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écologie et environnement - Page 163

  • EEELV au bord de la scission: l'écologie politique (encore) divisée

    Les écologistes ne font jamais autant parler d'eux que lorsqu'ils lavent leur linge sale en public. Ce samedi 4 avril, la conférence-débat organisée par le club Repères écologistes sur le thème "Quelle responsabilité pour les écologistes?" se jouera à guichets fermés à l'Assemblée nationale.

    A en croire certains de ses organisateurs, ce colloque ouvert à toutes les formations écologistes de France et de Navarre pourrait être l'acte fondateur d'une confédération rassemblant tous les écolos Valls-compatibles. Au risque de provoquer une scission à EELV entre les partisans "gauchistes" d'un rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon (option validée par les militants) et les apôtres "opportunistes" d'un retour au gouvernement (scénario soutenu par les sympathisants). Voilà qui explique un peu mieux ce soudain intérêt médiatique pour un colloque où devraient se côtoyer jeunes loups et vieilles gloires de l'écologie politique.

    Outre le cercle des parlementaires pro-gouvernement d'EELV (le sénateur Jean-Vincent Placé, les députés Denis Baupin, François de Rugy, François-Michel Lambert, Barbara Pompili et Véronique Massoneau), l'ancien vert/Modem Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate), l'ancienne ministre Corinne Lepage (Cap21), l'ex-cofondateur des Verts Antoine Waechter (Mouvement écologiste indépendant) et Yves Pietrasanta (Génération Ecologie) devraient tous être au rendez-vous.

    Cerise sur le gâteau des frondeurs pro-Valls d'EELV, la numéro un de leur parti, Emmanuelle Cosse, a également confirmé sa présence.

    Une coalition encore floue qui reste à définir

    "C'est le plus grand rassemblement du monde écologique depuis très, très longtemps. On va enfin pouvoir dépasser les querelles de boutiques", s'enthousiasme le député Vert François Michel Lambert. Encore faut-il que tout le monde tombe d'accord sur la nature de ce rassemblement.

    "J'aimerais qu'on aille vers une formation politique qui en réunirait peut-être plusieurs autres", plaide Jean-Luc Bennahmias, ex-Vert, ex-Modem et fondateur du Front démocrate, parti centro-écologiste ouvertement pro-Hollande. "Si c'est pour réaffirmer nos valeurs communes, d'accord. Mais pas question de se lancer dans des accords d'appareil", tranche à l'avance Corinne Lepage, ex-Modem et patronne de Cap21, visiblement agacée par la tournure qu'a pris ce qui devait être à l'origine une simple réunion "d'écologistes pragmatiques".

    Prudents, les organisateurs ne prononcent jamais le mot "parti" et prennent soin de renvoyer les accusations de scission à leurs ennemis de l'aile gauche d'EELV. "Ce ne sera pas un parti politique, plutôt une alliance dont la forme reste à définir. Un OPNI, objet politique non identifié", jure François-Michel Lambert. "Il s'agit de faire en sorte que la famille de l'écologie politique puisse discuter ensemble, on met en place un dialogue", renchérit Denis Baupin, vice-président EELV de l'Assemblée nationale et initiateur de ce rendez-vous. Et d'ajouter: "Je ne pense pas qu'EELV doive se cantonner à discuter avec des groupuscules du Front de gauche".

    Un double jeu de bluff entre aile gauche et aile droite d'EELV

    Une petite phrase qui résume bien le climat de tension actuel chez les Verts où chaque faction est engagée dans un jeu de bluff stratégique totalement illisible.

    D'un côté, l'aile gauche du parti et Cécile Duflot prônent la rupture avec le PS et un rapprochement avec le Front de Gauche dans le cadre d'une nouvelle "formation progressiste". Des rencontres de travail, les "chantiers de l'espoir" doivent bientôt réunir le PCF, le PG et EELV. Et déjà, certains, comme le porte-parole écolo Julien Bayou, réclament des primaires de l'espoir en vue de présenter un candidat unique en 2017.

    La conférence de ce samedi 4 avril se veut une riposte autant qu'un avertissement de l'aile droite d'EELV, dominée par une frange des parlementaires écologistes. Leur objectif: brandir la menace d'une scission pour ramener à la raison "ceux qui veulent s'engager dans une impasse avec le Front de Gauche".

    Contre-bluff de Cécile Duflot qui affirme ne pas redouter du tout le spectre d'une scission, alors même qu'elle marquerait l'échec d'Europe Ecologie Les Verts, projet qu'elle a elle-même porté en tant que secrétaire nationale.

    Ecartelée, Emmanuelle Cosse tente une solution médiane

    Ce divorce stratégique entre les partisans d'une rupture et ceux du ralliement est un défi de taille pour l'actuelle numéro un des écologistes, Emmanuelle Cosse, bombardée à la tête d'un parti où les querelles d'appareil sont légions. Ecartelée entre son amie Cécile Duflot, avec laquelle elle siégeait au conseil régional d'Ile-de-France, et les pragmatiques d'EELV, dont son conjoint Denis Baupin, la secrétaire nationale d'EELV préconise une solution médiane: parler avec tout le monde, PS et Front de Gauche, puis privilégier un accord sur le fond avec le mieux-disant écologiste.

    "J'en ai assez qu'on instrumentalise chaque réunion politique. J'irai porter le même message dans tout autre type de réunion, comme les chantiers de l'Espoir avec le Front de gauche", s'étrangle-t-elle dans une interview accordée à L'Obs.

    Elle n'est pas la seule à défendre une stratégie d'alliance axée sur un programme précis. La plupart des Europe Ecologie venus en 2009 dans le sillage de Daniel Cohn-Bendit (Pascal Durand, Yannick Jadot, José Bové...) tout comme le député Christophe Cavard ou encore l'ancienne ministre Dominique Voynet privilégient un accord sur le fond capable de réconcilier tout le monde.

    "J'aimerais que nous, écologistes, retrouvions l'esprit d'ouverture qui avait présidé à la naissance d'Europe-Ecologie et qui m'avait d'ailleurs fait adhérer", se désole Emmanuelle Cosse, très attaquée depuis que son nom s'est mis à circuler parmi les ministrables potentiels. "Qu'on arrête avec ce discours radical contre les social-traîtres et celui qui s'enchante d'être dans une majorité! Il faut un contrat et des politiques concrètes", renchérit son prédécesseur, l'eurodéputé Pascal Durand.

    François Hollande a-t-il intérêt à diviser les écolos ?

    Seront-ils entendus? Toute la question est de savoir qui a intérêt à faire exploser le mouvement écologiste. Cécile Duflot? Elle y perdrait un parti contre un accord fragile avec un Jean-Luc Mélenchon dont beaucoup d'écologistes critiquent les positions internationales. Les députés pro-gouvernement? En cas de scission, le groupe pourrait littéralement disparaître à l'Assemblée nationale. La coprésidence de François de Rugy et Barbara Pompili est d'ores et déjà contestée en interne.

    Même François Hollande n'aurait aucun intérêt à scinder EELV en deux en débauchant telle ou telle personnalité. '"Eclater EELV pour éclater EELV ne suffit pas à faire une dynamique", prévient le sénateur écolo Ronan Dantec. "Je ne vois pas l'intérêt de diviser les Verts en laissant une partie s'échapper chez Mélenchon", confirme un cadre du Parti socialiste qui mise sur une inflexion de "l'intransigeance" de Cécile Duflot et un remaniement réintégrant les écolos avant ou après les régionales de décembre.

    Pas très glorieux tout cela? "Qu'ils se dépatouillent. Je ne mettrai pas le petit doigt dans ce panier de crabes", se désespère Corinne Lepage.

    Geoffroy Clavel Le HuffPost :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuklEFFZpkyZpHZEHU.shtml

  • Des vestiges médiévaux à l’origine de véritables îlots de biodiversité au sein des forêts actuelles

    Dans le livre The world without us1 (Le monde sans nous), le journaliste américain Alan Weisman décrit l’évolution progressive de la flore et de la faune après la disparition de l’humanité. L’auteur explique notamment qu’en l’espace de quelques siècles les villes retourneraient à l’état de forêts. Deux chercheurs de l’unité Ecologie et dynamique des systèmes anthropisés (Edysan – CNRS / Univ. de Picardie Jules Verne) ont voulu tester rétrospectivement cette hypothèse. Ils ont pour cela recherché l’impact des mottes castrales sur la végétation de certaines zones forestières actuelles. Leurs travaux publiés le 10 février dans la revue Ecosystems révèlent que ces habitats édifiés à l’époque médiévale influencent encore la structure des communautés végétales et la fertilité des sols qui y sont associés des siècles après leur abandon.

    S’il ne fait plus de doute que les activités humaines qui se sont succédé tout au long de l’histoire ont grandement influencé la biodiversité actuelle et le fonctionnement des écosystèmes, la durée de leur incidence reste toutefois mal connue. Pour tenter d’en savoir plus, des scientifiques de l’unité de recherche Edysan (CNRS/Université de Picardie Jules Verne) ont étudié l’environnement naturel lié aux vestiges d’une vingtaine de mottes castrales situées en région Picardie.

     

    Ces buttes de terre édifiées entre le Xe et  le XIesiècle, surmontées à l’origine de fortifications et de bâtiments en bois aujourd’hui disparus, ont été abandonnées durant la Guerre de Cent ans, il y a environ six cent ans de cela. « Les 19 sites que nous avons sélectionnés dans le cadre de notre étude ont tous la particularité d’avoir alors été recolonisés par la forêt permettant ainsi de mieux discriminer l’influence de ces habitats médiévaux sur la structure actuelle de ces écosystèmes forestiers », précise Guillaume Decocq, enseignant-chercheur en sciences végétales et fongiques à l’Université de Picardie Jules Verne et coauteur de l’étude.

    - Aspect actuel d’une motte castrale en forêt. L’anomalie topographique sur un terrain par ailleurs plat permet de relocaliser l’ancien habitat médiéval (motte de terre artificielle à gauche entourée des restes d’un fossé). Il héberge aujourd’hui une végétation originale par rapport au reste de la végétation forestière – © Guillaume DECOCQ

    En les comparant à des parcelles forestières voisines mais suffisamment éloignées de la motte castrale pour ne pas en subir l’influence, les scientifiques ont pu montrer que les sols situés à l’emplacement des anciennes constructions moyenâgeuses sont à la fois plus riches en matière organique, en carbone organique, en azote et en phosphore. Ceux-ci sont par ailleurs plus caillouteux et plus basiques que les sols des sites témoins pourtant situés sur le même substrat de nature crayeuse.

    Si en terme de biodiversité floristique l’équipe n’a pas décelé de différence significative entre sites archéologiques et sites témoins, elle a cependant constaté que les anciennes mottes castrales hébergeaient davantage d’espèces compétitives tant au niveau des plantes présentes que des graines enfouies dans le sol. « Nos résultats montrent que la durée de l’empreinte humaine sur le milieu naturel a été sous-estimée, résume Guillaume Decocq. En protégeant les parcelles forestières qui abritent ces vestiges archéologiques on préserve donc à la fois notre patrimoines historique et écologique ».

    Parce qu’ils constituent un réservoir de biodiversité unique au sein de chaque fragment de forêt, les bois qui hébergent les mottes castrales pourraient notamment contribuer à renforcer, à l’échelle des paysages, l’adaptation des écosystèmes forestiers aux changements globaux.

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    Notes :

    1. L’ouvrage a été publié en France en 2007 sous le titre Homo disparitus

    CNRS

    http://fortune.fdesouche.com/377613-des-vestiges-medievaux-lorigine-de-veritables-ilots-de-biodiversite-au-sein-des-forets-actuelles#more-377613

  • La doctrine sociale de l'Eglise et l'écologie

    Stanislas de Larminat a été sollicité pour analyser l’approche du Compendium en matière d’écologie chrétienne par l’« Observatoire international Cardinal van Thuan ». Cet organe a été fondé par Mgr Crepaldi, Archevêque de Trieste et ancien secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix. A ce titre, son fondateur a été un des principaux rédacteurs du Compendium de la Doctrine sociale de l’Église. Une version française est accessible ici. Ecologie humaine, écologie sociale, croissance, développement durables, OGM, nucléaire, le problème de la gouvernance mondiale..., l'article aborde un certain nombre de sujets d'actualité sous l'angle du Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise. En voici la conclusion :

    "La modernité du Compendium et le concret de son contenu donnent à toute personne, ayant une sensibilité écologique, des éléments de réponse aux questions qu'elle peut se poser.

    Le Compendium ne rentre pas dans les détails techniques qui ne sont pas de sa compétence. En effet, le Concile recommandait déjà aux laïcs de ne pas attendre de leurs pasteurs -ni donc duCompendium- qu’ils « aient une compétence telle qu’ils puissent leur fournir une solution concrète et immédiate à tout problème, même grave, qui se présente à eux ».

    Jean-Paul II ne souhaitait pas que l'éducation à la responsabilité écologique s'appuie sur le « désir vague d’un retour au "paradis perdu"». C'est pourquoi le Compendium rappelle la promesse divine « d'une demeure nouvelle ». Cette espérance doit stimuler notre travail relatif aux réalités présentes (§ 56). Le Compendiuminsiste alors sur les grands principes qui doivent guider l'action humaine en matière écologique comme en matière sociale ou économique : le bien commun, la destination universelle des biens et l'économie du don. Ces principes nous permettent de nous tourner vers la Jérusalem céleste et de vivre, ici bas, ce royaume de justice, de vérité, de paix et d'amour auquel nous sommes déjà promis."

    Michel Janva

  • Le plus grand défricheur illégal de la forêt amazonienne a été capturé

    Ezequiel Antonio Castanha, notable de la ville d'Itaituba (état du Para au Brésil), déboisait impunément depuis 2006. Il encourt jusqu'à 54 ans de prison. 

    "On l'a capturé avec la police fédérale et l'aide d'un hélicoptère le 21 février 2015 dans sa ferme à Novo Progresso", dans le vaste Etat amazonien du Para, à 1.613 kilomètres de la capitale, Belem, explique à l'AFP Luciano Evaristo, directeur de la protection environnementale à l'Institut brésilien pour l'environnement (Ibama). "Il fallait arriver par surprise, car il est le "roi" de la région, et tout le monde l'aurait prévenu si on nous avait vus", dit-il. Ezequiel Antonio Castanha a été arrêté lors de la dernière phase d'une opération policière qui s'était déjà soldée par huit arrestations en août, mais il avait alors réussi à prendre la fuite. Il a été placé en détention provisoire à la prison d'Itaituba jusqu'à ce que la justice décide de son sort. 
     
     Selon le porte-parole de l'Ibama, Castanha était le "capo" d'une bande organisée qui dévastait une zone située en bordure de la route BR 163, dans l'ouest du Para, "l'un des points les plus critiques de l'Amazonie, où ont eu lieu 20% de tous les déboisements de la forêt vierge au cours des dernières années, et presque tous pratiqués par cette bande". Le groupe envahissait des terres publiques, y mettait le feu et les défrichait ensuite pour les cultiver, y faire de l'élevage, ou encore en faire des parcelles qu'il louait ou vendait à prix d'or, jusqu'à neuf millions de dollars pour une ferme, a indiqué le parquet de l'Etat amazonien du Para. "La première infraction de Castanha remonte à 2006. Avec sa bande, ils ont défriché 288 kilomètres carrés (près de trois fois la superficie de Paris) dont des parcs nationaux.
     
    Ils accumulent des amendes de 172 millions de réals (60 millions de dollars, dont 12 millions USD pour Castanha et sa famille)", souligne M. Evaristo. Il est accusé, entre autres, de déboisements illégaux, d'association de malfaiteurs, de blanchiment d'argent et d'usage de faux. Il encourt une peine de 46 à 54 ans de prison. "Si on ne déboisait pas, le Brésil n'existerait pas !", lâchait en juin dernier Ezequiel Antonio Castanha, dans une interview à la TV brésilienne. A l'époque de la petite phrase lâchée en toute impunité dans cette région où l'ambiance est celle du Far-West américain, Ezequiel Antonio Castanha, 50 ans, était encore le "roi" de Novo Progresso (25.000 habitants). Il alléguait que la loi qui ne permet de déboiser que 20% de forêt d'une propriété en Amazonie "est trop rigide". Et de conclure: "Si vous ne pouvez pas déboiser légalement, cela va naturellement se passer", mais de manière clandestine. M. Castanha "est le pouvoir économique et politique de la ville. Il est propriétaire d'un supermarché, d'hôtels, de concessionnaires automobiles. Il emploie beaucoup de monde, d'où la difficulté de l'arrêter", affirme à l'AFP le porte-parole de la police fédérale de Belem, Everaldo Eguchi. Pour Valter Stavarengo, l'avocat de M. Castanha, cité par le quotidien Folha de Sao Paulo, son client a été "persécuté" par les autorités environnementales depuis que sa phrase sur les déboisements a été diffusée à la télévision, et les accusations contre lui sont infondées. 
     
    Le préjudice environnemental est, lui, estimé à 500 millions de réals (plus de 152 millions d'euros) selon le journal brésilien. Le démantèlement de cette bande contribue fortement au contrôle de la déforestation dans la région. Elle a baissé de 65% en septembre par rapport à août quand sa détention a été décrétée mais on aura les chiffres précis en juillet", contre-attaque le responsable de l'Ibama auprès de l'AFP. Le Brésil était parvenu à réduire la déforestation, qui atteignait 27.000 km2 en 2004, à 4.571 km2 en 2011-2012. Depuis, ce fléau, dans la plus grande forêt du monde, est reparti à la hausse pour s'établir à 5.891 km2 (+29%) en 2012-2013. La déforestation a toutefois reculé de 18% d'août 2013 à juillet 2014, à 4.848 km2, selon le ministère de l'Environnement.
    Source
  • L’Entropie dans l’Histoire (2/4)

    Frédéric Malaval, philosophe, écologiste, essayiste…

    Article II de l’Entropie dans l’Histoire : l’Ecologie au service de l’Histoire

    « Précisons que dans la Ve République, cette approche suscite des réactions hostiles, que ce soit à l’égard de la sociobiologie ou de la thermodynamique du non-équilbre ».

    Rappels d’écologie

    La vision écologiste repose sur l’intégration des différentes manifestations du vivant allant du gène à la planète-terre ; pour le moment. Les catégories intermédiaires sont le génome, l’individu, la population, la communauté, l’écosystème. Au-dessus de ces catégories, on trouve la biosphère, la géosphère, et, pour homo sapiens, dans une approche très réductrice, l’artisphère et la noosphère. Le génome est une association de gènes stables dans le temps s’exprimant à travers un individu, dont la réunion à ses semblables crée une population, qui, associée à d’autres populations, forme une communauté, qui, inscrite dans un substrat géoclimatique, devient un écosytème. Au dessus, …

    Une présentation sommaire de l’écologie ayant été déjà faite dans Polémia, nous invitons le lecteur à relire les articles publiés par le soussigné : « Regard écologique sur le surclassement social et son lien avec l’immigration », « Regard écologique sur la dette souveraine », « Ecoracialisme », « Prophétie », etc.(1)

    En résumé, le fonctionnement de tout ceci repose sur des transferts d’énergie entre différentes entités, mais pas seulement. L’énergie est associée à de la matière et à des informations, l’ensemble étant qualifé de flux néguentropiques. Le physicien Erwin Schrödinger (Nobel 1933), auteur de Qu’est-ce que la vie ? (1944), est un des savants à l’origine de cette notion. Le modèle de référence qui en est issu repose sur l’identification de toute manifestation du vivant à une structure dissipative, notion issue de la thermodynamique du non-équilibre.

    Cherchant à comprendre le moteur de tout ceci, des écologues réunis dans la catégorie des biosociologues considèrent que le gène et son conservatisme motivent toutes les manifestations supragénétiques se réalisant par une dialectique gène-milieu cherchant à réaliser l’optimum énergétique. Ce modèle est ultradominant aujourd’hui ; couplé à une conception de la vie reposant sur la sélection naturelle, non pas conçue comme la victoire du plus fort – ineptie de ses contempteurs – mais du plus adapté. Précisons cependant que dans la VeRépublique, cette approche suscite des réactions hostiles, que ce soit à l’égard de la sociobiologie ou de la thermodynamique du non-équilbre.

    Rappels de thermodynamique

    Parmi les principaux concepts issus des travaux portant sur le rôle de l’entropie dans la structuration des systèmes se sont imposées les notions de branche thermodynamique, d’état stationnaire, d’état marginal, de point de bifurcation, de structure dissipative, etc. Le siège d’un état stationnaire est une structure dissipative. C’est là que s’exercent les forces animant un système en non-équilibre thermodynamique. Pour les spécialistes, une structure dissipative se caractérise par les relations de réciprocité de Lars Onsager (Nobel 1968), où, « en thermodynamique des systèmes hors équilibre, ces relations de réciprocité relient des quantités nommées flux et forces dans le cadre de systèmes hors de l’équilibre global, mais suffisamment proches de celui-ci pour être régis par une certaine forme d’équilibre local » (Wikipedia). Les biologistes dans le sillage de Claude Bernard parlent d’homéostasie. Les thermodynamiciens parlent de situations proches de l’équilibre, bien qu’en non-équilibre thermodynamique toutefois. Il faudrait trouver de nouveaux mots, car cela crée de la confusion…

    Une structure dissipative est un système séparé de son milieu par une limite et dont elle est distinguable. Son existence est conditionnée à la dissipation de flux néguentropiques. Cette dissipation est à l’origine d’une production d’entropie conformément au second principe de la thermodynamique et à l’équation du bilan entropique. L’entropie réversible est rejetée dans le milieu. En revanche, la part irréversible reste dans le système dont elle est une des composantes. La distinguabilité du système à l’égard du milieu est due à sa complexité qui est supérieure. Une distinction est faite entre les structures biotiques et les structures abiotiques, comme un tourbillon, par exemple. Ilya Prigogine s’est souvent appuyé sur les cellules de Bénard pour illustrer sa conception d’un système dissipatif abiotique.

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  • SONDAGE : les Français défavorables au retour des écologistes au gouvernement

    Dans l’édition du Parisien – Aujourd’hui en France qui paraît ce samedi 14 mars 2015, près de 6 Français sur 10 se prononcent contre un retour des écologistes au gouvernement.

    Ainsi 59% de sondés ne veulent pas que les écologistes réintègrent l’exécutif, après le départ de Cécile Duflot et Pascal Canfin il y a près d’un an, contre 40% qui souhaitent ce retour. 1% ne se prononce pas.

    La quasi-totalité (92%) des sympathisants d’EELV souhaiteraient pourtant ce retour selon la même source.

    Sans surprise, les sympathisants de droite sont massivement (79%) contre une telle hypothèse. A gauche, alors que les élus s’interrogent dans l’optique d’un remaniement après les élections départementales, les sympathisants de gauche sont 66% à souhaiter le retour des écologistes. Parmi eux, les sympathisants EELV le souhaitent à 92%.

    Interrogés sur un risque d’implosion d’EELV, les Français l’estiment possible à 60% (46% “probablement”, 14% «”certainement”) contre 39% non (34% “probablement pas”, 5% “certainement pas”). 1% ne se prononce pas.
    De droite (70%) ou de gauche (54%), les sondés l’envisagent tous. Chez les sympathisants écologistes en revanche, les tenants de ce scénario sont minoritaires (36%). Près des deux tiers ne l’envisagent pas (64%, dont 58% probablement pas et 6% certainement pas).
    Les Français pointent également ce risque pour le PS (exactement dans les mêmes proportions en février) et plus encore pour l’UMP (à 68% en novembre dernier) car les crises idéologiques et personnelles sont également intenses au sein de ces deux partis, relève Mme Bracq.

    L’enquête a été réalisée par internet les 12 et 13 mars auprès d’un échantillon de 1.008 personnes de la population française de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

    http://fr.novopress.info/

  • Paris et pollution : la mémoire sélective d'Anne Hidalgo

    Forcée d'avancer sur le plan de protection de l'air par les Verts puissamment représentés au conseil municipal, la maire de Paris sait pourtant que cela ne servira à rien, au moins dans un premier temps. Sans le secours des villes de la première couronne, Paris ne pourra pas en effet espérer abaisser de façon significative les émissions polluantes intra-muros. Comme le nuage de Tchernobyl s'arrêtant aux frontières, il n'est pas honnête de penser qu'une action concertée sur la seule agglomération de Paris puisse avoir des effets sensibles sur les niveaux de pollution. 

    C'est donc en préparant le stade suivant du "Grand Paris", qui devrait s'ébaucher à partir de 2016, qu'agissent les élus de la capitale. La métropole du Grand Paris 1 regroupera principalement les communes de Paris et des trois départements de la petite couronne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, dont l'une des principales compétences portera sur l'environnement. 
    Cependant, si Anne Hidalgo devait attendre l'assentiment de tous ses voisins, l'acte politique perdrait de sa force exemplaire. Et le retard pris par la France sur ses voisins européens en la matière - près de 200 villes d'importance soumises à un plan de protection de l'air (PPA) - fait que le dossier doit inévitablement être traité d'urgence. Mais pas n'importe comment, et c'est ce qui se profile à l'horizon parisien, souillé de pollution. 
    Zapa zappées 
    Les Zapa (Zones d'action prioritaire de l'air), zappées fin 2012 par Delphine Batho, alors ministre de l'Environnement, ont en effet servi d'études d'impact sur les pratiques actuelles qui mettront en place les PPA. Les services techniques concernés, notamment ceux de l'atelier parisien d'urbanisme dépendant en grande partie de la Ville de Paris et de la région, ont planché sur le sujet en 2011-2012 avec l'aide des diverses agences spécialisées (Airparif, DRIEA, Stratec) et remis leurs conclusions qui ne sont pas vraiment surprenantes. 
    "Pour être réellement efficace, la mise en place d'une politique antipollution ne produirait d'effet significatif que si elle concernait un large périmètre comprenant Paris et les autres territoires (76 communes) intra-A86", affirme l'étude. Mais celle-ci s'empresse de tempérer le constat en évaluant les conséquences d'une telle décision. "Une interdiction portant sur un tel périmètre aurait posé problème en termes d'absorption des flux de voyageurs amenés à se reporter sur les transports en commun." La défaillance de ceux-ci ne permet pas en effet d'envisager une action d'envergure "sans un développement et des investissements conséquents en termes de transports en commun". Et cela n'arrivera pas avant, au plus tôt, 2020 avec la mise en place du Grand Paris Express, une ligne ferroviaire ceinturant Paris et destinée à combler les défaillances actuelles des transports en commun. 
    Pollution en couronne 
    En d'autres termes, rien ne sert de courir à Paris si on fait du sur-place dans les 78 communes de la première couronne. Pire, si Paris prend seule la décision des restrictions de circulation à l'encontre des véhicules les plus anciens, les spécialistes craignent "un effet de bord" qui reporte le trafic aux limites des zones réglementées avec une conséquence, l'accroissement des bouchons. C'est-à-dire exactement le contraire de ce que l'on recherche et que dénonce Chantal Bayard, secrétaire générale de la Ligue de défense des conducteurs (LDC). 
    Celle-ci relève une autre catégorie d'usagers qui sera frappée : les travailleurs de nuit (hôtel, café, restaurant, infirmiers...). Ils représentent un tiers des emplois sur Paris et seront particulièrement touchés par ces restrictions affectant les véhicules anciens. Christiane Bayard s'indigne : "Comment feront les femmes assujetties à des horaires tardifs ? Seront-elles obligées d'emprunter des transports en commun peu sûrs au risque de se faire molester ?" 
    Métro plus toxique 
    Ironie du sort, elles courront aussi des risques trois à quatre fois plus élevés pour leur santé en empruntant le métro plutôt que le périphérique puisque,selon les relevés d'Airparif, le réseau souterrain émet en moyenne trois à quatre fois plus de particules fines que l'anneau routier (300 mg/m3 pour les quais du métro et jusqu'à 500 mg/m3 sur les quais du RER, contre 52 mg/m3 aux abords du périphérique). 
    La même étude révèle aussi que 41 % des particules fines en suspension (PM10) émises par le trafic routier viendraient en fait de l'abrasion des pneus, du revêtement routier et des garnitures de freins. Ainsi, relève Christiane Bayard, "même les voitures électriques, préconisées par la mairie de Paris, disposent de pneus, d'un système de freinage et continueront donc de polluer". 
    2 236 000 Franciliens concernés 
    La solution de Christiane Bayard est quelque peu radicale, mais tient compte du fait que le remède est pire que le mal. L'analyse des déplacements domicile-travail met en évidence qu'à l'échelle de la région Ile-de-France, 43 % de la population active utilise un véhicule (voiture, camion, fourgonnette) pour se rendre à son lieu de travail. Dans le centre de l'agglomération, cette proportion tombe à 31 %, mais est assez contrastée selon les départements. Si celle-ci est très faible dans Paris intra-muros (16 %), elle dépasse les 40 % dans le Val-de-Marne. Des chiffres qui situent la défaillance des transports en commun en banlieue... lorsqu'ils fonctionnent. 
    "Au total, en Ile-de-France, 2 236 000 actifs utilisent principalement un véhicule particulier (VP ou VUL) pour se rendre à leur travail", notait l'étude la plus récente de l'Apur en 2012. Bon nombre d'entre eux seront contraints d'envoyer leur véhicule à la casse et ce n'est pas l'angélisme d'Anne Hidalgo et des primes d'aides à l'achat qui les feront passer à la voiture électrique. Mais tout cela ne servirait à rien si l'on retient l'une des conclusions de l'Apur qu'Anne Hidalgo connaît forcément. 
    "Le dispositif Zapa vise avant tout les vieux véhicules, qui ont une double caractéristique : d'une part, ils appartiennent aux populations les plus défavorisées, et d'autre part, ils parcourent beaucoup moins de kilomètres que les véhicules récents. Airparif a montré que la majorité des émissions de polluants est le fait du parc récent, avec un nombre de véhicules et de kilomètres parcourus plus importants, et non du parc ancien, moins utilisé. La mesure pourrait donc être perçue comme doublement injuste." 
    Pour la LDC qui ne peut souscrire à ces décisions partisanes quand tant de gens ont besoin de leur véhicule pour la vie de tous les jours, il est préférable d'attendre. "N'en déplaise à Mme Hidalgo ou à Bruxelles, le parc automobile se renouvelle tranquillement. Inutile de mettre le feu aux poudres", conclut Christiane Bayard. 
  • Vers une scission d'Europe Ecologie Les Verts ?

    Le fossé se creuse au sein d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) entre ceux qui refusent la participation au gouvernement de Manuel Valls, à l'image de Cécile Duflot, et les pro-participation, comme François de Rugy et Jean-Vincent Placé, certains allant jusqu'à évoquer une "scission" du parti écologiste.
    Il aura suffi d'une interview de la députée Cécile Duflot écartant de nouveau tout retour des écologistes au sein d'un gouvernement qui "ne porte pas de solutions susceptibles de combattre la crise écologique et sociale", pour que les querelles au sein d'EELV reprennent.
    Depuis des mois, deux lignes s'affrontent. Celle de Cécile Duflot qui, depuis qu'elle a refusé de participer au gouvernement Valls, exclut tout retour, et celle du sénateur Jean-Vincent Placé et des députés François de Rugy et Barbara Pompili qui n'ont de cesse de répéter qu'il faut renouer avec l'exécutif.
    Chaque pôle est à la manoeuvre. François de Rugy et Jean-Vincent Placé sont signataires, comme le vice-président EELV de l'Assemblée nationale Denis Baupin, d'un "pacte de responsabilité écologique" spécifiant que "pour les écologistes, l'exercice des responsabilités gouvernementales, s'il a connu une éclipse, est une obligation, pour prendre pleinement part à l'engagement dans la transition écologique".
    Pour François de Rugy, l'ancienne ministre, en souhaitant une "nouvelle force politique", "signe un peu l'acte de décès d'Europe Ecologie-Les Verts, ce qui est un peu surprenant". "D'ailleurs, s'il en est ainsi, nous en tirerons les conclusions... On ne peut pas se permettre d'avoir un parti qui irait de rétrécissement en rétrécissement", a-t-il mis en garde.
    "D'évidence, depuis que nous sommes sortis du gouvernement, les prises de position du parti écolo deviennent relativement illisibles. En termes de stratégie, de vision, chacun a ses idées et puis il y a une victime: le fait que nous parlons de moins en moins d'écologie", a pour sa part estimé Jean-Vincent Placé, avant de louer le "volontarisme sur la lutte contre le dérèglement climatique, pour la biodiversité" de François Hollande.
    "Si la majorité de mes amis et Cécile Duflot penchent pour l'opposition au président de la République et un accord avec le Parti de gauche, il y aura deux écologies", avait-il prévenu en novembre, laissant planer l'ombre d'une scission.
    "Si on va vers une scission, ça ne me choque pas, s'il n'y a pas d'autres possibilités", explique Sandrine Rousseau, porte-parole d'EELV, visiblement agacée des tiraillements. "Rien ne peut émerger tant qu'on est dans un parti polarisé", estime l'élue du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.
    "On est dans une période politique où tout le monde tâtonne. On aurait la proportionnelle, les questions d'alliance ne se poseraient pas", ajoute celle qui voudrait faire de l'écologie "une fierté nationale".

    LeFigaro.fr avec AFP :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EukypEVZEpCzDEzCAy.shtml