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économie et finance - Page 655

  • L’ancien vice-président de la Bundesbank recommande l’or

    « En se tapant la tête contre le mur sans cesse, on finit par perdre tout espoir avant de complètement perdre la tête.»

    Toute personne capable de penser clairement sait que le système économique géré par les banques centrales est totalement et complètement hors de contrôle.

    Les programmes répétitifs de QE (*), les dévaluations successives de devises, les taux d’intérêts proches de zéro et la bulle sur l’internet suivie de celle sur le marché immobilier puis de la bulle actuelle sur le marché des actions en sont une preuve suffisante.

    Le sujet que je suis sur le point d’aborder ici n’est ni plus ni moins qu’une question de bon sens, si ce n’est peut-être qu’il provienne d’une source inhabituelle, où l’on entend pas souvent parler de ce genre de choses.

    Jürgen Stark, ancien vice-président de la Bundesbank et ancien économiste en chef pour la BCE (titre non officiel), a déclaré que « le système est hors de contrôle ». Voici un extrait d’une traduction de Libre Mercado :

     Stark, qui était jusqu’il y a très récemment l’une des grosses pointures de la banque centrale allemande et connu pour sa passion pour l’orthodoxie monétaire, a démissionné à la fin de l’année 2011 suite à son désaccord avec l’achat d’obligations souveraines par la BCE lancé par le président de l’institution de l’époque Jean-Claude Trichet. Depuis lors, Stark a fait usage de ses rares mais précieuses apparitions publiques pour avertir des risques que présentent les politiques actuelles des banques centrales pour la crise.

    Lors d’une conférence organisée par l’Institut Mises en Allemagne, il a conseillé aux conférenciers de se préparer à l’effondrement potentiel du système monétaire global. Stark s’est exprimé ouvertement.

    Stark a ajouté que les banques centrales, BCE incluse, « ont perdu leur perspective et leur capacité à contrôler la situation économique ».

    Le système monétaire a pu être sauvé en 2011 suite aux efforts joints des banques centrales du monde. Mais selon Stark, le système n’est rien de plus qu’une fiction. Les autorités monétaires se battent depuis 2008 pour éviter un nouveau Lehman Brothers, mais si une situation similaire devait se produire, « le système ne survivrait pas ».

    Le problème vient du modèle monétaire lui-même, c’est-à-dire de l’impression de monnaie fiduciaire sans aucune garantie et du multiplicateur par lequel les banques commerciales peuvent élargir le crédit – sans contrôle et sans épargne préalable. Stark recommande une allocation d’une partie de l’épargne de chacun sur une valeur de réserve traditionnelle comme l’or ou l’argent.

    Lors d’un autre discours prononcé la semaine dernière à Paris, Stark a déclaré que la fragile reprise aperçue en Europe n’est pas due à l’absence de stimuli monétaire et fiscal (taux d’intérêts faibles, rachats de dettes, etc.) et à une hausse des dépenses gouvernementales, mais au désendettement et au manque de réformes structurelles.

    Loin d’avoir des effets favorables, les politiques monétaires laxistes de la BCE entravent la reprise et le marché libre. La clé de la croissance, de la création d’emplois et de la fin de la crise est la compétitivité. « Nous devons gagner en flexibilité. Des progrès ont été faits, mais ils ne sont pas suffisants. La situation s’est améliorée, mais la crise n’est pas terminée ».

    « L’appréciation du capital a donné lieu à un renforcement de l’euro. Mais les marchés en crise sont distordus. Nous ne devrions pas nous réjouir de ce qui s’est passé ».

    Le système n’est que pure fiction

    Stark prêche à des convertis, mais son comportement est apprécié. Il est rare d’entendre de telles choses de la bouche de banquiers centraux ou d’anciens banquiers centraux.

    Ceci étant dit, son discours aurait bien plus de poids s’il travaillait toujours pour la Bundesbank. J’aimerais tant qu’il ne soit jamais parti.

    On dit que Stark est parti pour des raisons personnelles, mais il est facile de comprendre qu’il en a eu assez d’être le seul banquier central qui ait encore les pieds sur terre.

    En se tapant la tête contre le mur sans cesse, on finit par perdre tout espoir avant de complètement perdre la tête.

    Mish

    Global Economic Analysis, 5/06/2014

    (*) Note de la rédaction : Le terme assouplissement quantitatif, traduction de l’anglais quantitative easing, désigne un type de politique monétaire dit « non conventionnel » auquel peuvent avoir recours les  banques centrales dans des circonstances économiques exceptionnelles, telles que des crises économiques et financières de grande ampleur. (source : Wikipédia)

  • Europe : L’avenir de l’industrie se trouve sur la rive sud de la Méditerranée

    La crainte de nationalisations est tout à fait déplacée et aucun slogan des révoltes arabes de 2011 n’a montré d’hostilité au capital étranger, européen ou non européen. Il convient simplement de sortir progressivement de la logique des zones franches et des avantages fiscaux qui ne sont en rien corrélés avec des indicateurs de développement des capacités de maîtrise et d’innovation technologiques.

    Si l’on songe que la côte sud de la Méditerranée est la porte d’entrée vers le continent africain, d’un côté, et vers la riche péninsule Arabique, de l’autre, comment ne pas s’orienter vers de grands investissements industriels pour produire localement et exporter des biens d’équipement comme des biens de consommation, grâce à la valorisation des très vastes ressources humaines disponibles sur les deux rives de la Méditerranée ?

    En bref, il est temps de commencer à penser la complémentarité active et productive au bénéfice des deux rives, en lieu et place des situations rentières qui dominent trop souvent les relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée.

    La coproduction peut, bien sûr, prendre également la forme de capitaux du sud de la Méditerranée, investis en Europe dans des entreprises de taille moyenne à la recherche de liquidités pour assurer leur développement et leur expansion.

    L’essoufflement des économies européennes et le blocage des économies du sud de la Méditerranée appellent un sursaut dans le cadre d’un ensemble euro-méditerranéen plus compétitif, aussi bien vis-à-vis de l’Extrême-Orient que de la zone économique nord-américaine (port de Marseille).

    La marche forcée vers toujours plus de mondialisation économique et de transferts d’activités d’Europe occidentale et des États-Unis vers les économies émergentes semble connaître une pause. La hausse des salaires en Chine et le développement de son gigantesque marché intérieur, la baisse du niveau des salaires ouvriers en Europe et aux États-Unis expliquent notamment ce ralentissement.

    Aux États-Unis, des frémissements se font sentir dans les industries textile et automobile. En Allemagne, des politiques appropriées ont permis de sauvegarder des pans entiers de l’industrie de biens d’équipement, toujours en forte demande sur le marché international du fait de la qualité de sa production.

    L’heure est peut-être venue, pour les économies européennes, de sortir de leur sommeil grâce à une renaissance industrielle. Si le redéploiement des industries des pays d’Europe de l’Ouest vers l’Europe de l’Est a vraisemblablement atteint ses limites, il n’en est pas de même en ce qui concerne les relations industrielles avec les pays au sud de la Méditerranée.

    Pour l’heure, les accords d’association et de libre-échange de l’Union européenne (UE) avec les pays tiers méditerranéens n’ont pas donné les bénéfices escomptés pour ces pays : le taux de chômage des jeunes – et notamment des jeunes diplômés – n’a pas diminué ; la part des exportations de ces pays vers l’UE n’a pas substantiellement augmenté.

    Ensemble euro-méditerranéen

    Dans le domaine industriel, les zones franches et les avantages fiscaux accordés à la sous-traitance des multinationales européennes vers les sociétés locales n’ont pas entraîné de dynamique d’industrialisation des pays arabes du pourtour méditerranéen.

    Cette sous-traitance a certes fourni de l’emploi local et des bénéfices défiscalisés, mais elle n’a guère poussé les entrepreneurs locaux à pratiquer une remontée progressive de filières technologiques.

    Sortir de la logique des zones franches

    Il est temps d’être plus ambitieux et de faire émerger un ensemble productif et compétitif euroméditerranéen, en passant de la sous-traitance à la coproduction. Dans une telle approche, la réindustrialisation de l’Europe devrait se déployer en tenant compte du potentiel dormant de consommation comme de production des économies du Sud.

    La politique d’assistance de l’UE à ces pays a permis une modernisation des institutions économiques et financières, voire une convergence institutionnelle. Elle n’a cependant pas réussi à dynamiser les structures de production restées chétives et incapables d’offrir les indispensables opportunités d’emploi, ce qui explique en partie les révoltes de 2011 sur la rive sud de la Méditerranée.

    Ces structures sont restées prisonnières de situations rentières et de concentration massive de l’activité économique aux mains de quelques groupes d’affaires oligopolistiques ayant l’appui des autorités politiques.

    Peut-on coproduire entre les deux rives de la Méditerranée aujourd’hui ? La situation est mûre pour cela. Au nord comme au sud de la Méditerranée, les politiques de modernisation et l’objectif de convergence des économies ont atteint leurs limites dans le cadre des structures de production actuelles.

    Pour cela, il faut que les réserves cachées de productivité soient enfin libérées de toutes les contraintes et pesanteurs qui leur font barrage depuis des décennies, en dépit des politiques de libéralisation mises en œuvre avec l’aide de l’UE et des institutions de financement internationales. Il faut d’ailleurs reconnaître que les économies au sud de la Méditerranée ont montré qu’elles sont favorables aux investissements privés des économies au nord.

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/343673-europe-lavenir-de-lindustrie-se-trouve-sur-la-rive-sud-de-la-mediterranee#more-343673

  • C’est maintenant une crise sociale qui menace l’Europe

     

    Par Guntram B. Wolff et Zsolt Darvas

    Cet article est basé sur une note de synthèse rédigée conjointement par les deux auteurs, présentée aux ministres des Finances de l’UE lors de leur entrevue informelle de l’Ecofin à Athènes.

    Image du film L’arroseur arrosé, de Louis Lumière, 1895

    Au cours de ces dernières années, la politique économique européenne s’est concentrée sur la crise des dettes souveraines et sur la fragmentation du système financier. Mais une menace encore plus dangereuse pèse sur l’Europe : le risque de la fragmentation sociale qui pourrait bien se transformer en une révolte contre les élites politiques, contre l’intégration européenne, les marchés ouverts et mondiaux, et finalement contre l’euro.


    La confiance dans l’UE et dans les gouvernements nationaux en général s’est affaiblie dans tous les pays depuis 2008, et particulièrement à Chypre, en Espagne, en Grèce et au Portugal. Plus de 6 millions d’emplois ont été perdus dans l’UE depuis 2008 et la paupérisation a considérablement augmenté dans les pays les plus touchés, en particulier chez les jeunes.

    Le chômage mine la croissance en raison de la perte de compétences professionnelles importantes. En particulier, le chômage des jeunes a un impact négatif durable sur la productivité, la santé et les performances éducatives. Les pays du sud de l’Europe et les Etats baltes, qui ont été les plus durement touchés par la crise, avaient déjà des niveaux élevés d’inégalités de revenus avant la crise. Afin de compenser ces inégalités, certains ménages s’étaient excessivement endettés et ce surendettement continue de nuire à la croissance.

    La première priorité en Europe est la réforme des systèmes nationaux de Sécurité sociale. Par exemple, la Grèce et l’Espagne, qui utilisaient autour de 16-18 % de leurs PIB respectifs pour la protection sociale avant la crise, n’ont réduit leurs inégalités de revenus que de 20 % alors que dans le même temps, le Danemark et la Suède les ont réduites de 45 % avec la même proportion de dépenses sociales. De toute évidence, des gains d’efficacité significatifs sont possibles pour le modèle social « méditerranéen », y compris en France.

    Concernant l’effort de la consolidation budgétaire, les niveaux des retraites et les dépenses en faveur des personnes âgées ont été préservés pendant la crise, alors que les budgets pour l’éducation, les familles et les enfants ont été coupés de façon substantielle. Revoir la distribution des coupes budgétaires est indispensable pour réduire la fracture grandissante entre les générations.

    La seconde priorité en Europe est la gestion adéquate de la demande. Alors que la consolidation budgétaire dans les pays en crise était inévitable, l’UE n’a pas mis en place de politique pour compenser la baisse de la demande en Europe. La zone euro en particulier a besoin de trouver des façons d’accroître la demande en Allemagne et dans les autres pays disposant de marges de manoeuvre budgétaires.

    Pour éviter une politique budgétaire restrictive en pleine crise, l’UE doit mettre en place une union budgétaire, qui pourrait prendre la forme d’un régime d’assurance-chômage commun. Une étape intermédiaire pour accroître la demande serait de lancer des projets communs d’infrastructures financés par des euro-obligations.

    Enfin, les systèmes fiscaux doivent être revus. En particulier, l’idée selon laquelle des taux d’imposition marginaux plus faibles sur les tranches supérieures des revenus se traduiraient par une meilleure productivité est fausse. L’augmentation des droits de succession et de certains impôts sur la fortune permettrait de transférer une partie du fardeau de la résolution de la crise sur ceux qui ont été le moins touchés.

    L’Europe a surmonté la crise financière la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, l’incapacité à régler la crise sociale mine les efforts pour stabiliser la dette, assombrit les perspectives d’avenir des jeunes générations et réduit progressivement le soutien à un projet d’intégration transnationale unique dans l’Histoire. Une révolte sociale pourrait bien rejeter la mondialisation et saper les bases de notre prospérité.

    Les Echos

     

  • Où vont les milliards de l’OTAN ?

    C’est la Cour des comptes des Pays-Bas qui pose la question. Les milliards d’euros attribués par les pays membres à l’OTAN disparaissent dans un trou noir comptable. Les représentants des 28 États membres de l’OTAN, ne savent pas comment est utilisé l’argent public. Les ambassadeurs de l’OTAN admettent cette comptabilité opaque mais aucune solution ne semble sur le point d’aboutir, analyse la Cour des comptes néerlandaise. Les contrôleurs rendent donc l’information publique pour imposer le sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion de l’OTAN.

    « Certains rapports ne sont pas publics en raison de leur caractère confidentiel« , réplique l’OTAN. « Les alliés conservent cependant un contrôle complet sur le niveau des coûts et comment l’argent est dépensé. »

    L’opacité de la comptabilité de l’organisme atlantiste pourrait être une bonne occasion de remettre en cause cette politique militaire globale avant tout aux ordres des Etats-Unis.

    http://medias-presse.info/ou-vont-les-milliards-de-lotan/11096

  • L’UMP est tenu à bout de bras par les banques

    L’UMP a manifestement été géré en dépit du bon sens jusqu'à le conduire à une faillite de fait par ceux-là mêmes qui prétendent revenir un jour au pouvoir.   

    L’UMP est traditionnellement le parti des chefs d’entreprise et des cadres supérieurs, autant d’électeurs qui dans leur vie professionnelle ont à cœur –en principe- la bonne santé financière de la maison qu’ils dirigent ou qui les emploie. Comment pourraient-ils imaginer que leurs élus puissent conduire le premier parti politique de France, héritier du grand parti fondateur de la Vème République à une banqueroute totale ?

    Les comptes des exercices 2011 et 2012 sont publics et voici ce qu’il faut en retenir. Dès le 31 décembre 2011, le bilan présentait « un trou » de 3.5 millions d’euros, une situation qui pour une entreprise ordinaire aurait déjà été synonyme de cessation de paiements. Mais c’est en 2012 que tout va déraper. Alors que les ressources restaient quasi stables, les dépenses ont été multipliées par deux et au final l’année s’est achevée sur une perte astronomique de 40 millions d’euros. D’aucuns objecteront la décision du Conseil constitutionnel d’invalider les comptes de campagne du candidat Sarkozy, on reste loin du compte. Même réduite, cette perte aurait encore été importante au regard des ressources du parti. Quant à se faire retoquer 11 millions pour un dépassement de seulement 400 000 alors que par ailleurs c’est plus de 10 millions qui ont été dissimulés à travers Bygmalion, laisse pantois. Fraudeurs mais en plus fraudeurs négligents, on croit rêver.

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  • Une France qui sacrifie sa jeunesse

    La France est pour une fois sur la première marche du podium, celui du classement des inégalités de générations. Elle a sacrifié sa jeunesse plus que n’importe quelle autre société développée, comme le démontre l’étude des niveaux de vie.

    Niveau de vie selon la génération: le cas alarmant des jeunes Français – Écart de niveau de vie par rapport à la moyenne (à caractéristiques des ménages équivalentes) en %.

    En sciences sociales, cet indice, construit à partir du revenu net après redistribution (donc après impôts et droits sociaux) et rapporté à la taille du ménage, est l’aune à laquelle se mesure la progression du confort dans une société.

    Le niveau de vie relatif des trentenaires a perdu 17%

    Comme nous avons pu le relever dans nos travaux « Generational Inequalities and Welfare Regimes », parus en juin dans la revue Social Forces, depuis 1984, en France, par rapport à celui des sexagénaires, le niveau de vie relatif des trentenaires a perdu 17 %. C’est là un effet de génération. *

    En 1980, les sexagénaires étaient une génération sacrifiée, qui avait 20 ans lors de la crise des années 1930, et leurs trentenaires une génération dorée, née vers 1950. La malchance a changé de camp : nos sexagénaires, nés avant 1954, ont eu 20 ans dans une période d’expansion exceptionnelle.

    Si la génération née en 1975 avait eu la chance de suivre la tendance de croissance exceptionnelle dont ont bénéficié les cohortes nées entre 1920 et 1950, ils bénéficieraient d’un niveau de vie 30 % plus élevé.

    Cet écart, qui mesure le fossé entre générations, est un résultat exceptionnel, nettement au-dessus du pays qui se trouve en deuxième position de ce classement international, l’Espagne, située à 24 %.

    Dans une société française qui continue de s’enrichir, les nouvelles générations de quadragénaires ne progressent pas. Cette redistribution entre les classes d’âge est sans pareille, même si les pays du sud de l’Europe ne sont pas si loin. Dans l’Europe méditerranéenne, dans ces pays champions du chômage des jeunes, les nouvelles générations sont en mauvaise posture.

    A l’opposé de ce classement, les pays anglo-saxons et nordiques ne connaissent pas de telles inégalités : chaque génération a bénéficié par rapport à la précédente d’un même rythme de progression, selon un processus de croissance pensé par le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804), où les successeurs font mieux, mais seront dépassés par leurs propres puînés. Même en Allemagne, dont les microjobs précaires et les nano-salaires sont dénoncés, la réalité est meilleure que celle des jeunes Français.

    Une situation plus dégradée pour chaque nouvelle génération

    Où que l’on regarde, la situation socio-économique française inquiète : de haut en bas de la pyramide des âges, un espace béant s’est formé. Mais chaque nouvelle génération se retrouve devant une situation encore plus dégradée. Avant même la récession de 2008, leur situation était déjà difficile. Il ne s’agit pas simplement du risque de chômage, du statut indécent des stagiaires, de la précarité rampante, qui deviennent à un moment ou l’autre le lot général.

    Nous voyons surtout la baisse des salaires nets subie par les nouveaux entrants, dont l’ancienneté future ne permettra jamais de remédier au choc initial. L’expansion des niveaux de diplômes a créé une génération identifiée à la classe moyenne supérieure, mais dont le revenu glisse sous celui des classes moyennes inférieures de la génération de ses parents. Cette nouvelle génération vit une tendance montante de déclassement économique.

    Un déni français de la réalité

    Le diagnostic français a été maintes fois démontré, mais il a fait aussi l’objet d’un profond déni : trois registres de dénégations ont permis de ne rien en faire. Certains posent que, puisque les jeunes sont flexibles, ils rattraperont leurs difficultés en vieillissant.

    Ensuite, les détracteurs de la thèse générationnelle ont affirmé aussi que, avec un rythme séculaire de 2 % de croissance par an, il n’y aura pas de problème de retraite en 2050. Le troisième argument estime que l’enjeu central n’est pas l’inégalité entre générations mais entre classes sociales ou niveaux de diplôme dans une génération : peu importe la paupérisation de la jeunesse en regard de l’explosion supposée des inégalités parmi les jeunes. Ces trois arguments sont battus en brèche par la comparaison.

    Les plus récentes, menées au Luxembourg Income Study (un centre mondial d’analyse des inégalités), permettent même d’ajouter des pièces centrales au puzzle français du sacrifice des jeunes générations. Nous pouvons ainsi comparer les cohort bumps, ces « dos-d’âne » qui opposent les générations chanceuses aux autres, et en repérer la permanence.

    Immigré? Une perte de revenus de l’ordre de 15%

    De ce point de vue, la France est le cas extrême, où les différentes cohortes semblent ne pas être du même pays. La comparaison à profil d’âge, de sexe, niveau de diplôme… identiques montrent que le fait d’être immigré en France implique une perte de revenu de l’ordre de 15 % ; c’est l’ampleur de la discrimination française à l’égard des étrangers. Elle est inférieure en intensité à la discrimination générationnelle subie par les cohortes nées en 1970 par rapport à celles nées dans les années 1940. Autrement dit, les jeunes générations françaises sont comme étrangères à leur pays.

    La comparaison montre aussi l’effet de cicatrice au bout duquel le chômage et la précarité des vingtenaires se transforment en bas salaires à vie, en retraites plombées au-delà. La société française, comme les autres sociétés méditerranéennes, ne se contente pas de sauver le confort des seniors d’aujourd’hui au prix de difficultés d’intégration de sa jeunesse, elle l’organise de telle sorte que les ressources perdues à l’entrée dans la vie adulte ne se rattrapent pas.

    Les pays nordiques et anglo-saxons montrent plus de capacités de rattrapage. La résilience nordique, liée à une tradition de sécurisation flexible des parcours de vie, contraste avec la rigidité des destins assignés avant la naissance. Le passage de la croissance rapide des « trente glorieuses » à la stagnation n’est pas une spécificité française.

    Ce qui change est bien la façon dont l’expansion et la crise ont été partagées par classes d’âge. Naguère, en 1979, le bachelier de deuxième génération gagnait plus que son père au même âge. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Un nombre croissant de diplômés se partagent un nombre stagnant de positions sociales confortables, dont le niveau de rétribution nette décline. Telles sont les désillusions d’un progrès disparu.

    Un déclin du niveau de vie comparé à celui des seniors

    Enfin, sur trente ans, et c’est là l’aspect le plus surprenant de la comparaison, la société française n’est pas marquée par une croissance sensible des inégalités de niveau de vie à l’intérieur de chaque génération. La France fait exception à la tendance de l’explosion des inégalités de revenus après redistribution. Les pauvres des années 1980 étaient les seniors ; depuis, l’explosion de la pauvreté est moins évidente que sa concentration sur des classes d’âge plus jeunes, et le phénomène s’est encore amplifié depuis la crise de 2008.

    L’enseignement français de la crise, nous le savons au travers des enquêtes européennes sur les revenus et les conditions de vie (Statistics on Income and Living Conditions) de 2005 à 2012, est que les grands gagnants de la récession sont dans la classe d’âge des 60 à 70 ans.

    Mais ce phénomène de déclin du niveau de vie des jeunes comparé à celui des seniors n’est pas circonscrit aux moins diplômés, contrairement aux idées reçues. Les bacheliers sont maintenant au centre de cette spirale de perte de statut : naguère plus proches des diplômés du supérieur et maintenant de celui des sans-diplôme, leur dynamique est la plus inquiétante.

    La dérive est moins celle des sans-diplôme qui ont bénéficié de redistribution plus ciblée que celle des titulaires du seul bac. C’est à ce niveau que la pénurie d’emplois qualifiés s’est le plus fait sentir, avec des effets délétères pour les classes moyennes.

    Une jeunesse écartée du travail valorisant

    Cette comparaison apprend plusieurs choses. La protection offerte aux insiders – « les favorisés » – disposant d’une longue ancienneté par le modèle d’État-providence social-conservateur français a durablement écarté sa jeunesse du travail valorisant. Elle a transformé ses générations de jeunes chômeurs en travailleurs adultes privés d’au moins 20 % de leur pouvoir d’achat dans un contexte de crise du logement. Aucun pays n’est allé aussi loin que le nôtre dans cette maltraitance des nouvelles générations.

    Un paramètre explicatif central de l’échec des pays du Sud vis-à-vis des jeunes générations est le chômage des jeunes, mais il ne suffit pas. Le reflux des investissements productifs lorsqu’une génération a 25 ans est un bon prédicteur de son infortune future.

    Les pays nordiques et les pays anglo-saxons, spécifiques par leurs régimes sociaux-démocrates d’un côté, économiquement néolibéraux de l’autre, ont trouvé de meilleurs équilibres entre les âges. Tous ont préféré l’extension de l’investissement, s’il le faut au prix de plus d’inégalités, pourvu que le chômage des jeunes soit jugulé. La priorité a été mise dans le travail et l’avenir, plutôt que dans les droits liés à la séniorité, la protection des inclus, et l’intangibilité des retraites.

    L’Allemagne, censée partager le même modèle que le nôtre, n’a pas procédé non plus à cette exclusion massive. Cette divergence est telle que nos collègues internationaux spécialistes des retraites ne classent plus la France à côté de l’Allemagne dans les régimes dits bismarckiens, mais avec les pays de la Méditerranée.

    Le Monde

  • Haute trahison : le summum par le TTIP ou TAFTA

    Votre blog préféré s'est déjà fait l'écho d'excellentes présentations relatives au Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements, en globish "Trans-Atlantic Free Trade Agreement (aussi connu sous le nom de TTIP,Transatlantic Trade and Investment Partnership). Notamment ici, et .

    Il est indispensable de prendre toute la mesure de l'effet absolument dévastateur de ce projet qui avance secrètement et à grands pas. Contrairement à ce que les medias aux ordres diffusent, ce n'est pas quelque chose qui attendra longtemps avant de se concrétiser, car les échéances principales concernent 2015!

    En brisant définitivement les quelques barrières qui protègent ce qu'il reste de souveraineté et d'identité à chacun de nos vieux pays européens, cette trahison pure, simple et définitive de nos pays déchainera un tsunami qui balaiera tous les facteurs de vie qui subsistent dans ces pays.

    Il nous parait donc essentiel, au sens fort du terme, que tous les combattants de la vie qui se sont levés l'an passé pour défendre le mariage, pour défendre les enfants, prennent conscience que leur combat sur ce sujet central s'inscrit dans ce combat plus  large pour la vie de nos sociétés sous tous les aspects de celle-ci, et que si la félonie de ces traités triomphe, nos positions sur le sujet central, chrétien et antrohpologique, seront balayées, car il sagit du même combat contre le péché libéral-libertaire et la culture de mort, le règne sans frein de Mamon.

    Pour comprendre l'ampleur de ce crime politique, la profondeur de la trahison de nos "élites de mort", nous invitons nos lecteurs à lire cette analyse d'Alain de Benoit, qui s'il n'est pas au service des mêmes convictions que nous, n'en énonce pas moins ici des vérités que nous devons absolument, et dans l'urgence, diffuser au plus grand nombre. Son article est ici.

    Paula Corbulon

  • Radio Courtoisie : « Guerre économique et traité transatlantique » (Audio)

    Dans son Libre Journal, Henry de Lesquen recevait le 09 juin 2014 sur Radio Courtoisie: Frédéric Morgan, Christian Harbulot et Arnaud Duplessis.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Budget : Valls commence à couper

    Les premières coupes de Manuel Valls attendues mercredi : tous les ministères seront mis à contribution. Y compris la Défense. 
    L'heure des factures a sonné. ­Manuel Valls s'apprête à amputer les dépenses des ministères à hauteur de 1,6 milliard d'euros. Les projets de loi de finances rectificatives pour l'État et la Sécu examinés mercredi au Conseil des ministres vont réduire les crédits afin de contenir le déficit de la France et de financer en partie les baisses d'impôts promises par le chef du gouvernement aux ménages modestes et aux entreprises. 
    Tous les ministres doivent tailler dans leurs enveloppes. Matignon et Bercy veulent qu'aucun n'apparaisse plus maltraité qu'un autre. Même la Défense est mise à contribution. En contrepartie, les armées doivent obtenir un surcroît de recettes de privatisation, prévu par l'article 3 de la loi de programmation militaire dont les projets sont maintenus.
    Michel Sapin, ministre des Finances, fait valoir que les annulations de crédits seront "les plus importantes" jamais réalisées aussi tôt dans l'année. Elles représentent une somme relative par rapport aux 200 milliards du budget de l'État (hors dette, pensions, transferts à l'UE et aux collectivités). S'y ajoutent 2,2 milliards d'économies à la Sécu et le report de 500 millions d'euros d'investissements d'avenir.
    C'est la première étape de la longue marche de l'exécutif vers les 50 milliards d'économies annoncées sur trois ans, dont 18 milliards dans le champ de l'État, par rapport à l'augmentation tendancielle. S'il veut atteindre son objectif, le gouvernement va devoir couper plus largement. Revue de deux chantiers sous tension.
    12.000 suppressions de postes
    Le gouvernement tente de freiner les dépenses des opérateurs de l'État (Météo France, musées, CNRS, etc.) qui profitent d'une relative indépendance. Hors universités, les effectifs devraient baisser d'environ 2 % par an, soit selon nos calculs 4.000 postes en moins par an, et les crédits être réduits dans la même proportion (soit 800 millions d'euros). Le financement de France Télévisions pourrait être rediscuté et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), dont les dépenses menacent de s'envoler, réformée. Des fusions d'opérateurs sont envisagées. "Mais ce n'est pas simple de les faire accepter aux ministres", dit un proche du dossier.
    Moins d'automobiles
    Le plan de réduction du parc automobile lancé par François Fillon en 2010 sera amplifié. Sur 70.000 voitures (hors véhicules militaires, de police, etc.), 18.000 n'ont pas été remplacées et les coûts de gestion ont été réduits. Soit 120 millions d'euros économisés. Seul hic, le gouvernement exige depuis 2012 que 25 % des nouveaux véhicules soient électriques ou hybrides et l'État a décidé d'assurer son parc à partir de 2013. Ce qui génère un surcoût pointé par la Cour des comptes. S'agissant de l'ensemble des dépenses de fonctionnement, Jean-Marc Ayrault avait fixé un objectif de 2 milliards d'euros de moins d'ici à 2015. À ce stade, l'État serait un peu en retard sur la prévision. Des marges existent. À Bercy, un logiciel décompte les feuilles imprimées par chaque conseiller. Mais sans limite.

    Nicolas Prissette

    sourcehttp://www.lejdd.fr/Politique/Budget-Valls-commence-a-couper-670704

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EupkkAyFkFtmvTBexL.shtml

  • Pourquoi les Chambres de commerce se rebellent contre le gouvernement

    Dans un texte au vitriol, les Chambres de commerce et d’industrie de France ont décidé de suspendre leur collaboration avec le gouvernement. Elles remettent en cause la refonte du réseau qu’envisage sérieusement l’exécutif. 
    Habituellement policée, la communication des Chambres de commerce et d’industrie de France (CCI) est désormais agressive. Très agressive même. Dans leur viseur ? Le gouvernement.
    Dans la foulée de la publication par Les Echos d’un rapport provisoire de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET), dont la version définitive est attendue cet été, les CCI de France s’en prennent directement à l’exécutif.
    Le "mépris affiché du gouvernement"
    "Les présidents de CCI réunis ce jour, mardi 27 mai, en assemblée générale de CCI France, constatent le mépris affiché du gouvernement envers l’engagement bénévole de 5.000 chefs d’entreprise, élus, au service des entreprises et des territoires. C’est donc la fonctionnarisation de ces élus de CCI par leur mise sous tutelle qui est envisagée. Ils constatent le dédain des corps intermédiaires que sont les CCI, qui œuvrent au quotidien, sans relâche et sans fanfaronnade, auprès des entreprises pour promouvoir les politiques publiques. C’est donc le contrat d’objectifs et de performance que le gouvernement a pourtant réclamé et signé avec les CCI le 28 mai 2013, qui est foulé aux pieds".
    "Ils constatent la désinvolture du gouvernement à l’égard du rôle, des missions et des propositions des CCI. C’est donc leur efficacité, leur efficience qui ne sont pas prises en compte, alors qu’elles ont joué la transparence, ce sont donc les propositions fortes d’évolution qu’elles ont portées, qui ne sont même pas étudiées. Ils constatent la négation du dialogue que le gouvernement prône par ailleurs, clé de voûte du pacte de confiance signé entre les CCI et le gouvernement le 28 mai 2013. Ce sont donc des principes de coopération qu’il a édictés et qu’il dévoie dès qu’ils sont posés".
    "Le hold-up" du gouvernement sur l’argent des entreprises
    "Ils constatent le hold-up qu’organise le gouvernement sur l’argent des entreprises, en confondant délibérément un fonds de roulement nécessaire pour engager des investissements productifs avec un bas de laine. C’est donc les investissements structurants réalisés chaque année par les CCI au profit des entreprises et des territoires qui sont condamnés. Ils constatent l’irresponsabilité avec laquelle le gouvernement traite la formation et l’emploi des jeunes en réduisant les moyens des écoles, des centres de formation d’apprentissage. C’est donc l’avenir de très nombreux jeunes élèves et apprentis qui est fragilisé à quelques mois de la rentrée scolaire", détaille le texte de CCI, dont le ton pourrait faire passer les attaques du patronat – ou des syndicats – pour d’aimables réprimandes faites par de vieux amis.
    Concrètement, les 145 chambres réunies en Assemblée générale mardi ont voté à 95% une "motion de défense des entreprises par les CCI inscrite dans la défiance vis-à-vis du gouvernement".
    Effet immédiat
    Par cette motion, les présidents des CCI "actent la décision de suspendre tous les travaux en cours avec le gouvernement, tant au niveau national, que régional et territorial, ainsi que celle de ne plus promouvoir les politiques publiques, notamment le Pacte de responsabilité. (…) Cette suspension prend effet immédiatement et jusqu’à ce que le gouvernement ait pris une décision que les CCI espèrent raisonnable, évitant ainsi de casser l’économie dans les territoires et préservant l’emploi des collaborateurs impliqués du réseau des CCI ", précise le texte.
    Des coupes budgétaires à venir
    Pour mémoire, le rapport provisoire met en avant la "situation financière confortable" du réseau des CCI et préconisent de sévères coupes budgétaires, avec des prélèvements sur fonds de roulement, la réduction d’un tiers de la taxe affectée…
    Ses auteurs reprochent aussi aux CCI d’être très mal gérées, d’intervenir "dans des champs où agissent parfois de multiples acteurs", de disposer encore d’un réseau "très atomisé" et, surtout, de bénéficier d’une "situation financière confortable".
    Le document rappelle que le produit de la taxe affectée aux CCI (taxe pour frais de chambre) a bondi de 19 % en euros constants entre 2002 et 2012. "Depuis 2002, l’Etat a affecté au réseau des CCI un financement qui excédait ses besoins, ce qui a permis l’accumulation de réserves financières très conséquentes", précise le rapport, permettant notamment une politique salariale "dynamique" au sein du réseau consulaire où les rémunérations auraient augmenté de 35 % entre 2004 et 2012.
    Selon l’IGAS et l’IGF, le " trop versé" aux CCI entre 132 millions et 206 millions d’euros en moyenne par an. Dans ce contexte, le rapport plaide pour une refonte radicale du réseau afin de ramener le nombre de CCI de 145 aujourd’hui à une par région d’ici à 2017.

    SourceVoxNR

    http://la-dissidence.org/2014/05/30/pourquoi-les-chambres-de-commerce-et-dindustrie-se-rebellent-contre-le-gouvernement/