économie et finance - Page 589
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Jérôme PIERRAT - L'itinéraire des drogues: des dealers au grand banditisme
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Au nom des pouvoirs financiers : la déshumanisation de la maternité
La nouvelle paraît à peine perceptible. Pourtant elle est terriblement significative de l’évolution de plus en plus évidente vers la marchandisation du corps maternel. Facebook et Apple ont décidé de payer la congélation des ovules pour leurs employées. De quoi s’agit-il ? Depuis longtemps il est possible de congeler dans de l’azote liquide les ovules et les embryons. Il existe d’ailleurs une autre technique qui est celle de la vitrification moins connue.
Le principe est le suivant. Madame (ou mademoiselle) a une bonne place chez Apple avec un profil de carrière attrayant. Mais elle voudrait bien avoir un enfant. Entre les deux mon cœur balance. Que faire ? Apple leur propose de se faire prélever des ovules qui seront stockés et implantés quand l’intéressée se décidera. C’est l’entreprise qui payera les frais. Avantage, à quarante ans, Madame bénéficiera de ses propres ovules prélevés à 25 ans. Que penser de tout cela ? En réalité il s’agit d’une annonce de propagande qui est irréaliste pour le moins dans notre pays. Elle est aussi tout autant immorale et antinaturelle.
Irréaliste. Notons d’abord que de tels stockages sont déjà effectués depuis belle-lurette. Cela s’adresse en priorité à des personnes devant reporter une grossesse pour des raisons médicales alors que la fécondation est compromise. Le cas le plus fréquent est celui de femmes devant subir un traitement anticancéreux qui leur détruira les ovaires. Par prudence leurs ovules sont récupérés auparavant pour être utilisés après guérison éventuelle. Certes, le cas proposé par Apple and Co n’est pas explicitement prévu dans la loi française ; laquelle a d’ailleurs été transgressée largement par ce qui se nomme l’acharnement procréatif multipliant les fécondations in vitro « hors nomenclature » des actes médicaux.
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Les Français ont encore puisé dans leur épargne pour la rentrée
Les fins de mois semblent de plus en plus difficiles dans les foyers français. Pour le 5e mois consécutif, les épargnants ont fait appel à leurs réserves pour doper leur pouvoir d’achat mensuel. Les détenteurs d’un Livret A ont ainsi effectué davantage de retraits que de dépôts en septembre, à hauteur de 2,37 milliards d’euros, selon des données publiées mardi par la Caisse des dépôts.
Comme en août, les Français ont donc puisé dans leur livret d’épargne. Conséquence : sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte nette (les dépôts moins les retraits) devient négative et s’établit à -1,66 milliard d’euros.
Le taux à 1% incite peu à l’épargne
Le Livret A, le produit d’épargne le plus répandu en France, est à la peine depuis plusieurs mois. Il souffre notamment d’une rémunération historiquement basse, à 1% depuis le 1er août en raison de la faiblesse de l’inflation. Le mois de septembre est, de surcroît, souvent difficile pour ce livret en raison des dépenses de rentrée scolaire ou du paiement du solde de l’impôt sur le revenu. En septembre 2013, il avait également connu une décollecte nette, à -1,56 milliard d’euros.
Le Livret de développement durable (LDD), dont le taux est également fixé à 1%, n’a pas échappé à la désaffection des épargnants en septembre et les retraits ont été supérieurs aux dépôts, à hauteur de 780 millions d’euros. Depuis le 1er janvier, sa collecte reste tout de même positive, à 870 millions d’euros.
Au total, 366,4 milliards d’euros étaient déposés fin septembre sur un Livret A ou un LDD, un montant en baisse de 3,15 milliards d’euros par rapport à fin août.
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Quand le gouvernement voulait supprimer les “petites taxes”
En avril dernier au Sénat, le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, formulait une promesse chiffrée pour remettre un peu d’ordre dans tout les prélèvements : un milliard d’euros de prélèvements en moins. Six mois plus tard, et alors que les parlementaires discutent toujours du budget, la promesse est-elle tenue?
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Général de Villiers : "Il n'y a plus de gras dans nos armées, on attaque le muscle"
"À trop tirer sur la corde, elle finit par casser… Et c’est ce que redoute le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), d’après le compte-rendu de son audition devant les députés de la commission de la Défense, diffusé par la Saint-Cyrienne."
Résumons :
- Un budget de la défense en baisse : il ne prend pas en compte l'inflation jusqu'en 2016 et restera, en 2015, au niveau de 2011 : 31,4 milliards €
- ... et non garanti : 2,3 milliards € doivent provenir de recettes exceptionnelles, non garanties. Par ailleurs, le ministère de la défense risque de reporter des charges pour la fin de cette année. (il avait atteint 3,45 milliards d’euros fin 2013)
- Des précédentes réformes qui ont épuisé toutes les marges de manoeuvres : "Avec la Révision Générale des Politiques Publiques puis la Modernisation de l’Action Publique, toutes les pistes d’optimisation ont été explorées et mises en œuvre"
- Entre 2009 et 2019, les effectifs de l'armée auront diminué d'un quart. "En 2014, le ministère de la défense, à lui seul, assumera près de 60% des suppressions d’emplois d’Etat. En 2015, ce ratio augmentera encore jusqu’à 66%. Plus on avance, plus il est difficile d’identifier des postes à supprimer"
- Dépenses de fonctionnement, à la limite de la rupture : "Et ce dans des proportions telles que le Ministre, Jean-Yves Le Drian, a décidé un abondement de 30 millions € en fin d’année dernière, afin de soutenir les bases de défense, pour satisfaire en partie les besoins les plus basiques, comme le chauffage ou la réparation des douches !Comment peut-on envisager d’aller plus loin en matière de fonctionnement quand la hausse de la TVA notamment est prise sous enveloppe et que les coûts de l’énergie et des fluides, également pris sous enveloppe, représentent 40% des dépenses des bases de défense ?"
- Du matériel vétuste : "J’ai besoin que le calendrier de l’arrivée des nouveaux équipements soit respecté ! Nos avions ravitailleurs actuels, les KC135, ont plus de 50 ans. Ils datent du début des années 1960, tout comme les avions Caravelle. Qui accepterait aujourd’hui de voler dans une Caravelle ? Nos véhicules blindés actuellement déployés en RCA ont 40 ans. Nos hélicoptères Puma ont eux-aussi presque 40 ans"
Conclusion :
"Les hommes et les femmes de nos armées, nos jeunes, risquent leurs vies au nom de la France, en notre nom à tous. En retour, nous avons un contrat moral avec eux. Ils ne comprendraient pas, comme d’ailleurs nos concitoyens, que la LPM [Loi de Programmation Militaire] puisse être amputée de quelconque manière, dans le contexte actuel en France et dans le monde", a expliqué le général de Villiers.
Aussi, a-t-il prévenu, s’adressant aux députés, "il n’y a pas de gras dans nos armées. On attaque le muscle, alors que la situation sécuritaire se dégrade ! C’est mon devoir de vous le dire".
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Au nom des pouvoirs financiers : la déshumanisation de la maternité
La nouvelle paraît à peine perceptible. Pourtant elle est terriblement significative de l’évolution de plus en plus évidente vers la marchandisation du corps maternel. Facebook et Apple ont décidé de payer la congélation des ovules pour leurs employées. De quoi s’agit-il ? Depuis longtemps il est possible de congeler dans de l’azote liquide les ovules et les embryons. Il existe d’ailleurs une autre technique qui est celle de la vitrification moins connue.
Le principe est le suivant. Madame (ou mademoiselle) a une bonne place chez Apple avec un profil de carrière attrayant. Mais elle voudrait bien avoir un enfant. Entre les deux mon cœur balance. Que faire ? Apple leur propose de se faire prélever des ovules qui seront stockés et implantés quand l’intéressée se décidera. C’est l’entreprise qui payera les frais. Avantage, à quarante ans, Madame bénéficiera de ses propres ovules prélevés à 25 ans. Que penser de tout cela ? En réalité il s’agit d’une annonce de propagande qui est irréaliste pour le moins dans notre pays. Elle est aussi tout autant immorale et antinaturelle.
Irréaliste. Notons d’abord que de tels stockages sont déjà effectués depuis belle-lurette. Cela s’adresse en priorité à des personnes devant reporter une grossesse pour des raisons médicales alors que la fécondation est compromise. Le cas le plus fréquent est celui de femmes devant subir un traitement anticancéreux qui leur détruira les ovaires. Par prudence leurs ovules sont récupérés auparavant pour être utilisés après guérison éventuelle. Certes, le cas proposé par Apple and Co n’est pas explicitement prévu dans la loi française ; laquelle a d’ailleurs été transgressée largement par ce qui se nomme l’acharnement procréatif multipliant les fécondations in vitro « hors nomenclature » des actes médicaux.
Par ailleurs le désir d’enfant est souvent compulsif et n’a que faire des situations professionnelles. En outre, la législation française est telle que les femmes enceintes ne perdent ni leur salaire ni leur place pour cause de grossesse.
En définitive, pour se décider à entamer un processus long et douloureux afin de différer une grossesse, les futures mères ne se bousculeront pas au portillon. Stimulation ovarienne, suivi échographique de la maturation ovulaire, intervention chirurgicale de prélèvement de l’ovule. Un vrai parcours du combattant au résultat incertain.
Antinaturelle. Est-ce qu’une femme raisonnable va suivre un tel parcours alorsque la nature a depuis toujours assuré la reproduction humaine ? D’autant que l’ovule stocké devra faire l’objet d’une fécondation in vitro dont les résultats sont plus qu’aléatoires. Rappelons que les équipes les plus performantes arrivent à un succès de 23 %. Mieux vaut tenir que courir… De plus, ces manipulations font de la grossesse qui est naturelle, une maladie ; ce que soulignent avec raison certaines féministes.
Enfin, reporter l’âge de la grossesse aboutit inévitablement à une limitation pratique des possibilités de procréer dans le temps. Le tout pérennisant et aggravant une crise démographique mettant un peu plus en danger tout le système de retraites.
Immorale. Bien sûr ces manipulations de la fécondation et de la vie elle-même ne sont guère admissibles, allant contre la loi naturelle. Prenons le cas d’une femme tuée lors d’un accident de la circulation. Ses ovules resteront stockés puis détruits ; ou bien serviront par exemple à la procréation médicalement assistée au profit de couples homosexuels. Ce qui bien sûr brise littéralement la filiation. Nous entrons de plein pied dans le Meilleur des mondes de Huxley dans lequel les fécondations se font en fonction des impératifs économiques de la société et la notion de famille est honnie. Apple and Co estiment certainement qu’un tel processus évite de payer les crèches aux tout petits.
Finalement il faut poser une simple question. Au nom de quoi des entreprises se permettent-elles de se mêler de la vie privée des gens ? Tout simplement au nom de leurs propres profits financiers.
De telles mesures nous mènent directement à la procréation médicalement assistée (PMA) et à terme à la grossesse par mère porteuse (GPA).
Dr Jean-Pierre Dickès
http://medias-presse.info/au-nom-des-pouvoirs-financiers-la-deshumanisation-de-la-maternite/16620
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La valse des primes dans les ministères
Les heureux collaborateurs de Michel Sapin ont une enveloppe de 742 000 euros à se partager en 2014. Ramené au nombre de bénéficiaires au 1er août 2014, cela représente 11 415,38 euros par personne et par an.
568 000 euros, c'est la somme dont dispose Marylise Lebranchu en 2014 pour attribuer des primes à ses équipiers. Si l'on divise ce chiffre par le nombre de personnes qui bénéficiaient de ses largesses au 1er août 2014, c'est-à-dire 80, l'indemnité pour sujétion particulière attribuée par la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique aux membres de cabinet et personnels chargés des fonction support qui l'entourent s'élève à10 923,08 euros par bénéficiaire et par an.
Au 1er août 2014, 63 personnes, parmi lesquelles 14 membres de cabinet et 49 collaborateurs chargés des fonctions supports, recevaient une indemnité pour sujétions particulières attribuée de la main de Najat Vallaud-Belkacem, alorsministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports qui s'est vue allouée une enveloppe de 655 000 euros pour 2014. Cela représente10 396,83 euros par bénéficiaire et par an.
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Pour avoir des subventions, il faudra propager la théorie qui n'existe pas
Le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes propose deconditionner les financements publics, accordés notamment aux médias audiovisuels, à la lutte contre les stéréotypes de sexe.
Cette méthode doit être appliquée à trois champs prioritaires: les médias, la communication institutionnelle et l'éducation, préconise ce rapport remis aux ministres Marisol Touraine (Affaires sociales) et Pascale Boistard (Droits des femmes).
Le Haut conseil a défini des grilles pour aider à mesurer les stéréotypes de sexe, notamment dans les fictions télé, et propose de s'en servir pour moduler la contribution à l'audiovisuel public. Des indicateurs devraient également être utilisés pour les émissions d'information, de divertissement et de téléréalité.
L'Etat et les collectivités territoriales devraient aussi s'engager à respecter des critères pour que leur communication institutionnelle soit dépourvue de stéréotypes de sexe.
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TVL : Politique & Eco n°18
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Le décrochage de l’économie numérique
Il est intéressant de mettre en parallèle, d’un côté, les théories de «stagnation séculaire des économies développées», et, de l’autre, les chiffres de l’économie hyperdynamique de la Silicon Valley.
On peine à croire que les deux soient vrais simultanément. L’un ou l’autre doit faire erreur.
D’un côté, le monde occidental entre dans une longue phase de faible croissance. On invente de nouveaux mots pour évoquer ce mal étrange. On parle de «stagdéflation», ou, avec le renfort du jargon médical, d’«asthénie économique». La faible croissance devient la «nouvelle normale», avec des progressions de 1 à 1,5% par an auxquelles il faudra désormais s’habituer, nous annoncent les économistes avec le regard du médecin évoquant une maladie incurable.
Les causes sont réelles. L’endettement reste excessif. Le boom démographique est derrière nous, et le déclin de la population en âge de travailler pèse sur les PIB. La baisse de la productivité semble inéluctable, sans facteurs compensatoires.
De l’autre côté, au sud de San Francisco, on assiste à un boom économique coupé du reste du monde; une fête privée, qui concerne la technologie made in Silicon Valley. Encore plus foisonnante que celle de la décennie 1990-2000, cette créativité californienne semble capter à elle seule toutes les énergies entrepreneuriales qui manquent aux autres secteurs, et tous les capitaux d’investissement qui délaissent ces autres secteurs.
Le digital ringardise tout le reste. Après la génération «dotcom» d’il y a vingt ans, place aux snap, flix, drop et gram, ces mille syllabes aux juxtapositions ludiques, mais surtout valorisées à plus d’un milliard de dollars après quelques mois d’existence.
La plupart ne font aucun bénéfice à ce jour. Mais leurs créateurs ont su s’insérer avec génie dans le décollage technologique de la vie sociale et professionnelle de millions d’utilisateurs. Cela semble donc une juste récompense que le nombre de milliardaires geeks de 30 ans explose.
Alors que l’emblématique Mark Zuckerberg, à la tête de 34 millliards de fortune personnelle à 35 ans, vient de s’offrir une île dans l’archipel hawaïen pour 80 millions de dollars, un autre ponte de la Valley, Michael Baum, vient d’acquérir le château de Pommard, le plus grand monopole privé de Bourgogne, pour un montant non divulgué.
Ce succès qui tranche si radicalement avec l’atonie qu’observent par ailleurs les économies développées n’empêche pas que les valorisations de ces gadgets soient irrationnelles. Instagram valait 1 milliard de dollars en 2012, après deux ans d’existence. Oculus, fondé en 2012, valait 2 milliards en 2014. Twitch, créé en 2011, s’achetait pour 1 milliard cette année. Beats, fondé en 2008, s’est donné à Apple pour 3 milliards.
Pinterest vaut 5 milliards après quatre ans de vie. Spotify, né en 2008, veut entrer en bourse à 4 milliards. Square va vers les 6 milliards pour ses 6 ans. Dropbox, né en 2007, s’achèterait à 10 milliards sans bénéfices. Snapchat, natif de 2011, s’évalue à 10 milliards. Mieux, son rival WhatsApp, né en 2009, s’est vendu pour 22 milliards à Facebook.
Vingt-deux milliards. Pour une application. Qui a cinq ans. A titre de comparaison, General Electric, monument du Dow Jones coté depuis 1896, a mis 85 ans pour atteindre 13 milliards en 1981, soit la moitié de ce que vaut WhatsApp après cinq ans.
Ces start-up qui se créent par centaines et se vendent à des dizaines de milliards avant même, parfois, qu’on en ait entendu parler, ne proposent souvent qu’un produit ou un service unique, concept aisément réplicable, et dont la valeur va forcément décliner au fil du temps en raison de la concurrence et de l’obsolescence rapide inhérente à la technologie.
Certes, les Google, eBay et autre Amazon sont là pour témoigner de l’immense profitabilité que peuvent réserver les succès technologiques. Mais ces trois exemples sont justement parmi les rares rescapés de la bulle des années 1990 et sont plutôt des exceptions.
Il est normal que les secteurs les plus innovants soient ceux qui concentrent l’intérêt, les talents, les capitaux. Mais les excès, cette fois encore, se paieront.
Par Myret Zaki
http://fortune.fdesouche.com/359333-le-decrochage-de-leconomie-numerique#more-359333