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économie et finance - Page 652

  • Chronique de livre: Vincent Cheynet "Décroissance ou décadence"

    Vous avez aimé la lecture de JC Michéa ? Alors vous aimerez la lecture de cet ouvrage singulier de Vincent Cheynet, rédacteur en chef du journal « La Décroissance ». Découvert au hasard de la lecture d’un article (lire ici), je l’ai acquis en même temps que « L’effondrement des sociétés complexes » de Joseph Tainter et « La guerre des monnaies » de Hongbing Song. Je ne peux d’ailleurs que vous conseiller ces deux autres ouvrages en plus de celui que je chronique en ce jour. En effet, aucune analyse politique ne peut aujourd’hui se dispenser d’une analyse économique, mais aussi d’une réflexion sur deux questions liées : les ressources et l’environnement (pour ne pas dire l’écologie).

    Premier élément notable, qui est une (bonne) surprise, de l’ouvrage qui nous intéresse ici, l’auteur se réfère à un certain nombre de publications des éditions « Le Retour aux Sources » avec qui le réseau MAS coopère. Nous pouvons ajouter à cela les ouvrages de Serge Latouche, penseur emblématique de la décroissance, de Jacques Ellul pour (entre autre) la critique de la société technicienne, l'illusion politique, les nouveaux lieux communs, de JC Michéa pour la critique du libéralisme (capitalisme), de la modernité et de la « gauche » et Joseph Tainter pour L’effondrement des sociétés complexes. L’auteur introduit d’autres auteurs dont, pour ma part, j’ignorais l’existence mais qui paraissent apporter une réflexion intéressante, je pense à Dwight MacDonald pour Le Socialisme sans le progrès (1946), Cédric Biagini, qui a écrit entre autreL’Emprise numérique. Comment Internet et les nouvelles technologies ont colonisées nos vies (2012) ou encore Ivan Illich et Bernard Charbonneau (ami de Jacques Ellul). Liste non exhaustive…

    Deuxième élément notable, l’auteur épingle tout le monde et exerce une critique de tous les partis, tous les bords, tous les auteurs ainsi que les milieux militants qui possèdent tous en leur sein des tares qui confinent d’ailleurs souvent à la pathologie. Ainsi vous observerez autant une critique d’Alain de Benoist, Laurent Ozon ou Alain Soral que de Jean-Luc Mélenchon, de Nicolas Hulot, des « écologistes », de la « gauche », des libéraux-libertaires, etc… Rien ne nous oblige à abonder dans le sens de l’auteur, cela va de soi, mais cela sous-entend que nous lisons quelqu’un à l’esprit clair et aux idées réfléchies et mûries et non un énième ersatz de pensée juvénile écolo-gauchiste.

    Troisième élément notable, le nombre assez impressionnant de sujets qui nous rapprochent : éloge de la verticalité, du rôle du père, de la famille, du Beau, de l’honneur, de la solidarité, de la mesure grecque ou encore le rejet de la « gauche » bobo, les libéraux-libertaires, du bougisme, du positivisme, du scientisme, de la démagogie, de l’argent-roi, de la presse du système … ce à quoi nous pouvons ajouter une position qui pourrait sembler iconoclaste sur l’austérité qui trouvera surement un écho chez certains camarades adeptes de l'ascétisme.

    La thèse centrale de l’ouvrage, pour ainsi dire, exprimée en quatrième de couverture, consiste à fustiger l’idéologie de l’illimité, et ses corollaires: le productivisme, le progressisme, le positivisme.... Pour l’auteur, le capitalisme repose sur la croissance illimitée. Le refus des limites serait une manifestation (de l’idéologie) de la croissance. Pour lui l’accumulation du Capital analysée par Marx correspond à la croissance et notre société est le produit de la croissance, de l’idéologie de l’illimité qui se manifestent dans le fonctionnement de notre société. « L’expansion de l’illimité est un fait anthropologique total » (p.119) «Soit l'inverse de la tradition gréco-latine pour laquelle l'hubris, la démesure, demeurait la faute majeure. » (p. 36) Par ailleurs, l'absence de limites conduit fatalement à l'indifférenciation. Ainsi l’auteur développe l’idée que le mariage homosexuel est un avatar de cette idéologie capitaliste de l’illimité, d’une société qui refuse non seulement les limites économiques mais refuse aussi de poser et d'accepter des limites biologiques, physiques ou sociales, de dire « non ». (pages 87-102). Il poursuit ici l’idée selon laquelle c’est la limite et le « non » qui permettent à l’être humain (à l’individu) de se construire (p.35-47). «La décroissance, c'est dire non. » (p.36) Les frustrations sont nécessaires pour parvenir à l’âge adulte, pour bâtir une société adulte et constituer un quelconque corps social. A ce titre, certains chrétiens seront positivement surpris par la proximité entre la pensée de l'auteur et certaines de leurs conceptions. C’est le refus des limites, incarné superbement par les libéraux-libertaires qui contribue au délitement de l’humanité et de toute forme de société. Il rejoint en cela l’analyse communément acceptée dans la plupart des milieux dissidents selon laquelle la gauche « libérale-libertaire » porte le même projet que la « droite » affairiste, que tout cela forme un tout, un système. La philosophie de l’auteur est plutôt opposée à Jacques Attali, son nomadisme et ses états-hôtels…

    A la fin de l’ouvrage l’auteur poursuit : «  L’immobilité et le silence sont devenus subversifs, car ils sont une incitation à réfléchir à notre condition. » (p. 177) En effet, dans une société qui fait l’apologie du bougisme, du festivisme, de l’agitation, du bruit ou de la vitesse à grand renfort de publicités et d’incitation à la consommation, rester chez soi dans le silence devant un bon ouvrage est presque devenu un acte authentiquement révolutionnaire (remarque personnelle). A ce titre le chapitre « QUE FAIRE ? » qui clôt son livre, débute par une citation de Dwight MacDonald, à méditer : « S’il est encore trop tôt pour définir ce qu’un radical pourrait FAIRE […] nous pouvons conclure sur quelques idées plus concrètes sur ce qu’il pourrait ÊTRE. Quelles sont les attitudes caractéristiques du radical en politique ? On pourrait les esquisser en cinq traits : 1. Le négativisme , 2. L’absence de réalisme, 3. La modération, 4. La limitation, 5. Le souci de soi. »  (p. 174) C’est chacun de nous qui porte en lui la capacité à changer le monde par sa façon de vivre, sa façon de consommer, etc… et ce quels que soient les sujets. Certains connaissent la célèbre citation de Jean Mabire « Nous ne savons pas si nous changerons le mondemais nous savons que le monde ne nous changera pas » et bien cette maxime est vraie seulement si nous faisons un travail sur nous-même. Nous devons changer par nous-même pour ne pas être changé par le monde. C’est pour cela que ce qu’on attend d’un militant ce n’est pas de la posture, mais un véritable travail sur lui-même. « L’habit de fait pas le moine » disaient nos grand-parents… De fait l’auteur écrit quelques pages incisives sur l’austérité, dont je vous conseille vivement la lecture (pages 162 à 173, 11 pages à lire, ça prend 10 à 15 minutes). Combattre l’esprit bourgeois, c’est combattre l’esprit d’accumulation, le toujours plus, la consommation à outrance, le gaspillage, vivre au dessus de ses moyens, etc… et donc aussi admettre qu'une bonne partie du peuple est totalement intégrée dans le système.

    D’autres sujets pourront soulever une véritable réflexion chez vous, comme par exemple la critique du survivalisme de Piero San Giorgio. Si Vincent Cheynet valide les analyses de l’auteur suisse, il rejette le principe des BAD, jugées individualistes et conformes à la mentalité anglo-saxonne, matrice du capitalisme (ce en quoi je suis parfaitement d’accord). Pour l’auteur on ne pourra s’en sortir que collectivement, par la force du groupe (je suis également d’accord sur ce point) et non en jouant la carte solitaire qu’il considère comme une manifestation de l’esprit capitaliste (pages 142-143).

    Vous lirez également des pages très amusantes sur l’art contemporain, que l’auteur passe au vitriol, y voyant une parfaite illustration de l’idéologie de l’illimité et de l’anti-conformisme devenant lui même un conformisme. Je me permets de vous citer deux extraits, pour le plaisir de lire :

    « Il ne faut pas comprendre « l’art » contemporain comme de l’art mais comme le symptôme le plus flagrant d’une société malade » (p. 123) Ou encore « Je demeure à penser qu’à l’aune de l’art contemporain, notre époque est terrifiante ». (p. 124)

    Dans cette partie, l’auteur dégomme au passage la musique techno avec une bonne citation de Cédric Biagini issue de Techno, le son de la technolopole : « A un monde de plus en plus industrialisé, déshumanisé, où triomphe la tyrannie technologique, il fallait nécessairement une bande-son : la techno ». (p. 121) Amusant de lire ça et de voir tous les prétendus anticapitalistes « bouger » sur la techno hardcore en prenant des produits chimiques (ils parlent eux-mêmes « d’acides ») dans les « rave-parties », terminologie angliciste très révélatrice. Mais les kékés de boîtes ou les gosses de riches avec leur projet X ne valent pas mieux. C’est toute une société qui a basculé dans le Néant et le Laid. Quand on refuse les limites, on finit forcément par tomber. Certaines barrières, comme celles que l’on trouve en haut des phares, ne sont pas là pour entraver notre liberté, mais pour nous protéger.

    L’auteur aborde bien d‘autres sujets, mais je pense en substance avoir livré quelques grandes lignes de son ouvrage, sans en révéler forcément toute la teneur. Un livre qui doit figurer dans les bibliothèques, qui apporte une véritable réflexion et aidera tout militant dissident ou radical à se construire et qui peut aussi contribuer à aiguiller les structures qui cherchent à s‘opposer au système libéral, notamment grâce à la profession de foi et à quelques propositions de l'auteur. Le tout pour 12 euros, c'est-à-dire un peu plus qu’une place de cinéma. On déplorera simplement que Vincent Cheynet refuse tout dialogue avec ce qu’on pourrait nommer les « décroissants de droite » comme Alain De Benoist, mais il l’a énoncé lui-même, dire « Non » et poser des limites est nécessaire. Pour ma part, je ne pense pas que ce soit au sein de notre petite sphère dissidente, d’où qu'elle soit, que nous devions nous dire « Non », mais c’est au Leviathan capitaliste qui est en train de nous tuer que nous devons nous opposer en proposant un modèle alternatif. Peut-être qu’un jour Vincent Cheynet franchira le Rubicon…

    Jean/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/04/21/chronique-de-livre-decroissance-ou-decadence-de-vincent-cheynet.htmlLire ou relire:

    Chronique de livre: Jacques Ellul, Anarchie et christianisme

    Chronique de livre: Jean-Claude Michéa, La double pensée

    Analyse: Le libéralisme réellement existant d'après Michéa (Scriptoblog)

    Analyse: Lordon progressiste, Michéa conservateur (Boreas)

     
  • Scandale au Parlement Européen : Argent facile, champagne à gogo et autres privilèges

  • La mort des centres commerciaux américains

    Les centres commerciaux, emblématiques du mode de vie américains, ferment leurs portes les uns après les autres aux Etats-Unis.

    Les centres commerciaux font partie intégrante du mode de vie américain depuis la naissance de la société de consommation dans les années 1950. L’Europe a suivi ce modèle 20 ans plus tard. C’est notamment leur adoption par les adolescents, porteurs du nouveau style de vie, qui a fait aux Etats-Unis leur popularité et leur succès.

    Mais le temps des centres commerciaux semble aujourd’hui révolu. Ils ferment un peu partout dans le pays victimes notamment de leur incapacité à s’aligner en terme de prix et de choix sur le commerce électronique.

    On trouve même des sites (deadmalls.comdeathandtaxesmag.com et buzzfeed.com) qui répertorient et publient des photographies de centres commerciaux à l’abandon. Une autre raison pour laquelle les centres commerciaux disparaissent et leur abandon progressif par les adolescents américains.

    Selon la 27ème étude semestrielle du cabinet Piper Jaffray sur le comportement des adolescents américains, leur fréquentation des centres commerciaux a baissé de 30% en dix ans. Ils s’y sont rendus en moyenne 29 fois au cours des douze derniers mois contre 38 fois en 2007. L’étude souligne que les restaurants remplacent de plus en plus les centres commerciaux comme lieu de rendez-vous pour les adolescents américains.

    Il faut dire aussi que l’obsession sécuritaire dans les centres commerciaux, les couvre-feux pour les jeunes et l’agressivité de vigiles de plus en plus nombreux, a aussi contribué à changer les habitudes des adolescents tout comme une évolution de leurs habitudes de consommation.

    Piper Jaffray explique que pour la première fois depuis qu’il réalise son étude, les adolescents américains ont dépensé une part plus importante de leur argent en nourriture et en «événements» qu’en habillement. C’est encore trop tôt pour prolonger cette tendance, mais les adolescents, victimes de la crise et d’une baisse de leur pouvoir d’achat, réduisent peut-être leur dépendance et leur addiction aux marques de vêtements à la mode.

    Slate

    http://fortune.fdesouche.com/337011-la-mort-des-centres-commerciaux-americains#more-337011

  • Les hauts fonctionnaires européens se goinfrent sans retenue

    Français, n'ayez pas la mémoire courte, n'oubliez pas cette vidéo et ces chiffres quand vous irez voter pour les européennes !   

    Tom Staal, animateur hollandais d’une TV sur le Net, s’est rendu aux Parlements européens de Strasbourg et de Bruxelles. Dans ces « augustes » lieux, il filme des réunions sans députés, des cafétérias réservées aux seuls élus, des tapis qui ne peuvent être foulés que par les souliers ou les talons aiguilles des édiles de Bruxelles. Cela, sous la menace d’agents de sécurité essayant de les empêcher de tourner. Chez ces gens-là, on se dit démocrate, mais surtout il ne faudrait pas que le peuple s’en mêle. Le journaliste va plus loin en révélant les passe-droits et les gaspillages que son enquête met en évidence. Pris la main dans le pot de confiture, ces « élites » deviennent irascibles et même violentes, refusant systématiquement de répondre.

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  • Qu’est-ce que le transhumanisme ? par Lucien Cerise

    Dans la culture populaire, le terme de « transhumanisme » est associé à des images de science-fiction comme le clonage, le mutant génétique, le cyborg, mi-homme/mi-robot, et toutes sortes d’utopies futuristes. Or, il semble bien que la réalité soit en train de dépasser la fiction. Des phénomènes de société ayant émergé récemment, comme la théorie du genre, le « mariage homo », la PMA et la GPA, l’antispécisme, s’inscrivent effectivement dans une logique transhumaniste. 

    Il est possible de définir le transhumanisme en quelques mots comme le projet de modifier la nature humaine durablement au point d’en sortir définitivement. Il s’agit d’aller « après » l’humain, de sorte à périmer l’espèce humaine, la rendre dépassée, obsolète. En ce sens, le vocable de « transhumain » est synonyme de « post-humain », mais le premier semble avoir gagné la compétition pour s’imposer dans l’usage courant. Une masse documentaire importante sur le sujet est accessible sur l’Internet ou dans des ouvrages grand public que l’on peut se procurer en librairies.

    Cette introduction se limitera à mettre en évidence la stratégie par étapes qui anime le transhumanisme et qui va s’imposer dans les années à venir, sur le modèle de la théorie de la confusion des genres ou du lobby LGBT, qui ont incubé pendant une quarantaine d’années discrètement et tissé leurs réseaux d’influence patiemment avant de se révéler ces derniers mois dans ce qu’il faut bien appeler une explosion de haine antihumaine coordonnée au niveau international. Ainsi, après un résumé de l’arrière-fond théorique et historique du projet transhumaniste, nous décrirons de quoi il retourne en pratique, soit les réseaux de pouvoir bien concrets et installés qui le soutiennent aujourd’hui.

    Le sociologue américain Vance Packard (1914-1996) publiait en 1977 l’un de ses ouvrages majeurs, intitulé The People Shapers, traduit en français l’année suivante par L’Homme remodelé. Cet auteur s’était fait connaître dès 1957 avec ce qui reste son ouvrage le plus célèbre, La Persuasion clandestine, dans lequel il analysait les techniques de manipulation subliminale appliquées dans le marketing.

    Vingt ans plus tard, sa perspective s’était donc élargie à un propos politique général, consistant dans la critique d’une approche scientiste de la question politique. À la fin des années 1970, la cybernétique et ses applications sociales avaient eu le temps de diffuser certaines idées, notamment que la société ou l’être humain sont des mécanismes comme les autres, justiciables d’une ingénierie permettant de les remodeler pour mieux les contrôler ou les améliorer selon un dessein précis. Vance Packard intitule ainsi son avant-propos : « La malléabilité de l’homme : une idée nouvelle. » Puis il met en exergue une citation de Skinner : « De ce que l’Homme peut faire de l’Homme, nous n’avons encore rien vu », qu’il commente ainsi :

        « Cette déclaration fracassante de Skinner relève de l’ambition autant que de la réalité. Mais il est vrai que des tentatives acharnées sont faites actuellement pour remodeler les individus et leur comportement. Leurs implications vont loin, et sont souvent inquiétantes. Des “ingénieurs de l’Homme” sont au travail dans toute une série de domaines. (…) Les psychologues du comportement comptent dans leurs rangs une armée de fougueux révolutionnaires. Le plus célèbre des behavioristes, B. F. Skinner, de l’université Harvard, a appelé de ses vœux une “technologie du comportement” parce que “nous avons besoin de réaliser de grands changements dans le comportement humain”. Quelques années auparavant, un groupe de ses disciples, essayant de décrire ce qu’est l’ingénierie du comportement, expliquait : “Nous pouvons mettre en place des techniques capables de produire en masse des êtres humains supérieurs… Nous disposons d’une technologie suffisante pour obtenir le type de comportement que nous désirons. »

    Nous sommes ici dans un constructivisme intégral. L’une des constantes de l’ingénierie sociale, dont le transhumanisme est un volet, est de considérer l’existence entière comme une construction. Tout ce qui est donné, tout ce qui est naturel, peut être déconstruit et reconstruit selon un nouveau plan. Pour le transhumanisme, tout peut donc être transformé et artificialisé sans dommages fondamentaux, bien au contraire, car cela doit permettre de se « libérer » d’une nature humaine jugée encombrante ou trop limitée.

    Ce schéma général de déconstruction-reconstruction de tous les aspects de la vie, Jean Baudrillard l’appelait le « crime parfait » pour dénoncer le fait que cela aboutirait en fait à un simulacre technologique du monde réel. Une illustration saisissante nous en est fournie dans la série de films Matrix, où le monde réel est détruit et réduit à un désert, et entièrement reproduit de manière virtuelle et sous contrôle dans un monde informatique simulé. Dans cette théologie constructiviste, l’univers entier est un édifice, un bâtiment, un « temple à reconstruire », où la place de « grand architecte » divin doit être occupée par l’Initié dès lors qu’il maîtrise les règles démiurgiques de la démolition contrôlée et de la reconstruction artefactuelle (destruction créatrice, « dissoudre et coaguler », Ordo ab chao, etc.).

    Cette filiation illuministe et cabaliste du transhumanisme a façonné le visage d’une modernité largement placée sous le règne de la quantité et du nombre. Or, de l’imaginaire artistique aux sciences exactes, l’artificialisation du vivant et sa réduction au quantitatif ne visent pas franchement à son émancipation mais bien plutôt à sa simplification, de sorte à en faciliter la gestion rationnelle, numérique, industrielle et standardisée.

    Pour fabriquer le consentement à cet appauvrissement de l’existence et de la biodiversité, ainsi qu’aux pathologies physiques et mentales qui en résultent, des sommes colossales sont investies dans tous les domaines de la société pour y impulser des tendances sociétales technophiles et humanophobes.

    Parmi les agents de conformité, passés et présents, on relève des initiatives comme les conférences Macy entre 1946 et 1953, le rapport Meadows du club de Rome en 1972 (point de départ médiatique de l’idée de décroissance démographique contrôlée), l’Association transhumaniste mondiale créée en 1998 (dont la branche française « Technoprog ! » a tenu son premier colloque à Paris en janvier 2011), des essayistes prévisionnistes tels que Jacques Attali, Timothy Leary, Douglas Rushkoff, Ray Kurzweil (informaticien ayant fixé la date de péremption de l’humain à 2045, quand la « singularité technologique » de l’intelligence artificielle aura dépassé celle de l’Homme), des médias spécialisés comme Wired Magazine ou LaSpirale.org (le webzine francophone pour les « mutants digitaux »).

    Ces initiatives sont chargées de diffuser des mèmes viraux tels que l’Humain 2.0 augmenté par la technologie, le piratage de l’esprit et du corps (bio-hacking, body-hacking, extropianisme), l’eugénisme par le clonage reproductif, la Procréation médicalement assistée (PMA), la Gestation pour autrui (GPA), l’utérus artificiel (ectogenèse), la banalisation de l’avortement et de l’euthanasie, les Organismes génétiquement modifiés (OGM) végétaux, puis les « chimères », c’est-à-dire le métissage génétique entre humains et animaux, et enfin les hybrides humain/animal/machine mis en scène par des artistes comme Matthew Barney et Enki Bilal (« Mécanhumanimal »).

    Lire la suite: Scriptoblog

  • Qu’est-ce que le transhumanisme ? par Lucien Cerise

    Dans la culture populaire, le terme de « transhumanisme » est associé à des images de science-fiction comme le clonage, le mutant génétique, le cyborg, mi-homme/mi-robot, et toutes sortes d’utopies futuristes. Or, il semble bien que la réalité soit en train de dépasser la fiction. Des phénomènes de société ayant émergé récemment, comme la théorie du genre, le « mariage homo », la PMA et la GPA, l’antispécisme, s’inscrivent effectivement dans une logique transhumaniste. 

    Il est possible de définir le transhumanisme en quelques mots comme le projet de modifier la nature humaine durablement au point d’en sortir définitivement. Il s’agit d’aller « après » l’humain, de sorte à périmer l’espèce humaine, la rendre dépassée, obsolète. En ce sens, le vocable de « transhumain » est synonyme de « post-humain », mais le premier semble avoir gagné la compétition pour s’imposer dans l’usage courant. Une masse documentaire importante sur le sujet est accessible sur l’Internet ou dans des ouvrages grand public que l’on peut se procurer en librairies.

    Cette introduction se limitera à mettre en évidence la stratégie par étapes qui anime le transhumanisme et qui va s’imposer dans les années à venir, sur le modèle de la théorie de la confusion des genres ou du lobby LGBT, qui ont incubé pendant une quarantaine d’années discrètement et tissé leurs réseaux d’influence patiemment avant de se révéler ces derniers mois dans ce qu’il faut bien appeler une explosion de haine antihumaine coordonnée au niveau international. Ainsi, après un résumé de l’arrière-fond théorique et historique du projet transhumaniste, nous décrirons de quoi il retourne en pratique, soit les réseaux de pouvoir bien concrets et installés qui le soutiennent aujourd’hui.

    Le sociologue américain Vance Packard (1914-1996) publiait en 1977 l’un de ses ouvrages majeurs, intitulé The People Shapers, traduit en français l’année suivante par L’Homme remodelé. Cet auteur s’était fait connaître dès 1957 avec ce qui reste son ouvrage le plus célèbre, La Persuasion clandestine, dans lequel il analysait les techniques de manipulation subliminale appliquées dans le marketing.

    Vingt ans plus tard, sa perspective s’était donc élargie à un propos politique général, consistant dans la critique d’une approche scientiste de la question politique. À la fin des années 1970, la cybernétique et ses applications sociales avaient eu le temps de diffuser certaines idées, notamment que la société ou l’être humain sont des mécanismes comme les autres, justiciables d’une ingénierie permettant de les remodeler pour mieux les contrôler ou les améliorer selon un dessein précis. Vance Packard intitule ainsi son avant-propos : « La malléabilité de l’homme : une idée nouvelle. » Puis il met en exergue une citation de Skinner : « De ce que l’Homme peut faire de l’Homme, nous n’avons encore rien vu », qu’il commente ainsi :

        « Cette déclaration fracassante de Skinner relève de l’ambition autant que de la réalité. Mais il est vrai que des tentatives acharnées sont faites actuellement pour remodeler les individus et leur comportement. Leurs implications vont loin, et sont souvent inquiétantes. Des “ingénieurs de l’Homme” sont au travail dans toute une série de domaines. (…) Les psychologues du comportement comptent dans leurs rangs une armée de fougueux révolutionnaires. Le plus célèbre des behavioristes, B. F. Skinner, de l’université Harvard, a appelé de ses vœux une “technologie du comportement” parce que “nous avons besoin de réaliser de grands changements dans le comportement humain”. Quelques années auparavant, un groupe de ses disciples, essayant de décrire ce qu’est l’ingénierie du comportement, expliquait : “Nous pouvons mettre en place des techniques capables de produire en masse des êtres humains supérieurs… Nous disposons d’une technologie suffisante pour obtenir le type de comportement que nous désirons. »

    Nous sommes ici dans un constructivisme intégral. L’une des constantes de l’ingénierie sociale, dont le transhumanisme est un volet, est de considérer l’existence entière comme une construction. Tout ce qui est donné, tout ce qui est naturel, peut être déconstruit et reconstruit selon un nouveau plan. Pour le transhumanisme, tout peut donc être transformé et artificialisé sans dommages fondamentaux, bien au contraire, car cela doit permettre de se « libérer » d’une nature humaine jugée encombrante ou trop limitée.

    Ce schéma général de déconstruction-reconstruction de tous les aspects de la vie, Jean Baudrillard l’appelait le « crime parfait » pour dénoncer le fait que cela aboutirait en fait à un simulacre technologique du monde réel. Une illustration saisissante nous en est fournie dans la série de films Matrix, où le monde réel est détruit et réduit à un désert, et entièrement reproduit de manière virtuelle et sous contrôle dans un monde informatique simulé. Dans cette théologie constructiviste, l’univers entier est un édifice, un bâtiment, un « temple à reconstruire », où la place de « grand architecte » divin doit être occupée par l’Initié dès lors qu’il maîtrise les règles démiurgiques de la démolition contrôlée et de la reconstruction artefactuelle (destruction créatrice, « dissoudre et coaguler », Ordo ab chao, etc.).

    Cette filiation illuministe et cabaliste du transhumanisme a façonné le visage d’une modernité largement placée sous le règne de la quantité et du nombre. Or, de l’imaginaire artistique aux sciences exactes, l’artificialisation du vivant et sa réduction au quantitatif ne visent pas franchement à son émancipation mais bien plutôt à sa simplification, de sorte à en faciliter la gestion rationnelle, numérique, industrielle et standardisée.

    Pour fabriquer le consentement à cet appauvrissement de l’existence et de la biodiversité, ainsi qu’aux pathologies physiques et mentales qui en résultent, des sommes colossales sont investies dans tous les domaines de la société pour y impulser des tendances sociétales technophiles et humanophobes.

    Parmi les agents de conformité, passés et présents, on relève des initiatives comme les conférences Macy entre 1946 et 1953, le rapport Meadows du club de Rome en 1972 (point de départ médiatique de l’idée de décroissance démographique contrôlée), l’Association transhumaniste mondiale créée en 1998 (dont la branche française « Technoprog ! » a tenu son premier colloque à Paris en janvier 2011), des essayistes prévisionnistes tels que Jacques Attali, Timothy Leary, Douglas Rushkoff, Ray Kurzweil (informaticien ayant fixé la date de péremption de l’humain à 2045, quand la « singularité technologique » de l’intelligence artificielle aura dépassé celle de l’Homme), des médias spécialisés comme Wired Magazine ou LaSpirale.org (le webzine francophone pour les « mutants digitaux »).

    Ces initiatives sont chargées de diffuser des mèmes viraux tels que l’Humain 2.0 augmenté par la technologie, le piratage de l’esprit et du corps (bio-hacking, body-hacking, extropianisme), l’eugénisme par le clonage reproductif, la Procréation médicalement assistée (PMA), la Gestation pour autrui (GPA), l’utérus artificiel (ectogenèse), la banalisation de l’avortement et de l’euthanasie, les Organismes génétiquement modifiés (OGM) végétaux, puis les « chimères », c’est-à-dire le métissage génétique entre humains et animaux, et enfin les hybrides humain/animal/machine mis en scène par des artistes comme Matthew Barney et Enki Bilal (« Mécanhumanimal »).

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  • On veut saigner le peuple français à blanc ?

    Les européennes arrivent à grands pas. Il s’agira de bien voter, si l’on ne veut pas continuer à subir les desiderata des puissants irrévérencieux.   

    Les informations circulent de-ci de-là, l’eau frémit mais ne bout pas encore, les préparatifs vont bon train chez nos gouvernants et nos décideurs, en vue de donner un énième coup de poignard dans le dos des Français, et de mettre fin définitivement au peu qu’il nous reste de nos acquis sociaux.

    Déremboursement envisagé pour les consultations chez le généraliste, suppression possible des aides personnalisées au logement pour les étudiants non boursiers et, plus récemment, la remise en cause du SMIC.

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  • Pourquoi Manuel Valls peut satisfaire Bruxelles avec son plan d'austérité

    Manuel Valls a présenté son plan de réduction des dépenses de 50 milliards. Parmi les raisons avancées, une est rarement évoquée: à défaut de parvenir à limiter à 3% son déficit public fin 2015, la France doit montrer à l'Europe qu'elle a diminué son déficit structurel de 0,8 point. Ce que permettent ces 50 milliards. 

    Cette fois, on y est. Le gouvernement décrète un véritable plan d'austérité pour diminuer de 50 milliards d'euros le rythme des dépenses publiques entre 2015 et 2017, soit, tout de même, l'équivalent de… 2,5 points de PIB. Ce n'est pas rien, en cette période de faible croissance. En effet, le PIB devrait progresser de 1% au mieux cette année et de 1,7% en 2015. Des données qui ont sérieusement compliqué la donne pour le gouvernement, parfaitement conscient qu'un plan d'austérité très contraignant pourrait venir contrarier cette progression du PIB - déjà faible - attendue, selon la théorie des effets multiplicateurs chère aux keynésiens.

    Le Pacte de responsabilité devait être financé par une diminution des dépenses

    Il fallait donc ajuster au mieux. Mais les choix étaient limités dès lors que le président de la République avait annoncé en janvier que le pacte de responsabilité (20 milliards d'euros pour le CICE et 10 milliards d'euros supplémentaires d'allègements des cotisations patronales) ne serait pas financé par des hausses d'impôts pesant sur les ménages. Autre donnée contrariante, la France est tenue de revenir dans les clous de ses engagements européens à la fin 2015 en limitant ses déficits à 3% du PIB. Elle a déjà obtenu un délai supplémentaire de deux ans l'an passé. Et les autorités de Bruxelles on clairement fait comprendre au ministre des Finances Michel Sapin que l'Hexagone s'exposait à des sanctions s'il ne tenait pas ses engagements. Or, ce déficit était de 4,3% à la fin 2013 et il devrait être de 4% à la fin de cette année.

    D'où ce plan à 50 milliards d'euros sur trois ans. D'autant plus, autre argument avancé, que la dette française ne cesse d'augmenter, passant de 50% du PIB à la fin 2002, à 65% en 2007, puis à 90% en 2012 à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et à 93,9% fin 2013.

    Le plan de 50 milliards d'euros, selon Manuel Valls, nécessite des efforts, « équitablement répartis ». C'est quasi exact… Sauf que les entreprises ne sont absolument pas concernées, puisqu' elles sont protégées par la « nouvelle politique de l'offre » chère au président de la République. Les salariés également passent entre les gouttes. Mais ils ont beaucoup donné les années précédentes. Le Premier ministre a ainsi pris soin de souligner que le Smic ne serait pas remis en cause.

    Un coup rude pour les fonctionnaires

    En revanche, pour les quelque 5 millions de fonctionnaires, le coup est rude. Manuel Valls a annoncé, une nouvelle fois, le gel de la valeur du point. C'est la quatrième année consécutive depuis 2010 sous François Fillon. Pis, Manuel Valls s'est bien garder de dire qu'il s'agissait de la dernière année. Donc quid de 2015 ?

    Il faut dire que pour l'Etat, prié de faire 18 milliards d'économies, la rémunération des fonctionnaires constitue une très bonne variable d'ajustement. Chaque hausse du point d'indice de 1% augmente de 800 millions la masse salariale des agents de l'Etat et de 1,8 milliard d'euros celle des l'ensemble des administrations publiques. Or, selon la Cour des comptes, cette masse salariale représente 13,6% du PIB et, à elle seule, la masse salariale des fonctionnaires d'Etat atteints 80 milliards d'euros, soit 4 points de PIB.

    Et ce n'est peut-être pas fini pour la fonction publique. Certes, le Premier ministre a confirmé l'engagement de campagne de François Hollande : le recrutement de 60.000 fonctionnaires dans l'Education nationale est maintenu et va se poursuivre. Idem pour les recrutements de magistrats et de policiers. Mais pour les autres ministères, Manuel Valls veut baisser les effectifs. Dans quel ordre de grandeur ? va-t-on revenir à la règle Sarkozienne du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux ?

    Du côté des collectivités territoriales, priées d'économiser 11 milliards en trois ans, ça va faire mal également. Les départements et régions vont freiner leurs dépenses d'équipements. « Les entreprises du BTP vont se prendre en pleine figure la baisse des investissements des collectivités » analyse Eric Heyer, économiste à L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

    Gel des prestations sociales jusqu'en octobre 2015

    Pour leur part, la protection sociale et la santé vont être amputées de 21 milliards d'euros, dont 11 milliards concerneront les prestations sociales. Manuel Valls a été très clair : aucune prestation sociale ne sera revalorisée avant octobre 2015. A l'exception toutefois des minima sociaux (RSA, ASS, Minimum vieillesse). Une mesure qui rappelle « les commissions de la hache » du gouvernement (SFIO) de Paul Ramadier de 1946 quand il avait fallu opérer des coupes drastiques dans les finances publiques.

    Très concrètement, ce gel des pensions - qui va permettre une économie dépassant les 3 milliards d'euros - sera autant d'argent en moins dans la poche des retraités notamment. Il sera intéressant de mesurer son impact sur la consommation, et donc sur la demande intérieure.

    Quand Manuel Valls empiète sur le domaine des partenaires sociaux

    Manuel Valls a même inclus dans ce gel les retraites complémentaires (Arrco pour les salariés et Agirc pour les cadres). Une intrusion étonnante dans un domaine réservé aux partenaires sociaux. Ce sont en effet le patronat et les syndicats qui sont gestionnaires des régimes complémentaires et seuls décisionnaires sur l'évolution des pensions. Or, justement, en 2013, patronat et syndicats ont conclu un accord douloureux, rendu nécessaire par l'état financier des régimes : ils avaient décidé de désindexer partiellement la revalorisation des pensions par rapport à l'inflation en appliquant pour 2014 et 2015 la règle de la revalorisation moins un point par rapport à l'inflation ou au moins la hausse des prix si elle est inférieure à 1 %.

    Les partenaires sociaux doivent se revoir fin 2014 pour négocier la suite. « Manuel Valls préempte cette négociation, explique Philippe Pilhet, responsable des retraites à FO. Il nous met la pression pour que nous allions jusqu'à une non revalorisation totale. Et le Patronat va certainement appuyer cette demande ». Étrange pour un gouvernement que se revendique social-démocrate et donc partisan de la codécision des partenaires sociaux ?

    La même réflexion prévaut pour l'assurance chômage. Manuel Valls demande que l'Unedic soit dans le « vert » à la fin 2017. Or, actuellement, l'assurance chômage perd environ 4 milliards d'euros par an du fait du taux élevé de chômage. Et la nouvelle convention qui va s'appliquer à compter du 1er juillet permet, pour l'instant, de n'économiser « que » 400 millions par an. Le Premier ministre met donc la pression sur les partenaires sociaux pour aller beaucoup plus loin.

    La vraie raison du plan: éviter des sanction de l'Europe à l'encontre de la France

    Mais pourquoi ce programme au pas de charge ? On l'a dit, d'abord pour financer en partie le pacte de responsabilité, puis pour freiner nos dépenses publiques. Mais il y a une autre raison, fondamentale, liée encore une fois à l'Europe.

    En 2013, la Commission européenne avait autorisé la France à ne revenir qu'à la fin 2015 à un déficit public limité à 3% du PIB. La France avait reçu l'injonction d'y parvenir. Cette année, on sait que Bruxelles a refusé un nouveau délai à Michel Sapin et Arnaud Montebourg. Le respect des « 3% » est donc impératif, sous peine de sanction…

    Sauf que, en 2013, la France et la Commission européenne avaient prévu un « plan B ». Si la France ne parvenait pas aux fameux « 3% » - et avec ce plan d'économies de 50 milliards elle devrait plutôt se situer au mieux entre 3,3% et 3,7% -, pour échapper aux sanctions, la Commission regarderait alors si la France avait au moins réussi à réduire son déficit structurel à hauteur de 0,8 point de PIB en 2014 et en 2015. Or, avec son plan à 50 milliards d'euros, soit 16,33 milliards par an, la France sera dans les clous à la fin 2015.

    Reste que le pari est risqué. Car en freinant la demande intérieure avec un tel plan, il n'y a plus qu'à espérer que le pacte de responsabilité réunisse à stimuler la compétitivité des entreprises françaises ce qui devrait favoriser la demande extérieure… Sinon, on sombre dans une spirale infernale.

    Jean-Christophe Chanut

    Source : http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140416trib000825617/pourquoi-manuel-valls-peut-satisfaire-bruxelles-avec-son-plan-d-austerite.html

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZAZyEAywKRAvwso.shtml