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économie et finance - Page 590

  • Politique dénataliste : la preuve par les chiffres

    Les Echos ont étudié l'impact de la réforme plaçant les allocations familiales sous condition de ressources :

    "La perte va croître de manière importante avec la taille des familles. En effet, le plafond de 6.000 euros (deux enfants) s’élève assez peu à chaque enfant supplémentaire : 500 euros. Du coup, les familles de deux enfants vont perdre un montant d’allocations équivalent à 1,07 % de leur revenu au premier seuil, et 1,21 % au deuxième, alors que les familles de trois perdront 2,27 % avec un revenu mensuel de 6.500 euros, puis 2,60 % à 8.500 euros. Pour celles de quatre, on grimpe à 3,29 %, puis 3,83 %. Avec un salaire mensuel de 7.000 euros, leur manque à gagner sur un an s’élèvera à 2.764 euros, et avec 9.000 euros, à 5.529 euros.En y ajoutant la forte baisse du quotient familial, des familles vont perdre un demi mois de revenus, voire un mois entier."

    Il s'agit donc bel et bien d'une mesure dénataliste, visant les Français les plus aisés. S'agissant des couples dont un seul des deux parents travaille, les Echos remarquent, comme l'avait fait votre blog, que

    "Le complément familial ou la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) comportent des plafonds plus élevés pour un couple bi-actif (ou pour un parent isolé) que pour un couple mono-actif."
    L'article affirme ensuite que "la réforme prévue ne fait pas de distinguo à ce stade". Pourtant, dans un précédent article, les Echos affirmaient que le plafond des 6000 € était retenu pour un couple "biactif". Détail qui n'en est pas un, non repris par d'autres journaux par la suite... A surveiller de près lors des débats à l'Assemblée.

    Louise Tudy

  • On commence quand, les économies véritables ?

    Coût d’un ministre en Allemagne, 3 millions d’euros par an ; coût d’un ministre en France, 17 millions d’euros.   

    Depuis très longtemps, nos hommes et femmes politiques UMP ou PS n’ont que l’Allemagne à citer en exemple. Cette Allemagne qui nous donne le chemin « à suivre » et qui est prétendument le véritable moteur de cette Europe bancale.

    Cette semaine, nos ministres vont aller défendre un budget mal ficelé, refusé par l’ensemble des Français et certainement par les technocrates européens. Alors oui, on commence quand, les économies véritables ?

    Quelques exemples donnés par l’Allemagne et que nous devrions suivre : Allemagne, un chancelier et huit ministres ; en France, un Président, un Premier ministre, 29 ministres et 9 secrétaires d’État.

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  • Infographie : Démantèlement de l’Armée Française en 2015

    Dans cette infographie, la Dissidence Française récapitule l’ensemble des « restructurations » connues pour l’année 2015 et qui affecteront les trois armes. Un démantèlement qui met désormais en péril notre Défense Nationale et aggrave durablement le potentiel opérationnel de nos armées.

    La Dissidence Française rappelle son attachement inébranlable à l’Armée Française et exige la restauration complète de ses capacités, de ses moyens et de ses effectifs.

  • Modulation des allocations : cela va coûter de l'argent

    Le gouvernement croit pouvoir faire des économies sur le dos des familles. C'est l'inverse qui va se produire. Nos technocrates détachés de la réalité n'ont pas vu que l'application de leur idéologie va plus coûter à l'Etat que lui rapporter. A long terme, bien sûr, mais aussi à court terme.

    Cette mesure semble techniquement difficile à mettre en place. Dans les caisses d'allocations familiales, on s'arrache les cheveux et on se demande bien comment on va appliquer cette mesure.

    La caisse nationale d'allocations familiales estime qu'il faut embaucher 600 personnes minimum pour faire face à cette réforme, ce qui représente un budget d'environ 60 millions d'euros.

    Ensuite, il faut établir un lien direct entre les caisses d'allocations familiales et la Direction générale des finances publiques, seul organisme à connaître précisément les revenus des ménages. Il faudra sans doute aussi changer tout le système informatique.

    Michel Janva

  • C’est officiel! La Russie interdit complètement les OGM

    Le Premier ministre Dmitri Medvedev a récemment annoncé que la Russie n’allait plus importer des produits contenant des OGM, affirmant que la nation a suffisamment d’espace et de ressources suffisantes pour produire de la nourriture biologique.

    « Si les Américains aiment manger des produits contenant des OGM, qu’ils en mangent. Nous n’avons pas besoin de le faire; nous avons assez d’espace et la possibilité de produire des aliments biologiques » – Medvedev 

    La Russie envisage de rejoindre la longue liste (et sans cesse croissante) des pays anti-OGM. Il le fait après qu’un groupe de scientifiques russes a exhorté le gouvernement à envisager au moins un moratoire de 10 ans sur les OGM et d’étudier de manière approfondie leur influence sur la santé humaine. 

    “Il est nécessaire d’interdire les OGM, d’imposer un moratoire pendant 10 ans. Alors que les OGM seront interdits, nous pouvons planifier des expériences, des essais ou peut-être même de nouvelles méthodes de recherche qui pourraient être développées. Il a été prouvé que non seulement en Russie, mais aussi dans de nombreux autres pays dans le monde, les OGM sont dangereux. Les méthodes d’obtention des OGM ne sont pas parfaites, donc, à ce stade, tous les OGM sont dangereux. La Consommation et l’utilisation des OGM obtenus d’une telle manière peut conduire à des tumeurs, des cancers et à l’obésité chez les animaux. Les Bio-technologies devraient certainement être développées, mais les OGM devraient être arrêtés. Nous devrions cesser de les propager » – Irina Ermakova, vice-président de l’Association nationale pour la sécurité de la Russie génétique 

    Un certain nombre de scientifiques du monde entier ont clairement souligné les dangers potentiels associés à la consommation d’OGM. J’ai récemment publié un article intitulé “10 études scientifiques démontrant que les OGM peuvent être nocifs pour la santé humaine”, vous pouvez le lire en entier ici. Ce ne sont que quelques-unes des études choisies parmis des centaines qui sont maintenant disponibles dans le domaine public, il semble qu’elles continuent de faire surface année après année. 

    Que la Russie, un pays si grand et si développé, interdise complètement les OGM, est un grand pas en avant dans la création d’une plus grande sensibilisation en ce qui concerne les OGM. Demandez-vous, pourquoi tant de pays interdisent les OGM et les pesticides ? C’est parce que les preuves soulignent le fait qu’ils ne sont pas sûrs, qu’ils sont jeunes, et que nous n’en savons pas assez sur eux pour en consommer en toute sécurité. Ils ne sont tout simplement pas nécessaires, alors pourquoi en produire ? 

    Au cours des dernières années, la sensibilisation sur les OGM a grimpé en flèche. L’activisme a joué un rôle important dans l’éveil d’une grande partie de la population sur Terre en ce qui concerne les OGM. Les gens commencent à poser des questions et obtenir des réponses. Ce faisant, nous en venons tous à la même conclusion que la Russie. 

    En Février, la Douma d’État a présenté un projet de loi interdisant la culture de produits alimentaires OGM. Le président Poutine a ordonné que les citoyens russes soit protégés des OGM. Le Comité de l’agriculture a appuyé la recommandation d’interdiction par le parlement russe, et la résolution est entrée pleinement en vigueur en Juillet 2014. 

    C’est juste pour montrer ce que nous pouvons faire lorsque nous nous réunissons et exigeons le changement et partageons l’information à l’échelle mondiale. Le changement se produit, et nous nous éveillons à de nouveaux concepts de notre réalité tous les jours. Les OGM ne sont que le début, il faut se débarrasser de beaucoup de choses sur notre planète qui ne sont pas en résonance avec nous et qui sont de toute évidence inutiles. Nous commençons tous à voir à travers les fausses justifications en faveur de la nécessité des OGM, nous ne sommes plus si facilement convaincus, nous ne croyons plus tout ce que nous entendons et tout ce qui nous est présenté avec. Continuons !

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2014/10/cest-officiel-la-russie-interdit.html

  • Vladimir Poutine en Serbie

    Au grand dam du camp atlantiste, le Kremlin multiplie avec succès les contre-mesures afin de minimiser le choc des sanctions décrétées par les États-Unis et l’Union européenne.
    Aleksandar Vucic

    C’est ainsi que Vladimir Poutine est en visite en Serbie, à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de Belgrade et du 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. Il a déposé une gerbe à la Nécropole russe (monument consacré à la mémoire de l’Armée impériale russe et restauré cet été). Des Belgradois, brandissant des portraits de Vladimir Poutine et de l’empereur russe Nicolas II, se sont rassemblés afin de manifester leur attachement au grand frère russe.

    Au cours de sa visite, l’hôte du Kremlin a été décoré de l’Ordre de la République de Serbie du 1er degré par le président serbe, Tomislav Nikolic, qui a dit en russe : « Cher frère Vladimir, le peuple serbe est fier de te remettre l’Ordre de la distinction suprême serbe. » Ce à quoi M. Poutine a répondu : « Je ne pense pas avoir fait quelque chose pour mériter une telle récompense. »

    Après s’être entretenu avec le président serbe, le chef de l’État russe a échangé longuement avec le Premier ministre Aleksandar Vucic (photo ci-dessus). La question des relations commerciales (en augmentation de 17 % rien que pour le premier semestre 2014) a été très largement abordée.

    L’éventualité d’ouvrir le marché russe aux véhicules fabriqués en Serbie par l’italien Fiat a été évoquée par M. Poutine :

    « Nous avons beaucoup de thèmes à évoquer, et je suis ravi [...] de discuter d’une livraison éventuelle à la Russie de véhicules automobiles produits en Serbie en coopération avec Fiat. Compte tenu de nos bonnes relations avec l’Italie et la société Fiat, et de nos relations chaleureuses et étroites d’alliés avec la Serbie, nous pourrions, me semble-t-il, nous entendre sur un certain quota de livraison de ces véhicules sur le marché russe. »

    Autre sujet abordé, le triplement des importations de produits agricoles serbes, comme le suggère M. Poutine :

    « La Serbie a déjà augmenté ses livraisons de produits agricoles sur le marché russe, qui se chiffrent actuellement entre 130 et 150 millions de dollars. Si nous réalisons les ententes intervenues lors de nos entretiens, ces livraisons peuvent assez vite atteindre 500 millions de dollars. Cela profite beaucoup à l’économie serbe et c’est aussi un facteur positif pour la Russie. »

    Le chef de l’État russe a laissé la porte ouverte à un apaisement à ce sujet entre Moscou et Bruxelles :

    « Nous n’ignorons pas que les pertes des producteurs agricoles dans les pays européens, qui ont imposé des sanctions à la Russie qui a été contrainte d’y riposter par des restrictions des importations de produits d’agriculture, se chiffrent à des milliards d’euros. Nous ne voudrions pas poursuivre une telle pratique. Néanmoins, telle est la réalité actuelle. »

    Très en pointe sur la question énergétique, la Russie, via la société Gazprom Neft (la branche pétrolière du groupe), va investir 1 milliard de dollars supplémentaires dans la société pétrolière serbe NIS, après y avoir déjà injecté 2 milliards. Gazprom Neft possède 56,15 % de NIS, l’État serbe 29,87 % (14 % des recettes fiscales du pays).

    Washington et Bruxelles (la Serbie est candidate à l’adhésion à l’Union europénne) regardent avec inquiétude les liens entre Moscou et Belgrade se resserrer, alors que le camp atlantiste pensait en avoir fini avec la présence russe dans les Balkans depuis les guerres des années 90 en ex-Yougoslavie.

    sourceE&R

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/vladimir-poutine-en-serbie_119105.html#more-119105

  • Inégalités, SDF, chômage : la France devient-elle un pays pauvre ?

    Qui sont les «pauvres» dont parle Emmanuel Macron ? Julien Damon dresse l'état des lieux des inégalités qui se creusent en France.

    FigaroVox: Les propos d'Emmanuel Macron sur «les pauvres» et les autocars ont déclenché la polémique tandis qu'un sondage d'ATD Quart Monde France révèle que les Français sont de moins en moins tolérants avec les plus démunis. Mais qui sont aujourd'hui «les pauvres» en France? La misère progresse-t-elle ?

    Julien DAMON: Au regard de l'indicateur le plus communément employé, la pauvreté monétaire relative (définie comme la part des individus vivant avec moins de 1000 € par mois), 14% des Français sont pauvres. On peut également définir les pauvres comme l'ensemble des bénéficiaires des prestations sociales créées spécialement pour eux: les minimas sociaux (le RSA, l'allocations pour les adultes handicapés, ou le minimum vieillesse). 3,6 millions de personnes touchent actuellement ces prestations ; autrement dit, si l'on élargit à leurs familles, c'est au total 6,5 millions de personnes qui vivent grâce à ces minima sociaux, soit 10% de la population.

    Toutefois, il serait faux de dire que la misère progresse: elle n'a en réalité pas véritablement augmenté depuis 20 ans. Elle a même baissé, dans les années 1970-1980, et s'est stabilisée entre 13 % et 14 % de la population. Le taux a continué à baisser, par exemple, entre 2011 et 2012. Ce constat, surprenant, est lié à l'indicateur employé. Celui-ci est fonction du revenu médian. Or comme le niveau de vie médian a baissé, le seuil de pauvreté a baissé et donc le taux de pauvreté. C'est assez absurde, mais l'indicateur retenu est à la baisse quand les problèmes (augmentation du niveau du chômage, baisse du niveau de vie) sont à la hausse!

    Il faut ajouter que les enquêtes qui déterminent ces chiffres ne prennent pas les sans domicile fixe en compte: l'INSEE se base sur les ménages, c'est-à-dire sur les logements. Toutefois, quand bien même ces personnes seraient intégrées dans les études, le taux ne changerait quasiment pas: on compte 150 000 personnes sans domicile, en France, en 2012, autrement dit qui dorment dans la rue ou dans des centres d'hébergement. Ce nombre, bien que révoltant en soi, est trop faible pour faire augmenter sensiblement le taux.

    La pauvreté a surtout changé de visage: autrefois, le pauvre était âgé, issu d'une famille nombreuse, et habitait dans une zone rurale. Aujourd'hui, il est jeune, vient d'une famille monoparentale, demeure en zone urbaine et ne parvient pas à s'insérer sur le marché du travail.

    La France est-elle toujours un pays riche ?

    Absolument. La pauvreté, contrairement à ce qu'affirment les discours misérabilistes et déclinistes, n'explose pas. De plus, les Français restent solidaires, généreux et tolérants vis-à-vis des pauvres. Ils ne sont pas d'abord critiques envers ces personnes, mais plutôt envers les politiques sociales, constatant leur inefficacité: chaque année, ainsi, malgré l'augmentation des moyens alloués à cette lutte contre la misère, le taux de pauvreté reste le même.

     

    Ceux qui affirment que la pauvreté explose se basent à mon sens sur deux idées. D'une part, ils établissent un lien entre le chômage et la pauvreté: comme le premier augmente, le second suit, à leurs yeux, le même chemin. D'autre part, le fait que la pauvreté soit désormais plus visible va dans leur sens. La pauvreté est incontestablement plus visible car, ces dernières années, elle a continué à rajeunir, à s'urbaniser et à se concentrer géographiquement.

    Vous avez écrit plusieurs ouvrages sur les classes moyennes. Celle-ci existe-elle toujours ? Les inégalités de richesses sont-elles de plus en plus criantes ?

    Comparons notre situation avec celle des Etats-Unis. La classe moyenne américaine s'est effondrée, depuis la crise, et a subi une forte baisse des salaires médians et moyens, tandis que la classe moyenne française a résisté à la crise jusqu'en 2012. Depuis, les personnes se situant dans cette classe moyenne à la française connaissent des difficultés, en partie dues à notre système socio-fiscal qui leur est défavorable: les individus de la classe moyenne ne sont effectivement pas assez pauvres pour bénéficier des minimas sociaux, trop modestes pour vivre forcément confortablement et pas assez riches pour bénéficier des réductions fiscales.

    Les inégalités, quant à elles, et contrairement à ce qu'on en dit, restent stables depuis 20 ans. Toutefois, à l'instar de la pauvreté, elles se transforment: on constate ainsi aujourd'hui des inégalités entre les secteurs du privé et du public, entre les centre-villes et les zones urbaines sensibles.

    Selon 71% des sondés par ATD Quart Monde les pauvres obtiendraient des aides plus facilement et pour 63% d'entre eux les minima sociaux encourageraient à l'oisiveté. Cela correspond-il à une réalité ? En quoi ?

    Ces résultats confirment ce dont nous parlions: les Français ne critiquent pas les pauvres eux-mêmes, mais plutôt les systèmes destinés à les aider, dont ils constatent l'inefficacité. Les Français, contrairement aux Américains, ne diront pas que les pauvres ne doivent leur situation qu'à leur paresse. Ils blâmeront plutôt les failles structurelles du système.

    La fraude et les profiteurs existent bien entendu. Ils restent minoritaires par rapport à l'ensemble des personnes pauvres. On constate toutefois une exaspération plus importante des Français vis-à-vis de ces abus.

    Sommes-nous finalement en train d'assister à un début de guerre des pauvres ?

    Les Etats-Unis célèbrent cette année le 50ème anniversaire de la guerre contre la pauvreté du président Johnson, dont les résultats furent spectaculaires, même si certains estiment aujourd'hui que la pauvreté l'a emporté. Cependant, alors qu'on a basculé, en Amérique, de la guerre contre la pauvreté à la guerre contre les pauvres, en France, le lien social et la solidarité demeurent solides.

    Notre système est cependant de plus en plus critiqué, notamment du fait de la diversification de la population française. Dans certains pays, les politiques sociales sont généreuses et acceptées par tous car la population est homogène, tandis que dans d'autres pays, où la population se diversifie, l'Etat providence est de plus en plus critiqué. On donne toujours plus facilement à notre voisin lorsque celui-ci nous ressemble…

    Wladimir Garcin

    Notes :

    Julien Damon est professeur associé à Sciences Po. Ancien Président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, il a notamment publié, aux Presses Universitaires de France, Éliminer la pauvreté (2010) ; Petit traité de culture économique (2013) ; L'exclusion («Que sais-je?», 2014).

    Source : Le Figaro

    http://www.voxnr.com/cc/d_france/EuEFVupFVZJaFbqaTA.shtml

  • L’armée aura des crédits en forte augmentation pour la surveillance

    En pleine loi de programmation militaire qui vise à faire des économie en supprimant 7500 postes, l’armée fait exploser son budget de surveillance.

    En effet, selon l’annexe budgétaire (.pdf) relative aux programmes de « gestion et valorisation des ressources tirées de l’utilisation du spectre hertzien, des systèmes et des infrastructures de télécommunication de l’Etat« , le ministère de Jean-Yves Le Drian demande 2 milliards d’euros pour le programme n°762. Il s’agit du programme intitulé « Optimisation de l’usage du spectre hertzien et interception et traitement des émissions électromagnétiques« . L’an dernier, en raisons de ressources exceptionnelles liées à la vente de licences de fréquences hertziennes, la loi de finances n’avait prévu que 11 millions d’euros de crédits pour ce programme en 2014, après une ligne de 698 millions d’euros ouverte pour 2013.

    Sur les 2 milliards d’euros demandés par l’armée pour 2015, 603 millions d’euros concernent des dépenses d’investissement (matériel, logiciels, bâtiments,…) pour l’interception et le traitement des émissions électromagnétiques. Un terme trompeur qui couvre également les interceptions de conversations téléphoniques, ou le déchiffrement de communications sur les réseaux électroniques.

    Source : Numerama

    http://www.contre-info.com/

  • Pauvreté, paupérisation et précarisation. Les nouvelles formes d’organisation du travail et les moyens d’y échapper (Polémia du 23/11/2010)

    Compte-rendu de la Polémia du 23 novembre 2010.

    L’ intervenant dirige un cabinet de conseil en informatique (300 personnes). Son entreprise est directement en concurrence avec l’ « offshore » et le « nearshore ». Polémia poursuit ainsi sa réflexion théorique sur la mondialisation, la délocalisation, la relocalisation.

    C’est un sujet d’inquiétude très forte en France. Le sondage TNS Sofres de Septembre 2010 met en évidence que 74 % des français sont préoccupés par le chômage et l’emploi.

    Qu’est ce que la pauvreté ?

     La pauvreté monétaire est définie par un seuil de pauvreté égal à 60 % du niveau de vie médian des salariés à temps plein du privé et du semi public. Pour l’année 2007, ce seuil de pauvreté s’établit aux niveaux suivants :

    Personne seule : 908 euros

    Personne seule avec enfant : 1182 euros

    Couple sans enfants : 1362 euros

    8 millions de personnes sont en dessous du seuil de pauvreté en 2007, ce qui représente un taux de pauvreté de 13,4 % pour l’ensemble de la population.

    Qui sont les pauvres en France ? Dans leur grande majorité, les personnes pauvres sont jeunes, voire très jeunes, et ont souvent un emploi. 49 % ont moins de 30 ans, alors que les moins de 30 ans représentent 36 % de la population. 2,4 millions de personnes de moins de 18 ans sont pauvres en 2006. Presque 2/3 des personnes en situation de pauvreté vivent dans un ménage de travailleur pauvre. 2 millions d’enfants vivent dans des ménages en dessous du seuil de pauvreté, avec une forte probabilité de devenir eux-mêmes des adultes pauvres.

    Ce rajeunissement considérable de la pauvreté en France s’explique par trois raisons principales.

    Une raison sociologique, l’isolement : les jeunes adultes (ayant quitté leur famille) sans conjoint (personne isolée), ou les familles monoparentales (un seul salaire pour le ménage). Ces ménages constituent 23 % de la population et 38 % des personnes en situation de pauvreté. Une famille monoparentale sur trois vit au dessous du seuil de pauvreté.

    Une raison sociale, des prestations sociales insuffisantes pour les familles nombreuses) : Les familles de 5 personnes représentent 15 % de la population et 25 % des pauvres. 34 % des familles de 4 enfants ou plus sont en situation de pauvreté.

    Une raison économique, les travailleurs pauvres :

    Les ménages pauvres (les ménages avec au moins une personne qui travaille) :

    2003 : 3,16 millions de personnes dans ces ménages

    2006 : 3,62 millions de personnes dans ces ménages, donc une augmentation de 500 000 personnes

    Les travailleurs pauvres (un travailleur au sein d’un ménage pauvre) :

    2003 : 1,55 millions de personnes

    2006 : 1,89 millions de personnes

    Cette pauvreté laborieuse se situe essentiellement dans les services à la personne, l’hôtellerie, la restauration, le commerce, le nettoyage, l’intérim, les emplois familiaux, ou dans des emplois aidés. Ces entreprises recherchent plus de flexibilité ce qui se traduit par des emplois à temps partiel contraint, et des emplois précaires (CDD et intérim). Ces travailleurs pauvres ne sont pas pauvres à cause de leur salaire horaire, mais parce que leur nombre d’heures de travail annuel est insuffisant à cause des emplois précaires (CDD et intérim) et des emplois à temps partiel.

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  • La politique familiale n’est pas une politique sociale, c’est une justice élémentaire

    Un fidèle lecteur du Salon Beige, qui plus est célibataire et sans enfant, nous livre quelques réflexions suite à la nouvelle atteinte aux allocations familiales :

    "La politique familiale n’est pas une politique. Je veux dire par là : pas une politique qu’un gouvernement peut choisir de mettre en œuvre ou pas. Il s’agit de justice élémentaire.

    Pour le comprendre, il faut se rappeler que le système de sécurité sociale consiste à mutualiser ce que j’appellerais les « charges de la vie », à savoir : la maladie et le handicap, les retraites, le chômage et, bien sûr, les enfants. Non-pas, naturellement, que les enfants soient un handicap, mais, du point de vue matériel et financier, il est certain que l’on vit mieux sans enfant.

    A partir du moment où les charges sont mutualisées, il faut mutualiser également le financement.

    Et c’est là que l’on comprend qu’en supprimant la politique familiale, ce n’est pas une politique contingente que l’on supprime, mais bien une injustice flagrante que l’on commet à l’égard des personnes ayant des enfants : cotisant comme les autres (au moins dans le privé), les familles consentent en effet de lourds sacrifices financiers pour élever leurs enfants, quand, dans le même temps, les personnes qui n’en ont pas disposent pleinement de leurs revenus. De nombreuses études montrent ainsi qu’un couple dont les revenus sont de l’ordre de 5000 euros par mois se retrouve avec le niveau de vie d’un smicard s’il a cinq enfants.

    Or, plus tard, ce sont ces enfants qui paieront les retraites des personnes n’ayant pas eu d’enfants, et d’autant plus que leurs parents auront consenti à se serrer la ceinture pour leur offrir de bonnes études.

    La sécurité sociale privée de la politique familiale est donc un véritable hold-up sur le budget des familles, carcela revient à privatiser l’investissement (les enfants), et à collectiviser les fruits de cet investissement.

    La politique familiale n’est pas une politique sociale, c’est une justice élémentaire, d’autant plus nécessaire qu’il y a une sécurité sociale.

    Précisons encore d’autres choses :

    • Cette justice élémentaire devient une politique nataliste dès lors que le niveau de vie augmente avec le nombre d’enfants par rapport aux personnes de mêmes revenus sans enfant. A contrario, elle devient anti-nataliste dès lors que ce niveau de vie baisse.
    • Aujourd’hui, la plupart des diverses et complexes allocations familiales sont soumises à plafond de ressources ; demain, la dernière allocation qui restait universelle sera soumise à un tarif fortement dégressif. Elles aboutissent alors à une chute du niveau de vie des couples avec enfants dès lors que leurs revenus dépassent le revenu moyen, et au contraire une légère hausse de niveau de vie dès lors que leurs revenus restent en dessous du SMIC.

    On peut donc dire que, pour peu que les parents travaillent et gagnent plus que 1500 €/mois, la politique actuelle est aujourd’hui fortement anti-nataliste, et qu’elle représente donc une spoliation en bonne et due forme du fruit de l’effort financier consenti par les familles, tandis que cette même politique est au contraire plutôt nataliste pour les personnes aux revenus faibles, et qu’elle devient même outrageusement nataliste pour ceux qui vivent des transferts sociaux.

    La conclusion à en tirer est qu’il est urgent, pour les familles, de sortir de ce système, et de revenir au financement des « charges de la vie » par la solidarité familiale naturelle.Celle-ci est sans nul doute moins sûre qu’un système de Sécurité Sociale respectueux de la justice, mais bien plus juste que le système actuel, et infiniment plus encore que le système à venir.

    Quant à ceux qui profitent de la vie aujourd’hui et bénéficieront de retraites financées par d’autres demain, qu’ils regardent dans les yeux leur collègue de travail qui a des enfants, et qu’ils se rendent compte qu’ils sont purement et simplement en train de lui voler (certes inconsciemment…) une part significative de son salaire."

    Michel Janva