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économie et finance - Page 428

  • Avant de partir, Hollande et Myriam El Khomri ont vidé les caisses de l'Etat

    Mauvaise surprise pour Muriel Pénicaud :

    "L’enveloppe annuelle allouée aux contrats aidés, ces postes pour lesquels l’employeur public ou privé bénéficie d’aides et de subventions, a déjà été en très grande partie consommée par le gouvernement sortant, laissant très peu de latitude à la nouvelle équipe pour finir l’année. Selon une note adressée à Manuel Bougeard, directeur de cabinet de Myriam El Khomri, ancienne ministre de l’emploi, que Le Monde s’est procurée, les équipes précédentes anticipent une baisse de l’ordre de 120 000 contrats aidés sur les six derniers mois de l’année.

    Un phénomène qui aurait pour impact, entre autres, l’arrivée de 62 000 nouveaux demandeurs d’emploi sur le marché. Car, si une bonne partie des bénéficiaires sont embauchés pour de bon ou renouvelés à l’issue du dispositif, certains ne le sont pas forcément.

    Soucieuses de terminer sur le bilan le plus positif qui soit, les équipes de la ministre sortante ont, selon nos informations, consommé plus de 60 % de l’enveloppe qui était allouée à ce dispositif pour 2017. Elles ont donc engrangé nombre de nouveaux contrats aidés et ont renouvelé le stock de ceux qui arrivaient à échéance avant le 1er juillet."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Marine Le Pen et un possible départ de Florian Philippot

    La question de la monnaie unique divise le Front National. La déclaration, il y a quelques jours, de Florian Philippot de quitter le parti si la sortie de l’Euro était abandonnée suscite des remous au sein du mouvement frontiste.

    Tandis que le numéro trois du parti, Nicolas Bay, parle de « chantage », Marine Le Pen, interrogée ce matin dans l’émission de 8 h 30 de France Info, estime quant à elle que son bras droit «exprime une conviction qui est une conviction forte et après tout, il ira au bout de ses convictions ». « Si, demain, les adhérents du FN décidaient qu’on doit abandonner cette partie-là, il ne se sentirait plus en accord avec ses convictions, je trouve que c’est tout à son honneur », a déclaré la dirigeante frontiste qui a renvoyé le débat au prochain congrès du FN.

    Marine Le Pen refuse de parler à l’antenne de ce sujet qui sème la discorde entre les cadres et les élus du FN.

    « C’est un chantier que nous ouvrirons après les législatives car ce n’est pas un sujet législatif, c’est un sujet présidentiel », a répété l’eurodéputée aux journalistes qui insistaient pour qu’elle se prononce sur la sortie ou non de l’Euro. Le congrès du FN, prévu fin 2017 début 2018, a-t-elle ajouté « est le moment où on discute de tout cela. (…) Il n’y a pas de tabou au FN, tout le monde pourra s’exprimer, dire ce qu’il a à dire, et ce sont les adhérents du FN qui effectuent les grands choix politiques et stratégiques dans notre pays » concernant le programme frontiste. « Il faut faire de la pédagogie et expliquer aux Français en quoi la souveraineté de la France est un élément essentiel à la maîtrise de notre économie », selon Marine Le Pen.

    Francesca de Villasmundo

    http://www.medias-presse.info/marine-le-pen-et-un-possible-depart-de-florian-philippot/74349/

  • Comment gagner 13 millions d’euros en un temps record ?

    Emmanuel Macron a la recette magique :

    "Pour financer sa campagne, Emmanuel Macron a réussi à mobiliser près de 13 millions d’euros de dons en un temps record. Loin de l’image cultivée par En Marche! d’une campagne aussi spontanée que populaire, un puissant réseau de banquiers d’affaires a discrètement ouvert ses carnets d’adresses au nouveau président. Révélations.

    Mail du 13 février 2017 : « Comme vous l’observez, notre start-up continue de tracer son sillon ! Alors que nous allons entrer dans le “dur” dans les prochains jours, nous avons plus que jamais besoin de soutien. » La start-up en question n’est pas une entreprise comme les autres. Et l’homme derrière son clavier n’a rien d’un banal VRP. Christian Dargnat n’est autre que l’ancien directeur général de BNP-Paribas Asset Management, branche du groupe bancaire chargée de la gestion d’actifs. « Marcheur » de la première heure, il a tout lâché en avril 2016 pour organiser « à titre bénévole » le financement de la campagne de son ami Emmanuel Macron. Dargnat, c'est l'homme du coffre-fort. Pendant des mois, il a multiplié les rendez-vous discrets, les dîners confidentiels et les mails de relance pour les riches donateurs, en plein accord avec l'actuel locataire de l'Élysée."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Marcel Gauchet : « Macron, homme du compromis politique ou de la dictature de l'économie ? »

    Brefs extraits d'un entretien important - notamment pour nous - donné àFigarovox le 12.05.2017 

    « L'univers libéré du nouveau monde est un univers d'incertitude radicale » 

    « La fin de la guerre froide a achevé d'évacuer la dimension stratégique au profit du ‘business d'abord !' ». 

    « Nous avons voulu oublier la politique au profit de l'économie, mais le politique est plus que jamais là, et il est en train de se venger » 

    « L'optimisme de la liberté est une philosophie de superdiplômés, peu sensible à la difficulté de vivre des sous-diplômés » 

    « Marine Le Pen a perdu politiquement, mais dans une certaine mesure, elle a gagné idéologiquement. Disons qu'elle a gagné la bataille du diagnostic, et perdu celle des remèdes »  

    Figarovox

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-1.html

  • Les PME oubliées du nouveau président : révélateur

    6a00d83451619c69e201bb099bac5c970d-250wi.pngLe président de la Confédération des petites et moyennes entreprises n’était pas invité à la passation de pouvoirs dimanche à l’Elysée, alors que tous les autres partenaires sociaux étaient présents. François Asselin indique :

    "L’Élysée explique que c’est un oubli. Que dans le flot de choses à faire, il y a eu un raté sur les listes… Il n’empêche, c’est assez révélateur. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que la CPME est oubliée : en 2013, lors des premiers vœux de François Hollande, mon prédécesseur Jean-François Roubaud a été lui aussi oublié. Je n’en déduis pas que les PME sont la cinquième roue du carrosse mais cet oubli ne rassure pas les dirigeants de TPE et de PME. Ils demandent à voir la « culture PME » du Président, qui a surtout côtoyé les grandes entreprises et le monde de la finance. Cet incident est fâcheux… [...]

    Il faut soigner les PME, créer un choc de confiance pour que les patrons de PME et de TPE embauchent… Dans un premier temps, nous tenons à échanger sur les freins à lever pour créer de l’emploi. Plusieurs mesures qui ne coûteraient pas 1 euro sont possibles et seraient de vraies avancées pour nous. Par exemple, tout ce qui concerne la sécurisation de la rupture de travail. Bien entendu, il y a la barémisation des indemnités prud’homales que les employeurs attendent, mais on peut aussi revoir les délais de contestation d’un licenciement. Aujourd’hui en France, le salarié dispose de trois ans pour contester, contre trois semaines en Allemagne. On pourrait peut-être trouver un équilibre en le fixant à quelques mois... Enfin, souvent, les employeurs se font attaquer en matière de droit du travail parce que la forme l’emporte sur le fond : il suffit que vous n’ayez pas respecté un délai, que vous ayez mal rédigé un formulaire pour être sanctionné… Je rappellerai aussi au Président que la géographie électorale vaut aussi pour les entreprises : si les TPE-PME en lien avec la mondialisation ou encore celles qui sont proches des métropoles tirent leurs épingles du jeu, les autres souffrent et ont le sentiment d’être délaissées. Et je plaiderai pour une réforme de temps long, en demandant une loi de programmation pour les TPE-PME, à horizon fin 2017-début 2018, dans laquelle il y ait des réformes fiscales, réglementaires, sociales, qui donneraient un cadre stable pour les années à venir. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La nocivité de l’impôt sur les successions

    Alors que les élections présidentielles approchent, la question de la fiscalité constitue l'un des sujets importants dont il faut débattre. Les différents candidats, de Mélenchon à Le Pen, en passant par Hamon, Macron et Fillon, ne remettent pas en cause, en tout cas les droits de succession et rien dans leurs programmes, ne laisse apparaître quelque assouplissement significatif dans ce domaine. Mous le savons, la fiscalité a été utilisée depuis Longtemps à des fins idéologiques, bien plus qu'au financement des fonctions régaliennes de l’État. Or la fiscalité a pour but de financer l'État et les pouvoirs publics. Mais elle a pour caractéristiques d'être prélevée de force et, de ce fait, constitue une violence faite à la personne. Pour cette raison, elle nécessite d'obtenir le consentement des personnes. Cet impératif de consentement a d'ailleurs toujours été à l'origine de la création d'assemblées, et plus largement du système parlementaire. Tel a été historiquement le rôle premier de ces dernières. La Grande Charte de 1214 en Angleterre avait cette origine : les féodaux devaient consentir à l'impôt décidé par le roi. Sous l'Ancien Régime, en France, la réunion des États généraux avait pour objectif premier l’établissement de la fiscalité et c'est parce que la royauté était en difficultés budgétaires que la décision fut prise de convoquer les États généraux en 1789. Il est évident que le système démocratique que nous subissons ne permet pas aux populations d'exprimer leur consentement, sauf à dire qu'en absence de révolte et de révolution aboutissant au renversement d'un régime qui, à défaut de bien gouverner sait bien se défendre, le dit consentement est obtenu. Et que dire des fiscalités locales dépendant de potentats locaux soucieux de préserver leur clientélisme

    Qu’est qu’une fiscalité juste ?

    Mais indépendamment de ce consentement ? la fiscalité doit être juste. Pour cela, elle doit, au préalable correspondre au juste État, c'est-à-dire à l'État conçu subsidiairement, celui chargé du bien commun national, bien supérieur, dans les tâches qu’il est seul à pouvoir effectuer à l'exclusion de toutes les parties constitutives de l'ensemble et qui sont sa raison d'être.

    Cela limite par nature l'ampleur de la taxation fiscale. Le fonctionnement économique d'une nation, d'où découlent les moyens de sa puissance, repose sur sa capacité à produire des richesses réelles, à accumuler du capital productif, à développer l'esprit d'entreprise et d'invention ou à lui permettre de s'épanouir librement.

    La Richesse nationale dépend de celle des familles, des personnes, ce qui suppose que celles-ci doivent disposer librement de leurs biens et bénéficier de la sécurité relative à leur propriété.

    Néanmoins, dans l'interaction permanente liant les parties et le Tout, il est clair que les parties doivent une contribution au Tout sans lequel elles ne seraient pas.

    Mais compte tenu de la définition subsidiaire - ou de suppléance - de l'État retenue, l'impôt ne doit porter que sur le subsidiaire, que sur ce que le Tout est seul capable d'assurer pour le plus grand bien des parties, la forme du Tout, identifié à la nation, étant l’État.

    En ce sens, l'impôt ne doit avoir pour objectif que d'assurer le financement des pouvoirs publics exerçant leur fonction subsidiaire ou fonction de suppléance.

    Dans la mesure où tout prélèvement par voie d'autorité a un effet perturbateur sur l'économie, un système fiscal efficient doit drainer les fonds souhaités en ayant une incidence aussi faible que possible sur les modes de production, d'accumulation et de consommation. Il en résulte que l'impôt se trouve dès lors dévoyé de sa raison d'être lorsqu'il est utilisé à des fins d'idéologie sociale et politique.

    Lorsque l'impôt sombre dans un orgueil interventionniste, faisant en sorte que l'État se substitue aux hommes et veille à tout régenter, alors nous entrons dans un système totalitaire dont l'effet majeur est d'aboutir à l'asphyxie de la société, ce qui suffit à le rejeter. Une des causes de la ruine de Rome au IV siècle, réside dans sa fiscalité spoliatrice. En outre, cette emprise totalitaire de l'État aboutit à ne plus respecter le droit des personnes car les services d'un tel État finissent par s'immiscer dans la vie des personnes et des familles. Il se fait réformateur des mœurs, s'introduit dans la famille et la nie dans une certaine mesure : cela n'est pas fortuit car il s'agit d'une volonté conforme à l'esprit maçonnique qui veut détruire la famille, obstacle entre l'individu et l'État. Bien sûr, une telle institution naturelle consubstantielle à l'humanité ne peut être détruire immédiatement et il est nécessaire de procéder par étapes. Ce faisant, l'État maçonnique que subit la France depuis deux siècles défait ce qui est au-dessus de lui et antérieur à lui et sans lequel il n'existerait pas.

    C'est ici qu'il est nécessaire de distinguer la fiscalité servant au fonctionnement de l'État et des pouvoirs publics, des questions de financement de l’assurance sociale de la nation, mais aussi de la fiscalité indirecte servant à assurer le fonctionnement de services publics comme l'entretien et le développement de la voirie qui ne constitue dans ce cas que la rémunération d'un service commercial rendu.

    L’impôt sur les successions, illégitime et contre-productif

    De tout cela, il apparaît qu'un impôt, l'impôt sur les successions (tout comme celui sur la fortune) est illégitime. Mais il est aussi contre-productif. C'est ce que nous devons analyser.

    Le capital et le patrimoine acquis par une personne relèvent de sa propriété en tant qu'extension de sa personne, et il doit être libre d'en disposer. Ils relèvent du fruit de l'effort de celui qui lésa créés et ce dernier doit à ce titre en disposer selon sa volonté. À travers sa succession, l'être humain dispose de la possibilité de projeter l'œuvre de son existence dans l'avenir, selon ses souhaits, dans le flux de la continuité de la société qui est le fruit conjoint du passé, du présent et de l'avenir, à savoir les morts, les vivants et ceux à naître.

    L'accumulation du patrimoine et plus largement du capital sur plusieurs générations est un fondement de la prospérité et du progrès dessoudâtes humaines : lorsque les sociétés sont nivelées à chaque génération, elles stagnent comme le montrent les sociétés primitives tribales régies de cette manière. Cela revient à dire qu'il est bénéfique pour les héritiers de les priver de leur héritage. Or c'est l'accumulation de capital qui favorise la prise de risques et l'innovation dans l'économie. On ne peut pas élever le niveau de vie en spoliant régulièrement les gens.

    L'accumulation sert le bien commun de la communauté, garantissant l'accumulation de capital sur plusieurs années nécessaires pour lancer de grandes entreprises. C'est très souvent parce qu'il est assuré de la protection de son patrimoine dans la durée et au-delà de sa propre vie que l'être humain peut se lancer dans des œuvres de long terme, assuré qu'il est de transmettre aux générations futures les moyens d'une accumulation inter générationnelle dont il est déjà lui-même, d'une manière ou d'une autre, le bénéficiaire.

    Les opposants à cette garantie de la propriété font valoir que la succession constitue, pour les héritiers, un revenu ou un bénéfice indu, qui échappe à la taxation commune. Cet argument ne tient pas lorsque le capital est imposé au titre de revenu ou encore d'impôt sur la fortune comme c'est le cas dans les présentes sociétés dites « démocratiques ».

    En fait, c'est l'envie, la jalousie qui se trouvent à l'origine de la volonté de taxer les successions et les patrimoines. Les successions seraient réputées n'être pas méritées par leurs bénéficiaires. Dans une société où le désir d'égalité l'emporte, où l'envie devient le ressort inavoué - de l'action politique, tout se passe comme si la paix sociale était assurée en frappant les héritiers pour apaiser l'envie de ceux qui n'héritent pas.

    Des arguments fallacieux

    Quant à l'argument selon lequel les bénéficiaires des successions ne les méritent pas, faisant ainsi de l'État l'héritier naturel, il revient à légaliser le vol car l'État n'a aucun droit à s'emparer du bien des particuliers. Il nie la légitimité des souhaits du défunt de disposer de ses biens accumulés par son travail.

    Invoquer « l'égalité des chances » pour spolier les héritiers d'une succession, autrement dit en dissipant les patrimoines par l'impôt, ne changera rien aux inégalités existant dans la société dans la mesure où les milieux sociaux, les pratiques familiales, les niveaux culturels étant différents d'une famille à une autre, il subsistera toujours des êtres bénéficiant d'un quelconque avantage. De même, il est impossible d'empêcher que l'écheveau des relations humaines et sociales privilégient telle ou telle personne par rapport à telle autre et favorisent la vie de l'une par rapport à l'existence de l'autre. Mais, plus encore, lorsque l'on parle d'égalité, il faut remarquer que c'est dans un monde ou l'idée de taxer les patrimoines domine, que les inégalités de fortunes se font chaque jour plus grandes et que les plus grandes fortunes acquièrent dans le pouvoir d'État une puissance qui conduit à leur inféoder cet État, le transformant en oligarchie. Or, si parmi les fonctions de l'État figure celle de protéger la propriété, il a aussi pour rôle d'empêcher que des intérêts particuliers - notamment ceux constitués par des personnes très fortunées - n'imposent leur pouvoir.

    L'État invoque aussi la « capacité contributive ». À l'origine cette notion avait pour objectif d'éviter que la pression fiscale soit telle qu'elle devienne insupportable. De nos jours, elle a été inversée et signifie aujourd'hui une ponction arbitraire des revenus et des fortunes des contribuables établi en fonction unique des besoins d'un État obèse.

    Il est fréquent que l'on place devant l'œil des caméras les frasques de tel riche héritier. En fait, à bien observer, ce genre de dilapidâtes du patrimoine hérité est relativement rare et nombreux sont au contraire les héritiers qui s'efforcent de faire fructifier le patrimoine reçu pour le développer et, à leur tour, ils se font les créateurs de nouvelles richesses. Dans la plupart des cas, l'héritier concourt au développement de la richesse nationale et se montre un travailleur acharné. Ajoutons que les gaspilleurs d'héritage contribuent au fonctionnement de la société par les flux financiers que leurs frasques entraînent. Les héritiers qui gaspillent les fonds hérités ne sont pas légion et leur dévergondage masque le comportement de ceux qui entretiennent et font prospérer le patrimoine qu'ils ont reçu de leurs parents et aïeux. Il est stupide décrire que les héritages diminuent la motivation et l'esprit d'entreprise de leurs bénéficiaires. Le problème social provoqué par les inégalités de fortunes relève d'une autre question : celle du partage de la richesse produite, à savoir de la part du chiffre d'affaire consacré à la rémunération de la main d'oeuvre et celle réservée aux actionnaires, aux détenteurs de capital.

    Impôt inefficace

    L'impôt sur les successions influe directement sur les incitations à épargner. Un impôt de spoliation qui conduit à un transfert de fortune et qui réduit la valeur en capital d'un patrimoine est contraire au développement de la prospérité générale. Cela concerne bien sûr la prospérité matérielle mais aussi la prospérité culturelle et morale. Les incitations à l'épargne et à l'accumulation du capital en vue de créer de nouvelles richesses sont diminuées puisqu'il n'y a plus moyen alors de se projeter dans le futur.

    Le sordide lié à cet impôt apparaît en plus lorsqu'il s'agit d'évaluer les biens meubles dans les moindres détails et d'aboutir à ce qu'un héritier soit contraint de vendre tel ou tel objet - voire tel bien immobilier - familial pour payer la succession alors qu'un tel objet a surtout une valeur sentimentale avant d'avoir un prix marchand. L'impôt successoral se réduit alors à une transaction financière et déshumanise l'héritage pour les personnes concernées.

    Cela est encore plus dommageable lorsqu'il s'agit d'une entreprise qu'il fout liquider pour payer les droits de succession lorsqu'aucune dis-position n'a été prise pour éviter une telle issue.

    Dans le cas de propriétaires de châteaux, souvent au sein des familles depuis nombre de générations, l'entretien d'une telle bâtisse coûte des fortunes et grever à chaque génération cette propriété d'une taxe revient à empêcher son entretien et à aboutir à cette extrémité qui consiste à le vendre au profit souvent d'étrangers qui ont l'avantage de ne pas être soumis à un tel impôt

    L'héritage est une institution de transfert de savoir et de valeurs : la propriété est étroitement liée à la responsabilité que l'héritier se met en honneur d'assumer, tout d'abord par respect du testateur et ensuite parce qu'il veut continuer son œuvre.

    Le volume des recettes fiscales liées à l'impôt sur les successions est de l'ordre de 5 à 6 pour cent de l'ensemble des recettes fiscales. C'est donc marginal. Les successions n'ont donc guère d'impact sur les finances publiques. En Suisse, l'impôt sur les successions et les donations représente 1 milliard de francs soit 1,5 % de la totalité des recettes fiscales cantonales.

    La propriété, base de propriété, base de la richesse économique nationale

    Trois théories sont habituellement énoncées pour justifier l'impôt sur les successions :

    - la théorie de la redistribution selon cette conception, la raison d'être de l'impôt sur les successions découlerait de son effet redistributif des plus riches aux moins riches.

    - le droit partagé de l'État à l'héritage selon cette théorie, l'État hériterait aussi car les collectivités publiques assumeraient de plus en plus de tâches pour l'individu, lesquelles étaient assumées par les liens familiaux et non par l'État.

    - la théorie de la capacité contributive : cette conception s'applique aux bénéficiaires qui sont enrichis par l'héritage. Leur capacité contributive plus élevée justifierait leur imposition si la fortune découlant d'une activité lucrative est imposée, cela devrait être encore davantage le cas pour une fortune obtenue sans peine, sinon «par hasard».

    Aucune n'est satisfaisante. Nous savons que le rôle de l'impôt n'est pas de jouer au justicier. La seconde théorie se rattache à la précédente. Et les tâches sociales sont financées par les taxes et prélèvements de sécurité sociale. La théorie de la capacité contributive aurait quelque intérêt mais elle signifie une double imposition, les biens du défunt ayant déjà été imposées au cours de sa vie, soit par les taxes du type TVA, impôts fonciers etc.

    En Allemagne, pour empêcher l’émigration des héritiers, il existe un impôt sur l’émigration qui essaie d'imposer les successions des ressortissants jusqu'à 5 ans après leur départ. Ainsi, un impôt amène un autre impôt et très vite à des restrictions sur la liberté de mouvement des personnes. L'héritage intégral et bien ordonné est une condition de la stabilité et de la paix sociales. Une économie prospère exige une constance de relations car elle ne peut avoir de succès qu'en opérant sur de longues périodes. L'absence de continuité mène à des dommages imprévisibles. L’économie a besoin d'un cadre excluant le recours à la violence. Cela requiert un système de garantie de la propriété.

    Lorsque la jalousie, l'envie, la convoitise des biens d'autrui l'emportent sur toute autre considération, nous glissons inévitablement vers une société de spoliation mais aussi vers une société égalitaire, dû moins pour ceux qui ne peuvent ou ne savent pas échapper aux législations qui en sont inspirées. Or, du point de vue économique, les sociétés égalitaires sont des sociétés qui stagnent. Le modèle sociétal égalitaire est celui des sociétés primitives qui ne peuvent connaître aucun progrès économique car il n'y a pas de possibilité d'accumuler quelque capital qui permettra à ses détenteurs d'assurer la création d'activités économiques importantes, d'activités entrepreneuriales. Cela, d'autant plus que celui qui réussirait quelque affaire se verrait aussitôt privé du fruit de son travail, il est donc économiquement improductif, destructeur de développer une telle fiscalité de spoliation. C’est contraire à l'intérêt bien compris d'une nation.

    Mais cet impôt relève d'un postulat celui selon lequel l’État est propriétaire de tous les biens et ne les accorde à ses ressortissants qu'à titre d'usufruit. C'est l'inversion et la perversion de l'ordre naturel. Pour conclure présentement, l'impôt sur les successions est la négation du droit de propriété, faisant en sorte que ce qui est réputé vous appartenir de votre vivant appartient en fait à l’État, votre mort étant le révélateur de cette réalité. Certes, si la propriété appelle des droits, elle fait naître des devoirs et la puissance publique ne peut pas ignorer le comportement de propriétaires qui détruiraient ou aliéneraient irrémédiablement des patrimoines d'importance nationale.

    Mais avec la spoliation des patrimoines, il se produit une rupture de transmission dans la chaîne des générations. Ainsi, l'impôt sur les successions - comme l'ISF qui relève du même procès - traduit la volonté de l’État de déposséder les gens, lentement, mais sûrement, en quelques générations. Les loges maçonniques en sont à l'origine. Un Jean Jacques Servan-Schreiber disait dans les années 1970 qu'un patrimoine devait être liquidé en trois générations.

    Dans l'intérêt de chaque nation, il faut préserver la propriété qui est le fondement de la stabilité d'une société et adopter une fiscalité qui consolide ce fondement au lieu de le détruire.

    André Gandillon, Président des Amis de Rivarol - Rivarol du 27 avril 2017

  • Patrick Buisson : « Marine Le Pen n’a fait que parler d’économie, c’est la raison de sa perte »

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    Patrick Buisson donnait hier soir une conférence à Versailles à l’invitation des Eveilleurs d’espérance. Le Salon beige y assistait et en a livré une recension, dont nous avons extrait ces passages.

    « Ils étaient 20 millions à marcher le 7 mai. Vers où ? Vers quoi ? Ça n’a aucune importance, ils sont en “mouvement”. C’est le règne du “bougisme”, de l’homme interchangeable, de la personne dissoute dans la matière. 2017 aura vu l’apogée des “médiagogues”. Pour la première fois, tous les médias se sont mis au service d’un candidat”. 1984, le roman de George Orwell, aura vu sa plus brillante adaptation durant cette présidentielle. Avec la télé-gouvernance, nous sommes passés des démagogues aux médiagogues. La tyrannie ancienne “s’arrêtait” à l’asservissement des corps. Le travail des adeptes de l’émancipation s’attache à asservir la pensée. Adrénaline et moraline sont les deux substances que secrète la médiacratie afin de produire du consensus. »

    « De quoi Macron est-il le nom ? Le moins de passé possible, pas d’enracinement, pas de corps habité par un lieu, une culture. Une adresse postale : Silicon Valley. Californie. USA. Macron n’est pas le remède à la crise de la société française, il en est le symptôme : celui de la déliaison libérale.

    « Le parti de l’économie est le parti révolutionnaire au sens où l’entendait Georges Bernanos. L’économisme est la nouvelle religion des temps modernes par la promesse d’une croissance durable et illimitée. Qui peut croire que l’identité d’un pays se résume à son PIB ? Dans cette campagne, le règne des médiagogues est allé de pair avec celui des hallucinés de l’économisme. »

    « Face à ce trou noir, les populismes de Mélenchon et le Pen ont exprimé maladroitement la nostalgie d’une souveraineté perdue. Le Pen a payé au prix fort le fait d’en avoir appelé aux électeurs de la France Insoumise plutôt qu’à ceux de Fillon. Le vote FN ne procède ni de l’euro ni des institutions de l’UE mais de la remise en cause de notre mode de vie. Faute d’avoir construit une offre électorale crédible, le FN est resté ce qu’il était : le meilleur allié du système. »

    « L’homme moderne considère que tous ceux qui ont vécu avant sont dotés d’une intelligence moindre que lui. C’est ce monde issu uniquement de l’économie qui a fait son entrée à l’Élysée. L’économisme est la nouvelle religion moderne. Les mots de l’économie ont totalement investi le langage usuel, investir, gérer, challenger… Cette belle mécanique a révélé ses limites avec la crise de 2008. L’homme qui fait de l’économisme prend son pays pour une grande surface. »

    « Nous étions poussés à penser que la fonction de l’identité allait prendre le pas sur l’économie. C’est tout le contraire qui s’est passé. Jamais on n’a parlé autant d’économie qu’en 2017. Fillon et Macron ont récité les sourates de l’économie. Le management n’est pas le gouvernement des hommes mais la gestion des choses. Macron n’a d’autre ambition que de manager notre pays. »

    « Marine Pen n’a fait que parler d’économie, d’euros. C’est la raison de sa perte d’ailleurs. »

    « Macron à Vegas en janvier dernier a déclaré vouloir faire de la France une “Smart nation dans un monde connecté”. Macron et ces jeunes qui aiment à se présenter comme la jeunesse du monde ne sont en fait que la vieillesse du monde. Promesse du bonheur, du progrès, qui fait de l’homme un dieu. Nos sociétés sont les premières de l’histoire à rendre les gens malheureux de ne pas être heureux. »

    « La droite ne peut plus ne pas constater le caractère insécable du libéralisme. Nous assistons à la réunification des libéraux de droite et de gauche. La droite qui défilait en 2013 réaffirmait la prévalence du sacré sur le matérialisme et le marchandisme. C’est le mouvement inverse qui fut amorcé par la droite de gouvernement. La Manif pour tous aura été l’acte de naissance de ce que je nomme “populisme chrétien” qui ne fait pas de l’argent un roi au-dessus de tout. En résumé, s’il était possible au siècle dernier d’accoler libéralisme et conservatisme, c’est aujourd’hui un oxymore. »

    « L’explosion de la droite par Emmanuel Macron amorce un changement dont ont peut tout attendre, y compris le meilleur ! Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour ceux que nous allons perdre : NKM, Estrosi, Bruno Le Maire etc. Ces grands stratèges ! Navré de vous avoir connus ! Il est des divorces libérateurs ! La synthèse entre le conservatisme et populisme est la seule voie électorale de sortie possible. Macron y travaille de façon bénévole ! Le dégagisme ne concerne pas que les personnes mais aussi les idées fausses et concepts creux. Une grande politique conservative ne peut être qu’une politique de civilisation fondée sur la transmission. 

    « Sur le papier, la droite conservatrice dispose d’une puissance de frappe incroyable aujourd’hui. Mais pour espérer la victoire politique il faut remporter la victoire culturelle. Le conservatisme a tout pour être la force alternative des années qui viennent (Gauchet). Il faut également avoir quelqu’un pour incarner ces idées conservatrices. C’est le grand problème de la droite. Nous voudrions remporter la victoire avant même d’avoir semé.Ce cycle du progrès, le sinistrisme, est en train de se refermer. Laissons celui en train de s’ouvrir porter du fruit. Tout ce qui s’est décomposé en deux siècles devrait se recomposer en deux ans ? Impossible. »

    https://fr.novopress.info/

  • L'ère Macron ou la victoire de la finance - Meta TV 1/3