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divers - Page 460

  • Du Sentiment de la nature dans les sociétés modernes, par Elisée Reclus

    Il se manifeste depuis quelque temps une véritable ferveur dans les sentiments d’amour qui rattachent les hommes d’art et de science à la nature. Les voyageurs se répandent en essaims dans toutes les contrées d’un accès facile, remarquables par la beauté de leurs sites ou le charme de leur climat. Des légions de peintres, de dessinateurs, de photographes, parcourent le monde des bords du Yang-Tse Kiang à ceux du fleuve des Amazones ; ils étudient la terre, la mer, les forêts sous leurs aspects les plus variés ; ils nous révèlent toutes les magnificences de la planète que nous habitons, et grâce à leur fréquentation de plus en plus intime avec la nature, grâce aux œuvres d’art rapportées de ces innombrables voyages, tous les hommes cultivés peuvent maintenant se rendre compte des traits et de la physionomie des diverses contrées du globe. 
    Moins nombreux que les artistes, mais plus utiles encore dans leur travail d’exploration, les savants se sont aussi faits nomades, et la terre entière leur sert de cabinet d’étude : c’est en voyageant des Andes à l’Altaï que Humboldt a composé ses admirables Tableaux de la nature, dédiées, comme il le dit lui-même, à "ceux qui, par amour de la liberté, ont pu s’arracher aux vagues tempétueuses de la vie". 
    La foule des artistes, des savants et de tous ceux qui, sans prétendre à l’art ni à la science, veulent simplement se restaurer dans la libre nature, se dirige surtout vers les régions de montagnes. Chaque année, dès que la saison permet aux voyageurs de visiter les hautes vallées et de s’aventurer sur les pics, des milliers et des milliers d’habitants des plaines accourent vers les parties des Pyrénées et des Alpes les plus célèbres par leur beauté ; la plupart viennent, il est vrai, pour obéir à la mode, par désœuvrement ou par vanité, mais les initiateurs du mouvement sont ceux qu’attire l’amour des montagnes elles-mêmes, et pour qui l’escalade des rochers est une véritable volupté. La vue des hautes cimes exerce sur un grand nombre d’hommes une sorte de fascination ; c’est par un instinct physique, et souvent sans mélange de réflexion, qu’ils se sentent portés vers les monts pour en gravir les escarpements. Par la majesté de leur forme et la hardiesse de leur profil dessiné en plein ciel, par la ceinture de nuées qui s’enroule à leurs flancs, par les variations incessantes de l’ombre et de la lumière qui se produisent dans les ravins et sur les contreforts, les montagnes deviennent pour ainsi dire des êtres doués de vie, et c’est afin de surprendre le secret de leur existence qu’on cherche à les conquérir. En outre on se sent attiré vers elles par le contraste qu’offre la beauté virginale de leurs pentes incultes avec la monotonie des plaines cultivées et souvent enlaidies par le travail de l’homme. Et puis les monts ne comprennent-ils pas, dans un petit espace, un résumé de toutes les splendeurs de la terre ? Les climats et les zones de végétation s’étagent sur leur pourtour : on peut y embrasser d’un seul regard les cultures, les forêts, les prairies, les rochers, les glaces, les neiges, et chaque soir la lumière mourante du soleil donne aux sommets un merveilleux aspect de transparence, comme si l’énorme masse n’était qu’une légère draperie rose flottant dans les cieux. 
    Jadis les peuples adoraient les montagnes ou du moins les révéraient comme le siège de leurs divinités. A l’ouest et au nord du mont Mérou, ce trône superbe des dieux de l’Inde, chaque étape de la civilisation peut se mesurer par d’autres monts sacrés où s’assemblaient les maîtres du ciel, où se passaient les grands événements mythologiques de la vie des nations. Plus de cinquante montagnes, depuis l’Ararat jusqu’au mont Athos, ont été désignées comme les cimes sur lesquelles serait descendue l’arche contenant dans ses flancs l’humanité naissante et les germes de tout ce qui vit à la surface de la terre. Dans les pays sémitiques, tous les sommets étaient des autels consacrés soit à Jéhovah, soit à Moloch ou à d’autres dieux : c’était le Sinaï, où les tables de la Loi juive apparurent au milieu des éclairs ; c’était le mont Nébo, où une main mystérieuse ensevelit Moïse ; c’était le Morija portant le temple de Jérusalem, le Garizim où montait le grand-prêtre pour bénir son peuple, le Carmel, le mont Thabor et le Liban couronné de cèdres. C’est vers ces "hauts lieux", où se trouvaient leurs autels, que Juifs ou Chananéens se rendaient en foule pour aller égorger leurs victimes et brûler leurs holocaustes. De même pour les Grecs chaque montagne était une citadelle de titans ou la cour d’un dieu : un pic du Caucase servait de pilori à Prométhée, le père et le type de l’humanité ; le triple dôme de l’Olympe était le magnifique séjour de Jupiter, et quant un poète invoquait Apollon, c’était les yeux tournés vers le sommet du Parnasse. 

  • La publicité et la téléréalité, commando de choc de l’idéologie du métissage

    Camille Galic., journaliste, écrivain, essayiste.

    ♦ La famille idéale française est-elle désormais composée (ou recomposée) d’un couple blanc/noir engendrant des enfants métis ? C’est ce que l’on pourrait déduire des publicités encombrant les pages de nos magazines, l’espace public et les écrans de télévision — dont Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, disait qu’elle servait à vendre aux annonceurs « du temps de cerveau humain disponible ». Le serpent se mordant ainsi la queue.

    C’est dans les années 80 de l’autre siècle que commença l’épidémie, avec les pubs du confectionneur italien Benetton montrant de belles blondes avec des Blacks. Elles avaient à l’époque fait causer, parfois scandalisé, mais en tout cas provoqué l’envol des ventes de tricots (d’ailleurs très quelconques), ce qui était le but recherché. D’où le subit engouement des fabricants de chaussures, de meubles (Ikea) ou de lunettes (Générale d’optique) pour de telles réclames.

    Machine à décérébrer

    Et puis les institutionnels s’y sont mis. La RATP, la SNCF, les banques — notamment la Banque postale —, les opérateurs de téléphone tel Orange mais aussi les collectivités. Le journal municipal de Bordeaux, ville dont le prince est Alain Juppé, affichait à sa une un couple pie en 2014, et Essonne Info, organe du conseil départemental de ce département, se penche avec compassion sur les couples mixtes, ces amoureux qui seraient toujours mis « au ban public » par les méchants racistes alors que leur éternelle idylle est une pierre (précieuse) jetée dans le jardin des nuisibles.

    Rien d’étonnant à ce que le phénomène prenne toujours plus d’ampleur. La publicité est un très important média d’influence comme il ressort du chapitre 15, intitulé « La publicité au service de la diversité », de l’étude sur « Les médias en servitude » éditée par Polémia*. Il y était justement souligné que, depuis le succès des campagnes United Colors of Benetton, les « créatifs », et en particulier ceux de l’agence Publicis de Maurice Lévy, grand prêtre autoproclamé de la « mondialisation heureuse », avaient « reçu ordre de multiplier dans les publicités (pour les parfums, les couches-culottes, les vêtements… ou EDF) les gays ou les «minorités visibles» et de valoriser les dynamiques cadres de couleur afin de les imposer comme modèles — et partenaires idéaux ».

    Ce qui fait de la publicité « un rouage de la gigantesque machine à décérébrer et à dénationaliser » avec sa perpétuelle exaltation de la race noire — qui, elle, existe au contraire de la race blanche et qu’elle est même censée faire rêver puisque tout sportif ou mannequin noir est par définition « sublissime » dans les magazines féminins en extase devant le « charismatique » Yannick Noah, marié successivement à trois blondes, ou la « ravissante » ancien ministre Ramatoulata (dite Rama) Yade, épouse de Joseph Zimet, fils d’un chanteur yiddisch et nommé par François Hollande patron de la Mission sur le centenaire de la Grande Guerre.

    Une « priorité absolue » pour Sarkozy : le Grand Mélangement

    Certes, la publicité n’est pas le seul donneur d’ordres — du Nouvel Ordre mondial qui s’est juré d’éradiquer nations, traditions et lignées. Les politiques aussi se sont aussi faits avec enthousiasme les apôtres du Grand Mélangement. Seize ans après SOS Racisme et son fameux slogan sur la France sommée de « marcher au mélange, comme les mobylettes », le discours prononcé le 17 décembre 2008 à l’Ecole polytechnique par le président Sarkozy constituait une ode délirante au « métissage d’Etat ». Ode dont il est bon de rappeler quelques extraits puisque, évincé de l’Elysée en 2012, Nicolas Sarkozy brûle d’y revenir après s’être fait élire président des Républicains, et que nos compatriotes sont connus pour avoir la mémoire courte.

    « L’objectif, disait alors devant la future élite du pays celui qui était chef de l’Etat, c’est relever le défi du métissage ; défi du métissage que nous adresse le XXIe siècle. Le défi du métissage, la France l’a toujours connu et en relevant le défi du métissage, la France est fidèle à son histoire. D’ailleurs, c’est la consanguinité qui a toujours provoqué la fin des civilisations et des sociétés, jamais le métissage. La France a toujours été, au cours des siècles, métissée. » Et si elle a su produire « un discours universel, c’est parce qu’elle-même, la France, se sent universelle dans la diversité de ses origines ».

    Pour qu’elle puisse poursuivre sa mission, martelait le chef de l’Etat, « je veux une mobilisation de tout l’appareil de l’État, de toutes les administrations et de tous les ministères. Et l’État doit être exemplaire et il ne l’est pas  […] J’espère que vous avez compris que je m’impliquerai personnellement dans ce chantier qui est pour moi absolument prioritaire et que j’y consacrerai toute mon énergie. »

    Comme on aurait aimé qu’en cette année 2008 où la crise commençait à dévaster notre pays, et dans les années qui suivirent, l’Elyséen ait consacré « toute son énergie » à d’autres objectifs sans doute moins médiatiques mais autrement prioritaires ! Mais après tout, lui-même ne se sent pas congénitalement, consubstantiellement français comme en témoigne son aveu de 1999 à Philippe de Villiers (« Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid… »). Et sans doute pensait-il en outre s’acheter la bienveillance de l’Intelligentsia et de la Mediaklatura avec cet ahurissant plaidoyer pour une politique volontariste visant à faire de notre pays un Brésil européen. Sans compter qu’enfant typique d’un siècle décadent, il était lui-même esclave de la pub’ — voir son goût pour le bling-bling, le Fouquet’s et les Rolex endiamantées chères aux rappeurs avant que Carla ne l’initie au charme discret (encore qu’exorbitant : entre 40 000 et 150 000 euros) des montres Patek Philippe.

    La télé melting-potes ou la nouvelle American way of love

    Aux Etats-Unis, la publicité métisseuse est omniprésente et relayée par le cinéma (« Devine qui vient dîner ce soir », avec l’African-American Sydney Poitier), l’opéra (la décision du « MET » de New York d’imposer le baryton Simon Estes comme le « Wotan noir » de la Tétralogie wagnérienne), et surtout par cette autre machine à pétrir la matière humaine qu’est la téléréalité : série diffusée depuis 2007 et très suivie, « l’incroyable [et hélas réelle] famille Kardachian » est un véritable concentré des déviations de notre époque : folles de shopping et dictant la mode, trois des cinq filles, en commençant par la célébrissime Kim — épouse du rappeur Kanie West qui va lui donner un deuxième enfant et dont le contrat vient d’être renouvelé pour 50 millions de dollars par la chaîne E ! —, ont un compagnon noir. Ainsi que la mère, Chris, dont le second mari (blanc), l’ancien champion olympique Bruce Jenner, vient, lui, de changer de sexe à l’âge de 60 ans pour devenir Caitlyn, ce qui lui vaut de figurer en bonne place des « Femmes de l’année » dans le magazineGlamour !

    On le voit, tout y est, y compris le plus glauque, et le résultat de ce matraquage peut réjouir tous les zélateurs du métissage: les lois ségrégationnistes qui avaient interdit les mariages interraciaux dans nombre des Etats de l’Union jusqu’en 1967 sont bien oubliées et le nombre de ces unions a fait un bond de 15 points en trente ans comme le signalait, évidemment pour s’en féliciter, Radio France internationale le 6 juin 2010.

    Inévitables sur Internet et notamment sur le moteur de recherches Yahoo !, très appréciées des annonceurs, les coucheries black and white de la vomitive famille Kardachian sont diffusées dans le monde entier et notamment chez nous (dès novembre 2008 sur MTV France et MTV Idol1, à partir d’octobre 2011 sur Direct Star et de juillet 2014 sur NRJ 12).

    Conjugués à ceux de la publicité, les effets de cette téléréalité délétère, évidemment imitée de ce côté-ci de l’Atlantique (voir « Secret Story » sur TF1 et même « L’Amour est dans le pré » sur M6, qui a réussi à trouver un agriculteur noir et un autre homosexuel en quête d’âme sœur) ont fait leur œuvre. N’oublions pas non plus l’interminable série melting-potes de France3, « Plus belle la vie », qui pourrait basculer sur TF1.

    La France interdisant les statistiques ethniques, contrairement aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, on ignore le nombre des unions interraciales et celui des enfants mulâtres. Tout ce que l’on sait, par un rapport publié en 2006 par le très officiel Secrétariat général du comité interministériel de contrôle de l’immigration, est que les unions mixtes — terme très vague fondé non sur la race mais sur la nationalité et s’appliquant à nombre de cas de figures, y compris ceux d’Africains naturalisés allant chercher femme au pays ou d’un Français épousant une Russe — représentaient alors « 28% des mariages célébrés ou transcrits dans notre état civil ». Mais le spectacle de la rue est édifiant quant à l’augmentation des familles bicolores et les psychologues scolaires sont de plus en plus confrontés au mal-être d’élèves métis et aux problèmes qui en résultent, aussi bien pour l’enfant que pour l’institution. Problèmes assez sérieux pour qu’une association comme MéTIS-EUROPE s’emploie à « regrouper les professionnels et toutes les  personnes s’intéressant aux traitements des troubles psychologiques qui se manifestent  par des troubles du comportement ».

    Une situation angoissante pour l’équilibre de la société et l’avenir de la natio francorum, certes métissée et enrichie mais, jusqu’à une date récente, exclusivement d’éléments celtes, latins et — à dose homéopathique — slaves.

    Comme on comprend que les fossoyeurs condamnent avec tant de virulence le sursaut de survie identitaire encore timide, mais réel, qui se fait jour dans notre pays !

    Camille Galic, 5/11/2015

    Note : http://www.polemia.com/pdf_v2/media-servitudes.pdf
    http://www.polemia.com/la-boutique/

    http://www.polemia.com/la-publicite-de-la-telerealite-commando-de-choc-de-lidealogie-du-metissage/

  • Gouverner par le chaos, ou savoir pour être libre

    Quel livre amèneriez-vous sur une île déserte ? Ou plutôt : quel ouvrage vous paraît-il être d’une urgente utilité dans le désert humain qu’est le Nouveau monde postmoderne ? Indiscutablement, Gouverner par le chaos, dont les auteurs se tiennent volontairement dans un anonymat constructif (la résistance se doit d’être collective), ne se donne pas uniquement comme une analyse concise, informée et solide, mais comme un instrument de lutte, une arme. Le parcourir, c’est non seulement acquérir du savoir, « bien connaître son ennemi », mais aussi, et par-là même, se rendre plus fort.

    De quoi s’agit-il ? La thèse part d’un postulat, qui est un constat logique : l’entreprise d’objectivation du monde, qui a commencé avec la révolution scientifique de Galilée et de Descartes, a investi le champ politique. Ce processus de technicisation de la chose publique, d’ingénierie sociale, culturelle, et de « management » des consciences, des corps et des cœurs, a débuté à la suite de la première guerre mondiale, dans les années vingt. La massification de la production et de la consommation a nécessité l’ « étude scientifique du comportement humain », notamment dans le champ de la réclame et du marketing. Très vite, par le truchement des disciplines liées à la psychologie (singulièrement le behaviourisme américain), aux sciences cognitives, à la sémiologie et à la sociologie, les spécialistes du politique ont abandonné l’axiome, devenu caduc, de la confrontation motivée de valeurs représentant des options réelles d’existence, mode opératoire qui prévalait avant la grande boucherie mondiale, pour adopter une approche ambitionnant de parfaire le contrôle et la surveillance des populations. Ce projet est celui, actuellement, de la classe transnationale, qui vise à instaurer un gouvernement mondial régnant sur un agglomérat d’êtres atomisés, déterritorialisés, pour ainsi dire dématérialisés, dont on aura anéanti non seulement toute envie de résister, mais l’idée même de révolte.

    Car l’astuce suprême de la tyrannie, comme l’avait bien vu Etienne de la Boétie, est de rendre désirable sa propre servitude, autrement dit de « fabriquer le consentement » à la dégradation radicale des conditions de vie, et même à la suppression de la vie-même, dans le sens où celle-ci se fonde sur l’imprévisibilité, et que le système a pour dessein de tout calculer, de tout anticiper en créant les conditions de la représentation, les causes des réactions, et l’intimité des êtres qu’il cherche à dominer.

    Ce petit livre, dense et clair, très didactique, sans concession ni littérature inutile, décrit par le menu les stratégies et les tactiques d’arraisonnement des gens, en fournissant parfois des exemples du cynisme de la caste mondialiste. Ainsi chaque technique est-elle exposée, avec ses conséquences : le marketing et le management, bien sûr, mais aussi la robotique, le cognitivisme, la neurolinguistique, le storytelling, le Social Learning, le reality-building, la RFID (Radio Frequency Identification), les implants corporels, la nanométrie, le profilage, le tatouage numérique, le tittytainment, la technique du pied-dans-la-porte, le Mind Control, le virtualisme etc., toute la panoplie d’un Meilleur des Monde susceptible d’octroyer à chacun le bonheur primitif de se laisser bercer dans les vastitudes de l’imbécillité la plus parfaite.
    On identifiera au passage certaines opérations, particulièrement actuelles, par exemple le tsunami propagandiste relatif à des offensives de l’empire, ou des crises économiques sciemment déclenchées, ou bien des actions terroristes chargées d’augmenter angoisse et haine. Car la clé est de parvenir à créer de tels problèmes que la société demande, comme issue, évidemment suggérée par les fauteurs de trouble, une solution chargées de davantage de chaînes et d’esclavage.

    Les manipulateurs, en guerre contre tous, sont en mesure, comme aux échecs de prévoir tous les coups, quand l’homme du commun ne peut que réagir.

    Cette entreprise, inédite dans l’humanité, du moins, à cette ampleur, projette d’achever enfin l’Histoire, c’est-à-dire le jeu aléatoire de la liberté humaine, laquelle devient seulement effective avec le choc des contradictions, la préservation des frontières, des limites et des altérités. Ce fantasme d’un contrôle universel de l’être ne peut qu’aboutir à l’éviction de la vie, du réel-même.

    Le livre se termine par le programme du Conseil de la Résistance (ce qui est beaucoup, en regard du triomphe libéral, mais encore peu par rapport à l’enjeu herculéen), ainsi que par le projet de s’organiser quasi militairement pour investir de façon clandestine les cercles du pouvoir.

    Claude Bourrinet
    notes

    Gouverner par le chaos, Max Milo Editions, Paris, 2010, 9,90€

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFFAVZFFlllMEKeTqy.shtml

  • Hommage à René Girard

    Non surpris, mais touché par la disparition récente de René Girard, je me suis senti obligé d’apporter mon humble contribution à l’ensemble des hommages qui lui ont été adressés ces dernières quarante huit heures.

    Découvert au tout début de mes études supérieures à travers la lecture de son premier ouvrage célèbre, Mensonge romantique et vérité romanesque, R. Girard n’a eu de cesse par la suite d’inspirer mes réflexions et ma vision des mécanismes sociaux, culturels, psychologiques et religieux du monde.
    Assez précoce, à l’époque, dans mes lectures, son nom m’était apparu après la lecture desFrères Karamasov, de F. Dostoievski, comme l’un des meilleurs critiques littéraires au sujet de ce génie russe. Le nœud de laine ainsi saisi, il ne me resta plus qu’à tirer tranquillement le fil qui sortait de la bobine pour me saisir, centimètre après centimètre, mètre après mètre, de sa pensée.
    C’est que, pour l’historien que je fus et suis en parti, il demeura assez agréable de lire et suivre la pensée de Girard car, il faut le dire, elle se déroule tranquillement tout au long du temps et de ses ouvrages, cohérente, s’affinant avec les décennies.
    Et, il faut le dire, c’est là tout le génie du personnage et de son œuvre, cette pensée n’est jamais déconcertante ou trop compliquée à saisir. Au contraire, elle apparaît presque trop évidente, systématique diront certains.
    Je ne me permettrais pas de refaire le détail de sa théorie du désir mimétique, des rivalités, de la victime émissaire, de la violence et du sacré, des sacrifices, et de l’Agneau de Dieu, puisqu’on la retrouve intégralement sur wikipedia.fr et dans une grande majorité des colonnes des journaux et des magazines traitant de sa disparition.
    Cependant, il est un article d’Alain de Benoist, paru dans Eléments en juillet 2008, qui refait surface sur les réseaux sociaux et dont le titre et la conclusion manquent de nuance : René Girard, auteur surfait :

    « Tous ceux qui ont approché Girard ont bien noté son « autisme » : il n’écoute que ce qu’il veut bien entendre. Mais ce qui frappe le plus chez lui, c’est son extraordinaire systématisme. Construite comme par élargissement de cercles concentriques, toute sa pensée se caractérise par une série de réductions généralisatrices (ou de généralisations réductrices) dont l’ampleur va croissant : réduction du désir au désir mimétique, réduction du désir mimétique à la rivalité qu’il peut engendrer, réduction de la violence, puis de toute la psychè humaine à la rivalité mimétique, et enfin réduction de toutes les cultures, de tout le champ anthropologique, au « sacrifice victimaire » né de cette rivalité mimétique. René Girard est assurément un grand critique littéraire. Mais en tant que théoricien, c’est un auteur surfait. »

    Il est assez amusant de constater qu’un tel article, écrit par un des plus grands penseurs païens français encore vivants, tienne un discours peu valorisant à l’égard du « théoricien » catholique qu’était Girard.
    On note de ci de là des critiques, non plus de Girard mais du christianisme, prouvant tout de même, un certain manque d’objectivité dans les propos de De Benoist, propos au demeurant intéressants :

    « Mais bien entendu, la bonne nouvelle évangélique n’a pas mis un terme à la violence. La rivalité mimétique ne cesse de renaître, le maintien de la paix exigeant toujours le sacrifice de victimes nouvelles, ce qui explique la persistance de la violence. Faute d’avoir accueilli le message évangélique, assure Girard, l’homme en est encore à la gestion de la violence par le sacrifice. Satan, en définitive, est l’autre nom de la rivalité mimétique. Le message chrétien a désacralisé le monde et détruit à jamais la crédibilité de la représentation mythologique, en agissant comme un ferment de décomposition de l’ordre sacrificiel. Mais cette décomposition ne parviendra à son terme que lorsque l’humanité entière en aura adopté le principe en instaurant une politique inspirée des Béatitudes. »

    Personnellement, j’estime que Girard est un théoricien. Il l’est devenu « à peu près » entre Mensonge romantique et la Violence et le Sacré, lorsque sa théorie du désir mimétique a permis de saisir certaines dynamiques anthropologiques des sociétés archaïques, ou non mécaniques (Levi-Stauss), et contemporaines.
    L’ensemble de ses réflexions, également, sur Clausewitz mérite d’être saisie comme preuve de son importance dans le champ des théories en sciences humaines.
    L’aspect systématique, globalisant, parfois maladroit de l’application de sa théorie mimétique est évident, compte tenu de la très grande variété des domaines où il est possible d’utiliser cette grille de lecture.

    Pour exemple, redescendons d’un cran en sérieux (quoique) et dans l’utilisation de la théorie mimétique pour l’appliquer à un media commun, la bande dessinée, et plus précisément à un manga célèbre,Naruto de Masashi Kishimoto.
    Je ne vais pas refaire ici une description de ce manga qui, il me semble, est plutôt bien connu du grand public. Je ne regretterais pas non plus de « spoiler » une partie de l’histoire, dans la mesure où les prépublications « traduites » par les fans pullulent sur la toile depuis 2000-2002, et que la publication française est arrivée à terme, avec 72 tomes, chez Kana.
    Alors, pourquoi parler de Naruto dans un billet au sujet de René Girard ?
    Et bien parce que la portée de sa théorie mimétique, de la victime émissaire et de son sacrifice, se retrouve dans ce manga. Plus précisément, à partir de l’arc « Pain », du nom du pseudo chef de l’Akatsuki, qui possède une arme de destruction massive lui permettant de détruire un village entier et ses habitants.
    A ce moment de l’histoire, le système social et politique de ce monde est proche de la société féodale, du monde seigneurial, d’interdépendance, de clientélisme, de vassalité et de service rendu. C’est un monde de violence, où la vengeance voire parfois la faide sont communes et fréquentes, les ninjas n’étant finalement que les outils, conscients ou non, de la montée en puissance de cette violence et du cycle de haine qui a conduit Pain (qui comme son nom l’indique a beaucoup souffert) à vouloir tuer le fameux village de Konoha dont est originaire le héros Naruto. On notera également le lien avec ce que dit Girard au sujet de Clausewitz et « la montée aux extrêmes », générée ici par le fait que les personnages de ce monde se font la guerre avec des moyens (ninjutsu) de plus en plus puissants (les fameux démons à [x] queues, les bijuus, véritables armes de destruction massive).
    La rupture, incarnée par Naruto, apparaît au moment où ce dernier a vaincu Pain et se retrouve face à lui pour le tuer. Naruto décide de l’épargner et de prendre sur ses épaules les souffrances de tout le monde. Il se propose d’être la victime des vengeances cumulées par tous les protagonistes rencontrés au gré de l’aventure, même ceux qu’il ne connaît pas, et d’annihiler la vengeance et la violence en n’y répondant pas, en la subissant pour décharger les gens :
    Pain qui détruit le village : ICI
    Le moment Naruto décide de briser le cycle de violence : ICI
    Naruto mettant en pratique sa « non violence » et son rôle de victime : ICI

    A partir de ce moment, le manga a véritablement pris une tout autre tournure, générant forcément des critiques positives et négatives auprès des lecteurs de la première heure.
    Il n’en demeure pas moins que l’on retrouve presque trait pour trait la théorie développée par Girard. Le désir mimétique y mis en avant dans le triangle amoureux des personnages du début. La question de la violence et du sacré, dans l’ensemble de la cosmogonie de cet univers, de la structure même de cette société. L’aspect messianique de Naruto, également, amorcé par le passage sus-cité, mais également par les références à la « prophétie », au livre de Jiraiya qui ressemblerait presque au rôle qu’a l’Ancien Testament en tant qu’annonciateur de l’arrivée du Messie ou « élu » dans le manga. La façon dont Naruto arrête le déchaînement de violence, d’abord par les poings, mais ensuite et surtout par les mots.
    Bref. A mes yeux, ce manga contredit toute l’analyse de De Benoist sur le côté « surfait » du Girard-théoricien.
    Parce que sa pensée est très dense et étendue, sa théorie devient passablement instructive même si parfois elle manque de précision ou reste floue. Mais c’est, je pense, la définition même de la théorie : des explications s’appuyant sur des faits et qu’il faut critiquer pour la corriger ou l’invalider.
    Corriger la théorie mimétique et son déploiement dans les sphères anthropologiques et religieuses, il le faut très certainement, il en va de l’honnêteté intellectuelle.
    L’invalider… J’attends personnellement d’autres arguments que ceux émis par ses détracteurs, de De Benoist à René Pommier (René Girard, un allumé qui se prend pour un phare), et vous invite, au contraire, à plonger dans cette pensée plus qu’intéressante.
    Notons enfin que c’est avec l’appui de René Girard que Philippe Muray nous a livré son chef d’œuvre Le XIXème siècle à travers les âges, après un séjour aux Etats Unis, à Stanford entre janvier et mars 1983.

    Aristide / C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • [Bordeaux] Cercle Action française

    Hier soir, succès du cercle organisé autour de la géopolitique de l’Iran par le Cercle Jean-Baptiste Lynch. Après une introduction générale sur les caractéristiques du pays (Chiisme, géoraphie, histoire et vocation impériale) nous avons abordé le "grand retour" de l’Iran sur la scène internationale et les différents scénarios envisageables quant à ses relations avec l’Occident, suite aux accords récents et à venir sur la question syrienne et sur le nucléaire iranien.

    Rejoins-nous pour te former, comprendre et réfléchir sur des sujets d’actualités !

     

  • Le déclin des intellectuels français

    Source : Politico et http://www.les-crises.fr

    Paris a cessé d’être un centre majeur d’innovation dans les sciences humaines et sociales.

    Une des inventions les plus caractéristiques de la culture française moderne est «l’intellectuel».

    En France, les intellectuels ne sont pas seulement des experts dans leurs domaines particuliers, comme la littérature, l’art, la philosophie et l’histoire. Ils parlent aussi en termes universels et l’on attend d’eux qu’ils donnent des conseils moraux sur des questions générales, sociales et politiques. En effet, les plus éminents intellectuels français sont des figures presque sacrées, qui devinrent des symboles mondiaux des causes qu’ils ont soutenues – ainsi la puissante dénonciation de l’intolérance religieuse par Voltaire, la vibrante défense de la liberté républicaine par Rousseau, l’éloquente diatribe de Victor Hugo contre le despotisme napoléonien, le plaidoyer passionné d’Émile Zola pour la justice pendant l’Affaire Dreyfus et la courageuse défense de l’émancipation des femmes par Simone de Beauvoir.

    Par-dessus tout, les intellectuels ont fourni aux Français un sentiment réconfortant de fierté nationale. Comme le dit le penseur progressiste Edgar Quinet, non sans une certaine dose de fatuité bien gauloise : « La vocation de la France est de s’employer à la gloire du monde, pour d’autres autant que pour elle, pour un idéal qui reste encore à atteindre d’humanité et de civilisation mondiale. »

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    Cet intellectualisme français s’est aussi manifesté à travers un éblouissant éventail de théories sur la connaissance, la liberté et la condition humaine. Les générations successives d’intellectuels modernes – la plupart d’entre eux formés à l’École Normale Supérieure de Paris – ont très vivement débattu du sens de la vie dans des livres, des articles, des pétitions, des revues et des journaux, créant au passage des systèmes philosophiques abscons comme le rationalisme,l’éclectisme, le spiritualisme, le républicanisme, le socialisme, le positivisme et l’existentialisme.

    Cette fiévreuse activité théorique atteint son apogée dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale avec l’apparition du structuralisme, une philosophie globale qui soulignait l’importance des mythes et de l’inconscient dans la compréhension humaine. Ses principaux représentants étaient le philosophe Michel Foucault, homme de culture et d’influence, et l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, tous deux professeurs au Collège de France. Parce qu’il partageait son nom avec celui d’une célèbre marque de vêtements américains, Lévi-Strauss reçut toute sa vie des lettres lui commandant des blue-jeans.

    Le symbole suprême de l’intellectuel « Rive Gauche» fut le philosophe Jean-Paul Sartre, qui mena le rôle de l’intellectuel public à son paroxysme. L’intellectuel engagé avait le devoir de se consacrer à l’activité révolutionnaire, de remettre en cause les orthodoxies et de défendre les intérêts de tous les opprimés. Le rayonnement de Sartre tient beaucoup à sa manière d’incarner l’intellectualisme français et sa promesse utopique d’un avenir radieux : son ton radical et polémique et sa célébration de l’effet purificateur du conflit, son style de vie insouciant et bohème qui rejetait délibérément les conventions de la vie bourgeoise, et son mépris affiché pour les institutions établies de son époque, qu’il s’agisse de l’État républicain, du Parti communiste, du régime colonial français en Algérie ou du système universitaire.

    Selon ses termes, il était toujours « un traître » – et cet esprit d’anticonformisme était au centre de l’aura des intellectuels français modernes. Et bien qu’il détestât le nationalisme, Sartre contribua inconsciemment à ce sentiment français de grandeur par son incarnation de la prééminence culturelle et intellectuelle, et par sa supériorité facile. En effet, Sartre était sans aucun doute une des figures françaises les plus célèbres du 20e siècle et ses écrits et polémiques furent ardemment suivis par les élites culturelles à travers le monde, de Buenos Aires à Beyrouth.

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    La Rive gauche d’aujourd’hui n’est plus qu’un pâle reflet de cet éminent passé. À Saint-Germain-des-Prés, les boutiques de mode ont remplacé les entreprises de la pensée. En fait, à de rares exceptions près, comme le livre de Thomas Piketty sur le capitalisme, Paris a cessé d’être un centre majeur d’innovation en sciences humaines et sociales.

    Les traits dominants de la production intellectuelle française contemporaine sont ses penchants superficiels et convenus (qu’incarne un personnage comme Bernard-Henri Lévy) et son pessimisme austère. Aujourd’hui, en France, les pamphlets en tête des ventes de littérature non-romanesque ne sont pas des œuvres offrant la promesse d’une nouvelle aube, mais de nostalgiques appels à des traditions perdues d’héroïsme, comme « Indignez Vous! » (2010) de Stéphane Hessel, et des monologues islamophobes et pleurnichards répercutant le message du Front national de Marine Le Pen sur la destruction de l’identité française.

    Deux exemples récents sont « L’Identité Malheureuse » (2013) d’Alain Finkielkraut et « Le Suicide Français » d’Eric Zemmour (2014), tous deux imprégnés d’images de dégénérescence et de mort. L’œuvre la plus récente dans cette veine morbide est « Soumission » de Michel Houellebecq (2015), un roman dystopique qui met en scène l’élection d’un islamiste à la présidence française, sur fond d’une désintégration générale des valeurs des Lumières dans la société française.

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    Comment expliquer cette perte de repères française ? Les changements du paysage culturel environnant ont eu un impact majeur sur la confiance en soi française. La désintégration du marxisme à la fin du 20e siècle a laissé un vide qui n’a été rempli que par le post-modernisme.

    Mais les écrits de gens comme Foucault, Derrida et Baudrillard aggravèrent le problème, par leur opacité délibérée, leur fétichisme du jeu de mots insignifiant et leur refus de la possibilité d’un sens objectif (la vacuité du post-modernisme est brillamment parodiée dans le dernier roman de Laurent Binet, « La septième fonction du langage », une enquête criminelle autour de la mort du philosopheRoland Barthes en 1980).

    Mais la réalité française est elle-même loin d’être réconfortante. L’enseignement supérieur français, surpeuplé et sous-financé, part en lambeaux, comme l’indique le rang relativement bas des universités françaises dans le classement académique des universités mondiales de Shanghai. Le système est devenu à la fois moins méritocratique et plus technocratique, produisant une élite manifestement moins sophistiquée et intellectuellement créative que celle de ses prédécesseurs du 19e siècle et du 20e siècle : le contraste à cet égard entre Sarkozy et Hollande, qui peuvent à peine s’exprimer en français, et leurs prédécesseurs à la présidence, éloquents et cérébraux, est saisissant.

    Sans doute la raison la plus importante de cette perte de dynamisme intellectuel française est le sentiment croissant qu’il y a eu un recul important de la puissance française sur la scène mondiale, dans ses dimensions basiquement matérielles, mais aussi culturelles. Dans un monde dominé politiquement par les États-Unis, culturellement par les sournois « Anglo-Saxons » et en Europe par le pouvoir économique de l’Allemagne, les Français luttent pour se réinventer.

    Peu d’auteurs français contemporains – avec l’exception notable de Houellebecq – sont très connus hors de leurs frontières, pas même de récents prix Nobel comme Le Clézio et Patrick Modiano. L’idéal de la francophonie n’est qu’une coquille vide, et derrière ses beaux discours, l’organisation a peu de résonance réelle parmi les communautés francophones du monde.

    Ceci explique pourquoi les intellectuels français semblent si sombres quant à leur avenir national et sont devenus d’autant plus égocentriques, et de plus en plus tournés vers leur passé national : comme l’historien français Pierre Nora l’a déclaré plus franchement, la France souffre « de provincialisme national ». Il est intéressant de noter, dans ce contexte, que ni l’effondrement du communisme dans l’ancien bloc soviétique, ni le printemps arabe, n’ont été inspirés par la pensée française – en opposition totale avec la philosophie de libération nationale qui a soutenu la lutte contre le colonialisme européen, qui fut façonnée de manière décisive par les écrits de Sartre et Fanon.

    En effet, alors que l’Europe cafouille honteusement dans sa réponse collective à l’actuelle crise des réfugiés, force est d’admettre que la réaction qui a été le plus en accord avec l’héritage rousseauiste d’humanité et de fraternité cosmopolite des Lumières n’est pas venue de la France socialiste, mais de l’Allemagne chrétienne-démocrate.

    Sudhir Hazareesingh est enseignant en sciences politiques au Balliol College, à Oxford. Son nouveau livre, « How the French think: an affectionate portrait of an intellectual people » [« Comment pensent les Français : un portrait affectueux d'un peuple intellectuel »], est publié par Allen Lane à Londres et Basic Books à New York. La version française est publiée par Flammarion sous le titre « Ce pays qui aime les idées ».

    Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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