économie et finance - Page 651
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La Grèce, crise et châtiments
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Zalando accusé par la presse d'épuiser ses salariés en Allemagne
Un reportage de la télévision allemande dénonce les temps de repos réduits au minimum, les fouilles du personnel en fin du service et l'épuisement général des salariés.
Zalando, étoile montante de la vente en ligne en Europe, traverse une tempête en Allemagne après la diffusion lundi 17 avril d'un reportage télévisé dénonçant les conditions de travail dans l'un de ses centres de logistique.
Ce documentaire d'une vingtaine de minutes, retransmis par la chaîne RTL, relate l'infiltration incognito d'une journaliste au sein du principal site de traitement logistique de la société allemande, à Erfurt (centre), où 2.000 salariés empaquettent et envoient quotidiennement les milliers de produits commandés d'un clic par les amateurs du shopping sur internet.
Employée trois mois durant comme magasinière, celle-ci y décrit des journées harassantes, durant lesquelles elle parcourt jusqu'à 27 kilomètres à pied en huit heures pour récupérer un à un les articles dans les immenses étalages du site, les temps de repos réduits au minimum, les fouilles du personnel en fin du service ou encore l'intervention quasi-quotidienne d'ambulances pour des salariés au bout du rouleau.
"Nous sommes perpétuellement soumis à des contrôles et à une énorme pression de rendement", affirme la journaliste, qui dénonce des atteintes au droit du travail, ajoutant que le fait même de s'assoir est "mal vu" par les chefs d'équipes.
Un chiffre d'affaires en progression de 50% sur un an
Zalando, jeune pousse fondée en 2008 qui a crû à toute vitesse ces dernières années, vend chaussures, vêtements et meubles par endroits dans presque toute l'Europe de l'Ouest, les pays scandinaves et s'est lancée à la conquête de l'Est avec son nouveau site polonais.
Misant sur une communication offensive autour de la cliente qui hurle de bonheur en recevant son colis, l'entreprise, qui étudie une introduction en bourse, a vu son chiffre d'affaires progresser de 50% à 1,8 milliard d'euros l'an passé, sans toutefois parvenir à dégager de bénéfice pour le moment.
Si les griefs formulés contre ses méthodes ne sont pas nouveaux, ils jettent une nouvelle fois l'opprobre sur un secteur d'activité régulièrement accusé, en Allemagne comme ailleurs, de faire peu de cas de ses salariés et de tenter d'écraser la concurrence par tous les moyens.
L'an dernier, le géant américain de la vente en ligne Amazon s'était retrouvé au coeur d'un scandale après un reportage de la chaîne allemande ARD, qui lui reprochait de recourir à une agence de sécurité employant des néonazis pour surveiller certains de ses salariés en Allemagne. Ces derniers, pour la plupart étrangers, touchaient en outre des salaires inférieurs à ceux qui leur avaient été promis.
"Sklavando"
Avec ces nouvelles révélations, le débat est reparti de plus belle dans le pays sur les conditions de travail au sein de Zalando, dont le nom a été détourné en "Sklavando" par ses détracteurs sur internet.
Adepte d'une communication directe avec ses clients sur les réseaux sociaux, la société est montée au créneau dès la diffusion du reportage pour contester ces accusations: "Et ben, il y a beaucoup d'émotion, mais il faut aller au-delà", a-t-elle réagi sur sa page Facebook.
"De notre point de vue, la présentation des faits ne correspond pas du tout à la culture au sein de l'entreprise et à l'état d'esprit des salariés", a-t-elle encore affirmé sur son site internet le lendemain, promettant toutefois d'étudier "les points sur lesquels ces critiques sont justifiées et s'il s'agit d'erreur systématiques ou d'erreurs individuelles".
Zalando, qui a entamé une procédure en justice contre la journaliste pour rupture du secret professionnel, affirme aussi que dans une enquête interne, réalisée en partenariat avec un institut de sondages indépendant, 88% de ses salariés disent leur plaisir à travailler.
Mais pour Stefan Najda, porte-parole du syndicat Verdi interrogé par l'AFP, "les salariés ont peur, ils sont souvent employés en contrat à durée déterminée, il n'y a aucun comité d'entreprise et ceux qui en parlent sont licenciés".
"Nous n'appelons pas du tout au boycott (...) mais je conseille aux clients de ne pas avoir toujours pour seul critère le prix", ajoute-t-il.
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Cyber-espionnage : les États sont les plus grands pirates
En 2013, les intrusions malveillantes motivées par l’espionnage provenaient pour 49% de Chine et d’autres pays d’Asie orientale, mais les pays d’Europe orientale, notamment russophones, ont été soupçonnés dans 21% des cas. précise l’opérateur américain Verizon Communications dans son rapport annuel “Data Breach Investigations Report”.
Le piratage informatique à des fins d’espionnage se développe rapidement. Des groupes comme des services officiels de certains pays d’Europe de l’Est y jouent un rôle croissant, montre l’une des plus importantes études annuelles sur le sujet.
Ainsi en 2013, les intrusions malveillantes motivées par l’espionnage provenaient pour 49% de Chine et d’autres pays d’Asie orientale, mais les pays d’Europe orientale, notamment russophones, ont été soupçonnés dans 21% des cas, précise l’opérateur américain Verizon Communications dans son rapport annuel “Data Breach Investigations Report”.
Les tentatives d’espionnage ont triplé
Ces deux régions se classent de très loin en tête de l’échantillon étudié, dans lequel plus de la moitié des données détournées l’ont été à des victimes établies aux Etats-Unis.
En revanche, dans environ 25% des cas, l’origine géographique de l’intrusion n’a pas pu être déterminée, précisent les auteurs de l’étude.
Si le nombre total d’incidents identifiés comme étant des tentatives d’espionnage a triplé à 511, cela s’explique en majeure partie par le fait que le rapport sur 2013 prend en compte de nouvelles sources. Mais il reste en hausse sur la base des seules sources utilisées l’année précédente, précise Bryan Sartin, l’un des enquêteurs de Verizon.
Les États sont les espions dans 87% des cas
L’étude attribue 11% des cas d’espionnage informatique à des organisations criminelles organisées et 87% à des Etats.
Dans certains cas, des organisations criminelles cherchaient sans doute à revendre les données détournées à des Etats ou à des concurrents des entreprises prises pour cible, explique l’étude, menée avec Intel, McAfee, Kaspersky Labs, d’autres sociétés privées et des administrations publiques.
“Nous assistons à un début de rapprochement entre le crime organisé classique et l’espionnage“, résume Bryan Sartin, selon lequel cette tendance devrait se poursuivre.
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Libération des otages : l’indécente mise en scène !
Qui va croire qu’aucune rançon n’a été versée ?
Des journalistes français ont été enlevés par des islamistes dans la zone contrôlée par les rebelles en Syrie. Après de longs mois de captivité très éprouvante, ils ont été libérés et ont retrouvé leurs familles. Chaque Français doit en éprouver une grande joie et être touché par l’émotion des retrouvailles. Mais la mise en scène présidentielle de leur accueil sur le sol national m’a profondément choqué. À travers les images destinées à émouvoir, à attirer la sympathie pour les otages – ce qui se comprend – mais aussi pour les responsables associés à cette libération, on pouvait mesurer l’abaissement inouï de notre pays.
Il y a d’abord l’ambiance générale. On étale la sentimentalité comme une vertu. On pleure, on s’épanche, on embrasse. Un grand pays devrait faire preuve de plus de dignité, d’une plus grande retenue dans l’émotion, d’une plus grande fermeté à l’encontre des preneurs d’otages. Exhiber ainsi sa faiblesse, c’est accroître la tentation pour tous les ravisseurs potentiels du monde, de commencer ou de recommencer tant l’opinion publique est sensible à ces enlèvements, notamment lorsqu’il s’agit de journalistes, dont les médias, par une solidarité compréhensible, vont sans cesse rappeler la situation.
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Quel lien direct entre le PIB et l'énergie ? par Gaël Giraud
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La grogne de l’armée française et des familles de militaires face aux déficiences et restrictions budgétaires
France Info s’est intéressé à la grogne des militaires français déployés en Centrafrique: matériel déficient, conditions de vie difficiles. Les témoignages se font via les mères et épouses de militaires, qui s’expriment sur Facebook. On apprend ainsi que des véhicules sans blindage circulent dans des zones sensibles. Pour se protéger, les militaires font avec les moyens du bord: gilets pare-balles ou sacs de sable. Mais ce n’est pas tout : les véhicules blindés tombent régulièrement en panne, les pièces de rechange n’arrivent pas ou tout simplement il n’y a plus d’argent. Des journalistes ont corroboré ces allégations et ont été témoins de ces pannes fréquentes. Quant aux conditions de vie, les douches sont insuffisantes ou bien encore les tentes sont sans climatisation, les vêtements ne tiennent pas. Aux questions des journalistes, l’état-major préfère botter en touche, parlant d’une amélioration par rapport à la rusticité des premiers moments de l’opération Sangaris. Quant aux familles, elles se demandent où passe l’argent de leurs impôts, estimant que leurs maris ou fils ont droit à un meilleur matériel et des conditions de vie décentes.
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Qatar : les filières de l’esclavage moderne (vidéo)
Du Népal au Qatar, enquête exclusive sur le drame humain de l’esclavage moderne. Pourquoi des jeunes partis en bonne santé meurent en si grand nombre sur les chantiers de la Coupe du monde de football 2022.
L’ex-ambassadrice du Népal à Doha a dénoncé une “prison à ciel ouvert” et dans un rapport publié en novembre 2013, Amnesty International décrit une situation proche de l’esclavage.
La Confédération syndicale internationale estime que si les conditions de vie et de travail ne changent pas, plus de 4 000 ouvriers pourraient mourir d’ici la Coupe du monde de 2022.
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Olivier Delamarche - 22 Avril 2014 - BFM Business 22 04 2014
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Les États-Unis font le choix de l’agriculture biologique
Alors que le Sénat français vient d’adopter une loi sur l’agriculture qui laisse la part belle au productivisme agricole, les Etats-Unis ont adopté en mars une nouvelle loi de programmation agricole, le « Farm Bill ». Elle réduit les avantages accordées aux grandes cultures agro-industrielles et ouvre franchement la porte à l’agriculture bioloqique.
Certes l’agriculture industrielle et le recours massif aux OGM ne sont pas remis en question. Mais, pour la première fois depuis le début du XX° siècle, les cultures de fruits et de légumes, et surtout le bio en général, sont à la fête. Les environnementalistes américains, peu enclins à se déclarer contents, ne cachent pas leur satisfaction. Tout en rouspétant que ça aurait pu être mieux…
Des cadeaux, le secteur du bio en a reçu son compte, on va détailler cela plus loin. Mais il y a surtout, dans ce « Farm Bill » (loi sur l’agriculture), l’abandon des traditionnelles subventions gouvernementales aux seuls céréaliers. Cet ancien système garantissait à ces derniers un prix minimum pour leur récolte, indépendamment de la quantité plantée ou du cours des produits sur le marché mondial.
Les Républicains, à droite de l’échiquier politique, accusaient ce programme de fausser le marché libre. Les Démocrates lui reprochaient de pousser les fermiers à cultiver des produits inutiles ou mauvais pour la santé.
Il aura fallu presque trois ans à tout ce monde, rodé au sabotage politique depuis l’élection d’Obama, pour s’entendre sur un système de remplacement des subventions, négocié avec la participation des grandes associations environnementales et de santé publique.
Les sommes colossales qui étaient dévolues aux subventions vont servir à aider les fermiers – tous, même les producteurs de fruits, de légumes, de poules, de lapins, d’écrevisses… – à souscrire des assurances contre les intempéries, les mauvaises récoltes, les variations des cours du marché, ces assurances étant garanties par l’Etat.
Les lobbies écologistes – le mot n’a rien de honteux là-bas – ont été associés aux négociations menées par le Congrès. Avec le soutien du secrétaire d’Etat à l’Agriculture, Tom Vilsnack, qui avait pris son poste en 2009 en claironnant qu’il voulait que « les fermiers préservent la nature », ils ont obtenu que l’accès aux assurances soit conditionné à de bonnes pratiques agricoles.
Voici comment la National Wildlife Federation (Fédération nationale pour la vie sauvage) se félicitait en mars de l’adoption du Farm Bill : « On peut applaudir la clause qui permet l’accès aux assurances gouvernementales aux seuls fermiers respectant des règles précises de travail du sol, de protection des zones humides et des zones vulnérables comme les prairies. Cette clause va contribuer à protéger des millions d’hectares contre l’assèchement, l’érosion, et la dégradation des ressources en eau. » Plus généralement, la loi régule plus sévèrement l’usage des produits phytosanitaires.
« C’est une victoire exceptionnelle », confirme Aviva Glaser, spécialiste des politiques agricoles à la National Wildlife Federation. « Il aurait été impossible d’obtenir cela il y a encore quelques années. » Evidemment, les environnementalistes auraient voulu davantage, par exemple que les plans de protection des prairies naturelles s’appliquent à l’échelle des Etats-Unis, et non dans quelques Etats seulement. « Le Farm Bill n’est pas idéal, mais c’est quand même un sacré progrès pour la préservation de la nature », ajoute Glaser.
Les producteurs de bio, regroupés dans une myriade d’associations plus ou moins militantes, partiellement fédérées sur le plan national au sein de la National Sustainable Agriculture Coalition, ont en janvier accueilli avec réserve le Farm Bill : « La loi contient du bon et du moins bon. Elle prévoit l’investissement de 1,2 milliards de dollars sur cinq ans dans des programmes innovants destinés aux jeunes agriculteurs, à la production locale, à l’agriculture biologique, au développement rural, et à des cultures jusqu’à présent restées dans les limbes [fruits et légumes, ndlr].
La loi conditionne les assurances sur les récoltes à des normes de préservation de l’environnement, et nous prémunit contre toutes sortes de compétitions injustes. Mais en dépit de ces avancées certaines, la loi échoue à réformer les avantages accordés aux grosses exploitations. »
Quelle est donc la situation du bio dans le paysage américain ?
Le 21 mars dernier, le quotidien en ligne Farm Futures, qui suit l’actualité économique du secteur agricole, dressait l’état des lieux de l’année 2011, à partir d’un rapport du secrétariat d’Etat à l’Agriculture (USDA) :
- 1 million 255 000 hectares de terres cultivées certifiées bio
- 931 000 hectares de pâturages certifiés bio
La surface des terres cultivées en bio, souligne le site, ne permet pas une bonne évaluation comparative de la valeur relative des produits, dans la mesure où fruits et légumes ne nécessitent pas autant de surface que les céréales. « Un exemple : en 2011 les fruits et légumes ont représenté 43 % des ventes de bio aux Etats-Unis, mais seulement 16 % des terres cultivées en bio. »
Les terres cultivées en bio représentent en gros 0,7 % de la surface agricole globale. Un infime pourcentage des produits américains emblématiques – 0,3 % du maïs, 0,2 % du soja, 0,6 % du blé – sont cultivés en bio.
La consommation de bio est cependant en hausse constante aux Etats-Unis. Elle entraine une hausse régulière du nombre d’exploitants agricoles qui décident de se convertir au bio ou de s’installer en bio. Rien qu’en 2013, 763 exploitants supplémentaires ont obtenu la certification – une augmentation de 4,2 % par rapport à l’année précédente. Selon la USDA, l’industrie agroalimentaire compte désormais 18 513 fermes et entreprises certifiées bio, un accroissement de 245 % par rapport à 2002.
Le Farm Bill ne pouvait faire abstraction du poids croissant du bio dans les modes de vie américains. Le ministre Tom Vilsnack le rappelait le 20 mars : « Avec des ventes au détail estimées à 35 milliards de dollars l’an dernier, l’industrie du bio représente une opportunité économique exceptionnelle pour les fermiers, les éleveurs et les communautés rurales. »
La National Sustainable Agriculture Coalition salue les avancées apportées par le Farm Bill :« L’agriculture bio est correctement servie par la nouvelle loi. Le programme de certification va recevoir 11,5 millions de dollars par an – contre 5 millions auparavant – ce qui permettra de couvrir les coûts annuels des fermiers. Les fonds pour la recherche scientifique sur le bio sont maintenus au niveau de 20 millions par an. »
Des dotations auxquelles s’ajouteront quelques dizaines de millions destinés à l’amélioration des technologies, la collecte de statistiques, à la commercialisation et à l’accès aux assurances.
Finalement, y a-t-il des laissés-pour-compte dans ce Farm Bill, ou bien a-t-il été tricoté pour satisfaire tout le monde ? Le magazine à la mode Modern Farmer, très apprécié par la communauté bio et éthique, identifie quelques perdants :
- Les usines à lait géantes : comme les gros céréaliers, elles perdent leurs subventions et sont soumises au nouveau système d’assurances conditionnées à des pratiques correctes. Les petites exploitations accueillant moins de 200 vaches – la plupart bio, de fait – sont favorisées.
- Les conditionneurs de viande : ils sont désormais obligés d’indiquer l’origine géographique des bêtes sur l’emballage. Rien à voir avec les détails exigés en France, mais il s’agit d’un progrès considérable, qui va limiter le trafic d’animaux importés et de viandes mélangées.
- Les défavorisés, les pauvres, les nécessiteux de l’Amérique, qui touchent des bons alimentaires (food stamps) avec lesquels ils peuvent se fournir en alimentation dans les supermarchés et marchés fermiers, ainsi qu’acheter des graines pour leur potager.
- Le Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP), qui existe depuis 1939, placé sous la responsabilité de la USDA, se voit amputé de 8 milliards de dollars sur les dix prochaines années. Le SNAP représente tout de même 80 % du Farm Bill total, lequel représente un total de 956 milliards de dollars à dépenser sur cinq ans.
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Bonnets rouges : l’heure de la répression
Le Système a attendu que l’ambiance se calme un peu pour sévir contre les « Bonnets rouges », ces révoltés bretons, dont les manifestations ont coïncidé avec la série de destruction des portiques écotaxes.
Onze militants sont ainsi jugés ce mardi au tribunal correctionnel de Rennes pour « association de malfaiteurs » et « destruction » d’un portique écotaxe.
Huit d’entre eux ont été écroués dans l’attente de leur comparution, a annoncé le parquet dimanche. Ils risquent dix années d’emprisonnement. Une manifestation de soutien s’est déroulée lundi 21 avril 2014 devant le palais de justice de Rennes.
Toucher le Système n’aime pas qu’on le touche au porte-feuille.http://www.contre-info.com/bonnets-rouges-lheure-de-la-repression