). »

    L’Etat sait être fort quand il le veut

    Des propos qui, quarante ans après, marquent malheureusement encore par leur justesse, particulièrement en France. Car ces dernières années, l’administration française a démontré qu’elle savait être forte avec les faibles et faible avec les forts.

    Torse bombé, elle court bombarder la Libye ou menacer la Syrie. Tout en courbant si facilement l’échine à l’amorce d’un nouvel investissement qatari ou saoudien sur son sol.

    Elle laisse sans complexe sa police éborgner des Gilets jaunes de la France périphérique, mais la bride par des consignes incapacitantes lors des émeutes de bandes ethniques.

    Au nom de la sécurité et de la lutte contre la pollution, elle sermonne et sanctionne les automobilistes en réduisant drastiquement leur vitesse sur les routes, en surtaxant le carburant ou en multipliant les contrôles radars. Dans le même temps, elle laisse le deal de drogue prospérer dans les cités, ce laisser-aller volontaire constituant le prix de la paix sociale.

    Elle prétend défendre le vivre-ensemble en condamnant très sévèrement un mouvement politique, Génération Identitaire, coupable à ses yeux d’avoir dénoncé l’islamisation de l’Europe sur le toit d’un chantier. A l’heure où, de manière bien souvent complice, elle laisse l’islamisme (celui des Frères Musulmans en tête) librement prospérer dans les associations, les mairies et, maintenant, les concerts.

    Nous pouvons mais ne voulons pas

    Pourtant, sondage après sondage, les Français s’accordent très majoritairement sur un point : le rejet de la submersion migratoire et de l’islamisation de leur pays. Une position que partage même une large part des membres de l’administration, malgré les prises de positions publiques de ses dirigeants. Les Français sont contre, mais leur manque de courage civique les empêche d’agir. Il existe une attitude généralisée consistant à se taire et laisser faire. Un déclin du courage qui, pour Soljenitsyne, « semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité ».

    Les Français et les Européens sont capables d’explorer l’espace, de développer l’intelligence artificielle ou de concevoir des avions de chasse alliant élégance et prouesses technologiques, mais ne parviendraient pas à stopper l’immigration et l’islamisation, ni à combattre l’insécurité qui se généralise sur leur sol ? La France et l’Europe ne manquent pas de gens intelligents, mais de gens courageux. Elles ne meurent pas de bêtise mais de lâcheté. Car, en dépit du progrès technique, « faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant coureur de la fin ? » questionne l’écrivain russe. Une interrogation qui ne peut qu’amener à cette déduction : le réveil passera d’abord par un retour du courage politique.

    La force de l’exemple

    Un courage illustré, entre autres, par le combat désintéressé des jeunes européens de Génération Identitaire, qui sur le plan individuel n’ont rien à gagner et tout à perdre en s’engageant en première ligne. Contrairement aux magistrats qui les jugent ou aux journalistes qui les condamnent, eux ne sont pas payés pour militer. Ils ne bénéficient d’aucune protection et ne se retranchent par derrière leur administration ou leur rédaction pour défendre leurs convictions. Eux n’ont rien à vendre et ne cherchent pas leur promotion.

    Accepter de prendre des coups et s’élever au dessus de son intérêt personnel au nom de valeurs plus nobles : voilà bien une matrice du courage politique. Un courage incarné notamment par Romain, qui a perdu son travail à la suite de l’action Defend Europe dans les Alpes. Mais aussi par ces dizaines de jeunes identitaires mis en examen ces derniers mois suite aux actions de Marseille et de Bobigny dans le 93.

    « Bien sûr », nous dit Soljenitsyne, « il y a encore beaucoup de courage individuel mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société ». Pourtant, le courage individuel semble aujourd’hui permettre un réveil des consciences, avec l’attrait exaltant que peut avoir un fruit longtemps oublié dont on devinerait à nouveau le goût. Lentement, il revient, le courage des uns éveillant les enthousiasmes des autres. Il se diffuse par l’incarnation et l’exemple, avec l’espoir qu’il atteigne un jour nos dirigeants et nos élites. Peut-être est-ce là la seule nuance, teintée d’espérance, à apporter aujourd’hui au portrait prophétique de notre société dressé avec éclat par Soljenitsyne, il y a maintenant quatre décennies.

    Cyril Raul

    Texte repris du site deLes Identitaires

    https://fr.novopress.info/214415/le-courage-clef-de-voute-de-la-reconquete-cyril-raul-les-identitaires/

  • Samedi 11 Mai, hommage à Sainte Jeanne d'Arc

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    Samedi 11 mai à 17h30, à l'issue du Banquet des 10 ans du Parti de la France, un dépôt de gerbe en hommage à Sainte Jeanne d'Arc, héroïne de la Nation, se déroulera Place Saint-Augustin (Paris 8e) devant sa statue.

    Carl Lang, Président du Parti de la France, prendra la parole.

    Tous les patriotes sont les bienvenus. Sont uniquement autorisés les drapeaux français, régionaux et du Parti de la France. Le SEP (Service Encadrement Protection) encadrera cette manifestation.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Gilets Jaunes, Rouges et Noirs : vers une convergence des luttes ?

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    Pieter Kerstens

    Au fil du temps et des rassemblements sur les ronds-points, des blocages de stations-services et des centres commerciaux, on a pu constater une dérive gauchiste vers un rejet des institutions.

    Lentement, mais sûrement, le mouvement des « Gilets Jaunes » a en effet été infiltré par les agitateurs marxistes qui, semaine après semaine, ont dénaturé les revendications légitimes initiales en imposant leurs slogans et leurs exigences utopiques fondés sur la lutte des classes. Et dans les manifs on a vu de plus en plus de poings levés…

    C’est facile d’être généreux avec l’argent des autres.

    « Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez. » avait déclaré le Président américain Abraham Lincoln en 1860 devant le Congrès.

    Ces affirmations de bon-sens devraient aussi inspirer les « figures » des Gilets Jaunes (Drouet, Ludoski, Chalençon, Espinosa, Rodrigues, Clément & C°), comme d’ailleurs le gouvernement actuel.

    En imposant un Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) révocatoire, on ne pourra pas résoudre la mauvaise gestion des trois secteurs de l’administration française (centrale, territoriale et hospitalière).

    Augmenter le SMIC à 1.800 ou 2.000 € par mois ne va pas enrayer le déficit commercial structurel qui, année après année, plombe les comptes de la Nation.

    En 2016, seuls 16,5 millions de foyers fiscaux payaient l’impôt sur les revenus, alors que 21,5 millions (58%) étaient non imposables, ceux-là même qui rouspètent le plus.

    Qui va payer l’addition ?

    A ce jour, la dette publique en France est de 2.380 milliards d’euros, soit 37.800€ par habitant. Fin 1980, avant l’arrivée de Mitterrand, la dette publique n’était que de 92 milliards d’euros. Puis, fin 1995 elle atteignait 663 milliards d’euros (élection de Chirac), pour grimper à 1.000 milliards en 2003 et elle dépassait les 2.000 milliards en 2014 sous Hollande.

    Face à ce fléau, qui est un réel héritage empoisonné pour les futures générations, il est indispensable et urgent de stopper l’hémorragie financière.

    Seuls un langage de vérité et des réformes structurelles courageuses mais impopulaires pourront rétablir l’équilibre du budget annuel, avant de pouvoir résorber la dette publique.

    OUI, il va falloir travailler plus. OUI, l’Etat devra diminuer ses dépenses. OUI, il faudra aussi se serrer encore la ceinture. OUI, il sera dès lors nécessaire de distinguer l’essentiel du superflu, surtout dans la perspective d’un nouveau krach financier qui s’annonce.

    Par manque de courage, par lâcheté, par clientélisme ou incompétence, les responsables ministériels depuis 40 ans ont ignoré les rapports de la Cour des Comptes qui, les uns après les autres, décrivaient les dangers des dépenses inconsidérées et non justifiées et proposaient des solutions structurelles.

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  • Zoom – Politique Magazine : un mensuel de combat pour la réinformation

    Jean Viansson-Ponté vient de succéder à Hilaire de Crémiers à la direction du mensuel Politique Magazine placé sous le parrainage de grandes signatures passées et actuelles : Déon, Dutourd, Piat, Volkoff mais aussi Jean des Cars, Rouvillois, Trémolet de Villers et Jean-Christian Petitfils. Avec l’aide de Philippe Ménard, rédacteur en chef et éditorialiste du journal, Jean Viansson-Ponté veut faire de Politique Magazine un mensuel de combat et de réinformation qui prenne le temps d’enquêter et de décrypter l’actualité. Politique Magazine, une arme supplémentaire pour la presse alternative !

    https://www.tvlibertes.com/zoom-politique-magazine-un-mensuel-de-combat-pour-la-reinformation

  • L'intervention de Robert Steuckers lors de la Journée régionale de Synthèse nationale à Nieppe, près de Lille, dimanche 28 avril 2019.

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    Sur cette journée : cliquez ici et cliquez là

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

    Chers amis et camarades,

    Aujourd’hui, nous avons les élections législatives espagnoles ; dans moins d’un mois, les élections européennes. Très récemment, nous avons eu les législatives finlandaises qui ont fait du parti des Finlandais la deuxième formation du pays, qui talonne les sociaux-démocrates, généralement vainqueurs dans le grand Nord et cette fois avec un écart de seulement 0,2% des voix (17,5% contre 17,7%). En septembre, les sondages donnent l’AfD victorieuse en Saxe où s’effondrent le parti de Merkel et les sociaux-démocrates. Le vent semble tourner en Europe et les chances de Vox en Espagne sont réelles aujourd’hui, où l’on vote pour des législatives anticipées. Nous verrons ce soir ce que ce scrutin donnera et s’il y aura, ou non, dans les prochaines semaines, un gouvernement PP/Vox/Ciudadanos. Mais ces diverses élections, à quoi pourraient-elles bien servir ? Quels projets nouveaux et nécessaires devraient-elles promouvoir pour autant que les élections apportent réellement du nouveau ? La nécessité, urgente aujourd’hui, est l’émancipation de l’Europe qui doit échapper, coûte que coûte si elle veut simplement survivre, à l’étau qui l’enserre, à l’étau qui est formé par la politique du Deep State américain et par les initiatives, en théorie privée, des multiples associations et ONG patronnées par George Soros. Les élections italiennes, qui ont porté au pouvoir etle populisme de droite de la Lega de Salvini et le populisme de gauche du « Mouvement Cinq Etoiles » de diMaio, semble être de bon augure et les meilleures nouvelles, en ces temps moroses où les gilets jaunes peinent à obtenir gain de cause, viennent assurément d’Italie.

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  • Zoom – Romain Guérin : Anne-France, le journal de la France abandonnée !

    Dans ce roman, tout commence de manière macabre quand un pompier découvre dans une soupente misérable le cadavre d’une vieille dame en état de décomposition avancée. Dans la pièce dépouillée se trouvent deux ouvrages et un journal intime. Écrit à l’aide de ses dernières forces, le journal d’Anne-France révèle une femme française, catholique et finalement « très Gilet Jaune » symbole d’une France populaire et déclassée, d’une France qui disparait sous nos pas. Romain Guérin a écrit un très beau livre, évoquant des problématiques lourdes sur lesquelles le romancier porte un regard sombre. Et le corps abandonné sans vie d’Anne-France sonne comme un ultime appel au secours! Un ouvrage poétique à dévorer de toute urgence.

    https://www.tvlibertes.com/zoom-romain-guerin-anne-france

  • Romain Guérin : Je préfère la France des croisades à celle de « Plus belle la vie »

    571019253.jpgRiposte laïque cliquez ici

    L’écrivain-poète Romain Guérin m’a accordé un entretien autour de son roman Le Journal d’Anne-France, paru aux éditions Altitude. Ce récit constitue une histoire française puisant dans les entrailles de notre passé collectif tourmenté, tout en pointant notre descente aux enfers contemporains que trop peu de plumes, à mon goût, ont le courage de dénoncer…

    Riposte laïque : Un tel titre – évoquant immanquablement un autre journal fameux – ne fait-il pas de votre personnage principal, Anne-France, une sorte de symbole du martyre subi par le peuple français depuis plusieurs décennies de trahisons de la part de ses élites ?

    Romain Guérin : C’est tout à fait ça. Si on se réfère à la déclaration des droits des peuples autochtones, la France subit un génocide ethnique et culturel. Suicides, avortements, expatriations, addiction à la drogue et aux médicaments, immigration délirante, etc. : physiquement, les Français disparaissent. Génocide à petit feu, ce qui est moins spectaculaire que d’autres grands massacres ; et pourtant, il suffit de prendre un train à la gare du Nord et d’allumer la télévision pour voir que notre pays n’est plus celui d’Audiard ou de Brel. En quarante ans, la France s’est défigurée à une vitesse inédite dans son histoire.

    Le spectacle ubuesque de cette lente agonie est une torture pour toutes les âmes françaises. Cette agonie n’a même pas la solennité de la mort pour nous consoler, Drumont dit cela mieux que moi, alors je lui laisse la parole : « La France, au lieu de se résigner ou, mieux encore, de se recueillir, de rentrer en elle-même, d’essayer de guérir puisque Dieu, disent les Écritures, a fait les nations guérissables, semble vouloir finir en apothéose théâtrale ; elle magnifie sa décadence avec une ostentation vaniteuse, une outrecuidance charlatanesque et délirante qu’elle n’avait point aux jours heureux de sa force et de sa splendeur. »

    Au-delà d’un symbole, c’est une prosopopée, c’est-à-dire qu’Anne-France c’est la France elle-même. Compris comme cela, le moindre détail de la vie d’Anne-France est effectivement un symbole et renvoie à ce que la France subit.

     

    Riposte laïque : Dans le roman, Anne-France, à la suite d’une rumeur infondée – le père de son bébé serait allemand –, est sauvagement lynchée. Ce lynchage est l’occasion de régler des comptes, comme ailleurs dans le récit, avec l’Histoire remaquillée par la bien-pensance. Je vous cite : « À la Libération […], les communistes s’agitaient dans tous les sens pour faire oublier le traité de non-agression que Staline avait signé avec Hitler. » Anne-France reviendra sur son lynchage en l’évoquant auprès de son fils, lié quant à lui à une autre guerre, celle d’Algérie. Pour enfoncer le clou, l’unique amour d’Anne-France – et vrai père de son enfant – est un résistant de Combat, mouvement fondé par Marie Reynoard et Henri Frenay, deux figures non communistes de la Résistance, comme le colonel de La Rocque. Rappelons que ce dernier, libéré de déportation et revenu en France, sera interné administrativement pour l’écarter de la politique et du Conseil national de la Résistance, puis ensuite assigné à résidence, décédant peu de temps après. Et puisque que vous écrivez que « tous les résistants, je dis bien tous, sans exception, se battent pour des souvenirs », peut-on dire qu’Anne-France est elle aussi une résistante ?

    Romain Guérin : Un résistant français en 1941 voulait en somme revenir en arrière ; revenir à l’époque d’avant l’occupation allemande, ce qui ferait de lui, aujourd’hui, un passéiste, un réactionnaire, bref un activiste de la fachosphère. Ce que nos maîtres appellent « progrès » n’est que la feuille de route de leur projet totalitaire. Anne-France n’est pas une résistante active mais, par le fait même qu’elle existe, elle est un ennemi du système, un ennemi à abattre, à remplacer, ou à laisser pourrir bien gentiment. Elle est – comme tous les Français qui existent un tant soit peu – ce que le paysan était pour le communisme : un être arriéré, un animal avec de vieilles idées, obstacle de la révolution et qu’il faut physiquement éliminer pour qu’advienne sur terre le paradis du socialisme scientifique. Le nationaliste, l’enraciné, le provincial sont les martyrs de la révolution mondialiste.

    De nos jours, on devient vite un rebelle malgré soi. Vous dites « Papa et Maman » au lieu de « parent 1 et parent 2 », vous voilà homophobe. Vous préférez que votre enfant suive les enseignements de Jean de La Fontaine plutôt que ceux d’un travesti à plume grimé en poulet de Bresse, vous êtes transphobe. Vous voyez d’un mauvaise œil la prolifération de mosquées dans lesquelles des prédicateurs traitent les Français de chiens et de mécréants, vous voilà islamophobe. Vous pensez qu’accueillir 200 000 immigrés par an n’est pas très sérieux, vous voilà raciste. Vous êtes curieux de votre histoire, vous ne gobez pas la propagande médiatique, vous voilà antisémite.

    Anne-France est donc une résistante, mais simplement par le fait qu’elle est bel et bien française et qu’elle commet, pour certains, le crime d’encore exister.

    Riposte laïque : Votre roman est, à bien des égards, une déclaration d’amour à la France. Je vous cite à nouveau : « Cette terre est jonchée de lieux qui provoquent en vous un sentiment étrange d’appartenance à quelque chose de flou, qui vous dépasse et qui ressemble à ce que l’on appelle la Nation. Dans une même ville, l’œil observateur peut y croiser des Celtes, des Romains, des Grecs, des chevaliers. Il peut déceler sur les murs la marque des empereurs et des rois et suivre sur son sol la trace des génies, des artistes et des savants qui ont foulé ses pavés millénaires. » Et Anne-France d’affirmer, comme une maxime applicable à tous les amoureux de notre pays : « Je ne suis pas née en France, la France est née en moi. »

    Est-ce la France, c’est-à-dire l’idée que vous vous en faites, qui vous a incité à écrire ce roman ?

    Romain Guérin : Oui, c’est bien la France, mais pas l’idée que je m’en fais : plutôt les sensations qu’elle me procure. La France est pour moi beaucoup plus une volupté qu’une idée. Quand je déambule dans les ruelles pavées d’un de ses petits villages, que mes yeux caressent les pierres des maisons sculptées, qu’au loin sonnent les cloches d’une chapelle nichée sur une colline, mon âme se remplit d’une paix joyeuse et d’une sérénité heureuse difficilement descriptibles. La France est le résultat miraculeux d’une sédimentation millénaire faite avec la poussière de squelettes laborieux, pieux et talentueux. Quand on commence à parler d’idée, on dérive vite sur les valeurs et là on glisse carrément dans la niaiserie adolescente, le baratin de colporteur et l’antiphrase : liberté, égalité, fraternité ; droits de l’homme, etc. Personnellement, je n’ai jamais entendu un touriste chinois dire qu’il venait en France visiter les « droits de l’homme » , se prendre en photo aux côtés de l’égalité et goûter à la fraternité sauce gribiche !

    Riposte laïque : Tout au long du récit, la France d’hier se frotte à celle d’aujourd’hui et, vue par le prisme de la narratrice, cette dernière laisse un goût amer. Votre héroïne le confesse : « Amoureuse éperdue du vrai, du juste et du beau, la vie dans ce monde faux, corrompu et laid fut un long calvaire. »

    De ce point de vue, Le Journal d’Anne-France n’est-il pas un roman du désenchantement ? Pire, Anne-France ne serait-elle pas une apatride qui, tel Alfred de Musset, est « venu(e) trop tard dans un siècle trop vieux », songeant avec un certain désespoir à « L’esprit des temps passés, errant sur leurs décombres » ?

    Romain Guérin : C’est d’avantage un roman de la dépossession que du désenchantement. Tempus fugit (le temps s’écoule) et rien ne le rattrape, pas même la mélancolie. Je n’ai pas le fétichisme d’un passé dont on ne se fait la plupart du temps que de fausses idées, idées édulcorées par nos propres phantasmes. Nul besoin d’être un royaliste légitimiste pour déplorer la vente d’un énième château à des énièmes Chinois. Nul besoin d’être un catholique intégriste pour pleurer la destruction d’une église. Le canal de Bourgogne, les cathédrales et le Palais des Papes ne sont pas des spectres du passé : ils sont actuels, et c’est cette France-là qui est dépecée, livrée aux hyènes du haut et aux rongeurs du bas. La France n’est pas une vieille dame qu’il s’agirait je ne sais comment de rajeunir. C’est une femme malade qu’il faut guérir, quitte à amputer si nécessaire.

    Si Anne-France est une apatride, elle l’est au sens d’Edgar Quinet : « Le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays ; c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. »

    Riposte laïque : Le roman insiste sur les racines chrétiennes de la France, que des jardiniers idéologiques malintentionnés s’ingénient de nos jours à arracher de sa terre. Ces racines s’expriment ici dans un mouvement de ferveur spontanée et non moins douloureuse. Nous sommes loin du dogme froid, dont Anne-France ne se soucie pas. « La religion m’a donné un supplément d’âme quand des drames me l’ont dévorée », dit-elle avec une humilité toute chrétienne. Alors qu’elle vient de perdre le dernier être cher, elle confesse ceci : « Quand j’allais à la cathédrale Saint-Jean, j’avais de plus en plus de choses à lui dire, au Bon Dieu. » Et d’énumérer les drames ayant émaillé son existence et dont elle Le rend tacitement responsable. Mais Anne-France a été écoutée par un prêtre, qui lui livrera une confession – quelle humilité de la part de celui censé les recevoir ! Une confession à la fois implacable au sujet de l’Église contemporaine et émue par son « immense et invincible Foi », résumée dans cette phrase : « Vous ne semblez pas versée dans la théologie et c’est peut-être pour ça que la véritable foi vous habite. Vous vous en tenez à des choses simples… mais vous tenez ! Moi j’ai tout laissé filer entre mes doigts boudinés par les bagues, sous couvert de controverses idéologiques. » Et ensuite d’invectiver certains prélats qui se vautrent dans le confort matériel et sont prêts à des compromissions telles que l’appartenance à une loge maçonnique.

    À la lumière de cette confession du prêtre et de la vie d’Anne-France, peut-on dire que cette dernière est plus du côté de saint François que du pape François ?

    Romain Guérin : Au-delà d’une controverse théologique dont je ne maîtrise pas toutes les ficelles (j’ai néanmoins mon petit avis là-dessus), avec Anne-France j’ai voulu mettre sous le feu des projecteurs les invisibles, les sans-voix, les sans-grades, les sans-dents, qui sont pourtant le socle de toute société possible. J’ai l’intime conviction que la vocation sociale de l’art est de réenchanter un quotidien souvent répétitif et difficile.

    Bien sûr, l’artiste en marge de son œuvre peut explorer les limites vertigineuses de son corps et son esprit, aller voir les égouts du monde ou se baigner dans les sanies de l’univers, mais s’il en fait l’éloge et la publicité, il se rend coupable de corruption des mœurs. La vie, ce n’est pas les excès de la drogue, du sexe, de l’alcool ; la vie ce n’est pas plonger dans son petit nombril mal lavé et méditer sur ses petites originalités, souvent aussi crasses qu’insignifiantes, et vouloir en faire une loi universelle. Non, la vie, c’est le travail, c’est la famille, les amis et son pays. Ça peut paraître banal comme ça, mais depuis l’origine de l’homme on n’a pas trouvé mieux pour donner du sens à l’existence. L’artiste, c’est Pagnol qui fait d’un boulanger un héros, et non je ne sais quel guignol qui noircit une toile avec ses propres fientes ; c’est Vincenot qui, à chacune de ses lignes, rend hommage à la simplicité, à la vertu et à l’amour et non un plumitif hystérique qui raconte la fabuleuse aventure de ses organes génitaux en milieu interlope.

    Riposte laïque : Parlons à présent de poésie, laquelle traverse le récit comme une invitation à la contemplation. Citons ces quelques vers « écrits de la main » de Jules, l’amant sacrifié à l’autel de l’Histoire : « Mêlée au nord des cieux, cette fille fascine / En l’ignorant mes yeux, qui dans ses longs cheveux / Ondulés et soyeux, séditieux se confinent, / Là-bas, mon rêve, enfin, est conforme à mes vœux. »

    Dans Destinées de la poésie, Alphonse de Lamartine écrit que la poésie c’est : « De la raison chantée, voilà sa destinée pour longtemps ; elle sera philosophique, religieuse, politique, sociale comme les époques que le genre humain va traverser ; elle sera intime surtout, personnelle, méditative et grave ; non plus un jeu de l’esprit, un caprice mélodieux de la pensée légère et superficielle, mais l’écho profond, réel, sincère des plus hautes conceptions de l’intelligence, des plus mystérieuses impressions de l’âme. »

    La poésie serait-elle pour vous un recours au mouvement déraisonnable et effréné du monde ? Je parle autant à l’auteur du Journal d’Anne-France qu’à celui du recueil de poèmes La Chorale des Cadavres.

    Romain Guérin : Vaste question qui pourrait faire l’objet d’un ouvrage à elle seule. D’abord, la poésie s’est imposée à moi comme une intuition profonde. Elle fut la réponse au « connais-toi toi-même ». Réponse terrible. Ensuite, évidemment, elle est un refuge pour les âmes raffinées : « Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », pour voler les mots de Baudelaire, quand dehors règne le chaos, la laideur, la grossièreté, le bruit et la tyrannie de la machine.

    La poésie est aussi une hygiène spirituelle, c’est mettre en ordre une surabondance d’émotions et de pensées et les ranger hors de soi dans une sorte d’annexe matérielle d’un corps trop exigu que sont les créations artistiques, comme pour en être soulagé. Enfin, je l’ai conçue aussi comme un témoignage anthropologique, une arme culturelle, une sorte d’évangile français au sens de « bonne nouvelle », qui dirait aux jeunes générations : « Hosanna ! Nous revoilà ! »

    Riposte laïque : Votre roman est émaillé de citations (Baudelaire, Verlaine, Nietzsche, etc.). Il s’agit là de marquer son ancrage dans une culture – européenne en l’occurrence – afin de s’inscrire littérairement dans sa continuité, n’est-ce pas ?

    Romain Guérin : Je plaide pour une « nouvelle renaissance ». Toute la production intellectuelle et artistique de ces cinquante dernières années devrait être déclarée nulle et non avenue. Instinctivement c’est comme cela que je me suis formé : j’ai rejeté comme par écœurement naturel les productions contemporaines pour aller me nourrir au sein des maîtres de l’Antiquité et ceux des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

    Alors que le mot de « progrès » est sur toutes les lèvres, manifestement, il n’a pas pénétré le domaine des arts. Personnellement, je ne me suis pas résigné à la médiocrité ambiante, et surtout je n’ai pas cherché à légitimé ma nullité littéraire par une quelconque mode ou courant et en me choisissant des nains pour modèles.

    Riposte laïque : Puisqu’il en est question dans le récit, évoquons la question de l’IVG. Mais avant, et afin que les lecteurs ne se méprennent pas, Anne-France ne se reconnaît pas comme un modèle de mère irréprochable. Au contraire. Et, tandis qu’elle vient de découvrir sa grossesse, elle avoue même : « Je vous mentirais si je disais que je n’ai pas pensé cette chose horrible qui est aujourd’hui monnaie courante. »

    Puis elle pose peut-être la bonne question : « Est-ce que vraiment les femmes qui avortent le choisissent librement ou est-ce que, par manque d’argent et/ou de structures adéquates pour les accueillir et les accompagner, elles le font en désespoir de cause ? » La fiction est ici au service de la conviction. Je me trompe ?

    Romain Guérin : Conviction non, mais plutôt un constat et des doutes. Un constat politique simple d’abord : si les femmes françaises avortent, il n’y a pas de renouvellement de population. D’autres femmes, venues d’autres cieux, elles, s’en chargent. Il ne faut donc pas venir pleurer après que des peuples vivaces et féconds remplacent un agrégat dépressif et stérile. Des doutes moraux ensuite : à quel moment le fœtus peut-il être considéré comme un être humain et non pas comme un vulgaire amas de cellules ? Je n’ai pas la réponse, et je suis sûr que personne ne l’a cette réponse. Alors la prudence me semble être de mise.

    Riposte laïque : Il faut bien admettre que la promesse suivante n’incite pas à l’optimisme. En effet, vous écrivez : « l’avènement d’un monde enfin pacifié par l’uniformité de la bêtise et la sinistre concorde de l’apathie. » C’est Anne-France qui parle, évoquant les résistants à ce nouvel ordre mondial comme des « restes qui gémissent ». Deux questions : Dans quelle mesure Romain Guérin est-il Anne-France ? Au-delà d’un personnage de papier, conserve-t-il quelque espoir de rédemption pour notre civilisation en péril ?

    Romain Guérin : J’ai la même pudeur et le même sens moral qu’Anne-France. Mais elle est bien trop pieuse, trop sage, pour me ressembler complètement. Voyons les immenses batailles qui nous attendent comme une bonne nouvelle. Alors qu’à l’approche des années 2000 les penseurs de pacotille – ces voyants qui ont troqué leur boule de cristal contre la sociologie – nous annonçaient la fin de l’Histoire, il se pourrait bien que l’Histoire se manifeste comme jamais. À l’heure où je finis de répondre à cet entretien, Notre-Dame de Paris a été incendiée, ce qui n’était jamais arrivé dans l’Histoire, justement.

    Notre avenir, ce qui devrait finalement nous réjouir, nous, Gaulois, ressemblera beaucoup plus aux croisades qu’à un épisode de « Plus belle la vie ». Le tragique fait son grand retour. Espérons que la France aussi…

    Propos recueillis par Charles Demassieux

    NDLR SN : à propos du livre de Romain Guérin, Le journal d'Anne France cliquez ici

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/04/30/romain-guerin-je-prefere-la-france-des-croisades-a-celle-de-6147447.html

  • Aix-en-Provence, Café Actualité jeudi 9 mai, avec Annie Laurent. A ne pas rater !

    Titulaire d'un diplôme de droit international et d'un doctorat d'Etat en sciences politiques, Annie Laurent est également journaliste et a vécu cinq ans au Liban. Elle a été nommée par Benoît XVI experte au synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient et a publié de nombreux ouvrages dont Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ? et en 2017 L'islam pour tous ceux qui veulent en parler.

    Café Le Festival, 1 cours Mirabeau

    18 h 45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20 h 30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation.

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    Inscriptions et renseignements : 06 16 69 74 85

    Exceptionnellement, ce prochain Café Actualité d’Aix n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois de mai.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/