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économie et finance - Page 721

  • Les taxes du jour

    La taxe officielle : elle concerne les ventes d'or.

    La taxe officieuse : le discret dopage de l'ISF, grâce à deux armes :

    • Le service en ligne Patrim-Usagers, alimenté par les transactions enregistrées par les Conservations des hypothèques, va être expérimenté durant le dernier trimestre 2013. Officiellement, il permettra aux contribuables d'évaluer leur appartement ou leur maison. Sauf que :

    "Le décret du 2 août 2013, qui encadre Patrim-Usagers, explique cependant qu'il donnera aux usagers un moyen d'estimer leur bien lorsqu'ils font l'objet d'une «procédure de contrôle» ou lorsqu'ils auront besoin «d'évaluer la valeur vénale d'un tel bien pour la détermination de l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune.» Cette base de données, sans valeur probante, pourrait s'imposer, de facto, comme un site référent. «Les usagers n'auront plus d'excuses pour sous-estimer leurs biens immobiliers. Ils devront rehausser leurs valeurs déclarées à l'ISF. Pour le fisc, cela sera tout bénéfice», pronostique un fiscaliste."

    • La notion de "holding active", qui permet aux chefs d'entreprise de bénéficier d'une exonération sur leur patrimoine professionnel, pourrait être durcie.

    Article complet ici (réservé aux abonnés du Figaro)

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Travailler le Dimanche : l’étape avant la prostitution des enfants ?

    Les esprits chagrins crieront à l’exagération. Les esprits avertis rétorqueraient qu’en réalité l’étape est déjà franchie par les grâces d’une mondialisation cache-sexe. Pourquoi poser la question du travail du Dimanche en des termes violents ? 

    Il s’agit en réalité de peser les ressorts mais également les conséquences du retour de ce débat. Débat qui n’en est pas un comme à l’habitude puisque les partisans du tout travail agitent leurs étendards habituels, primat de la liberté individuelle et nécessité de crise. Toute personne osant rappeler que ce sont les mêmes qui conduisirent la France et le monde dans cette crise deviendra automatiquement un passéiste ou pire un communiste, preuve s’il le fallait que le néolibéralisme admet la liberté pour ses actions, mais ne s’oblige certes pas à nuancer le débat. Le travail du Dimanche qu’on présente à grands cris comme la conclusion logique de l’évolution du monde n’est rien d’autre qu’une nouvelle atteinte à notre civilisation et à ses valeurs. Reste à savoir si vous préférez l’ouverture d’un magasin de bricolage ou la sauvegarde des sources de cette civilisation.

    La violence de la fausse liberté.

    L’un des arguments les plus fallacieux utilisés par les tenants du retour est la mise en exergue de la liberté des grandes enseignes et notamment de leurs employés. L’étudiante faisant les Week end dans les magasins de bricolage ou le retraité tenant la caisse auraient finalement le droit à ce gagne pain salvateur. Un gagne-pain dont il serait entendu que la mise en perspective avec les vertus salvifiques du Dimanche sanctifié reviendrait à un ébranlement dramatique de la laïcité. On trouvera bien quelques cathos branchés pour servir de faire valoir à cette position. Ils développeront à l’envie leur vieille rengaine, la balance entre responsabilité et liberté, vieille usurpation du débat qui possède l’avantage d’exclure de la réflexion toute inquiétude quant au système, à la dictature de l’argent et finalement au sens véritable de la Liberté. [...]

    Charles de Meyer - La suite sur Nouvel Arbitre

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Travailler-le-Dimanche-l-etape

  • Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

    La « crise » précipite les choses, aux deux sens du verbe : accélère leur cours, et les révèle, comme dans un tube à essai où se mélangent divers liquides. Ce qui semblait presque une vue de l’esprit il y a quelques lustres, et augures improbables dignes de Cassandre, devient redoutablement concret. Il fallait le temps que certains nœuds se défassent, que des résistances faiblissent, qu’une génération disparaisse. Les esprits n’étaient pas encore mûrs, expliquent les progressistes. Les temps sont désormais consommés, et la parousie est imminente.

    La ruine et le terrorisme, les chantages à la guerre et à la misère, l’invocation de la nécessité du marché, comme jadis on expliquait les hécatombes humaines par les dieux ou le destin, pèsent comme un couvercle sur l’esprit des peuples. Les fieffés coquins nous mènent savent par le bout du nez, les partis 1 et 2, en maestros du mensonge, de la perfidie et du mépris, en tricheurs maniant avec dextérité leurs cartes, embobinent les masses, et les mènent à leur perte.

    Après le putsch budgétaire européen de l’an dernier, et le basculement vers le fédéralisme ultralibéral, c’est la fusion des parties occidentales et orientales de l’Atlantique Nord qui est projetée. L’absorption de l’Europe par les États-Unis est proche, elle est pour demain, pour 2014 ou 2015. Les échéances sont fixées : dans deux ans, nous auront achevé notre temps, notre destin, notre existence, et nous n’aurons plus aucun pouvoir sur notre avenir.

    Comme toujours, l’Union européenne et les États-Unis ont manigancé leur coup par-dessus les peuples. Sans qu’ils en aient été avisés, et qu’on leur ait donné la parole, on leur annoncera bientôt une libéralisation quasi totale des échanges commerciaux et financiers, et une harmonisation complète des politiques judiciaires et sécuritaires. On agitera comme il faut la presse propagandiste, on ne prendra pas le risque du référendum, les parlements voteront comme un seul traître, et l’affaire sera pliée.

    Le coup est pourtant préparé de longue date. Mais en catimini. En 2004, en effet, le P.D.G. d’Unilever, président européen du Transatlantic Business Dialogue (T.A.B.D.) et son homologue américain, P.D.G. d’U.P.S., rencontraient à Dublin les présidents Bush, Prodi et le Premier ministre irlandais dont le pays assumait la présidence tournante de l’Union européenne. Il fut question de lever les « obstacles à l’intégration » dans le domaine du commerce, des investissements et de la réglementation.

    Dans un autre domaine, la bonne volonté collaboratrice des bureaucrates de Bruxelles avait été jusqu’à échanger avec les services américains de sécurité les données sur les passagers empruntant les lignes transatlantiques. Sans réciprocité, bien sûr.

    Le projet bloquait néanmoins, notamment au niveau des biotechnologies, des problèmes environnementaux et de ceux liés à la consommation, les normes américaines de protection et de qualité étant, comme l’on sait, très laxistes (commerce et lobbies obligent). La pression des associations et des protestataires alternatifs ont sans doute eu quelque effet sur l’opinion. Les résurgences d’une guerre commerciale plus ou moins ouverte avec les U.S.A., notamment au sujet de l’acier, mettaient aussi un frein au projet.

    Mais les commissaires mondialistes Erkki Liikanen et Pascal Lamy veillaient, aidés efficacement par Elmar Brok, député européen chrétien démocrate allemand qui présidait la Commission des Affaires étrangères du Parlement. Tout ce beau monde agit par le truchement plus ou moins occulte, mais bien pourvu financièrement, du Réseau politique transatlantique (T.P.N.), un « groupe de réflexion » qui rassemblait en 2004 plus de quatre-vingt parlementaires européens et environ quarante-cinq membres du Congrès ainsi que trente-cinq entreprises géantes dont A.B.B., Daimler Chrysler, B.P., Nestlé, U.P.S., I.B.M., Boeing, Microsoft, Philips et Unilever.

    À son tour, le mai 2008, le Parlement européen a prévu pour 2015 la création d’un grand marché transatlantique, avec , de facto, dans la plupart des secteurs, l’application du droit états-unien.

    L’objectif est bien sûr économique, et obéit à la pensée unique ultralibérale qui domine actuellement, aux dépens des peuples. Mais il est évident que l’idéologie atlantiste des responsables politiques européens y trouve sa place, l’Union européenne s’étant systématiquement alignée sur la ligne de la diplomatie étrangère américaine, en l’appuyant et en participant, via l’O.T.A.N., à ses aventures guerrières.

    L’intégration de la France au commandement intégré de l’Organisation de l’Atlantique Nord a fait sauter tous les obstacles. Le prestige français, animé par l’esprit d’indépendance gaullien, n’est plus qu’un souvenir. Pour paraphraser Tacite, comme le Sénat romain, l’élite de notre pays, comme du reste l’oligarchie de l’Europe occidentale, suivie par la partie abusée du peuple, se rue vers la servitude.

    À terme, c’est une plus grande symbiose entre les politiques et les législations américaines et européennes qui va être à l’œuvre. Mais l’on ne voit pas pourquoi et comment l’hyper-puissance yankee n’imposerait pas ses normes et ses usages, dans la « protection » de l’environnement et des consommateurs, dans le domaine de la santé, au sujet du problème très sensible des O.G.M., , de la législation sur les produits chimiques. Tout cela se traduira inévitablement par une régression, à la grande satisfaction de ceux qui tentent, avec une obstination remarquable, de déréguler tous ces secteurs, sans trop de succès jusqu’à maintenant. Il est assuré que le Traité transatlantique va leur donner le sésame pour ouvrir toutes les portes, d’autant plus que ces combinaisons sont ficelées sans contrôle démocratique.

    Ce traité achève donc la perte de la souveraineté de l’Europe, qui, pour autant, n’en a eu que dans l’étroite marge que lui laissait la puissance américaine. Celle des vingt-sept nations européennes a pris fin l’an dernier, par le Traité d’équilibre budgétaire européen. Or, les lois qui régissent les relations internationales sont comme celles de la nature, nonobstant l’inévitable hypocrisie inhérente à l’espèce humaine. Le plus fort impose sa volonté, que l’on essaiera d’incarner, par exemple, par l’usage obligatoire de l’anglais comme langue maternelle.

    Parallèlement, la création d’un espace commun de contrôle des populations, d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice » est prévue d’ici 2014, surtout au profit de l’ultra-sécuritaire État américain, obsédé par le terrorisme et encouragé par le Military Commissions Act de 2006, qui permet de poursuivre toute personne quelle qu’elle soit, y compris non américaine, considérée comme ennemi, « combattant illégal ».

    L’étape suivante sera la réalisation d’un pouvoir exécutif, qui sera institué dans les dix ans, et qui usera comme il l’entend de la force judiciaire, policière et militaire. Les peuples devront se plier. Et comme le processus de domestication ne s’effectuera pas sans réactions, il est probable que des révoltes auront lieu, sans doute violentes, avec des réponses répressives adéquates. Une ère de dictature s’annonce.

    Nous sommes, nous, Français, Européens, à un tournant de notre histoire. Sera-t-il dit que nous ne savions pas, et que, quand il sera trop tard, nous n’ayons d’autre choix qu’entre la servitude et la mort ?

    Claude Bourrinet http://www.europemaxima.com/

    • D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 2 février 2013.

  • L’insupportable dette publique et sa jumelle abyssale !

    « Six ans après le début de la crise financière, la dette publique de la plupart des pays industrialisés a atteint un niveau jamais vu en temps de paix. Et le fait que les statistiques de dettes officielles sous-estiment leur véritable ampleur aggrave encore la situation. De nombreux gouvernements font des promesses impliquant des augmentations considérables de dépenses en matière de retraites et de soins de santé pendant les décennies à venir. » Selon le rapport de La Banque des Règlements Internationaux (BRI) en son chapitre 4.

    Cette dette publique, non exprimée dans les statistiques officielles, deviendra réalité par les engagements pris par les gouvernements. Cette dette en gestation est appelée dette implicite. La dette contractée jusqu’à maintenant est la dette explicite.

    Selon les chiffres publiés (par Eurostat à fin juillet), la dette publique atteignait à fin mars 2013 : 160% du PIB en Grèce ; 130% en Italie ; 127% au Portugal ; 125% en Irlande ; 104% en Belgique ; 92% en France ; mais seulement 10% en Estonie ; 18% en Bulgarie ou 22% au Luxembourg, parmi les 27 de l’Union Européenne.

    Voyons maintenant ce qu’il en est de la dette publique implicite, conséquence des décisions de ceux qui gèrent les finances dans nos pays, et ce, depuis fort longtemps.
    Les chiffres qui suivent proviennent de la Stiftung Marktwirtschaft (23.07.2013), liée à l’Université de Fribourg. Les analyses de cette institution sont régulièrement comparées et décortiquées aussi bien par la BCE, que par la BRI, le FMI, ou l’OCDE, qui corroborent leurs propres données.
    A fin 2012, la dette implicite était de 1271% du PIB en Irlande ; de 1209% au Luxembourg ; de 720% en Grèce ; de 735% en Espagne ; de 558% en Belgique ; de 396% au Danemark ; de 356% en France ; de 160% en Bulgarie ; de 75% en Estonie et curieusement de -42% en Lituanie et de -123% en Italie ! Ces deux pays réalisent des excédents budgétaires primaires depuis des années et en Italie, la réforme en profondeur du système des retraites n’handicapera pas les finances à moyen terme.

    La dette réelle de chaque pays est l’addition de la dette explicite et de la dette implicite. Ce qui pour la France donne 92% + 356% = 448% du PIB; pour la Grèce : 160% + 720% = 880% ; pour le Luxembourg : 22% + 1209% = 1231% et pour la Belgique : 104% + 558% = 662%.
    Finalement, la véritable ampleur de la dette publique aux USA et au Japon n’est pas meilleure qu’en Europe et tous les pays riches sont logés à la même enseigne. Ce que les charlatans politiques nous racontent sur la dette publique (fixée avec un maximum de 60% du PIB selon le traité de Maastricht !), les économies à réaliser dans les budgets et le contrôle des finances publiques, se trouve très loin de la triste réalité.

    Face à ce gouffre financier, on pourrait croire (ou rêver) que les financiers en charge des deniers publics en fassent un usage parcimonieux. Que nenni, chers lecteurs ! Sachez que depuis la cessation des combats, la « communauté internationale » (dirigée par la Davos Goldman Sachs Idéologie) a octroyé 164 milliards de dollars à la reconstruction de l’Irak, pays bombardé et détruit par les mercenaires du Nouvel Ordre Mondial. Mais quelle part de ces aides a-t-elle été réellement investie dans les nouvelles infrastructures ? Moins de 20% ! (Source : agence Jana 03/2013).
    Et que cela ne vous coupe pas l’appétit…sachez que les 80% restants ont atterri dans les banques off-shore, à l’ombre des palmiers et loin du fisc.

    Pieter KERSTENS.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/linsupportable-dette-publique-jumelle-abyssale_86935.html#more-86935

  • La Bretagne commence à gronder

    RENNES (NOVOpress) – L’incendie couve en Bretagne face à la crise que connaît le secteur agroalimentaire avec la suppression de 900 emplois chez Gad, 500 autres prochainement chez Harvest Marine auxquels s’ajoutent les 1000 emplois supprimés l’année dernière chez Doux. L’agroalimentaire emploie plus de 80 000 personnes en Bretagne qui subit de plein fouet la concurrence des autres pays européens Certains ne sont pas sans comparer la situation de l’agroalimentaire en Bretagne à la crise qu’a connu la sidérurgie en Lorraine, avec la casse que l’on connaît : des régions entières sinistrées économiquement, en proie au désespoir social.

    Dans l’agriculture aussi, directement dépendante des industries agoalimentaires, les temps sont rudes : En 10 ans sur une surface agricole comparable, le nombre d’exploitations et de leurs patrons (chefs ou coexploitants) a chuté d’un tiers, tandis que les salariés permanents non-familiaux progressait, symptôme d’une montée en puissance des grands groupes, au détriment des petits producteurs…

    Autre motif de colère : la mise en place au 1er janvier 2014 de l’écotaxe, perçue par les Bretons comme une nouvelle gabelle. Ce dispositif fiscal à vocation écologique va s’appliquer à tous les camions français et étrangers de plus de 3,5 tonnes qui circulent sur le réseau national non payant et qui seront contrôlés automatiquement par des portiques bardés d’électronique. La Bretagne paiera le prix fort pour cette nouvelle taxe puisqu’elle ne dispose d’aucune autoroute payante et qu’elle constitue une péninsule à l’extrême ouest. Les transporteurs bretons ont d’ores et déjà calculé que cette écotaxe coûtera 70 à 80 millions d’euros aux seules entreprises agricoles et agroalimentaires et dissuaderait d’éventuels investisseurs de s’installer en Bretagne.

     

    Depuis le début de la semaine, les actions coups de poing se multiplient : occupation du tarmac de l’aéroport de Brest, opération escargot sur la RN 12 à Morlaix. Mercredi, l’ensemble des sirènes d’alarme et d’incendie ont sonné dans les entreprises membres de la marque « Produit en Bretagne » tandis que certaines communes faisaient sonner le tocsin au clocher des églises.

    Plus radical encore, les entrepreneurs et routiers bretons sont bien décidés à refuser les portiques écotaxes. Déjà au début d’août, environ 450 manifestants avaient abattu en pleine journée à Guiclan (Finistère) un portique écotaxe enjambant la N12. Au début de la semaine, un portique similaire situé sur un axe routier majeur près de Quimper a été saboté et un autre, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans le Morbihan, sur la commune de Saint-Allouestre. Le 11 octobre dernier à Pont-de-Buis, environ 450 opposants, éleveurs, industriels, salariés de coopératives ont défilé sur la RN 165, mais ils ont été stoppés par un cordon de gendarmes mobiles au pied du portique. Mais ce n’est visiblement que partie remise : « Ce portique ne restera pas. J’encourage à le démonter, on n’en restera pas là », a déclaré Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, lui-même producteur de légumes. « Nous avons demandé aux préfets de dégager les portiques, ils n’ont rien a faire en Bretagne », a affirmé de son côté François Palut, président de l’Association pour le maintien de l’élevage en Bretagne.

    Les mesures annoncés par Jean-Marc Ayrault sont considérés comme une provocation par les Bretons, les 15 millions d’euros promis représentent une goutte d’eau par rapport aux fermetures d’usine. Pire encore, malgré quelques assouplissements, les portiques écotaxes resteront en Bretagne.

    Par la faiblesse des mesures annoncées dans son « Pacte d’Avenir », le gouvernement ne semble pas avoir pris conscience de la menace. Le gouvernement semble avoir oublié les terribles colères bretonnes, lorsque des sous-préfectures étaient prises d’assaut par les agriculteurs, ou bien lors des dévastatrices émeutes des marins pêcheurs. Pour lui rafarichir la mémoire, une représentante du personnel de Doux tenait le 16 octobre des propos lourds de menace : « Si rien ne se passe, il y aura le feu. Aujourd’hui, il y a une alliance paysans-ouvriers. On a les moyens, s’il faut qu’on entre en lutte, on le fera. Octobre 2013, ce sera peut être mai 68, la révolution. Alors les moyens pour éteindre le feu devront être à la hauteur. »

    http://fr.novopress.info/142276/la-bretagne-commence-a-gronder/#more-142276

  • La vraie catastrophe viendra de l'Obamacare

    Depuis le 1er octobre, nos bons esprits nous communiquaient chaque jour leur message de faire peur. Thème récurrent, leur discours insistait sur le cataclysme financier qui s'abattrait sur la planète, si d'aventure l'affrontement frontal sur le budget des États-Unis ne se résolvait pas.

    Peu leur importait qu'il se soit agi en l'occurrence de la 19e situation de ce genre depuis le veto présidentiel de Ford en 1976. Les précédentes avaient toutes été résolues en une période limitée, selon les années, parfois à un ou deux jours mais qui avait déjà pu atteindre jusqu'à trois semaines en 1995-1996. Certes on concédera qu'en Chine ou en Arabie saoudite cela ne se produise pas.

    À peine laissait-on entrevoir que la constitution fédérale de cette république accorde une priorité à la chambre des Représentants dans l'examen des lois de finances. Au sein de cette assemblée les États disposent d'un nombre d'élus proportionnel à leur population. Et lors des élections intermédiaires de 2012 l'opinion américaine a bien confirmé à cet égard son vote de 2010 exprimant son opposition au principal projet de la Maison Blanche. Elle a envoyé 232 représentants conservateurs, favorables aux coupes budgétaires et particulièrement hostiles à cette ruineuse réforme, contre 203 soutiens du président.

    L'intellocratie parisienne s'est particulièrement illustrée ces derniers jours dans le soutien aux positions du parti démocrate des États-Unis. Le quotidien Le Monde, rarement décevant, a cru savoir "chiffrer" dès ce 17 octobre le coût de cet affrontement à hauteur de 24 milliards de dollars, pas moinsse, en laissant entendre que cette somme virtuelle serait imputable évidemment à la droite, sinon acquittée par les Européens. Ceci va immanquablement consoler ces jours-ci les contribuables français.

    Personne ne daigne donc observer le civisme de l'opposition. Déjà au 31 décembre 2012, une crise analogue avait donné lieu à une concession grave. Elle s'était traduite par une augmentation de 2 % du taux marginal de l'impôt sur le revenu.

    Ce 16 octobre, elle compose en laissant un répit de trois mois à un président mal élu et à une chambre haute, plus traditionnellement compétente en matière de politique étrangère. Faut-il rappeler que dans cette constitution fédérale, le sénat se compose de deux élus pour chaque État, la charmante campagne du Vermont se trouvant à égalité avec la Californie ou New York ?

    Bravo par conséquent, à cet acte de propagande patriotique : il démontre encore que tout semble possible en Amérique.

    La seule chose qui demeurera inchangée c'est la certitude que l'Obamacare dessinera bien vite des conséquences inéluctablement catastrophiques pour la société et pour l'économie nord-américaines, pour le dollar et, à terme, pour l'équilibre du monde.

    Ainsi dans moins de 90 jours, le sujet reviendra, puisque Mr Obama se cramponne sur son projet démagogique. Les Européens devraient mesurer dès lors combien leur coûte à terme l'affaiblissement de la devise américaine : certainement beaucoup plus que 24 milliards.

    L'Obamacare tendra à faire converger le système de financement des soins de son pays avec ceux du Canada sinon du Royaume-Uni, le monopole étatique français de l'assurance-maladie demeurant certes hors concours. L'Obamacare ne fera qu'amplifier les effets des institutions ruineuses remontant à plusieurs décennies. La mise en place des systèmes d'avantages sociaux dans les grandes entreprises dans l'après-guerre avait plombé des industries que l'on croyait indestructibles. Depuis 1965 et la prétendue "Big Society" sous la présidence de Lyndon B. Johnson, avec notamment Medicare destiné aux personnes âgées, leur extension rongeait déjà les comptes publics du pays tout entier. Le déficit de ces politiques publiques de soins a coûté plus cher aux États-Unis que les guerres menées au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, ce que personne n'ose imprimer.

    Tout cela a également tiré, de manière inexorablement vers le haut, le coût des dépenses de santé qui sont passées en 30 ans de 9,2 % du PIB américain en 1980 à 17,9 % en 2010. Soulignons que la santé publique de cette nation, traditionnellement vigoureuse, ne semble pas en avoir bénéficié.

    Il devrait être bien clair que l'effet de la nouvelle extension du système, si elle se confirme et si les républicains cèdent, ruinera encore plus la principale puissance du monde occidental.

    Tout cela s'est essentiellement développé sous l'influence en général destructrice du parti démocrate.

    On ne doit donc pas s'étonner que la gauche hexagonale, la plus intelligente du monde, exprime sa préférence pour son homolgue nord-américaine.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2013/10/la-vraie-catastrophe-viendra-de-lobamacare.html

  • Hollande choisit de soutenir l’agriculture productiviste

    Début octobre, le président de la République a indiqué les orientations de sa politique agricole. Après avoir discuté plus de deux heures avec Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, il a choisi de faire silence sur l’agro-écologie et de privilégier les céréaliers et l’élevage intensif. Sur le terrain, les paysans que Reporterre a rencontrés sont désolés et en colère.

    François Hollande avait soigneusement choisi le lieu pour son grand discours sur l’agriculture : le salon de l’élevage de Cournon, rendez-vous annuel de la profession. Mercredi 2 octobre, le Président de la République a annoncé comment seraient réparties les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC). 64 milliards d’euros sur 7 ans, de 2014 à 2020. Soit 9,1 milliards d’euros par an, à distribuer entre tous les paysans de France.

    La répartition du gâteau est délicate et très politique. Elle permet au gouvernement d’orienter le développement de l’agriculture française. Souhaite-t-on plus d’élevage ? De céréales ? De bio ? Jusqu’ici les parts ont été plutôt inégales : 80% des subventions vont à 20% des exploitations. En majorité les grandes fermes céréalières du bassin parisien, qui cultivent souvent plus de 100 hectares.

    Début octobre, François Hollande a donc donné l’impression de choisir une nouvelle direction (http://agriculture.gouv.fr/sommet-elevage-2013) : “Priorité à l’élevage”, a-t-il martelé.

    “Mais en fait, cela ne change pas grand chose”, déplore Samuel Féret, est coordinateur du réseau PAC 2013, un groupement de 25 organisations. Parmi elles, la Confédération Paysanne, la Fédération des parcs naturels régionaux de France, ou encore Les Amis de la Terre et le WWF.

    Pour tous, la déception est grande : les grandes exploitations céréalières et les élevages intensifs restent les principaux bénéficiaires de la nouvelle PAC.

    Pas un mot sur l’agro-écologie

    François Hollande annonce bien un milliard d’euros supplémentaires pour l’élevage. Mais l’effort n’est pas plus important que celui déjà fourni par le précédent gouvernement. Il avait, en 2009, “déjà réorienté plus de 1 milliards d’euros vers des objectifs similaires”, souligne le communiqué de presse de PAC2013, qui dénonce “une continuité dans cette PAC à la française”.

    La Politique agricole commune selon le gouvernement

    Surtout, la position de la France, ambitieuse lors des négociations européennes, ne se retrouve pas au niveau national. Par exemple, la nouvelle PAC met en place une “prime” aux 52 premiers hectares. Une façon d’encourager les plus petites exploitations, souvent des élevages. “C’est une idée de Stéphane Le Foll, il l’a défendue lui-même à Bruxelles. Mais on ne va pas l’utiliser à fond”, regrette Samuel Féret. En effet, la France ne va mobiliser que les deux tiers des crédits que l’Europe l’autorise à mettre dans cette prime.

    Autre exemple avec les mesures dites “agro-environnementales” (comme la réduction des pesticides ou l’entretien de prairies favorables à la biodiversité). “La France a été un des rares Etats membres de l’Union à défendre un verdissement de la PAC dès le départ, explique Samuel Féret. Angela Merkel n’en voulait pas et François Hollande a tenu bon ! Pourtant à Cournon, il n’a rien dit à ce propos.”

    Les associations sont d’autant plus surprises qu’en février 2013, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a lancé son “projet agro-écologique pour la France”. A l’époque il annonçait bien qu’il s’appuierait sur la PAC.

    Dernier exemple : la “convergence” des “aides au revenu”. Pour l’instant, certaines exploitations céréalières peuvent recevoir plus de 400 euros à l’hectare, quand un éleveur de brebis des Alpes est aidé à hauteur d’environ 100 euros à l’hectare. Le groupe PAC 2013 demandait 100 % de convergence : tous les agriculteurs français auraient alors reçu la même aide à l’hectare, une petite révolution pour le monde agricole.

    En face, la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) voulait limiter à 60 % : trop de “convergence” pourrait faire perdre beaucoup de subventions à ceux qui en reçoivent le plus. C’est-à-dire les grands céréaliers du bassin parisien et les élevages intensifs de l’ouest, qu’elle représente. Finalement, François Hollande a tranché à 70 %, avec un plafond qui permet à chaque exploitation de ne pas perdre plus de 30 % de ses aides actuelles. “Il a donc choisi une position plus proche de celle de la FNSEA”, remarque Samuel Féret.

    Plus de deux heures à l’écoute du patron de la FNSEA

    Pourtant, lors des négociations, le scénario préféré de Stéphane Le Foll était de 100 % de convergence. L’Elysée se serait donc éloigné des orientations négociées par son ministre de l’Agriculture. “Je pense qu’il a été écarté lors des décisions finales”, indique à Reporterre un membre de la commission agricole du PS (Parti socialiste), qui souhaite rester anonyme. Au passage, il note aussi que le scénario choisi s’éloigne fortement de la position du PS, qui recommande une convergence à 100 %.

    Mais au moment des derniers arbitrages, il semble que le Président de la République a plutôt tendu l’oreille à la FNSEA, qui reste le principal syndicat agricole. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a été reçu par François Hollande la veille du discours de Cournon, le mardi 1er octobre. Comme l’indique l’agenda du Président de la République, l’entretien a duré plus de deux heures.

    Peut-être François Hollande a-t-il voulu éviter que les tracteurs descendent dans les rues, à quelques mois des municipales. En tout cas, “l’Elysée voulait arriver à un accord avec la FNSEA, continue la même source. Mais ils voulaient discuter uniquement avec la direction, c’est-à-dire Xavier Beulin, qui représente avant tout les céréaliers. Il a fait taire les représentants des éleveurs au sein du conseil de la Fédération. Puis il est arrivé à l’Elysée le mardi en affirmant : ’Nous sommes unanimes’… Et le Président de la République a cédé sur tout, à des niveaux que personne n’imaginait.”

    Au cabinet du ministre Stéphane Le Foll, on conteste cette thèse avec virulence : “C’est une légende urbaine. Si vous vous imaginez que la réforme s’est faite la veille dans le bureau de François Hollande, c’est non ! Les arbitrages du Président de la République sont finalement assez proches des positions de Stéphane Le Foll.”

    Les céréaliers, “dans la continuité”

    Reste que cette nouvelle PAC préserve, pour l’essentiel, les subventions attribuées aux céréaliers. “Comme à chaque réforme, dans le milieu céréalier on s’attend à ce que tout soit bouleversé, raconte Quentin Delachapelle, céréalier dans la Marne. En fait, on est dans la continuité. Les aides diminuent lentement, sans savoir où l’on va à long terme… Les céréaliers que je côtoie ont tous conscience d’être très dépendants de la PAC. Donc il y a une inquiétude. Mais l’augmentation du cours des céréales relativise la baisse des aides PAC.”

    Surtout, Quentin regrette que le Président de la République n’ait pas dit un seul mot à propos des aides “agro-environnementales”. Sur ses 160 hectares, il a déjà réduit les pesticides de moitié. Il préserve une prairie de cinq hectares, des haies et d’autres “zones refuges pour la biodiversité”. Ses cultures sont désormais plus résistantes aux aléas climatiques, son rendement n’a pas baissé et il dépense moins en intrants chimiques.

    “Pour que ces mesures se généralisent, il faut que la PAC aille dans ce sens, insiste Quentin. Une baisse des aides serait tout à fait justifiée… A condition qu’en contrepartie, il y ai des mesures d’accompagnement. Pour que les exploitations comme les nôtres puissent se diriger vers une transition agro-écologique. Pour l’instant c’est loin d’être le cas.”

    « Tout le monde sur un pied d’égalité »

    Du côté des éleveurs, on trouve aussi des mécontents.

    Patrick Guérin est éleveur bio de vaches laitières en Bretagne. Avec 30 hectares et 25 vaches, il fait figure de nain à côté des élevages intensifs du coin. « Ils nourrissent leurs vaches avec du maïs et du soja importés, alors que les miennes mangent de l’herbe », précise-t-il. Pourtant, ils reçoivent en moyenne 100 euros de plus que lui à l’hectare. « Il y a une forme de distorsion qui n’est pas acceptable ».

    Il a écouté attentivement le discours de François Hollande le 2 octobre : « Il avait une possibilité de remettre tout le monde sur un même pied d’égalité. Manifestement ce ne sera pas le cas. » La nouvelle PAC ne lui donnera pas plus d’aides au revenu. « Je vais juste récupérer mes billes », a-t-il calculé.

    Les éleveurs de brebis au SMIC

    Olivier Bel, lui, est “quasiment sûr” qu’il va toucher moins. Membre de la Confédération paysanne, il élève 210 brebis en bio dans les Alpes de Haute-Provence. Un petit troupeau pour la région.

    Son revenu est dans la moyenne de celui des éleveurs ovins de la région, à peu près le SMIC. A ce tarif là, les éleveurs de brebis ont l’honneur d’avoir les plus bas revenus de l’agriculture française. Il est 4,5 fois inférieur à celui des céréaliers (16.500 euros en moyenne pour l’année 2012 contre 76.500 euros pour les grandes cultures, selon le ministère de l’agriculture).

    La majorité des aides qu’il reçoit sont liées à “l’ICHN”, Indemnité compensatoire de handicaps naturels. Il la reçoit car son exploitation se situe en montagne. Jusqu’ici, cette indemnité était réservée aux exploitations de moins de cinquante hectares. François Hollande a relevé le plafond à soixante-quinze hectares. “Donc il y aura plus d’exploitations à se partager la même enveloppe. Ma prime risque de diminuer !” Seule solution pour préserver ses aides selon lui : “L’agrandissement. Je dois augmenter mon troupeau de cent brebis.”

    Car Olivier l’admet, “la moitié de mes revenus dépendent des aides de la PAC. Mais le prix de l’agneau au kilo est le même qu’il y a trente ans. A l’époque, je pouvais m’acheter plus de choses !” Et encore, l’éleveur estime bien s’en sortir par rapport à ses collègues.

    Ses bêtes pâturent dix mois de l’année, ce qui donne de la viande de qualité supérieure : “Je vends en direct, comme ça je valorise mieux le produit”. Il arrive ainsi à vendre son agneau 14 euros le kilo hors taxes, contre un cours à 5,50 euros le kilo… Et des coûts de production à 7,50 euros le kilo en moyenne. “La majorité des éleveurs vendent à perte, c’est pour cela que l’on ne peut pas se passer des aides de la PAC ! Certains doivent même demander le RSA. J’espère ne pas avoir à le faire”, ajoute-t-il un brin amer. Avant de conclure : “La convergence des aides, de toute façon je ne la verrai pas. En 2020 je serai à la retraite. Et d’ici là, pas mal d’éleveurs ovins auront disparu.”

    Mais à la Confédération paysanne, certains espèrent encore. La France a jusqu’en avril 2014 pour rendre sa copie à l’Union Européenne. « Le gouvernement peut encore modifier ses orientations », rappelle Judith Carmona, en charge de la PAC au syndicat. Puis les agriculteurs devront attendre 2015, pour voir tomber leurs subventions calculées selon la PAC nouvelle formule.

    Reporterre

    http://fortune.fdesouche.com/328793-hollande-choisit-de-soutenir-lagriculture-productiviste

  • La taxe du jour concerne votre épargne

    Extrait de l'exposé des motifs de l'article 8 du projet de loi de finance de la Sécurité sociale :

    "Aussi, dans un objectif d’équité fiscale, il est proposé de mettre fin à l’application des « taux historiques » et d’harmoniser les règles de prélèvement applicables aux produits de placement. Ainsi, pour les produits de placement actuellement régis par cette règle, les différents prélèvements s’appliqueront au taux en vigueur au moment du fait générateur, et à une assiette unique, définie par celle de la contribution sociale généralisée, à savoir les gains acquis depuis 1997."

    Commentaire de Ma vie mon argent :

    "Pendant des années, y compris il y a quelques mois, les gouvernements vous ont tenu un discours  sur l’épargne longue, vous assurant qu’il était nécessaire que vous investissiez à long terme sur l’économie et pour cela vous promettaient un avantage fiscal. C’était pour mieux vous manger, mes enfants!!!!

    Pea, Pel, assurance vie… toute votre épargne verra ses plus values imposée au taux de 15,5% quel que le soit le taux en vigueur l’année où vous les avez réalisées. 

    C’est ni plus ni moins du vol, de la spoliation. Dire que cela est étonnant, que le non respect des dispositions du code civil qui stipule que les lois ne peuvent être rétroactives que dans le cadre d’un bénéfice pour le citoyen et jamais à son détriment serait mentir. Nous sommes dans la longue tradition politique de la famille socialiste de déni du droit et du mépris des citoyens."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Inde : Veolia privatise l’eau

    Le marché constitue aujourd’hui une cible privilégiée pour Veolia et l’industrie française de l’eau, à la fois pour des raisons commerciales et pour tenter de redorer le blason de la gestion privée. Récemment l’entreprise a annoncé en fanfare la signature de nouveaux contrats à Nagpur, Delhi et ailleurs. Sur le terrain, toutefois, entre scandales financiers et conflits avec les résidents et les élus locaux, les firmes françaises semblent retomber dans les travers de jadis. Enquête. (Article mis à jour le 15 octobre 2013 à 18h10 pour inclure les éléments de réponse reçus de Patrick Rousseau, directeur général (CEO) de Veolia Inde.)

    Les entreprises françaises de l’eau se sont plues ces derniers temps à présenter l’Inde comme un nouvel eldorado. Ce marché au potentiel quasi illimité allait leur permettre de relancer leur expansion commerciale, de redorer leur image de marque, mais aussi de prouver la validité de la gestion privée de l’eau – un modèle passablement écorné aussi bien en France qu’à l’international.

    En mars 2012, Veolia annonçait la signature du premier contrat global de gestion déléguée du service de l’eau à l’échelle d’une municipalité entière, celle de Nagpur dans le Maharastra (2,4 millions d’habitants), pour 25 ans. Annonce qui s’inscrivait dans une multitude de contrats de moindre envergure – projets pilotes sur des zones limitées, construction et maintenance de stations d’épuration, assistance technique et managériale, etc. –, souvent présentés comme des préalables à la signature de contrats plus importants. Dans l’État du Karnataka et à Delhi, notamment, les autorités locales ont ouvertement opté pour la mise en place de projets pilotes en vue d’ouvrir la voie, ultérieurement, à une privatisation plus générale. Une perspective alléchante pour Suez et Veolia au vu de l’ampleur du marché potentiel et de ses besoins.

    Mais la réalité n’a pas tardé à rattraper les multinationales françaises de l’eau et leurs alliés indiens. Des résistances se sont fait jour aussi bien dans la société civile que dans l’administration. La dénonciation de plusieurs opérations financières douteuses et plus généralement de la connivence entre intérêts politiques et économiques n’est pas restée sans écho dans un contexte politique indien encore marqué par le grand mouvement social contre la corruption de 2011 et 2012.

    Enfin, en dépit des grands discours sur la supériorité supposée de la gestion privée, les entreprises concernées se sont rapidement trouvées empêtrées sur le terrain. Elles y ont retrouvé exactement les mêmes difficultés qui ont toujours entravé le développement et le fonctionnement d’un service public de l’eau de qualité dans les villes indiennes, en y ajoutant peut-être les désavantages de l’inexpérience et de nouvelles exigences financières impliquant des hausses de tarif à service égal.

    Selon un bilan établi en juin 2013 par le magazine indien Outlook, on retrouve les mêmes problèmes dans tous les contrats de privatisation de l’eau récemment conclus en Inde, aussi bien avec les groupes français qu’avec les autres : sur 30 projets, aucun n’aurait encore tenu ses promesses, bien que le prix de l’eau aurait augmenté en moyenne de 100%. Plusieurs seraient au bord du naufrage. L’annulation du contrat de partenariat public privé (PPP) avec Jusco (groupe Tata) dans la ville de Mysore, par exemple, est à l’ordre du jour.

    Dans le cas de Nagpur, le consortium privé emmené par Veolia semble avoir fini par faire l’unanimité contre lui. Élus du parti nationaliste du BJP (qui contrôle la municipalité) et du Congrès (opposition municipale) se sont pour une fois mis d’accord entre eux pour demander au maire Anil Sole l’annulation du contrat. Ils mettent en avant une multiplication d’erreurs, de retards et d’incidents, notamment avec les camions-citernes chargés d’approvisionner les quartiers non reliés au réseau, ainsi que la hausse du prix de l’eau pour les habitants.

    Le maire a promis en mai dernier d’engager des poursuites judiciaires pour obliger le consortium à respecter ses engagements contractuels, mais refuse pour l’instant de remettre en cause le contrat lui-même. Récemment, Veolia et ses partenaires ont dû admettre officiellement qu’il ne tiendraient pas les délais de réalisation des travaux prévus dans le cadre du contrat de financement avec l’État indien. Ce retard risque de remettre en cause les crédits associés et d’augmenter d’autant la facture dont devra s’acquitter la municipalité de Nagpur [1].

    Au final, on reste avec une impression lancinante de déjà vu : accusations de corruption, conflits d’intérêts, opacité politique et financière, menaces d’une hausse drastique des tarifs, promesses mirobolantes non tenues, relations tumultueuses avec les autorités politiques locales… On se croirait revenu à la fin des années 1990 et au début des années 2000, lors de la grande vague de la privatisation de l’eau dans les métropoles du Sud, qui s’était soldée pour Suez et Veolia (alors Vivendi) par une série de scandales, de conflits et de départs plus ou moins forcés.

    Les groupes français sont-ils en train de répéter les errements du passé, et vont-ils vers les mêmes déconvenues ? Le rêve d’une relance et d’une réhabilitation de la gestion privée de l’eau semble déjà avoir du plomb dans l’aile.

    Le rêve indien des groupes français de l’eau

    Pourquoi l’Inde ? Le pays offre le double avantage d’être un marché « émergent » et, un peu à contre-courant du reste du monde, d’être gouverné par des politiciens ouvertement favorables à la privatisation de l’eau. Contrairement à ce qui se passe en Chine, par exemple, où les autorités encadrent encore strictement les investissements étrangers dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, le gouvernement indien est un fervent partisan des « partenariats public privé » (PPP). Il en fait la promotion active à travers sa nouvelle « Politique nationale de l’eau » (National Water Policy) et, de manière plus pragmatique, en conditionnant ses crédits financiers aux États et municipalités à la présence de partenaires privés, indiens ou étrangers.

    La plupart des contrats signés par les groupes français l’ont été dans le cadre de joint-ventures avec un petit groupe de firmes indiennes, dotées de solides complicités politiques et intéressées à court ou moyen terme à s’accaparer elles-mêmes la plupart des bénéfices de la libéralisation de l’eau.

    Une réalité sur laquelle Suez et Veolia n’insistent pas forcément dans leur communication. Les entreprises préfèrent souligner le potentiel quasi illimité du marché indien, du fait de la situation démographique du pays, d’une croissance urbaine chaotique et de l’état de délabrement des équipements et réseaux publics. Comment concevoir que le géant indien, en train d’acquérir le statut de grande puissance économique et politique du XXIe siècle, soit encore incapable d’assurer un service de l’eau moderne et efficace à une grande partie de sa population urbaine (sans parler des zones rurales) ?

    Comment concevoir que non seulement les pauvres et les exclus, mais même les classes moyennes et aisées ne bénéficient pas encore d’une alimentation en eau courante continue, 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine (ce que l’on appelle en Inde le « 24×7 ») ?

    À l’ère de la financiarisation de la gestion des entreprises, les projections et les effets d’annonce ont un poids important. Et c’est d’autant plus le cas pour les groupes français de l’eau. Ceux-ci voient leur modèle commercial historique sévèrement remis en cause du fait de la montée des exigences et des critiques, y compris dans leur bastion national. L’eldorado indien tombait à point nommé pour leur donner une nouvelle légitimité commerciale et morale. Suez et Veolia allaient apporter leur technologie et leur savoir-faire aux Indiens pour répondre aux aspirations de confort et de modernité des riches et satisfaire aux besoins vitaux des pauvres.

    Cerise sur le gâteau, le contexte indien permettait aussi aux groupes français de se poser en amis des pauvres dépourvus d’accès à l’eau, et en particulier des femmes, des intouchables et de tous les discriminés de la société indienne. Car on n’allait surtout pas répéter les erreurs du passé. La page était tournée. Il s’agissait désormais de montrer comment les entreprises privées peuvent faciliter l’accès à l’eau des plus pauvres, en s’adaptant à leurs besoins particuliers à grand renfort de compétences anthropologiques et de « social business ».

    Et de prouver ce faisant que ces mêmes entreprises ont un rôle primordial à jouer pour atteindre les « objectifs du millénaire pour le développement », en justifiant au passage les avantages qui leur sont accordés par les institutions financières internationales et les agences d’aide au développement. Veolia opère ainsi en Inde à travers sa filiale Veolia Water India Africa, détenue à hauteur de 80,5%, le reste étant apporté par l’Agence française de développement (AFD) via sa filiale Proparco (5,6%) et la Société financière internationale (groupe Banque mondiale, 13,9%).

    À Nagpur, Veolia affichait ainsi fièrement ses objectifs en matière de connexion au réseau des habitants des bidonvilles (« une première en Inde »), et soulignait le lancement d’une étude avec un laboratoire de l’école de commerce ESSEC pour « mieux comprendre les besoins des populations locales, notamment celles vivant dans les bidonvilles et coller au mieux à leurs attentes ».

    La percée indienne était d’ailleurs d’autant plus cruciale pour Veolia que, comme l’a souligné l’ONG Food and Water Watch, en dépit des beaux discours de l’entreprise sur le droit à l’eau et les objectifs du millénaire, la carte de ses implantations mondiales montre qu’elle évite à peu près systématiquement les pays où le défaut d’accès à l’eau reste un problème. L’Inde est l’une des seules exceptions.

    Pour s’assurer que le message passerait bien auprès des investisseurs et de l’opinion publique française, Veolia a même invité un groupe de journalistes français et étrangers à Nagpur en septembre 2012. Bien que cette visite soit intervenue quelques mois à peine après le début effectif de la gestion privée (en mars de la même année), le ton des articles – parus dans le Figaro, les Échos ou encore Paris Match – était euphorique : « Enfin l’eau courante ! », « Une révolution initiée par une entreprise française »…

    Ces articles racontent tous la même histoire (et souvent interrogent les mêmes personnes) : comment Veolia, en apportant l’eau pour tous en continu, va sauver les pauvres Indiens et (surtout) Indiennes de la maladie, de la misère, de l’arriération et de l’exclusion. Et comment, du même coup, l’entreprise est en train de s’ouvrir un marché au potentiel infini. Les voix critiques n’y occupent qu’une place très marginale.

    Nagpur : Veolia empêtrée

    Évidemment, ces articles omettaient de signaler que la grande majorité des investissements consentis provenait de fonds publics (nationaux et locaux), permettant à Veolia de se prévaloir des succès obtenus (aussi douteux qu’ils se soient avérés ensuite) sans en avoir assumé tous les risques, en particulier financiers. Ou encore de préciser que le groupe français ne détient que 51% des parts du consortium Orange City Water Ltd (OCW) et est associé à des partenaires locaux, en l’occurrence le géant indien du BTP Vishvaraj Infrastructure, dont il dépend pour ses bonnes relations politiques et pour la réalisation de ses promesses.

    Le groupe Vishvaraj constitue un bon exemple des acteurs indiens avec lesquels Veolia et Suez doivent nouer alliance : ayant accumulé en quelques années des profits énormes à travers ses concessions autoroutières, le groupe cherche désormais à s’étendre dans le secteur de l’eau, en profitant de son « expertise » en matière de PPP.

    Surtout, ces articles ignoraient superbement les problèmes qui étaient en train de s’accumuler au même moment et qui empoisonnaient peu à peu les relations entre l’opérateur privé, une partie des habitants et les autorités. Selon le Times of India, Veolia avait même invité ces journalistes sans notifier le régulateur ni la municipalité. Et ceci intervenait à un moment où les autorités attendaient plutôt la visite d’une délégation du quartier général de Veolia pour « remettre de l’ordre », suite aux plaintes qui avaient été transmises aux dirigeants de l’entreprise par écrit et par oral quelques mois auparavant quant aux retards accumulés dans les travaux.

    Au moment même où la presse française saluait le contrat de Veolia sur un air de « mission accomplie », les chiffres de la municipalité de Nagpur indiquaient que la firme avait remplacé seulement 27 kilomètres de réseau et connecté 876 nouveaux foyers en 9 mois, un rythme largement insuffisant pour tenir ses engagements. Parallèlement, certains agents de l’OCW étaient accusés d’avoir facturé illégalement des sommes importantes aux habitants des bidonville pour leur connexion au réseau (qui devait théoriquement être gratuite) et leur consommation, et de les avoir menacé de couper l’eau en cas de non paiement [2].

    Tout s’est donc passé comme si, pour les dirigeants de Veolia, les plaintes des autorités locales ne pesaient pas lourd par rapport aux exigences de la communication financière dans une période boursière difficile. Au moment même où l’entreprise peaufinait son marketing financier, le PDG de Veolia Inde Patrick Rousseau confiait au Times of India : « Nous avons du mal à trouver dans la ville la main d’œuvre qualifiée, les machines et les équipements nécessaires. Mais l’entreprise espère accélérer les travaux et les achever à temps avec l’aide de son partenaire local. Cela me dérange que Veolia soit mis sur le banc des accusés alors que c’est de la responsabilité de l’OCW [filiale à 51% de Veolia, NdR] [3]. »

    Certes, les objectifs de départ étaient ambitieux. Dans son communiqué de presse, le groupe soulignait ainsi que le contrat passé avec la municipalité de Nagpur (Nagpur Municipal Corporation) impliquait la connexion au réseau de la totalité de la population de la ville, bidonvilles compris, en cinq années seulement, soit la pose de 6000 à 8000 nouveaux compteurs par mois dans des conditions difficiles. Le contrat devait être la vitrine de Veolia en Inde, et prouver que la gestion privée de l’eau et les PPP pouvaient apporter l’eau 24 heures sur 24 non seulement aux classes moyennes et aisées, mais aussi aux pauvres.

    Pour prouver sa capacité à atteindre ces objectifs, Veolia prétendait s’appuyer sur le « succès » du projet-pilote conduit depuis 2009 par l’entreprise française sur la zone de Dharampeth – celui-là même pour lequel les journalistes des Échos, du Figaro et de Paris Match avaient tant d’éloges. Il semble toutefois que les résidents de la zone n’aient pas été interrogés sur le bilan qu’ils en tiraient eux-mêmes. Et pour cause, peut-être. Le prix de l’eau y aurait été augmenté de 3 à 8 roupies par kilolitre, suscitant de violentes manifestations des résidents [4]. En 2011, une étude indépendante de l’Administrative State College of India (ASCI) [5] concluait que l’objectif d’approvisionnement continu de tous les foyers de la zone n’avait été atteint qu’à 50%. Elle notait aussi que les résidents n’avaient pas renoncé à leurs anciennes habitudes de stockage de l’eau et que la firme française n’avait pas remplacé les vieilles canalisations, ce qui annulait les bénéfices sanitaires d’un approvisionnement continu. En avril 2013 encore, la presse signalait qu’une partie de la zone de Dharampeth était toujours approvisionnée au moyen de camions-citernes.

    Des questions se sont fait jour à propos des conditions de négociation du contrat global de PPP. Celui-ci a été signé entre le consortium privé OCW et la Nagpur Environmental Services Ltd (NESL), ancien opérateur public et entreprise détenue par la municipalité de Nagpur, mais sur laquelle elle semble n’exercer qu’un contrôle limité. Le rôle ambigu du directeur exécutif de la NESL, Shashikant Hastak, a été mis en cause. Architecte du contrat et soutien indéfectible du consortium privé, il aurait notamment accepté un voyage en France payés par Veolia. Apparemment proche des hautes sphères du BJP, il aurait néanmoins été suspendu de ses fonctions suite aux allégations de corruption et de harcèlement des habitants des bidonvilles, et remplacé par le leader local du BJP.

    Les aspects financiers du contrat ont également été dénoncés par plusieurs parties prenantes. L’opposition municipale estime que le service de l’eau est devenu nettement plus cher pour la ville de Nagpur depuis le début de la gestion privée, en raison notamment des frais de gestion élevés accordés à OCW.

    Les dépenses annuelles de la municipalité auraient augmenté de 50% entre 2010-2011 et 2011-2012. Selon un militant politique et syndical au sein de la municipalité, l’OCW aurait délibérément surestimé le volume d’eau distribué pour gonfler ses revenus. Les opposants ont également accusé OCW de facturer certains services et équipements au prix fort à la municipalité, pour ensuite n’utiliser que des matériaux de qualité inférieure et sous-payer leurs sous-traitants (suscitant notamment un grève de la faim des plombiers de la ville).

    Le bureau du Contrôleur et Auditeur Général de l’État du Maharastra a lui aussi relevé de nombreuses irrégularités dans les opérations financières liées aux contrat de PPP signé par Veolia.

    Fin 2012, la municipalité a discrètement relevé son budget estimé pour l’opération de 3,88 à 5,66 milliards de roupies (de 46 à 67 millions d’euros), alors même que les subventions gouvernementales avaient été accordées sur la base du budget initial [6].

    Cette opacité financière n’a pas contribué à apaiser les inquiétudes de la population quant à une augmentation future du prix de l’eau, qui est l’une des principales sources de résistance à la privatisation. Au moment de la passation du contrat, le directeur de la NESL Shashikant Hastak indiquait qu’aucune décision n’avait été prise en matière de prix de l’eau, et Veolia assurait que « pour l’instant », la firme n’était pas dans une logique de rentabilité économique. Déclarations qui n’ont jamais inspiré confiance aux opposants à la privatisation. L’installation du réseau devait s’accompagner d’une généralisation des compteurs d’eau, avec pour objectif d’introduire un « changement de mentalités » parmi les résidents, en les habituant à devoir payer pour leur eau. Certes, les habitants des bidonvilles devaient bénéficier d’un traitement préférentiel, mais les diverses allégations sur les pratiques de certains agents corrompus de l’OCW montrent que ces bonnes intentions ont dû mal à trouver leur traduction dans les faits. Les opposants estiment quant à eux que même les nouvelles factures « légales » associées à l’arrivée de l’eau en continu sont financièrement hors de portée pour les habitants des bidonville [7].

    La mise en place de méthodes innovantes de « social business » destinées à toucher les populations les plus pauvres – par exemple l’emploi de « water friends » pour sillonner les quartiers et prêcher la bonne parole quant au « changement de mentalités » attendu – suffira-t-elle à atténuer cette dure réalité ?

    Les critiques de la privatisation estiment qu’on retrouve là une stratégie adoptée depuis 20 ans par les institutions financières internationales et les grandes entreprises pour imposer en douceur la gestion privée de l’eau : tout d’abord, à coups de financements publics, étendre le service de l’eau dans des conditions relativement bénignes pour les habitants, puis les habituer progressivement à devoir payer pour leur eau. Une stratégie qui n’a jamais vraiment résisté à l’épreuve de la réalité – jamais la privatisation n’a recueilli les faveurs du public -, et il ne semble pas que Nagpur vienne infirmer la règle.

    Plutôt que la mise en place et l’opération d’un réseau moderne assurant un approvisionnement continu en eau de bonne qualité, la réalité quotidienne du consortium emmené par Veolia semble parfois consister plutôt à coordonner laborieusement une vaste flotte de camions-citernes se relayant pour alimenter les quatre coins de la ville. Des camions-citernes ont continué à circuler dans des zones théoriquement reliées au réseau, sans que l’on sache toujours bien si c’est parce que l’eau n’y coulait pas ou parce que le business des camions-citernes était trop lucratif pour être abandonné – ou les deux.

    En avril 2013, selon le Times of India, la Nagpur Municipal Corporation et OCW opéraient pas moins de 240 camions-citernes effectuant 1440 déplacements par jour. Ce dernier était en train d’installer un système de GPS pour surveiller ces déplacements et prévenir les détournements d’eau. Le consortium emmené par Veolia semble en effet avoir de grandes difficultés à contrôler le comportement de ses conducteurs de camion, qui n’assureraient qu’un approvisionnement aléatoire, et souvent moyennant pots-de-vin, en pleine situation de pénurie.

    Des pratiques qui ont entraîné au printemps 2013 des émeutes dans plusieurs quartiers, les élus locaux étant parfois au premier rang des habitants pour saccager ou brûler les bureaux de l’opérateur privé. (OCW a répliqué à travers une communiqué de presse accusant ces élus d’interférer avec son travail et de nuire à l’ approvisionnement de la population.) Dans d’autres cas, les habitants auraient même empêché les employés du consortium privé de poser de nouvelles canalisations dans leur quartier [8]

     

    Citoyens et élus de tous bords réclament désormais l’annulation du contrat et dénoncent l’incompétence de l’opérateur privé, qui aurait multiplié les erreurs et les cafouillages, avec pour résultat de provoquer une pénurie artificielle. Un nouveau réservoir tout neuf aurait ainsi été mis en service dans la précipitation, pour des raisons politiques, sans avoir été nettoyé auparavant des déchets qui l’encombraient, d’où des problèmes de contamination tels que le service a dû être interrompu pendant quinze jours.

     

    Certaines zones de la ville auraient vu arriver moins d’eau que ce qu’elles recevaient auparavant. Selon les partis d’opposition, ce serait dû en partie au fait que la municipalité de Nagpur, contrôlée par le BJP a privilégié « ses » quartiers avec la complicité d’OCW, au détriment des quartiers votant pour l’opposition, y compris en « détournant » illégalement les nouvelles sources d’eau prévues pour ces derniers.

    Les critiques reprochent également au consortium d’ignorer cavalièrement les plaintes qui leur sont adressées, même lorsqu’elles émanent d’élus locaux. Le débat a pris une ampleur nationale, mobilisant la Coalition nationale contre la privatisation de l’eau qui s’est constituée au niveau de l’Inde entière, le cas de Nagpur étant encore parfois présenté comme un « succès » prouvant la supériorité de la gestion privée.

    Le maire de Nagpur Anil Sole refuse toujours l’abandon pur et simple du PPP. Fin mai 2013, il a toutefois autorisé le lancement d’une procédure en contentieux contre Veolia et OCW pour non respect d’un certain nombre de conditions contractuelles, notamment les retards dans les travaux de maintenance et l’absence d’approvisionnement en eau de quartiers pourtant connectés au réseau (Veolia dément aujourd’hui l’existence d’une telle procédure). Il a également annoncé une enquête sur les cas de détournement d’eau à des fins privées, qui seraient le fait de cadres de l’opérateur privé et du régulateur public.

    En septembre 2013, la presse annonçait que pour la première fois, l’opérateur privé reconnaissait officiellement qu’il ne serait pas en mesure de tenir ses engagements en termes de travaux et de nouvelles connexions d’ici la date limite du 31 mars 2014. Ce délai, prescrit dans le cadre du programme de rénovation urbaine initié par le gouvernement central (la Jawaharlal Nehru National Urban Renewal Mission, ou JNNURM), avait pourtant déjà été repoussé de deux ans [9]. Un retard dont l’opérateur privé n’est pas le seul responsable mais qui, s’il se confirme, pourrait entraîner l’annulation pure et simple des crédits associés, et augmenter encore d’autant la facture dont devront s’acquitter l’opérateur et la municipalité de Nagpur, c’est-à-dire, in fine, les habitants de la ville.

    Autre signe des difficultés dans lesquelles se débat l’opérateur privé, l’entreprise DRA, l’un de ses principaux sous-traitants pour la conception et la réalisation du projet, avec qui les relations ne semblent pas avoir été au beau fixe, annonçait au même moment qu’il cessait tous travaux sur la centrale de potabilisation de Pench IV, cruciale pour l’approvisionnement de la ville et pour la viabilité du contrat de PPP, faute d’avoir été payé pour ses services depuis plus d’un an.

    PPP en Inde : quand la réalité se venge

    Les partenariats publics privés dans le secteur de l’eau ont déjà une longue histoire en Inde. Plusieurs fois, depuis les années 1990, les gouvernements successifs ont essayé d’initier une libéralisation du secteur, avec le soutien des institutions financières internationales et des diplomaties occidentales. À chaque fois, ils se sont heurtés à une vive résistance politique, citoyenne et bureaucratique qui a mis ces velléités en échec.

    Les groupes français étaient parties prenantes de ces efforts. Au tout début des années 2000, avec le soutien actif de la Banque mondiale, Degrémont, filiale de Suez environnement, s’était vu accorder un contrat de type BOT (build-operate-transfer) pour la construction de l’usine de traitement Sonia Vihar à Delhi. Contrat qui aurait été secrètement conçu par les parties concernées et par les autorités de Delhi comme un prélude à la privatisation du service de l’eau à l’échelle de toute la métropole – une stratégie similaire à celle menée aujourd’hui avec les projets pilotes.

    La mobilisation de la société civile avait permis de porter à la connaissance du public la teneur du contrat secret conclu entre Degrémont et les autorités de Delhi, ainsi qu’un certain nombre d’irrégularités financières et de conflits d’intérêts dans les relations entre les autorités de Delhi, la Banque mondiale, les consultants et les firmes privées. Retards et problèmes se sont ensuite accumulés au cours de la construction de la centrale et du barrage de Tehri (également par Degrémont) qui devait l’approvisionner, et la tentative a tourné court [10].

    La récente vague de PPP dans les villes indiennes correspond au lancement du programme de rénovation urbaine Jawaharlal Nehru, qui inclut un certain nombre de mesures destinées à encourager l’ouverture aux capitaux privés. Cette nouvelle génération de PPP s’est rapidement retrouvée sous le feu des critiques. Selon le magazine Outlook, qui a proposé son propre bilan (largement négatif) des PPP dans le secteur de l’eau, la Commission de planification de l’État indien s’est récemment penché en détail sur 13 exemples de PPP et les a tous évalués négativement, et a considéré que quatre d’entre eux n’étaient pas même viables.

    La ville de Latur dans la Maharastra a été la première à se trouver contrainte de reprendre contrôle de son système d’eau, qu’elle avait confiée à la société indienne SPML (également impliquée dans tous les PPP de Delhi). En réponse à ces critiques, les entreprises concernées mettent souvent en cause les pressions politiques et la désorganisation des agences et autorités publiques, ainsi que les chiffres erronés qui leur auraient été fournis au moment de l’appel d’offres.

    Le magazine Outlook suggère que les PPP ont bénéficié principalement aux couches les plus aisées, tandis que les populations modestes se sont retrouvées sous le coup d’une hausse des prix et sous la menace d’une coupure de l’eau en cas d’impayé, alors même que les entreprises dans le même cas bénéficiaient d’une indulgence proportionnelle à leurs relations politiques. Le magazine estime que le prix de l’eau a augmenté en moyenne de 100% dans les zones sous PPP.

    Ceux-ci sont également loin d’avoir tenu leurs promesses en matière d’apport d’investissements privés. L’exemple de Nagpur n’est pas isolé. Une étude réalisée en 2011 par le Centre for Science and Environment de Delhi montre que dans les PPP relatif au secteur de l’eau en Inde, les partenaires privés ne contribuent en moyenne qu’à hauteur de 29% des sommes investies (et dans certains cas, comme à Mysore, rien du tout), le reste étant apporté par les autorités locales, le gouvernement central ou les bailleurs de fonds internationaux. Malgré sa faiblesse, la présence de capitaux privés à rémunérer sert ensuite à justifier l’augmentation du prix de l’eau.

    L’État du Karnataka a joué un rôle de pionnier dans la mise en œuvre de la politique de privatisation de l’eau en accordant plusieurs contrats relativement modestes à Veolia (mais soupçonnés de n’être qu’une préparation à la privatisation de l’eau dans des villes plus importantes, notamment Bangalore), ainsi que le contrat de l’eau et de l’assainissement de Mysore à Jusco.

    Aujourd’hui, les opposants locaux réclament l’annulation de ce dernier contrat au motif que Jusco n’aurait satisfait à aucun de ses objectifs de performance, et aurait même fourni des certificats falsifiés pour obtenir le contrat. Les autorités de Mysore et du Karnataka ont déjà infligé plusieurs amendes à Jusco pour non respect de ses objectifs contractuels.

    Les projets pilotes de Veolia dans le Karnataka présentent des indicateurs de performance corrects, mais les critiques estiment que c’est dû au fait que l’eau destinée aux zones sous gestion publique a été détournée vers les zones pilotes pour s’assurer que les objectifs purement quantitatifs seraient atteints.

    Ces critiques ajoutent que le prix de l’eau y a été multiplié par 5 et par 6, et que les différentes sources publiques ou gratuites d’eau ont été délibérément détruites pour s’assurer que les habitants n’avaient d’autre recours que l’opérateur privé. L’entreprise française, si elle en propose un bilan très différent, souligne qu’il s’agit de contrats de portée limitée, financés par les derniers publics et assortie de conditions spécifiques. Les autorités du Karnataka s’apprêteraient désormais à lancer une nouvelle vague de contrats de PPP sur des zones plus vastes.

    L’autre grand front de la privatisation, depuis les années 1990, est la métropole de Delhi, où la gestion de l’eau est confiée par la municipalité à un opérateur public, le Delhi Jal Board (DJB) – ni l’un ni l’autre ne cachant leur prédilection pour la privatisation de l’eau. Quatre zones différentes ont été récemment concédées dans le cadre de PPP pilotes. Il s’agissait des premiers contrats à Delhi portant sur la gestion du service elle-même et non sur la construction et maintenance de stations d’épuration. Selon Sunita Narain, la directrice du Centre for Science and Environment, tous ces contrats avaient un acteur commun, la firme indienne Subhash Projects (SPML), associée à différents partenaires étrangers selon les cas, au premier rang desquels Veolia et Suez [11].

    Suez participe ainsi à hauteur de 74% au projet pilote de Malviya Nagar (un contrat de 12 ans estimé à 75 millions d’euros, pour une zone de 14 kilomètres carré abritant environ 400 000 habitants), et Veolia à hauteur de 51% à celui de Nangloi (15 ans, 1 million d’habitants). Dans les deux cas, c’est le DJB qui apporte la majorité des investissements. Lors de la signature de ces contrats, la communication des deux entreprises a déployé exactement le même argumentaire que pour Nagpur : les groupes français allaient apporter « pour la première fois » l’eau en continu aux Indiens [12].

    Malheureusement, la passation de ces contrats s’est aussi accompagnée des mêmes problèmes et des mêmes critiques qu’à Nagpur. Ici comme ailleurs, la hausse des prix (pour l’instant, programmés pour augmenter automatiquement de 10% chaque année) constitue le premier sujet d’inquiétude.

    Selon S.A. Naqvi, militant du « Front citoyen pour la démocratie de l’eau » qui s’oppose à la privatisation de l’eau depuis deux décennies, les contrats passés « incluent des mécanismes destinés à s’assurer que les parties privées n’ont pas à risquer leurs propres investissements. Durant les deux premières années et demi des projets pilotes, lorsque les consortiums assureront la distribution, le Delhi Jal Board leur versera des frais de gestion très élevés, en plus de payer leurs factures d’électricité, de fournir une eau traitée et de fournir gratuitement ses propres employés à l’opérateur privé. » [13].

    Des conditions particulièrement avantageuses que l’on retrouve ailleurs, par exemple dans le contrat de PPP passé à Khandwa, dans l’État du Madhya Pradesh, au profit de la firme indienne Vishwaa Utilities. En retour, comme le souligne encore Outlook, les opérateurs privés ne sont soumis à aucune obligation contractuelle en termes d’économies de l’eau ou d’assainissement, pourtant des problèmes criants dans les villes indiennes, comme si la seule priorité était de leur assurer des revenus.

    Mais les opposants à la privatisation portent des accusations plus sérieuses encore contre le DJB et les consortiums privés. Ils estiment ainsi que le coût des travaux et des équipements du projet de Nangloi aurait été délibérément et outrageusement surestimé de plusieurs milliards de roupies par rapport au prix du marché pour avantager les prestataires privés, en l’occurrence Veolia et ses partenaires. Ils signalent aussi que la comparaison avec un autre contrat de PPP, à Patna, montre que des coûts systématiquement supérieurs sur la zone de Nangloi, pour des objectifs moindres, et alors même qu’il ne s’agissait que de rénover et étendre les équipements existants (et déjà rénovés en 2003) au lieu d’en créer de nouveaux. Ces accusations ont été contestée par le DJB ainsi que par Veolia [14].

    Des pratiques dont le DJB serait malheureusement coutumier, selon le bureau indien de l’ONG Focus on the Global South : « Une puissante alliance de fonctionnaires corrompus, de lobbyistes, consultants et agents des entreprises (principalement des ingénieurs du DJB à la retraite désormais payés par les firmes privées) est très active au sein du DJB pour faciliter les aspirations du gouvernement de Delhi à privatiser le service de l’eau. (…) La course à la privatisation de l’eau à Delhi a entraîné une détérioration administrative et un effondrement total de la responsabilité financière des fonctionnaires du DJB. »

    Il est encore trop tôt pour évaluer la situation sur le terrain (le consortium de Nangloi ne devait commencer ses opérations qu’au début de l’été 2013), mais la gestion privée de l’eau à Delhi commence sous de bien mauvais auspices.

    À quand des infrastructures et services publics de qualité dans les villes indiennes ?

    Les problèmes rencontrés par les entreprises françaises signifient-ils que la promesse de l’eau courante 24 heures sur 24, brandie comme un slogan par Veolia et les autres, est vouée à rester une chimère en Inde ? Les journalistes français invités à Nagpur par le groupe français s’étonnaient que certains Indiens puissent être opposés à la notion d’une alimentation continue en eau. Sur le papier, les bienfaits du 24×7 sont indéniables : l’approvisionnement continue à pression suffisante évite les contamination bactériales de l’eau, il prévient la détérioration accélérée des canalisations, et évite de devoir recourir à des sources alternatives plus coûteuses ou risquées.

    Mais les critiques invoquent le risque d’encourager le gâchis d’une ressource rare dans de nombreuses régions indiennes, surtout lorsque les contrats de PPP se focalisent sur des objectifs quantitatifs et ne sont accompagnés d’aucune forme de responsabilisation sur la gestion durable et la conservation des ressources disponibles. Les projets pilotes de 24×7, même lorsqu’ils fonctionnent à peu près correctement, sont extrêmement coûteux et extrêmement gourmands en eau, ce qui pose des questions sur leur viabilité à une échelle plus large.

    Le plus souvent, le rejet du 24×7 dans la population traduit la crainte d’une augmentation vertigineuse du prix de l’eau – une résistance à ce « changement de mentalités » que Veolia appelle de ses vœux. Au final le slogan du 24×7 sonne bien vide s’il n’est qu’une occasion pour des entreprises de BTP de s’enrichir en posant des canalisations ou en construisant des nouvelles usines de traitement, sans garantie que des ressources suffisantes existent, ni que cette eau ne sera pas perdue, détournée, ou facturée au prix fort, ni sans garantie non plus que le réseau d’assainissement se développera au même rythme, auquel cas les avantages de l’alimentation continue resteront modestes au mieux.

    Sunita Narain n’est pas tendre avec la nouvelle génération de partenariats public privé. Selon elle, la manière dont ces contrats sont conçus et mise en œuvre est foncièrement à la réalité des villes indiennes, notamment du point de vue de leur viabilité financière. Au lieu de réfléchir à quoi pourraient ressembler des infrastructures adaptées à la réalité indienne, les PPP existants reposent sur l’illusion qu’il serait possible d’amortir les investissements de construction, opération et maintenance du réseau d’eau avec les revenus collectés auprès des usagers, au prix d’une augmentation du prix de l’eau.

    Dans la pratique, la réalité de la pauvreté et l’inadaptation des systèmes de gestion et de gouvernance rendent cette approche quasi impossible. D’où la tentation, pour les opérateurs privés, de se rémunérer au maximum sur les travaux plutôt que sur l’opération au quotidien du réseau. Ou encore de renégocier en permanence les conditions du contrat et les financements qui doivent leur être attribués au motif que les données fournies lors de l’appel d’offre étaient erronées, et les travaux à réaliser sous-estimés. Pire encore, les contrats se concentrent sur la partie économiquement la plus rentable du système, celle de l’approvisionnement en eau potable proprement dit, en négligeant complètement l’enjeu tout aussi important du traitement et de l’assainissement, qui sont laissé à des opérateurs publics privés de revenus. « Le secteur public en prend un nouveau coup et le secteur privé n’en tire pas de bénéfices. Il n’y a pas développement. Ce à quoi on assiste, c’est au pillage au nom de la croissance. »

    Au moment de la promotion du contrat de Nagpur, Veolia, tout en admettant que son chiffre d’affaires en Inde ne représentait encore que quelques dizaines de millions d’euros annuels, se plaisait à faire miroiter des perspectives de développement « quasi illimitées », avec « 8000 villes » potentiellement intéressées par des contrats similaires à celui de Nagpur. Suez, de son côté, rêvait de la construction de nouvelles usines de dessalement de l’eau de mer à Mumbai, Chennai et sur toutes les côtes indiennes, allant jusqu’à inviter des journalistes indiens en Australie pour promouvoir sa technologie. En est-il encore de même aujourd’hui alors que la croissance économique indienne semble battre de l’aile et que les entreprises privées de l’eau sont aux prises avec des difficultés politiques et techniques considérables [15] ?

    Notes :

    [1Veolia n’avait tout d’abord pas souhaité répondre à nos questions. Suite à la nomination de Veolia aux prix Pinocchio 2013, Patrick Rousseau, directeur général de Veolia Inde, indique aujourd’hui qu’à sa connaissance, le maire de Nagpur n’a initié aucune procédure en contentieux à l’encontre du consortium. Il précise également que le contrat de Veolia avec la municipalité de Nagpur prévoyait bien que les travaux aient lieu sur cinq ans et non deux comme stipulé dans le cadre du contrat de financement de la municipalité de Nagpur avec le gouvernement indien. Selon Veolia, ce dernier vient de toute façon d’accorder un délai supplémentaire pour débloquer ses subventions. Il semble donc y avoir eu une différence inexpliquée entre les délais prévus dans le contrat avec Veolia et ceux prévus dans le contrat entre Nagpur et le gouvernement central indien. Enfin, Patrick Rousseau précise également que le consortium emmené par Veolia n’est pas directement responsable de la fixation du tarif de l’eau et donc d’une éventuelle hausse, ceci étant de la prérogative de la municipalité. Voir sa réponse dans son intégralité.

    [2Dans sa réponse, Patrick Rousseau accuse les factions politiques de la ville de monter en épingle ces incidents et d’attiser les tensions à des fins politiques. Il indique que Veolia a équipé les camions-citernes d’un système de GPRS pour surveiller leurs mouvements et prévenir les abus.

    [3Simultanément, le même Patrick Rousseau déclarait aux Échos : le chantier « se passe bien, on a démarré les travaux et ça accélère. Mais cela reste très délicat, en raison notamment de l’énorme pression des politiques qui voudraient que les travaux soient faits en deux ans au lieu des cinq années prévues dans le contrat. »

    [4Dans sa réponse, Patrick Rousseau rappelle que Veolia n’est pas responsable de la fixation du prix de l’eau à Nagpur, qui est du ressort de la municipalité. Il est toutefois évident que l’évolution du prix de l’eau ne peut être sans lien avec la passation d’un contrat de PPP.

    [5ASCI, « Impact Assessment of Continuous Water Supply – Pilot Project of Dharampeth Zone ». http://www.urbanindia.nic.in/programme/lsg/lsg_presentation/ASCI/Nagpur%20PPP-dist%20copy.pdf

    [6En réponse à ces accusations, Patrick Rousseau indique que le contrat de l’OCW avec la municipalité de Nagpur est fixé une fois pour toutes et non renégociable, de sorte que le budget de l’opération n’a pas bougé du point de vue de Veolia.

    [7Dans sa réponse, Patrick Rousseau reconnaît des tensions avec les résidents du fait des nouvelles contraintes d’un approvisionnement 24×7 et des nouvelles obligations financières qu’il implique, mais défend le principe de devoir payer pour son eau.

    [8Patrick Rousseau suggère dans sa réponse, que ces incidents sont liés aux affrontements entre factions politiques dans la ville.

    [9Patrick Rousseau, dans sa réponse, confirme que du point de vue de Veolia, les travaux devaient bien être achevés en cinq ans, et non deux. La différence entre les deux chiffres reste inexpliquée.

    [10Sur ces événements, lire : http://www.cseindia.org/userfiles/fullstory_final.pdf. Et aussi, du point de vue des opposants à la privatisation : http://www.tni.org/sites/www.tni.org/archives/books/waterdelhisehgal.pdf

    [11L’autre entreprise non indienne impliquée dans ces contrats est Jerusalem Water, entreprise israélienne.

    [12En fait, la zone pilote attribuée à Veolia semble relativement favorisée en comparaison des zones environnantes, puisqu’elle abrite une usine de potabilisation récemment rénovée et une population relativement privilégiée (par rapport aux quartiers voisins). Selon les critiques de la privatisation, c’est précisément la raison pour laquelle cette zone a été choisie.

    [14Les opposants ont également remis en cause la qualification légale des parties prenantes du consortium à répondre à l’appel d’offres, puisque ce dernier requérait que les candidats aient déjà achevé avec succès un contrat similaire en Inde représentant au moins 55 000 nouvelles connexions, ou deux projets d’au moins 35000 connexions chacun, ce qui n’était pas le cas de Veolia (qui n’avait alors que les trois contrats mineurs du Karnataka à son tableau de chasse) et encore moins de ses partenaires.

    [15La réponse de Patrick Rousseau, CEO de Veolia Inde à notre enquête défend, sur un ton bien plus modeste que la communication antérieure de l’entreprise, le rôle de Veolia en Inde.

    Observatoire des Multinationales

    http://fortune.fdesouche.com/328519-inde-veolia-privatise-leau#more-328519