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économie et finance - Page 784

  • 16 milliards d’euros : coût sécuritaire de l’immigration pour le budget français

    Le « flux migratoire serait ténu » et « l’immigration rapporterait plus qu’elle ne coûte ».
    La propagande immigrationniste du gouvernement et des médias de l’oligarchie prétend deux choses : selon elle, le « flux migratoire serait ténu » et « l’immigration rapporterait plus qu’elle ne coûte ». Il ne s’agit là que de deux bobards aussi « savants » que mensongers. La réalité est autre : le flux d’entrée des immigrés est fort : de l’ordre de 180.000 à 200.000 personnes par an ; et le coût de l’immigration est considérable. Le consultant André Posokhow, diplômé d’expertise comptable, a chiffré à 16 milliards le coût sécuritaire de l’immigration pour le budget français : un chiffre facile à comprendre lorsque l’on sait que selon une déclaration du garde des Sceaux (Pascal Clément) du 16 septembre 2006 plus de 50% de la population carcérale en France est musulmane.
    Sur ces 16 milliards, 7 milliards sont imputables aux dépenses du ministère de l’lntérieur, 4 milliards à celles du ministère de la Justice, 1 milliard à celles des collectivités locales. Il faut ajouter 1 milliard au titre de l’immigration irrégulière et 1 milliard comme conséquence de la sécurité privée sur les finances publiques.
    Polémia

    1/ – Les coûts directs de la sécurité

    • Le ministère de l’Intérieur

    Il sera retenu l’ensemble des coûts budgétaires pour 2011 des programmes du ministère de l’Intérieur pour la police et la gendarmerie avec les coûts de fonctionnement et les investissements qui ne peuvent manquer d’être affectés par l’immigration soit 16,805 Mds€. Les dépenses qui n’ont pas de rapport avec l’immigration – corps des pompiers, protection des personnalités, contrôles routiers, soit 2,70 Mds€ –sont retirées bien qu’une étude approfondie du taux d’accidents dans certains départements comme le 93 ou Paris pourrait infirmer cette prise de position. Le montant des coûts du ministère de l’Intérieur retenu pour l’étude s’élèvera donc à 14,105 Mds€.
    Une statistique fait apparaître qu’en 2008 la proportion des étrangers détenus représentait 19,6% de la population carcérale alors que les étrangers représentaient 6,7% de la population française avec les clandestins. Le nombre des immigrés et descendants directs d’immigrés s’élève à 10,8M contre 4,5M d’étrangers soit 2,4 fois plus. Il convient d’ailleurs de noter qu’il ne semble pas que la délinquance des descendants directs d’immigrés soit inférieure à celle des immigrés de la première génération. Pour connaître la proportion d’immigrés détenus dans les prisons il faut affecter le ratio de 19,6% du coefficient de 2,4 soit 47%. Ce ratio correspond approximativement à un taux de surreprésentation des immigrés dans les prisons de 3 que nous étendons à la délinquance.
    14,105Mds€ x 16,2% x 3 = 6,855Mds€

    • La justice

    L’aide juridictionnelle :
    Le programme de l’aide juridictionnelle s’élève en 2011 à 0,312 Mds€. En appliquant la même méthode de calcul que ci-dessus on aboutit à un coût lié à l’immigration de 0,152 Mds€.
    La protection judiciaire de la jeunesse :
    Ce programme s’élève en 2011 à 0,757 Mds. Par application de la même méthode on aboutit à un chiffre de 0,368Mds€.
    Le domaine carcéral :
    Le programme carcéral du ministère de la Justice représente en 2011 un montant de crédits de paiement  de 2,821Mds€.
    En 2008 le quotidien américain Washington Post a constaté, dans un reportage paru dans son édition du mardi 29 avril, la surreprésentation des prisonniers musulmans dans le système carcéral. L’article, se basant sur des chiffres compilés par des responsables de la communauté musulmane, des sociologues et des chercheurs, estimait que 60% à 70% des détenus en France sont musulmans. A notre connaissance cette estimation n’a pas fait l’objet d’une réfutation de la part des autorités publiques ou des médias. Constatant que l’article ne vise que les musulmans et non les immigrés qui constituent une population plus large, nous retiendrons la fourchette haute, soit 70%.
    Ce ratio appliqué au montant du programme carcéral aboutit à un chiffre de 1,975Mds€.
    La justice judiciaire :
    Les crédits de paiement de la justice judiciaire s’élèvent à 2,960 Mds€. En appliquant la même méthode de calcul avec un coefficient de surreprésentation de 3 on aboutit à un montant de 1,439Mds€.
    Au total on arrive, pour le ministère de la Justice, à un chiffre de coût relevant de l’immigration de 3,934Mds€.

    • Les polices municipales et la vidéosurveillance des collectivités locales

    Un rapport de la Cour des comptes de juillet 2011 a fait le point sur les polices municipales.
    Le nombre des policiers municipaux s’élève à 19.370 en 2010. Il faut y ajouter 1450 gardes champêtres, 5180 personnels de l’ASVP et 2330 membres du personnel de surveillance de la Ville de Paris, soit un total de 28.300 agents.
    Ce rapport ne donne pratiquement aucune indication sur le coût de ces personnels. Il indique seulement que le coût de fonctionnement de la vidéosurveillance, qui s’élève à 300M€, représente le coût de 6500 policiers municipaux. Il apparaît possible d’en déduire que le coût total de ces personnels s’élève à 300M€ x 28300 / 6500 = 1,300Mds€.
    À cela s’ajoutent les dépenses de fonctionnement de la vidéosurveillance : 300M€ et les investissements afférents : 300M€ de 2010 à 2012, soit 100M€ sur une année. Au total les dépenses de cette nature s’élèvent à 1,700Mds€.
    Selon la même méthode de calcul que ci-dessus le coût lié à l’immigration se monte à 0,826Mds€.

     • La sécurité privée

    Le marché de la sécurité privée représente un chiffre d’affaires de 5,3Mds€ et s’adresse surtout aux entreprises. Le budget de l’Etat n’est affecté qu’indirectement au travers des comptes de charges de celles-ci et des pertes d’impôt sur les bénéfices.
    Le calcul est le suivant : 5,3Mds€ (chiffre d’affaires de ce secteur économique) x 33,3% (taux de l’IS) = 1,750Mds€.
    L’application du même mode de calcul que ci-dessus aboutit à un surcoût de 0,850Mds€.

    • Le coût sécuritaire de l’immigration irrégulière

    La monographie n° 27 de Contribuables associés présente les chiffres suivants qui s’appuient sur l’expertise de J.P. Gourévitch :
        - structures de lutte contre l’immigration irrégulière : 0,085Mds€
        - coût des reconduites :                                                        0,674Mds€
        - centres de rétention :                                                         0,079Mds€
        - délinquance de l’immigration irrégulière :                             0,367Mds€
    Le coût sécuritaire global de l’immigration irrégulière s’établit à 1,205Mds€.
    Au final le coût sécuritaire de l’immigration s’élève à :
        - ministère de l’Intérieur :                    6,855
        - ministère de la Justice :                   3,934
        - collectivités territoriales :                  0,826
        - sécurité privée :                              0,850
        - immigration irrégulière :                   1,205

    Total :                                           13,670    Mds€
     
    2/ – Les coûts sécuritaires indirects

    La revue Capital de mars 2013 a produit un article sur « Le vrai coût de l’insécurité en France ». Selon cette revue, qui soutient avoir puisé dans toutes les ressources disponibles : entreprises, consultants spécialisés, ministère de la Justice, services de l’Etat, Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, ce coût, qui s’élève à 30Mds€, se décompose ainsi :
        - particuliers :                                    5Mds€
        - entreprises :                                   15Mds€
        - secteur public :                               10Mds€

    En principe ce coût s’impute sur la richesse nationale. C’est le cas du coût pour les particuliers qui s’impute sur leurs revenus : vols de voiture, atteintes à la vie humaine, cambriolages, usurpations d’identité, etc. Ce que ce chiffre de 5Mds€ ne reflète pas ce sont les traumatismes personnels et les vies gâchées.
    Pour ce qui concerne les entreprises on peut considérer que le coût de la protection a été pris en compte plus haut au travers de la sécurité privée. En revanche, le coût des agressions : vols en magasin, cyberattaques, fraude et vandalisme des transports en commun, qui est estimé dans l’article à 8,3Mds€, demeure à évaluer :
        - Les vols en magasin et les cyberattaques représentent 6,1Mds€, soit un déficit d’impôt sur les sociétés d’environ 2Mds€. Selon la même méthode de calcul que ci-dessus, le coût s’élèverait à 0,972Mds€.
        - Le vandalisme et la fraude dans les transports en commun s’élèvent au total à 2,2Mds€. Il s’agit d’argent public du fait du poids des subventions dans le compte de résultat de la RATP, de la SNCF et de toutes les sociétés de transports en commun. Selon la même méthode de calcul le surcoût serait de 1,069Mds€.
    Dans le cas du secteur public les dépenses de protection ont déjà été abordées plus haut. En revanche, le coût de la malveillance informatique et du vandalisme dans les communes et les bailleurs sociaux qui pèse sur des comptes publics se monte à 1,520Mds€. Selon la même méthode de calcul le surcoût serait de 0,739Mds€.
    Au total le coût budgétaire résultant de l’insécurité et fondé sur les chiffres de l’article de Capital, avec toutes les réserves à l’égard d’un article de presse mais qui sont vraisemblables, s’élèverait à 2,780Mds€.

    3/ – Conclusion

    Le coût sécuritaire en termes de finances publiques peut donc s’établir à :
    - sur la base des chiffres du premier chapitre:   13,670Mds€
    - sur la base de la revue Capital :                     2,780Mds€
    Total :                                                         16,450Mds€
    Il convient de souligner que ce coût contribue au déficit des finances publiques en général et à celui engendré par l’immigration. Mais cela relève d’une étude plus large.
     André Posokhow
    Diplômé d’expertise comptable
    Auditeur et consultant
    11/04/2013 http://www.polemia.com

  • La sociale-traîtrise à son zénith

     

    par Adrien Abauzit pour L’Action Française

    Le constat est tellement évident que nous avons presque honte de le dire : le PS est depuis le « tournant de la rigueur » (1983), un parti qui travaille officiellement pour les intérêts de l’oligarchie financière.

     

    Une fois revenu au pouvoir, il était donc annoncé qu’il trahisse à nouveau la France. En témoigne son travail depuis onze mois : adoption du TSCG, validation du MES, énième ralliement au libre-échange via le rapport Gallois et avortement du Glass-Steagall Act tant promis. N’oublions pas non plus le marché transatlantique, prévu de longue date, contre lequel le PS, évidemment, omettra de mettre son véto le moment venu.

    A côté de tout cela, sur la base de l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013, le PS nous prépare, dans sa réforme prochaine du droit du travail, un clou du spectacle auquel nous ne voulions croire : le détricotage en douce du CDI. Ce qu’est le CDI et ce qu’il va en rester

    Un CDI est un contrat de travail qui offre deux garanties au salarié. Un, le contrat de travail ne peut être régulièrement rompu qu’en cas de cause réelle et sérieuse de licenciement. Deux, l’employeur ne peut modifier unilatéralement le salaire, le temps de travail, la qualification et le lieu de travail du salarié.

    Grâce à ces deux garanties, le salarié dispose d’instruments qui lui permettent de défendre ses conditions de travail contre l’employeur malveillant. Autrement dit, les abus de l’employeur sont soit empêchés, soit sanctionnés en justice le cas échéant. A cet égard, la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation, globalement favorable au salarié, veille à ce que le CDI reste un « donjon », c’est-à-dire que sans l’accord du salarié, son contrat de travail reste inchangé.

    Pour démonter cette jurisprudence, Hollande, comme à son habitude, finasse. Une loi dont l’article 1er serait : « les garanties offertes par le CDI sont abolies » ferait mauvais genre, puisqu’officiellement François Hollande est de gauche et que le souvenir du CPE est toujours dans les têtes. Hollande a donc préféré laisser les syndicats et le MEDEF conclure un accord ; un accord écrit en novlangue suffisamment complexe de technique juridique pour que le quidam moyen soit circonvenu.

    Parmi les nombreux points de la réforme, deux se distinguent par leur importance : les accords de maintien dans l’emploi et la négociation sur la mobilité interne.

    L’accord de maintien dans l’emploi est un accord d’entreprise qu’il sera possible de conclure en cas de difficultés financières de l’entreprise. L’accord permettra à l’employeur de trouver « un nouvel équilibre global dans la répartition salaire/temps de travail/emploi ». Traduction : l’employeur pourra augmenter le temps de travail du salarié et baisser son salaire, s’il s’engage en contrepartie à ne pas le licencier. Si le salarié refuse de se plier à l’accord, il sera licencié et la cause réelle et sérieuse de son licenciement sera attestée par l’existence même de l’accord. En résumé, l’employeur pourra licencier sans véritable cause réelle et sérieuse et il sera libre de modifier la rémunération et le temps de travail contractuellement prévus.

    La négociation sur la mobilité interne permettra à l’employeur de muter le salarié aux quatre coins de la France sans lui demander son avis. En cas de refus du salarié, il sera licencié et la cause réelle et sérieuse de son licenciement sera réputée. Là encore, l’employeur licenciera en l’absence de véritable cause réelle et sérieuse. Quant au secteur géographique dans lequel le salarié s’était engagé à travailler lors de la conclusion de son contrat de travail, il n’existera plus.

    La modification unilatérale de la rémunération, du temps de travail et du lieu de travail, ainsi que la création de causes réelles et sérieuses de licenciement artificielles nous font aboutir à la conclusion suivante : du CDI, ne restera que des lambeaux.

    Apportons un bémol. Les mesures précitées ne pourront se faire qu’en cas d’accord d’entreprise. Ainsi, les PME, désert syndical oblige, en seront exclues de facto. Leurs salariés peuvent respirer.

    Des syndicats aux ordres du Système

    Ne nous attardons pas sur les syndicats signataires de l’ANI, à savoir la CGC, la CFDT et la CFTC : par leur simple signature, ils ont démontré leur obéissance aux ordres de l’oligarchie financière.

    Intéressons-nous d’avantage aux syndicats qui officiellement protestent contre la réforme, c’est-à-dire la CGT et FO. Notons qu’ils n’ont absolument aucune légitimité pour critiquer le gouvernement puisqu’ils ont appelé à voter pour François Hollande. Ils sont donc les complices des estocades portées contre le CDI.

    Rappelons-nous ensuite le printemps 2006. En pleine rivalité Villepin-Sarkozy, nous vîmes tous les syndicats manifester et bloquer les services publics pour demander l’abrogation du fameux CPE. Ce contrat consistait en ceci : allonger la période d’essai à deux ans et supprimer la procédure de licenciement (et non le motif de licenciement).

    Le dispositif du CPE, réservé aux moins de 26 ans, ne s’attaquait pas à la substance du CDI que sont les deux garanties précitées. Il était donc nettement moins attentatoire aux droits des salariés que les accords pour le maintien dans l’emploi et la négociation sur la mobilité interne.

    Logiquement, on pourrait s’attendre à ce que les syndicats bloquent une nouvelle fois la France. Mais au lieu de cela, la CGT et FO ne font que des manifestations on ne peut plus classiques, soit des manifestations absolument inoffensives pour le pouvoir.

    Moralité ? Les syndicats savent d’instinct ce que le Système attend d’eux, ce qu’il leur autorise à faire. Il est déjà écrit qu’ils se plieront aux injonctions du Système. Et pour cause : leur financement provient essentiellement de subventions publiques et de la Confédération européenne des syndicats, elle-même sous perfusion financière de la Commission européenne.

    Sociale-traîtrise, quand tu nous tiens…

    L’ACTION FRANÇAISE n° 2861

  • Les affaires politiques en France : des failles systémiques intolérables mais coutumières

    Comme souvent dans les périodes politiques "troublées" on peut toucher du doigt certains éléments qui restent habituellement dans l’ombre et qui permettent de saisir ce qu’on ne retient jamais. Les affaires judiciaires des politiques nous offrent un témoignage majeur du fonctionnement de la machine politique française. Elles permettent également de s’interroger sur la réception par les citoyens et les médias de celles ci.

    I- Les hommes et femmes politiques ont une propension inquiétante à se trouver confrontés à la justice.
    Chaque nouvelle affaire semble être une découverte, un "choc". Rappelons qu’un choc, dans son sens figuré renvoie à l’idée de l’affliction stupéfaite provoquée par l’atteinte à une norme, une valeur, un objet, un corps, une institution... Ainsi le choc politique résulte de la stupéfaction provoquée par l’atteinte à l’institution publique de l’État, du parti, au gouvernement. Est-ce de surprise dont on peut parler quand plus d’une centaine d’hommes et femmes politiques ont été poursuivis et condamnés par la justice ? Je ne le pense pas. Chaque semaine apporte son nouveau lot : Guérini, Woerth, Chirac, Cahuzac, Lamblin etc...

    Avant de nous attacher à tenter d’expliquer certaines causes et de pointer certains dysfonctionnements, on peut déjà s’étonner que les médias ne s’interrogent pas sur cette lame de fond que constitue la judiciarisation constante de la vie politique française. Il ne se passe plus un mois sans que plusieurs affaires surgissent comme autant de piqures de moustiques sur une personne déjà bien amochée.

    Après recoupement de plusieurs listes recensant les condamnations des dirigeants politiques et vérification j’arrive à environ 300 condamnations ou mises en examen (plus quelques situations litigieuses (les motards de Morano qui renversent le piéton...)), toutes tendances confondues et tous postes confondus sur une période qui comprends en gros les 15 dernières années. Il en manque sans doute, on ne va pas chercher le maire de village... La nature des infractions est assez révélatrice, selon moi, des mœurs des politiques (il faudrait évidemment élargir cela) On trouve pêle-mêle 2 catégories : Les excusables sur le plan du rapport à la vie publique // Les inexcusables.

    * Les excusables : (ceci est une classification subjective, on peut librement considérer que le casier d’un homme politique doit être vierge)
    - Certaines condamnations dans le cadre de marchés publics : pour avoir travaillé moi même sur la question, il est très aisé de se faire condamner en tant que responsable d’une collectivité pour de tels délits. Il faut évidemment distinguer les cas selon les circonstances (marchés truqués et corruption, de même que "favorisme" ont en droit une signification bien plus forte que "l’atteinte à l’égalité entre les candidats" (selon l’intention)).
    - Les mises en examen pour diffamation non suivies de condamnation : La joute politique fait parfois aller trop loin, néanmoins si la diffamation n’est pas reconnue on peut tout au plus considérer cela comme une méthode abusive.
    - Les infractions routières etc...
    - Ruptures de contrats (selon les circonstances).

    On a une zone grise sur les affaires pendantes selon la gravité du soupçon qui pèse... Mais par définition une mise en examen est nécessairement motivée par de fortes suspicions.

    * Les inexcusables : On voit ici poindre ce que j’analyserai ensuite concernant la réalisation de l’ambition personnelle.
    Au regard des fonctions exercées il est totalement inexcusable de commettre de tels actes et inadmissible de laisser des personnes en ayant commis exercer la moindre responsabilité que l’argent ou les relations leurs permettent d’obtenir. Il y a une intention malveillante, pleinement coupable, la manifestation d’une perfidie, la révélation d’une perversion du but d’intérêt général qui doit tendre l’action politique.

    - La corruption
    - Le financement illégal de campagne
    - L’abus de confiance
    - La prise illégale d’intérêts
    - Le détournements de fonds publics
    - Le blanchiment
    - Le trafic d’influence
    - Le recel
    - Les manœuvres frauduleuses lors d’élections.
    - Faux et usages de faux.
    - Subornation de témoins (j’ai bien écrit subornation)
    - Emploi dissimulé.
    - Discrimination (encore que je mettrais une grosse nuance).
    - Association de malfaiteurs
    - Les crimes...

    Dans n’importe quel emploi, dans toute autre responsabilité on pourrait envisager que la réalisation de telles infractions soient lourdement punies et éloignent la personne en question de l’emploi ou de la responsabilité susvisée. Mais ici non... Il y a une tolérance médiatique derrière les apparences et il y a une résilience de la société civile qui est entretenue par l’exutoire temporaire offert par les médias à chaque affaire. Exutoire qui n’est évidemment pas propice à une réflexion d’ensemble sur les causes, les moteurs de celle ci.

    J’identifie 2 causes majeures dans tout ce processus exposé dans la première partie : La puissance des relations pécuniaires et relationnelles et l’ambition personnelle attachée à la conquête de responsabilité. Les 2 se complétent.

    II- La combinaison des relations de pouvoir et de l’ambition personnelle : une force motrice et destructrice
    Il est important de comprendre ici que le processus d’accession à une responsabilité politique implique un processus d’autocontrôle, d’autodiscipline, de modelage de l’esprit, de redéfinition des objectifs, de stratégies. La concentration des moyens politiques dans le giron des deux principaux partis et les tentatives d’affirmation des autres sont des constantes dans la vie politique de la Veme République.

    - Les partis sont structurés en vastes machines, en vaste appareils de conquête du pouvoir, l’objectif est d’être en situation d’être présent en situation dominante dans toutes les sphères de la vie publique, à tous les échelons, dans tous les pôles de décisions et d’influence. Cette bataille nécessite des hommes et des femmes qui ont des convictions, ou plus précisément qui adhèrent suffisamment dans les objectifs de leur mouvement, pour se donner entièrement à la réalisation de ceux ci.

    - Néanmoins les partis sont structurés de telle manière qu’il y a également une bataille interne pour accéder aux postes à responsabilité au sein du parti. Peu importe la manière dont celle ci se fait (grimper les échelons, jeunes loups...), elle aboutit toujours à la constitution de réseaux multiformes (soutiens, conseillers spécialisés, relais locaux, alliés...).

    - Cette double bataille est mue par l’ambition : ambition partisane de réalisation des objectifs de sa famille politique et ambition personnelle que celle ci soit orientée à son avantage.

    - L’ambition est ici entendue comme le désir ardent de réussir quelque chose, mais également d’obtenir une réussite sociale, d’arriver aux sommets. C’est ainsi le moteur (désir) et le moyen (la prétention de) de parvenir aux objectifs de l’invidu.

    - Il y a donc une puissance motrice dans cette ambition qui s’autoentretient quand les réseaux se développent. En effet, l’accroissement des moyens humains, financiers, permet à l’ambition comme volonté de toucher son but, et quand elle touche son but, qu’elle se situe en position favorable, elle entretient ses réseaux, elle ne souhaite pas redescendre. C’est un peu cela l’ivresse du pouvoir.

    Je lance des hypothèses ici ; Les risques de dérapage apparaissent :
    1° quand l’ambition personnelle surpasse l’ambition légitime et partisane d’arriver aux responsabilités pour les exercer avec un minimum de sens commun. La volonté de réussir à titre individuel surpasse l’ambition partisane (ou s’en sert comme prétexte). Il y a donc dilution du reste de sens commun dans l’ambition individuelle qui risque de faire perdre la mesure.
    2° quand c’est la volonté de réussite sociale qui prime ou qui reste sous-jacente de manière trop importante. Si elle prime il y aura une tendance à favoriser ses intérêts. Si elle reste trop sous-jacente il y aura des tentations, des volontés de ne pas se soumettre aux exigences déontologiques d’un poste public à responsabilité. Il y a alors la tentation de préserver son train de vie, de faire prévaloir ses intérêts personnels sur le reste. (DSK et Cahuzac sont le parfait exemple je pense, de cette tension, de cette contradiction...).

    Le cercle vicieux est là : Les stratégies mobilisent l’ambition dans ses deux composantes, mais les moyens permettant d’atteindre les objectifs visés offrent des possibilités à l’ambition personnelle de prendre le dessus sur l’ambition partisane légitime du processus de conquête du pouvoir.

    Se pose alors la question des réactions du corps social (médiatique, politique, citoyen) face à cela.

    III- Exutoire efficace ou résilience illimitée ?
    * Le traitement médiatique des affaires est en général le suivant :
    1° Soupçons (le plus souvent, facultatif (Cf : Sofitel DSK)) : Ex : Médiapart pour l’affaire Cahuzac.
    2° Pression médiatique modérée : Cette étape est indispensable pour "homologuer" les documents issus des sources en 1°.
    3° Démentis : L’acteur visé est obligé de se positionner sur la question en niant.
    4° Pression médiatique plus intense au fur et à mesure que les moyens sont déployés avec plus de zèle pour vérifier les soupçons.
    5° L’étau judiciaire se resserre et c’est la mise en examen.
    6° Plusieurs possibilités à ce moment : - La confiance en la justice des amis et ennemis s’ils ont trempé dans les mêmes affaires // - L’appel à la présomption d’innocence // - Le déferlement et l’acharnement médiatique // - La récupération politique.
    7° La presse parle d’un choc alors qu’elle a fait des sous entendus appuyés depuis longtemps.
    8° L’opinion se déchaine et voilà.

    Au final, les médias bien qu’ayant préparé l’opinion depuis de longues semaines restent attachés à présenter cela comme un choc, un séisme etc... Dans une optique probablement très "exploitation économique" de l’évènement. Mais de la part d’acteurs privés (ou alignés sur le privé) cela n’est pas surprenant.

    * Les acteurs politiques font ce pour quoi ils sont programmés, distordre des situations, des évènements pour réaliser une ambition personnelle ou partisane. Cela fonctionne dans tous les sens possibles. Le but est de résister, de s’affirmer, de se positionner, d’exister etc... Il y a un nivellement général vers le bas. Les grands partis médiatisés entrainant les autres dans la fosse.

    * Face à cela quelle est la place du citoyen : L’indignation souvent, la consternation parfois, un sentiment de lassitude sans doute, une impression diffuse de déjà vu, des mêmes discours, des mêmes réactions, des mêmes reportages... Mais surtout, une perte de confiance dans l’autorité publique, dans la parole du politique... Néanmoins cette perte est généralisée, elle porte sur toute la parole publique. Les habitudes, les comportements ne bougent pas, les méthodes de conquête du pouvoir à tous les échelons et à l’intérieur des partis non plus. Il semblerait qu’il y ait une accoutumance à l’indignation périodique au détriment de l’analyse des structures qui sous-tendent ces affaires et ces scandales.

    Que peut on faire ? :

    Si on doit agir à la source du "mal politique" que l’on évoque ici il y a plusieurs pistes. L’objectif est de maitriser les mécanismes subversifs décrit au dessus. J’en cite quelques unes pour ouvrir le débat :
    - La stochocratie : ou suffrage par tirage au sort permet de limiter drastiquement les effets pervers de l’ambition personnelle. Mais reste à s’assurer d’un "effort" désintéressé.
    - La rotation des charges organisée de manière périodique au risque de l’instabilité (cela devrait sans doute être cantonné au niveau local pour favoriser la vie commune).
    - Faire émerger le débat et exiger le retrait de la vie politique des personnalités politiques convaincues des infractions inexcusables susvisées.
    - Exiger un casier judiciaire vierge (avec des aménagements) pour exercer une responsabilité politique locale ou nationale au lieu du système des incompatibilités qui ne font que prévenir les cas les plus évidents en oubliant tous les réseaux et tout le passé judiciaire des personnalités concernées.
    - Casser la logique du bipartisme d’une manière ou d’autre autre et de l’appareil des partis "majoritaires"...
    - Se renseigner, s’informer !
    - Etc....

    Points de vue alternatifs  http://www.voxnr.com

    Souce : http://points-de-vue-alternatifs.over-blog.fr

  • Ecoracialisme (7) – Le retour des Européens en Europe

    Un réancrage dans l’écosystème d’origine.
    Après avoir exposé dans son 6e extrait une géopolitique directement issue des écosystèmes, Frédéric Malaval décrit ici les forces qui poussent les individus à un réancrage dans leur écosystème d’origine, avec pour conséquence pour l’Europe un futur lié non pas au départ des millions de non-Européens qu’elle héberge, mais au retour d’un nombre beaucoup plus considérable d’Européens destinés à revenir vers leur écosystème naturel.
    Polémia

    Limiter l’artificialisation des écosystèmes, rendue vitale par les évolutions démographiques que l’écosphère a connues depuis 1950, passe par le réancrage des individus dans leurs écosystèmes d’origine. Cela signifie le retour de la cinquantaine de millions de non-Européens – les éco-immigrés – vers l’Afrique, l’Asie et toutes les autres parties du monde dont ils sont issus, l’immigré étant conçu comme un individu installé durablement hors de son écosystème d’origine. Cela signifie aussi le retour vers l’Europe des Européens vivant dans le monde. Les enjeux démographiques politiques sont à ce jour incommensurables. Il ne s’agit plus de dizaines, mais de centaines de millions d’individus concernés. Pourtant, sous plusieurs aspects, ce phénomène paraît inéluctable. Il va falloir organiser leur retour. La pression démographique des peuples-souches, l’accès aux ressources et notamment à l’énergie, figurent parmi les principales contraintes à l’origine de ce mouvement. Ceci a d’ailleurs déjà commencé.

    En 2005, un jeune Uruguayen installé en France, marié à une Française, m’avait expliqué son choix justifié par la pression que les Européens subissaient de la part des Indiens en Amérique du Sud. Descendant des premiers conquistadors, il était issu d’une riche famille uruguayenne, la Suisse de l’Amérique du Sud, comportant quelques aïeux originaires du pays Basque en France. Cette dimension était une composante importante de son identité. Le choix de la France s’était imposé naturellement alors que sa langue maternelle était toutefois l’espagnol. Il parlait aussi parfaitement le français et l’anglais.

    Une jeune Etasunienne, dotée d’un patronyme français, définitivement installée en France, m’avait tenu un peu le même discours. La pression des Hispaniques est forte au sud des Etats-Unis. Ils descendent d’Aztèques, de Mayas et d’autres peuples amérindiens plus ou moins métissés. Ainsi, malgré une politique de métissage et d’hispanisation des descendants des Mayas, ceux-ci n’ont pas disparu de l’Amérique centrale. Résultat, leur population a doublé pendant les trente dernières années et connaît désormais une croissances du plus haut niveau. La revendication identitaire suit… La lutte que Hugo Chavez menait au Venezuela, producteur important de pétrole, est généralement analysée comme un conflit entre socialistes et capitalistes – cela rassure – alors qu’une lecture plus audacieuse le verrait comme la reconquête indienne, population pauvre et pléthorique, sur une bourgeoisie européenne, riche et anémiée, ayant accaparé la rente pétrolière. Si les Indiens arrivent à remplacer les Européens comme organisateurs de cette rente, alors il y a de fortes probabilités qu’ils l’accaparent, obligeant ces derniers à changer de vie… Retour vers l’Europe ? C’est ce que font de plus en plus de Russes installés en Sibérie.

    À l’époque soviétique l’émigration était pratiquement inexistante et les flux migratoires à l’intérieur de l’URSS étaient principalement organisés et planifiés par les organismes d’Etat. La population se rendait là où se trouvaient de grands chantiers et où l’on avait besoin de main-d’œuvre. La Russie asiatique accueillit alors une population européenne venue s’ajouter à celle arrivée avant la création de l’URSS. Les gens migraient de leur plein gré. Ces flux relevaient cependant d’une politique appelée « la redistribution de la main-d’œuvre en conformité avec le plan de répartition et de développement des forces productrices ». Les déportations de population étaient également cataloguées comme migrations. La construction de la Magistrale Baïkal-Amour, ligne ferroviaire traversant la Sibérie et l’Extrême-Orient russe ou de la gigantesque Usine d’automobiles de la Volga (VAZ) attiraient une population issue majoritairement de la partie européenne de l’Union soviétique. Après l’éclatement de celle-ci, des masses humaines se sont mises en mouvement, cette fois-ci sans le moindre plan. Depuis, parmi les mouvements migratoires que connaît le territoire russe figure le départ de populations européennes quittant les régions où le climat est le plus rude. Celles-ci affluent dans le District fédéral central de Russie ainsi que dans les deux plus grandes villes du pays : Moscou et Saint-Pétersbourg. Ainsi, l’Extrême-Orient russe, colonisé de manière régulière à l’époque soviétique, s’est mis à se dépeupler. De la même manière, les habitants ont commencé à rapidement « déserter » le Grand Nord. Entre 1992 et 1995, le district autonome de Tchoukotka a perdu 39% des habitants, et la région de Magadan en a perdu 29%. Des chiffres similaires concernent toute la Sibérie. Au sud de cette immensité, les pressions turques et chinoise restreignent, jour après jour, les territoires où les Russes imposent leur manière de vivre. Dans la région de l’Amour, les vieux « khrouchtchevki » (immeubles soviétiques des années 1950) de Blagovechtchensk font face aux récents immenses gratte-ciel de Heihe, côté chinois. Qui va l’emporter ? Le Russe de base ne se fait guère d’illusion et, prudent, retourne en Europe, malgré les discours volontaristes de ses dirigeants.

    En Afrique du Sud, idem. Environ 900.000 Blancs, soit 1/6 de la population européenne, ont quitté le pays depuis 1994. Ils sont majoritairement jeunes et bien instruits. Ce chiffre a été publié en 2006 dans un rapport de l’Institut sud-africain des relations raciales. Une génération entière de Sud-Africains blancs n’est plus là. Au Zimbabwe voisin, les fermiers blancs ont été expropriés. Mais tout n’est pas perdu pour ces gens. Lors d’un voyage en Afrique du Sud, le ministre géorgien de la Diaspora, constatant les tensions au désavantage des Européens, invita ces derniers à s’installer en Géorgie : un grand pas que beaucoup envisagent, malgré le gouffre qui sépare ces Boers des Géorgiens. Pour le combler, le gouvernement géorgien leur offre des conditions très attrayantes : des conseils pour l’achat et le choix de leur future ferme, une fiscalité très faible, une terre vendue à prix cassé, etc.

    D’autres phénomènes similaires existent, mais ils sont mal documentés. Les experts préfèrent se concentrer sur l’arrivée d’immigrés en Europe plutôt que sur le départ des immigrés européens des territoires colonisés.

    Les enjeux du futur pour l’Europe ne sont donc pas liés au départ des 50 millions de non-Européens qui y vivent, mais à l’arrivée prochaine des centaines de millions d’Européens installés en dehors de leur écosystème naturel et que la pression démographique de peuples plus adaptés à leur milieu d’origine va pousser dehors. Les seules zones d’expansion possibles sont à l’est. Quel cadre politique est susceptible d’organiser cette mutation participant à la réalisation du climax de l’humanosphère ? Ouvrons la discussion.

    Frédéric Malaval 12/04/2013 http://www.polemia.com
    À suivre

     

    Voir

    Écoracialisme (1) / Introduction
    Écoracialisme (2) / Un homme, une femme ; un homme/femme, une femme/homme
    Écoracialisme (3) / L’Âge d’or
    Écoracialisme (4) / L’insondabilité de l’origine des peuples
    Ecoracialisme (5) / la réalisation politique de la modernité en France
    Ecoracialisme (6) / Une géopolitique des écosystème

  • Extraordinaire : L’austérité est une erreur mathématique (Màj vidéo)

    Addendum du 22/04/2013

    C’est une information extraordinaire, dont les conséquences sont immenses, mais qui fait beaucoup moins parler que les dérives pathétiques d’un acteur célèbre. C’est un rapport de 44 pages signé par un économiste en chef du FMI, un Français, Olivier Blanchard. Il dit tout simplement que les plus hautes instances économiques mondiales et européennes se sont plantées en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe.

    Ce que dit Olivier Blanchard, c’est que le modèle mathématique sur lequel s’appuyaient ces politiques visant au désendettement radical, et au retour sacré à l’équilibre budgétaire, comportaient une erreur au niveau, je cite, du multiplicateur fiscal. Pour simplifier beaucoup, ce modèle mathématique, donc incontestable, prévoyait que lorsqu’on retire un euro dans un budget il manquerait un euro dans le pays concerné. Or c’est faux. Pour des raisons qui tiennent à une réalité parfaitement triviale, et qui est que les hommes sont humains, cette austérité a déclenché des réactions collectives qui ont abouti à ce que cet euro retiré a provoqué la perte de trois euros dans les sociétés concernées.

    Multipliez par des milliards, et vous comprendrez pourquoi l’austérité imposée à coup de sabre par des troïkas savantes n’a conduit qu’à plus d’austérité, plus de chômage, et plus de récession. (…)

    Lire la suite sur un blog Mediapart

    A lire en complément :

    - Des responsables du FMI révisent leurs calculs du prix de l’austérité (sur le site du Temps)

    - Oups, le FMI s’est trompé sur l’austérité (sur le site de Libération)

    - Les commentaires de Jacques Sapir (sur son blog – concernent la même thèse, déjà succinctement évoquée par un rapport du FMI en octobre 2012)

    - Austérité en Europe : l’énorme boulette du FMI (sur le blog de Gilles Raveaud)

    - Le FMI s’est-il réellement trompé dans son calcul sur l’impact de l’austérité ? (sur le blog Captain Economics)

    http://fortune.fdesouche.com

  • Chypre : des remèdes de cheval pour l'homme malade de l'Europe

    Après la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne, c'est au tour de Chypre d'être menacée par la faillite... et par les plans de « sauvetage » concoctés par l'Union européenne et le FMI.
    Chypre, maillon faible. Chypre, nouvel homme malade de l'Europe. À Bruxelles et dans certaines capitales européennes, on n'en démord pas : l'île partagée entre les frères ennemis grec et turc est un paradis fiscal, champion du blanchiment, une lessiveuse pour faire court, et son économie n'est plus viable.
    Pour être péremptoire, l’affirmation semble cependant loin d'être justifiée. Ou, du moins, mérite-t-elle d'être nuancée. En effet, si l'on en croit le dernier classement publié par le Basel Institute on Governance en matière de lutte contre le blanchiment, le classement de Chypre serait bien supérieur, en la matière, à celui de... l'Allemagne.
    Il convient d'observer, par ailleurs, que Chypre a intégré l'Union européenne en 2004, et la zone euro en 2008. On peut raisonnablement supposer qu'à l'époque, les négociateurs européens n'ignoraient rien des difficultés structurelles économiques de l'île qu'ils dénoncent aujourd'hui.
    Mieux ! si l'on peut dire. L'ONU avait alors mis en place un plan, dit plan Kofi Annan, approuvé d'ailleurs par les instances européennes, pour organiser la réunification de l'île avant son entrée dans l'Union européenne.
    Comme on le sait, Chypre est cependant toujours divisée, mais cette difficulté n'a pas empêché son intégration dans la grande famille européenne.
    La réalité est qu'à l'époque, les difficultés structurelles, qui sont d'abord celles de l'Union européenne avant d'être celles de ses États-membres, n'avaient pas encore atteint le point de rupture que nous connaissons aujourd'hui. Et qu'il convenait de répondre toujours davantage au dogme qui voulait - et qui veut encore... - que plus d'Europe soit un bien pour l'Europe. D'où des élargissements répétitifs où Chypre n'est pas le seul pays à poser problème...
    Patatras ! Aujourd'hui, à la limite de l'implosion, on ne peut plus fermer les yeux. Il convient donc de mettre à l'amende, sous le fallacieux prétexte de pouvoir ainsi les aider, les pays en difficultés, au motif qu'ils grèvent l'Union européenne qui leur apporte ses bienfaits. Nous ne grossissons pas le trait: regardez donc l'exemple de la Grèce.
    À Chypre cependant, l'Union européenne, en partenariat intensif avec le FMI, est passée au niveau supérieur, pour contrôler plus sûrement le système bancaire. Au motif que la dette chypriote atteint un niveau qu'on n'entend aucunement couvrir de part et d'autre de l'Atlantique, nos deux larrons, U.E. et FMI, se sont mis d'accord pour ne couvrir qu'une partie des 17 milliards nécessaires à Nicosie. Le complément (quelque 7 milliards) devant être obtenu par le prélèvement d'une taxe sur les dépôts bancaires, soit 6,75 % sur tous les dépôts bancaires en deçà de 100000 euros, et 9,9 % au-delà de ce seuil. La proposition se doublait, en outre, d'une hausse de l'impôt sur les sociétés.
    Le plan B n'est qu'un toilettage du plan A
    On imagine sans peine la colère qui a submergé Chypriotes et résidents étrangers - et notamment russes, dont les avoirs à Chypre sont particulièrement importants. Partagé entre psychologie locale et pression européenne, le président Nicos Anastasiades s'est en outre risqué à évoquer une option « la moins douloureuse », face au risque d'une cessation de paiement.
    La réaction ne s'est guère fait attendre face à cette légalisation d'un racket européen. À l'appel de son président, Yiannakis Omirou, le parlement chypriote a voté contre le « chantage », forçant ses dirigeants à proposer un plan B à Bruxelles. Ce que le président pince-sans-rire de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, appelle laisser « une certaine liberté » à Chypre...
    Pendant quelques heures, quelques jours, les Chypriotes ont pu croire au miracle. « Chypre appartient à son peuple », hurlait la foule. Un optimisme rapidement douché par Bruxelles, qui indiquait la direction à prendre : « Présenter un plan B crédible et viable pour remplacer le plan de sauvetage rejeté par le Parlement, instaurer un blocage, sur une longue période, des capitaux placés dans les banques et préparer la fusion entre les deux principales banques en difficulté. »
    En définitive, le plan B, comme il était imaginable, n'était qu'un toilettage. Certes, les plus petits dépôts seraient épargnés par la taxe, mais, en attendant, les comptes étaient bloqués. Et les banques resteraient fermées aussi longtemps qu'il le faudrait.
    Face à ce qu'il faut bien appeler un blocus, l'accord n'a pas tardé. À des conditions - il suffit de les relire... - qui sont forcément désavantageuses pour Chypre, et dont on a du mal à penser qu'elles puissent favoriser un retour de son économie.
    L'important étant bien sûr, mais on ne l'a dit qu'en petit comité, que cette mini-crise chypriote soit une sorte de laboratoire d'où sortira la fameuse union bancaire, dont José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, regrette que l'arrivée soit retardée par ce genre d'incidents. Union bancaire à partir de laquelle, promis, juré, la croissance renaîtra...
    Par magie, sans doute ?
    Quoi qu'il en soit, Haris Georgiades, le nouveau ministre chypriote des Finances -l’ancien a servi de bouc émissaire - a assuré que son pays appliquerait « entièrement » toutes les mesures prévues par le plan de sauvetage européen.
    Est-ce une solution ? Le chef de l’Église orthodoxe locale, Mgr Chrysostomos, n'en est pas sûr. S'il dénonce le « péché » qui a consisté à vivre au-dessus de ses moyens, il estime aussi qu'à terme, l'euro n'est pas viable, et qu'il convient d'en sortir : « Avec de tels comportements, l'euro ne peut pas tenir, je ne dis pas qu'il va s'effondrer demain, mais avec les cerveaux qu'ils ont à Bruxelles, il est certain qu'à long terme il ne tiendra pas, et le mieux est de réfléchir au moyen d'y échapper. »
    En attendant, Aphrodite boude son île... 
    Olivier Figueras monde & vie 9 avril 2013

  • DSK au FMI et Cahuzac à la Commission des finances / Des candidats de Sarkozy

    Paradis fiscaux et fraudes fiscales.
    Dans la ligne du récent article de Michel Geoffroy (*) qui montre avec forte pertinence la collusion occulte mais efficace de la droite et de la gauche qui ont renoncé l’une et l’autre à toute alternative politique pour aller de concert dans la même direction, Polémia a relevé chez son confrère le site Metamag une analyse de Michel Lhomme qui explique avec une grande clarté la raison d’être des paradis fiscaux, conséquences inévitables des fraudes fiscales pratiquées en Europe. Par la même occasion, on comprendra aisément pourquoi les grandes résolutions prises au cours des G(x) en tout genre ne sont jamais suivies d’effet.
 Polémia

    Jusqu’à présent la presse n’a jamais rappelé que DSK avait été nommé à la Direction du FMI et Jérôme Cahuzac à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, avec l’approbation de Nicolas Sarkozy et de l’UMP au nom de l’ouverture, de leurs compétences et de leur honnêteté. Jean-François Copé comme François Fillon ont été, à ce moment, subitement muets, comme l’ensemble de l’UMP et du PS.
    Le cas Cahuzac à peine digéré, on apprend que le nom de Jean-Jacques Augier, propriétaire de Têtu et trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, apparaît dans des documents concernant des sociétés localisées aux îles Caïmans… Audrey Pulvar, déclare sur D8 : « Tous les gens de ma génération qui ont entre quarante et cinquante ans, on a l’impression d’avoir été cocufiés par la gauche depuis trente ans… Ils n’ont cessé de nous décevoir, de nous cocufier, de nous mentir… ». L’UMP n’est pas en reste avec Eric Woerth.

    L’Affaire Cahuzac déborde par le volet Offshore Leaks qui dispose de plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore. Le Consortium international des journalistes d’investigation ICIJ, basé à Washington, dispose de plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore. Avec ses partenaires travaillant dans près de 40 pays, il a présenté  les premiers résultats de l’analyse de ces données. Obtenues sous forme informatique, elles occupent 260 Gigabytes, soit un volume 160 fois plus important que les câbles diplomatiques américains publiés par Wikileaks en 2010. Les Offshore Leaks contiennent également une quantité d’informations bien supérieure à toutes les fuites de données bancaires, passées ces dernières années de Suisse vers l’Allemagne ou la France.
    Il y a plus d’un an, un paquet a été envoyé anonymement par la poste à une adresse en Australie. Le disque dur qui se trouvait à l’intérieur a ensuite été transmis à l’ICIJ. Les millions de données qu’il contenait – des contrats et des fax numérisés, des copies de passeports, des e-mails, de la correspondance bancaire et de nombreux autres documents – sont issus de deux sociétés spécialisées dans les domiciliations offshore : Commonwealth Trust Limited, à Tortola, dans les Îles Vierges britanniques et Portcullis Trustnet, basée à Singapour, qui est active dans une douzaine de juridictions, comme les Îles Cook, les Îles Caïman ou Samoa. Ces juridictions offshores comptent parmi les plus opaques du monde.
    Depuis plusieurs mois, plus de quatre-vingts journalistes du monde entier travaillent sur cette gigantesque masse de données. Il s’agit notamment de décortiquer les montages financiers internationaux, souvent complexes, et de mettre en contexte ces informations. Les pistes à suivre son innombrables, car les données concernent environ 122 000 entités (sociétés, trusts, etc.). Celles-ci sont reliées à plus de 130 000 personnes dans 140 pays. Près de 12 000 intermédiaires ont contribué à créer ces entités, le plus souvent pour le compte de leurs clients. Une partie de ces sociétés offshore et de ces trusts a clairement servi à placer des avoirs à l’abri des autorités fiscales.
    Plus de 35 médias de toute la planète dévoilent dès aujourd’hui leurs investigations sur les Offshore Leaks. En Suisse, trois journalistes ont eu accès à

    l’ensemble de ces données. De Genève à Saint-Gall, de Bâle à Lugano, les Offshore Leaks concernent environ 300 personnes et 70 sociétés. Parmi elles, une vingtaine de banques suisses et de nombreux intermédiaires financiers ont passé commande de milliers de sociétés offshores, destinées à abriter les comptes de leurs clients étrangers. L’UBS a ainsi ouvert au moins 2 900 sociétés dans une douzaine de juridictions, via Portcullis Trustnet. Le Crédit Suisse a fait de même en créant plus de 700 sociétés. Des e-mails internes montrent aussi comment la filiale du Crédit Suisse, Clariden Leu, a fait pression sur Trustnet pour créer de sociétés écrans si opaques qu’elles cachaient totalement l’identité de ses clients. Selon cet accord spécial, seul le nom de la banque était connu de Trustnet, et non celui du client (**).
    En Belgique, les noms d’une centaine de personnalités ont commencé à circuler et la liste menace d’être explosive pour la coalition gouvernementale déjà très fragile.
    Les paradis fiscaux sont la conséquence inévitable de la fraude fiscale pratiquée dans les Etats européens. Depuis 1981, les hommes politiques français, de quelque bord qu’ils soient, n’ont cessé de planquer leur argent dans les territoires et  départements français d’outre-mer (St-Martin, St-Barth, la Polynésie et même la riche Nouvelle Calédonie) ainsi que dans les paradis fiscaux des Caraïbes, des Îles Caïman & Consorts.
    D’ailleurs pourquoi aller si loin quand les paradis fiscaux se trouvent à l’intérieur de l’Union Européenne ?
     Michel Lhomme 
Metamag.fr
 15/04/2013
     Notes de la rédaction
    (*) Dix thèses sur la fin prochaine de la droite et de la gauche

    (**)  Au vu de ces appareils de recherche et de contrôle, on peut légitimement s’interroger sur la sincérité de François Hollande et de Pierre Moscovici quand ils affirment ne rien savoir des manœuvres financières de l’ancien ministre Cahuzac.

    http://www.polemia.com/

  • La GPA ou la traite des mères

    Outre la dislocation du code civil français et de la protection des femmes, la gestation pour autrui risque aussi de favoriser l’extension de la puissance des riches contre la faiblesse de l’intimité mère-enfant expliquent Eliette Abécassis, écrivain, et l’historienne Béatrice Joyeux-Prunel.

    Par Collectif d’intellectuelles Simone

    « La liberté des femmes ne va pas sans celle des hommes », affirmait Elisabeth Badinter dans Elle (novembre 2012). Mme Badinter se fait la porte-parole d’une « GPA éthique » (Elle, 12 mars 2013) qui servirait l’humanité.
    Contre ce discours idéalisant, nous portons la voix d’un collectif d’intellectuelles décidé à alerter l’opinion sur les conséquences pour les femmes de la gestation pour autrui (GPA) .
    Quelle que soit son orientation sexuelle, une mère n’est pas qu’un « parent », encore moins un doux « donneur d’engendrement » (Denis Quinqueton, « Homosexualités et socialisme », le Monde du 14 février 2013). Elle porte un enfant pendant neuf mois et prend sur son corps, avec les risques associés, l’aventure de la naissance.
    Elle développe avec cet enfant des liens biologiques, psychologiques et moraux.
    Vers quelle techno-barbarie nous dirigeons-nous pour séparer l’enfant de celle qui l’a attendu, nourri, abrité en son ventre, espéré ?

    Certains recourent à la GPA à l’étranger. Sur cet argument, les principales associations homoparentales prônent sa légalisation « encadrée ». Il est déjà question de transcrire les actes d’état civil des enfants nés par GPA à l’étranger, ce qui supprimerait tout frein au tourisme procréatif (circulaire Taubira du 25 janvier 2013).

    La GPA, c’est faire du commerce avec le lien mère-enfant.

    Les exemples criminels cités notamment par Elisabeth Badinter (audition à l’Assemblée nationale, le 13 décembre 2012) ne justifient pas que ne se crée aucun lien avec l’enfant pendant sa gestation.

    Notre société dévore des livres sur les relations mère-enfant dans les neuf mois avant la naissance, prône l’haptonomie et l’allaitement, tandis qu’une partie de l’élite préconise sans états d’âme d’arracher des enfants à leurs mères après l’accouchement.

    On nous dit que crier gare à l’ultralibéralisme, au commerce des corps et des enfants, c’est ne rien comprendre ; que c’est « moralisateur » ; que d’être pour la GPA ne trahit pas ses convictions « de gauche ».

    Les affirmations prétendument féministes soutenant que l’on pourrait encadrer la GPA par des associations sont mensongères ou aveugles.Que ce soit aux Etats-Unis, en Inde ou en Ukraine (principaux pourvoyeurs d’enfants par GPA pour la France),

    les « gestatrices » sont rémunérées, même si c’est sous l’euphémisme de « compensation financière ».

    Il s’agit toujours d’un revenu important au regard du niveau de vie de la mère porteuse. Même en Roumanie où la rémunération est illégale, « nous le faisons tous pour l’argent » (Courrier international, le 23 octobre 2012).

    C’est souvent le mari de la mère porteuse qui y pousse. En Inde, la GPA est à la source d’une catastrophe sanitaire et humaine (The Lancet, le 10 novembre 2012).
     
    Aux Etats-Unis même, où l’on prétend la GPA « éthique », le marketing domine. Les mères porteuses sont issues le plus souvent de milieux nécessiteux.

    Comment croire qu’en France des femmes seraient prêtes à porter gratuitement un enfant pour le donner ?

    Si on les paie, on en trouvera cependant, parmi les étudiantes en pleine galère, comme en Ukraine, ou parmi les familles surendettées comme aux Etats-Unis.

    Beau progrès social, si le gouvernement règle les problèmes de la prostitution étudiante et du surendettement en légalisant la GPA… Belle dislocation du droit du travail, s’il en était ! Quelle tromperie, en échange du bien le plus précieux : la vie, au risque de la sienne.

    On ne s’appesantira pas sur les bouleversements physiques, hormonaux et psychologiques subis par la femme qui se laisse prendre au piège de la GPA. On passera aussi sur la question des liens esquissés pendant neuf mois entre l’enfant implanté et les autres enfants « réels » de la mère porteuse.

    La GPA, c’est la dislocation du code civil français et de la protection des femmes, sur l’autel mondialisé du moins-disant social et éthique. Le progrès que l’on prétend faciliter, c’est l’extension de la puissance des riches contre la faiblesse de l’intimité mère-enfant. C’est l’intrusion de l’« horreur économique » au cœur de la procréation humaine.

    Nous dénonçons une régression dont les femmes sont déjà victimes dans d’autres pays, surtout les plus pauvres, mais aussi aux Etats-Unis. La France doit s’engager activement dans la protection des droits des femmes, sur son territoire comme à l’international.

  • Jean-Pierre Blanchard lance une soupe populaire lepéniste à la gare Saint-Lazare

    Loquace et souriant, le pasteur Blanchard. C'est que ce proche de Le Pen est fier de son idée, qu'il présente aisément comme un «scoop». Qu'on appelle l'idée «restau du cœur FN», «soupe populaire FN», il s'en moque un peu.
    Ce qu'il veut, c'est les mener à terme, ses «repas chauds». Qu'importe le nom, «après tout, on n'est pas dans un meeting... Même si on ne cachera pas nos couleurs». Alors, le sourire satisfait de celui fraîchement installé dans le QG même du Front national à Saint-Cloud, il détaille, intarissable, précis en tout, ou presque. Sa camionnette se garera tous les lundis et jeudis soir, de novembre à mars, au pied de la gare Saint-Lazare (IXe arrondissement), préférée, dit-il, à celle du Nord, «trop chaude, avec tous ses toxicos»...¢

    Le véhicule devrait être blanc, marqué d'un sceau discret: l'Icaf-social (pour Institut consultant d'aide et de formation). Discret mais transparent: derrière le sigle, il y a le Front national qui salarie pour l'occasion le responsable de l'«institut». C'est que Jean-Pierre Blanchard a pour lui l'amitié de Jany Le Pen, épouse de, et celle de Samuel Maréchal, gendre du même, avec lesquels il dirige un Cercle des amitiés protestantes (1).
     
    De généreux «amis». Une bible en évidence sur son bureau, le pasteur poursuit. Autour du véhicule Icaf-social, une équipe d'une demi-douzaine de personnes servira un repas type fait de soupe, sardines, chocolat, pain et madeleines. Selon ses prévisions, les cent litres de potage auront été préparés par une restauratrice «amie» du parti lepéniste mais qui désire conserver l'anonymat. Les madeleines proviendront d'une entreprise, elle aussi «amie» et tout autant anonyme. Quant au chocolat et aux sardines, un retraité les aura mis en sachet individuel. Anonyme et ami, encore. Et pour le service d'ordre, le Front national de la jeunesse ­ coiffé par Samuel Maréchal ­ a promis de prêter des bras. Tout comme la secrétaire de la fédération FN de Paris, Martine Lehideux.
     
    C'est en septembre que l'«action de solidarité» de Jean-Pierre Blanchard s'est affichée au grand jour pour la première fois. Dans l'allée centrale de la fête des Bleu, Blanc, Rouge du FN. Là, le pasteur Blanchard, habitué ordinairement à vendre des ouvrages pieux, tendait des tracts. Dix-mille au total, qui en appelaient à la volonté des militants pour la «distribution gratuite de repas chauds» sur Paris. Avec cette précision: «En faveur de nos compatriotes les plus démunis.»
     
    Un mois plus loin, le pasteur Blanchard assure pourtant qu'il n'y aura pas de discrimination. Que, non, on ne demandera pas leur carte d'identité aux «malheureux», comme cela s'était vu, en 1988, dans une opération similaire organisée par Fraternité française, cercle satellite du FN. Que, oui, «si un Maghrébin vient, ou un Africain, on le servira». Que, non, «il ne s'agit pas de sélectionner» les pauvres. Des choses comme ça. Avant de souffler qu'«à titre personnel», il est «pour la préférence nationale» jusque dans la débine et la faim, et qu'il s'«adresse d'abord à [ses] compatriotes». Une question, selon lui, de «justice sociale» et de «nécessaire rééquilibrage». Quant à savoir comment cela se traduira dans la pratique, mystère. Tout juste répète-t-il qu'«on fera tout pour avoir des SDF de "chez nous», tenus informés «dans le métro et ailleurs». Par qui? «Nos réseaux.» Les précisions s'arrêtent là.
     
    De Mao à Le Pen. Et elles se font tout aussi courtes sur les arrière-pensées politiques d'une telle soupe populaire à la sauce nationale. Lui, l'instigateur, promet n'en voir aucune, avance que «ces gens, souvent, ne votent pas», et que ces repas chauds franco-français ne seraient que charité chrétienne. Pourtant, Jean-Pierre Blanchard concède qu'il y a là matière à offrir au FN un visage inédit, qui «suscite de bons échos» chez ses partisans. Et, plus important encore, que son action participe au virage du FN vers «un travail d'enracinement et de terrain, qu'il ne faut pas laisser à la gauche». Un nationalisme social, apte à faire du FN un parti «porteur d'espérance». C'est que le pasteur Blanchard, mao à 20 ans au début des années 70, de «toutes les marches dans le Larzac», un temps éducateur devenu tardivement frontiste, en connaît un bout sur le «terrain». C'est même la raison pour laquelle Le Pen l'a engagé, affirme-t-il. Pour son «savoir» (2).
     
    Des réserves sur le personnage. Toutefois, à quelques jours de ses premières distributions de repas, le pasteur Blanchard est loin d'avoir la certitude de réussir son coup. Question finances, en attendant mieux via des dons d'entreprises, l'Icaf-social n'a récolté auprès des militants FN que 15 000 F. Une somme dérisoire, reconnaît-il, loin des 70 000 F budgétés pour «tenir cinq mois» et distribuer les 10 000 repas espérés. Et son association ­ dont est membre Winfried Wermeling, auteur au début des années 90 d'une campagne de «trois millions de signatures contre l'avortement et pour la vie» avec son Union nationale pour l'Europe chrétienne ­ n'a pas obtenu du parti le local qu'elle souhaitait.
     
    Souriant toujours, envers et contre tout, le pasteur Blanchard met cette réserve des siens sur le compte de son «passé atypique». De Mao à Le Pen, via le protestantisme, encore que celui-ci passe ici par une église ultra-conservatrice luthérienne d'origine américaine, non rattachée à la Fédération protestante de France. Comme si les idées de ce pasteur sans charge paroissiale, qui se range volontiers parmi les «modérés» du FN, n'étaient pas au goût de toutes les instances de son parti. Un Front national qui a pourtant fait du social une de ses priorités. Notamment en mars 1996, avec la création d'un département des affaires sociales dirigé, entre autres, par Carl Lang (vice-président du parti), François-Xavier Sidos (membre du cabinet de Le Pen et ex-mercenaire chez Bob Denard) ou Pierre Vial (conseiller régional FN et ancien dirigeant du Grece). Des typiques, ceux-là.¢
     
     
    (1) Voir le Front national, histoire et analyse, de Jean-Yves Camus (éditions Olivier Laurens).
    (2) Le rôle premier de l'Icaf-social est, d'ailleurs, de dispenser des formations en ce sens aux villes gérées par le FN. Y compris Marignane (Bouches-du-Rhône), qui avait retiré en 1995 l'aide municipale accordée aux Restaus du cœur fondés par Coluche...
  • EADS ? Pourquoi et comment en est-on arrivé là...

    De Mordicus, mars 2007

    Ca aide la mémoire qui flanche

    « Douée esthétiquement et intellectuellement, madame Royal se révèle une piètre ménagère car elle ne sait pas balayer devant sa porte, selon une expression populaire tout à fait significative.

    Avec ses acolytes, Le Guen, Richard, Rocard, elle s’en prend avec véhémence à la « gestion scandaleuse depuis cinq ans du dossier EADS/AIRBUS ». Elle-même et ces personnalités ont la mémoire courte lorsque cela les arrange (d’autant que l’électeur a encore une plus grand faculté d’oubli).

    Qui a décidé de démanteler la prestigieuse Aérospatiale, société nationale fournissant à la France une importante fraction de ses armes, aux bureaux d’études héritiers de ceux qui, sous la IVème République et aux débuts de la Vème avaient hissé la France aérospatiale au 3ème rang mondial ? Qui, sinon le gouvernement de M. Jospin, celui-ci aujourd’hui membre de l’équipe Royal.
    Qui a cédé généreusement 31.45 % de la future entreprise Matra-Aérospatiale à J.L. Lagardère, préparant ainsi la privatisation de l’Aérospatiale bradée au secteur public et aux capitaux étrangers ? Le gouvernement de
    M. Jospin. Aujourd’hui, madame Royal s’attaque au groupe Lagardère « si proche du pouvoir (celui du gouvernement socialiste ?) qui s’est opportunément désengagé quelques semaines avant l’annonce des retards de l’A. 320 (mais non madame, de l’A 380) ». Mais ce sont ses amis qui l’ont abusivement, transformé en principal dirigeant de l’ensemble EADS-AIRBUS.

    Qui a souscrit à un montage politico-industriel aussi absurde que celui d’EADS, à la direction bicéphale aux intérêts nationaux divergents, à la hiérarchie interne compliquée par des conceptions techniques différentes, conséquences du cloisonnement national séculaire ? Qui n’a pas compris ce que devait être une entreprise industrielle et commerciale affrontant la concurrence internationale avec un patron, une équipe, une doctrine ? Messieurs Jospin et Strauss-Kahn confondant politique et industrie pour créer un monstre qui ne pouvait qu’aboutir à « la catastrophe et au scandale » que dénoncent aujourd’hui M. Jean-Marie Le Guen et aussi M. Rocard soulignant le « désastre financier »
    « L’Etat peut faire et doit faire, la puissance publique doit assumer ses responsabilités… »  déclame madame Royal. Mais qui ne les a pas assumées en se déchargeant de l’Aérospatiale au profit du secteur public sinon le gouvernement de M. Jospin ?

    « Avec moi l’Etat sera fort, juste à sa place », insiste la candidate. Mais comment la France peut-elle bénéficier d’un Etat fort après que son maître à penser, François Mitterrand lui eut infligé le traité de Maastricht et les abandons de souveraineté qu’il implique ?

    Selon le Nouvel Observateur (du 21 octobre 1999) publication dont madame Royal ne peut nier la compétence, M. Lionel Jospin (en créant EADS) a mis sur pied… « un outil puissant de la contraction d’une Europe forte, solidaire et maîtrisant pleinement son avenir » et Airy Routier, le signataire de l’article d’ajouter : « le Premier ministre a insisté sur le « caractère équilibré de l’actionnariat stable et de long terme du nouveau groupe ». Et il précise « Victoire de l’Europe ? Nul ne peut en douter ».

    Outil puissant de la construction d’une Europe forte et solidaire ? L’ « outil puissant » est en état de faiblesse, l’Europe n’a pas été solidaire mais source de division et d’échec. Belle prospective.

    Et belle réussite pour la France que de « transformer l’entreprise publique Aérospatiale en une société franco-allemande, société au nom anglais logée à Amsterdam ». C’est ce qu’acceptèrent MM. Jospin et Strauss-Kahn celui-ci ayant reçu la mission de négocier avec les Allemands la capitulation française.
    En 1999, ainsi qu’on l’a vu, le Premier ministre avait proclamé « le caractère équilibré de l’actionnariat stable et de long terme ». En fait de stabilité, à la fois Lagardère et DaimlerChrysler réduisent leur participation, la Grande-Bretagne se retire du capital, si bien que « l’actionnariat n’a été ni stable ni de long terme ». C’était un peu osé de la part de MM. Jospin et Strauss-Kahn que de fonder le succès d’une entreprise scientifico-technique sur un groupe  de presse français et une firme germano-américaine d’automobile. Et le pari a été perdu. Aux contribuables de remédier à ce désastreux gâchis et aux candidats à la présidentielle de profiter de l’aubaine en multipliant les déclarations démagogiques et les apparitions à la télévision afin de quêter des voix. Mais le mal est fait. Aux contribuables de panser la plaie.

    En vingt-cinq ans la France a perdu – définitivement – la place éminente qu’elle occupait dans le domaine aérospatial. La stupide politique du tandem Mitterrand-Hernu visant la réalisation d’un avion de « combat européen » a abouti aux succès commerciaux d’un appareil anglo-allemand, l’Eurofighter et à la généralisation en Europe d’avions américains F 16 et F 35 et cela pour la durée du siècle. Au détriment des études et de la production françaises qui avaient gagné plus de la moitié du marché mondial, avec une trentaine de pays acquéreurs. Quelque 3000 techniciens de haut niveau, près de 200.000 spécialistes qui en vivaient ont dû en venir à de pénibles reconversions…
    Mais, après tout, les Français, qui en ont vu d’autres, s’accommodent du choix politique qu’ils ont fait. Ils sont prêts, d’ailleurs, à en faire, à nouveau, d’aussi malheureux.

    Jaloux, voici cinq siècles, Charles Quint disait déjà : « Aucun pays n’a plus fait pour son malheur que la France et, pourtant, tout lui a tourné à bonheur ».

     A condition de ne point lasser le bonheur. »

    En février 2007 :

    Nous savions la Mission difficile…

    Les qualités de Louis Gallois donnaient toutes les garanties. Mais remettre Airbus sur les « rails » n’était-ce pas pire que de nettoyer les écuries d’Augias ?

    Dans cette affaire, tous les partenaires ont voulu tirer la couverture…

    Nécessaire de se rappeler qu’Airbus était une « usine à gaz paneuropéenne » et ce depuis 25 ans…Les marges de manœuvres de Louis Gallois ont donc dès le premier jour étaient très étroites.

    En effet que ce soit l’organisation de la production, la Recherche et le Développement, les financements, tout a été mis en place à l’aune européenne… Et dans les turbulences, les trous d’air et les chutes en piqué, tout doit se poursuivre en respectant ce canevas paneuropéen… y compris dans les décisions portant sur la sous-traitance !

    Cette réalité a été occultée au plus fort de la tourmente alors que se réveillait un nationalisme industriel allemand avec l’entrée des Länder au capital d’EADS…
    Il était indéniable qu’il fallait réduire la voilure d’Airbus. Mais qui allait en faire les frais ?

    Louis Gallois s’est donc avancé dans un champ de mines, conduisant son Power 8…
    Et ce qui était prévisible c’est donc passé…

    Les Allemands n’ont pas hésité une seconde pour user de leur droit de veto. La restructuration d’Airbus est donc au point mort…

    Déjà, fin janvier, la Grande-Bretagne menaçait de représailles EADS en cas de délocalisation de la fabrication des ailes des futurs appareils… La menace sortait de la bouche même de Lord Drayson, secrétaire d’Etat aux équipements militaires. Les ailes des futurs Airbus devaient être fabriquées à Filton et Broughton… Pas de relocalisation en Espagne ou en Allemagne et donc pas même question de s’interroger sur le choix des matériaux pour construire ses futures ailes. ( matériaux composites ou aluminium ?)

    Lord Drayson avait un argument de poids : EADS attend la finalisation d’un contrat portant sur la fourniture d’une nouvelle génération d’avions ravitailleurs à la Royal Air Force pour 20 milliards d’euros…

    Dans le même temps, les syndicats allemands entendaient accueillir le Power 8 par une journée d’action sur les six sites allemands d’Airbus…

    C’est donc sans surprise que le PDG d’Airbus, Louis Gallois a reporté sine die l’annonce du plan de restructuration de l’avionneur.

    Tout c’est joué dimanche dernier lors de la réunion du conseil d’administration qui devait valider Power 8… Les dirigeants allemands d’EADS, maison mère d’Airbus, ont dit non à un plan qui laissait, dit-on, la part belle à la France dans la construction du futur biréacteur A350XWB…

    Monsieur Louis Gallois a les mains et les pieds liés…

    Et nos échéances électorales n’arrangent pas ses affaires, ses affaires qui sont aussi un peu nos affaires…

    En octobre 2006 :

    Le Premier ministre est inquiet…

    Et il a reçu Louis Gallois. E.A.D.S. et Airbus sont toujours dans à l’ordre du jour.
    Le plan de restructuration d’Airbus n’est pas adouci…

    C’est ce qu’ont confirmé Manfred Bischoff et Arnaud Lagardère dans Les Echos du 11 octobre 2006. Pendant ce temps Vladimir Poutine se tient en embuscade…
    Pour bien apprécier les turbulences de ce qui était encore, il y a peu, le fleuron de notre aéronautique, remontons dans le temps où tout était sourire… Et ils sont parfaitement reconnaissables !

    SOUVENEZ-VOUS DE CETTE PHOTO

    A droite y figurent les deux naufrageurs de l’industrie aérospatiale française. A gauche, aux dépens de la France, les trois bénéficiaires : le chancelier Schröder, Jünger Schrempp, président de Deutsch Aerospace et Jean-Luc Lagardère.

    Le gouvernement Jospin a cru bon, aux dépens de l’intérêt national, de faire deux somptueux cadeaux :

    - A J.L. Lagardère, en contrepartie d’une somme dérisoire, plus de 30 % du capital de la Société nationale Aérospatiale. L’Aérospatiale était en quelque sorte l’aboutissement des bureaux d’études qui avaient conçu et permis la commercialisation de la Caravelle, du Concorde, d’Airbus, mais aussi des Nordatlas, des Vautours, des hélicoptères, des engins balistiques et tactiques, des satellites, alors que la DASA n’était qu’un modeste sous-traitant mais qui, fusionné avec l’Aérospatiale bradée à Lagardère (Matra) et après privatisation, devait former EADS.

    - Aux Allemands la fusion accordait 30 % du capital, le gouvernement français n’en gardant que 15 % (et J.L. Lagardère également 15 %). Mais la nouvelle société possédait 80 % du capital d’Airbus, l’entreprise placée sous contrôle allemand par l’intermédiaire de la participation de Daimler-Chrysler, l’industrie automobile allemande devenant aussi aérospatiale. Autre cadeau partiel, EADS siégerait en Hollande et serait une société de droit hollandais, la France perdant le fleuron de ses « ex-activités » aérospatiales.

    Sans doute sur ordres « d’en haut », l’affaire fut présentée comme une « victoire (française) nette et sans bavure » par le Nouvel Observateur (du 21 octobre 1999). Il fallait tromper les Français et leur faire croire au génie politique de leurs dirigeants alors que l’accord conclu à Strasbourg le 14 octobre 1991 est pour eux catastrophique. Elie Cohen, chercheur au CNRS, fut à peu près le seul, à avoir dit la vérité : « Le seul point fort de la spécialisation industrielle de la France, qui était l’aéronautique, est en train d’être bradé » (Libération). Mentant outrageusement, le Nouvel Observateur (daté du 21-27.10.1999) titrait ainsi son article : « Comment la France a raflé la mise », alors qu’en réalité, la mise c’était notre industrie aérospatiale qu’elle livrait aux profits du secteur privé et à une firme automobile allemande. Six ans plus tard, Pascal Aubert dans la Tribune (29 juin 2006) écrira que EADS, « cette magnifique entreprise est, en réalité, une pétaudière ».

    Le Nouvel Observateur, désireux d’amplifier encore sa dithyrambe, citait les propos naïfs et, depuis infirmés par les faits de Lionel Jospin : « (EADS) un outil puissant de la construction d’une Europe forte, solidaire et maîtrisant pleinement son avenir… (approuvant) le caractère équilibré de l’actionnariat, stable et de long terme, du nouveau groupe puissamment et durablement ancré à l’Europe ». Autant de stupides contre-vérités. Messieurs Lagardère et Bishoff se sont empressés de vendre une part de leurs actions tandis que Noël Forgeard cédait ses stocks options au bon moment et que les Britanniques cherchaient à vendre leur participation… Autant de témoignages de la « stabilité » de l’actionnariat » vantée par Lionel Jospin, avec D.S.K. pour complice.

    Pour la France et pour la soi-disant « construction européenne », l’accord créant EADS a de bien plus graves conséquences que la seule avidité financière et de carrière de ses dirigeants.

    - D’abord, n’ayant aucune idée des exigences d’une entreprise scientifique, technique et commerciale aérospatiale, les politiciens français se sont « fait berner » par leurs homologues allemands, mais ils ont mis sur pied une sorte de monstre politico-administratif qui ne pouvait aboutir qu’à l’échec : direction binationale, multiplication des niveaux de responsabilité, recours à un nombre trop élevé d’implantations industrielles, à une pléthore de sous-traitants de nationalité, de culture technique et de méthodes de travail différentes. Résultat : six années de chamailleries au sommet, de rivalités nationales, de spéculations financières douteuses, de coups bas dont l’affaire Clearstream n’a révélé que quelques aspects. Ceci au détriment de l’intérêt national délibérément bafoué par le pouvoir politique français.

    - La France détenait plus de la moitié du marché mondial des avions de combat, marché gagné au cours des années 50 et 60. Elle l’a totalement et irrémédiablement perdu au profit des matériels anglo-allemands et américains (F.16, F.18 hier, J.35 demain) : Coût : plus de 200.000 spécialistes et 2.000 ou 3.000 ingénieurs conduits à se « reconvertir » ou à relever de l’ANPE et disparition d’un fort potentiel de science et de technicité.

    - Si les bureaux d’étude de EADS ont mis cinq ans pour calculer et réaliser la prototype d’un avion de très gros tonnage (plus du double de celui des appareils antérieurement commercialisés), l’industrialisation du projet A 380 est un échec. Le calendrier des livraisons aux entreprises de transport aérien ne sera pas tenu ; il faudra indemniser les acquéreurs et subir le discrédit d’une firme à la direction équivoque, incapable de tenir ses engagements. Résultats : une « restructuration » de l’ensemble, euphémisme pour annoncer des économies sur l’emploi de la contribution d’EADS au chômage. La société d’entretien technique SOGERMA en a déjà été la victime, la contraction du nombre des sous-traitants en fera beaucoup d’autres. « L’outil puissant de la construction de l’Europe » de M. Lionel Jospin est en quenouille.

    - L’avion A.350 de EADS devait concurrencer le 787 de Boeing. Autre échec. Le dossier de l’A.350, critiqué par les utilisateurs, est abandonné. Il faut redessiner un autre appareil, laissant le marché correspondant à Boeing et exigeant une dépense imprévue de quelque 8 milliards d’euros (pour un avenir problématique de la formule nouvelle d’EADS).

    - Dès le début des années 90 le remplacement des avions-cargos militaires (Transall) était un besoin urgent. EADS prenant le relais devait dessiner et construire le nouvel appareil. Quinze ans plus tard, le A. 400 M n’a toujours pas effectué son premier vol. Les Américains en profitent, plaçant en Europe leurs avions-cargos.

    Ainsi que l’écrivait le Nouvel Observateur (du 21-27.10.1999) : « La France a accepté… de partager avec l’Allemagne une entreprise qui réalise plus du tiers de son activité dans le secteur militaire et construit notamment les missiles de la force de dissuasion nucléaire ! Victoire de l’Europe ? Nul ne peut en douter…»

    Les politiciens français ont, en réalité, travaillé à détruire la France pour construire l’Europe politique. Avec EADS, c‘est à la fois la France et leur Europe qui sombrent.

    Y a t il un pilote dans l’avion ?

    Il a quitté sa locomotive et passe aux commandes d’Airbus. Puisse-t-il être seul aux commandes…
    Tous nos vœux accompagnent Louis Gallois !

    Il sera toujours possible de tirer à vue sur l’usine d’Hambourg et faire porter tout le chapeau au partenaire allemand… Les déboires d’Airbus prennent leur source dans « le patrimoine génétique d’EADS » (La Tribune du mardi 10 octobre 2006).

    EADS fut avant tout une création « politique »… Et Monsieur Dominique Strauss-Kahn ne fut pas le dernier à se pencher sur le berceau de la nouvelle née…

    Se souvient-on de la fusion de Aérospatiale-Matra et Dasa ? Se souvient-on du « montage » à partir de la Sogeade entre l’Etat français et Lagardère ?
    Cette « belle fusion franco-allemande » fut réalisée « à parité » et a installé à la tête du groupe un système à double commande. Et ce système fut reproduit de haut en bas, à tous les étages… A l’encontre de toutes les règles qui régissent une bonne chaîne de commandement !

    Des guerres larvées, sournoises, se sont développées à tous les étages entraînant lourdeur voire inaction… En veut-on un exemple ? Le fiasco total quant au rachat de Thales en 2004… EADS s’est mué en nid de vipères qui n’ont eu de cesse de développer leurs appétits après le décès de Jean-Luc Lagardère. « Clearstream », la belle affaire ! L’intervention de Jacques Chirac… Forgeard contre Camus. Et la guerre de tranchées que se sont livrés patrons français et patrons allemands… Difficile de remettre en cause des implantations industrielles incohérentes…

    Les enjeux vont au-delà de l’Airbus. Il y a aussi des avions militaires et des deux côtés du Rhin des hommes qui maintenant doutent quant à leur avenir…

    Cette affaire laissera des traces et les Allemands en sont à envisager de faire entorse à la règle qui interdit à l’Etat allemand d’investir dans les secteurs concurrentiels : « Nous devons empêcher que la France tire trop la couverture à elle ». Propos de Franz Joseph Jung, ministre de la Défense…

    Dans cette affaire, l’Etat français, incompétent, s’est tiré une balle dans le pied et a gâché savoir faire et enthousiasme de milliers de Français…

    Tous les talents d’un homme tel que Louis Gallois et le consensus franco-allemand qui s’est réalisé sur son nom ne doivent pas masquer la réalité : notre régime politique discrédite la France.

    Jusqu’à quand les Français pourront-ils le supporter ?

    Léon Areva, le 15 octobre 2006

    Portemont, le 25 octobre 2009 http://www.lesmanantsduroi.com