Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 630

  • Cour des comptes : quand Sarközy liquidait un cinquième du stock d’or de la France

    La cour des comptes ne peut cacher cet autre scandale.

    Entre décembre 2004 et septembre 2009, après que Nicolas Sarközy (alors ministre de l’économie) le lui a demandé, « la Banque de France se sépare d’un cinquième de son stock de métal fin (589 tonnes).

    Elle empoche, en cumulé, un pactole de 4,67 milliards.
    Mais le cours de l’or, lui, continue de s’apprécier ! Depuis trois ans, il a pris 94 %. Au final, si le programme n’avait pas été exécuté, la valeur des réserves en or de la Banque de France aurait atteint 19,4 milliards d’euros à fin 2010, quand celle des réinvestissements en devises s’élevait à seulement 9,2 milliards d’euros ! »

    Source et détails

    http://www.contre-info.com/

  • Une société sans croissance: la politique à l’heure de la «grande stagnation»

    L’entrée des démocraties occidentales dans une ère sans croissance paraît de plus en plus crédible. Or, le triomphe de l’Etat nation libéral-démocratique et social a été profondément lié aux «Trente Glorieuses». Que peut-on en attendre pour l’avenir de nos régimes politiques?

    Nicolas Sarkozy se faisait fort d’aller la «chercher avec les dents», tandis que François Hollande la guette désespérément. En son nom, Pierre Gattaz prétend «tout renégocier»: aucun sacrifice ne serait de trop pour précipiter son retour, du Smic aux seuils sociaux dans les entreprises. Au niveau de l’Union européenne (UE), une stratégie baptisée «Europe 2020» lui a été dédiée, en l’affublant des adjectifs «intelligente, durable et inclusive».

    L’expansion en volume du produit intérieur brut (PIB), soit la fameuse «croissance», a fini par bénéficier dans nos sociétés d’une adoration quasi religieuse. Et pourtant, nous allons peut-être devoir nous en passer, ce qui constitue un élément majeur à prendre en compte pour tout essai de prospective politique.

     

    La fin de la croissance apparait bien sûr comme un horizon positif pour certains citoyens de sensibilité écologiste. Elle représenterait une chance de limiter suffisamment le réchauffement climatique, pour que celui-ci n’entraîne pas l’effondrement de la civilisation humaine. Ceux qui attendent cette fin sont cependant une minorité. L’invocation permanente dont la croissance fait l’objet, malgré ses coûts humains et environnementaux, équivaut en effet à «une croyance partagée, [plus forte que le savoir], qui rassemble toute la société» (Gilbert Rist, dans le magazine «Le Un» du 9 juillet 2014).

    Les termes du débat sur le caractère souhaitable de la croissance ne sont toutefois pas au cœur de cet article, qui prend plutôt comme point de départ les arguments supportant le caractère probable de sa (quasi) disparition.

    Ce postulat, une fois pris au sérieux, oblige en effet à prendre conscience du contraste nécessaire qui se développera entre les coordonnées de la vie politique des années «Trente Glorieuses», qui impriment encore les imaginaires, et celles de la vie politique telle qu’elle évoluedéjà.

    L’hypothèse de plus en plus sérieuse d’une ère de «grande stagnation»

    La thèse d’un essoufflement de la dynamique expansive du capitalisme a longtemps été confinée dans des cercles d’économistes d’inspiration marxiste, qui n’en ont pas moins nuancé et raffiné la prophétie d’un effondrement final du système sous le poids de ses contradictions.

    C’est en particulier autour de la Monthly Review, aux Etats-Unis, que plusieurs auteurs ont développé un raisonnement faisant de la financiarisation une réponse fonctionnelle à la tendance à la stagnation des économies occidentales matures. Il faut admettre que ce modèle rend compte de façon assez cohérente de la crise des subprimes et de sa diffusion. Alan Freeman est allé dans le même sens, en montrant que les booms sont les exceptions à expliquer dans l’histoire du capitalisme, bien plus que les phases de dépression, lesquelles apparaissent au contraire comme une sorte de «pente naturelle» du système.

    La nouveauté ces dernières années consiste dans la reprise, sinon de ces arguments, en tout cas du pronostic d’une ère longue de stagnation, de la part d’économistes relativementmainstream. Paul Krugman en a ainsi accepté l’hypothèse dans les colonnes du New York Times, tandis que Thomas Piketty, l’auteur du fameux Capital au 21ème siècle, a mis en garde contre l’accentuation à venir du décalage entre d’un côté la hausse continue du patrimoine des plus favorisés, et de l’autre l’évolution plus modeste de la production réelle et des revenus salariaux ordinaires. Interrogé par Télérama, il assure que  «les Trente Glorieuses furent une exception; la normalité, c’est 1 % de croissance!».

    La probabilité que la crise actuelle débouche sur une stagnation durable du «fétiche PIB» est de fait rendue crédible par de simples constatations empiriques. Au-delà des cycles conjoncturels, il apparaît ainsi que sur le long terme, dans les pays riches mais aussi à l’échelle mondiale, la tendance est au déclin de la croissance et des gains de productivité qui en ont été un moteur crucial.

    Pour expliquer cette situation et pourquoi elle va durer, un certain nombre d’arguments ont été avancés par des chercheurs aux sensibilités assez variées, de l’économiste américain Robert Gordon aux auteurs de Penser la décroissance, en passant par le journaliste Richard Heinberg (La fin de la croissance). Ces arguments portent autant sur le développement intensif du capitalisme que sur son développement extensif.

    Concernant le premier aspect, il s’agit d’admettre qu’en raison du poids des services, de la trajectoire déjà parcourue par les systèmes techniques, et de l’improbabilité d’un phénomène aussi structurant que l’a été la révolution automobile, les gains de productivité sont appelés à rester bien plus faibles qu’ils ne l’ont été au cœur du 20ème siècle, pendant l’ère fordiste.

    Concernant le second aspect, il s’agit de prendre conscience du problème posé par la dépendance que nos sociétés complexes entretiennent avec des flux constants et gigantesques d’énergie. En effet, cette dépendance est de plus en plus délicate à maîtriser, d’autant que de nombreuses ressources se font de plus en plus rares et/ou coûteuses à extraire, y compris certains métaux pourtant indispensables aux stratégies de croissance «verte». C’est ce que traduit l’idée de «pic géologique et énergétique», que certains ont appelé le peak everything(littéralement, le «pic de tout»).

    A ces deux ensembles d’arguments économiques et écologiques, un troisième pourrait être ajouté, d’ordre plus politique. Le sociologue Wolfgang Streeck a récemment émis l’hypothèse que le capitalisme n’avait plus d’adversaires assez puissants pour le corriger de ses tendances au chaos et au déclin. Le résultat à en attendre serait la poursuite paroxystique de sa tendance inégalitaire et ploutocratique, laquelle irait de pair avec la financiarisation et la stagnation de l’économie réelle, ces trois dynamiques s’entretenant mutuellement.

    Croissance et qualité démocratique des régimes représentatifs

    Or, s’il est avéré que la croissance ne reviendra pas (ou seulement de manière éphémère), les implications socio-politiques de cet état de fait seront majeures. Comme le relève Dominique Méda, nos sociétés sont «fondées sur la croissance». Cela signifie que dans le cadre économique et institutionnel en vigueur, un certain nombre de maux sociaux (dont le chômage de masse) se révèlent impossibles à guérir sans son concours. De plus, sans «le grain à moudre» fourni par une expansion continue, les conflits distributifs sont amenés à faire de plus en plus de perdants.

    Il est maintenant admis que durant la période 1945-1973, les hauts niveaux de croissance ont été un ingrédient essentiel des compromis de classe positifs entre travail et capital (les seuls, sans doute, qui méritent le nom de «sociaux-démocrates»). Ils permettaient en effet de garantirsimultanément le progrès social et les fondamentaux d’une économie capitaliste.

    Alain Caillé, dans son livre-programme sur le convivialisme, a ainsi pu parler de la croissance des Trente Glorieuses comme d’une «boucle émissaire», c’est-à-dire un facteur inédit ayant permis aux hommes de «s’opposer sans se massacrer», en canalisant leurs ressentiments vers l’horizon de l’abondance matérielle.

    Il y a donc une logique à ce que la période exceptionnelle du boom de l’après-guerre ait aussi été celle de l’apogée des régimes représentatifs occidentaux, au sens où l’inclusion socio-politique des masses y a atteint des niveaux sans précédents. Or, depuis, la «grande fatigue du capitalisme» s’est accompagnée de l’épuisement parallèle des démocraties libérales.

    Plusieurs indices en attestent, aujourd’hui bien documentés. Parmi ceux-ci, figurent notamment le déclin de la participation électorale, d’ailleurs socialement différenciée; celui de l’identification et  de l’appartenance partisanes; l’appauvrissement du contenu des alternatives proposées aux électeurs; le renforcement des exécutifs au détriment des assemblées délibératives et des corps intermédiaires; ou encore le rétrécissement social du recrutement des élites politiques, la clôture de leur mode de vie et la multiplicité de leurs liens privilégiés avec les milieux d’affaires.

    En réalité, le terme de «démocraties» a toujours été abusif pour qualifier les régimes consolidés dans l’espace occidental.

    De nombreux politistes, dont Bernard Manin en France, ont bien montré que ces régimes sont avant tout représentatifs, que leurs principes ont été fixés dès le 18èmesiècle précisément par crainte du pouvoir de «la plèbe», et que leur caractère démocratique s’est en effet renforcé au cours du temps, sans toutefois en être un principe constitutif. Si l’on devait décrire plus précisément les indices de déclin évoqués ci-dessus, il faudrait donc parler d’une dégradation de la qualité démocratique des régimes représentatifs, ayant coïncidé avec la fin du long boom économique de l’après-guerre.

    Le futur probable de nos régimes politiques

    Cette lente érosion démocratique, déjà en cours, n’est-elle vouée qu’à simplement se poursuivre durant l’ère de la «grande stagnation»? Un tel diagnostic négligerait la rupture qualitative introduite par la crise actuelle. Encore une fois, c’est Wolfgang Streeck qui a le plus élégamment argumenté dans cette voie.

    Partant de l’idée selon laquelle le principe capitaliste et le principe démocratique répondent à des logiques antagonistes, dont la conciliation est provisoire et construite, Streeck indique que celle-ci a bien été rendue plus délicate à partir du retournement des années 1970. Cela dit, l’inflation puis l’envol des dettes publiques et privées sont parvenus à reporter le choc entre les deux logiques. Or, la magnitude et l’importance de la crise actuelle s’expliquent justement par l’épuisement de ces artifices, et par la crainte que malgré les avalanches de liquidités des banques centrales et la formation de (dangereuses) nouvelles bulles, le système n’évolue vers une déflation mortifère.

    Dans cette situation où plus aucune échappatoire n’est possible, le risque devient que les conflits distributifs se radicalisent, et que les défaites enregistrées par le monde du travail depuis trente ans n’aient été qu’un aimable prélude à ce qui va suivre. C’est dans ce contexte qu’il faut interpréter la phrase d’Angela Merkel sur la nécessité d’une «démocratie conforme aux marchés», ou les propos récents de Mario Draghi sur un mécanisme supranational qui permettrait d’imposer sans débat des réformes structurelles dans les pays membres.

    En fait, la «constitutionnalisation» du néolibéralisme dans l’UE a déjà progressé à grands pas en quelques années, la Grèce faisant figure de laboratoire d’une entreprise de déconstruction méthodique des Etats sociaux. Après avoir été menée selon une voie «graduelle» depuis les années 1980, celle-ci connait depuis la crise une tendance à l’accélération, accompagnée d’une «insularisation» accrue des grands choix économiques vis-à-vis de tout contrôle populaire.

    L’horizon ainsi dessiné est celui d’une démocratie et d’un Etat social tous deux «minimalistes». A la forte inclusion socio-politique atteinte pendant le long boom d’après-guerre, succèderait«une phase d’expulsion», traduite par un évidement de la citoyenneté politique et sociale. Nos régimes représentatifs s’apparenteraient de manière croissante à des «oligarchies libérales», de moins en moins tolérantes envers l’intervention populaire, qui consentiraient seulement à organiser régulièrement des scrutins électoraux, d’autant plus sur-joués voire hystérisés par les équipes politiques en compétition, que les vrais enjeux auront préalablement été mis hors-débat.

    «Winter is coming»?

    Déjà peu engageant, ce tableau prospectif peut encore être noirci, dans la mesure où les corps sociaux ne resteront probablement pas amorphes devant une évolution qui les mettra à rude épreuve. Le modèle «centre-périphérie», utilisé autrefois pour distinguer les pays riches du Nord et les pays pauvres du Sud, se réfracte déjà à des échelles de plus en plus petites, non seulement entre pays membres de l’UE, mais aussi à l’intérieur des Etats et même des aires métropolitaines.

    A partir des franges les plus désaffiliées de la population, la forclusion de la violence conquise par l’Etat pourrait se défaire et provoquer en retour une évolution de plus en plus sécuritaire des régimes. Celle-ci rencontrera d’autant moins de résistance que dans des sociétés fragmentées, sentant la maîtrise de leur destin leur échapper, et pourtant toujours parcourues de flux marchands et migratoires, la demande d’autorité et les «tensions altérophobes» seront avivées. Les partis de droite radicale ou extrême en profiteront pour avancer leur vision ethno-nationaliste, et pour promouvoir un «entre-soi» identitaire, tourné contre des éléments décrétés définitivement étrangers à la société. Un certain nombre de faits divers et de résultats électoraux témoignent de l’amorçage de ces dynamiques.

    De son côté, une gauche alternative qui se contenterait de camper une «néo-social-démocratie» disparaitrait assez vite, cet espace politique n’ayant pas été laissé vacant pour rien. Puisque rien n’est pire que la stagnation ou le déclin du PIB dans un ordre social non conçu pour cela, c’est ce dernier qu’il lui faudrait prétendre changer, afin d’organiser «la revanche de la valeur d’usage»et de la souveraineté populaire, dans une perspective cosmopolitique.

    Alors que les ressentiments sociaux aboutiront donc à la destruction de la civilité et/ou à des politisations radicales concurrentes, les partis de gouvernement traditionnels chercheront à préserver leur position, retranchés dans les casemates d’un Etat dont ils seront parmi les derniers à bénéficier de la protection. Ils pourront tenter soit de dominer l’espace politique par le biais de grandes coalitions; soit de domestiquer les forces de contestation en organisant à leur profit une bipolarisation forcée de la vie politique. Là encore, des indices existent déjà d’une telle évolution.

    Certaines factions de ces partis dominants pourraient cependant ne pas se résoudre à une telle pente autoritaire, ou tout simplement craindre de ne pas pouvoir maîtriser à temps la décomposition des sociétés. Par des jeux d’alliances dans et au-dehors de la nation, leur seule voie de salut, suggère l’économiste Pierre-Noël Giraud,  consisterait à «relocaliser le conflit économique pour pouvoir maîtriser (…) les dynamiques inégalitaires qu’il engendre». A défaut de la prise au sérieux de l’hypothèse d’une stagnation durable, cet enjeu sera probablement l’un des plus déterminants pour l’avenir de nos régimes politiques.

    Slate

    http://fortune.fdesouche.com/349521-une-societe-sans-croissance-la-politique-lheure-de-la-grande-stagnation#more-349521

  • Embargo russe : Quel coût pour l’agroalimentaire français

    Moscou a décidé d’interdire “totalement” l’importation de produits agricoles en provenance de l’Union européenne. La France, l’un des premiers producteurs mondiaux, sera donc affectée, mais jusqu’à quel point ?

    Le Kremlin s’impatiente. Mais quel sera impact réel pour l’agriculture française de l’embargo “total” confirmé ce jeudi par Moscou? Celui-ci porte sur une liste de produits agricoles en provenance de l’Union européenne(mais aussi des États-Unis, d’Australie, du Canada et de Norvège), mesure de rétorsion contre les sanctions imposées contre le pays en raison du conflit ukrainien, sans être indolore, aura un effet relativement limité. Du moins, comparé à l’ensemble des exportations agricoles françaises.

    Les chiffres exacts concernant le total des échanges de produits agricoles entre la France et la Russie diffèrent presque du simple au double selon la source.

    Entre 619 millions d’euros…

    Problème: selon les sources, les données diffèrent. Ainsi, selon les Douanes françaises, en 2013, la France a exporté pour 619 millions d’euros de produits agroalimentaires vers la Russie. Soit 3% de plus que l’année précédente.

    A titre de comparaison, l’excédent commercial total engrangé par la France grâce au secteur agroalimentaire a atteint 11,6 milliards d’euros l’an dernier (dont 3,7% pour les seuls produits agricoles qui ne tiennent pas compte des boissons).

    Et 1 milliard

    En outre, les ventes de produits agroalimentaires français à la Russie ne représentent “que” 8% du total de ses exportations vers ce pays, selon des chiffres de la Direction générale du Trésor. Laquelle précise que ce chiffre est probablement sous-évalué, les douanes russes estimant à environ 1 milliard d’euros les importations du pays de produits agroalimentaires en provenance de l’Hexagone. Il est ainsi précisé:

    Outre le fait que les méthodes de calcul diffèrent d’un pays à l’autre, cette divergence est également due au fait que de nombreux produits agroalimentaires, notamment les vins et spiritueux, transitent par certains pays de l’UE sans que les douanes françaises ne connaissent la destination finale des marchandises.

    La France, “cave à vin ” de la Russie
    Lire la suite 

  • Tapie : faute d'arbitrage à 400 millions

    Combat de requins en eau trouble, l'affaire de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans sa querelle avec l'ex-Crédit Lyonnais ressemble à un théâtre d'ombres.

    L'histoire commence en juillet 1990, lorsque Bernard Tapie achète la société Adidas, en finançant la totalité de cette acquisition (1,6 milliard de francs) par un emprunt réalisé auprès d'un pool bancaire piloté par la SDBO, filiale du Crédit Lyonnais. En avril 1992, cependant, Tapie intègre le gouvernement de Pierre Bérégovoy comme ministre de la Ville. François Mitterrand, pressentant les difficultés, lui aurait alors demandé de quitter les affaires pour se consacrer à la politique. En outre, les résultats d'Adidas ne sont pas à la hauteur de ce que l'affairiste escomptait : en 1992, la société perd 500 millions de francs. Dès lors, il cherche à la revendre. Une négociation avec le groupe britannique Pentland n'ayant pas débouché, il confie l'opération au Crédit Lyonnais.

    Coup de pouce...

    Cette banque, encore nationalisée, se trouve alors elle-même au bord de la faillite en raison d'investissements hasardeux. Pierre Bérégovoy intervient-il en faveur de son ministre ? En tout cas, le Lyonnais trouve un acheteur, Robert-Louis Dreyfus, et monte un financement auquel participent, entre autres, deux fonds d'investissement domiciliés dans des paradis fiscaux. Dreyfus gagne sur toute la ligne, puisque deux ans après avoir racheté Adidas à Tapie pour 2,1 milliards de francs, il la revend plus du double. Furieux, Tapie accuse alors la banque de l'avoir trompé en passant un accord secret avec Dreyfus et d'avoir elle-même eu part au rachat à travers les sociétés offshores.

    Cependant la situation catastrophique du Crédit Lyonnais conduit à la création en 1995 d'un Consortium de réalisation (CDR), établissement public chargé de liquider les actifs pourris de la banque. C'est ce CDR qui se trouve en première ligne lorsque Tapie porte plainte, en octobre 1998. Ce dernier est débouté en première instance, mais en septembre 2005 la Cour d'appel condamne le CDR à lui verser 145 millions d'euros, arrêt annulé par la Cour de cassation en octobre 2006. Fin 2007, les deux parties s'entendent pour confier le litige à un tribunal arbitral, sur demande de Tapie - l’accord du CDR étant validé par le ministre de l'Economie, Christine Lagarde.

    L'arbitrage, un remède douteux

    Trois arbitres sont trouvés : Pierre Mazeaud, ancien député RPR et ex-président du Conseil constitutionnel ; Jean-Denis Bredin, académicien et ancien vice-président du Mouvement des radicaux de gauche (auquel Bernard Tapie adhéra en 1993) ; et Pierre Estoup, ancien président des cours d'appel de Nancy et Versailles. En juillet 2008, ils décident que le CDR devra verser la somme effarante de 403 millions d'euros à Bernard Tapie, dont 45 millions au titre du préjudice moral ! Les contribuables paieront...

    L'affaire fait du bruit. Une enquête judiciaire est ouverte en juin 2011 et, en août de la même année, la Cour de Justice de la République lance une procédure visant Christine Lagarde. Ce nouveau développement aboutit, au terme d'une série de perquisitions et de gardes à vue, à la mise en examen de Pierre Estoup, suspecté d'impartialité dans son arbitrage ; de l'avocat de Tapie, Me Lantourne ; de Stéphane Richard, ancien chef de cabinet de Christine Lagarde ; de l'ex-président du CDR, Jean-François Rocchi ; et de Bernard Tapie lui-même pour « escroquerie en bande organisée ». Christine Lagarde elle-même est placée sous le statut de « témoin assisté », de même que Mazeaud et Bredin.

    Un absent très particulier

    Manque toutefois à cette histoire un personnage, que Jean Peyrelevade, président du Créditlyonnais de 1993 à 2003, a clairement désigné,le 1er juin 2013 sur France Inter : « L'arbitrage,qui était illégal en soi, puisque normalementl'Etat ne se prête jamais à arbitrage sauf àavoir une autorisation explicite du Parlement, anécessairement été décidé par une autoritépublique (...). Je ne conçois pas qu'une atteinte aussi grave aux principes du droit et l'attribution d'un avantage tellement exorbitant à uncitoyen particulier ait pu se faire sans le feu vertdu chef de l'Etat. » Autrement dit, NicolasSarkozy, dont Bernard Tapie avait bruyamment soutenu la candidature en 2007.Coïncidence ?

    Jean-Pierre Nomen monde&vie 30 juillet 2014

  • Valls pressé par l'aile gauche du PS de «suspendre immédiatement» le pacte de responsabilité

    Après l'invalidation par le Conseil constitutionnel d'une mesure-clé de ce pacte...

    Trois élus de l'aile gauche du Parti socialiste, Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel et Jérôme Guedj, demandent «la suspension immédiate» du pacte de responsabilité et la mise en place d'«une vraie réforme de l'impôt», samedi dans une lettre ouverte à Manuel Valls.

    «Nous contestons absolument le bien fondé de ce pacte qui ne répond pas, selon nous, à l'objectif de "redressement dans la justice" que s'était assigné le président de la République», écrivent les trois élus dans cette lettre au Premier ministre transmise à l'AFP. Selon eux, la décision du Conseil constitutionnel d'invalider la mesure d'allègement des cotisations sociales pour certains salariés rend «indispensable la suspension immédiate du pacte de responsabilité et sa remise à plat complète».

    «Nous pouvons réussir la deuxième partie du quinquennat»

    «Il nous paraît déraisonnable d'engager à la hâte une nouvelle mesure fiscale partielle aux effets incertains», ajoutent-ils, préconisant plutôt «d'en revenir à une promesse de campagne attendue par nos électeurs et par votre majorité: une vraie réforme de l'impôt, qui passe notamment par la progressivité de la CSG et le rapprochement de celle-ci avec l'impôt sur le revenu».

    Aux yeux de ces élus, c'est «toute la stratégie économique et sociale du gouvernement qu'il faut aujourd'hui redéfinir» en s'appuyant «sur trois piliers: une stratégie de relance de la croissance au service de l'emploi, la refonte de l'architecture de notre fiscalité et des prélèvements sociaux ainsi qu'une politique industrielle volontariste».

    «En associant les forces politiques de gauche et écologistes qui ont permis la victoire de François Hollande à l'élaboration d'une politique nouvelle, nous pouvons réussir la deuxième partie du quinquennat et redresser durablement notre pays», assurent-ils.

    Rendez-vous à l'Université d'été

    «A l'échelon européen, la France doit opposer au regrettable "pacte de stabilité" une stratégie de relance fondée sur l'investissement et la construction de convergences sociales», selon ces responsables. «Dans l'immédiat, nous devons engager un rapport de force avec la Commission en lui signifiant notre refus de respecter les critères de déficits restrictifs qu'elle nous assigne (...) Il revient à la France, avec d'autres, de porter une voie nouvelle», affirment-ils.

    La gauche du PS, a précisé à l'AFP la sénatrice Lienemann, «attend une réponse rapide» de Manuel Valls. Elle est «de toute façon déterminée à remettre la question sur la table à l'Université d'été du PS» à la Rochelle (29 au 31 août).

    source

    20 minutes avec AFP

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EupZyyyyZkeUoUQczP.shtml

  • Scandale L’or allemand a disparu ! Les experts avertissent

  • Pour Laurent Fabius, les palaces du Qatar à Paris ont priorité sur les chrétiens d’Irak !

    Le 1er août, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius tenait beaucoup à inaugurer l’hôtel Peninsula situé avenue Kleber à Paris. Il s’agit d’un palace qui propose 200 chambres – dont 45 suites -, fruit d’un investissement de 900 millions d’euros qui associe le groupe Shangai Hotels, propriétaire du nom Peninsula, et Katara Hospitality (anciennement Qatar National Hotels), puissant groupe qatari qui possède déjà en France l’Intercontinental Carlton Cannes.

    Le Président de Katara Hospitality n’est autre que Son Excellence Sheikh Nawaf Bin Jabor Al-Thani, grande fortune du Qatar. Katara Hospitality appartient au Qatar Holding LLC fondé par la Qatar Investment Authority (QIA) dans le but de développer des rendements stables au profit de l’Etat du Qatar.

    Or, le même jour que l’inauguration du Peninsula de l’avenue Kleber, Laurent Fabius devait recevoir  une délégation de chrétiens d’Irak. Pour obtenir des organisateurs de la cérémonie d’inauguration du Peninsula de pouvoir couper le ruban et faire le premier discours, Laurent Fabius était prêt à reporter d’une demi-heure le rendez-vous avec les chrétiens d’Irak. Mais les organisateurs qataris ont décliné l’aimable proposition de Laurent Fabius.

    La démarche du ministre des Affaires étrangères est néanmoins très révélatrice. Et constitue un véritable affront pour les chrétiens d’Irak. Surtout au vu du rôle du Qatar dans le financement des djihadistes.

    http://medias-presse.info/pour-laurent-fabius-les-palaces-du-qatar-a-paris-ont-priorite-sur-les-chretiens-dirak/14006

  • Conflit Occident-Russie: y a-t-il une issue?

    La guerre de sanctions entre l’Occident et la Russie a cessé d’être unilatérale. Moscou a tiré ses premières « salves » de riposte et a clairement montré qu’il était prêt à continuer dans le même esprit. Le principe biblique « si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi la gauche » n’est pas applicable dans les relations internationales. Pour cette raison, la situation est parfaitement logique, prévisible et même inévitable.

    Conflit Occident-Russie

    Mais cette logique et ce caractère inévitable ne rendent pas pour autant les événements moins tristes. On dit qu’un obus ne tombe jamais dans le même cratère. Vraiment? Août 1914. L’Europe se retrouve – à sa propre surprise – dans un état de guerre totale. Août 2014. L’Europe se retrouve une nouvelle fois dans la même situation, cette fois sur le terrain économique.

    Certes, une guerre économique et une guerre militaire sont deux notions très différentes. Mais au fond, elles se distinguent uniquement par le niveau de leur destructivité.

    Le gouvernement russe affirme que l’embargo sur les produits alimentaires en provenance des pays ayant adopté des sanctions contre la Russie ne fera que profiter à l’économie nationale et aux consommateurs russes. J’accorderais un crédit de confiance limité dans le temps au gouvernement russe dans ce sens. Et je suis absolument d’accord avec la thèse selon laquelle la Russie serait devenue trop dépendante des produits alimentaires importés.

    Cela ne change rien au fait que l’échange de sanctions est nuisible et mutuellement contreproductif. Ces frappes mutuelles apportent du chaos dans les mécanismes bien rodés des liens économiques. Elles détériorent les relations entre les peuples et rend la vie des populations moins confortable et moins prévisible.

    C’est pourquoi on ne voudrait pas que la grande guerre de sanctions de 2014 dure aussi longtemps que la guerre totale qui avait commencé en 1914. Toutes les parties impliquées dans le conflit actuel doivent tirer les leçons des erreurs du passé pour éviter de tomber dans le même piège. On sait parfaitement que tôt ou tard, la confrontation entre la Russie et l’Occident se soldera par un compromis. Alors pourquoi faire durer un processus qui fait du tort à tous ses acteurs? Pourquoi remettre le compromis à demain s’il est possible d’y parvenir aujourd’hui?

    La plupart des acteurs politiques russes et eurepéens de premier rang seraient susceptibles d’adhérer à cette thèse, voire même certains politiciens de Washington. Mais tout butera finalement sur des « broutilles » qui ne le sont pas vraiment – les conditions de ce compromis. La nature humaine est faite de telle sorte que chaque partie souhaite absolument un compromis avant tout selon ses propres termes. Et quand les positions des deux négociateurs sont diémétralement opposées, cela retarde l’entente, parfois pour l’éternité.

    On semble être revenus à la case départ. Y a-t-il une issue? Forcément. Mais pas dans le sens ou l’une des parties devra céder à l’autre sous la crainte d’un accroissement des sanctions.

    La Russie ne se rendra pas. Elle est habituée aux privations et aux difficultés. Elle est habituée au sacrifice de soi au nom d’une cause considérée comme juste. L’Occident ne se rendra pas non plus. Par le passé les USA et l’Europe occidentale ont déjà disputé un round de Guerre froide contre la Russie. Et il ne faut pas se leurrer: il n’y a pas d’autres options, l’Occident s’engagera les yeux ouverts dans le second round.

    Dans ce cas, sur quoi s’appuie mon optimisme? Sur le bon sens. La réticence à répéter les erreurs du passé. Sur l’instinct de survie. Sur la curiosité intellectuelle. Sur le fait que les principes moraux prônés par les politiciens occidentaux ne sont pas de la démagogie, au moins pour certains d’entre eux.

    L’Europe doit faire l’effort de comprendre – comprendre et non accepter – la logique de la position russe. Jusqu’à présent, l’UE refusait catégoriquement de le faire. Les politiciens européens n’ont même pas essayé de renoncer à leurs préjugés et d’analyser de manière impartiale les causes de la gravissime crise politique sans précédent en Ukraine. Cette réflexion a été remplacée par le suivi aveugle du sillage américain.

    Cela a débouché sur une situation qui est absolument anormale du point de vue politique, mais aussi du point de vue moral. Au cœur de l’Europe, l’armée d’un Etat moderne mène une opération militaire d’envergure complètement insensée contre sa propre population sans se préoccuper des victimes civiles.

    Certains diront que cela rappelle les événements de la guerre civile en Yougoslavie à la fin du XXe siècle. En effet. Mais à l’époque pratiquement tout le monde en Europe était au courant du déroulement des événements tragiques. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. La population du Donbass subit une extermination impitoyable. Or le quidam européen n’en sait pratiquement rien. Ni la presse, ni les politiciens ne s’efforcent de mettre l’accent sur ces faits.

    Cette position correspond-elle aux idéaux européens? J’en doute fort. Elle les méprise. Cette situation est intolérable et doit être corrigée, par les politiciens européens eux-mêmes.

    Mais pourquoi le feraient-ils? Il ne reste qu’à espérer que la capacité de la Russie à tenir le coup dans cette guerre des sanctions motivera davantage les « serviteurs du peuple de l’UE » à reconsidérer leur position. Quand on commet des injustices flagrantes sans répondre de ses actes, c’est une chose. Mais quand on doit en payer le prix fort, c’en est une autre.

    On ignore si ces attentes se réaliseront. Même s’il y a une issue à cette impasse, elle ne sera pas forcément empruntée. Il est plausible qu’elle soit « murée » pendant un certain temps, voire oubliée.

    La réaction ferme de la Russie aux sanctions occidentales est une source potentielle de nombreux problèmes. Mais elle est également un facteur éventuel engageant de nombreuses décisions positives et de percées. Le conflit Occident-Russie qui a éclaté à cause de la situation en Ukraine est allé trop loin. Il ne peut plus être arrêté à l’aide de solutions simples: il est temps de rechercher des moyens complexes.

    Mikhaïl Rostovski, 

    http://fr.ria.ru/discussion/20140808/202082684.html

  • Patrons et entreprises britanniques contre les sanctions antirusses

    Sans surprise, la Grande-Bretagne est en Europe à la pointe dans l’agressivité vis-à-vis de la Russie. Le premier ministre « conservateur » David Cameron s’est, par exemple, joint à ses amis américains pour réclamer de la France qu’elle renonce à son contrat de livraison de deux navires de projection et de commandement de classe Mistral à la Russie. La France perdrait alors un contrat s’élevant à 1,2 milliards d’euros et faisant vivre des centaines de salariés ; de plus, elle s’exposerait au risque de devoir payer des pénalités pour non-respect de ses engagements commerciaux.

    Mais cette russophobie dont fait preuve le gouvernement du Royaume-Uni semble loin d’être partagée dans l’industrie britannique.

    Cette semaine, le quotidien d’outre-Manche The Telegraph a publié une lettre ouverte signée par les PDG de sept entreprises (SH Landes LLPThe Russia HouseDG LeadershipClassical BrandsExport ExplorerRFIB Groupet Focus on Russia). « Le crash d’un avion de Malaysia Airlines est un crime et ses auteurs doivent être traduits en justice. Toutefois, ni les simples citoyens russes, ni les hommes d’affaires occidentaux qui ont déployé des efforts pour bâtir des relations avec la Russie ne doivent payer le prix de cette tragédie. Les sanctions que l’UE et les USA introduisent à l’encontre de la Russie n’empêcheront pas les autorités russes de s’ingérer dans la situation en Ukraine. Bien plus, le gouvernement russe rendra les sanctions responsables de la dégradation de l’économie nationale. » peut-on lire dans cette tribune.

    Quelques jours plus tôt, Anthony Bamford, PDG du groupe JCB, un des principaux fabricants d’engins de construction dans le monde, avait qualifié les sanctions occidentales d’absurdes. « La Russie constitue depuis 30 ans un marché important pour JCB, est tout porte à croire que les sanctions se répercuteront sur nos activités en Russie, mais il est impossible pour le moment d’évaluer leur impact. Il semble absurde que l’un des principaux exportateurs britanniques, qui réalise avec succès les livraisons d’équipements aux agriculteurs et entreprises russes, soit si sérieusement touché par les sanctions de Bruxelles. » avait-il déclaré au même journal The Telegraph.

    Le 29 juillet, c’est la société pétrolière BP (British Petroleum) qui communiquait son opposition à tout élargissement des sanctions visant la Russie.

    En somme, on n’assiste à rien d’autre qu’à un conflit entre politiciens professionnels aveuglés par l’idéologie et le pragmatisme d’acteurs de l’économie réelle.

    Baudouin Lefranc

    http://medias-presse.info/patrons-et-entreprises-britanniques-contre-les-sanctions-antirusses/13958