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économie et finance - Page 304

  • France : la diaspora africaine envoie annuellement 10 milliards vers l’Afrique

    Dans le troisième opus des Cahiers du CIAN, un livre intitulé Les Diasporas africaines, accélératrices des économies du continent (éd. Eyrolles), Etienne Giros, son président pose d’emblée l’angle d’attaque. Ce travail est une enquête au cœur de l’argent des diasporas qui, de l’avis des deux auteurs, Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil, pourrait être mieux utilisé par l’Afrique. Il développe l’idée maîtresse que si les envois d’argent s’opéraient différemment, ils contribueraient plus et mieux, à développer le continent.

    2019, année des diasporas africaines ? Un à un les pays de départ, à l’instar de l’Ethiopie, prennent la mesure de l’importance économique des 36 millions de continentaux installés partout dans le monde. En France aussi ce groupe qui a le cœur entre deux terres devrait être l’objet d’une attention toute particulière du président Macron cette année. Ce dernier a même promis d’en rencontrer les représentants dès le printemps pour les mettre au centre de sa relation avec le continent. Un peu comme les industriels du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), qui dressent une analyse approfondie de ces 3,6 millions de Français à cheval entre deux mondes. […]

    Tout commence avec deux chiffres. «Les flux financiers envoyés en Afrique par les diasporas représentent des montants en constante augmentation : 70 milliards d’euros par an, dont près de 10 milliards en provenance de la France », expose Etienne Giros, qui, depuis l’été, préside aussi le Conseil européen des affaires pour l’Afrique et la Méditerranée (EBCAM). […] « La France fait partie des dix principaux pays exportateurs de fonds », exposent les auteurs de l’ouvrage.

    Pour comprendre ces flux, il suffit de se pencher sur la structure du groupe des Africains de France qui représentent 44 % du total de la population immigrée. La première génération serait composée de 2,6 millions de personnes auxquelles il faut ajouter plus de 3 millions de descendants directs. Les immigrés maghrébins arrivent en tête de ce groupe, avec 1,8 million et les Subsahariens suivent avec 800 000 représentants. […]

    Le Monde

    http://www.fdesouche.com/1147113-france-la-diaspora-africaine-envoie-annuellement-10-milliards-vers-lafrique

  • Point de vue : Le grand débat peut-il permettre une sortie de crise ?

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    Au moment où les débats se multiplient sur le territoire, le sociologue et philosophe Bruno Latour* salue cette chance d’amorcer ensemble la transition de nos modes de vie. Mais il insiste sur la nécessité de décrire, au préalable et avec précision, tout ce dont nous dépendons au quotidien, à l’instar des Français en 1789.

    Bruno Latour : Le grand débat une occasion qu’il serait idiot de ne pas saisir. Mais pour que cette consultation contribue à refonder notre vie politique, il faut éviter d’en faire un super-sondage ou une boîte à idées. Car dans les deux cas, on part d’une idée fausse : les Français connaissent la situation dans laquelle ils se trouvent. La réalité est tout inverse : quarante ans de néolibéralisme et de mondialisation nous ont rendus incapables de savoir de quoi et de qui nous dépendons au quotidien. Nous ne percevons plus qu’une toute petite partie de la chaîne de dépendances dans laquelle s’inscrivent nos existences. En ce sens, il s’agit bien, comme à la veille de la Révolution française mais différemment, d’une crise de subsistance. Les Français ne meurent plus de faim mais ils échouent à saisir ce qui leur permet de subsister.

    Autre particularité du moment, cette ignorance n’est pas propre au peuple, elle est même aujourd’hui la chose la mieux partagée. Au sommet de l’État comme dans le monde des experts, per- sonne ne sait quelles réformes mener face à la gravité de la situation climatique. Là réside le vertige de notre époque. Cela peut devenir une chance si, au lieu de nous exprimer sur le mode « moi, je pense que », nous acceptons de répondre d’abord à cette question : de quoi dépendons-nous pour subsister ?

    En quoi notre appartenance à un territoire est-elle devenue centrale ?

    L’histoire du Brexit en est l’illustration parfaite. Il a fallu deux ans pour que ceux qui l’ont voté pour des raisons d’identité et ce qu’ils pensaient être un positionnement politique prennent conscience de leur appartenance réelle à l’Europe. Ils ont compris que les. droits sociaux garantis par l’Union étaientplus protecteurs que ceux promis par le parti pro-Brexit. En fait, ils ont compris que leur territoire, c’est-à-dire l’ensemble de leursonditions réelles de subsistance, était européen. Cette histoire en somme confirme à quel point nous sommes aujourd’hui coupés de nos véritables dépendances, et donc de nos véritables intérêts.

    Pour les connaître, il faut donc effectuer un travail qui consisteà lister ce qui nous permet de subsister, ce dont on dépend etce qu’on veut protéger, avec et contre d’autres. Et cette enquête est d’autant plus difficile que la crise environnementale implique d’inclure désormais dans cette liste l’état des sols, le climat... C’est une tâche ardue, voire douloureuse. Mais c’est l’équipement minimal dont nous avons besoin pour débattre réellement : la description de nos conditions de subsistance. Et le prix pour retrouver enfin une parole politique.

    Les gilets jaunes ne représentent-ils pas une prise de parole politique 

    Il faut mesurer combien la dépolitisation dans notre pays est ancienne, et à présent presque complète. Qu’est-ce qu’une parole politique ? Un essai de composer entre des intérêts divergents. Ce qui suppose une adresse d’une personne à une autre et implique la contradiction. Par définition, la parole politique n’est pas anonyme, elle ne se résume pas à un clic. Pour prendre conscience de sa quasi-disparition, il suit de s’interroger : quand avons-nous parlé de politique avec des per- sonnes dont les opinions sont contraires aux nôtres ? En général, nous peinons à trouver une date...

    Dans ce contexte, que représente le mouvement des gilets jaunes? L’impasse dans laquelle nous nous trouvons, qui consiste à appeler à un changement de régime sans connaître précisément nos dépendances.  La généralité comme l’errance des revendications le montrent chaque jour : la in du capitalisme pour les uns, la sauvegarde de la planète pour les autres, en passant par la fin des impôts ou le mot d’ordre « Macron démission »... À défaut de politique, ces plaintes produisent une sorte d’hystérie autour de la transformation totale du système, amplifiée bien sûr par les réseaux sociaux. En exprimant leur opinion sur le Web, certains croient ainsi faire de la politique alors qu’ils s’adressent, de manière anonyme, à la cantonade. Pire, ils pensent trouver là un lieu d’expression, libre et sans médiation, alors qu’une simple modification de l’algorithme de Facebook peut changer les cohésions des groupes. En 1789, le notable le plus borné ne possédait pas ce pouvoir de modifier l’opinion de millions de Français !

    Pour renouer avec la politique, vous avez proposé, bienavant cette crise, l’écriture de nouveaux cahiers de doléances. En quoi permettraient-ils une autre forme de débat national ?

    En1789, dans 60 000 cahiers de doléances, les Français ont décrit tout ce qu’ils subissaient au quotidien et ont proposé des remèdes à ces multiples jougs. C’est d’ailleurs par cet effort de description que la nation a pris conscience d’elle-même. Les Français de la fin du XVIIIe siècle ont mis six mois à effectuer cette tâche, sans Internet et parfois même sans la maîtrise de la langue écrite. Passer de l’expression de plaintes et d’opinions à une telle description, c’est l’exercice que nous avons proposé lors de différents ateliers en France : « Arrêtez de nous parler du capitalisme, de l’État, et parlez-nous de ce que vous vivez, dites-nous de qui vous dépendez pour votre subsistance, sur qui vous pouvez compter... » À chaque fois, nous avons été saisis par la rapidité avec laquelle évolue une assemblée réunie de manière artificielle dès qu’elle se plie à cet exercice.

    Très vite, des alliés et des ennemis se découvrent, se disputent, des alliances se créent. Si l’expérience se poursuivait à l’échelle nationale, des groupes se forme- raient autour d’un même enjeu, comme le maintien des liaisons ferroviaires par exemple. Peu à peu, ils réuniraient des personnes situées dans des départements voire des pays différents et sou- mettraient des propositions aux représentants de l’État pour qu’ils les mettent en œuvre. Et progressivement, c’est toute une société civile qui se mettrait à nouveau à faire de la politique et inventerait, en tâtonnant, la transition vers un autre mode vie.

    (*) Bruno Latour est sociologue et philosophe

    Recueilli par Béatrice Bouniol  pour La Croix 25/01/2019

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/01/25/le-grand-debat-peut-il-permettre-une-sortie-de-crise-6123584.html

  • Des gilets jaunes veulent lancer la première "nuit jaune" ce samedi

    Capture.pngL'un des groupes de protestataires les plus suivis a en effet appelé à une "nuit jaune" à partir de samedi. Et la nuit tombera tôt : rendez-vous est fixé Place de la République, à Paris, dès 14 heures.
    L'initiative rappelle la "Nuit debout", qui s'était installée sur les mêmes lieux, car les organisateurs souhaitent qu'elle s'installe dans la durée.
    Si c'est un certain Thierry Paul Valette qui s'est chargé d'écrire le texte pour l'événement Facebook dédié, l'idée est placée sous l'étendard du "Rassemblement des gilets jaunes citoyens".
    On lit ainsi: 
    "Nous resterons présents toutes les nuits à partir de samedi. Nous maintiendrons ces nuits au moins jusqu'à la fin du Grand Débat. La place de la République sera notre Rond-point géant."
    Ces "nuits jaunes", que l'organisateur promet "pas violentes ni menaçantes" mais "citoyennes et pacifistes", ont pour but de dénoncer "le caractère violent et antidémocratique" de la "répression" dont les autorités se rendraient coupables à l'égard des gilets jaunes.
    [...]
    En savoir plus sur bfmtv.com
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  • Fichage des Gilets jaunes : “un parfum de police politique”

    La République démocratique française dans toute sa splendeur : les Fichiers S d’origine exotique peuvent continuer à circuler en toute impunité et déclencher des attentats meurtriers, le gouvernement Macron a d’autres chats à fouetter : le fichage des Gilets jaunes !

  • Rencontre des maires avec Macron : une mascarade selon un maire

    Rencontre des maires avec Macron : une mascarade selon un maire

    A peine sorti de la réunion organisée autour d’Emmanuel Macron, ce maire a tenu à exprimer son désaccord avec le déroulement de ces événements :

    De con côté, Julie Graziani pose une bonne question : 

    Julie Graziani@grazianijulie

    Encore une soirée passée sur le site . Et tout à coup, je me dis: est-il bien normal de payer via mes impôts des politiques et hauts fonctionnaires pour qu'ils administrent le pays et de devoir retravailler leurs dossiers moi même après ma journée de travail ? 

    46 personnes parlent à ce sujet

    Finalement, faut-il garder tous ces fonctionnaires ? Ne serait-il pas plus utile de laisser les Français s’occuper d’eux-mêmes pour des missions qui ne sont pas régaliennes ?

    https://www.lesalonbeige.fr/rencontre-des-maires-avec-macron-une-mascarade-selon-un-maire/

  • Alain de Benoist : pourquoi le gouvernement ne comprend pas la révolte des gilets jaunes…

    Pensez-vous qu’on puisse déjà faire un bilan de l’action des gilets jaunes ?

    Le meilleur bilan qu’on puisse en faire est de constater qu’il est encore trop tôt pour en faire un, puisque le mouvement continue et semble même trouver un second souffle. Depuis bientôt trois mois, malgré le gel et le froid, malgré la trêve des confiseurs, malgré les morts et les blessés, malgré les dégâts causés par les brutalités policières (mâchoires arrachées, mains déchiquetées, pieds broyés, yeux crevés, hémorragies cérébrales), malgré les critiques qui ont successivement tenté de les présenter comme des beaufs alcooliques, des nazis (la « peste brune ») et des casseurs, coupables en outre d’avoir ruiné le commerce, dissuadé les touristes de venir en France et même, ô scandale, d’avoir saboté l’ouverture des soldes, malgré tout cela, les gilets jaunes sont toujours là. Ils tiennent bon, ils ne cèdent pas et une majorité de Français continue d’approuver leur action. C’est bien la confirmation que ce mouvement ne ressemble à aucun autre.

    Il y a un autre point sur lequel il faut insister. Les gilets jaunes, auparavant, ne se connaissaient pas. Plongés dans l’anonymat de masse, même quand ils étaient voisins, ils restaient souvent étrangers les uns aux autres. Depuis des semaines, autour des ronds-points, ils se sont mutuellement découverts. Ils ont parlé ensemble, ils ont confronté leurs expériences et leurs espoirs, partagé la même colère et vibré aux même émotions, partagé aussi les mêmes repas, vécu les mêmes journées et parfois les mêmes nuits, bénéficié du même élan de solidarité et de don. Le mouvement des gilets jaunes a, ainsi, fonctionné comme une formidable machine à recréer de la socialité dans une époque où le lien social s’est partout effrité. Il en restera nécessairement quelque chose. Les gilets jaunes savent, désormais, qu’ils ne sont plus seuls à être « invisibles ». Ils ont redécouvert l’importance du commun.

    Mais l’avenir du mouvement ? Peut-on imaginer un vaste front populiste, dont les gilets jaunes pourraient être le creuset ?

    C’est très prématuré, même si certains y pensent. Dans l’immédiat, les gilets jaunes doivent résister à toutes les tentatives de division et de récupération. Ils ne doivent surtout pas présenter de listes aux européennes, ce qui ne manquerait pas d’affaiblir l’opposition. Ils doivent rester insaisissables, nuire le moins possible aux petits commerçants, écarter fermement les casseurs extérieurs au mouvement et, peut-être aussi, concentrer leurs revendications sur les thèmes qui peuvent le mieux fédérer la colère en exigeant, par exemple l’instauration du référendum d’initiative populaire.

    Et le « grand débat national » ?

    Guy Debord disait que, si les élections pouvaient changer quelque chose, il y a longtemps qu’elles seraient interdites. On peut en dire autant du « grand débat » lancé par Emmanuel Macron : s’il était vraiment susceptible de satisfaire les demandes des gilets jaunes, il n’aurait tout simplement pas lieu. Quand les parlementaires veulent enterrer un dossier, ils créent une commission. Pour gagner du temps, Macron propose – c’est à la mode – de « libérer la parole ». Le « grand débat », c’est le divan du docteur Freud : « Allongez-vous et racontez-moi vos misères, après, vous vous sentirez mieux. » Discuter plutôt que décider a toujours été la méthode favorite de la classe bourgeoise. Dans le pire des cas, le « grand débat » finira en eau de boudin. Au mieux, la montagne accouchera d’une souris. On fera des concessions ici ou là (taxe carbone, limitation de vitesse à 80 km/h, etc.) mais on ne touchera pas aux questions qui fâchent. C’est-à-dire à celles qui impliquent un véritable changement de société.

    Ceux qui sont, aujourd’hui, au pouvoir sont incapables de faire face aux demandes des gilets jaunes parce que le monde d’en bas leur est mentalement, culturellement, physiologiquement étranger. Ils s’imaginent qu’ils se trouvent devant des revendications de type classique (des « gens pas contents ») auxquelles on peut répondre par des effets d’annonce et des stratégies de communication appropriées. Ils ne voient pas qu’ils sont, en réalité, confrontés à une révolte proprement existentielle, de la part de gens qui, après avoir perdu leur vie à tenter de la gagner, ont découvert que ce qu’ils gagnent ne leur permet plus de vivre et n’ont donc plus rien à perdre. Au plus fort des manifestations, au moment où un hélicoptère survolait l’Élysée pour exfiltrer Macron en cas de besoin, ils ont pourtant eu peur. Physiquement peur – et cela, aussi, on ne l’avait pas vu depuis longtemps. Aujourd’hui qu’ils ont retrouvé leur mépris de classe, même quand ils s’essayent à l’empathie, ils ne pardonneront jamais à ceux qui leur ont fait peur.

    Les « Gaulois réfractaires » sont les dignes successeurs de ces « Gueux » (Geuzen) qui, dans les Flandres et les Pays-Bas du XVIe siècle, s’étant fait d’un nom péjoratif un titre de gloire, portèrent contre l’autorité du roi Philippe II d’Espagne un mécontentement populaire qui reçut l’appui de Guillaume d’Orange. La guérilla qu’ils menèrent pendant des années, à partir de 1566, finit par aboutir à la totale libération des Provinces-Unies. Un beau chant néerlandais célébrant leur souvenir s’intitule « Vive le Gueux ! » Il mériterait d’être repris aujourd’hui.

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    http://www.bvoltaire.fr/alain-de-benoist-pourquoi-le-gouvernement-ne-comprend-pas-la-revolte-des-gilets-jaunes/

  • Politique & Eco n° 199 – La bombe africaine et ses fragmentations : colonisation, décolonisation, migrations contemporaines

    1. La bombe démographique mesure et comparaison avec l’Europe.

    – Un seul chiffre : 1900 l’Afrique c’est 100 millions d’habitants aujourd’hui 1 milliards 200 millions !

    2. Colonisation décolonisation.

    – La grande et belle aventure coloniale pour le meilleur et pour le pire, ses figures, ses héros.
    – la décolonisation et la post- colonisation, un roman vrai , le plus souvent tragique.

    3. L’invasion migratoire contemporaine.

    – La solution Urban Salvini.
    – Mais aussi l’intervention économique d’aval et d’Amont, pour que l’Afrique garde ses élites.
    – Un chiffre parlant : depuis la décolonisation 2000 Milliards de dollars déversés sur le continent noir, pour quel résultat ?

  • Entretien avec Eric Drouet – les Gilets jaunes doivent passer à la vitesse supérieure avec la «Nuit jaune»

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    RT France a diffusé, le 22 janvier, un entretien avec Eric Drouet.

    L’un des porte-paroles des Gilets jaunes revient sur la mise en place de la «Nuit jaune», un appel à manifester de nuit pour «être entendu une bonne fois pour toutes».

    https://fr.novopress.info/213345/entretien-avec-eric-drouet-les-gilets-jaunes-doivent-passer-a-la-vitesse-superieure-avec-la-nuit-jaune/

  • Emmanuelle Gave : « Fraude à la Sécurité sociale, il est temps qu’une certaine transparence soit instaurée ! »

    Déficit de la Sécurité sociale dû, selon une rumeur, à la crise des gilets jaunes, lutte contre les fraudes et présélection des maires susceptibles de participer au grand débat organisé avec Emmanuel Macron, autant de questions auxquelles répond Emmanuelle Gave au micro de Boulevard Voltaire.

    Le trou de la Sécu serait une des conséquences collatérales du mouvement des gilets jaunes. Cette information vous paraît-elle crédible ?

    Oui, bien sûr, je crois que c’est tout à fait crédible… Je pense que le mouvement des gilets jaunes est aussi à la source des invasions de sauterelles en Égypte et de la déforestation au Brésil ! Et je pense que l’on n’en parle pas assez. Je crois que si on était à l’époque des pharaons, les gilets jaunes auraient, aussi, été la cause des sept plaies d’Égypte ! Je ne suis pas tellement surprise, parce que monsieur Le Maire avait expliqué, avant les vacances de décembre, que la baisse ressentie dans l’économie était due à l’activité des gilets jaunes. Il est certain que si l’on bloque des centrales d’achats pendant le week-end, les gens consomment moins. N’importe quel individu de génie ayant raté ou non Normale Sup’ arrive à ce constat. Néanmoins, la baisse de l’économie n’est pas simplement due à cela. Je suis bien désolée pour monsieur Le Maire.

    Charles Prats s’était fait connaître en dénonçant, notamment, les fraudes au numéro de Sécurité sociale attribué aux étrangers. Le trou de la Sécurité sociale ne pourrait-il pas être comblé en résolvant ce problème de fraude ?

    Je ne maîtrise pas toutes les données sur lesquelles Charles Prats a travaillé, mais je sais très bien que cela a été un travail de fond. Nous savons tous plus ou moins instinctivement qu’il y avait des fraudes à la Sécu. Cela avait, d’ailleurs, été montré dans des rapports que Contribuables associés avait publiés.
    Il serait peut-être intelligent d’essayer de trouver où va ce pognon, de confier à la Cour des comptes la possibilité de pouvoir suivre plus avant les dossiers et de porter ces questions devant la juridiction. Pour l’instant, la Cour des comptes remet des rapports qui, la plupart du temps, pointent du doigt des problèmes, mais sans être suivis d’effets. C’est un peu dommage. Pour qu’on reprenne confiance dans ces institutions étatiques, il serait peut-être bien qu’une certaine transparence soit instaurée et que nous ayons accès à ces informations. J’aime bien qu’on me montre les choses et j’aime voir les chiffres.

    Vous avez suivi les premiers déplacements du Président dans le cadre du grand débat. Qu’en retenez-vous ?

    J’étais reçue tout à l’heure par une radio où Robert Ménard intervenait. J’ai appris qu’il fallait passer par une espèce de centrale des maires pour être sélectionné ou non, pour aller à ce fameux grand débat. Ce fameux grand débat n’est donc rien d’autre qu’un village Potemkine.
    On assiste à une sorte de débat avec des présélections d’intervenants qui seraient bien habilités au nom du parti qui intervient. On sait qu’ils ne diront pas un mot plus haut que l’autre. Cela dit, le maire de Montauban a été courageux. Elle a posé des questions sur l’immigration et a été pointée du doigt. Sinon, ce ne sont que des apparatchiks ou, au moins, des gens sélectionnés sur dossier pour leur docilité. Je ne vois pas comment de ce débat naîtrait la moindre étincelle.

    Emmanuelle Gave

    http://www.bvoltaire.fr/emmanuelle-gave-fraude-a-la-securite-sociale-il-est-temps-quune-certaine-transparence-soit-instauree/