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économie et finance - Page 348

  • Économie : les nuages dans le monde continuent de s’amonceler

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    Marc Rousset

    La volatilité des Bourses, l’aversion au risque et les craintes sur la croissance mondiale s’intensifient alors que le PIB allemand s’est contracté pour la première fois depuis 2015, avec le ralentissement des exportations et la baisse de la production automobile. Les krachs boursiers sont toujours précédés par des périodes d’incertitude, d’augmentation de volatilité et de fébrilité jusqu’à ce que les taux montent et que les marchés craquent.

    Selon un sondage de Bank of America Merrill Lynch, les gestionnaires de fonds, suite aux guerres commerciales, au resserrement quantitatif de la Fed et au ralentissement économique chinois, n’ont jamais été aussi pessimistes depuis 2008. 30 % des gestionnaires pensent que les actions américaines ont déjà atteint leur point le plus haut. Les taux de la Fed vont augmenter encore successivement de 0,25 % le 19 décembre 2018 et le 20 mars 2019. Lorsque les taux augmenteront, la France de Macron, qui pressure les automobilistes de taxes en raison d’un réchauffement climatique bidon par le CO2 humain, mais qui ne fait rien pour diminuer les dépenses publiques et la scandaleuse immigration, sombrera dans la banqueroute et la faillite.

    À Wall Street, les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), dont la capitalisation boursière de 2.500 milliards de dollars est supérieure à l’ensemble des valeurs cotées à Paris et à Francfort, vacillent depuis un mois. Apple a perdu 14 % de sa valeur, soit 190 milliards de dollars, Amazon près de 20 %, Alphabet, la maison mère de Google, 15 %, tandis que Facebook a chuté de 20 % le 26 juillet 2018.

    Trump gère l’économie américaine comme s’il faisait face à une récession alors que l’Amérique n’est qu’en crise structurelle à long terme (endettement excessif et balances dollars détenues à l’étranger). La baisse des impôts pour les entreprises et les particuliers ainsi que le montant démentiel des dépenses militaires de 719 milliards de dollars en 2019 (environ vingt fois le budget militaire de la France) ont pour effet d’augmenter dangereusement le déficit public et la dette publique. Il y a « excès de vitesse », selon l’économiste de l’OCDE Jean-Luc Proutat, car les déficits publics américains « se creusent au rythme d’un milliard de dollars par jour et connaissent leur plus important dérapage hors période de récession », d’où des risques d’inflation et le durcissement actuel de la politique monétaire de la Fed. La dette publique des États-Unis inquiétera véritablement les investisseurs seulement en 2020, lorsqu’elle dépassera les 110 % du PIB.

    En Italie, selon le professeur Francesco Daveri, « le gouvernement a réussi la magie de faire un trou budgétaire sans même donner un vrai coup de pouce à l’économie ». Afin de faire accepter son budget par la Commission, Rome s’engage à vendre pour dix-huit milliards d’euros d’actifs immobiliers et demande que certaines dépenses soient considérées comme de « nature exceptionnelle » (infrastructures suite à l’effondrement du pont de Gênes). Mais l’augmentation des taux d’intérêt à long terme par les marchés moins compréhensifs représente déjà, selon la Banque d’Italie, 1,5 milliard d’euros d’intérêt en six mois. Le risque de faillite de la banque Unicredit gavée de tous les emprunts de l’État italien non rachetés par la BCE augmente dangereusement.

    Le krach en cours du bitcoin est considéré par certains comme un présage de krach boursier à venir. Le bitcoin ne vaut plus que 5.594 dollars, contre 14.000 dollars début janvier. Toutes les crypto-monnaies sont en chute libre. De plus, des scissions et des guerres de clans apparaissent avec la création de nouveaux bitcoins (bitcoin Cash, bitcoin ABC, bitcoin SV), ce qui nuit à leur crédibilité. La banque Goldman Sachs – ce qui est tout un symbole – vient de renoncer au bitcoin.

    L’or augmentera, selon une déclaration de Bill Murphy, président du GATA, lors d’un récent colloque à La Nouvelle-Orléans, lorsque « le cartel de l’or » renoncera à ses manipulations, suite à la poussée trop forte des marchés. 8.000 milliards de dollars de valeur boursière sont déjà partis en fumée en octobre 2018, selon l’agence Bloomberg. Les plus grands risques immédiats semblent être la Deutsche Bank et le système bancaire italien. La grenade à dégoupiller : la hausse inéluctable des taux qui a déjà commencé.

    Source Boulevard Voltaire cliquez ici

  • Que l’Etat descende de notre dos et retire les mains de nos poches ?

    poches-vides-300x192.jpgC’est un coup de tonnerre au Japon, comme en France. Le Figaro rapporte comme ses confrères que «  Nissan réunira ce jeudi son conseil d’administration pour voter le départ du  PDG  du groupe Renault-Nissan Carlos Ghosn. (Nissan) affirme que (M. Ghosn)  a dissimulé une partie de ses revenus au fisc japonais. Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a dénoncé des pratiques financières inacceptables et graves et a confirmé l’arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo (…). Le PDG franco-brésilien « aurait sous-évalué de cinq milliards  de yens (38,9 millions d’euros) sa rémunération, qui s’élevait à près de 10 milliards. D’après l’agence de presse Kyodo, cette pratique a commencé en 2011 et a duré plus de cinq ans. » Bruno Gollnisch l’a souligné ces dernières années, il estimait  que le salaire octroyé  au  PDG  de Renault,  dont l’Etat français est toujours actionnaire à hauteur de 15%,   était exorbitant et aberrant, notamment au  regard des  résultats  de ce  patron champion des délocalisations.  N’en doutons pas, en pleine mobilisation citoyenne des gilets jaunes  contre le fiscalisme confiscatoire,  un concert de récriminations va retentir au  sein des  partis du Système pour dénoncer cette supposée fraude (M. Ghosn a droit à la présomption d’innocence) et plus largement pour s’indigner des méthodes de ce dernier. Déjà quelques mois  avant le premier tour de la présidentielle de 2012, le député-maire  LR de Nice , Christian Estrosi - qui a fait part ces dernières heures  de son effroi après les  propos de Laurent Wauquiez comparant la PMA à l’eugénisme nazi-, s’indignait justement des délocalisations, du dumping social pratiqués par M.  Ghosn. Il découvrait   alors avec une bonne vingtaine d’années de retard, les conséquences des dogmes ultra libéraux et  ultra libre-échangistes  que les partis européistes  ont  imposé  à notre pays par  soumission aux oukases de  l’Europe de Bruxelles.

    L’exigence d’une meilleure  justice fiscale  serait aussi au cœur des préoccupations de  la Commission européenne, et expliquerait notamment la directive européenne sur le droit d’auteur qui  propose, rapporte le site Ozap,  « de taxer les clics sur les liens hypertextes » de Google News. « Un impôt qui pénaliserait fortement l’agrégateur de contenu qui est très utilisé en Europe par le grand public. »  Le journal britannique   The Guardian publiait dimanche la réplique de « Richard Gingras, vice-président de Google rattaché aux médias, qui menace de fermer l’agrégateur Google News si l’Union européenne  (passe aux actes). »

    UE rapportait l’Afp,  qui  a fait état en mars de son souhait   d’ « instaurer une taxe de 3% sur le chiffre d’affaires généré par les services numériques des entreprises (dont le chiffre d’affaires annuel mondial dépasse 750 millions d’euros et dont les revenus dans l’Union européenne excèdent 50 millions d’euros ». Le républicain constructif ministre de l’Économie Bruno Le Maire  défendait  pour sa part devant le Parlement européen, à Strasbourg  le 23 octobre la  «priorité absolue» que devrait être   une  taxation  des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) voire des Gafam s’y on ajoute à cette liste Microsoft. «Nous aurons d’autant plus vite une solution à l‘OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques) que l’Europe aura été capable (…) de créer cette taxe sur le numérique » expliquait M. Le Maire : « Comment peut-on accepter que des millions de consommateurs européens donnent gratuitement leurs données sans qu’il y ait au passage une taxe «Soit l’UE est libre, soit elle est vassale. Moi je crois en une Europe libre, souveraine».… ce qui n’est pas  la définition qui vient à l’esprit pour désigner l’actuelle construction bruxelloise !

    Bruno Le Maire s’était donné comme but  l’adoption du texte taxant les Gafa (qui pourrait ramener dans les caisses de l’UE  cinq milliards d’euros par an selon certains calculs) au «  plus tard début 2019. » Mais c’était sans compter sur l’obstruction de Berlin  qui a jugé que ladite taxation ne serait pas «efficace»,  le patronat  Outre-Rhin ayant fait part de ses inquiétudes en jugeant que cette taxe «pénaliserait» les entreprises allemandes. Le projet de loi a finalement  été repoussé à 2020 et il n’est pas  inutile de rappeler  plus largement, a fortiori à la lumière de la mobilisation citoyenne actuelle , que près de 530 milliards d’euros,  en l’espèce 40%  des bénéfices engrangés par  les multinationales, sont exfiltrés chaque année vers des paradis fiscaux.

    Une situation qui ne peut qu’exacerber le ras-le-bol du contribuable lambda,  qui lui n’échappe à rien, déjà  pressuré, voire  racketté  par l’Etat, l’UE, souvent  pour engraisser les parasites d’en  haut et d’en bas ou le vivre-ensemble. Nous le notions déjà lors du mouvement des bonnets rouges , une  fronde fiscale  traduit aussi plus profondément  une remise en cause de la légitimité du Système en place. Dans sa remarquable Histoire de FranceJacques Bainville notait que  « La question des impôts, lorsque l’imposition doit être très lourde, est redoutable parce quelle provoque des résistances et favorise la démagogie: c’est le cas qui s’est présenté à plus d’un moment de notre Histoire. »

    Mais aujourd’hui  la question de la récupération  démagogique  est dépassée depuis longtemps  car plus personne  ne nie  le caractère proprement insupportable de l’accumulation  des impôts, directs et  indirects, des  taxes  diverses et variées qui accablent la très grande majorité des Français.  L’ex collègue de Bruno Le Maire et  puté LR de l’Indre Nicolas Forissier,  membre de la  commission des Finances  de l’Assemblée    l’admettait  dans une tribune publiée le 30 octobre dans Le Figaro:  « La France est championne des prélèvements obligatoires, sans que l’on en tire un avantage (…).   En 2018 (les dépenses publiques)  ont augmenté de 20,8 milliards  d’euros et en 2019, ce sera près de 24 milliards de plus. C’est 16 milliards  de dépenses de plus que François Hollande durant ses deux premières années. Le programme Action publique 2022, qui devait prévoir une diminution des dépenses, a purement et simplement été abandonné. Nous sommes les champions des impôts parce que nous sommes les champions de la dépense publique. Et les seules économies prévues, l’État les fait faire aux autres, les collectivités locales en particulier. »

    Fiscalisme confiscatoire dont les  victimes privilégiées sont aussi les familles, rappelle opportunément Jean-Pierre Maugendre sur le site de Renaissance catholique, citant les propos de Christophe Castaner. Le  nouveau ministre de l’Intérieur   déclarait  ainsi le 14 septembre dernier : «  L’outil privilégié pour corriger les inégalités de naissance (est) l’impôt sur les successions.»  Ainsi constate M. Maugendre, «le but de l’impôt sur les successions n’est plus de contribuer à financer les services publics dont la formulation est en elle-même explicite de leur finalité, du moins en principe là encore, mais de réduire les inégalités de naissance. Il y là, clairement, un détournement d’objectif en fonction de présupposés idéologiques largement contestables (…). Le taux de l’impôt sur les successions en France est le plus élevé d’Europe (jusqu’à 45%) avec le montant d’abattement le plus faible (100 000 €). Il est une atteinte violente au droit de propriété et l’incarnation législative du refus de la transmission qui est une des caractéristiques majeures de la société française post moderne. Les Français sont, à ce jour, doublement déshérités. D’une part au sens immatériel dans lequel l’observait François-Xavier Bellamy dans son ouvragé éponyme, d’autre part au sens très matériel de ne pouvoir transmettre à leurs enfants, leurs héritiers, le fruit de leur vie de labeur et de sacrifice. Ce volontarisme s’avère à la fois injuste et inefficace. Injuste car il est conforme à la justice, qui est de rendre à chacun ce qui lui est dû, de pouvoir faire bénéficier ses enfants du capital intellectuel, culturel, religieux, artistique mais aussi financier et patrimonial accumulé tout au long d’une vie. Inefficace car une des conséquences majeures de cette impossibilité de transmettre est l’auto limitation dans leurs initiatives d’un certain nombre de créateurs de richesses qui s’exilent à l’étranger, en particulier aux USA et en Suisse, afin d’échapper à une fiscalité patrimoniale et successorale confiscatoire (…) ».

    « Peu à peu s’incarnent chaque jour plus profondément dans les lois les principes qui font de la société politique non plus un ensemble de familles unies par la poursuite collective d’un bien commun partagé mais la simple juxtaposition d’individus (…) L’implosion démographique de nos sociétés submergées par des civilisations dans lesquelles l’individu, voire la personne, n’est que la partie, parfois bien négligeable, d’une communauté structurée et structurante devrait nous inciter à remettre en cause quelques unes des vaches sacrées à l’origine de notre décadence. Ce n’est pas, malheureusement, le chemin que semble nous indiquer notre classe politique.».

    On peut être d’accord ou non, en tout ou partie  avec les développements, les analyses  du texte de M Maugendre mais  il  pose des questions essentielles, et nous rappelle que la problématique de l’impôt touche au cœur même de la  définition  de notre modèle de société.

    https://gollnisch.com/2018/11/20/que-letat-descende-de-notre-dos-et-retire-les-mains-de-nos-poches/

  • Non aux solutions fiscalistes

    6a00d8341c715453ef022ad3a195e1200d-320wi.jpgSans aucun lien matériel direct avec le mouvement des Gilets Jaunes, on doit reconnaître que l'affaire Carlos Ghosn tombe cependant à pic. Elle encouragera en effet, mécaniquement sinon légitimement, toutes les démagogies fiscalistes à s'emparer une fois de plus du mécontentement des classes moyennes. Les propos dirigés contre ce qu'on appelle, – d'une manière aujourd'hui péjorative – "les élites" ont déjà été recueillis par les médias avec un soin particulier auprès de certains des bloqueurs.

    Et cela permettra bientôt les dérivations fiscalistes d'un mouvement dirigé au départ contre les surtaxations.

    Certains se plairont donc de plus en plus à répéter, à l'envi, la revendication de "faire payer les riches", selon le mot d'ordre lancé par Thorez en 1936, à l'époque du Front prétendument "populaire". Indémodable depuis presque un siècle ce slogan inspirait encore, ce 12 novembre, la manifestation des revenants gauchistes d'Attac contre la boutique Apple des Champs Élysées[1]. Expression d'un mouvement aujourd'hui réduit à un groupaillon de 20 personnes, le petit coup de main était complaisamment claironné par France Info[2] le jour même.

    Il se trouve aussi que, plus encore que tous ses devanciers depuis les années 1950, le courant actuel de protestation s'est construit de façon spontanée. Sa propagation doit évidemment beaucoup à ces réseaux sociaux, qui n'existaient pas 20 ans plus tôt, et qui connaissent la mode extraordinaire que l'on sait. De ce fait ni porte-parole, ni programme bien précis : du pain bénit pour une reprise en main par les technocrates de Bercy, eux-mêmes épaulés par les discours actuels sur la prétendue transition écologiste.

    Qu'on nous permette, sur ce point précis, de réfléchir à une donnée qui devrait sauter aux yeux : cet État central parisien, auquel l'administration des Finances sert de cerveau, est supposé juridiquement propriétaire des cours d'eau du pays. Mais que fait-il contre la pollution des rivières de nos régions ? Que fait-il pour ce patrimoine, productif de valeur au gré des énormes ressources touristiques qu'il génère, et qui s'appelle le paysage. Il l'abandonne à la laideur impunie des poteaux électriques et télégraphiques au bord des routes, et, aggravé de plus en plus de celle des hideuses éoliennes vouées à le défigurer encore plus. Cet État impotent et obèse, et "en même temps" arrogant, aussi mauvais stratège que mauvais éducateur, prétend donc redresser le climat à coups d’impôts se voulant pédagogiques. La coupe de l'incurie et de l'imposture déborde.

    Certains politiques ont commencé progressivement à en prendre la mesure. On pourrait presque remonter aux déclarations d'un Pierre Moscovici en 2014 évoquant le ras-le-bol fiscal[3] et suggérant, faussement, de le prendre en compte. L'hypocrisie doit être considérée en tout état de cause comme un hommage du vice à la vertu. Par conséquent dans les discours des politiciens on doit aussi voir le reflet de l'évolution des opinions du public. Quatre ans plus tard les choses ont encore empiré et, de son côté, un Gilles Carrez[4], qui endossa pendant tant d'années la casaque de pilier docile de la Commission des finances, qu'il préside depuis 2012, parle désormais, en vue du budget 2019 dont on débat à l'Assemblée nationale, d'overdose fiscale.

    Formulant hardiment son propos dès le 13 novembre un Guillaume Peltier annonçait sa participation au mouvement des Gilets jaunes appelait à la "fronde des territoires" contre les "taxes Macron"[5]. Le 19 novembre interrogé par Ruth Elkrief le député tourangeau allait au nom de son parti en demander l'abrogation.

    De son côté, Christian Estrosi, invité de RTL[6], expliquait ne pas avoir porté son gilet jaune, mais il invitait à comparer la différence de taux de la fiscalité pétrolière en France, où elle pèse 57 %, et en Allemagne où elle ne se situe qu'à un niveau de 46 %. Revenir à une parité entre nos deux pays s'impose par conséquent.

    Votre serviteur et chroniqueur, ayant travaillé pendant plus de 20 ans sur la question des excès de charges sociales pénalisant l’entreprise donc l’emploi, avait été amené dès 1995 à mettre en garde contre le plan Juppé, qui allait conduire à l'aberrante réforme constitutionnelle de 1996. Ceci l'avait conduit à répondre au projet de Révolution fiscale développé depuis 2011 par le très toxique Piketty, dont les idées restent toujours sous-jacentes dans les discours de gauche. En 2012, cela conduisait à proposer au contraire de ce petit livre rouge, un symétrique bleu[7] : "pour une Libération fiscale." Il s'agissait d'expliquer comment la seule manière de diminuer les impôts suppose de réduire le périmètre de l'économie étatique et la dépense publique. Alors fort peu nombreux, les partisans de cette ligne se sont heureusement multipliés. Les chiffres ont sans doute évolué, hélas ils ont empiré. La nécessité demeure.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] cf. "Attac refait la décoration de l’Apple store des Champs-Elysées."
    [2] Action ATTAC contre l'évasion fiscale (12 novembre 2018, Apple Store des Champs Élysées, Paris)
    [3] cf. Le Point 20 août 2013 "Pierre Moscovici se dit "sensible au ras-le-bol fiscal" des Français."
    [4] cf. L'Opinion le 19 novembre "Gilets jaunes: «Le pays est en situation d’overdose fiscale», prévient Gilles Carrez"
    [5] Sur C News cf. La Provence du 13 novembre
    [6] Le 20 novembre à 7h45 au micro d'Elisabeth Martichoux, au cours d'un entretien de 11 minutes sur RTL, où il est surtout question de Carlos Ghozn et des propos de Laurent Wauquiez.
    [7] cf. Pour une libération fiscale" par JG Malliarakis 202 pages 20 euros, port compris ••• à commander sur le site de l'éditeur [ou par chèque en téléchargeant un bon de commande]

    https://www.insolent.fr/

  • Les gilets jaunes contre vents et marées – Journal du mardi 20 novembre 2018

    Politique / Les gilets jaunes contre vents et marées 
    La contestation des gilets jaunes se poursuit. Avec encore de nombreux points de rassemblement en France, le week-end prochain devrait voir une nouvelle vague de mobilisations massives! Pendant ce temps, politiques et syndicats sont toujours mis de côté. Le gouvernement, lui, fait la sourde oreille

    Économie / La chute de Carlos Ghosn
    Tremblement de terre dans l’industrie automobile. Lundi, le patron de Renault, Carlos Ghosn, a été arrêté au Japon pour des soupçons de fraude fiscale. Des accusations qui plongent l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dans une zone de turbulences.

    Finances / Paris : la dette d’Anne Hidalgo se creuse

    l’actualité en bref

    Serveur TVL

    Lien dailymotion

  • Les gilets jaunes commencent à s’en prendre aux symboles de l’Etat

    Les gilets jaunes commencent à s’en prendre aux symboles de l’Etat

    Une des porte-paroles des «gilets jaunes» dans la Loire a lancé lundi un appel à lever les barrages routiers et à viser des lieux symboliques de l’État :

    «Les gens en ont ras-le-bol des “gilets jaunes”. On est en train de se mettre tout le monde à dos (…). Si on continue, on va tous se taper dessus».

    Elle préconise de «changer de stratégie» dès mardi et de «viser le gouvernement en menant des actions ciblées sur des administrations, des centres des impôts, des raffineries».

    Aussitôt dit : des Gilets jaunes ont bloqué le centre des impôts de Challans. La direction départementale a demandé aux agents de rentrer chez eux. Une centaine d’agents a ainsi été bloquée à la grille d’accès du bâtiment. Vers 9 h 30, la direction départementale de Vendée des impôts a pris la décision de fermer le centre challandais. Les agents sont repartis chez eux. Sur les réseaux sociaux, les Gilets Jaunes avaient prévu de bloquer les stations-service de la Ville. Vers 9 h 30, aucune d’entre elles n’a été perturbée.

    Et pendant ce temps, la France des nantis, qui demande aux Français de faire des efforts, vient de voter dans le cadre de la loi de finances 2019, une augmentation des tarifs d’assurance auto. Cet amendement stipule que les compagnies d’assurances doivent augmenter de 33 millions d’euros leur contribution au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages(FGAO). Le FGAO est de plus en plus sollicité, selon Le Parisien. Alors que la vitesse a été abaissée à 80 km/h, il y aurait plus d’accidents…

    Après la limite de vitesse à 80 km/h,
    après la hausse du prix du contrôle technique,
    après la hausse du prix du carburant,
    après la hausse du prix du péage,
    voici la hausse de l’assurance auto… Les Gilets jaunes ne sont pas prêts de s’arrêter.
  • Après la manif avant la prochaine

    6a00d8341c715453ef022ad3a15a43200d-320wi.jpgDifficile et présomptueux paraîtrait, au moment où ces lignes sont écrites, tout pronostic quant à la durée, ou à la relance, du mouvement des gilets jaunes. Alors même que, ce 19 novembre au matin, diverses villes importantes subissaient encore les barrages installés l'avant vielle, leur reprise générale est annoncée pour le 24.

    Prenons déjà en compte l'énorme succès. Un Bernard Henri Lévy qui parle d'échec, en se basant sur le nombre des manifestants évalués par les services de Castaner[1]. En fait, ce mouvement spontané s'est traduit, de l'aveu même des pouvoirs publics par plus de 2 000 rassemblements,. Ce nombre multiplie par plus de 10 celui des mobilisations que parviennent à organiser les gros appareils, syndicaux, partisans ou associatifs structurés de la gauche.

    Parmi les incompréhensions et les erreurs, certains se souviendront de déclarations inquiétantes. Le Premier ministre affirme "garder le cap". On se souviendra sa proximité avec Juppé, lui-même toujours "droit dans ses bottes", du moins en paroles. Le résultat se révéla catastrophique.

    Beaucoup plus grave, l'attitude jupitérienne. Le président se dérobe à l'usage d'honorer de sa présence le congrès des maires de France. Sourdement, cette absence s'interprète sans irrespect excessif à une fuite devant les représentants de 35 000 villages, trop proches du terrain, englués dans la France d'en bas.

    Que Mélenchon revendique l'exemple de ces manifestations, totalement étrangères à son organisation, ne fait que ridiculiser un peu plus sa boursouflure et souligner son imposture. Son parti, sa prétendue France insoumise, devait faire un tabac à la législative partielle d'Évry pour succéder à Manuel Valls. Or, au premier tour, ce 18 novembre sa candidate Farida Amrani n'a obtenu que 17,8 % des suffrages exprimés alors que le taux d'abstention atteint le pourcentage impressionnant de 81,9 % des électeurs inscrits. Voilà qui reflète un sérieux discrédit des institutions républicaines.

    Plus absurde encore la proposition formulée par Laurent Berger[2] au nom de la CFDT, centrale syndicale supposée la plus raisonnable :

    - 1° maintenir le cap fiscaliste de la surtaxation pétrolière,

    - 2° en y ajoutant de nouvelles aides. Celles-ci seraient financées par un État déjà déficitaire, donc par de nouveaux impôts.

    Sans doute les propos entendus de la part de manifestants informels auxquels les médias ont tendu le micro, ne débouchaient que sur des refus, parfois même sur la demande ce qui s'appellerait un référendum révocatoire, si on en arrivait la constitution du Venezuela. Voulez-vous que Macron démissionne et que le prix de l'essence diminue ?... Voilà un problème bien posé : pas la peine de formuler une question subsidiaire.

    Au hasard je relève, quand même, parmi tant d'autres, une observation du blocage tel qu'il s'est déroulé, de manière tout à fait bon enfant le premier jour, ce 17 novembre :

    Les supermarchés sont quasi vides, je vois presque 40 % de gilets sur les plages avant, les gens ont des bonnes têtes, ils sont souriants et déterminés, certaines préfectures sont touchées, je trouve que c'est une très très belle manifestation populaire et homogène. LMPT était une escroquerie marketing à la place.

    Tous les gens sérieux doivent comprendre qu'il se joue potentiellement quelque chose d'énorme. Les flics sont complètement dépassés, et les seuls qui ne participent pas sont les petites crevures qu'on a déjà bien identifiées. Il faut absolument soutenir ce mouvement des artisans et des commerçants français sur cette thématique du quotidien. Infiniment plus constructif que les élections et le bal des prostituées.

    À tous égards, en fait, et contrairement à de nombreux commentaires médiatiques agréés, ce mouvement ressemble à une longue tradition de révoltes sectorielles de la France profonde. Ne les qualifions pas seulement d’apolitiques, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais plutôt d'antipolitiques. Elles sont apparues sporadiquement en France depuis plus de 60 ans, Poujadisme des années 1953 à 1959, Cid-Unati autour de 1968, CDCA pendant une bonne quinzaine d'années à partir de 1985, mais aussi grandes poussées de protestations paysannes comme en 1991, etc.

    Bien entendu, de vertueux sachants soutiendront tous qu'elles ont échoué. Mais elles ont exprimé ou annoncé de profonds malaises et des changements d'époque, et bien maladroit qui n'en prendrait pas la mesure.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] France Police, mouvement des policiers en colère dénombre plus d’un million de manifestants le 17 novembre à 16 heures partout en France démentant les chiffres très minorés du ministère de l’Intérieur.
    [2] ce 19 novmebre sur RTL

    https://www.insolent.fr/2018/11/apres-la-manif-avant-la-prochaine.html

  • Les gilets jaunes, une contestation issue du "pays réel".

    L’État semble ne pas en avoir fini avec les gilets jaunes et le gouvernement paraît inflexible, à défaut de savoir comment gérer ce mouvement de colère désordonné et insaisissable, sans doute plus politique dans sa signification que dans sa formulation. Bien sûr, cette colère retombera ou s'épuisera, et ce que l'on pourrait qualifier de « pays légal », qu'il soit syndical ou politicien, respirera, tandis que la mondialisation poursuivra sa marche en avant, néanmoins ralentie et plutôt déconsidérée ses dernières années dans nos contrées : mais rien ne sera réglé, et le ressentiment des classes populaires et moyennes les moins aisées ira croissant, s'exprimant dans les urnes (sans menacer vraiment l'ordre des choses établi depuis longtemps par la République) et sur les réseaux sociaux, déversoirs de la colère et, en définitive, nouveaux amortisseurs de cette dernière après en avoir été le catalyseur et l'éphémère organisateur.

    Pour l'heure, le gouvernement joue la carte du pourrissement du « conflit », en espérant que « ceux qui se lèvent tôt » se fâchent contre les « fâchés des taxes » : les boulangers privés de farine à cause des blocages alors que les commandes non traitées s'accumulent et profitent aux grandes surfaces, mieux achalandées et préparées à ce genre de situation (au moins pour les premiers jours), ou les commerciaux obligés de patienter des heures dans les ralentissements et perdant parfois de précieux clients, entre autres, n'apprécient guère les formes du mouvement même si, eux aussi, se plaignent de la pression fiscale trop forte. « Diviser pour mieux régner » reste la stratégie privilégiée par une République à court d'idées et d'arguments, mais indique aussi sa fragilité, confirmée par quelques sondages qui, au-delà du président Emmanuel Macron, signalent une sorte de « démotivation démocratique » plutôt inquiétante car possiblement nihiliste.

    Ce qui est certain, c'est que ce mouvement mérite considération et, au moins sur la question du « terreau des révoltes », réflexion, voire approbation et soutien. Cela ne signifie ni aveuglement ni suivisme, bien au contraire, et ce serait gravement impolitique de se contenter de slogans et de ne pas penser des pistes de propositions et de solutions, au-delà de la seule question du diesel ou de celle, plus large, des modes de déplacement motorisés. Plusieurs thèmes peuvent ainsi être abordés sans sortir du sujet : les mobilités et les types d'énergies nécessaires à celles-ci ; la localisation de l'habitat et le lieu du travail (et les formes que peut revêtir celui-ci pour réduire l'éloignement entre ceux-ci) ; l'aménagement du territoire (des territoires, devrait-on dire) et les circulations, et leur gestion, publique comme privée, corporative comme politique ; etc. Dans ces réflexions, les monarchistes ont leur mot à dire et des idées à avancer, et il serait dommage qu'ils restent en marge des discussions.

    Mais il y a une réflexion politique plus large à avoir en ces temps de colère : après tout, cette révolte des gilets jaunes n'est pas, comme le signale Christophe Guilluy une simple jacquerie : « C'est une confirmation de la confrontation entre la France périphérique et la France des métropoles. Nous ne sommes pas en face d'un mouvement marginal et catégoriel. C'est pourquoi le terme de « jacquerie » me semble inapproprié. La fronde dépasse le monde rural et touche l'ensemble des catégories modestes. (…) Surtout, je crois que nous sommes face à un processus de réaffirmation culturelle des classes moyennes. » Certains pourront y voir une définition sommaire du « pays réel » (définition incomplète, voire inexacte car trop limitée à des classes sociales), pays dont les contours restent d'ailleurs à préciser pour 2018, et il n'est pas scandaleux de l'évoquer si on veut bien, justement, le définir et en comprendre les potentialités et les limites, les unes et les autres nombreuses et non moins certaines... Mais, s'il faut la connaître et tenter de la comprendre, se contenter de voguer au gré de la vague jaune ne peut suffire pour ceux qui se targuent de vouloir changer de situation ou de régime politique : le « pays réel » n'est pas, en soi, une avant-garde, mais plutôt « ce pays qui vit, qui travaille, qui produit et consomme » dans un cadre relativement stable sans être immobile, ce pays enraciné qui se reconnaît, au-delà de ses différences multiples, dans une nation historique et « habituelle ». Il ne fait pas les révolutions, s'il peut les suivre et les confirmer, ou non. Dans nos démocraties, il donne droit, par son vote, au « pays légal » de faire la loi. Mais quand ce droit ne fait plus devoir au « pays légal » de respecter le « pays réel », la démocratie perd de sa consistance et, surtout, de sa légitimité : c'est alors le pouvoir de Créon, et cela peut bien encolérer les électeurs-contribuables qui se sentent floués et incompris, voire ignorés. Nous en sommes sans doute là, et le « pays réel », en ses parties les plus insatisfaites, se couvre alors de jaune fluo pour dénoncer l'illégitimité de certaines taxes ou l'usage abusif du recours étatique à l'impôt. Ses maladresses et ses emportements peuvent le décrédibiliser, certes, mais cela n'enlève rien au fond de la colère et au sentiment d'injustice qui le motive pour protester.

    Le rôle des royalistes contemporains est, sans doute, de montrer que c'est par le moyen du politique et par la liberté affirmée et assumée de la magistrature suprême de l’État que les questions sociales, territoriales et environnementales peuvent trouver des débouchés plus favorables au « pays réel » (ou « réels », au pluriel, ce qui correspondrait sans doute mieux à la multiplicité des communautés et des points d'attaches, en particulier sociales et locales), tout en inscrivant l'action politique dans le long terme et la continuité nécessaire à la bonne mise en place des grandes stratégies écologiques, économiques et sociales, entre autres. Si l'instauration monarchique paraît lointaine, il n'en est pas moins utile de rappeler sa nécessité au regard des enjeux, des défis et des attentes de notre temps et pour cet avenir qui dure longtemps, selon l'heureuse expression du Comte de Paris. Loin d'être un « sceptre magique », la Monarchie ouvre la voie à des possibilités multiples que l'actuelle République ne peut développer, prisonnière de son calendrier et d'un « pays légal » sans imagination ni altitude mentale...

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Elysée, raffineries, aéroports… le plan des gilets jaunes pour faire plier Macron

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    Alors que le gouvernement pointe la désorganisation potentiellement dangereuse du mouvement des « gilets jaunes » en vue de la journée de blocage prévue le samedi 17 novembre 2018, « Marianne » a contacté ses principaux initiateurs pour voir comment ils préparent la manifestation… et la suite.

    Ne les accusez pas de manquer d’organisation. Si les « gilets jaunes » affirment leur indépendance vis-à-vis des partis et syndicats, ils réfutent l’improvisation dont le gouvernement les accuse dans l’organisation du blocage national, le samedi 17 novembre 2018, contre la hausse des taxes sur le carburant. Depuis des jours, des semaines, plusieurs dizaines de militants préparent ainsi leur manifestation du week-end avec une discipline quasi-militaire.

    UNE CARTE DE POINTS DE BLOCAGE « STRATÉGIQUES »

    Ces citoyens déterminés revendiquent d’avoir mis au point un plan précis pour faire reculer Emmanuel Macron et son gouvernement. Par son ampleur, d’abord. Un site Internet conçu spécialement pour la manifestation (blocage17novembre.com) recense, zone par zone, chaque manifestation prévue en France le 17 novembre.

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  • Gilets jaunes : Acte 2 à Paris le 24 novembre

    Gilets jaunes : Acte 2 à Paris le 24 novembre

    C’est l’appel qui circule sur les réseaux sociaux. Galvanisé par le succès de samedi, le mouvement pourrait s’amplifier. L’appel, lancé sur Facebook, est lancé par la même personne qui avait lancé l’idée des gilets jaunes.

    Rendez-vous place de la Concorde, à pieds, à cheval, en voiture, à scooter, moto, vélo et surtout gilet jaune.

    https://www.lesalonbeige.fr/gilets-jaunes-acte-2-a-paris-le-24-novembre/

  • Politique-Eco n°192 avec Philippe Herlin : Pouvoir d’achat – Le grand mensonge

    En pleine mobilisation des gilets jaunes, Pierre Bergerault reçoit l’économiste Philippe Herlin pour la présentation de son dernier ouvrage “Pouvoir d’achat – Le grand mensonge” aux éditions Eyrolles. Une enquête exclusive pour dénoncer les manipulations de l’INSEE sur le calcul de l’évolution des prix et pour faire de nouveau progresser le pouvoir d’achat des salariés.